Edmond Maire

syndicaliste français

Edmond Maire, né le à Épinay-sur-Seine (Seine) et mort le (à 86 ans)[2] à Paris 20e[3], est un syndicaliste français, secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail de 1971 à 1988.

Edmond Maire
Edmond Maire en 1978.
Fonction
Secrétaire général
Confédération française démocratique du travail
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 86 ans)
Paris 20e (France)
Nom de naissance
Edmond Louis Marie MaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Enfant
Autres informations
Archives conservées par
Centre d'archives de la CFDT (d) (CP/15, CP/28)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Edmond Maire, né le , est le fils de Julien Maire, cheminot, et de Marie-Thérèse Conchou[4]. Après des études au lycée Jacques-Decour à Paris, il prend des cours du soir de chimie au Conservatoire national des arts et métiers de Paris. Il fait carrière à la Compagnie des Peintures Valentine (de 1949 à 1954), puis devient technicien chimiste au Centre de recherches de Pechiney à Aubervilliers jusqu'en 1970[5].

À partir de 1958, il est responsable syndical CFTC dans les industries chimiques. Il devient secrétaire général du Syndicat parisien des industries chimiques (STIC) avant de devenir celui de la Fédération des industries chimiques (FIC). Proche du Parti socialiste unifié, il défend l’indépendance de l'Algérie et milite pour une laïcisation de la CFTC et l'autogestion ouvrière[6].

Il devient en 1963 secrétaire général de la Fédération de la chimie. En 1964, il reste dans ce qui devient la CFDT, après la « déconfessionalisation » de la CFTC.

En 1971, Edmond Maire est élu secrétaire général de la CFDT. Il restera l'un des dirigeants ayant le plus marqué l'histoire de la centrale syndicale. Après Mai 68, la CFDT prendra comme objectif l'autogestion des entreprises, contrôlées par leur personnel, qui sera repris par le Parti socialiste. Après l'élection présidentielle de 1974 qui amène Valéry Giscard d'Estaing au pouvoir, il signe avec Georges Séguy, le 26 juin 1974, une déclaration commune sur les objectifs et les méthodes de l'unité CGT-CFDT[6].

À partir de 1978, après l'échec de l'Union de la gauche aux élections législatives de 1978, Maire décidera un « recentrage » de la centrale syndicale en abandonnant beaucoup de son idéologie d'origine. Il se lance dans une concertation active, à coups de contacts secrets, avec le gouvernement et le patronat, faisant de la CFDT l'interlocuteur privilégié du pouvoir, sans toutefois obtenir de réelles concessions[6]. En 1980, il rompt avec André Gorz dans des articles qu'il publie dans Le Monde[7]. La même année, il apporte un soutien immédiat et constant à Lech Wałęsa et au syndicat libre polonais, Solidarność, ce qui accentue sa rupture avec la CGT. Il décide en septembre 1980 de rompre l'unité d'action avec la CGT, lui reprochant sa proximité avec le Parti communiste[6]. Proche de Michel Rocard, il est à l'origine de la « Deuxième gauche », fidèle à la construction européenne, que ses adversaires qualifiaient de « Gauche américaine ».

Il se montre en 1981 prudent devant l'élection de François Mitterrand, dont il avait pronostiqué en décembre 1979 « l'échec » à venir du candidat socialiste. La CFDT soutient toutefois son gouvernement et plusieurs de ses membres entrent dans les cabinets ministériels. La centrale applaudit les réformes sociales, de la hausse du Smic aux lois Auroux. Mais, dès février 1982, Edmond Maire prend ses distances avec le gouvernement, jugeant parfois les réformes trop à gauche. Il accompagne à partir de 1983 le tournant de la rigueur[6].

Son image de syndicaliste progouvernemental lui colle à la peau et la CFDT enregistre plusieurs revers aux élections professionnelles. Il est également parfois contesté par les adhérents, comme en décembre 1984, lorsque les cadres intermédiaires l'obligent à revenir sur l' « avis positif » donné à un accord avec le CNPF sur la flexibilité de l'emploi. En 1985, il qualifie la grève de « vieille mythologie syndicale », propos qu'il concrétise l'année suivante en désavouant la grève des cheminots[6]. Il laisse sa place à Jean Kaspar en 1988, à contrecœur, puisqu'il souhaitait voir Nicole Notat lui succéder[6].

Par la suite, Edmond Maire se reconvertit dans le tourisme social en étant président de VVF (Villages Vacances Familles, qui deviendra Belambra Clubs après avoir été privatisé en ) puis dirige la société d’investissement solidaire France Active (association d’insertion et d’aide à la création d’entreprise)[8].

Le , Edmond Maire prononce l'éloge funèbre de l'ancien Premier ministre, Michel Rocard, dans la cour d'honneur de l'hôtel des Invalides[9].

Vie privée

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Edmond Maire se marie le à Raymonde Le Goff, avec qui il a trois enfants, Roland, Yves et Jacques, diplomate et homme politique[4].

Publications

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Notes et références

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  1. « https://archives.memoires.cfdt.fr/pages/dl?f=customer_3%2Fblog%2F5932_CP15_CP28_edmond_maire.pdf » (consulté le )
  2. Michel Noblecourt, « Mort d’Edmond Maire, ancien secrétaire général de la CFDT », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  3. Institut national de la statistique et des études économiques, « Fichier des décès - années 2010 à 2018 » [zip], sur www.insee.fr
  4. a et b Qui est qui en France, J. Lafitte, , p. 1434.
  5. Frank Georgi, L'invention de la CFDT 1957-1970, Éditions de l'Atelier, , p. 453.
  6. a b c d e f et g « Mort d’Edmond Maire, ancien secrétaire général de la CFDT », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  7. Articles du 21 et 22 août 1980. Voir Willy Gianinazzi, André Gorz. Une vie, La Découverte, 2016, p. 221.
  8. « Edmond Maire », article d’Encyclopædia Universalis.
  9. « Cérémonie d'hommage à Michel Rocard aux Invalides », sur Libération,

Voir aussi

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Bibliographie

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Filmographie

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Liens externes

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  • Edmond Maire, président de la société d'investissement France Active
  • Edmond Maire porte parole du manifeste de l'économie solidaire