Marie Dedieu, née le à Reims, enlevée à Lamu au Kenya le , et morte le en Somalie[1], est une actrice, journaliste, galériste et une militante féministe française.

Marie Dedieu
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 66 ans)
SomalieVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marie-France Geneviève MénardVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Biographie

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Elle fait ses études à Saint-Étienne[2], et avec son mari l'artiste peintre Gaspar François Dedieu, suit une formation d'art dramatique à Aix-en-Provence, auprès du metteur en scène de théâtre Antoine Bourseiller, qui lui donne un rôle dans Silence, l'arbre remue encore !, une pièce de François Billetdoux créée au festival d'Avignon en 1967. Dans les années 1970, elle s'engage dans le Mouvement de libération des femmes (MLF), signe en le Manifeste des 343 pour le droit à l'avortement[3],[4],[5]. Elle collabore activement au journal du mouvement Le Torchon brûle, dès le premier numéro de , et est choisie comme directrice de publication (mais sans le « diriger » car chacun des six numéros parus de 1971 à 1973 est réalisé par une équipe différente).

Elle participe au film Vent d'Est (1970) de Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin, et elle a un petit rôle dans le film Domicile conjugal (1970) de François Truffaut[5], où elle donne la réplique à Jean-Pierre Léaud[6]. En , un accident de la route lui fait perdre la motricité de ses jambes, mais elle garde son autonomie et sa mobilité et pendant longtemps refuse de se déplacer en fauteuil roulant. Elle est active aux éditions des femmes, de 1978 à 1982, elle est responsable des pages culturelles du mensuel puis de l'hebdomadaire Des femmes en mouvements. Dans les années 1980, elle anime la galerie « Des femmes » où elle programme Sonia Delaunay, Ilse Bing, Louise Nevelson, Tina Modotti, June Wayne, Popy Moreni, Marie Orensanz (exposition « Fragmentismo » en 1982), Kate Millett et, moins connues, Colette Alvarez-Urbajtel, Marie-Pierre Thiébaut.

Dans les années 1990, elle découvre puis s'installe dans l'archipel de Lamu, au Kenya, d'abord sur l'île de Lamu puis l'île de Manda[5], où elle se construit une maison locale swahilie écologique[7]. Elle est décrite comme « très appréciée de la population locale »[6].

En 2011, alors âgée de 66 ans[6], tétraplégique, elle se remet d'un cancer du sein[6] et souffre d'une légère insuffisance cardiaque[5]. Elle rentre de Paris chez elle le avec le plein accord de ses médecins. Elle y est enlevée dans la nuit du au [6] par des hommes armés venus de Somalie, probablement des insurgés islamistes somaliens[5]. Ceux-ci espèrent une rançon[8] et la gardent dans le village de Ras Kamboni, puis dans une localité voisine[9], toujours dans la région du Jubbada Hoose.

Son décès est annoncé officiellement par le gouvernement français le [10]. Ce dernier, qui ignore la date et les circonstances du décès, a demandé le rapatriement du corps mais les ravisseurs veulent, selon des rumeurs non confirmées, vendre la dépouille[11].

À la suite de l'enlèvement, l'aviation kényane a pilonné certains bastions des rebelles islamistes dans le sud de la Somalie. Ces derniers sont accusés d'être à l'origine de trois autres enlèvements d'Européennes au Kenya en 2011 : la Britannique Judith Tebbutt, libérée en , dont le mari avait été assassiné sur place, et les Espagnoles Montserrat Serra Ridao et Blanca Thiébaut, libérées le après vingt et un mois de captivité en Somalie.

Presque un an après son enlèvement, Marie Dedieu est honorée lors de l'Hommage national aux victimes du terrorisme présidé par François Hollande, président de la République, qui se déroulait le dans les jardins de l'hôtel des Invalides à Paris, à l'initiative de l'Association française des victimes du terrorisme (AfVT) et de la Fédération nationale des victimes d'accidents collectifs (FENVAC). L'hommage à Marie Dedieu, rédigé par Claudine Mulard et prononcé par Marie-Pierre Macia au nom des proches et ami-es, a demandé au président de la République que "des enquêtes officielles soient ouvertes en France, au Kenya et en Somalie"[12].

Ouverte le , la page Facebook bilingue Free Marie Dedieu[13] fournit des informations régulièrement actualisées sur Marie Dedieu et publie des documents d'archives honorant sa mémoire.

En 2015 est publié Marie aux éditions iXe, un ouvrage constitué et écrit par sept de ses amies pour honorer la mémoire de cette femme extraordinaire.

Publications

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  • L'Enrhumé, nouvelle de Marie Dedieu, ré-édition précédée d'une évocation de l'auteur par Leslie Kaplan et Jacques André, revue Penser/Rêver no 21 consacrée au genre totalitaire, Éditions de l'Olivier, Paris, 2012.
  • Trois nouvelles publiées dans la revue Le Nouveau Recueil: L'Enrhumé (no 47, juillet-), Jacaranda (no 55, juin-) et La patiente et le paresseux (no 59, juin-).
  • Nombreux articles et entretiens sur le cinéma et les arts plastiques réalisés par Marie Dedieu dans les pages culturelles du mensuel et de l'hebdomadaire Des femmes en mouvements de 1978 à 1982.

Références

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  1. « Otage en Somalie : Marie Dedieu est morte », sur France Soir.fr (consulté le ).
  2. Claudine Mulard, « Marie Dedieu Pionnière féministe », Le Monde, 26 octobre 2011, p. 26.
  3. « La liste des 343 Françaises qui ont eu le courage de signer le manifeste "Je me suis fait avorter" », Le Nouvel Observateur no 334, 5 avril 1971.
  4. Annette Lévy-Willard, « Marie Dedieu, morte en otage », Libération, 20 octobre 2011.
  5. a b c d et e « Marie Dedieu, itinéraire tragique d'une féministe de Paris au Kenya », Le Monde, (consulté le ).
  6. a b c d et e Thibault Raisse, « Mort de l’otage française détenue en Somalie », Le Parisien, (consulté le ).
  7. Flore Olive, Le paradis perdu de Marie Dedieu, Paris-Match 3258 du 27 octobre 2011, p. 102-105.
  8. « Marie Dedieu, une vie de combats », 20 minutes, (consulté le ).
  9. AFP, « Otage française morte en Somalie: les ravisseurs cherchent à vendre sa dépouille », Libération, (consulté le ).
  10. « Somalie - Décès de Marie Dedieu (19 octobre 2011) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Ministère des affaires étrangères et européennes, (consulté le ).
  11. Europe1.fr avec AFP, « Marie Dedieu : ses ravisseurs veulent vendre son corps », Europe 1, (consulté le ).
  12. La version complète et la traduction anglaise de cet Hommage sur la page Facebook Free Marie Dedieu, avec la vidéo de la cérémonie de cent minutes, honorant les victimes de Montauban et de Toulouse, retransmise en direct sur France 3 Midi-Pyrénées, http://midi-pyrenees.France3.fr/info/en-direct--hommage-aux-victimes-du-terrorisme--75488010.html.
  13. « Free Marie Dedieu », sur facebook.com (consulté le ).

Articles connexes

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