Alphonse Baudin

médecin et homme politique français

Jean-Baptiste Alphonse Victor Baudin, dit Alphonse Baudin, né le à Nantua (Ain)[1],[2], et mort le à Paris, est un médecin et homme politique français. Il est élu député à l'Assemblée de 1849, et est célèbre pour avoir été tué sur une barricade alors qu'il s'opposait au coup d'État du de Louis-Napoléon Bonaparte.

Alphonse Baudin
Fonction
Député français
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Jean-Baptiste Alphonse Victor BaudinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Biographie

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Carrière

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Alphonse Baudin étudie la médecine à Lyon, puis à Paris[2]. Il sert comme médecin militaire en Algérie, où il rencontre Eugène Cavaignac[2]. Il se spécialise dans les maladies de l'estomac, ce qui l'amène à être cité à comparaître au procès d'Hélène Jégado, qui s'ouvre trois jours après sa mort sur les barricades.

Les événements de 1851

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Ernest Pichio, Alphonse Baudin (1811-1851) sur la barricade du faubourg Saint-Antoine, le , Paris, musée Carnavalet, 1869.

Baudin est initié à la franc-maçonnerie, le , à la loge du Temple des Amis de l'honneur français, qui fut suspendue en 1846[3].

Élu député de l'Ain le [4], il siège avec les représentants de la Montagne[2] et fait partie du comité de résistance organisé par les républicains afin d’essayer de soulever les ouvriers du faubourg Saint-Antoine contre le coup d'État du 2 décembre 1851 du prince Louis-Napoléon Bonaparte (futur empereur Napoléon III)[2].

Lors du mouvement insurrectionnel provoqué par ce coup d'État, une barricade avait été dressée le par les ouvriers de la rue Sainte-Marguerite, auxquels s’étaient joints plusieurs députés, parmi lesquels Pierre Malardier, député de la Nièvre, et Baudin, représentant de l’Ain à l’Assemblée législative de 1849.

Alors que Victor Schœlcher, accompagné de plusieurs députés, sans armes, s’en allait au-devant d’une compagnie du 19e de ligne qui venait de la place de la Bastille dans l’intention de parlementer avec les soldats, des ouvriers, se souvenant de la répression des journées de juin 1848 dans ce même quartier, se moquèrent de ces représentants du peuple en disant :

« Croyez-vous que nous allons nous faire tuer pour vous conserver vos vingt-cinq francs par jour ! »

Les protestataires font référence à l'indemnité parlementaire établie en 1848 par le gouvernement provisoire[5],[6]. Baudin, un drapeau à la main, monté sur la barricade les regarda fixement et leur dit :

« Vous allez voir comment on meurt pour vingt-cinq francs[7] ! »

C’est à ce moment-là qu’une balle, partie on ne sait pourquoi de la barricade, blessa un soldat du 19e de ligne. Ses camarades répliquèrent aussitôt furieusement, et Baudin tomba, mortellement blessé.

Hommage, postérité

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Une souscription publique fut alors lancée par le journal Le Réveil pour élever un monument à ce martyr de la liberté. Cette initiative valut à Charles Delescluze, propriétaire du journal, un procès au cours duquel s’illustra Léon Gambetta, alors jeune avocat, qui prononça une diatribe contre l’Empire. Baudin devint ainsi un symbole républicain face au despotisme[Note 1].

Le monument parisien, comprenant un bronze en pieds d'Eugène-Jean Boverie, fut finalement érigé en 1900 derrière la place de la Bastille sur l’avenue Ledru-Rollin, près de l’endroit où il fut tué ; il est démonté en 1942, sous le régime de Vichy pour être fondu, dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux[8]. La mairie de Paris a refusé de le rétablir. En 1978, la ville a cependant donné le nom de rue Alphonse-Baudin à une voie nouvelle du 11e arrondissement. De même, la ville a fait poser une plaque et un panneau Histoire de Paris à proximité du lieu de cette barricade historique pour honorer la mémoire du député.

Plaque commémorative sise au no 151 de la rue du Faubourg-Saint-Antoine à Paris

   
À gauche, no 151 de la rue avec la plaque posée au niveau du 2e étage ;
à droite, le détail de la plaque.

En 1888, sa ville natale de Nantua inaugure un monument à sa mémoire, réalisé par le sculpteur Paul-Adolphe Lebègue (1833-1908). La statue en bronze est également fondue en 1942. En 1953, elle est remplacée par une nouvelle statue en pierre[9],[10].

Sépulture

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Aimé Millet, Gisant d'Alphonse Baudin (1872), Paris, cimetière de Montmartre, (27e division).

Baudin est enterré secrètement à Paris au cimetière de Montmartre (27e division), où sa tombe[11] devient un lieu de rendez-vous des républicains[2]. Le tombeau réalisé par le sculpteur Aimé Millet, inauguré en 1872, est orné d'un gisant représentant le député tout juste frappé d’une balle dans le front.

Transfert au Panthéon

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Son tombeau est devenu un cénotaphe, depuis le , date du transfert de ses restes au Panthéon de Paris, pour les cérémonies du centenaire de la Révolution française[12]. Il repose dans le même caveau que La Tour d'Auvergne, officier des armées de la Révolution française.

Notes et références

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  1. Ce qui explique le transfert de ses cendres au Panthéon, en 1889.

Références

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  1. Le selon le site de l'Assemblée nationale, notice individuelle, consultée le 21 août 2009.
  2. a b c d e et f Dictionnaire des parlementaires français, disponible en ligne, consulté le 21 août 2009.
  3. Daniel Ligou, Dictionnaire de la franc-maçonnerie, Presses universitaires de France, 3e éd., 1991, p. 115.
  4. Notice individuelle, consultée le 21 août 2009.
  5. Jules M. Priou, « L'indemnité législative », Revue des deux mondes,‎ (lire en ligne)
  6. « Mourir pour 25 francs... », sur Historia,
  7. Le mot, maintes fois rapporté, n'est cependant attesté par aucun témoin. Il figure dans le récit historique du journaliste Eugène Ténot, Paris en décembre 1851 rédigé en 1868.
  8. « L'histoire d'Alphonse Baudin et ses multiples symboliques », Mediapart.
  9. « Monument à Alphonse Baudin – Nantua », notice sur e-monumen.net.
  10. Monique Broussais, « Alphonse Jean-Baptiste Baudin, député des barricades (1811-1851) », academieduvar.fr, consulté le 3 décembre 2021.
  11. « Baudin, Jean-Baptiste Alphonse (1811-1851) », sur Cimetières de France et d'ailleurs (consulté le ).
  12. « 3 décembre 1851. « "Vous allez voir comment on meurt pour 25 francs", jette le député Baudin avant de mourir »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Le Point, .

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Alain Garrigou, Mourir pour des idées : la vie posthume d'Alphonse Baudin, Paris, Les Belles Lettres, coll. « L'histoire de profil » (no 4), , 310 p. (ISBN 978-2-251-90004-9, présentation en ligne).
  • Jacques-Olivier Boudon, « Baudin et la barricade du  : histoire et représentation de l'Empire à la République », dans Alain Corbin et Jean-Marie Mayeur (dir.), La barricade : actes du colloque organisé les 17, 18 et par le Centre de recherche en Histoire du XIXe siècle et la société d'histoire de la révolution, de 1848 et des révolutions du XIXe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe-XXe siècles », , 522 p. (ISBN 2-85944-318-5, lire en ligne), p. 235-249.
  • « Alphonse Baudin », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Dominique Erster, Alphonse Baudin, Pierre et les autres... : la saga d'une illustre famille de l'Ain, IDC Éditions - Brénod, , 160 p. (ISBN 979-10-94302-51-4).
  • Dominique Erster, Correspondances d'Alphonse Baudin (1811-1851), IDC Éditions - Brénod, , 46 p.

Liens externes

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