« Kapò » : différence entre les versions
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| année de sortie = 1960
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'''''Kapò''''' est un [[film dramatique]] [[Film de guerre|de guerre]] [[Cinéma français|franco-]][[Cinéma yougoslave|yougoslavo-]][[cinéma italien|italien]] réalisé par [[Gillo Pontecorvo]] et sorti en [[1960 au cinéma|1960]]. Le titre fait référence au [[kapo]], le nom des gardes encadrant les prisonniers chez les nazis.
Il s'agit de l'un des premiers films de fiction à traiter
== Synopsis ==
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** [[Italie]] : {{date|7 septembre 1960|au cinéma}} <small>([[Mostra de Venise 1960]])</small> ; {{date|29 septembre 1960|au cinéma}} <small>(sortie nationale)</small>
** [[Yougoslavie]] : {{date|22 novembre 1960|au cinéma}}
** [[France]]
== Distribution ==
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=== Le travelling de Kapò ===
Dans le numéro 120 des ''[[Les Cahiers du cinéma|Cahiers du cinéma]]'' ({{date-|juin 1961}}), [[Jacques Rivette]] critiqua le film en des termes particulièrement durs. Dans son article, intitulé ''De l’abjection'', il écrit : {{Citation bloc|Voyez cependant, dans ''Kapo'', le plan où [Emmanuelle] Riva se suicide, en se jetant sur les barbelés électrifiés : l’homme qui décide, à ce moment-là, de faire un [[travelling]] avant pour recadrer le cadavre en [[contre-plongée]], en prenant soin d’inscrire exactement la main levée dans un angle de son cadrage final, cet homme n'a droit qu'au plus profond mépris.}}
Cette affaire du « travelling de Kapò » fera date dans l'histoire de la critique française sur le rapport entre critique et morale<ref>{{lien web|url=http://www.pileface.com/sollers/IMG/pdf/Le%20travelling%20de%20Kapo%20par%20Serge%20Daney.pdf|auteur=[[Serge Daney]]|titre=Le travelling de ''Kapo''|site=pileface.com|date=1992|consulté le=5 juin 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://sedition-revue.fr/la-place-de-la-critique-entretien-avec-jean-baptiste-thoret/|auteur=[[Jean-Baptiste Thoret]]|titre=Sur la place de la critique|site=sedition-revue.fr|date=14/03/2014}}</ref>. Trois décennies plus tard, le célèbre critique de cinéma [[Serge Daney]] réagit à la rude polémique qu'a soulevée Rivette par ses propres réflexions. Dans la revue spécialisée ''[[Trafic (revue)|Trafic]]'' qu'il a fondée, il écrit l'article ''Le travelling de Kapo'' dans le numéro 4 de l'automne 1992<ref>Trafic - Revue de cinéma, No. 4, Éditions P.O.L, Paris 1992, p. 5–19, {{ISBN
=== Réaction des anciennes déportées de Ravensbrück ===
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La déportation ce n'est pas une fille qui veut vivre à n'importe quel prix. La déportation c'est la faim, les coups, la torture, le travail forcé, les “expériences” de médecins criminels, la mort… Mais la déportation c'est aussi l'union des patriotes pour ne pas succomber à l'avilissement moral recherché par les SS grâce aux “droits communs”, c'est la dignité face à la pègre ; c'est l'encadrement des jeunes et des faibles pour faire reculer la mort ; c'est le sabotage dans les usines ; c'est la solidarité et la fraternité ; c'est la plus grande leçon humaine qui ait été donnée au monde […]. ''Kapo'', film commercial, ne répond pas à notre attente malgré ses belles images des camps, malgré le jeu de ses acteurs, et nous ne pouvons pas le cautionner.
Patriotes rescapées de Ravensbrück, nous ne voulons pas qu'à la faveur de ce film se crée dans l'esprit d'un public non averti, une analogie quelconque entre les patriotes qui en pleine conscience ont donné leur vie pour leur pays, et les “droits communs” qui ont acheté leur vie à n'importe quel prix, même en servant de bêtes à plaisir à nos tortionnaires. Nous ne voulons pas que, sortant de ce spectacle, des ignorants, des incrédules ou des inconscients disent à nos enfants comme cela s'est déjà produit plusieurs fois à Paris : “Qu'est-ce que ta mère a bien pu faire pour en sortir ?”<ref>Lettre publiée dans le journal ''L'Action républicaine'' en novembre 1961 après la diffusion du film à Dreux, titre de l'article : «
== Notes et références ==
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