Georges Revers
Georges Revers, né le à Saint-Malo et mort le à Saint-Mandé, est un officier général de l'Armée française. Il devient le chef de l'Organisation de résistance de l'Armée (ORA) en . En 1946, il est nommé chef d'Etat major de l'Armée de Terre. Auteur d'un rapport sur la situation au Tonkin en 1949 qui est divulgué dans des conditions suspectes, déclenchant l'Affaire des généraux, il est limogé en décembre 1949 puis mis à la retraite d'office en 1950.
Georges Revers | ||
Le général Revers en 1947. | ||
Nom de naissance | Georges Marie Joseph Revers | |
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Naissance | Saint-Malo |
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Décès | (à 82 ans) Saint-Mandé |
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Origine | France | |
Allégeance | France | |
Arme | Armée française (Armée de Vichy 1940-1942) |
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Grade | Général d'armée | |
Commandement | Organisation de résistance de l'Armée | |
Conflits | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale Guerre d’Indochine |
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Autres fonctions | Chef d'état major de l'armée de terre | |
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Officier de Carrière
modifierFils d'un employé des Postes et Télécommunications, Georges Revers devient lui aussi employé des postes à Saint-Malo[1].
Première Guerre mondiale
modifierGeorges, Marie, Joseph Revers est incorporé à 21 ans au 3e régiment d’artillerie. Officier de réserve, il est mobilisé en 1914 comme Sous-lieutenant[1]. Il fait, comme officier artilleur, la guerre de 1914-1918[2]. Il y gagne la Légion d'honneur et une demi-douzaine de citations[1].
Entre-deux-guerres
modifierEn 1927, il entre à l’École supérieure de guerre.
De 1936 a 1939, il est nommé professeur de tactique à l'école de guerre et selon certains militaires hostiles au Front populaire, il aurait été nommé à ce poste grâce à la Franc-maçonnerie et à ses sympathies socialistes[1]. Il est promu colonel en 1939.
Seconde Guerre mondiale
modifierEn 1940, il commande l'artillerie de la 7e division d'infanterie nord-africaine.
Après l'armistice, nommé général de brigade en 1941, il est, dans l’armée d’armistice, chef d’état-major du commandant en chef des forces militaires, le général Frère. Puis, il sert auprès de l'amiral Darlan, comme chef de cabinet au ministère de la Guerre (1941).
En , il est nommé chef d'état-major quand Darlan devient commandant en chef[1].
Chef de l'organisation de Resistance de l'Armée
modifierMembre de l'O.R.A. (Organisation de résistance de l'Armée) dès sa création en , il succède à sa tête en au général Verneau déporté à Buchenwald, lui-même successeur du général Frère également déporté au Struthof.
Il commande cette organisation secrète jusqu'à la Libération[3].
Chef d'état-major des Forces armées
modifierAu début de la guerre d'Indochine, il est l'adjoint de Jean de Lattre de Tassigny. Il est nommé chef d'état-major général de l'Armée de terre en 1946. Il est promu chef d'état-major général de l'Armée le , succédant au général de Lattre. Le , il devient chef d'état-major général des Forces armées « Guerre » et le reste jusqu'au .
Le rapport Revers
modifierMembre du conseil supérieur de la guerre, il est chargé d’une mission d’inspection en Indochine (mai-). À l'issue de cette inspection, il rédige un rapport qui préconise notamment l'évacuation des places fortes de la route coloniale 4, le développement d'une Armée vietnamienne, l'éloignement de l'empereur Bao Dai ainsi que la concentration des pouvoirs civils et militaires sur une seule tête[4].
L'affaire des généraux
modifierL'ébruitement de ce rapport jusqu'auprès de l'ennemi Vietminh, est à l'origine de l'« affaire des généraux ». Ce scandale aboutit pour lui et son ami le général Mast à un limogeage par le ministre de la défense nationale Paul Ramadier, en , puis à une mise à la retraite d'office en [1]. Vingt ans, après cette affaire, il accordera une interview à Paris Match dans laquelle il affirmera qu'une partie du corps expéditionnaire était en déliquescence et qu'une partie de « la Légion avec l'accord du général Alessandri avait pris en main le trafic de l'opium » pour ôter au Vietminh une de leurs ressources. Il y accusait aussi le général Carpentier de mollesse et que « malgré mes cinq étoiles » on y acceptait avec réticence ses demandes. Il était également surpris des fuites de son rapport dès le 20 juillet 1949[1].
En 1953, il est auditionné par la commission d'enquête sur le trafic des piastres qu'il avait dénoncé dans son rapport de 1949.
En 1962, le Conseil d'État annule la mesure de 1950.
Nominations:
- Général d'armée en 1946.
Décorations
modifier- Grand officier de la Légion d'honneur (décret du 7 septembre 1946)[5]
- Croix de guerre –
- Croix de guerre –
- Médaille de la Résistance française avec rosette (décret du 3 août 1946)[6]
- Legion of Merit (États-Unis) (30 décembre 1949)[7]
Bibliographie
modifierAndré Bourachot, Le général Revers : Des tranchées à "l'affaire des généraux", un officier hors normes, L'Artilleur, 2023, (ISBN 9782810011568).
Notes et références
modifier- « L'affaire des généraux », dans Mémorial de notre temps, Paris Match éditions Pierre Charron, , 614 p., p. 216-231
- http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/sites/default/files/SHDGR_EDF_FONDS-PRIVES-GUERRE-T2.pdf
- La grande encyclopédie Larousse. Ed 1979. p 10319
- « Tribune Histoire • Consulter le sujet - L'affaire des fuites », sur empereurperdu.com (consulté le ).
- Base Léonore, « Dossier Légjon d'honneur - cote 19800035/1230/41830 - Georges REVERS » (consulté le )
- Ordre de la Libération, « Base Médaillés de la Résistance française avec rosette - fiche Georges REVERS » (consulté le )
- The Hall of valor project, « Fiche Georges Revers » (consulté le )
Annexes
modifier- Jacques Dalloz, Dictionnaire de la guerre d'Indochine, Armand Colin - 2006 - (ISBN 2-200-26925-0).