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O RAL 1 — CCP SECTION MP
Soit Φ : R+ → R continue et bornée. On note E l’ensemble des fonctions continues,
de carré intégrable de R+ → R. On munit E de la norme :
sZ
N(f) = |f|2.
R+
a) Montrer que u : f 7→ f × Φ est un endomorphisme de E.
b) Montrer que u est une application continue sur E muni de la norme précédente.
c) Calculer la norme subordonnée de u.
? Indication.
a) La linéarité ne pose pas de problème ; bien vérifier la stabilité de E par u.
b) Utiliser que u est linéaire
Z pour simplifier la preuve de sa continuité : majorer simplement
l’intégrale N2 (u(f)) = Φ2 f2 .
R+
c) L’énoncé original semblait donner une question intermédiaire qu’il n’a pas été possible de
reconstituer.
Observer que la majoration précédente offre une majoration de |||u||| par M = sup |Φ|. Pour
R+
montrer l’égalité, on proposera deux corrections :
∗ option 1 : prendre ε > 0 et x ∈ R+ tel que :
|Φ(x)| ≥ M − ε/2.
Introduire (en justifiant) un voisinage D de x dans R+ tel que |Φ(y)| − |Φ(x)| ≤ ε/2 si
y ∈ D. Considérer alors f ∈ E nulle en dehors de D, non nulle sur D.
∗ option 2 : même départ, mais construire une suite de fonctions (fn )n de E telle que
N(u(fn )) −−−−−→ |Φ(x)|.
n→ +∞
✌ Correction
a) • Tout d’abord E est stable par u : si f ∈ E, le produit f × ϕ reste :
∗ continu comme produit d’applications continues.
∗ notons M un majorant de |Φ| sur R+. La majoration |f × Φ|2 ≤ M2f2 prouve
que |f × Φ| reste de carré intégrable sur R+, puisque f ∈ E.
donc f × Φ ∈ E pour tout f ∈ E.
1
• Par ailleurs si (λ1, λ2) ∈ R2, (f1, f2) ∈ E2. Alors :
u(λ1f1 + λ2f2) = (λ1f1 + λ2f2) × Φ = λ1 f1 × Φ +λ2 f2 × Φ
| {z } | {z }
=u(f1 ) =u(f2 )
par les lois usuelles sur les applications. D’où la linéarité et, avec le premier
point :
u ∈ L(E)
b) u étant linéaire, il suffit de montrer qu’elle est bornée sur la boule unité de
(E, N). Soit f ∈ E telle que N(f) ≤ 1. Alors, en notant M ∈ R+ un majorant de
|Φ| sur R+ :
sZ s Z
N(u(f)) = f2 × Φ2 ≤ M2 f2 ≤ M × N(f) ≤ M
R+ R+ | {z }
≤1
Par le cours alors u : (E, N) → (E, N) est continue .
c) On note |||u||| la norme à calculer, on rappelle que, par exemple :
N(u(f))
|||u||| = sup , f ∈ E\{0E} .
N(f)
Par ce qui précède avec M = sup |Φ| (défini car Φ est bornée) :
R+
∀f ∈ E, N(u(f)) ≤ sup |Φ| × N(f) ⇒ |||u||| ≤ sup |Φ|.
R+ R+
On va montrer que |||u||| ≥ sup |Φ| pour conclure que :
R+
|||u||| = sup |Φ|
R+
• Option 1 . Les idées de cette correction sont dues Alain Schauber, que l’on
remercie au passage...
• On note M = sup |Φ|. Soit ε > 0 et x ∈ R+ tel que
R+
|Φ(x)| ≥ M − ε/2 (∗)
On sait que |Φ| est continue en x donc il existe α > 0 tel que :
+
∀y ∈ R , (|x − y| ≤ α) ⇒ |Φ(x)| − |Φ(y)| ≤ ε/2 (∗∗).
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• On note D = R+ ∩ [x − α, x + α] et 0 ≤ m ′ ≤ M ′ le max/le min de |Φ|
continue sur le segment D. Soit f une applicationa R+ → R telle que :
(i) fZcontinue et nulle en dehors de D,
(ii) f2 > 0 (f étant continue il suffit d’avoir par exemple f(x) 6= 0),
D
Z Z
Par (i) on a notamment f de carré intégrable et f2 = f2. On a de même :
R+ D
Z Z
N2(u(f)) = f2Φ2 = f2Φ2.
R+ D
Par définition de m ′ et M ′ :
Z Z
′ 2 2 2 ′ 2
(m ) f ≤ N (u(f)) ≤ (M ) f2.
D D
On divise grâce à (ii) et on prend la racine de ces réels positifs :
N(u(f))
m′ ≤ ≤ M ′.
N(f)
Vu [m ′ , M ′ ] = |Φ(D)| avec |Φ| continue sur l’intervalle D, par le théorème des
valeurs intermédiaires :
N(u(f))
∃y ∈ D, = |Φ(y)|.
N(f)
Par (∗∗) puis (∗) :
|Φ(y)| ≥ |Φ(x)| − ε/2 ≥ M − ε.
Donc par définition de |||u||| :
N(u(f))
|||u||| ≥ ≥ M − ε ⇒ |||u||| ≥ M − ε
N(f)
et ce pour tout ε > 0. Donc : |||u||| ≥ M et c’est terminé.
• Option 2 : plus proche de ce que semblait suggérer l’énoncé initial. Soit
ε > 0 et x0 ∈ R+,∗ tel queb :
|Φ(x0)| ≥ M − ε.
a
L’existence d’une telle application ne doit pas poser de problème, n’importe quelle fonction de
type « pic à glace » avec un sommet en l’abscisse x, avec un support inclus dans D conviendra.
b
A priori x0 ∈ R+ mais |Φ| étant continue en 0 on peut choisir x0 ∈ R+,∗ .
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• On définit g : R → R par g(x) = 1 − |2x| si x ∈ [−1/2, 1/2]pet g(x) = 0
si |x| > 1/2. Puis on définit pour n ∈ N la fonction gn : x 7→ ng(nx) (on
construit ainsi une suite (de racines) d’approximations de l’unité). On a donc :
Z Z 1/2 Z Z 1/(2n)
g= g = 1 ⇒ ∀n ∈ N, g2n = ng(nx)dx = 1.
R −1/2 R −1/(2n)
• On définit ensuite fn : x 7→ gn(x − x0) qui est donc continue à support
compact [x0 − 1/(2n), x0 + 1/(2n)] inclus dans R+,∗ au delà d’un certain rang
n0 ∈ IN∗ , donc fn ∈ E. De même (toujours pour n ≥ n0) :
Z +∞
2
N (fn) = f2n = 1.
0
On remarque que :
Z x0 + 1
N2(u(fn)) 2n
= N2(u(fn)) = Φ2(x)ng(n(x − x0))dx
N2(fn) 1
x0 − 2n
Z 1/2 u
= Φ2 + x0 g(u)du.
−1/2 n
par u = n(x − x0). Par convergence dominée alors :
N2(u(fn))
|||u|||2 ≥ −−−−−→ |Φ(x0)|2 ≥ M − ε
N2(fn) n→+∞
Et donc par passage à la limite : |||u||| ≥ M − ε et ce pour tout ε > 0 ce qui
conclut.