Congrès de Dijon
Le congrès de Dijon est le 73e congrès ordinaire du Parti socialiste, organisé dans la ville dont François Rebsamen, proche du premier secrétaire François Hollande, est maire, en 2003. Il est le premier congrès organisé par le Parti socialiste après l'élimination de Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle du . Il est l'occasion du commencement de la reconstruction du parti après sa défaite.
Congrès de Dijon | ||
Date | 16 au 18 mai 2003 | |
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Lieu | Dijon | |
François Hollande Réélu premier secrétaire | ||
Premier secrétaire élu | François Hollande | |
Vote sur les motions | Motion Hollande : 61,4 % NPS : 16,9 % Nouveau Monde : 16,3 % Forces militantes : 0,7 % Utopia : 1,1 % |
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Calendrier du Congrès
modifier- Du 28 avril au 6 mai 2003 : vote dans les sections
- Du 7 au 10 mai 2003 : congrès fédéraux
- Du 16 au18 mai 2003 : congrès national ordinaire, à Dijon
- 22 mai 2003 : vote simultané dans les sections pour l'élection du Premier secrétaire national, du Premier secrétaire fédéral et du secrétaire de section
- 23 mai 2003: deuxième tour éventuel (qui n'a pas eu lieu)
- 24 mai 2003 : conseil national, constitution du bureau national, désignation du secrétariat national
Listes des contributions générales déposées
modifierLa phase des contributions précède celle des motions. Elle permet de faire valoir des idées de groupe qui se rassemblent lors de celles des motions, beaucoup moins nombreuses.
- Pour un grand Parti socialiste : présentée par François Hollande et la direction sortante (Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, Jack Lang)
- Innover : présentée par Patrick Bloche, Christophe Caresche, Gaëtan Gorce et André Vallini
- Régénération - Pour un réformisme socialiste : présentée par Laurent Baumel
- Parole militante : présentée par Barthélémy Alcantara
- Construisons l'utopie : présentée par le mouvement Utopia (Franck Pupunat)
- Construisons un autre monde : présentée par Martine Aubry
- Un PS plus audacieux : présentée par Pierre Larrouturou
- Pour un nouveau Parti socialiste : présentée par le courant NPS (Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Julien Dray et Benoît Hamon)
- Socialistes : notre histoire a un avenir ! : présentée par des responsables de fédérations (dont Anne Hidalgo, Christophe Castaner)
- Pour une nouvelle gauche : présentée par Jean-Patrick Gille
- Pour un nouveau monde : présentée par le courant Nouveau Monde (Henri Emmanuelli, Jean-Luc Mélenchon et Alain Vidalies)
- Rebondir est « encore » à notre portée ! : présentée par Vincent Assante
- Reconstruire la citoyenneté : présentée par Jean-Louis Bianco, Gilbert Chabroux, Jean Glavany et Didier Guillaume
- Rassembler les forces de la reconquête : présentée par Marie-Noëlle Lienemann
- La contribution des militants : présentée par des responsables de fédérations (dont Alain Bertrand, Marc Dolez ou Alain Richard)
- Alternance ou alternative : présentée par Louis Mermaz et André Laignel
- Construire notre modèle de cohésion sociale : présentée par Éric Besson, Pierre Cohen et Catherine Tasca
- Pour un socialisme moderne : présentée par Jean-Marie Bockel
Listes des motions déposées
modifierLa phase des motions est celles des textes finalement mis au vote des militants, après synthèse de contributions.
Cinq motions sont déposées:
- Motion A - Pour un grand Parti socialiste : Clarifier - renouveler - rassembler déposée par François Hollande et sa majorité sortante, dont font partie la plupart des éléphants du parti, tels Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry, Jack Lang ou Julien Dray (qui avait participé à la contribution du NPS). Elle est soutenue par les contributions de Patrick Bloche, Laurent Baumel, Anne Hidalgo, Jean-Louis Bianco, Louis Mermaz, Marie-Noëlle Lienemann, Éric Besson et de Jean-Marie Bockel.
- Motion B - Utopia par le groupe Utopia mené par Franck Pupunat.
- Motion C - Pour un nouveau Parti socialiste : Déposée par le Nouveau Parti socialiste avec Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Gérard Filoche. Cette motion souhaite la rénovation du parti pour tirer les leçons du .
- Motion D - La motion militante... pour que vive la Gauche ! déposée par Marc Dolez, Pierre Larrouturou, Jean-Patrick Gille et Barthélémy Alcantara. Alain Bertrand et Alain Richard qui avaient présenté une contribution avec Marc Dolez ont finalement rejoint la Motion A.
- Motion E - Pour un nouveau monde, un autre chemin : déposée par le courant Nouveau Monde avec Henri Emmanuelli, Jean-Luc Mélenchon et Alain Vidalies, soutenue par la contribution de Vincent Assante.
Résultats officiels
modifierCe congrès a vu la victoire de la majorité sortante organisée autour du premier secrétaire, dont étaient membres des personnalités comme Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn ou Élisabeth Guigou sur les courants minoritaires Nouveau Parti socialiste d'Arnaud Montebourg et de Vincent Peillon, Nouveau Monde d'Henri Emmanuelli et de Jean-Luc Mélenchon, Forces militantes de Marc Dolez et Pierre Larrouturou et Utopia. Seul ce dernier courant intègre la nouvelle majorité, Franck Pupunat rejoignant le conseil national sur le quota de la motion A.
Il est à noter que les résultats sont entourés de suspicions de fraudes de la motion A à la suite des révélations faites en septembre 2009 par Jean-Luc Mélenchon[1].
À l'issue du congrès, François Hollande est réélu 1er secrétaire du Parti socialiste. Julien Dray et Annick Lepetit sont nommés porte-paroles.
Vote des militants[2] :
- Motion de Hollande (A) : 61,37 %
- Motion Utopia (B) : 1,05 %
- Motion de NPS (C) : 16,88 %
- Motion militantes (D): 4,38 %
- Motion de Nouveau Monde (E) : 16,33 %
99 636 des 129 445 militants à jour ont pris part au vote, soit un taux de participation de 76,95 %.
Analyse
modifierLe texte de François Hollande présentait des propositions comme la défense de la taxe Tobin, la réorientation des missions de la Banque centrale européenne. Coupant ainsi l'herbe sous le pied des minoritaires et jouant sur la peur du lendemain après une victoire de la minorité suivant le 21 avril, il a pu garder une assez nette majorité. La préparation des échéances, victorieuses, des élections de 2004 a mis en veilleuse les divisions.
Celles-ci sont réapparues lors du débat sur le Référendum français sur la constitution européenne. Le positionnement pour le oui provoqua l'ire des minorités, mais aussi plusieurs défections dans la majorité, avec l'engagement pour le non d'une partie des Fabiusiens et d'autres personnalités comme Jean-Pierre Masseret. Au lendemain du 29 mai, François Hollande annonce l'anticipation du prochain congrès.