« Minerai de fer houiller » : différence entre les versions
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[[image:Kohleneisenstein Sprockhövel.jpg|vignette|right|Minerai de fer houiller de la [[Ruhr (région)|Ruhr]] ([[Sprockhövel]]).]]
Le '''minerai de fer houiller'''{{
|langue=en
|prénom1=Magdeleine
|nom1=Moureau
|prénom2=Gerald
|nom2=Brace
|titre=Dictionnaire du pétrole et autres sources d'énergie
|sous-titre=anglais-français, français-anglais
|lieu=Paris
|éditeur=Éditions Technip
|
|mois=février
|jour=29
|passage=54, {{§|Blackband}}
|isbn=978-2-7108-0911-1
|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=tmKPXhfkzgMC&printsec=frontcover
}}</ref>, fer carbonaté bitumeux<ref>{{Ouvrage
|prénom1=Marcellin
|nom1=Berthelot
|et al.=oui
|titre=La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres, et des arts
|lieu=Paris
|éditeur=H. Lamirault & Cie
|date=1885-1902
|passage={{§|Calcination}}
|isbn=
|wikisource=La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres, et des arts
}}</ref>|group=note}} ou '''blackband''' est un [[minerai de fer]] présent dans des gisements de [[houille]]. Le [[fer]] est présent sous la forme de [[carbonate]] de Fe(II), la [[Sidérite|sphérosidérite]] ({{fchim|FeCO|3}}). La [[houille]], qui représente généralement de 10 à 25 % du poids, permet sa [[combustion]].
S'il est un médiocre combustible, il s'avère être un [[minerai de fer]] bien adapté aux procédés [[sidérurgie|sidérurgiques]]. Ainsi, le blackband est à l'origine notamment du développement de la sidérurgie [[Écosse|écossaise]] à partir des années 1840, puis de la [[Ruhr (région)|Ruhr]] dans les années 1860. Ces gisements sont maintenant épuisés.
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|url= http://www.peter-hug.ch/lexikon/kohleneisenstein
|titre= Kohleneisenstein
|éditeur= eLexikon}}</ref>. Sa texture est parfois [[schiste]]use et [[
|prénom1=
|nom1= |lien auteur1= |prénom2=
|nom2= |lien auteur2= |titre=
|tome=1
|
|éditeur=[[Éditions Dunod|Dunod éditeur]]
|année=1862
|passage=200-201
|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=qG0UAAAAQAAJ&printsec=frontcover
}}</ref>. La couleur noire domine dès que la teneur en charbon dépasse 10 %<ref name=eLexikonEisen>{{lien web |langue= de
|url= http://www.peter-hug.ch/lexikon/05_0405
|titre= Eisen (Brauneisenstein, Spateisen-, Thoneisen- und Kohleneisenstein)
|éditeur= eLexikon}}</ref> :
{{début citation}}Ce minerai renferme de si grandes quantités de houille, et de manière si constante, qu'il est absolument noir et susceptible de s'enflammer et de continuer à brûler. La proportion de matières combustibles n'est pas inférieure à 10 %, et atteint fréquemment 25 %. Les parties qui contiennent le plus de houille brûlent seules et forment la transition entre les minerais et les houilles les plus chargées en cendres<ref name=Ledebur>{{
|prénom1=
|nom1= |lien |traducteur=
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|passage=220-221
|référence=Référence:Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer (A.Ledebur)
}}</ref>.{{fin citation|A. Ledebur|[[Référence:Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer (A.Ledebur)|Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer]], Tome 1, {{p.|220}}}}
Il s'agit d'un mélange de [[sidérite]], de [[kaolin]] (un [[silicate d'alumine]]) et de [[Houille|charbon]]<ref name=eLexikonKohleneisenstein/>. Une teneur en charbon de 10 à 25 % en poids est courante<ref name=Ledebur/>, bien que certains auteurs fixent une fourchette entre 12 et 35 %, voire 40 %<ref name=eLexikonKohleneisenstein/>. On y trouve aussi souvent d'autres métaux, jusqu'à 1 % de [[manganèse]] et 0,5 % de [[phosphore]]<ref name=Cramm/>, mais
== Formation ==
Les gisements de minerai de fer houiller datent du [[carbonifère]]. Ils se forment en plusieurs étapes, dans les mares et entendues d'eau douce peu profondes, qui sont propices à la formation de la houille<ref name=Cramm>{{Ouvrage |langue=de |prénom1=Tilo |nom1=Cramm |titre=Der Bergbau zwischen Dortmund-Syburg und Schwerte |éditeur=Förderverein Bergbauhistorischer Stätten Ruhrrevier e.V., |année=2010 |passage=75 |isbn=}}</ref>. Les mousses et autres plantes, qui contiennent l'[[oxyde de fer(II)]] acide, s'en séparent dans l'eau stagnante et le fer prend la forme d'[[oxyhydroxyde de fer(III)]]<ref name=Beck>{{Ouvrage |langue=de |prénom1=Ludwig |nom1=Beck |titre=Die Geschichte des Eisens in technischer und kulturgeschichtlicher Beziehung |éditeur=F. Vieweg und sohn |année=1897 |passage=322, 802, 835 |lire en ligne=https://archive.org/details/diegeschichtede02beckgoog |oclc=27288504}}</ref>. Ce composé du fer [[Précipité|précipite]] et se concentre alors dans la zone racinaire des plantes. Les précipités s'accumulent progressivement, la quantité de fer dépendant beaucoup de la circulation des liquides et de leur teneur en fer. Ainsi, dans la même veine charbonneuse, on peut trouver des secteurs riches en fer et d'autres non<ref name=Cramm/>.
== Typologie des gisements et extraction ==
Les couches de minerai se confondent avec celles de charbon, se concentrant généralement au pied de la [[Strate (géologie)|strate]] charbonneuse. Mais on peut aussi les trouver en partie médiane ou supérieure<ref name=Beck/>. Dans certaines formations de houille, les dépôts de minerai atteignent jusqu'à {{unité|0.7|mètre}} de [[Strate (géologie)#Définition|puissance]]<ref name=eLexikonKohleneisenstein/>. Hors des gisements les plus importants et exploités industriellement, on le trouve disposé en [[Rognon (minéral)|rognons]] dans les [[Grès (géologie)|grès]]<ref name=Siderose>{{
|prénom1=
|nom1= |préface=
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|sous-titre=
|
|année=2003
|numéro d'édition=5
|passage=
|isbn=
|lire en ligne=http://savoir.fer.free.fr/pGLO/5e_ed/V_pdf/S/scr-smr-rM
|référence=Référence:Le savoir...fer : glossaire du haut fourneau (Jacques Corbion)
}}</ref>.
Les gisements les plus importants ont été trouvés en [[Allemagne]], à [[Sprockhövel]], [[Gelsenkirchen]] et {{
== Utilisation ==
[[image:David Mushet.JPG|vignette|droite|{{Lien|langue=en|fr=David Mushet}} (1772–1847), inventeur de la méthode de valorisation du blackband.]]
Trouvé dans des [[Charbonnage|mines de charbon]], cette roche s'avère un combustible médiocre qui a d'abord rejoint les [[Résidu minier|stériles]] sur les [[terril]]s des [[charbonnage]]s<ref name=Beck/>.
La première tentative d'utilisation du minerai de fer houiller pour la [[fabrication de l'acier]] a été faite par l'[[Écosse|écossais]] {{Lien|langue=en|fr=David Mushet}} (
Pourtant, sa teneur en fer, assez moyenne, combinée avec la présence de nombreuses impuretés, en fait un minerai difficile à traiter<ref name=Beck/>. Peu après, vers 1830, un autre écossais, [[James Beaumont Neilson]], met au point une amélioration clé du [[haut fourneau]] : le [[Haut fourneau#Le vent chaud|vent chaud]]. La fusion de ce minerai est alors facilitée : l'expansion de la sidérurgie écossaise, qui passe d'une production annuelle de {{unité|37500|tonnes}} en 1830 à {{unité|200000|tonnes}} en 1840, s'explique par la combinaison de ces deux innovations : blackband et vent chaud<ref>{{
Il a été ensuite découvert dans la seconde moitié du {{s-|XIX}} dans la [[Ruhr (région)|région de la Ruhr]]<ref name=Beck/>. Des quantités importantes ont été extraites dans les mines allemandes durant les années 1860 et 1870<ref name=Beck/>. Sa découverte a été, là aussi, le socle du développement de l'industrie sidérurgique de la [[Silésie]] ([[Wałbrzych]]), de la [[Province de Westphalie|Westphalie]] ([[Hoerde]], {{
Afin d'augmenter sa teneur en fer, le minerai doit être [[Calcination|calciné]], voire
{{début citation}}On ne l'emploie dans les [[haut fourneau|hauts fourneaux]] qu'après un grillage préalable, qui est d'autant plus facile que ce minerai porte avec lui son combustible dans des quantités ordinairement suffisantes ; il arrive même quelques fois que la chaleur développée par la houille dont il est imprégné permet de calciner d'autres minerais que l'on mélange avec celui-ci<ref name=Ledebur/>.{{fin citation|A. Ledebur|[[Référence:Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer (A.Ledebur)|Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer]], Tome 1, {{p.|220}}}}
Grâce à cette opération
{| class="wikitable" style="text-align:center; width:100%;"
! colspan="10" | Principaux constituants de quelques minerais (en % du poids, Σ ≤ 100 %)<ref name=GrunerLan/>{{,}}{{Note|texte=Dans son « Traité de métallurgie », Percy communique plus de 80 analyses de minerais de fer houiller originaires de Grande-Bretagne. Ils sont généralement moins riches que celui listé ici puisque leur teneur en fer après grillage se situe entre 25 et 40 %<ref>{{Ouvrage
|prénom1=J.
|nom1=Percy
|traducteur=traduction supervisée par l'auteur
|titre=Traité complet de métallurgie
|tome=2
|lieu=Paris
|éditeur=Librairie polytechnique de Noblet et Baudry éditeur
|année=1865
|passage=352 - 362
|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k209773k/f367.image
}}</ref>.|group=note}}
|-
!
! [[Sidérite|{{
! [[Rhodochrosite|{{
! [[Carbonate de calcium|{{
! [[Carbonate de magnésium|{{
! [[
! [[Alumine|{{
! [[Soufre|S]]
! Matières organiques
! [[Pentoxyde de phosphore|{{
|-
! scope=row | Blackband cru (30,40 % de fer)
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| tr.
|-
!
! [[Hématite|{{
! [[Dioxyde de manganèse|{{
! [[Oxyde de calcium|CaO]]
! colspan="3" | [[Argile]] et [[sable]]
! [[Acide sulfurique|{{
! Matières organiques
! [[Acide phosphorique|{{
|-
! scope=row | Blackband grillé (50,37 % de fer)
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| 2,57
| 0
|
|}
Pour griller ce minerai, on en constituait un tas dont les dimensions allaient, selon la teneur en charbon, de {{unité/2|40|à=60|mètres}} de long, de {{unité/2|6|à=11|mètres}} de large et d'environ {{unité|5|mètres}} de haut<ref>{{Ouvrage |langue=de |prénom1=Bruno |nom1=Kerl |titre=Grundriss der Eisenhüttenkunde |lieu=Leipzig |éditeur=Verlag von Arthur Felix |année=1875 |passage=66 }}</ref>. Cette opération durait à l'époque environ un mois. Ce mode opératoire a été essentiellement appliqué à proximité de la mine, le transport du minerai grillé, plus léger, étant plus économique que celui du minerai cru. Au charbon naturellement présent, on ajoutait souvent du bois pour faciliter la combustion<ref name=Cramm/>. Un tel procédé était extrêmement polluant. On l'a par la suite remplacé par des [[Grillage (métallurgie)#Procédés|fours à griller le minerai]]. Depuis le milieu du {{s-|XX}}, ce type d'opération est réalisé dans les [[Usine d'agglomération|usines d'agglomération]], qui réalisent la calcination, le grillage et le [[frittage]] des minerais<ref group=note name=definitions>Par ordre de températures croissantes : la calcination réalise, entre autres, une décarbonatation ; le grillage une oxydation (dans le blackband, la décarbonatation de la sidérite aboutit à sa transformation en [[hématite]], forme la plus [[Oxyde de fer|oxydée du fer]] : les deux phénomènes sont donc indissociables) ; le frittage qui donne une structure poreuse et solide (par fusion partielle).</ref>.
On peut aussi relever une utilisation historique du blackband [[Manganèse|manganésifère]] du North [[Staffordshire]], qui a été très apprécié comme [[Puddlage#Le puddlage gras|garnissage des fours de puddlage]]<ref>{{Harvsp|Turner|1908|p=66}}</ref>.
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=== Références ===
{{Références
== Voir aussi ==
=== Articles
* [[Minerai de fer]]
{{Portail|Mine|chimie|histoire|minéraux et roches}}
[[Catégorie:Roche sédimentaire]]
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