« Cahiers du cinéma » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
m v2.05b - Bot T3 PCS#64 - Correction syntaxique (Lien interne avec cible identique au texte) |
|||
(10 versions intermédiaires par 8 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 15 :
| ville = [[Paris]]
| rédacteur en chef = [[Marcos Uzal]]
| propriétaire = Vingt [[Personnalité du monde des affaires|personnalités du monde des affaires]] et [[producteurs de cinéma]] (voir ''[[#
| directeur de publication = [[Éric Lenoir]]
| site = [http://www.cahiersducinema.com cahiersducinema.com]
Ligne 31 :
Les jeunes cinéphiles, [[Jean-Luc Godard]], [[François Truffaut]], [[Éric Rohmer]], [[Jacques Rivette]], [[Claude Chabrol]] et bien d'autres, y écrivent leurs premières critiques, avant de devenir cinéastes<ref>[[Antoine de Baecque]], ''Cahiers du cinéma, histoire d'une revue'', 2 vol., Paris, Éd. des Cahiers du cinéma, 1991</ref>.
===
[[Jacques Doniol-Valcroze]] débute comme secrétaire de rédaction à ''[[Cinémonde]]'' (fondé en 1928), puis rédacteur en chef adjoint de la ''Revue du cinéma'' de 1947 à 1949. Il anime le ciné-club ''Objectif 49'', auquel [[André Bazin]] participe. Il est aussi critique de cinéma à ''[[L'Obs|France Observateur]]'', et rédacteur en chef de la revue ''Monsieur''. En 1949, il crée le Festival du film maudit de [[Biarritz]]. Il est aussi auteur (''Les Portes du baptistère'', 1955) et réalisateur (''L'Eau à la bouche'' 1959, ''Le Viol'' 1967, ''L'Homme au cerveau greffé'' 1971…)<ref>{{article|langue=fr|titre=Jacques Doniol-Valcroze esprit tolérant|périodique=[[Le Monde]]|jour=8|mois=octobre|année=1989|url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/1989/10/08/jacques-doniol-valcroze-esprit-tolerant_4130688_1819218.html}}.</ref>.
Ligne 49 :
En 1959, il existe quatre principales revues de cinéma : les ''Cahiers du Cinéma'', en « guerre » avec ''[[Positif (revue)|Positif]]'' ; ''[[Cinéma (revue)|Cinéma]]'', et ''[[Image et Son]]''. Beaucoup de revues émergent alors, mais la plupart n’iront pas jusqu’au quatrième numéro. À cette époque, de nombreux critiques de cinéma, futurs réalisateurs, écrivent pour les revues ([[Bertrand Tavernier]], [[Jean Eustache]]…). Les hebdomadaires (''[[L'Express]]'', ''[[L'Obs|Le Nouvel Observateur]]'') ont aussi leurs critiques, plutôt des hommes de lettres.
===
Au début des [[années 1960]], tandis que certains rédacteurs des ''Cahiers'' quittent la revue pour réaliser leurs films, [[Éric Rohmer]] occupe le poste de rédacteur en chef jusqu'à son éviction par [[Jacques Rivette]] en 1963.
Ligne 56 :
Le début de l'année 1968 est marqué par le soutien à [[Henri Langlois]], menacé à la [[Cinémathèque française]], puis les « états généraux du cinéma » et enfin les événements de [[Mai 68|mai]].
===
=== Renaissance : les années 1980 ===
[[Fichier:Archive cinémathèque Grenoble abc4.jpg|vignette|Collection des ''Cahiers du cinéma'' et ''[[Positif (revue)|Positif]]'' de la [[cinémathèque de Grenoble]].]]
À la fin de la décennie 1970, [[Serge Daney]] et [[Serge Toubiana]] reprennent la revue en main et imposent un « retour aux films », mais aussi aux images, à la couleur et au cinéma américain. Le duo avait conscience de cet éloignement, ainsi que d'être issu d'une génération qui ne passa pas à la réalisation, d'où le titre de l'article « La période non légendaire des ''Cahiers'' ». Moins politique et davantage adressée aux amateurs et cinéphiles, la revue est rajeunie, plus accessible, dans les [[années 1980]], alors que beaucoup d'autres disparaissent pour ne pas avoir su évoluer avec leur temps (promotion télévisuelle, public plus jeune).
En 1981, [[Serge Daney]] quitte les ''Cahiers'' pour ''[[Libération (journal)|Libération]]''. Il fondera dix ans plus tard la revue trimestrielle ''[[Trafic (revue)|Trafic]]''<ref>{{article|langue=fr|titre=Serge Daney, penseur intuitif du cinéma|périodique=[[Le Monde]]|auteur1=Jean-François Rauger|jour=14|mois=mars|année=2001|url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/2001/03/14/serge-daney-penseur-intuitif-du-cinema_4182513_1819218.html}}.</ref>. En octobre 1987, le {{400e}} numéro est fêté à [[L'Entrepôt (Paris)|L'Entrepôt]]<ref>[http://cgcinema.eu/food/l-entrepot « L'Entrepôt : des films indés et de la food inventive en plein cœur de Paris »], sur ''Cgcinema.eu''.</ref>.
En octobre 1992, [[Thierry Jousse]] succède à [[Serge Toubiana]]. Il part en 1996. Les rédacteurs en chef se succèdent : [[Antoine de Baecque]] (1996-1998), [[Charles Tesson]] (1998-2001, à l'époque du rachat de la revue par le groupe [[Le Monde]]), Charles Tesson et [[Jean-Marc Lalanne]] (2001-2003), et [[Emmanuel Burdeau]] (2003-2009), [[Jean-Michel Frodon]] étant durant cette période directeur de la rédaction. Durant cette période, les ''Cahiers'' relancent le site Internet, accompagnent la création d'une "revue sœur" en Espagne, ''Cahiers du cinéma España'' qui deviendra ensuite ''Caiman Cuadernos de cine''<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Caiman Cuadernos de cine |url=https://www.caimanediciones.es/ |site=Caiman}}</ref>, créent une édition en ligne de la revue traduite en anglais, développent les éditions DVD.
=== 2008-2020 : changements d'actionnariat ===
En avril 2008, le groupe [[Groupe Le Monde|La Vie-Le Monde]] met en vente la société éditrice des ''Cahiers'', les éditions de l'Étoile. Cette annonce suscite une vive inquiétude chez les rédacteurs et salariés de la revue<ref>{{Lien web|langue=fr|prénom=Laure|nom=Croiset|titre=État d'alerte aux ''Cahiers du cinéma''|url=https://www.challenges.fr/cinema/etat-d-alerte-aux-cahiers-du-cinema_524284|site=Challenges|date=2008-04-15|consulté le=2022-10-03}}.</ref>.
En janvier 2009, le groupe d'édition d'art [[Éditions Phaidon|Phaidon]], dont le siège est à [[Londres]], en devient propriétaire<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les ''Cahiers du cinéma'' rachetés|url=https://www.challenges.fr/cinema/les-cahiers-du-cinema-rachetes_528049|site=Challenges|date=2009-02-09|consulté le=2022-10-03}}.</ref>. En juillet de la même année, [[Stéphane Delorme]] est nommé rédacteur en chef<ref>{{Lien web|langue=fr-fr|titre=Stéphane Delorme, le nouveau rédacteur en chef des ''Cahiers du cinéma''|url=https://www.lefilmfrancais.com/cinema/88125/stephane-delorme-le-nouveau-redacteur-en-chef-des-cahiers-du-cinema|site=Le Film français|consulté le=2022-10-03}}.</ref> et [[Jean-Philippe Tessé]], rédacteur en chef adjoint. (En juin 2020, ''[[Libération (journal)|Libération]]'' affirme rétrospectivement que l'équipe défendait {{"|une ligne politique très à gauche}}<ref>Jérôme Lefilliâtre, [https://www.liberation.fr/cinema/2020/06/03/les-cahiers-du-cinema-doivent-rester-une-revue-de-critique_1790078/ « Les "Cahiers du cinéma" doivent rester une revue de critique »], ''liberation.fr'', 3 juin 2020.</ref>.)
Ligne 76 ⟶ 74 :
Dix ans plus tard, en février 2019, [[Richard Schlagman]], qui a entre-temps cédé [[Éditions Phaidon|Phaidon]]<ref>[https://fr.phaidon.com/about-phaidon/ Voir sur ''phaidon.com''.]</ref>, annonce chercher un repreneur pour le titre, qui diffuse à {{unité|13000|exemplaires}}<ref>Chiffres [[Alliance pour les chiffres de la presse et des médias|ACPM]].</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Madelaine|prénom1=Marina Alcaraz Nicolas|titre=Les “Cahiers du cinéma” sont à vendre|url=https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/0600685497838-les-cahiers-du-cinema-sont-a-vendre-2244237.php#Xtor=AD-6000|site=lesechos.fr|date=2019-02-12|consulté le=2019-02-15}}.</ref>. Une offre du groupe [[Hildegarde (entreprise)|Hildegarde]]<ref>Propriétaire du ''[[Le Film français|Film français]]'', ''[[Première (magazine)|Première]]'' et ''[[Studio Ciné Live]]''.</ref> et de [[Grégoire Chertok]], est annoncée en juin 2019<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Un banquier “cinéphile” pour racheter les “Cahiers du cinéma” ?|url=https://www.lesinrocks.com/2019/10/01/cinema/actualite-cinema/un-banquier-cinephile-pour-racheter-les-cahiers-du-cinema/|site=Les Inrocks|consulté le=2020-03-02}}.</ref>. Richard Schlagman est néanmoins conduit à suspendre l'opération, {{"|les montants offerts s'avérant largement inférieurs à ce qui était attendu<ref>''[[Challenges]]'', {{numéro|628}}, 31 octobre 2019, {{p.|10}}.</ref>.}}
Le titre est finalement racheté fin janvier 2020 par un groupe de propriétaires de médias (en relation notamment avec le cinéma tel le groupe [[Hildegarde (entreprise)|Hildegarde]]<ref name=":0">{{Lien web|url=https://www.lesinrocks.com/2020/02/04/cinema/actualite-cinema/dix-neuf-actionnaires-rachetent-les-cahiers-du-cinema/|titre=Vingt actionnaires rachètent Les Cahiers du cinéma|site=LesInrocks.com|date=4 février 2020|consulté le=5 mai 2020}}.</ref>), d'industriels et de producteurs de cinéma<ref>{{Lien web|titre=Rachat des ''Cahiers du cinéma''|url=http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/cinema/les-mythiques-cahiers-du-cinema-rachetes-par-19-actionnaires-dont-xavier-niel-et-alain-weill-03-02-2020-8251980.php|site=Le Parisien|date=}}.</ref>{{,}}<ref>Sous la houlette de [[Grégoire Chertok]], banquier chez Rothschild, on trouve des hommes d’affaires tels [[Xavier Niel]] ou [[Marc Simoncini]], un industriel comme [[Frédéric Jousset]] ou Éric Lenoir, directeur général d'une société de mobilier urbain et qui doit devenir le nouveau gérant de la société, huit producteurs, comme [[Pascal Caucheteux]] (Why Not Productions) ou Toufik Ayadi et Christophe Barral. Julie Lethiphu, déléguée générale de la [[Société des réalisateurs de films]], doit prendre la tête de la rédaction. Source : [https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/27/la-redaction-des-cahiers-du-cinema-quitte-la-revue_6031087_3234.html ''Le Monde''.]</ref>{{,}}<ref>Ce groupement d'actionnaires comprend : [[Grégoire Chertok]], [[Xavier Niel]], [[Éric Lenoir]] et [[Marc Simoncini]] (actionnaires à 12 %), [[Réginald de Guillebon]]-groupe [[Hildegarde (entreprise)|Hildegarde]] (actionnaires à 8 %), [[Corentin Petit]], [[Stéphane Courbit]] et [[Alain Weill]] (actionnaires à 6 %), [[Pascal Breton]], [[Xavier de Boissieu]] et [[Jacques Veyrat]] (actionnaires à 4 %), et [[Angélique Bérès]], [[Pascal Caucheteux]], [[Christophe Barral]] et [[Toufik Ayadi]], [[Frédéric Jouve]] et [[Marie Lecoq]], [[Frédéric Jousset]], [[Marc du Pontavice]] et [[Hugo Rubini]] (actionnaires à 2 %) ; voir [https://www.lalettrea.fr/medias_presse-ecrite/2020/03/17/qui-sont-les-millionnaires-qui-rachetent-les-cahiers-du-cinema,108398210-ar1 « Qui sont les millionnaires qui rachètent les ''Cahiers du cinéma'' »] sur ''lalettrea.fr''.</ref>. Selon [[Marcos Uzal]], les actionnaires en lien avec le monde du cinéma ne dépasseraient pas 12 % des parts, et il n'y aurait pas d'actionnaire majoritaire<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Marcos Uzal, rédacteur en chef des “Cahiers du cinéma” : “On a fait ce numéro en complète liberté”|url=https://www.telerama.fr/cinema/marcos-uzal,-redacteur-en-chef-des-cahiers-du-cinema-on-a-fait-ce-numero-en-complete-liberte,n6649272.php|site=Télérama|date=2020-06-03|consulté le=2022-10-03|extrait=Parmi les gens de cinéma, aucun ne possède plus de 12 % de parts, c’est important, ça sert de garde-fou. Il n’y a pas d’actionnaire majoritaire qui pourrait imposer sa volonté.}}.</ref>.
L'essentiel de la rédaction annonce son départ le {{date|27|février|2020}}<ref>{{Lien web|langue=fr|prénom=Jérôme|nom=Lefilliâtre|titre=Cahiers du cinéma : "Nous démissionnons pour défendre l’idée de la critique"|url=https://www.liberation.fr/france/2020/02/28/nous-demissionnons-pour-defendre-l-idee-de-la-critique_1780080/|site=Libération|consulté le=2022-10-03}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La rédaction quitte les ''Cahiers du cinéma'' (communiqué)|url=https://www.acrimed.org/La-redaction-quitte-les-Cahiers-du-cinema|site=Acrimed {{!}} Action Critique
Médias|consulté le=2022-10-03}}.</ref>, en faisant jouer la [[clause de cession]]<ref name=LeMonde>{{Lien web|langue=fr|auteur=Sandrine Cassini|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/27/la-redaction-des-cahiers-du-cinema-quitte-la-revue_6031087_3234.html|titre=L'intégralité de la rédaction des ''Cahiers du cinéma'' démissionne|jour=27|mois=février|année=2020|site=[[Le Monde]]|consulté le=28 février 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|prénom=Laure|nom=Croiset|titre=Pourquoi la rédaction des "Cahiers du Cinéma" démissionne|url=https://www.challenges.fr/media/apres-sa-reprise-par-weill-et-niel-pourquoi-toute-la-redaction-des-cahiers-du-cinema-demissionne_700849|site=Challenges|date=2020-02-28|consulté le=2022-10-03}}.</ref>. Une dizaine de signatures, entrées à la rédaction dans les [[années 1990]], [[années 2000|2000]] et [[années 2010|2010]] quittent la revue en bloc<ref>[https://www.franceinter.fr/emissions/le-nouveau-rendez-vous/le-nouveau-rendez-vous-04-mars-2020 Voir sur ''franceinter.fr''.]</ref>. Quatre auteurs décident de leur côté de rester ([[Vincent Malausa]], Thierry Méranger, [[Louis Séguin]] et [[Ariel Schweitzer]])<ref name="LM21mars2020" />.
=== 2020 : reprise par une nouvelle équipe ===
En mai 2020, le directeur de la publication, [[Éric Lenoir]], annonce la nomination d'une nouvelle équipe à la [[rédacteur en chef|rédaction en chef]], composée de [[Marcos Uzal]], [[Charlotte Garson]] et [[Fernando Ganzo]]<ref name="mai2020">{{Lien web|langue=fr-FR|titre=“Cahiers du cinéma” : le nouveau rédacteur en chef confirmé|url=https://www.lesinrocks.com/cinema/cahiers-du-cinema-le-nouveau-redacteur-en-chef-confirme-152199-30-04-2020/|site=Les Inrocks|consulté le=2022-10-03}}.</ref>. Cette équipe est chargée d'éditer le numéro de juin de la revue, celui de mai n'ayant pas paru du fait de la [[Pandémie de Covid-19|crise sanitaire]].
Le comité de rédaction, composé à l'époque de douze rédacteurs<ref name=":1">{{Lien web|langue=fr|prénom=Jérôme|nom=Lefilliâtre|titre=Les "Cahiers du cinéma" doivent rester une revue de critique|url=https://www.liberation.fr/cinema/2020/06/03/les-cahiers-du-cinema-doivent-rester-une-revue-de-critique_1790078/|site=Libération|consulté le=2022-10-03}}.</ref>, est paritaire. Il s'agit d'une volonté à la fois de la Direction et de l'équipe de rédaction en chef qui y voit un enjeu critique important<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Marcos Uzal, rédacteur en chef des “Cahiers du cinéma” : “On a fait ce numéro en complète liberté”|url=https://www.telerama.fr/cinema/marcos-uzal,-redacteur-en-chef-des-cahiers-du-cinema-on-a-fait-ce-numero-en-complete-liberte,n6649272.php|site=Télérama|date=2020-06-03|consulté le=2022-10-03|extrait=Le comité de rédaction est paritaire. C’était une volonté dès le départ. Ce n’est pas une affaire de quota, nous n’avons choisi que des plumes, des femmes dont on respecte beaucoup le travail. La critique est encore un milieu très masculin. Ceux qui sont venus vers nous sont essentiellement des hommes qui ne doutent pas d’eux-mêmes ni de leur talent, alors que beaucoup de leurs consœurs se sous-estiment.}}.</ref>. Le premier numéro de la nouvelle rédaction est salué par [[Jean-Michel Frodon]] (ancien directeur de publication de la revue de 2003 à 2009) comme {{"|singulier à plus d'un titre}}, et promettant une possible {{"|renaissance}}<ref name=":4">{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Jean-Michel |nom=Frodon |titre=Cahiers du cinéma, le retour |url=https://www.slate.fr/story/191337/cinema-presse-revue-cahiers-du-cinema-retour-rachat-nouvelle-equipe-marcos-uzal |site=Slate.fr |date=2020-06-10 |consulté le=2023-01-26}}.</ref>. Il déplore {{"|l'entre-soi}} de la précédente rédaction et souhaite voir la revue se développer, notamment via l'édition de livres et la reprise du site internet<ref name=":4"/>. Selon lui, la part de producteurs de cinéma au sein de la nouvelle direction est insuffisante pour créer un réel risque d'ingérence. Il rappelle également la place importante de [[Léonide Keigel]], exploitant, producteur et distributeur, dans la fondation de la revue en 1951<ref name=":4"/>.
En juin 2020, [[Marcos Uzal]] affirme que la revue {{"|restera une revue critique}}<ref>{{Lien web|langue=fr|prénom=Jérôme|nom=Lefilliâtre|titre=Les "Cahiers du cinéma" doivent rester une revue de critique|url=https://www.liberation.fr/cinema/2020/06/03/les-cahiers-du-cinema-doivent-rester-une-revue-de-critique_1790078/|site=Libération|date=3 juin 2020|consulté le=2022-10-03|extrait=Je veux insister sur un point : les ''Cahiers'' doivent rester une revue de critique. C'est le cœur de son identité.}}.</ref> ; il déclare en octobre 2020 que {{"|s’il y a des différences, probablement, de goût, il y a un vrai prolongement}} et que la revue a toujours défendu, et défendra toujours {{"|les auteurs, la recherche et s'est toujours opposée à toute forme d’académisme<ref name=":3"/>}}. Il garantit également l'indépendance de son équipe, précisant que les nouveaux propriétaires n'ont eu aucun droit de regard sur la constitution du numéro de juin 2020<ref>{{Lien web|langue=fr|prénom=Jérôme|nom=Lefilliâtre|titre=Les "Cahiers du cinéma" doivent rester une revue de critique|url=https://www.liberation.fr/cinema/2020/06/03/les-cahiers-du-cinema-doivent-rester-une-revue-de-critique_1790078/|site=Libération|date=3 juin 2020|consulté le=2022-10-03|extrait=Ma première question a été de me demander si l'on pourrait écrire librement. Je me suis rendu compte que oui. Les nouveaux propriétaires ne sont pas idiots, ils savent que les ''Cahiers'' ont une image d'indépendance très forte. Dicter à l'équipe ce qu'elle doit écrire reviendrait à faire perdre son âme à la revue…}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Marcos Uzal, rédacteur en chef des “Cahiers du cinéma” : “On a fait ce numéro en complète liberté”|url=https://www.telerama.fr/cinema/marcos-uzal,-redacteur-en-chef-des-cahiers-du-cinema-on-a-fait-ce-numero-en-complete-liberte,n6649272.php|site=Télérama|date=2020-06-03|consulté le=2022-10-03|extrait=Dans les faits, je peux attester qu’on a fait ce numéro en complète liberté. À aucun moment on ne nous a demandé ne serait-ce que de voir le sommaire.}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur1=Marcos Uzal|titre=Sur le pont|périodique=Cahiers du cinéma|date=juin 2020|lire en ligne=https://www.cahiersducinema.com/editos/editorial-n-766-juin-2020-sur-le-pont/|pages=5}}.</ref>. Il annonce aussi qu'une charte d'indépendance a été rédigée et doit être mise en ligne sur le site internet de la revue ; ce n'est cependant pas le cas en 2022<ref>{{Lien web|langue=fr|prénom=Jérôme|nom=Lefilliâtre|titre=Les "Cahiers du cinéma" doivent rester une revue de critique|url=https://www.liberation.fr/cinema/2020/06/03/les-cahiers-du-cinema-doivent-rester-une-revue-de-critique_1790078/|site=Libération|date=3 juin 2020|consulté le=2022-10-03|extrait=Nous avons rédigé une charte d'indépendance, qui sera mise en ligne sur le site internet. Cela vaut ce que cela vaut, mais elle existe.}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=“Cahiers du cinéma” : le nouveau rédacteur en chef confirmé|url=https://www.lesinrocks.com/cinema/cahiers-du-cinema-le-nouveau-redacteur-en-chef-confirme-152199-30-04-2020/|site=Les Inrocks|consulté le=2022-10-03|extrait=Une charte est en préparation pour garantir l’indépendance de la rédaction face aux nouveaux actionnaires (Grégoire Chertok, Marc Simoncini, Xavier Niel, Éric Lenoir et de nombreux producteurs de films comme Pascal Caucheteux ou Frédéric Jouve et Marie Lecoq…).}}.</ref>.
En octobre 2022, interrogé par [[Philippe Vandel]] sur le caractère {{"|chic et convivial}} de la couverture du n° 769 consacré à [[Frederick Wiseman]], [[Marcos Uzal]] affirme que ces deux termes {{"|ne sont en rien des mots d'ordre de la nouvelle rédaction<ref name=":3"/>}}. Il explique cependant que cette formule concerne davantage la maquette et la volonté de la nouvelle rédaction de s'intéresser de près au travail des professionnels du cinéma<ref name=":3">{{Lien web |langue=fr |titre=Les Cahiers du Cinéma relancent la branche livre de leur édition |url=https://www.europe1.fr/emissions/linfo-media-du-jour/les-cahiers-du-cinema-relancent-la-branche-livre-de-leur-edition-4001226 |site=Europe 1 |consulté le=2023-01-26}}.</ref>. Il déplore une formule {{"|montée en épingle}}<ref name=":3"/> et un procès d'intention mais reconnaît la maladresse de la formule<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Marcos Uzal, rédacteur en chef des “Cahiers du cinéma” : “On a fait ce numéro en complète liberté” |url=https://www.telerama.fr/cinema/marcos-uzal,-redacteur-en-chef-des-cahiers-du-cinema-on-a-fait-ce-numero-en-complete-liberte,n6649272.php |site=telerama.fr |date=2020-06-03 |consulté le=2023-01-26 |extrait=Les deux mots qui ont été repris partout, « chic et convivial », ont suscité une méfiance que je peux comprendre mais qui était de l’ordre du procès d’intention. Cette formulation maladroite traduisait un désir que la revue soit belle, il était question de maquette, en fait, plus que d’être chic dans le sens de « mondain ».}}.</ref>.
[[Marcos Uzal]] annonce vouloir ouvrir les pages critiques de la revue aux livres et aux DVD<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Marcos Uzal, rédacteur en chef des “Cahiers du cinéma” : “On a fait ce numéro en complète liberté”|url=https://www.telerama.fr/cinema/marcos-uzal,-redacteur-en-chef-des-cahiers-du-cinema-on-a-fait-ce-numero-en-complete-liberte,n6649272.php|site=Télérama|date=2020-06-03|consulté le=2022-10-03|extrait=On a le désir d’ouvrir les pages critiques aux reprises, aux DVD, aux livres…}}.</ref>, mais également aux points de vue étrangers<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Marcos Uzal, rédacteur en chef des “Cahiers du cinéma” : “On a fait ce numéro en complète liberté”|url=https://www.telerama.fr/cinema/marcos-uzal,-redacteur-en-chef-des-cahiers-du-cinema-on-a-fait-ce-numero-en-complete-liberte,n6649272.php|site=Télérama|date=2020-06-03|consulté le=2022-10-03|extrait=On veut aussi accueillir des points de vue étrangers. Dans ce premier numéro, il y a une lettre de Boris Nelepo, un critique russe, et on aimerait que des correspondants nous donnent régulièrement des nouvelles de films et de cinéastes qui ne parviennent pas jusqu’ici.}}.</ref>. Il affirme aussi une volonté d'ajouter une {{"|dimension journalistique, d’enquête, aux ''Cahiers''}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Marcos Uzal, rédacteur en chef des “Cahiers du cinéma” : “On a fait ce numéro en complète liberté”|url=https://www.telerama.fr/cinema/marcos-uzal,-redacteur-en-chef-des-cahiers-du-cinema-on-a-fait-ce-numero-en-complete-liberte,n6649272.php|site=Télérama|date=2020-06-03|consulté le=2022-10-03}}.</ref>.
Sur la direction générale des ''Cahiers'', [[Marcos Uzal]] explique où la revue doit se diriger : {{citation bloc|Là où le cinéma va se faire. Je veux insister sur un point : les ''Cahiers'' doivent rester une revue de critique. C'est le cœur de son identité. Il y a également un travail de défrichage à faire, sur ce qui vient d'ailleurs et de loin, de ne pas s'en tenir à l'actualité officielle, d'aller chercher des jeunes cinéastes dans les festivals. Et puis, les ''Cahiers'' doivent peser sur certains débats politiques et sociologiques. Il faut prendre le temps d'enquêter, ne pas être dans une posture de pure marginalité, s'intéresser à l'économie du cinéma également… Je ne sais pas si je dirais qu'il faut faire partie de l'écosystème, mais nous devons être là où les films se fabriquent et se pensent économiquement<ref name=":1"/>.}}
Les nouveaux propriétaires auraient également investi {{nobr|2,5 millions}} d'euros dans la revue<ref name=":0"/>. Marcos Uzal dément ces chiffres et évoque une économie modeste<ref name=":1"/>. Cependant il fait part des nouvelles ambitions de la revue, qui souhaite relancer l'édition de livres, mettre en place une version numérique et programmer des films<ref name=":3"/>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|prénom=Jérôme|nom=Lefilliâtre|titre=Les "Cahiers du cinéma" doivent rester une revue de critique|url=https://www.liberation.fr/cinema/2020/06/03/les-cahiers-du-cinema-doivent-rester-une-revue-de-critique_1790078/|site=Libération|date=3 juin 2020|consulté le=2022-10-03|extrait=Nous avons quelques projets, encore imprécis, dans lesquels l’équipe éditoriale aura sa place : relancer l’édition de livres, créer une version numérique qui soit un vrai supplément au magazine, faire de la programmation de films… Des projets qui seront des prolongements du geste critique.}}.</ref>. Ces activités seraient des {{"|prolongements du geste critique}}<ref name=":1"/>.
L'activité ayant été mise en sommeil depuis plusieurs années, la direction des Cahiers a décidé de relancer les éditions de livres de cinéma. En 2020, les Cahiers du cinéma rééditent ''Le Goût de la beauté'' d'[[Éric Rohmer]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Éric|nom1=Rohmer|titre=Le Goût de la beauté|éditeur=Cahiers du cinéma|collection=Petite bibliothèque|date=2020|isbn=978-2-37716-048-8|lire en ligne=https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb46670184x|consulté le=2022-10-03}}.</ref> ainsi que les scénarios des ''[[Contes des quatre saisons]]'' et des ''[[Six contes moraux]]''. En 2022, le livre de [[Michel Ciment]] ''Jane Campion par Jane Campion'' est aussi réédité<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=''Jane Campion par Jane Campion'', de Michel Ciment (nouvelle édition augmentée)|url=https://www.cahiersducinema.com/boutique/produit/jane-campion-par-jane-campion-de-michel-ciment-nouvelle-edition-augmentee|site=Cahiers du cinéma|consulté le=2022-10-03}}.</ref> en français et en anglais, ainsi que Treize Ozu (1949-1962) de Jean-Michel Frodon en 2023<ref>[https://www.cahiersducinema.com/boutique/produit/treize-ozu-1949-1962-de-jean-michel-frodon
En octobre 2020, la revue s'associe au [[Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou|Centre Pompidou]] afin de proposer un cycle ''Le cinéma comme il va'', dont l'ambition est de faire un état des lieux de la production cinématographique contemporaine<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=''Le cinéma comme il va'' - Une programmation avec les ''Cahiers du cinéma''|url=https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/BNogkA7|site=Centre Pompidou|consulté le=2022-10-03}}.</ref> ; en octobre 2022, ce cycle est reconduit pour une troisième édition<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=''Le cinéma comme il va'' #3|url=https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/LSbhWkf|site=Centre Pompidou|consulté le=2022-10-03}}.</ref>.
Ligne 213 ⟶ 211 :
* [[Lætitia Dosch]]
* [[Daniele Dubroux]]
* [[Antoine du Jeu]]
* [[Bernard Eisenschitz]]
* [[Nicholas Elliott]]
Ligne 224 ⟶ 223 :
* Gilles Grand
* [[Gérard Guégan]]
* [[Valentine Guégan]]
* [[Marie Anne Guerin]]
* [[Florent Guézengar]]
Ligne 332 :
! 2021
! 2022
! 2023
|-
! ''Cahiers du cinéma''
Ligne 338 ⟶ 339 :
| {{formatnum:12200}}
| {{formatnum:11041}}
| {{formatnum:10056}}
| {{formatnum:10430}}
| {{formatnum:10049}}
|}
Les ''Cahiers du cinéma'' est le deuxième magazine français sur le cinéma en termes de vente derrière ''[[Première (magazine)|Première]]''<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Classement diffusion presse magazine 2021|url=https://www.acpm.fr/Les-chiffres/Diffusion-Presse/Presse-Payante/Presse-Magazine|site=[[Alliance pour les chiffres de la presse et des médias|ACPM]]}}.</ref>.
==
En 1979, la maison éditrice des ''Cahiers du
Parmi les titres figure des compilations de textes des premiers rédacteurs du journal, par exemple ''Le Goût de la beauté'' d'[[Éric Rohmer]] (1984, textes réunis et présentés par Jean Narboni ; {{Coll|Écrits}}<ref>[https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb347549625 Voir notice bibliographique] sur le catalogue général de la [[Bibliothèque nationale de France|BnF]].</ref>).
Ligne 365 ⟶ 367 :
** Tome II, ''Cinéma, tours détours : 1959-1981'' {{ISBN|2-86642-109-4}}
* {{Ouvrage|prénom1=Emilie|nom1=Bickerton|titre=Brève histoire des ''Cahiers du cinéma''|traducteur=Marie-Mathilde Burdeau|lieu=Paris|éditeur=[[Les Prairies ordinaires]]|année=2012|pages totales=190|isbn=9782350960562|collection=Penser/croiser}}
* Daniel Fairfax: ''The Red Years of Cahiers du cinéma (1968–1973). Volume I: Ideology and Politics; Volume II: Aesthetics and Ontology'', Amsterdam, Amsterdam University Press, 2021
==== Article ====
Ligne 375 ⟶ 378 :
=== Liens externes ===
{{Autres projets|commons=Category:Cahiers du cinéma}}
* {{Site officiel}}
* [http://www.revues-de-cinema.net/Hist_revue/FRA_03005_Cahiers%20du%20cinema_FRA.php Histoire des ''Cahiers du Cinéma''] sur ''revues-de-cinema.net''
* {{en}} [http://alumnus.caltech.edu/~ejohnson/critics/cahiers.html Liste des 10 meilleurs films dressée par les ''Cahiers'', par année]
{{Liens|site officiel=-}}
{{Palette|
{{Portail|
[[Catégorie:Revue
[[Catégorie:Presse mensuelle en France]]
[[Catégorie:Presse culturelle en France]]
|