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Version du 1 octobre 2006 à 01:15

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Amphore, scène pédérastique, Musée de Munich

L’homosexualité désigne la pratique de relations sexuelles et affectives avec des personnes du même sexe (perspective comportementaliste ou empirique) et/ou, l’orientation sexuelle pour des personnes du même sexe (perspective psychologique et sociologique). Le mot s’applique indistinctement aux hommes et aux femmes.

Appellations

Définitions

L’homosexualité masculine était autrefois appelée uranisme. Lorsqu’elle désignait principalement l’attirance d’hommes envers les adolescents mâles, on utilisait aussi le mot pédérastie, si bien que par confusion il finit par désigner aussi l’attirance entre les hommes d’âges semblables. Cet amalgame s’est poursuivi en ce qui concerne les relations avec des enfants, si bien que les homosexuels masculins sont parfois soupçonnés de pédophilie. Or, la sexologie moderne ne retrouve chez les homosexuels masculins aucune tendance particulière à la pédophilie, par comparaison avec les hommes hétérosexuels.

Chez les femmes, l’homosexualité est appelée lesbianisme (ou plus archaïquement saphisme) ; les deux termes font référence à la poétesse grecque Sapho de l’île de Lesbos, où elle tenait un collège de jeunes filles, et dont les poèmes passionnés envers ses amies, et la vie entourée d’autres femmes lui ont valu la réputation d’homosexuelle. Autrefois, on disait tribadisme, qui vient du mot grec tribein (τρίβειν), « frotter » ; aujourd’hui ce mot signifie une pratique sexuelle spécifique.

Dans le langage courant, l'appellation gay (ou gai, orthographe standard au Canada) désigne un homosexuel qui assume son identité sexuelle et la revendique (voir gay (homosexualité)). De même chez les femmes on utilise l'appellation lesbiennes (ou gaies).

Du fait d'une perception sociale souvent négative de l'homosexualité, bien des termes minorisants, moqueurs, dégradants ou injurieux ont été créés pour nommer les tenants de ce mode de vie. Par exemple, en français, pédé, pédale, les initiales homophones P.D. (altérations sémantiques de pédéraste), ou encore enculé, tapette, ainsi que fifi, fif et mangeur de graines (au Québec),... pour les hommes homosexuels, et brousse, gouine, brouteuse,... pour les femmes homosexuelles.

Étymologie et évolution sémantique

Le mot français homosexualité et sa déclinaison homosexuel et homosexuelle ont été créés au XIXe siècle, dans le cadre de la définition et du classement psychiatrique des déviations sexuelles, à partir du mot allemand Homosexualität forgé en 1869 par l'écrivain hongrois K. M. Benkert dans le cadre tout différent d'une revendication de légalisation de la chose. Il associe une racine grecque (homo, « semblable ») et une racine latine (sexuel).

Avant cette date, la distinction des différentes pratiques sexuelles ne considérait pas toujours comme pertinente la distinction homo/hétéro, mais comportait nombre de qualificatifs souvent voisins pour désigner des pratiques très diverses. Certains font une distinction entre comportement actif ou passif, ce qui a été le cas dès l’Antiquité, et reste encore vrai aujourd’hui dans beaucoup de cultures, voire de législations. On relève cependant, en français, l'opposition bougre ou culiste versus coniste (XVIIe-XVIIIe siècles) et chez Charles Fourier (suivi par Pierre Joseph Proudhon) l'opposition unisexuel/bisexuel.

Les relations entre personnes du même sexe ont vu passer les mots suivants : pour les femmes, lesbienne, saphiste, tribade ; pour les hommes, cinaède, bardache, mignon, giton, bougre, sodomite, pédéraste, uraniste, enculé, inverti, antiphysique, pédé, pédale, tapette, tante, folle, etc. Certains de ces mots appartiennent au langage argotique, d’autres non. Dans le vocabulaire courant, la locution anglaise gay a pris le pas sur d'autres qualificatifs pour évoquer l'homosexualité.

De nos jours, le mot homosexualité est sorti d'une définition médico-légale.

On utilise souvent le mot pour parler de sexualité avant le XIXe siècle. Ceci fait l’objet d’un vif débat. Certains soutiennent que c’est un abus de la pertinence strictement contemporaine du mot, qui aboutit à dévoyer les débats sur cette question, cas flagrant quand on veut parler de l’homosexualité dans l'Antiquité, et amenant parfois au contresens.

D’autres répliquent que, bien que chaque culture approche l’homosexualité d’une façon différente, le phénomène de base a toujours existé ; il leur paraît donc pertinent de discuter l’histoire de l’orientation et des pratiques sexuelles en utilisant les expressions homosexuel, hétérosexuel, bien que les personnes concernées ne se seraient pas reconnues comme telles.

Histoire de l'homosexualité

Zéphyr et Hyacinthe, art grec, Musée des Beaux-Arts de Boston, États-Unis

L'homosexualité dans l'Antiquité

Certaines sociétés préchrétiennes montraient plus ou moins de tolérance ou d'acceptation vis-à-vis des pratiques homo-érotiques. Pour beaucoup d'entre elles, ces pratiques étaient toutefois très codifiées socialement, et tout écart vis-à-vis de ces normes était mal vu, voire considéré comme délictueux. Par exemple, dans certaines cités de la Grèce antique, la pédérastie était pratiquée dans le cadre de l'éducation d'adolescents mâles, mais de façon généralement très codifiée. Ainsi, à Athènes le partenaire d'age mûr devait être actif dans la relation sexuelle et l'adolescent passif, faute de quoi la relation était considérée comme immorale.

En 342, les mariages homosexuels sont interdits dans l'Empire romain Le 6 août 390, l'empereur romain Théodose édicte une loi condamnant au bûcher les homosexuels. L'empire romain est devenu chrétien et la relative liberté en la matière disparaît.


Une thése antique est interessante à connaître; dans le banquet de platon On raconte qu'au temps de Zeus, il y avait 3 sexes : l'homme la femme et l'androgine qui, représentait une personne double, mâle et femelle, mais ils étaient trop puissant et Zeus les coupa en deux. Durant toute leur existence, ils recherchèrent leur moitié alors que les DEUX autre sexes recherchaient eux aussi quelqu'un qui leur ressemblaient ce qui pourrait expliquer que des hommes aiment des femmes et que des hommes aiment des hommes.

La répression au Moyen Âge en Europe

Exécution du chevalier de Hohenberg et de son écuyer devant les murs de Zurich 1482

Malgré la tolérance des peuples germaniques - les lois barbares du Haut Moyen Âge ne font aucune référence à l'homosexualité puisqu'elle est intégrée à leur culture - dans la société chrétienne du Moyen Âge et jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, l'homosexualité était passible de la peine de mort en France et en Angleterre et dans la plupart des États européens.

Au VIe siècle, de crime contre la dignité, l'homosexualité devient un crime contre l'ordre naturel défini par Dieu et pouvant mener jusqu'au bûcher. Durant tout le Moyen Âge, l'homosexualité, considérée comme une hérésie, est combattue, notamment par l'Inquisition, sous le nom de bougrerie ; réciproquement, certains hérétiques, tels les Cathares sont accusés de bougrerie, au prétexte que leurs prêcheurs vont par deux de même sexe.

Tortures infligées aux homosexuels durant l'Inquisition (Lois édictées en 1260 à Orléans) : Modèle:Entête tableau simple |----- |   ||  Pour les femmes ||  Pour les hommes |----- | 1re fois ||  Excision du clitoris |  Ablation des testicules |----- | 2e fois ||  Ablation des seins ||  Ablation du pénis |----- | 3e fois ||  Bûcher ||  Bûcher |}

Montesquieu, puis Voltaire et Beccaria se sont interrogés sur la sévérité de la peine mais ne semblent pas avoir contesté un caractère anormal à l’homosexualité. En Angleterre, Jeremy Bentham, dans son Essai sur la pédérastie, qui paraîtra à titre posthume, suit une argumentation utilitariste et défend une dépénalisation de la pédérastie.

En 1791, la France est le premier pays à dépénaliser l'homosexualité au nom des principes pénalistes classiques, la Constituante ne retient pas le « crime de sodomie » dans le code pénal.

Le Code pénal de Napoléon en 1810 ne revient pas sur cette dépénalisation et influencera de nombreuses législations européennes.

En Angleterre, la peine de mort pour cette raison n’est plus appliquée à partir de 1836. Néanmoins, en 1861, une loi condamne l’homosexualité d’une peine de dix ans de prison.

Le terme homosexualité est créé par le journaliste et écrivain hongrois Karl-Maria Kertbeny en 1869.

Persécutions sous le régime nazi

Monument situé à Amsterdam en hommage aux homosexuels déportés

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'idéologie national-socialiste a tout d'abord entretenu des relations ambiguës avec l'homosexualité. Aux premières heures du mouvement, le culte de la virilité, de la beauté plastique, de l'homme nouveau était teinté de machisme et d'homo-érotisme. Les SA, par la voix d'Hans Blücher — un proche de l'organisation paramilitaire — et par l'exemple d'Ernst Röhm, qui était ouvertement inverti, furent plutôt favorables à l'homosexualité à l'antique. Néanmoins les sections d'assauts furent balayées avec la Nuit des longs couteaux et l'année qui suivit, en 1935, le régime durcit la législation envers les homosexuels (modification du § 175 du Code pénal allemand). Il faut néanmoins rappeler qu'à l'époque, la condamnation pénale de l'homosexualité, ainsi que son classement dans les maladies mentales, étaient considérés comme allant de soi dans de nombreux pays. La pénalisation de l'homosexualité, en elle-même, n'était donc pas spécifique à l'Allemagne Nationale-Socialiste.

Il n'en reste pas moins qu'au temps du Reich de très nombreux homosexuels furent déportés vers les camps de concentration. Les prisonniers homosexuels masculins étaient marqués d’un triangle rose, d’une taille supérieure aux autres triangles classificatoires, ce qui avait souvent pour effet, en plus des conditions de vie très dures dans les camps, de les livrer à l'hostilité des autres déportés. On imagine fort bien les humiliations et les avanies de toutes sortes, dans un tel milieu, que durent souffrir des homosexuels forcés malgré eux à ce que l'on appellerait de nos jours un outing. C'est pourquoi le triangle rose est aujourd’hui utilisé comme un symbole d’identité gay, rappel de la cruauté des persécutions passées.

Les femmes homosexuelles ne furent pas épargnées par le zèle de la Gestapo et de nombreuses lesbiennes furent déportées, mais ce fut plutôt en tant qu'« asociales » qu'en tant que délinquantes sexuelles définies.

Aucun projet spécifique d’extermination, comparable à la sinistre Solution finale, n’a été élaboré en vue de faire disparaître les homosexuels à l'instar des Juifs, des Tsiganes et autres ethnies considérées comme inférieures. Cependant les orateurs nazis s'en prenaient couramment à eux, en des termes fort peu équivoques quant à la nécessité de leur élimination, ce qui ne pouvait pas être sans effet sur le traitement qui leur fut réservé dans les camps de concentration, au seul motif qu'ils étaient homosexuels. Ils furent ainsi victimes de traitements particulièrement barbares.

Le calvaire des homosexuels sous le régime hitlérien ne fait que depuis peu de temps l'objet d'un intérêt à la mesure du drame. Peu reconnu ni compensé financièrement jusqu’à nos jours, quelques commémorations officielles ont eu lieu depuis, dont le Homomonument à Amsterdam et un projet de monument à Berlin.

Aucune étude historique de fond n’ayant à ce jour été publiée, les chiffres, allant de la simple dénégation (0) aux exagérations les plus fantaisistes (plusieurs millions) circulent sur le nombre d'homosexuels tant déportés qu’assassinés entre 1933 et 1945. Les travaux sur bases des condamnations « légales » suggèrent 10 000 victimes :

« Moins de dix survivants homosexuels ayant témoignés sont connus à ce jour. ... Franck Rector fait un tour d’horizon des statistiques. Estimant de 10 000 à 1 million de victimes, il choisit néanmoins le nombre de 500 000. Pour lui, si les estimés de Himmler sur le nombre total d’homosexuels masculins en Allemagne étaient de 2 millions, il procède au calcul selon une simple statistique. 25% des homosexuels d’Allemagne, de Hollande et de la France est donc, selon lui, une statistique valable. Heinz Heger, au milieu des années 70, estimait le génocide à 50 000 victimes. Ses données sont fondées sur un estimé des condamnations légales. Il ne tient donc pas compte des victimes sans procès. Un autre estimé vient de l’Église de la confession d’Augsbourg d’Autriche. Cet estimé est de 220 000. Cependant, les méthodes de calcul de cet estimé sont fortement critiquées par d’autres historiens. Richard Plant, quant à lui, estime, que de 1933 à 1944, « 50 000 à 63 000, dont 4000 mineurs et 6 lesbiennes »(!) meurent des mauvais traitements des camps nazis. Finalement, les ouvrages généraux sur les persécutions nazis - lorsqu’ils discutent du traitement des homosexuels - estiment pour la plupart le nombre de victimes homosexuelles à 10 000. Ce nombre est basé sur une compilation des condamnations officielles du régime nazi sous le paragraphe 175. [1]  »

Voir aussi : système de marquage nazi des prisonniers.

Le triangle rose, marque des prisonniers homosexuels dans les camps de concentration

En France la situation fut contrastée. Dans les territoires annexés (Alsace et Moselle) intégrés au Reich et donc soumis au Code pénal allemand, les homosexuels furent déportés. Mais aussi, en zone occupée, comme dans la France de Vichy, les homosexuels furent inquiétés. Certains même collaboreront avec l'occupant: Robert Brasillach écrivain antisémite, Abel Bonnard ministre de la jeunesse du gouvernement Laval affublé du sobriquet « Gestapette ». Néanmoins, en 1942, le régime de Vichy introduit dans le Code pénal une discrimination, rompant la tradition française d'égalité des homosexuels et hétérosexuels : l'article 331-1 du Code pénal fait un délit de l'acte consistant à avoir des relations homosexuelles avec un mineur (moins de 21 ans), au lieu de 15 ans pour les hétérosexuels. Les ordonnances du gouvernement du Général de Gaulle en 1945 confirment cette disposition.

Les persécutions nazies à l'égard des homosexuels se sont déroulées dans un contexte de durcissement général des régimes totalitaires et autoritaires sur les « déviances morales ». Ainsi, en 1934, Staline a fait adopter des dispositions pénales prévoyant l'emprisonnement et la déportation des homosexuels. D'après des données incomplètes, de l'ordre de 300 000 à 400 000 personnes ont été condamnées sur la base de ces dispositions (qui n'ont été abrogées qu'à la fin des années 1980). Dans les pays de tradition stalinienne, la persécution des homosexuels a été systématique. C'est encore le cas aujourd'hui en Corée du Nord et à Cuba. En Espagne, le régime franquiste avait adopté la loi sur la dangerosité sociale qui permettait l'emprisonnement des homosexuels. En Italie, Mussolini mit en place une politique comparable, en poursuivant les homosexuels comme opposants politiques, mais en refusant d'établir une incrimination anti-homosexuelle comme lui avait demandé Hitler. Les responsables fascistes homosexuels ont seulement été contraints à démissionner.

Chaque dernier dimanche d’avril a lieu la cérémonie de la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation, les associations homosexuelles qui effectuent le travail de mémoire sur les persécutions homophobes ont souvent du mal à être invitées lors de ces commémorations, et il leur est souvent difficile d'obtenir que la mention de l’homosexualité comme motif de déportation soit présent dans un discours officiel lu durant la cérémonie.

Évolution des mentalités depuis 1945

Homosexualité et Psychologie

Selon Freud, l’homosexualité était un trouble — la perversion du modèle de maturation psychique qu’est le complexe d'Œdipe ; il avait toutefois dit qu’il n’y a pas à en avoir honte et qu’un homosexuel heureux n’a pas besoin de guérison. En 1973, l’American Psychological Association retire l’homosexualité en tant que telle de sa liste de maladies DSM-IV. Ce n’est pas sans polémique, les uns dénonçant des motivations politiques et non scientifiques, les autres rétorquant qu'elle était dans la liste pour des raisons non scientifiques, voire biaisées, dès le début.

La situation est aujourd’hui moins polémique qu’à l’époque. Aucune organisation psychiatrique ou psychologique majeure d’Occident ne considère l’homosexualité comme étant une maladie ni un sujet d’intervention en tant que tel. Au contraire, beaucoup d’entre elles dénoncent fermement tout essai de changement d’orientation sexuelle comme étant dangereux, non nécessaire et inefficace. Le consensus dans la communauté psychiatrique et psychologique est que l’homosexualité est soit innée alors qu'il n'y a aucune preuve de la présence de ce gène, soit apparaît très tôt dans la vie (sans pour autant être sûr de l’origine précise de l’orientation sexuelle), et est immuable (bien que la compréhension de son orientation sexuelle puisse évoluer au cours de sa vie).

Homosexualité et Sida

À la fin des années 1970, des médecins de New York et de San Francisco s'aperçoivent que nombreux sont leurs clients homosexuels souffrant d'asthénie, de perte de poids et parfois même de forme rare et atypique de cancer (comme le Sarcome de Kaposi qui s'attaque aux leucocytes). L'existence d'un problème sanitaire est avérée en juillet 1981 lorsque le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) d'Atlanta relève une fréquence anormalement élevée de sarcomes de Kaposi, en particulier chez des patients homosexuels. L'apparition d'un nouveau virus est évoquée dès 1982.

L’origine virale ne sera pas d'emblée évoquée et l’hypothèse d’une intoxication par des produits comme les poppers (stimulant sexuel contenant du nitrite d’amyle) a pu être émise au début, car les six premières personnes malades en avaient toutes été de gros consommateurs. De même, l’identification du virus responsable a été difficile, beaucoup de scientifiques parlant d’HTLV(Human T–cell lymphotrophic virus) comme cause de l’épidémie. S’emparant de la découverte, la presse a commencé par désigner le virus par la périphrase de « cancer gay », avant de revenir sur ce préjugé.

La prise de conscience générale doit aux populations homosexuelles son déploiement rapide ; en effet, de nombreux mouvements, tels que celui d’Act Up ou David et Jonathan (en décembre 1990 pour cette dernière [2]), et des vedettes internationales ont forcé la visibilité, incitant les dirigeants politiques à engager de véritables recherches scientifiques.

Évolution des législations

  • En 1960, en France une autre loi introduit une discrimination pénale : la loi du 25 novembre 1960 (créant l'alinéa 2 de l'article 330 du code pénal) double la peine minimum pour outrage public à la pudeur quand il s'agissait de rapports homosexuels (cette loi a été supprimée par la loi du 23 décembre 1980)
  • En 1962, l’Illinois devient le premier État américain à décriminaliser la sodomie.
  • En 1967, le Royaume-Uni décriminalise la sodomie.
  • En 1969, l'Allemagne de l'Ouest fait de même.
  • 1960-1970 : le bill Omnibus du ministre de la justice du Canada, Pierre Elliott Trudeau, décriminalise la sodomie entre adultes consentants. « L'État n'a pas à s'immiscer dans la chambre à coucher » avait déclaré le ministre qui deviendra quelques mois plus tard Premier ministre du Canada.
  • En 1977 : La Charte des droits et libertés de la personne du Québec est amendée. Désormais, il est interdit de faire de la discrimination basée sur l'orientation sexuelle. Il s'agit de la première loi au monde qui interdit ce genre de discrimination dans les secteurs public et privé (à part quelques villes et comtés des É-U).
  • En 1982, la loi du 4 août 1982 dépénalise définitivement l'homosexualité en France.
  • En 1990, l’Organisation mondiale de la santé supprime l’homosexualité de la liste des maladies mentales, mettant fin à plus d’un siècle d’homophobie médicale
  • En 1993, l'homosexualité est officiellement dépénalisée en Russie.[3]
  • En 1994, le paragraphe 175 est abrogé en Allemagne.
  • En 1995, le Canada reconnaît la discrimination envers les homosexuels comme étant anticonstitutionnelle.
  • En 2001, les Pays-Bas reconnaissent le mariage homosexuel.
  • En février 2003, la Belgique reconnaît le mariage homosexuel, et la Cour suprême américaine abolit les lois toujours en vigueur contre les pratiques sexuelles homosexuelles.
  • En 2004, le Canada et un État américain reconnaissent légalement le mariage homosexuel.
  • 30 décembre 2004 : instauration en France de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Égalité, chargée de lutter - entre autres - contre l'homophobie, et pénalisation des propos homophobes.
  • Le 21 avril 2005, les députés espagnols ont voté en faveur de la législation autorisant le mariage entre personnes du même sexe.
  • Le 17 mai 2005, la première journée mondiale de lutte contre l'homophobie a lieu dans 40 pays.
  • Le 5 juin 2005, le peuple suisse accepte par référendum la Loi fédérale du 18 juin 2004 sur le partenariat enregistré entre personnes du même sexe (LPart).
  • En juin 2005, le projet de loi sur l'adoption par les homosexuels est en discussion en commission parlementaire en Belgique.
  • En juillet 2005, le premier mariage homosexuel espagnol a lieu.
  • En juillet 2005, le Parlement canadien modifie sa Loi sur le mariage et la définition qu'elle contient pour reconnaître et permettre les unions en personnes du même sexe en modifiant la définition, qui est maintenant « l'union de deux personnes, à l'exclusion de toute autre ».
  • Le 19 décembre 2005, la première union homosexuelle est célébrée en Irlande du Nord. Cette union civile donne les mêmes droits aux couples hétérosexuels et homosexuels.

Divers

Relations avec la religion

Princes bibliques Jonathan et David. Circa 1300. Beaucoup d’historiens tout au long des âges ont décrit les deux en tant qu’amoureux masculins. Dans le livre La vie d’Édouard II, circa 1326, on lit : « En effet, je me rappelle avoir entendu qu’un homme a ainsi aimé des autres. David aimé par Jonathan, Achille a aimé Patrocle. »

Beaucoup de groupes religieux estiment que l’homosexualité est un péché. (« Même les bêtes ne s’abaissent pas à de pareilles pratiques », dit le primat anglican Peter Akinola, ce qui est d’ailleurs faux) [4]. Certains groupes (notamment religieux, et certaines associations de psychologues comme le N.A.R.T.H.) assimilent l’homosexualité à la pédérastie. L’homosexualité a ainsi longtemps été interdite et sévèrement punie dans de nombreux pays, soit en raison de l’orientation sexuelle elle-même, soit pour les pratiques qui peuvent en découler (pénétration anale, pénétration orale ou masturbation) sans qu’elles soient nécessairement propres aux homosexuels. Certains pensent que seul le passage à l’acte serait un péché alors que la tentation homosexuelle en elle-même ne le serait pas. Les plus radicaux voient dans l’homosexualité un vice dangereux pour la société et s’opposent fermement à sa banalisation comme une forme normale de sexualité.

Une équipe de chercheurs mormons tente de « guérir » l’homosexualité par des méthodes de conditionnement pavloviens sur des homosexuels en associant des images à des décharges électriques. Certains groupes américains, pas tous de type religieux, organisent des "thérapies" pour guérir les volontaires homosexuels. Les résultats sont controversés, mais certains anciens homosexuels étant passés par ces groupes affirment avoir changé de vie. Il est cependant difficile de porter un jugement général sur ces résultats, étant donné que la sexualité d'une personne est un problème individuel et qu'on ne peut pas généraliser sur la nature de l'homosexualité au vu des connaissances actuelles.

Il existe cependant de nombreuses associations homosexuelles se revendiquant d’une religion et qui souvent aident les croyants à vivre sereinement leur homosexualité en afifrmant qu’elle n’est pas incompatible avec leurs croyances. D'ailleurs, l'une des premières associations homosexuelles en France était une association de jeunes croyants et pratiquants catholiques, au nom controversé, David et Jonathan.

Christianisme et homosexualité

La Bible est très explicite en ce qui concerne la condamnation de l’homosexualité[5]. Il est toutefois important de noter qu’il existe de nombreux courants religieux et que tous ne lisent pas forcément la Bible de façon légaliste. Il existe surtout différentes interprétations des textes.

L’homosexualité, de façon assez majoritaire, n'est pas acceptée par les religions bibliques ; et par toutes lorsqu'elle se pratique hors des liens du mariage (religieux, ou simplement civil chez les protestants[6]) et que toute relation sexuelle hors mariage est a priori considérée comme un péché. Il faut noter pourtant que le débat sur l'homosexualité engagé depuis une trentaine d'année dans toutes les Églises chrétiennes différencient désormais l'attirance émotive, amoureuse ou érotique envers des personnes du même sexe (appelée « homophilie ») de la pratique homosexuelle proprement dite, condamnée aux termes de ce qui a été mentionné ci-dessus.

Islam et homosexualité

Le thème de l'homosexualité est principalement abordé dans le Coran par l’histoire de Lot qui apporte une condamnation claire. Il y est dit que le peuple de Lot fut le premier, dans l'histoire, à pratiquer l'homosexualité masculine. Bien que le châtiment de Dieu soit le même (la destruction de la ville), les termes employés pour qualifier les habitants sont cependant moins forts que ceux utilisés dans la Bible.

La charia, loi musulmane, condamne très sévèrement l'homosexualité, puisque la récidive peut entraîner la peine de mort dans certains pays.

Judaïsme et homosexualité

Comme les autres religions monothéistes, l'homosexualité (dans le sens pratique sexuelle) est condamnée par la religion juive

Bouddhisme et homosexualité

Le bouddhisme ne s’intéresse généralement pas aux questions liées à la sexualité comme à toute autre question relevant de la sphère intime. Les seules règles existantes sont celles concernant les religieux bouddhistes. Dans ce cas l’homosexualité est proscrite au même titre que l’hétérosexualité, exception faite de certains courants, par exemple l'ordre des bonnets rouges du bouddhisme tibétain où le mariage (hétérosexuel dans ce cas) des moines est toléré.

Dans la religion bouddhiste, la règle est le respect de tous et de toutes les différences (dans les limites de la condamnation des violences et actes forcés). Il est également question de compassion (ce terme étant parfois considéré en soi comme un jugement homophobe).

Le bouddhisme a généralement comme attitude de respecter les cultures et les religions d’autrui. Ce qui implique que les idées défendues par les bouddhistes peuvent différer d'une culture à l'autre et que l'on trouve des auteurs bouddhistes qui condamnent l’homosexualité. Une intervention particulièrement remarquée est celle du Dalaï Lama dans une interview donnée au magazine français Le Point du 22 mars 2001. Le dalaï-lama (dont il est généralement accepté qu'il « représente » environ 4% des bouddhistes) considère l’homosexualité comme une mauvaise conduite sexuelle. Il indique en outre que tout acte sexuel ne visant pas la procréation n’est pas acceptable du point de vue du bouddhisme tibétain gelugpa (fellation, sodomie, et même la masturbation).

L'homosexualité dans l'art

Henri de Toulouse-Lautrec, les deux Amantes

L'homosexualité aujourd'hui

Statistiques

Fichier:Homophobie-a-la-con-p1010794.jpg
Affiche lacérée dans le métro parisien en 2005

La part d'individus homosexuels dans la population humaine est une question épineuse, car les deux camps (à savoir : les adversaires et les promoteurs de cette pratique) sont inévitablement tentés de considérer les chiffres comme une manipulation dès lors qu'ils sont produits par les uns ou les autres. De plus, le gonflement ou la minoration des chiffres ne se produit pas de manière aussi logique que l'on croit : par exemple, ceux qui veulent considérer l'homosexualité comme un danger pour la société peuvent avoir la même tendance à en exagérer l'importance que les activistes homosexuels désirant la banaliser. Enfin, les définitions permettant de créer de telles catégories statistiques sont moins simples qu'il n'y paraît. Comment en effet caractériser ce qui n'est pas une catégorie biologique ou ethnique ?

La plupart des études reposent sur des enquêtes effectuées à l'aide de questionnaires, ce qui est un premier biais, de nombreuses personnes refusant de répondre, qu'elles soient ou non homosexuelles. Entre ensuite en ligne de compte la pratique individuelle à partir de laquelle une personne va être classée comme homosexuelle ou non. Ainsi, il est bien connu depuis longtemps et plus guère contesté (Groddeck) que les adolescents peuvent avoir de vagues pensées homosexuelles au moment de la maturité sexuelle, assorties d'amitiés plus ou moins équivoques. Un passage à l'acte, sans lendemain, ne peut suffire à classer l'individu parmi les homosexuels. Certaines pratiques peuvent-elles être considérées comme réellement homosexuelles quand elles ont lieu dans un contexte de séparation des sexes, subie mais non souhaitée (internats non mixtes ou prisons, par exemple) ? Enfin le niveau de tolérance de l'environnement culturel et familial peut soit refroidir les velléités de passage à l'acte et les aveux, soit encourager les indécis ou les pratiquants secrets.

Ces facteurs expliquent les divergences dans l'appréciation du nombre d'individus homosexuels dans une population donnée : selon les statistiques et les études réalisées, pour la plupart exclusivement dans les pays occidentaux, l'estimation du nombre d'homosexuels va ainsi d'une hypothèse basse allant de 1,5 % à 5 % à une hypothèse haute allant de 5 % à 10 % de la population. Nous pouvons en déduire une moyenne de 5%.

Ce qui en revanche est l'objet d'un consensus, c'est le caractère remarquablement constant et structurel du phénomène. Ce groupe minoritaire mais incompressible a donc droit, à ce titre, à toute la liberté et à toute la visibilité qui est due à tous les membres de la société.

Banalisation

Dans plusieurs pays, essentiellement occidentaux, l’homosexualité est désormais considérée comme une forme banale de sexualité n’ayant pas à faire l’objet de stigmatisation particulière, d'où la reconnaissance officielle de la possibilité de mariage homosexuel.

Certains affirment que l’homosexualité correspond à une tendance naturelle chez l’être humain, même hétérosexuel, à être attiré par des individus de même sexe. L’expression de cette attirance serait un facteur important de l’équilibre du comportement sexuel. Les comportements homosexuels observés (tout comme les comportements hétérosexuels) chez nombre d’enfants et d’adolescents constitueraient également une étape fondamentale de la différenciation sexuelle et de l’émergence du sentiment d’appartenance au sexe féminin ou masculin.

Marketing

S'il n'est pas une norme sociologique, le couple homosexuel est devenu une cible spécifique du marketing dans les pays occidentaux: le comportement public de certains gays a inspiré la publicité. En cela, le marketing a intégré un certain nombre de clichés gay et, de la mode ou du modèle, on ne sait pas toujours qui inspire l’autre...

Ainsi, des opérateurs touristiques se sont spécialisés dans le « tourisme gay », des marques de vêtements affichent des couples gays dans leurs campagnes publicitaires, etc. Dans les années 90, on a vu apparaître chez les spécialistes du marketing communautaire des expressions telles que *DINK (double income, no kids)* - double revenu, pas d'enfants - pour souligner l'apparent haut niveau de vie des couples homosexuels ou encore *pink dollar*, pour parler du pouvoir d'achat supposé des gays, lesbiennes, bisexuels et transsexuels.

Discriminations

En Occident

Encore de nos jours, les homosexuels subissent souvent une discrimination, nommée fréquemment homophobie, parfois très lourde, au point que la première cause de suicide chez les jeunes de 15 à 34 ans est la souffrance ressentie à cause de l’exclusion due à l’homosexualité : d'après Homosexualité et suicide, d'Éric Verdier et Jean-Marie Firdion[7], un jeune homosexuel aurait entre quatre et sept fois plus de risque d'attenter à sa vie qu'un jeune hétérosexuel, chiffre à augmenter de 40% pour les jeunes filles.

D’autres estiment que le terme d'homophobie, dont l’étymologie est contestable (voir l’article qui lui est consacré) constitue plutôt un terme utilisé par les associations homosexuelles pour censurer toute critique de l’homosexualité. Le terme homophobie peut donc sembler politiquement campé et ne pas être une définition officielle en psychologie. Il est plutôt à rapprocher de termes comme racisme, sexisme, antisémitisme et tous les termes désignant une discrimination ou une forme de violence fondée sur l’appartenance à un groupe. Les agressions homophobes vont ainsi de l’insulte à la barbarie, voire au meurtre (en France, voir notamment l’immolation criminelle de Sébastien Nouchet en 2004 ; aux États-Unis, le meurtre avec actes de barbarie sur Matthew Shepard en 1998 dans le Wyoming).

Il est aussi notable que dans le vocabulaire des injures, celles-ci sont souvent misogynes ou homophobes : de fait, l’homosexuel se développant dans une société qui le promeut — comme un certain nombre de pays occidentaux — n’est pas assuré d’être respecté.

Encore il y a peu, les femmes homosexuelles étaient parfois excisées aux États-Unis, ce qui était censé les guérir.

Le rejet violent de l’homosexualité (ou des homosexuels) par les sociétés vient quelquefois, mais rarement, d’un amalgame entre l’homosexualité, la pédérastie et, par extension, la pédophilie.

Il est également à l’origine de l’argument homophobe de « l’homosexuel détruisant le modèle familial », et par raccourci la famille tout court, ce qui conduit naturellement au rejet du mariage homosexuel et de la reconnaissance juridique de l’homoparentalité. L’homosexuel n’étant en effet aucunement stérile, il y a de fait des enfants élevés par des couples homosexuels. Ces enfants sont les fruits d’adoptions, des différentes méthodes de procréation assistée, parfois d’une insémination artisanale, ou plus simplement d’une relation hétérosexuelle antérieure.

Enfin il explique le rapprochement entre les communautés homosexuelles et transsexuelles, bien que l'identité de genre n'ait aucun rapport avec l'orientation sexuelle.

À l'initiative de Louis-Georges Tin, auteur du Dictionnaire de l'homophobie, le 17 mai est maintenant la date de la ' « journée mondiale de lutte contre l'homophobie ». Cette date a été choisie pour célébrer l'anniversaire du retrait de l'homosexualité des maladies mentales par l'Organisation mondiale de la santé en 1990. La première édition de cette journée a eu lieu en 2005 et a été relayée dans 40 pays différents.

Dans le reste du monde

Il faut distinguer la notion d'homophobie dans la plupart des sociétés occidentales des politiques et pratiques de répression, voire de persécution, de l'homosexualité qui a cours dans bien des régions du monde (cf. carte infra). Ainsi, par exemple, à Cuba à partir de 1961, le régime castriste a persécuté systématiquement les homosexuels des deux sexes et continue à considérer l'homosexualité comme incompatible avec de nombreux emplois de responsabilité. En Iran, la loi condamne les homosexuels et les lesbiennes à la flagellation[8]. Elle prévoit leur exécution dans le cas de trois récidives. (cf. Droits gays et lesbiens en Iran)

Les actes homosexuels sont encore passibles de peine de mort dans sept pays de nos jours : Afghanistan, Arabie Saoudite, Iran, Nigeria, Mauritanie, Soudan et Yémen. Ces législations sont effectivement appliquées. Ils sont aussi condamné par 100 coups de fouets, ainsi que des peines d'emprisonnements dans plus de 27 pays par le monde.

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Carte : la législation en 2006

Déclaration de Montréal sur les droits humains des LGBT

Martina Navratilova et Mark Tewksbury lisent la Déclaration de Montréal lors de l'ouverture des Outgames le 29 juillet 2006 au Stade Olympique de Montréal

La Déclaration de Montréal sur les droits humains des LGBT fut adoptée par les participants de la «Conférence internationale sur les droits humains des LGBT» qui s'est tenu à Montréal, Québec, Canada, dans le cadre des 1ers Outgames mondiaux 2006 le 29 juillet 2006. Cette dernière sera portée et publicisée auprès des autorités des Nations Unies et des gouvernements nationaux afin de mobiliser un appui indéniable au respect des droits LGBT.

La Déclaration de Montréal a fait le point sur les droits des LGBT dans le monde en général et dans le monde du sport en particulier. Elle a dénoncé, par ailleurs, le double discours de l'ONU qui refuse d'appliquer aux homosexuels sa Déclaration universelle des droits de l'homme. Plusieurs droits fondamentaux, y compris à la vie, sont bafoués dans plusieurs pays-membres de l'ONU, où l'homosexualité est criminalisée.

La Déclaration de Montréal interpelle également les gouvernements du monde et les grandes religions. Les premiers parce qu'ils ne garantissent pas aux homosexuels le droit de se marier et d'élever une famille et les secondes parce qu'elles n'appliquent pas leurs principes de tolérance envers les homosexuels. Cette intolérance et les tabous entourant la question nuisent, selon la Déclaration de Montréal, à la lutte contre le sida.

Plus de 1 500 délégués ont traversé le globe pour participer à cette Conférence et y discuter dans les différents ateliers et plénières, où plusieurs experts internationaux ont pris la parole dont Louise Arbour, haut-commissaire aux droits de l'homme de l'Organisation des Nations Unies et Martina Navratilova, la joueuse la plus titrée de l'histoire du tennis féminin.

Législations françaises successives

Depuis la Révolution française (par la loi du 25 septembre - 6 octobre 1791) le crime de sodomie (i.e., rapports homosexuels en privé entre adultes consentants) n'existe plus en France.

En outre, il faut attendre jusqu'au régime de Vichy pour voir des textes juridiques français faire mention explicite de l'homosexualité. La loi du 6 août 1942 (signé par le Maréchal Pétain) a ajouté l'alinéa suivant à l'article 334 du code pénal :

« Sera puni d'un emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de 2 000 francs à 6 000 francs quiconque aura soit pour satisfaire les passions d'autrui, excité, favorisé ou facilité habituellement la débauche ou la corruption de la jeunesse de l'un ou de l'autre sexe au-dessous de vingt et un ans, soit pour satisfaire ses propres passions, commis un ou plusieurs actes impudiques ou contre nature avec un mineur de son sexe âgé de moins de vingt et un ans  »

(Journal officiel, 6 août 1942).

Cette loi créera une distinction explicite entre rapports homosexuels et hétérosexuels s'agissant d'actes sexuels avec un mineur (21 ans pour les rapports homosexuels et 15 ans pour les rapports hétérosexuels), car l'âge de majorité sexuelle pour les rapports hétérosexuels sera fixé à 15 ans par une ordonnance du 2 juillet 1945. Après la Libération, cet alinéa n'a pas été abrogé comme ce fut le cas pour un grand nombre de lois signées sous Vichy. À peine modifié, ce paragraphe a été seulement déplacé à l'alinéa 3 de l'article 331 du code pénal par l'ordonnance 45-190 du 8 février 1945. Cette nouvelle loi punissait « …d'un emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de 60 francs à 15 000 francs quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe mineur de vingt et un ans. » (Journal officiel, 8 février 1945)

En 1974, l'âge de majorité sexuelle pour les rapports homosexuels a été abaissé à 18 ans (avec la loi du 5 juillet 1974, qui a changé l'âge de majorité de 21 ans à 18 ans dans tous les articles du code civil et du code pénal). Avec cette modification, l'alinéa 2 de l'article 331 est resté dans le code pénal jusqu'au 4 août 1982 (Journal officiel, 5 août 1982).

En outre, il n'y a eu que deux lois à faire une mention explicite à l'homosexualité en France depuis la Révolution. Il y a eu donc l'article 331 décrit ci-dessus, mais aussi la loi du 25 novembre 1960 (créant l'alinéa 2 de l'article 330 du code pénal) qui a doublé la peine minimum pour outrage public à la pudeur quand il s'agissait de rapports homosexuels (cette loi a été supprimé par la loi du 23 décembre 1980). L'article 331 a été cependant beaucoup plus important que l'article 330, non seulement par sa durée (40 ans pour l'article 331, 20 ans pour l'article 330), mais aussi par sa valeur symbolique (les débats écrits, les discours et les manifestations politiques autour de l'article 331 ont tous été beaucoup plus nombreux que ceux autour de l'article 330)

Par la loi du 30 décembre 2004 instaurant la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE), « Seront pénalisé de façon quasi identiques les provocations à la haine ou à la discrimination, l’injure ou la diffamation, concernant le racisme, l’homophobie le sexisme, et l’handiphobie... Les associations de plus de 5 ans d’existence déclarée pourront se porter partie civile aux côtés des victimes ». La loi du 30 décembre 2004 concernait les propos publics (dans les médias audiovisuels : presse, livres, télévision) ; mais les autres, l’agression verbale dans la rue ou sur le lieu de travail restaient peu punies. C’est fini, par le décret du 25 mars 2005, publié au JO ce 29 mars, ces types d’agressions non publiques feront désormais l’objet d’une contravention nettement plus sévère qu’une simple injure (concerne aussi les propos sexistes et handiphobes).

Revendications

Tolérance

Les zapothèques

Les Zapotèques, une ethnie de l'État d'Oaxaca, au Mexique, sont réputés pour leur tolérance vis à vis de certaines formes d'homosexualité masculine. En effet, les hommes ayant un « cœur de femme » (désignés sous le terme de muche) sont socialement acceptés comme un genre supplémentaire. Du fait que la virginité des femmes avant le mariage est considérée comme indispensable, il n'est pas rare de voir des jeunes hommes former des couples avec des muche, qui sont souvent considérés comme des personnes de compagnie agréable. Ces couples sont toutefois généralement éphémères, les couples hétérosexuels étant la norme pour la formation du noyau familial. Toutefois, la grande tolérance des Zapotèques pour les muche contraste avec le Mexique, ainsi, il n'est pas rare de voir des muche immigrer en pays zapotèque pour y vivre plus sereinement.

L'homosexualité tolérée en Corée du Nord

Le gouvernement nord-coréen affirme tolérer l'homosexualité, tout en rejetant de nombreux aspects de la culture gay comme marqués par la société de consommation [9].

Références

  1. Lloyd Eden Keays, La persécution de groupes minoritaires sous le régime Nazi, Université de Laval, 1996, pp 6,15-16. (http://www.keays.ca/etude/index.html)
  2. http://davidetjonathan.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=48
  3. « Des ultranationalistes menacent la Gay pride» dans Le Nouvel Obs web, 22/05/2006
  4. And during the buildup to the U.S. Episcopal Church's controversial ordination of Gene Robinson as the bishop of New Hampshire, [Peter Akinola] announced, "I cannot think of how a man in his senses would be having a sexual relationship with another man. Even in the world of animals, dogs, cows, lions, we don't hear of such things." [1]
  5. Il faut pourtant excepter l'épisode de Sodome et Gomorrhe qui, contrairement à une idée reçue, condamne uniquement le viol et non l'homosexualité en elle-même
  6. Dans le protestantisme, il n'existe pas de « mariage religieux ». Les mariés prennent Dieu à témoin lors de leur engagement au mariage, et l'officiant (le pasteur) béni le mariage, et ne le réalise pas selon certains groupes. L'expresison « mariage religieux » est prise pour désigner la célébration au temple.
  7. (H&O éditions, Paris, 2003)
  8. Jean-Pierre Stroobants, "Aux Pays-Bas, des Iraniens se déclarant homosexuels ou chrétiens sont menacés d'expulsion", dans Le Monde web, 15/03/2006
  9. Le site officiel du gouvernement nord-coréen apporte les précisions suivantes : "En raison des traditions culturelles coréennes, il n'est pas d'usage que des personnes, quelle que soit leur orientation sexuelle, expriment publiquement leurs sentiments. Comme pays favorable à la science et au rationalisme, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) reconnaît que beaucoup de personnes naissent homosexuelles, qu'il s'agit d'un caractère génétique, et elle les traite avec le respect auquel elles ont droit. Les homosexuels en RPDC n'ont jamais été réprimés, contrairement à beaucoup d'Etats capitalistes dans le monde. Néanmoins, les Nord-Coréens accordent une grande importance à l'harmonie sociale et à la morale. C'est pourquoi la RPDC rejette de nombreux aspects de la culture populaire gay en Occident, que beaucoup perçoivent comme marquée par la société de consommation, la division de la société en classes et la promiscuité". http://www.korea-dpr.com/faq.htm

Voir aussi

Articles connexes

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Homosexualité.

Bibliographie

  • Alexandre Cossette, Comment je vis avec ma sexualité, American Legacy, Washington, 2006, 274 pp
  • Jean-Louis Chardans, Histoire et anthologie de l'homosexualité, British group of sexolical Research, Paris, 1970, 381 pp
  • Claude Courouve, Vocabulaire de l'homosexualité masculine, Paris : Payot, 1985.
  • René Godard, Histoire des sodomites, 4 tomes, éd. H&O, 2001-2005 :
    • 1. Deux hommes sur un cheval. L'homosexualité masculine au Moyen Âge, 2003
    • 2. L'Autre Faust. L'homosexualité masculine pendant la Renaissance, 2001
    • 3. Le Goût de Monsieur. L'homosexualité masculine au XVIIe siècle, 2002
    • 4. L'Amour philosophique. L'homosexualité masculine au siècle des Lumières, 2005
  • David Halperin, Cent ans d'homosexualité et autres essais sur l'amour grec, EPEL, 2000
  • Félix Guattari (éd.), Trois milliards de pervers : grande encyclopédie des homosexualités, revue Recherches, n°12, 1973 (version éditoriale numérique, 2002)
  • Daniel Guérin, Homosexualité et révolution, Cahiers du vent du ch’min, n° 4, 1983.

Liens externes

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