Voir la source de Olga de Meyer

{{Infobox Biographie2
| image   = Baroness de Meyer.jpg
| légende = Portrait d'Olga de Meyer par [[John Singer Sargent]], 1907
}}
[[File:Portrait of Donna Olga Caracciolo dei Duchi di Castelluccio.jpg|thumb|gauche|<center>Portrait d´Olga Caracciolo à 18 ans, par [[Jacques-Émile Blanche]], 1889]]

'''Olga, baronne de Meyer''' ({{date-|8 août 1871}} – 1930/1931), née Olga [[Caracciolo]], est une personnalité du grand monde de la fin du {{s-|XIX|e}} et du début du {{s-|XX|e}} qui posa pour plusieurs [[modèle (art)|artistes mondains]]. Née au [[Royaume-Uni]], elle devient une femme de lettres et une figure du monde de la mode du début du {{s-|XX|e}}<ref>Sa date de mort est contestée. Certaines sources avancent l'année 1930, d'autres 1930 ou 1931, tandis que d'autres affirment qu'elle mourut à l'âge de 59 ans, ce qui correspond à l'année courant entre août 1930 et août 1931.</ref>. Après 1916, elle préférait se faire appeler par le nom de ''Mahrah de Meyer''.

== Origines ==
D'ascendance portugaise, française et américaine, elle naît sous le titre de ''Donna'' Maria Beatrice Olga Alberta [[Caracciolo]] à [[Londres]]. Son père officiel est un aristocrate [[Naples|napolitain]], Gennaro Caracciolo-Pinelli, duc de Caracciolo (1849-?), le plus âgé des fils du {{4e|duc}} de Castelluccio. Sa mère est née Marie-Blanche Sampayo (1849-1890), fille du diplomate français Antoine François Oscar Sampayo qui avait administré au [[Portugal]], et de sa femme, l'américaine Virginia Timberlake<ref>''Annuario della nobiltà italiana'' (1899), page 263</ref>{{,}}<ref>Simona Pakenham, ''Sixty Miles from England: The English at Dieppe, 1814-1914'' (Macmillan, 1967), page 123</ref>{{,}}<ref>Samuel Gordon Heiskell and John Sevier, ''Andrew Jackson and Early Tennessee History'' (Ambrose Printing Company, 1921), pages 325-326</ref>.
Son arrière-grand-mère, Margaret O'Neill Eaton, avait été au cœur du scandale de l'[[Affaire Petticoat]], qui avait entaché la carrière du président [[Andrew Jackson]]<ref>Samuel Gordon Heiskell et John Sevier, ''Andrew Jackson and Early Tennessee History'' (Ambrose Printing Company, 1921), pages 325-326</ref>. Un autre de ses arrière-grands-parents était le [[Maréchal de France]] le comte [[Auguste Regnaud de Saint-Jean d'Angély]]<ref>John Rothenstein et [[Campbell Dodgson]], ''The Life and Death of Conder'' (Dent, 1938), page 115</ref>{{,}}<ref>{{en}} Denys Sutton, ''Walter Sickert: A Biography'', (Joseph, 1976), page 41</ref>.

Il convient cependant de noter la relation qui liait Olga Caracciolo au prince de Galles Albert, devenu plus tard [[Édouard VII du Royaume-Uni|Édouard VII]]. Bien qu'il ait été officiellement son [[parrain]], il était de notoriété publique qu'il avait été l'un des amants de Blanche Caracciolo, et on soupçonnait donc qu'il fût en réalité le père biologique d'Olga Caracciolo.
D'autres pères biologiques potentiels ont cependant été identifiés. Parmi eux, le prince Stanislas [[Poniatowski]] (1754–1833), avec qui la duchesse Caracciolo aurait eu une courte liaison, et à qui Olga Caracciolo ressemblerait<ref>{{en}} Simona Pakenham, ''Sixty Miles from England: The English at Dieppe, 1814-1914'' (Macmillan, 1967), page 123</ref>{{,}}<ref>{{en}} John Rothenstein and Campbell Dodgson, ''The Life and Death of Conder'' (Dent, 1938), page 115</ref>{{,}}<ref>{{en}} Catherine Van Casselaer, ''Lot's Wife: Lesbian Paris, 1890-1914'' (Janus Press, 1986), page 137</ref>{{,}}<ref>{{en}} Micheal de Cossart, ''The Food of Love: Princess Edmond de Polignac (1865-1943) and Her Salon'' (Hamish Hamilton, 1978), page 95</ref>{{,}}<ref>Jacques-Émile Blanche, ''La pêche aux souvenirs'' (Flammarion, 1949), page 209</ref>.

Le duc et la duchesse se séparèrent après la naissance d'Olga Caracciolo, et elle passa son enfance à [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]] en [[France]], dans une demeure appelée "Villa Olga", où elle habitait avec sa grand-mère. Elle étudie ensuite au fameux collège ''Les Ruches'' de [[Marie Souvestre|Mademoiselle Souvestre]], avec d'autres jeunes filles de la bonne société européenne. Ses manières et sa distinction sont parfaites.

[[File:James McNeill Whistler - Study of a Young Girl's Head and Shoulders (Baroness de Meyer) - 1933.212 - Art Institute of Chicago.jpg|vignette|gauche|<center>''Study of a Girl’s Head and Shoulders (Tête et épaules)''<br>[[James Abbott McNeill Whistler|Whistler]], 1896-1897<br>[[Art Institute of Chicago]]]]
Le peintre [[Impressionnisme|impressionniste]] [[James Abbott McNeill Whistler|Whistler]], alors à la fin de sa vie, fait son portrait lors d'un séjour à Dieppe<ref>[https://www.artic.edu/artworks/14317/study-of-a-girl-s-head-and-shoulders Etude de femme, Art Institute of Chicago]</ref>. 

En 1916, Olga de Meyer se fit surnommer ''Mahrah'' sur les conseils d'un astrologue.

== Mariages et vie privée ==
[[Fichier:James Jebusa Shannon - White Lilies.jpg|thumb|''White Lilies'', Portrait d'Olga de Meyer par [[James Jebusa Shannon]]]]
[[Fichier:Olga de meyer caracciolo.jpg|thumb|Portrait d'Olga de Meyer, par son mari [[Adolf de Meyer]], 1902]]
Olga Caracciolo fut mariée :
* au ''Nobile'' Marino Brancaccio (1852-1920), aristocrate napolitain, fils de Carlo Brancaccio, prince de Triggiano et duc de Lustra. Ils se marièrent à [[Naples]], le {{date-|9 mai 1892}} (mariage civil) et le {{date-|11 mai 1892}} (mariage religieux). Ils divorcèrent cependant le {{date-|7 juin 1899}}, à [[Hambourg]], en [[Allemagne]].

*à [[Adolf de Meyer]] (1868-1946), célèbre photographe de mode. Ils se marièrent le {{date-|25 juillet 1899}} à la Holy Trinity Church, [[Sloane Street]], Cadogan Square, à [[Londres]]<ref>Acte de mariage disponible sur le site: Freebmd.rootsweb.com aux noms Maria Beatrice Olga Brancaccio, princesse de Moavero, et baron Adolphus Edward Sigismond von Meyer.</ref>. C'était un mariage de convenance, puisqu'[[Adolf de Meyer]] était [[homosexuel]]<ref>{{en}} Philip Hoare, Noel Coward: A Biography, (University of Chicago Press, 1998), page 32 : "[...]the fashion photographer Baron de Meyer lived at 58. Both [De Meyer and Glyn Philpot] were homosexual".</ref>, et Olga de Meyer [[bisexuelle]] ou [[Lesbianisme|lesbienne]]<ref>{{en}} Philip Hoare, Noel Coward: A Biography, (University of Chicago Press, 1998), page 32 : "Olga was the illegitimate daughter of Edward VII, and a lesbian".</ref> selon certaines sources.

Par exemple, [[Violet Trefusis]] qui aurait eu une liaison avec Olga de Meyer, surnomma le couple formé par Adolf et Olga "Pédéraste et Médisante"<ref>La liaison entre Olga de Meyer et Violet Trefusius est évoquée dans l´ouvrage d´Henriette Sharpe, A Solitary Woman: A Life of Violet Trefusis (Constable, 1981).</ref>.

D´autre part, Olga de Meyer eut une aventure avec [[Winnaretta Singer|Winnaretta Singer, la princesse de Polignac]], durant les années 1909-14.

== Muse et écrivaine ==
Connue pour sa beauté<ref name="Ann Galbally 2003 pages 187-188">{{en}} Ann Galbally, Charles Conder: The Last Bohemian (Melbourne University Press, 2003), pages 187-188</ref>, Olga de Meyer fut le modèle et la muse de nombreux artistes, dont [[Jacques-Émile Blanche]], [[James Jebusa Shannon]], [[James McNeill Whistler]], [[Giovanni Boldini]], [[Walter Sickert]], [[William Ranken]], [[John Singer Sargent]] et [[Paul César Helleu]]. Un autre de ses admirateurs n'était autre que [[Charles Conder]], qui s'amouracha d'Olga Caracciolo et peignit son portrait. On comptait également dans son cercle de fréquentation [[Aubrey Beardsley]]<ref name="Ann Galbally 2003 pages 187-188"/>. Olga de Meyer a également inspiré des personnages des romans d'[[Elinor Glyn]] et d'Ada Leverson.

Elle travailla pendant une courte période pour le journal parisien ''[[Le Gaulois (France)|La Gauloise]]'', dans les années 1890. Elle écrivit un roman sous le nom de Mahrah de Meyer, nom qu'elle choisit d'utiliser à partir de 1916 : ''Nadine Narska'' (Wilmarth Publishing, 1916). Le ''[[New York Times]]'' critiqua durement ce roman<ref>{{en}} "Latest Works of Fiction", The New York Times, 20 May 1917</ref>.

L'une des nouvelles d'Olga de Meyer, ''Clothes and Treachery'' (Habits et Traîtrise), fut adaptée en [[Cinéma muet|film muet]], ''The Devil's Pass Key'', réalisé par [[Erich von Stroheim]]<ref>{{en}} Richard Koszarski, The Man You Love To Hate (Oxford University Press, 1983).</ref>.

== La femme sportive ==

La baronne de Meyer participa au début des années 1900 à des tournois d'escrime amateurs en Europe et aux États-Unis. En Europe, elle était l'une des championnes de ce sport en amateur. Le {{date-|6 janvier 1913}}, elle participa à un match amical en Californie, face à la championne d'escrime Sibyl Marston<ref>{{en}} [http://www.lompocrecord.com/news/local/article_2ddf6e2b-233e-53df-b5b1-5acd3061ed79.html?mode=story Article sur Sibyl Marston en anglais]</ref>.


<gallery style="text-align:center" mode="packed" heights="170px" caption="Photos d'Olga">
File:Olga de meyer antique.jpg|<center>Olga de Meyer, vers 1897, <br> par [[Adolf de Meyer]]</center>
File:Olga de meyer en blanc avec ombrelle.jpg|<center>Olga de Meyer en blanc, avec une ombrelle, vers 1905, <br> par [[Adolf de Meyer]]</center>
File:Olga de meyer.jpg|<center>Portrait d'Olga de Meyer, <br>par son mari [[Adolf de Meyer]]</center>
File:Baron and baroness de Meyer 2.jpg|<center>Le baron et la baronne <br>de Meyer</center>
File:Baroness Olga de Meyer.jpg|<center>La baronne Olga de Meyer</center>
</gallery>

== Mort ==

Les dernières années de la vie d'Olga de Meyer furent difficiles. Des contemporains écrivirent qu'elle était nerveuse et droguée, entourée d'amis douteux, d'un mari qui se faisait trop remarquer, et que cela l'avait rendue méchante. Ses derniers amis respectables l'avaient fuie à cause d'un scandale lié au jeu auquel elle avait été mêlée, et les personnes qui venaient lui rendre visite le faisaient parce qu'ils étaient sûrs de trouver une pipe d'[[opium]] ou de la cocaïne chez elle<ref>{{en}} Philippe Juillian and Robert Brandau, De Meyer, (Knopf, 1976).</ref>.

Olga de Meyer mourut en 1930 ou 1931 d'une crise cardiaque, dans un centre de désintoxication en Autriche<ref>La mort par crise cardiaque et le lieu de la mort sont évoqués par Ann Galbally dans son ouvrage sur [[Charles Conder]], ''Charles Conder: The Last Bohemian'', Melbourne University Publishing, 2003, p. 247</ref>.


{{Autres projets|commons=Category:Olga de Meyer}}

== Références ==
<references/>

== Liens externes ==
* {{autorité}}
*[http://jssgallery.org/Paintings/Mugs/Baroness_de_Meyer.htm Biography and portraits of Olga]
*[http://www.jssgallery.org/Other_Artists/Jacques-Emile_Blanche/Portrait_of_Donna_Olga_Caracciolo_dei_Duchi_di_Castelluccio.htm Portrait] par [[Jacques-Émile Blanche]]
*[http://www.metmuseum.org/works_of_art/collection_database/all/olga_de_meyer_probably_at_saint_moritz_adolph_de_meyer/objectview_enlarge.aspx?page=3195&sort=0&sortdir=asc&keyword=&fp=1093&dd1=0&dd2=0&vw=1&collID=0&OID=190014590&vT=3 Photographies d'Olga]
*[http://www.iphotocentral.com/search/detail.php/256/Baron+De+Meyer/0/9573/3 Photographies d'Olga]

{{Portail|Peinture|Photographie|LGBT}}

{{DEFAULTSORT:Meyer, Olga De}}
[[Catégorie:Enfant illégitime de monarque britannique]]
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[[Catégorie:Décès à 58 ans]]
[[Catégorie:Édouard VII]]