Marcadet - Poissonniers (métro de Paris)
Marcadet - Poissonniers est une station des lignes 4 et 12 du métro de Paris, située dans le 18e arrondissement de Paris.
Marcadet - Poissonniers | ||||||||
Quai de la ligne 12 en 2019 après le décarrossage | ||||||||
Localisation | ||||||||
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Pays | France | |||||||
Ville | Paris | |||||||
Arrondissement | 18e | |||||||
Coordonnées géographiques | 48° 53′ 25″ nord, 2° 21′ 00″ est | |||||||
Caractéristiques | ||||||||
Position par rapport au sol |
Souterraine | |||||||
Voies | 4 | |||||||
Quais | 4 | |||||||
Nombre d'accès | 5 | |||||||
Accessibilité | Non | |||||||
Zone | 1 (tarification Île-de-France) | |||||||
Transit annuel | 3 982 005 (2021) | |||||||
Historique | ||||||||
Mise en service | ||||||||
Nom inaugural | Marcadet, Poissonniers | |||||||
Gestion et exploitation | ||||||||
Propriétaire | RATP | |||||||
Exploitant | RATP | |||||||
Code(s) de la station | 20-09
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Ligne(s) | ||||||||
Correspondances | ||||||||
Bus | RATP 31 56 60 85 302 | |||||||
Noctilien | N14 N44 | |||||||
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Situation
modifierLa station est implantée aux abords de l'intersection entre le boulevard Barbès, le boulevard Ornano et la rue Ordener, au sein du quartier de Clignancourt à sa limite administrative avec le quartier de la Goutte-d'Or. Elle résulte de la fusion de deux stations distinctes, dont les quais sont établis :
- sur la ligne 4, selon un axe orienté nord-sud sous l'extrémité nord du boulevard Barbès, entre la rue Labat et la rue Marcadet ;
- sur la ligne 12, selon un axe approximativement orienté est-ouest sous la rue Ordener, entre la rue des Poissonniers et le carrefour des boulevards Barbès et Ornano.
Le point d'arrêt de la ligne 4 s'intercale entre les stations Simplon et Château Rouge, tandis que celui de la ligne 12 est encadré par les stations Marx Dormoy et Jules Joffrin.
Histoire
modifierMises en service
modifierLa station est ouverte le sous le toponyme de Marcadet avec la mise en service du premier tronçon de la ligne 4 de la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (dite CMP), entre son terminus nord actuel de Porte de Clignancourt et la station Châtelet.
Le , la station de la ligne A de la Société du chemin de fer électrique souterrain Nord-Sud de Paris (dite Nord-Sud) est ouverte à son tour avec l'inauguration de son dernier prolongement, depuis Jules Joffrin jusqu'à Porte de la Chapelle, intervenue en pleine Première Guerre mondiale. Bien que très proche géographiquement de celle de la ligne 4, elle est d'abord exploitée en tant que station indépendante sous le nom de Poissonniers, du fait de la rivalité entre les deux compagnies. La correspondance avec la station de la ligne 4 n'est alors possible que par la voirie.
Le , la ligne A devient l'actuelle ligne 12 du métro à la suite de l'absorption de la société du Nord-Sud le par sa concurrente, la CMP, qui gère la concession de l'essentiel des autres lignes du réseau. À cette occasion, un long couloir de correspondance est construit le entre les deux stations, lesquelles fusionnent ainsi en adoptant leur dénomination actuelle de Marcadet - Poissonniers. Sur la ligne 12, ce toponyme est toutefois utilisé de manière concomitante avec la simple appellation inaugurale de Poissonniers, la céramique sur les piédroits demeurant inchangée puis simplement recouverte de plaques nominatives avec le nouveau nom.
Origine des noms
modifierLa station doit sa dénomination de Marcadet à sa proximité avec la rue Marcadet, laquelle tient son nom d’un lieu-dit, la Mercade, situé à la Chapelle Saint-Denis, car il s'y tenait un marché, marcadus, à l’époque de la foire du Lendit. Par la suite, cette rue avait également donné son nom à l'actuelle station Guy Môquet sur la ligne 13, initialement baptisée Carrefour Marcadet, puis renommée Marcadet - Balagny avant de prendre son nom actuel à l'issue de la Seconde Guerre mondiale.
Le toponyme de Poissonniers provient quant à lui de la rue des Poissonniers, laquelle formait une partie de l’ancien chemin des Poissonniers (qui a également donné indirectement son nom à la station Poissonnière sur la ligne 7), ainsi dénommé car il était emprunté dès 1307 par les marchands de poissons pêchés dans la mer du Nord et acheminés jusqu'aux halles de Paris.
Modernisations
modifierLa station de la ligne 12 étant initialement indépendante de celle de la ligne 4, ses quais présentent à l'origine une faïence décorative de couleur marron, selon les codes architecturaux de l'ancienne société du Nord-Sud qui applique alors cette teinte aux stations sans correspondance. À la suite de sa fusion avec celle de la ligne 4 en 1931, cette céramique est remplacée par une faïence de couleur verte, réservée aux stations de correspondance ainsi qu'aux terminus.
Au début des années 1960, les quais des deux lignes bénéficient d'une première modernisation avec la mise en place carrossage métallique sur les piédroits, doté de montants horizontaux de couleur vert d'eau et de cadres publicitaires dorés, éclairés par le haut. Ce type d'aménagement est alors largement utilisé sur le réseau en tant que moyen de rénover les stations rapidement et à moindre coût.
Entre octobre 1966 et octobre 1967, les quais de la ligne 4 sont rallongés de 75 à 90 mètres, comme ceux de l'essentiel de ses stations en parallèle de sa conversion au roulement pneumatique, ceci afin de permettre l'accueil de nouvelles rames MP 59 dotées de six voitures, contre cinq pour l'ancien matériel Sprague-Thomson à roulement fer classique. Cette opération vise à augmenter le débit de la ligne pour faire face aux importantes surcharges chroniques apparues après la Seconde Guerre mondiale. Ses quais sont ensuite modernisés après 1988 par le retrait définitif du carrossage publicitaire et du carrelage blanc biseauté d'origine, au profit du style décoratif « Ouï-dire » de couleur bleue avec des carreaux blancs plats en l'occurrence.
Dans les années 1990, le carrossage de la ligne 12 voit ses lambris repeints en rouge et ses bancs d'origine remplacés par des sièges de style « Motte », d'abord blancs, puis rouges afin de s'harmoniser avec la nouvelle couleur des montants horizontaux, et complétés de banquettes « assis-debout » blanches.
Dans le cadre du programme « Renouveau du métro » de la RATP, les couloirs de la station sont rénovés le [1], puis c'est au tour des quais de la ligne 12 de faire l'objet du même traitement entre 2015 et 2016. Leur carrossage métallique disparaît alors à son tour (faisant provisoirement réapparaître d'anciennes affiches et plans du métro antérieurs aux années 1960[2]) au profit d'une restitution à l'identique du style décoratif « Nord-Sud » d'origine. Depuis lors, c'est le nom complet de Marcadet - Poissonniers, et non plus celui de Poissonniers uniquement, qui est incorporé à la céramique murale, en caractères moins imposants que la typographie initiale car trop long pour être inscrit sur une seule ligne de texte.
Afin d'accompagner l'automatisation de la ligne 4, ses quais font l'objet d'une nouvelle modernisation partielle depuis 2017, et perdent alors une large part de leur style « Ouï-dire » dont il ne subsiste que le carrelage blanc plat sur les piédroits, la voûte et les tympans. Ils sont rehaussés du au afin de recevoir des portes palières, lesquelles sont installées en . Début 2022, le quai en direction de Bagneux - Lucie Aubrac est parmi les premiers de la ligne (avec celui de la station Saint-Germain-des-Prés en direction de Porte de Clignancourt) à recevoir un tronçon du nouveau bandeau d'éclairage choisi pour accompagner la rénovation des stations, effectuée parallèlement à l'automatisation intégrale.
Fréquentation
modifierSelon les estimations de la RATP, la station a vu entrer 5 973 655 voyageurs en 2019, ce qui la place à la 61e position des stations de métro pour sa fréquentation[3]. En 2020, avec la crise du Covid-19, son trafic annuel tombe à 3 169 019 voyageurs, la classant alors au 52e rang[4], avant de remonter progressivement en 2021 avec 3 982 005 entrants comptabilisés, la reléguant cependant à la 55e position des stations du réseau pour sa fréquentation cette année-là[5].
Services aux voyageurs
modifierAccès
modifierLa station dispose de cinq accès (dont quatre entrées et une sortie secondaire) :
- l'accès no 1 « Boulevard Barbès », constitué d'un escalier fixe agrémenté d'un mât avec un « M » jaune inscrit dans un cercle ainsi que d'une balustrade de facture simple en acier peint en vert, débouchant face au no 69 du boulevard précité ;
- l'accès no 2 « Rue Marcadet », constitué un escalier fixe également muni d'un totem « M » jaune ainsi que d'une balustrade de style Dervaux en fer forgé, se trouvant au droit du no 88 du boulevard Barbès ;
- l'accès no 3 « Rue Labat », constitué d'un escalier mécanique montant permettant uniquement la sortie depuis le quai de la ligne 4 en direction de Porte de Clignancourt, se situant face au no 80 du boulevard Barbès ;
- l'accès no 4 « Rue des Poissonniers » comprenant un escalier fixe orné d'un entourage en céramique et en fer forgé dans le style caractéristique du réseau Nord-Sud, donnant principalement accès à la ligne 12 et débouchant sur la rue Ordener au droit du no 69 de la rue des Poissonniers ;
- l'accès no 5 « Rue Ordener », constitué d'un escalier fixe également doté d'une balustrade dans le style typique du Nord-Sud, donnant d'abord accès à la ligne 12 et se trouvant face au no 26 ter de la rue précitée.
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Accès no 1, « Boulevard Barbès ».
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Accès no 2, « Rue Marcadet ».
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Sortie no 3, « Rue Labat ».
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Accès no 4, « Rue des Poissonniers ».
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Accès no 5, « Rue Ordener ».
Une mosaïque de l'artiste français Hervé Mathieu-Bachelot, intitulée Neiges en prismes, est installée depuis 1982 dans un couloir d'accès au quai de la ligne 4 en direction de Porte de Clignancourt. En outre, le couloir de correspondance a la particularité d'être ponctué de quelques tubes d'éclairage teintés d'un filtre bleu, que l'on retrouvait également dans le couloir de jonction entre les lignes 2 et 12 à la station Pigalle, dans les années 2000, et qui existent toujours en 2024 dans certains espaces de la station Place d'Italie, à proximité de la ligne 6.
Quais
modifierLes quais des deux lignes sont de configuration standard : au nombre de deux par point d'arrêt, ils sont séparés par les voies du métro situées au centre et la voûte est elliptique. Ceux de la ligne 4 mesurent 90 mètres de long, tandis que ceux de la ligne 12 sont d'une longueur classique de 75 mètres.
Sur la ligne 4, la décoration est du style utilisé pour la rénovation de ses stations dans le cadre de son automatisation intégrale. Ainsi, les bandeaux d'éclairage indirect sont blancs et spécifiques à cette ligne, tandis que des « coins salons » sont aménagés face aux intercirculations des rames : ils comportent des sièges « Akiko » de couleur bordeaux, disposés au droit d'un panneau métallique monochrome de couleur bleue en l'occurrence, lequel intègre une plaque émaillée sur laquelle le nom de la station est inscrit en police de caractères Parisine avec un lettrage rétro-éclairé. Les carreaux en céramique blancs sont plats et recouvrent les piédroits, la voûte ainsi que les tympans, constituant l'unique vestige de l'ancienne décoration « Ouï-dire » des années 1990. Les quais sont carrelés en deux tons de gris (anthracite sur l'essentiel de leur longueur et en gris plus clair au droit des espaces d'attente) et comportent des portes palières intégrales (incorporant des écrans SIEL) afin de prévenir les risques de chutes de voyageurs sur les voies. Chaque piédroit comporte également trois écrans publicitaires inclinés, en remplacement des traditionnelles affiches en papier.
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Les quais avant les travaux d'automatisation, en 2005.
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Plaque émaillée indiquant le nom de la station.
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Les quais à la suite de la pose des portes palières.
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Détail des nouveaux aménagements des quais.
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Arrêt d'une rame MP 89 CC pour Porte de Clignancourt.
Sur la ligne 12, la voûte est semi-elliptique, forme spécifique aux anciennes stations du réseau Nord-Sud dont la partie inférieure des piédroits était verticale et non courbée. La décoration en céramique reprend le style caractéristique de cette compagnie, de couleur verte comme il en est d'usage dans les stations de correspondance et les terminus, selon les codes graphiques de l'ancien Nord-Sud. Cette teinte s'applique aux cadres publicitaires et aux entourages du nom de la station avec motifs végétaux et lettres « NS » entrelacées, ainsi qu'aux dessins géométriques sur les piédroits et la voûte. Le nom de la station est inscrit en faïence blanche sur fond bleu, de petite taille au-dessus des cadres publicitaires et de très grande taille entre ces cadres. La dénomination actuelle de la station est ici reprise en lieu et place du nom d'origine de Poissonniers, qui figurait en caractères plus imposants. Ces ornements sont mariés avec les carreaux en céramique blancs biseautés qui recouvrent les piédroits, la voûte ainsi que les tympans, tandis que l'éclairage est assuré par deux bandeaux-tubes suspendus, comme dans la plupart des stations décorées en style « Nord-Sud », mais dont l'éclairage indirect sur la voûte a disparu. Les sièges, disposés au droit des faïences nominatives de grande taille, sont de style « Akiko » de couleur cyan.
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Les quais avant le décarrossage.
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Ancienne plaque nominative avant la rénovation des quais. -
Le décarrossage révélant l'ancienne céramique.
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Entrée d'une rame MF 67 en direction de Mairie d'Issy.
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Faïence murale incorporant le nom de la station.
Intermodalité
modifierLa station est desservie par les lignes 31, 56, 60, 85 et 302 du réseau de bus RATP et, la nuit, par les lignes N14 et N44 du réseau de bus Noctilien.
À proximité
modifier- Église luthérienne Saint-Paul de Montmartre
- Église Saint-Sava
- Jardin Henri-Sauvage (anciennement square Amiraux - Boinod)
- Jardin Jane-Vialle
- Immeuble et piscine des Amiraux
Notes et références
modifier- « SYMBIOZ - Le Renouveau du Métro », sur www.symbioz.net (consulté le ).
- Guillaume D, « Décarrossage, mon amour », sur Encore un fripi !, (consulté le )
- « Trafic annuel entrant (2019) », sur data.ratp.fr, (consulté le )
- « Trafic annuel entrant 2020 », sur data.ratp.fr, (consulté le )
- « Trafic annuel entrant 2021 », sur data.ratp.fr, (consulté le )