« Minerai de fer houiller » : différence entre les versions

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[[image:Kohleneisenstein Sprockhövel.jpg|vignette|right|Minerai de fer houiller de la [[Ruhr (région)|Ruhr]] ([[Sprockhövel]]).]]
 
Le '''minerai de fer houiller'''{{refNote|texte=Autres appellations : fer carbonaté terreux, fer carbonaté lithoïde<ref name=Siderose/>, minerai de fer charbonneux<ref>{{ouvrageOuvrage
|langue=en
|prénom1= Magdeleine |nom1= Moureau
|prénom1=Magdeleine
|prénom2= Gerald |nom2= Brace
|nom1=Moureau
|titre= Dictionnaire du pétrole et autres sources d'énergie |sous-titre= anglais-français, français-anglais
|prénom2=Gerald
|éditeur= Éditions TECHNIP
|nom2=Brace
|jour= 29 |mois= février |année= 2008
|titre=Dictionnaire du pétrole et autres sources d'énergie
|isbn= 978-2-7108-0911-1
|sous-titre=anglais-français, français-anglais
|passage= 54, {{§|Blackband}}
|lieu=Paris
|lire en ligne= http://books.google.fr/books?id=tmKPXhfkzgMC&printsec=frontcover&hl=fr&cad=0#v=onepage&q&f=false}}</ref>, fer carbonaté bitumeux<ref>{{ouvrage
|éditeur=Éditions Technip
|prénom1= Marcellin |nom1= Berthelot
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|titre= La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres, et des arts
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|date= 1885-1902}}</ref>|group=note}} ou '''blackband''' est un [[minerai de fer]] présent dans des gisements de [[houille]]. Le [[fer]] est présent sous la forme de [[carbonate]], la [[Sidérite|sphérosidérite]]. La [[houille]], qui représente généralement de 10 à 25 % du poids, permet sa [[combustion]].
}}</ref>, fer carbonaté bitumeux<ref>{{Ouvrage
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|titre=La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres, et des arts
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|date=1885-1902
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|wikisource=La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres, et des arts
}}</ref>|group=note}} ou '''blackband''' est un [[minerai de fer]] présent dans des gisements de [[houille]]. Le [[fer]] est présent sous la forme de [[carbonate]] de Fe(II), la [[Sidérite|sphérosidérite]] ({{fchim|FeCO|3}}). La [[houille]], qui représente généralement de 10 à 25 % du poids, permet sa [[combustion]].
 
S'il est un médiocre combustible, il s'avère être un [[minerai de fer]] bien adapté aux procédés [[sidérurgie|sidérurgiques]]. Ainsi, le blackband est à l'origine notamment du développement de la sidérurgie [[Écosse|écossaise]] à partir des années 1840, puis de la [[Ruhr (région)|Ruhr]] dans les années 1860. Ces gisements sont maintenant épuisés.
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|url= http://www.peter-hug.ch/lexikon/kohleneisenstein
|titre= Kohleneisenstein
|éditeur= eLexikon}}</ref>. Sa texture est parfois [[schiste]]use et [[GisementFormation deferrifère fer rubanérubanée|rubannée]]<ref name=GrunerLan>{{ouvrageOuvrage
|prénom1= Emmanuel-Louis
|nom1= Grüner
|lien auteur1= Emmanuel-Louis Gruner
|prénom2= Charles-Romain
|nom2= Lan
|lien auteur2= Charles-Romain Lan
|titre= État présent de la métallurgie en Angleterre
|tome=1
|éditeur= Dunod éditeur |lien éditeur= Éditions Dunod |lieu = Paris
|annéelieu= 1862Paris
|éditeur=[[Éditions Dunod|Dunod éditeur]]
|tome= 1
|année=1862
|passage= 200-201
|passage=200-201
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}}</ref>. La couleur noire domine dès que la teneur en charbon dépasse 10 %<ref name=eLexikonEisen>{{lien web |langue= de
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|titre= Eisen (Brauneisenstein, Spateisen-, Thoneisen- und Kohleneisenstein)
|éditeur= eLexikon}}</ref> :
 
{{début citation}}Ce minerai renferme de si grandes quantités de houille, et de manière si constante, qu'il est absolument noir et susceptible de s'enflammer et de continuer à brûler. La proportion de matières combustibles n'est pas inférieure à 10 %, et atteint fréquemment 25 %. Les parties qui contiennent le plus de houille brûlent seules et forment la transition entre les minerais et les houilles les plus chargées en cendres<ref name=Ledebur>{{ouvrageOuvrage
|prénom1= Adolf
|nom1= Ledebur
|lien auteurauteur1= Adolf Ledebur
|traducteur= Barbary de Langlade revu et annoté par F. Valton
|titre= Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer, Tome I et Tome II
|tome=1
|référence= Référence:Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer (A.Ledebur)
|éditeur= Librairie polytechnique Baudry et Cie éditeur
|année= 1895
|passage=220-221
|tome= 1 |passage= 220-221}}</ref>.{{fin citation|A. Ledebur|[[Référence:Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer (A.Ledebur)|Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer]], Tome 1, {{p.|220}}}}
|référence=Référence:Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer (A.Ledebur)
}}</ref>.{{fin citation|A. Ledebur|[[Référence:Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer (A.Ledebur)|Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer]], Tome 1, {{p.|220}}}}
 
Il s'agit d'un mélange de [[sidérite]], de [[kaolin]] (un [[silicate d'alumine]]) et de [[Houille|charbon]]<ref name=eLexikonKohleneisenstein/>. Une teneur en charbon de 10 à 25 % en poids est courante<ref name=Ledebur/>, bien que certains auteurs fixent une fourchette entre 12 et 35 %, voire 40 %<ref name=eLexikonKohleneisenstein/>. On y trouve aussi souvent d'autres métaux, jusqu'à 1 % de [[manganèse]] et 0,5 % de [[phosphore]]<ref name=Cramm/>, mais certains certains minerais peuvent être si riches en phosphore qu'ils sont compatibles avec la production de [[superphosphate]]<ref name=Beck/>. L'[[arsenic]] et le [[soufre]] y sont également présents, en de plus faibles concentrations, et combinés sous la forme d'[[arsénopyrite]] et de [[marcassite]], mais aussi de [[galène]] et de [[sphalérite]]. La teneur en soufre peut atteindre 4 %<ref name=Handbuch>{{Ouvrage |langue=de |prénom1=Charles-Edouard |nom1=Jullien |prénom2=Carl |nom2=Hartmann |titre=Theoretisch-praktisches Handbuch der Eisenhüttenkunde umfassend die Roheisen-, die Gusswaren-, die Stabeisen-, die Stahl-, und die Weissblechfabrikation. |éditeur=Verlag von August Schnée |année=1861 |passage=54–55 |asin=B0052IZWEE |lire en ligne=http://reader.digitale-sammlungen.de/de/fs1/object/display/bsb10228157_00007.html}}</ref>. Avant traitement, la teneur en fer du minerai se situe entre 25 et 40 %, la teneur moyenne étant 30 %<ref name=Cramm/>. Le [[Trait (minéralogie)|trait]] et la [[cassure]] des meilleures variétés présentent un [[éclat]] métallique<ref name=Handbuch/>. Enfin, des stériles, comme le sable, les [[Marne (géologie)|marnes]] ou l'[[argile]], peuvent être présents<ref name=eLexikonKohleneisenstein/>.
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|éditeur= Verlag von August Schnée
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|passage= 54–55
|lire en ligne= http://reader.digitale-sammlungen.de/de/fs1/object/display/bsb10228157_00007.html}}</ref>. Avant traitement, la teneur en fer du minerai se situe entre 25 et 40 %, la teneur moyenne étant 30 %<ref name=Cramm/>. Le [[Trait (minéralogie)|trait]] et la [[cassure]] des meilleures variétés présentent un [[éclat]] métallique<ref name=Handbuch/>. Enfin, des stériles, comme le sable, les [[Marne (géologie)|marnes]] ou l'[[argile]], peuvent être présents<ref name=eLexikonKohleneisenstein/>.
 
== Formation ==
 
Les gisements de minerai de fer houiller datent du [[carbonifère]]. Ils se forment en plusieurs étapes, dans les mares et entendues d'eau douce peu profondes, qui sont propices à la formation de la houille<ref name=Cramm>{{Ouvrage |langue=de |prénom1=Tilo |nom1=Cramm |titre=Der Bergbau zwischen Dortmund-Syburg und Schwerte |éditeur=Förderverein Bergbauhistorischer Stätten Ruhrrevier e.V., |année=2010 |passage=75 |isbn=}}</ref>. Les mousses et autres plantes, qui contiennent l'[[oxyde de fer(II)]] acide, s'en séparent dans l'eau stagnante et le fer prend la forme d'[[oxyhydroxyde de fer(III)]]<ref name=Beck>{{Ouvrage |langue=de |prénom1=Ludwig |nom1=Beck |titre=Die Geschichte des Eisens in technischer und kulturgeschichtlicher Beziehung |éditeur=F. Vieweg und sohn |année=1897 |passage=322, 802, 835 |lire en ligne=https://archive.org/details/diegeschichtede02beckgoog |oclc=27288504}}</ref>. Ce composé du fer [[Précipité|précipite]] et se concentre alors dans la zone racinaire des plantes. Les précipités s'accumulent progressivement, la quantité de fer dépendant beaucoup de la circulation des liquides et de leur teneur en fer. Ainsi, dans la même veine charbonneuse, on peut trouver des secteurs riches en fer et d'autres non<ref name=Cramm/>.
Les gisements de minerai de fer houiller datent du [[carbonifère]]. Ils se forment en plusieurs étapes, dans les mares et entendues d'eau douce peu profondes, qui sont propices à la formation de la houille<ref name=Cramm>{{Ouvrage |langue= de
|titre= Der Bergbau zwischen Dortmund-Syburg und Schwerte
|prénom1= Tilo |nom1= Cramm
|éditeur= Förderverein Bergbauhistorischer Stätten Ruhrrevier e.V.,
|année= 2010
|passage= 75}}</ref>. Les mousses et autres plantes, qui contiennent l'[[oxyde de fer(II)]] acide, s'en séparent dans l'eau stagnante et le fer prend la forme d'[[oxyhydroxyde de fer(III)]]<ref name=Beck>{{Ouvrage |langue= de
|titre= Die Geschichte des Eisens in technischer und kulturgeschichtlicher Beziehung
|prénom1= Ludwig |nom1= Beck
|éditeur= F. Vieweg und sohn
|année= 1897
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|olcc= 27288504
|lire en ligne= http://www.archive.org/details/diegeschichtede02beckgoog}}</ref>. Ce composé du fer [[Précipité|précipite]] et se concentre alors dans la zone racinaire des plantes. Les précipités s'accumulent progressivement, la quantité de fer dépendant beaucoup de la circulation des liquides et de leur teneur en fer. Ainsi, dans la même veine charbonneuse, on peut trouver des secteurs riches en fer et d'autres non<ref name=Cramm/>.
 
== Typologie des gisements et extraction ==
 
Les couches de minerai se confondent avec celles de charbon, se concentrant généralement au pied de la [[Strate (géologie)|strate]] charbonneuse. Mais on peut aussi les trouver en partie médiane ou supérieure<ref name=Beck/>. Dans certaines formations de houille, les dépôts de minerai atteignent jusqu'à {{unité|0.7|mètre}} de [[Strate (géologie)#Définition|puissance]]<ref name=eLexikonKohleneisenstein/>. Hors des gisements les plus importants et exploités industriellement, on le trouve disposé en [[Rognon (minéral)|rognons]] dans les [[Grès (géologie)|grès]]<ref name=Siderose>{{ouvrageOuvrage
|prénom1= Jacques
|nom1= Corbion
|préface= Yvon Lamy
|titre= Le savoir… fer — Glossaire du haut fourneau
|sous-titre= Le langage… (savoureux, parfois) des hommes du fer et de la zone fonte, du mineur au… cokier d'hier et d'aujourd'hui
|éditionéditeur= 5
|année=2003
|référence= Référence:Le savoir...fer : glossaire du haut fourneau (Jacques Corbion)
|numéro d'édition=5
|année= 2003
|passage= {{§|Sidérose}}
|isbn=
|lire en ligne= http://savoir.fer.free.fr/pGLO/5e_ed/V_pdf/S/scr-smr-rM}}</ref>.
|lire en ligne=http://savoir.fer.free.fr/pGLO/5e_ed/V_pdf/S/scr-smr-rM
|référence=Référence:Le savoir...fer : glossaire du haut fourneau (Jacques Corbion)
}}</ref>.
 
Les gisements les plus importants ont été trouvés en [[Allemagne]], à [[Sprockhövel]], [[Gelsenkirchen]] et {{lien Lien|langlangue=de |trad=Dortmund-Aplerbeck|fr=Dortmund-Aplerbeck}}<ref name=eLexikonKohleneisenstein/>. Dans la mine d'{{lien |lang=de |trad=[[Hiddinghausen}}]], une couche d'une puissance de {{unité|1.24|m}} a été découverte par un tunnel<ref>{{Ouvrage |langue=de |prénom1=Gustav Adolf |nom1=Wüstenfeld |titre=Schlebuscher Revier |sous-titre=Bergbau in Wetter |éditeur=Gustav Adolf Wüstenfeld-Verlag |année=1983 |pages totales=64 |passage=12 |isbn=3-922014-05-4}}</ref>. Au [[Royaume-Uni]], ce type de gisement atteignait communément des puissances aussi importantes<ref name=eLexikonKohleneisenstein/>.
|titre= Schlebuscher Revier |sous-titre= Bergbau in Wetter
|prénom1= Gustav Adolf |nom1= Wüstenfeld
|éditeur= Gustav Adolf Wüstenfeld-Verlag
|année= 1983
|passage= 12
|ISBN= 3-922014-05-4
|pages totales= 64}}</ref>. Au [[Royaume-Uni]], ce type de gisement atteignait communément des puissances aussi importantes<ref name=eLexikonKohleneisenstein/>.
 
== Utilisation ==
 
[[image:David Mushet.JPG|vignette|droite|{{Lien|langue=en|fr=David Mushet}} (1772–1847), inventeur de la méthode de valorisation du blackband.]]
 
Trouvé dans des [[Charbonnage|mines de charbon]], cette roche s'avère un combustible médiocre qui a d'abord rejoint les [[Résidu minier|stériles]] sur les [[terril]]s des [[charbonnage]]s<ref name=Beck/>.
 
La première tentative d'utilisation du minerai de fer houiller pour la [[fabrication de l'acier]] a été faite par l'[[Écosse|écossais]] {{Lien|langue=en|fr=David Mushet}} (frèrepère de [[Robert Forester Mushet]]). En 1801, il réussit à produire de la [[fonte (métallurgie)|fonte]] à l'usine de ''Calder Iron Works'', qu'il venait de relancer avec des associés. Non seulement le minerai est adapté à la production de fonte, mais son utilisation s'avère rentable<ref name=Beck/>.
 
Pourtant, sa teneur en fer, assez moyenne, combinée avec la présence de nombreuses impuretés, en fait un minerai difficile à traiter<ref name=Beck/>. Peu après, vers 1830, un autre écossais, [[James Beaumont Neilson]], met au point une amélioration clé du [[haut fourneau]] : le [[Haut fourneau#Le vent chaud|vent chaud]]. La fusion de ce minerai est alors facilitée : l'expansion de la sidérurgie écossaise, qui passe d'une production annuelle de {{unité|37500|tonnes}} en 1830 à {{unité|200000|tonnes}} en 1840, s'explique par la combinaison de ces deux innovations : blackband et vent chaud<ref>{{ouvrageOuvrage |langue=en |prénom1=Thomas |nom1=Turner |lien auteur1=Thomas Turner |directeur1=Sir William Chandler Roberts-Austen |titre=The Metallurgy of Iron : By Thomas Turner… |sous-titre=Being one of a series of treatises on metallurgy written by associates of the Royal school of mines |éditeur=C. Griffin & company, limited |collection=Griffin's metallurgical series |année=1908 |numéro d'édition=3 |pages totales=463 |passage=22 |isbn=1-177-69287-2 |isbn2=978-1177692878 |lire en ligne=https://archive.org/details/metallurgyofiron00turnrich}}</ref>.
|prénom1= Thomas |nom1= Turner |lien auteur1= Thomas Turner
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Il a été ensuite découvert dans la seconde moitié du {{s-|XIX}} dans la [[Ruhr (région)|région de la Ruhr]]<ref name=Beck/>. Des quantités importantes ont été extraites dans les mines allemandes durant les années 1860 et 1870<ref name=Beck/>. Sa découverte a été, là aussi, le socle du développement de l'industrie sidérurgique de la [[Silésie]] ([[Wałbrzych]]), de la [[Province de Westphalie|Westphalie]] ([[Hoerde]], {{lien Lien|langlangue=de |trad=Dortmund-Aplerbeck |fr=Aplerbeck|}}, [[Hattingen]]<ref name=Beck/>)<ref name=eLexikonKohleneisenstein/>. Il en a été de même dans le [[Pays de Galles]]<ref name=eLexikonEisen/>.
 
Afin d'augmenter sa teneur en fer, le minerai doit être [[Calcination|calciné]], voire {{Lien|fr=[[Grillage (minerai)|lang=en|trad=Roasting (metallurgymétallurgie)|texte=grillé}}]]<ref group=note name=definitions/>. Cette opération nécessaire est cependant aisée : {{citation|quoique d’une valeur intrinsèque assez faible, le blackband est néanmoins très précieux à cause de son abondance et parce qu'il est dans le voisinage d’un combustible qui peut servir à son traitement métallurgique<ref name=Siderose/>}}. Le mélange intime du charbon avec le minerai est en outre un avantage :
 
{{début citation}}On ne l'emploie dans les [[haut fourneau|hauts fourneaux]] qu'après un grillage préalable, qui est d'autant plus facile que ce minerai porte avec lui son combustible dans des quantités ordinairement suffisantes ; il arrive même quelques fois que la chaleur développée par la houille dont il est imprégné permet de calciner d'autres minerais que l'on mélange avec celui-ci<ref name=Ledebur/>.{{fin citation|A. Ledebur|[[Référence:Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer (A.Ledebur)|Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer]], Tome 1, {{p.|220}}}}
 
Grâce à cette opération, qui durait à l'époque environ un mois, la teneur en fer du minerai cru, qui ne dépasse jamais 40 %, atteint 35 à 65 % après grillage, la valeur moyenne étant 45 %<ref name=Cramm/>. Cette opération amène une perte en poids du minerai, qui correspond à la combustion des matières organiques ainsi qu'à l'envol de certaines impuretés : près de la moitié du poids peut ainsi disparaître, ce qui amène logiquement à l'augmentation de la teneur en fer<ref name=Handbuch/>.
 
{| class="wikitable" style="text-align:center; width:100%;"
! colspan="10" | Principaux constituants de quelques minerais (en % du poids, Σ ≤ 100 %)<ref name=GrunerLan/>{{,}}{{Note|texte=Dans son « Traité de métallurgie », Percy communique plus de 80 analyses de minerais de fer houiller originaires de Grande-Bretagne. Ils sont généralement moins riches que celui listé ici puisque leur teneur en fer après grillage se situe entre 25 et 40 %<ref>{{Ouvrage
|prénom1=J.
|nom1=Percy
|traducteur=traduction supervisée par l'auteur
|titre=Traité complet de métallurgie
|tome=2
|lieu=Paris
|éditeur=Librairie polytechnique de Noblet et Baudry éditeur
|année=1865
|passage=352 - 362
|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k209773k/f367.image
}}</ref>.|group=note}}
|-
!
! [[Sidérite|{{fchimformule chimique|FeCO|3}}]]
! [[Rhodochrosite|{{fchimformule chimique|MnCO|3}}]]
! [[Carbonate de calcium|{{fchimformule chimique|CaCO|3}}]]
! [[Carbonate de magnésium|{{fchimformule chimique|MgCO|3}}]]
! [[SiliceDioxyde de silicium|SiO<sub>2</sub>]]
! [[Alumine|{{fchimformule chimique|Al|2|O|3}}]]
! [[Soufre|S]]
! Matières organiques
! [[Pentoxyde de phosphore|{{fchimformule chimique|P|4|O|10}}]]
|-
! scope=row | Blackband cru (30,40 % de fer)
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| tr.
|-
!
! [[Hématite|{{fchimformule chimique|Fe|2|O|3}}]]
! [[Dioxyde de manganèse|{{fchimformule chimique|MnO|2}}]]
! [[Oxyde de calcium|CaO]]
! colspan="3" | [[Argile]] et [[sable]]
! [[Acide sulfurique|{{fchimformule chimique|H|2|SO|4}}]]
! Matières organiques
! [[Acide phosphorique|{{fchimformule chimique|H|3|PO|4}}]]
|-
! scope=row | Blackband grillé (50,37 % de fer)
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| 2,57
| 0
|
|}
 
Pour griller ce minerai, on en constituait un tas dont les dimensions allaient, selon la teneur en charbon, de {{unité/2|40|à=60|mètres}} de long, de {{unité/2|6|à=11|mètres}} de large et d'environ {{unité|5|mètres}} de haut<ref>{{Ouvrage |langue=de |prénom1=Bruno |nom1=Kerl |titre=Grundriss der Eisenhüttenkunde |lieu=Leipzig |éditeur=Verlag von Arthur Felix |année=1875 |passage=66 }}</ref>. Cette opération durait à l'époque environ un mois. Ce mode opératoire a été essentiellement appliqué à proximité de la mine, le transport du minerai grillé, plus léger, étant plus économique que celui du minerai cru. Au charbon naturellement présent, on ajoutait souvent du bois pour faciliter la combustion<ref name=Cramm/>. Un tel procédé était extrêmement polluant. On l'a par la suite remplacé par des [[Grillage (métallurgie)#Procédés|fours à griller le minerai]]. Depuis le milieu du {{s-|XX}}, ce type d'opération est réalisé dans les [[Usine d'agglomération|usines d'agglomération]], qui réalisent la calcination, le grillage et le [[frittage]] des minerais<ref group=note name=definitions>Par ordre de températures croissantes : la calcination réalise, entre autres, une décarbonatation ; le grillage une oxydation (dans le blackband, la décarbonatation de la sidérite aboutit à sa transformation en [[hématite]], forme la plus [[Oxyde de fer|oxydée du fer]] : les deux phénomènes sont donc indissociables) ; le frittage qui donne une structure poreuse et solide (par fusion partielle).</ref>.
Pour griller ce minerai, on en constituait un tas dont les dimensions allaient, selon la teneur en charbon, de {{unité/2|40|à=60|mètres}} de long, de {{unité/2|6|à=11|mètres}} de large et d'environ {{unité|5|mètres}} de haut<ref>{{Ouvrage |langue= de
|titre= Grundriss der Eisenhüttenkunde
|prénom1= Bruno |nom1= Kerl
|éditeur= Verlag von Arthur Felix |lieu= Leipzig
|année= 1875
|passage= 66}}</ref>. Ce mode opératoire a été essentiellement appliqué à proximité de la mine, le transport du minerai grillé, plus léger, étant plus économique que celui du minerai cru. Au charbon naturellement présent, on ajoutait souvent du bois pour faciliter la combustion<ref name=Cramm/>. Un tel procédé était extrêmement polluant. On l'a par la suite remplacé par des [[Usine d'agglomération#Historique|fours à griller le minerai]]. Depuis le milieu du {{s-|XX}}, ce type d'opération est réalisé dans les [[Usine d'agglomération|usines d'agglomération]], qui réalisent la calcination, le grillage et le [[frittage]] des minerais<ref group=note name=definitions>Par ordre de températures croissantes : la calcination réalise, entre autres, une décarbonatation ; le grillage une oxydation (dans le blackband, la décarbonatation de la sidérite aboutit à sa transformation en [[hématite]], forme la plus [[Oxyde de fer|oxydée du fer]] : les deux phénomènes sont donc indissociables) ; le frittage qui donne une structure poreuse et solide (par fusion partielle).</ref>.
 
On peut aussi relever une utilisation historique du blackband [[Manganèse|manganésifère]] du North [[Staffordshire]], qui a été très apprécié comme [[Puddlage#Le puddlage gras|garnissage des fours de puddlage]]<ref>{{Harvsp|Turner|1908|p=66}}</ref>.
Ligne 184 ⟶ 178 :
 
=== Références ===
{{Références|colonnes=1}}
 
== Voir aussi ==
=== Articles connexeconnexes ===
* [[Minerai de fer]]
 
{{Portail|Mine|chimie|histoire|minéraux et roches}}
 
[[Catégorie:Roche sédimentaire]]