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Le bilan de la guerre d’Algérie<ref>{{fr}} - [http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article153 « Combien de morts ? »], LDH de Toulon (juillet 2003).</ref> fait état de {{formatnum:25000}} tués chez les soldats français et {{formatnum:2000}}&nbsp;morts de la légion étrangère, un millier de disparus, et {{formatnum:1300}}&nbsp;soldats morts des suites de leurs blessures. Environ {{formatnum:450000}}&nbsp;Algériens sont morts durant le conflit (les Algériens avancent le chiffre de 1,5 million de morts), mais c’est sans compter les {{formatnum:8000}}&nbsp;villages incendiés, un million d’hectares de forêts incendiés, 2,1 millions de musulmans déportés dans des camps de regroupement et les dizaines de milliers de [[harkis]] et [[moghazni]]s massacrés à l'indépendance.
Le bilan de la guerre d’Algérie<ref>{{fr}} - [http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article153 « Combien de morts ? »], LDH de Toulon (juillet 2003).</ref> fait état de {{formatnum:25000}} tués chez les soldats français et {{formatnum:2000}}&nbsp;morts de la légion étrangère, un millier de disparus, et {{formatnum:1300}}&nbsp;soldats morts des suites de leurs blessures. Environ {{formatnum:450000}}&nbsp;Algériens sont morts durant le conflit (les Algériens avancent le chiffre de 1,5 million de morts), mais c’est sans compter les {{formatnum:8000}}&nbsp;villages incendiés, un million d’hectares de forêts incendiés, 2,1 millions de musulmans déportés dans des camps de regroupement et les dizaines de milliers de [[harkis]] et [[moghazni]]s massacrés à l'indépendance.


[[Image:Algerie-Indépendance.jpg|right|thumb|Population en liesse après la proclamation officielle de l’indépendance ('''5 juillet 1962''')]]
=== Algérie indépendante ===
=== Algérie indépendante ===
<!-- Il existe une page spéciale consacrée à l'[[Histoire de l'Algérie]], merci de la développer en priorité plutôt que ce bref résumé sur l'article général du pays. -->
<!-- Il existe une page spéciale consacrée à l'[[Histoire de l'Algérie]], merci de la développer en priorité plutôt que ce bref résumé sur l'article général du pays. -->
{{article détaillé|Accords d’Évian}}
[[Image:Algerie-Indépendance.jpg|thumb|150px|Population en liesse après la proclamation officielle de l’indépendance ('''5 juillet 1962''')]]
Cette indépendance a été acquise politiquement à la faveur de deux [[référendum]]s d’autodétermination prévu par les accords d’Évian, et par le biais duquel les Français de métropole, puis les Algériens « européens » et « musulmans » votant au [[collège unique]] se prononcèrent massivement pour l’indépendance de l’Algérie. Les revendications culturelles ont donné naissance à une phrase culte : ''Tahia el Djazaïr'', « vive l’Algérie ».


L’Algérie est donc devenue indépendante à l’issue d’une guerre longue et coûteuse contre la présence coloniale. Une présence qui dura 132 ans, et qui prit fin officiellement le [[5 juillet]] [[1962]]. Cette indépendance a été acquise politiquement à la faveur du [[référendum]] d’autodétermination prévu par les [[accords d'Évian|accords d’Évian]], et par le biais duquel les Algériens se prononcèrent massivement pour l’indépendance de l’Algérie. Les revendications culturelles ont donné naissance à une phrase culte : ''Tahia el Djazaïr'', « vive l’Algérie ».
{{article détaillé|Massacre d'Oran}}
L’Algérie est donc devenue indépendante à l’issue d’une [[guerre d'Algérie|guerre]] longue et coûteuse contre la [[Algérie française|présence coloniale]]. Une administration qui dura 132 ans, et qui prit fin officiellement le [[5 juillet]] [[1962]]. Fin 1962, la décolonisation est consommée, il ne reste plus en Algérie que 100 000 européens sur près d'un million.


Ce jour-çi, anniversaire du débarquement français en Algérie, eut lieu à [[Oran]] le [[massacre d'Oran|massacre]] de plus de 440 européens, harkis et moghazni dans la plus grande indifférence et le laissez-faire des hautes autorités françaises. Les raisons de la passivité des autorités françaises face à cet évènement remonte aux [[accords d'Évian]] dont des closes annexes dîtes "secrètes" autorisaient la présence française cinq années de plus. Ce délai était nécessaire à la France pour achever le programme de [[Force de frappe]] mené par le président de Gaulle et son prédécesseur à la suite du changement d'équilibre géostratégique survenu aucours de la [[crise de Suez]]. La présence militaire et scientifique française dans le Sahara jusqu'en 1967 a permis d'assurer le développement et l'expérimentation d'un nouveau type d'armement avec le plein accord des autorités algériennes indépendantes.<ref>Fusées du [[Centre Interarmées d'Essais d'Engins Spéciaux]], bombes atomiques du [[Centre d'Expérimentations Militaires des Oasis]], armes chimiques et bactériologiques de la base secrète [[B2-Namous]] furent testées jusqu'en 1967.</ref>

===République algérienne===
{{article détaillé|Guerre civile algérienne}}
Après plusieurs années de gestion [[autocratie|autocratique]] des affaires de l’État, l’Algérie se lance à partir de l’année [[1988]], dans une expérience inédite de [[démocratisation]] suite notamment aux [[émeutes d'octobre 1988 en Algérie|émeutes d'octobre]] de la même année. Cette ouverture s’accompagne en 1991 de l’entrée des islamistes dans le champ politique, ce qui provoqua l’intervention de l’armée, qui interrompit le processus électoral de l’année [[1992]] marqué par un très fort taux d’abstention mais lors duquel les islamistes avaient gagné très largement le premier tour. Cette évolution entraîna l’Algérie dans une [[Guerre civile algérienne|vague de violence et de terrorisme]] qui aura duré une décennie.
Après plusieurs années de gestion [[autocratie|autocratique]] des affaires de l’État, l’Algérie se lance à partir de l’année [[1988]], dans une expérience inédite de [[démocratisation]] suite notamment aux [[émeutes d'octobre 1988 en Algérie|émeutes d'octobre]] de la même année. Cette ouverture s’accompagne en 1991 de l’entrée des islamistes dans le champ politique, ce qui provoqua l’intervention de l’armée, qui interrompit le processus électoral de l’année [[1992]] marqué par un très fort taux d’abstention mais lors duquel les islamistes avaient gagné très largement le premier tour. Cette évolution entraîna l’Algérie dans une [[Guerre civile algérienne|vague de violence et de terrorisme]] qui aura duré une décennie.



== Politique ==
== Politique ==

Version du 17 juin 2007 à 22:43

Algérie

الجمهورية الجزائريةالديمقراطية الشعبية
République algérienne démocratique et populaire

Drapeau
Drapeau de l'Algérie
Blason
Armoiries de l'Algérie
Devise La révolution par le peuple et pour le peuple
Hymne Kassaman
Description de l'image LocationAlgeria.svg.
Administration
Forme de l'État République
Président
 - Premier ministre
Abdelaziz Bouteflika
Abdelaziz Belkhadem
Langues officielles Arabe littéral 1
Capitale Alger

36°46' N, 03°03' E

Géographie
Plus grande ville Alger
Superficie totale 2 381 741 km2
(classé 11e)
Superficie en eau Négligeable
Fuseau horaire UTC +1
Histoire
Indépendance De la France
Date 5 juillet 1962
Démographie
Gentilé Algérien(ne)
Population totale (2007) 33 800 000[1] hab.
(classé 35e)
Densité 13,5 hab./km2
Économie
Monnaie Dinar algérien (DZD)
Divers
Domaine Internet .dz
Indicatif téléphonique +213

L’Algérie est un pays d’Afrique du Nord appartenant au Maghreb. Sa capitale Alger est située à l’extrême nord-centre, sur la côte méditerranéenne. Deuxième pays d’Afrique par sa superficie, l’Algérie est bordée au nord par la mer Méditerranée sur une distance de 1200 km. Elle partage également des frontières terrestres avec la Tunisie au nord-est, la Libye à l’est, le Niger au sud-est, le Sahara occidental, la Mauritanie, le Mali au sud-ouest, et enfin le Maroc à l’ouest.

L’Algérie est membre de l'ONU, de l’Union africaine et de la Ligue arabe depuis pratiquement son indépendance en 1962. Elle a aussi contribué vers la fin des années quatre-vingt, à la création de l’Union du Maghreb arabe (UMA).

Constitutionnellement, l’Algérie se définit à la fois en tant que pays arabo-musulman, berbère (amazigh) et africain[2].

Étymologie

Une première explication voudrait que le nom Algérie vienne de l’arabe Al-Djaza’ir (الجزائر) « Les Îles », qui se dressent face au port d’Alger et qui font partie de sa jetée actuelle. Alger est d'ailleurs prononcé en arabe algérien Eldzeyer (ou Jaza’yer selon les régions).

Une seconde explication voudrait que le nom Djazaîr soit rattaché à la dynastie des Zirides, du nom de son fondateur Bologhine ibn Ziri (de tiziri, « clair de lune » en berbère) qui a fondé Alger et régné un temps sur une bonne partie de l’Algérie actuelle. Les Algérois se désignent eux-mêmes sous le vocable de Dziri et désignent leur pays sous le nom de El-Dzayer.

Une troisième explication serait plus allégorique : la côte fertile de l’Algérie, coincée entre le vaste Sahara et la Méditerranée, apparaîtrait comme une île de vie, Al-Jaza’ir.

L'appellation Algérie a ensuite été étendue pour désigner l'ensemble du pays le 14 octobre 1839 par Virgile Schneider, ministre de la Guerre[3]. Selon l'historien Eugéne Guernier[4] : « Il n'est pas sans intérêt de noter que cette appellation consacrait la conquête arabe et on peut se demander pourquoi les hommes politiques français du moment, tenant mieux compte du passé, n'ont pas adopté les noms de Berbérie, de Kabylie ou de Maurétanie. ».

Géographie

Géographie physique

Carte de l’Algérie

Données synthétiques[5] :

L’Algérie est de par sa superficie, le plus grand pays du pourtour méditerranéen et le second au niveau africain, après le Soudan. Dans sa partie sud, il comprend une part notable du Sahara.

Au nord, l'Atlas tellien forme avec l’Atlas saharien, plus au sud, deux ensembles de relief parallèles se rapprochant en allant vers l’est, et entre lesquels s'intercalent de vastes plaines et hauts plateaux. Les deux Atlas tendent à se confondre dans l'est de l'Algérie (Aurès) et en Tunisie.

Montagnes enneigées de Kabylie

La bande du Tell, large de 80 km à 190 km, s'étend sur près de 1200 km de côte méditerranéenne. Elle est formée de chaînes de montagnes (l'Ouarsenis, le Chenoua, le Djurdjura, les Babors et les Bibans, …) longeant le littoral et souvent séparées par des vallées, riches par leur flore et leur faune, abritant des cours d'eau comme la vallée du Chelif ou la vallée de la Soummam. Le mont Lalla-Khadîdja, en Kabylie où les montagnes sont recouvertes de neige en hiver, en est le point culminant et s'élève à 2308 mètres d'altitude. Les plaines du Tell abritent avec les vallées adjacentes la grande majorité des terres fertiles du pays.
Entre les massifs de Tell et l'Atlas saharien, un grand ensemble de plaines et de hauts plateaux semi-arides sont creusés par de nombreuses étendues d'eau salée, les chotts, asséchées en fonction des saisons. Le point le plus bas d'Algérie, atteint au Chott Melrhir, descend à –40 m. L'ensemble court depuis les frontières marocaines à l'Ouest jusque dans la vallée du Hodna dont les monts relient parfois les Atlas tellien et saharien.
L’Atlas saharien, relie le Haut Atlas marocain jusqu'à la frontière tunisienne en passant, d'Ouest en Est, par les massifs du Ksour, Djebel Amour, des Ouled-Naïl, des Zibans et les monts Hodna, qui rejoint la bande du Tell, et continue dans les Aurès culminant à plus de 2 300 m. Il est limité au sud par plusieurs oasis constituant ce qui est souvent appelé La porte du désert.

La partie saharienne qui couvre plus de 80% de la superficie de l’Algérie soit environ 2 millions de km², est constitué principalement de regs, d'ergs, d'oasis et de massif montagneux.

Cirque dunaire de Moul n'Aga, dans la Tadrart (Parc national du Tassili)

Au nord du Sahara algérien, les grand ergs, Occidental à l'ouest, et Oriental à l'est, séparés par des plateaux rocheux telle que la région du Mzab et bordés au sud par le plateau de Tademaït, constituent d'immenses mers de sable ponctuées d'oasis donnant parfois vie à d'importantes palmerais. Au sud-ouest, s’étendent les ergs Iguidi et Chech, immensité de dunes sableuses linéaires largement espacées les unes des autres.
Plus au sud, au cœur du Sahara, le massif du Hoggar, dont le point culminant est le plus haut sommet de l'Algérie avec 3003 mètres au mont Tahat[6], est constitué de roches volcaniques formant des pics, des « aiguilles volcaniques » et de hauts plateaux désertiques. À l'est du Hoggar, le Tassili n'Ajjer, haut plateau aride perché à plus de 1 000 mètres d'altitude, dressent des formations rocheuses fortement érodées émergeant des dunes de sables, donnant parfois au relief un aspect de paysage lunaire.

Climat

Climat méditerranéen en Algérie

Un climat méditerranéen couvre le Nord, tandis qu’un climat désertique règne sur le Sud. Durant l’été, les mois les plus chauds sont juillet et août.

  • Au nord, sur les villes côtières, les températures hivernales varient entre 8°C et 15°C. Elles grimpent à 25°C au mois de mai pour atteindre une moyenne de 28°C à 30°C en juillet et août (28°C à Skikda, 29,5°C à Alger).
  • Au centre, dans les montagnes de Kabylie et des Aurès ainsi que dans les hauts plateaux de la région de Djelfa, la température avoisine les 5°C voire −7°C en hiver. La neige y est fréquente en hiver. La température estivale varie de 30°C à 38°C (Constantine 36°C).
  • Quant au sud, dans le Sahara, la température est de 15 à 28°C en hiver, pour atteindre 40 à 45°C, voire plus en été.

Géographie administrative

Subdivision d'Algérie

L'Algérie est divisée en 48 wilayas. La wilaya constitue une circonscription administrative, sorte de préfecture, dotée d'une assemblée élue, l' APW (« Assemblée populaire de wilaya ») et placée sous l'autorité d'un wali (préfet)[7] nommé par le président de la République. Elles sont divisées en daïras, lesquelles sont divisées à leur tour, en communes (1541). Chaque commune possède sa propre instance délibérante, l'APC (« Assemblée populaire communale ») qui élit elle-même son président, faisant office de maire. Chaque wilaya et daïras porte le nom de son chef-lieu et a un budget indépendant récolté au niveau local. Le dernier découpage administratif algérien date de 1985. Les wilayas, classées par leur indicatif, sont :

Carte des wilaya d'Algérie
Carte des wilaya d'Algérie


1 Adrar
2 Chlef
3 Laghouat
4 Oum El-Bouaghi
5 Batna
6 Béjaïa
7 Biskra
8 Béchar
9 Blida
10 Bouira
11 Tamanrasset
12 Tébessa


13 Tlemcen
14 Tiaret
15 Tizi Ouzou
16 Alger
17 Djelfa
18 Jijel
19 Sétif
20 Saida
21 Skikda
22 Sidi Bel Abbes
23 Annaba
24 Guelma


25 Constantine
26 Médéa
27 Mostaganem
28 M'Sila
29 Mascara
30 Ouargla
31 Oran
32 El-Bayadh
33 Illizi
34 Bord-Bou-Arréridj
35 Boumerdès
36 El-Taref


37 Tindouf
38 Tissemsilt
39 El Oued
40 Khenchela
41 Souk Ahras
42 Tipaza
43 Mila
44 Aïn Defla
45 Naâma
46 Aïn Témouchent
47 Ghardaïa
48 Relizane

Villes principales

Fichier:Algernuit.jpg
Alger, première mégapole de l'Algérie et du Maghreb

Le taux d'urbanisation de l'Algérie avoisine les 60 %[8], et continue d'augmenter (avec une croissance plus soutenue dans le sud algérien) en dépit des efforts du gouvernement pour freiner le migrations vers les villes. L'Algérie compte plus d'une trentaine d'agglomérations urbaines de plus de 100 000 habitants, presque toutes concentrées dans le nord du pays. La plus grande ville est Alger, mégapole de plus de quatre millions d'habitants[9], soit plus du dixième de la population globale, ce qui en fait la première agglomération du Maghreb.

Il y a également parmi les principales villes algériennes, en termes de population, d'influence culturelle ou d'importance économique :

  • Oran sur la côte Ouest, deuxième ville du pays ;
  • Constantine, important pôle culturel et industriel ;
  • Annaba à l'Est, centre économique et commercial, abritant le plus grand complexe sidérurgique d'Afrique ;
  • Béjaïa, important port pétrolier et commercial méditerranéen ;
  • Sétif, grand centre culturel et pôle universitaire.

Démographie

Jeunes Algérois dans les rues de la Casbah

L'Algérie comptait 32.9 million d'habitants en juillet 2006 avec un taux de croissance annuel de 1.22 %. Environ 90 % des Algériens vivent sur un peu plus de 10 % du territoire, concentrés le long des côtes méditerranéennes. La densité de population moyenne du pays de 13 hab./km² est donc trompeuse, elle dépasse en effet les 100 hab./km² pour les régions du nord, principales régions peuplées de l'Algérie. Près de la moitié des Algériens a moins de 19 ans. Le pays connaît aussi un taux important d’émigration. La France abrite la plus importante communauté algérienne à l'étranger, estimée à 900 000 personnes, dont près de 450 000 bi-nationaux[10]. Le taux de migration est cependant négatif (- 0,35 ‰), car le taux d'émigration est en partie compensé par l'immigration de population venue des pays du sud. L'Algérie abrite également dans la région de Tindouf, près de 165 000 réfugiés sahraouis[11], ayant fui le Sahara Occidental suite à l'invasion marocaine de 1975.

Les Algériens sont principalement de souches berbère (amazigh), et les différentes vagues de peuplement composées de Phéniciens, de Romains, de Vandales, de Byzantins et enfin d'Arabes qui se sont succédé jusqu'au premier millénaire de notre ère ont peu modifié la composition ethnique de la population. Les musulmans orientaux ont converti l’ensemble du Maghreb à l’islam au VIIe siècle et y ont établi leur religion et la langue arabe, langue liturgique. L’apport démographique arabe n’a cependant été significatif en Algérie qu’à partir du XIe siècle, notamment par l’arrivée de tribus d’Hilaliens, estimées à quelques dizaines de milliers[12] et environ 250 000 sur l’ensemble de l’Ifriqiya[13]. D’après cette estimation, la souche berbère est majoritaire[14],[15]. Les « invasions hilaliennes » furent donc un facteur, principalement important, dans l’arabisation linguistique de la Berbérie[16]. L'arabisation plus massive de l'Algérie est relativement récente et s'est surtout accélérée, paradoxalement, durant la colonisation française entre 1850 et 1950 . Ainsi selon l'historien Ch. Robert Ageron[17], en 1886, l'Algérie était encore majoritairement peuplée de Berbères (Kabyles et autres) puisque leur nombre était d'environ 1,2 million contre environ 1,1 million d'« Arabes ».

Parmi les régions restées berbérophones, notamment en raison de leur enclavement géographique (montagnes, oasis) ou religieux[18], les Kabyles et les Chaouis sont les plus nombreux. L’islam est la religion dominante en Algérie.

Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffres de la FAO, 2005). Population en milliers d’habitants.
  • Population : 33 800 000 habitants au 1er janvier 2007, selon l'ONS[19]. 0 - 14 ans: 28,1 % ; 15 - 64 ans : 67,1 % ; + 65 ans : 4,8 % (estimation juillet 2006)
  • Densité : 13 hab./km²
  • Espérance de vie : 73,3 ans (est. 2006), 76,1 ans (selon un rapport, du ministère algérien de la Santé, de septembre 2006)
    • Espérance de vie des hommes : 71,7 ans (est. 2006)
    • Espérance de vie des femmes : 74,9 ans (est. 2006)
  • Taux de croissance de la pop. : 1,22 % (est. 2006), 1,71 % (en 2001)
  • Taux de natalité : 17,14 ‰ (est. 2006)
  • Taux de mortalité : 4,61 ‰ (est. 2006), 0,61 ‰ (en 2004)
  • Taux de mortalité infantile : 29,87 ‰ (en 2004)
  • Taux de fécondité : 1,89 enfants/femme (est. 2006), 2,7 (en 2001)
  • Taux de migration : - 0,35 ‰ (est. 2006) - 0,37 ‰ (en 2004)

Source: CIA World Factbook 2006[14] et Banque mondiale[20].

Évolution de l’IDH sur 25 ans
Année 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2003 2006
IDH 0,506 0,558 0,610 0,649 0,671 0,721 0,722 0,728

Histoire

Gravure rupestre du Tassili datée de 4000 av. J.-C.

L’Afrique, le bassin de la Méditerranée, l’Europe ainsi que l’Orient furent des éléments incontournables qui enrichirent grandement le cheminement historique de l’Algérie. À l’extrême Sud, on peut noter aussi l’existence du plus grand musée naturel au monde. Autant de preuves qui attestent de l’extraordinaire richesse de son histoire.

Préhistoire

Des sites archéologiques révélèrent des ossements d’hominidés dont les dates obtenues par archéomagnétisme remontent jusqu’à 2 millions d’années. Les chercheurs y ont vu la présence de l’Homo habilis et de l’Homo erectus (appelé auparavant Atlanthrope) au début du Paléolithique.

Au Paléolithique moyen, les industries lithiques caractéristiques de l'Atérien sont reconnaissables par la présence de pièces à pédoncule. L'évolution des formes humaines depuis l’Homo erectus a abouti à l'apparition de l'Homo sapiens de type archaïque, ancêtre de la forme humaine actuelle, dont il n'existe pas de vestiges en Algérie (mais qui est documenté dans le Maroc voisin, grotte du Djebel Irhoud).

Le Paléolithique finit avec l'Ibéromaurusien, connu en particulier par les fouilles menées dans la grotte d'Afalou, en Kabylie, qui ont révélé l'existence à cette période (il y a 20 000 ans à 10 000 ans environ) d'un art mobilier (petites statuettes zoomorphes) et d'enterrements.

Les derniers chasseurs-cueilleurs sont représentés dans le nord de l'Algérie par les Capsiens, attestés jusqu'il y a 8 000 ans. Les modalités de passage à l'économie de production (et donc au Néolithique) sont très mal connues dans le Nord.

Dans le Sud (Sahara), le Néolithique est une période florissante en raison d'un climat globalement plus humide que l'actuel et donc d'une flore et d'une faune beaucoup plus riche. De plus, les êtres humains de cette période ont gravé et peint les parois des abris. La chronologie exacte de cet art est très discutée et notamment la date de son apparition (il n'existe pas de moyen de le dater directement). Certains chercheurs pensent qu'il est apparu dès la fin du Pléniglaciaire, au Paléolithique, tandis d'autres ne le pensent pas antérieur au Néolithique.

Antiquité

Représentation du roi berbère Massinissa, fondateur du royaume de Numidie (vers 201 av. J.-C.)
Fichier:Tipaza-théatre antique.jpg
Théâtre de l’époque romaine à Tipaza

L’Antiquité de l’Algérie est marquée par les Berbères gétules. Ils établirent des liens commerciaux et politiques avec Carthage et l’Égypte. La fondation XXIIe dynastie égyptienne par le chef gétule Sheshonq à la tête d’une coalition, marquerait le départ du calendrier berbère. Remarquables cavaliers, devenus par la suite des mercenaires.

L’histoire de la Numidie commence avec l’émergence des tribus massyles et massaessyles. Les premiers sont à l’origine de la Numidie orientale et les seconds de l’Occidentale. Massinissa finira, dans le contexte de la seconde guerre punique à unifier la Numidie. L’empire romain, avec l’aide des mercenaires gétules, colonisera la Numidie.

L’Algérie est par ailleurs le pays méditerranéen qui renferme le plus grand nombre de vestiges de l’époque romaine. Les plus connus sont ceux de Timgad et Tipaza, cette dernière offre à titre d’exemple l’une des plus grandes superficies de nécropoles antiques connues autour de la Méditerranée.

Islamisation de l’Algérie

La chute de Rome, puis des Vandales, et l’instabilité durant la période byzantine entraînent la reconstitution de plusieurs principautés berbères. Certaines, notamment dans les Aurès, vont résister à l’arrivée des musulmans entre 670 et 702. Les figures les plus connues de ce conflit furent le roi chrétien Koceila, qui vainquit Oqba Ibn Nafaa en 689, près de Biskra, puis la reine guerrière Kahena (de son vrai nom Dihya), qui à la tête des Berbères (Djerawa de l’Aurès et Nefoussa de Tripolitaine) ainsi que des Roums de la côte, infligea, en 693, à la bataille de la Meskiana, une sévère défaite au corps expéditionnaire arabe de l’émir Hassan Ibn en Noman, qu’elle repoussa jusqu’en Tripolitaine.

Tarik Ibn Ziad, Grand chef berbère, se convertit à l’Islam et part aussitôt à la conquête de l’Espagne au VIIe siècle

La première partie de la conquête musulmane de l’Espagne fut menée par un contingent berbère presque entièrement composé de récents convertis, à commencer par son chef Tariq ibn Ziyad, qui donna son nom à la colline de Gibraltar (جبل طارق, « Djebel Tariq »).

Empire des dynasties musulmanes

Au Xe siècle, le dai ismaélien Ubayd Allah al-Mahdi fonda la dynastie Fatimide, en Basse Kabylie où il trouva un écho favorable à ses prêches millénaristes. Les Fatimides établirent leur autorité en Afrique du Nord entre 909 et 1171 et fondèrent un califat dissident des Abbassides de Bagdad. Leur règne est marqué par de nombreuses révoltes Kharijites, notamment celle d’Abu Yazid, en 944, à la tête de tribus berbères Zénètes, qui infligea la plus sévère défaite à l’armée Fatimide, affaiblie et rendue vulnérable, en prenant Kairouan. La révolte fut vaincue par Ziri ibn Manad, à la tête de tribus Sanhadjas, qui en sauvant l’empire reçue le poste de gouverneur du Maghreb central. Ainsi en 972, lorsque les Fatimides, après l’annexion égyptienne, eurent moins d’intérêts pour le Maghreb, c’est son fils, Bologhine ibn Ziri, qui hérita du contrôle de l’Ifriqiya. Les Zirides y règneront pendant environ deux siècles.
Hammad Ibn Bologhine, le fils de Bologhine, gouvernera indépendamment des Zirides, sur le nord de l’actuelle Algérie, à partir de 1014 en reconnaissant, comme califes légitimes, les Abbassides sunnites de Bagdad, fondant ainsi la dynastie des Hammadides. Les Zirides reconnaîtront, à leur tour, en 1046, les califes Abbassides, montrant ouvertement aux Fatimides leur abandon du chiisme.

C’est à partir de 1048, dans certaines régions du Sud, au temps d’Ibn Khaldoun, que des tribus arabes, principalement les Banû Hilâl et les Banu Sulaym, immigrent en Afrique du nord. Ces « terribles bédouins » hilaliens furent envoyés par le pouvoir Fatimides afin de réprimer les Zirides et les Hammadides. Par vagues successives, ils menaient des incursions dans les grandes villes, pillant puis détruisant tout sur leur passage. Pour l’Algérie, leur nombre ne dépassant pas quelques dizaines de milliers de personnes[22], ils étaient cependant parfois alliés avec certaines tribus locales des Zénètes.
Ces deux royaumes, alors prospères, seront grandement affaiblies par ces incursions. Les Zirides transfèreront alors leur capitale de Kairouan à Mahdia, les Hammadides, d’Al-Quala (La Kalâa des Béni Hammad, aujourd’hui reconnue patrimoine mondial par l’UNESCO) à Béjaïa.

L’Algérie est alors, sur une petite partie à l’Ouest, sous le contrôle des Almoravides, des Hammadides au centre, et des Zirides à l’Est. Quand en 1152, ils sont définitivement vaincus par une nouvelle dynastie berbère, les Almohades, dirigés par Abdelmoumen Ibn Ali et dont le chef spirituel est Muhammad ibn Tumart. Les Almohades formeront un des plus puissants empires méditerranéen, unifiant le Maghreb et la pays d’Al-Andalus jusqu’en 1269. Avec les grandes villes du littoral (Béjaïa, Annaba, Alger…), le Maghreb central s'ouvre à l'Occident chrétien en entretenant un commerce actif, apportant notamment les fameux cheval barbes, de la cire[23] ou encore du cuir de qualité.
La chute des Almohades marque un tournant dans les relations avec les puissances chrétiennes de nord, qui s'organisent pour la Reconquista alors que le mythe de l'invincibilité musulmane prend fin. Au Maghreb, des dynasties locales s'imposent, comme les Mérinides de Fès dans le Maghreb occidental, les Abdelwadides de Tlemcen du Maghreb central, et les Hafsides de Tunis et de Béjaïa en Ifriqiya. Ces dynasties qui rayonnent sur l'Afrique du Nord d'abord entre le XIIIe siècle et le XIVe siècle, subissent de plus en plus, vers la fin du XVe siècle, la pression de l'essor des puissances espagnole et portugaise, et conjugué aux luttes intestines pour l'accès au trône, leur pouvoir connaît alors des reculs successifs et l'émiettement de leur empire.

Période ottomane

Le corsaire Arudj Barberousse, aîné de Khayr ad-Din, qui chassa les Espagnols d'Alger en 1518.

Le démantèlement des grandes dynasties musulmanes entraîne la formation d'une multitude de petites principautés, de fédérations de tribus ou de ports autonomes, repère de corsaires. Les puissances chrétiennes de la péninsule Ibérique en profitent ; les portugais partent en expédition dans le Maghreb occidental, suivis des espagnols qui occupent des ports méditerranéens (Mers el Kebir, Oran, Béjaïa…). Mais la formation de véritable « cité-État pirate » sur le littoral (Côte des Barbaresques) et la piraterie qu'elle engendrait inquiétait et dérangeait de plus en plus les puissances européennes. Aussi, en 1516, l'Espagne décida d'assiéger le port réputé d'Alger. Les Algérois font alors appel aux corsaires turcs. Les frères Barberousse, fort de plusieurs succès dans l'ouest algérien, parviennent en 1518 après plusieurs échecs à chasser les Espagnols d'Alger avec en partie l'appui des tribus kabyles.

Grâce à ce succès, Khayr ad-Din Barberousse put obtenir du sultan Soliman le Magnifique le soutien officiel de l'empire Ottoman, recevant le titre de beylerbey (gouverneur de province) ainsi qu'un contingent de janissaire. Khayr ad-Din organisa la région en véritable État organisé, la régence d'Alger. La régence fut successivement gouvernée, pour le compte de l'Empire ottoman, par des beylerbeys de 1518 à 1587, des pachas de 1587 à 1659, des aghas de 1659 à 1671 et des deys de 1671 à 1830. Il est important de noter que la région de Constantine (du fait de la résistance kabyle), conquise en 1525, prit une relative autonomie administrative par rapport à Alger et fut administrée par des beys jusqu'à la conquête française le 13 octobre 1837.

Conquête coloniale

Bombardement d’Alger en 1818

Contrairement au Maroc et à la Tunisie, la conquête de l’Algérie fut longue et particulièrement violente puisqu’elle s’est traduite par la disparition de près du tiers de la population algérienne. L’armée française l’a soumise village après village, mais il faut préciser que ce qui caractérise la colonisation de l’Algérie et tient lieu de particularité est qu’il s’agit d’une colonie de peuplement.

En 1794, lorsque la France révolutionnaire était attaquée par les puissances européennes coalisées, et éprouvait des difficultés à nourrir sa population et ses soldats. Le dey d’Alger Hussein offrit à la Convention toutes facilités pour faire ses achats de blé, consentant aussi par la suite sous le directoire un prêt d’argent sans intérêts. La guerre terminée, les régimes qui se succèdent n’honorent pas la dette, et quand la France redevient royaliste la dette est revue à la baisse et payée mais à Paris à la caisse des dépôts et consignations; un nombre important de créanciers vrais ou supposés, des commerçants livournais qui avaient servi d’intermédiaires se manifestent alors. Ainsi, sous couvert de satisfaire leurs réclamations, on avait « rendu légale sa spoliation »[24]. Le dey est donc en froid avec le consul de France car il comprend qu’il ne récupérera pas son argent, et que les livraisons de blé ne lui seront jamais payées.

Attaque d'Alger par l'amiral Dupperé, le 13 juin 1830

En 1827, le dey d’Alger découvre que la France avait fortifié à l’extrémité est de la Régence à La Calle un entrepôt dont elle avait la concession pour faire du commerce, et qu’elle s'était engagé à ne pas fortifier[24]. N’obtenant pas d’explications de la part du gouvernement français, le 30 avril 1827 le dey en demanda verbalement au consul de France. Le consul ignorant ouvertement sa demande, prit donc de haut le dey qui s’emporta alors, injuria, et finalement donna au « représentant de la France » un coup de son éventail. Si l’on s’en réfère à Robert Louzon, militant communiste engagé, c’est donc bien l’affaire des fortifications de La Calle et non simplement la dette restée impayée qui était à l’origine de l’énervement du dey d’Alger[25][26]. Le gouvernement de la restauration et Charles X, soucieux de redorer l’image de la France à l’étranger et de renforcer l’autorité royale en France, trouvèrent alors dans cet incident – un outrage à la France par le biais de son « représentant », le consul – un prétexte pour intervenir militairement[27].

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L’émir Abd el-Kader, grand penseur et chef de la résistance algérienne

Entre le 11 et le 18 mai 1830, quelque 37 000 hommes répartis dans 675 bâtiments affrétés par l’entreprise Seillière, c’est-à-dire toute la marine française de l’époque, embarquèrent pour conquérir la bande côtière de l’ancienne régence, par la suite unifiée sous le nom d’Algérie. Le débarquement eut lieu le 14 juin 1830 à Sidi-Ferruch et, le 5 juillet, les troupes françaises du général Louis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont firent leur entrée dans la forteresse d’Alger, le dey capitula le jour même.

Lalla Fatma N’Soumer, figure de la résistance à l’armée coloniale française

Mais la France se heurte à l’ouest à l’émir Abd el-Kader et à l’est aux tribus berbères dont celles de Kabylie menées par Lalla Fatma N’Soumer. La France entame des négociations avec l’émir Abd el-Kader en 1834 et en 1837, date à laquelle est signé le traité de Tafna. Mais en 1839, Abd el-Kader déclare la guerre à la France considérant l’expédition aux "Portes de fer" (dans la chaîne des Bibans en Kabylie) par l’armée française comme une violation de traité. En mai 1843, la smala et le fameux trésor d’Abd el-Kader sont aux mains des français.

En 1847, Abd el-Kader déposa les armes et se rendit, l’armée française d’Afrique contrôle alors tout le nord-ouest de l’Algérie. À l’issue de la bataille de Zaatcha, dans les Aurès, en 1848, le Constantinois est conquis. Entre 1849 et 1852, la domination s’étend à la Petite Kabylie. En juillet 1857, les tribus de Grande Kabylie se rendent, et la capture de Lalla Fatma N’Soumer met un terme à la résistance mais les kabyles se soulèveront encore jusqu’au début des années 1870. La conquête du nord de l’Algérie est alors achevée. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la conquête ne s’est pas faite du nord au sud, puisque les montagnes ont encore une fois été le dernier refuge de l’indépendance. Dans le sud, la prise de Laghouat et de Touggourt, la soumission des Beni-M’zab du Mzab (1852) et celle du Souf, reculent les limites de l’Algérie jusqu’au grand désert.

Ce n’est qu’après un ultime soulèvement, en 1871, par des tribus de Kabylie, lors de la révolte dite « des Mokranis », que la mission de « pacification » s’achève. Elle a fait près d’un million de morts, civils la plupart du temps, la perte démographique se concentrant en particulier sur les six dernières années de la conquête comme le fait remarquer le démographe R. Ricoux[28].

Algérie française

Alger « la blanche », deuxième ville de France en 1921.

La France a fait venir des colons pour exploiter les terres et les autochtones afin de lancer la machine économique de l’empire français et d’envoyer outre méditerranée des éléments sociaux potentiellement dangereux pour l’ordre social[29][30]. Les indigènes de culture musulmane ou issus de cette culture étaient sous le régime de l’indigénat et pouvaient en théorie accéder à la citoyenneté française en renonçant à leurs traditions. Patrick Weil, directeur de recherches au CNRS, note toutefois que le musulman algérien, originaire d’un département français, était juridiquement inférieur à un étranger dans la mesure où il était soumis à une procédure beaucoup plus complexe pour obtenir le statut de citoyen français[31].

Souvent répartis dans des zones pauvres, nombreux sont ceux qui sont devenus ouvriers agricoles dans de grandes exploitations créées par les colons dans des zones gagnées sur les marécages autour de la région de Bône ou dans l’algérois et en Oranie. En marge de la société, ils avaient rarement accès à l’enseignement. Leur culture et leurs langues étaient opprimées, les écoles indigènes ont été supprimées au profit d’écoles françaises en nombre très insuffisant. En 1929, 6 % seulement des enfants « indigènes » allaient à l’école primaire.

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Basilique Notre-Dame d'Afrique érigée en 1872 par l'architecte Fromageau. Symbole de l'évangélisation française en Algérie.

Les colons et certains immigrés français purent dominer la société algérienne et imposer leur langue qui devint quasi exclusive dans l’administration, l’enseignement et l’affichage. Selon le géographe marocain Yves Lacoste, « en Algérie ont été soigneusement oubliés non seulement les principes de laïcité de la IIIe République, mais surtout les lois sur l’instruction primaire obligatoire qui, dans l’intérêt même de la colonisation, auraient été des plus utiles pour essayer de franciser la population « indigène ». L’application de ces lois se heurta non pas au refus des musulmans, mais à celui des « pieds-noirs », les citoyens français d’Algérie (venus pour une grande part d’Espagne et d’Italie) qui, jusqu’aux années 1950 et en fait jusqu’à la guerre d’Algérie, s’opposèrent par tous les moyens à l’ouverture d’écoles pour les « Arabes ». Le but d’une telle obstruction, proclamé dans la presse, était que les musulmans n’apprennent pas le français, qu’ils ne puissent pas lire de livres qui leur donneraient des idées subversives, et aussi qu’ils ne puissent pas prétendre à des fonctions que les Français entendaient se réserver[30].

En 1930, le gouvernement colonial célébra avec faste le Centenaire de l’« Algérie française ». Bien qu’ils disposaient d’écoles, et de services publics efficaces, la majorité des pieds-noirs vivaient en dessous du seuil de pauvreté comparé à la métropole [réf. nécessaire] mais leur niveau de vie n’était en aucun cas comparable à celui des Algériens d’origine ou de culture musulmane qui ont souvent pu être comparés à des esclaves[réf. nécessaire] tant il est vrai qu’ils étaient pratiquement dépourvus de toutes garanties sociales ou juridiques et constituaient une population presque sans droits. [32][33] Les riches européens n’étaient cependant qu’une très faible minorité.

Le 8 mai 1945 ont lieu des manifestations d’Algériens dans plusieurs villes de l’Est du pays (la Kabylie et le Constantinois), qui devaient permettre de rappeler leurs revendications nationalistes, de manière concomitante avec la liesse de la victoire. À Sétif, après des heurts entre policiers et nationalistes, la manifestation tourne à l’émeute et la colère des manifestants se retourne contre les « Français » : 27 européens sont assassinés (103 trouveront la mort dans les jours suivants). La répression de l’armée française est d’une extrême brutalité : officiellement, elle fait 1 500 morts parmi les autochtones. Chiffre sous-estimé et probablement plus proche des 20 000 à 30 000 selon l’historien Benjamin Stora. L'historiographie officielle algérienne parle de 45 000 morts. De par la radicalisation qu'ils ont engendré dans les milieux nationalistes, de nombreux historiens considèrent ces massacres comme le véritable début de la guerre d'Algérie[34].

Révolution algérienne

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Rassemblement de troupes (ALN)
Supplétif loyaliste Moghazni

En 1954, l’Algérie compte huit millions de musulmans et un million d’Européens. À partir de 1954, le combat armé pour l’indépendance de l’Algérie se traduit par des exactions contre les populations civiles d’origine musulmane et européenne ainsi que par une guérilla, des maquis et des affrontements avec l’armée française, qui comprend également des unités de supplétifs musulmans appelés « Harkis» et « Moghaznis ». Le FLN organise son combat sur deux fronts. Sur le plan interne il organise une résistance à travers sa branche armée l’ALN, tandis que sur le front diplomatique, il organise ses activités sous la bannière du GPRA, qui orchestre une campagne tous azimuts en vue de plaider la cause algérienne, il réussit en 1958 à introduire pour la première fois dans l’agenda des Nations unies la question algérienne, ce qui représenta un franc succès pour la diplomatie algérienne. Ce conflit fut inscrit dans le cadre du processus de décolonisation qui se déroule après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour la France, cela concerne entre autres l’Indochine française, Madagascar, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Afrique Équatoriale Française et l’Afrique Occidentale Française. Le cas de l’Algérie se différencie des autres en ce sens qu’elle appartenait officiellement au territoire français, avec un million de citoyens (les « Pieds-Noirs » et les Juifs séfarades) qui y vivent, souvent depuis plusieurs générations.

Le bilan de la guerre d’Algérie[35] fait état de 25 000 tués chez les soldats français et 2 000 morts de la légion étrangère, un millier de disparus, et 1 300 soldats morts des suites de leurs blessures. Environ 450 000 Algériens sont morts durant le conflit (les Algériens avancent le chiffre de 1,5 million de morts), mais c’est sans compter les 8 000 villages incendiés, un million d’hectares de forêts incendiés, 2,1 millions de musulmans déportés dans des camps de regroupement et les dizaines de milliers de harkis et moghaznis massacrés à l'indépendance.

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Population en liesse après la proclamation officielle de l’indépendance (5 juillet 1962)

Algérie indépendante

L’Algérie est donc devenue indépendante à l’issue d’une guerre longue et coûteuse contre la présence coloniale. Une présence qui dura 132 ans, et qui prit fin officiellement le 5 juillet 1962. Cette indépendance a été acquise politiquement à la faveur du référendum d’autodétermination prévu par les accords d’Évian, et par le biais duquel les Algériens se prononcèrent massivement pour l’indépendance de l’Algérie. Les revendications culturelles ont donné naissance à une phrase culte : Tahia el Djazaïr, « vive l’Algérie ».

Après plusieurs années de gestion autocratique des affaires de l’État, l’Algérie se lance à partir de l’année 1988, dans une expérience inédite de démocratisation suite notamment aux émeutes d'octobre de la même année. Cette ouverture s’accompagne en 1991 de l’entrée des islamistes dans le champ politique, ce qui provoqua l’intervention de l’armée, qui interrompit le processus électoral de l’année 1992 marqué par un très fort taux d’abstention mais lors duquel les islamistes avaient gagné très largement le premier tour. Cette évolution entraîna l’Algérie dans une vague de violence et de terrorisme qui aura duré une décennie.


Politique

Politique intérieure

Abdelaziz Bouteflika, président de la République algérienne.

Sur le plan politique, l’Algérie a adopté un régime républicain depuis l’avènement de son indépendance en 1962. La Constitution actuelle confère au chef de l’État un rôle central dans la gestion des affaires du pays, c’est ainsi qu’en vertu de ses articles, le président de la République est le chef de l’exécutif, chef suprême des forces armées et ministre de la Défense. Le chef de l’État détient également le pouvoir de nommer son premier ministre et les membres du gouvernement sur proposition de ce dernier. L’élection du président de la République se fait au suffrage universel direct, tous les cinq ans. L'actuel président en exercice est Abdelaziz Bouteflika, élu pour un premier mandat de 1999 à 2004, il est réélu à la même année pour un second mandat qui s'achèvera en 2009.

Par ailleurs, le pouvoir législatif est quant à lui constitué de deux chambres (de type bicaméral) :

La Constitution algérienne a été adoptée le 10 septembre 1963. Elle a par la suite été révisée à trois reprises. D'abord en 1976, cette première révision constitutionnelle fut initiée sous l'impulsion de Houari Boumediène, elle visait en premier lieu le parachèvement des institutions de l'État algérien en le dotant d'une Assemblée législative, et en créant également le poste de Président de la République, soumis au suffrage universel direct et ce, en remplacement à la fonction de Président du Conseil de la Révolution. La deuxième révision de la Constitution fut menée le 28 février 1989, date à laquelle le multipartisme et la liberté d’expression furent instaurés, c’est donc dans le sillage de cette réforme que le régime du parti unique fut dissous et que beaucoup de partis politiques furent créés par la même occasion. En 1996. La troisième et dernière révision constitutionnelle fut menée avec comme principal objectif l'instauration d'un Parlement bicaméral. Ces institutions furent élues le 5 juin 1997, et constituent le premier Parlement pluraliste de l’Algérie indépendante.

Actuellement l'Algérie compte plus de 40 partis politiques en activité. Cependant, ces mêmes partis ne peuvent en vertu de l'article 42 de la Constitution « être fondés sur une base religieuse, linguistique, raciale, de sexe, corporatiste ou régionale » , ils doivent aussi recevoir l'agrément du ministère de l'Intérieur et des collectivités locales pour être en mesure de se présenter aux différentes échéances électorales. Les plus importants d'entre eux demeurent ceux de l’alliance présidentielle qui est composée de trois partis majoritaires à l’Assemblée et au Sénat, il s’agit du Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP). Les principaux partis d'opposition sont le Parti des Travailleurs (PT) et le Front des forces socialistes (FFS).

Politique extérieure

Sur le plan extérieur, l’Algérie inscrit son positionnement par rapport aux différentes questions internationales sur la base de la doctrine qu’elle a puisée du combat libérateur qui a permis à son peuple de recouvrer sa pleine souveraineté. C’est aussi au nom de cette morale que ce pays soutint durant les années soixante et soixante-dix un nombre important de mouvements révolutionnaires de par le monde, ce qui lui valut d’être considéré comme « le phare du tiers monde ». Par extension et grâce à ses richesses sur le plan énergétique ainsi qu’à sa position particulièrement privilégiée dans le flanc sud de la Méditerranée, l’Algérie jouit d’une influence certaine au niveau des ensembles régionaux auxquels elle appartient (Union africaine, Ligue arabe, dialogue euro-méditerranéen, etc.). Aussi, l'Algérie a su montrer son importante puissance d'influence parfois supérieure à son « potentiel propre » (économique, militaire, population)[36]. Elle a en effet contribué avec succès au règlement d’un certain nombre de crises comme la libération des otages américains en 1981, et plus récemment avec la signature de l’accord de paix entre l’Érythrée et l’Éthiopie.

Les organisations internationales auxquelles participe l’Algérie sont recensées dans le tableau ci-dessous :

Modèle:Relations Algérie

Forces militaires

Corvette lance-missiles de fabrication algérienne

L’Armée algérienne est appelée Armée nationale populaire (ANP). Son principal fournisseur a été l’Union soviétique. Depuis la fin de la guerre froide, l’Algérie a procédé à une diversification de ses approvisionnements en armes, en se tournant notamment vers des pays comme les États-Unis d’Amérique, la Chine et l’Afrique du Sud. Mais il reste que le matériel russe occupe toujours une place prépondérante au sein du parc militaire algérien, cette position a été davantage renforcée par la signature en 2006 d’un contrat très important de livraisons militaires[37].

Par ailleurs, l’armée algérienne construit certains types d’armements, cela va des corvettes et frégates pour la Marine de guerre, jusqu’aux véhicules blindés de transport de troupes pour l’armée de Terre.

Sur un autre plan, l’armée algérienne s’est lancée à partir de l’année 2000 dans un processus de professionnalisation, qui vise à terme à adapter l’organisation de cette institution aux standards internationaux (notamment ceux de l’OTAN), le corollaire de cette transformation est l’intégration de l’Algérie au sein du dispositif de l’OTAN en Méditerranée.

Économie

L’Algérie est parmi les pays les plus riches du continent africain. Elle est la deuxième puissance économique en Afrique avec un PIB annuel de 113.6 milliards USD en 2006, après l’Afrique du Sud avec 240,1 milliards USD. Sa monnaie est le dinar algérien (DA) abréviation courante ou (DZD) abréviation bancaire.

Ministère des Finances à Alger

L’Algérie est un important producteur et exportateur de gaz naturel (5e producteur et 4e exportateur[38]) et de pétrole (13e producteur et 9e exportateur[39]), et dispose aussi de réserves importantes de fer au Sud-Ouest, ainsi que d’or, d’uranium et de zinc à l’extrême Sud. Le pétrole et le gaz naturel, exploités par la société nationale Sonatrach, sont les principales sources de revenus. L’Algérie a su diversifier son économie en réformant son système agraire et en modernisant son industrie lourde, mais les hydrocarbures constituent encore la quasi-totalité des exportations. En outre, même si parmi les productions agricoles de l'Algérie, le pays est dans le monde le 1er producteur de fève verte, 5e de figue, 6e de datte, 9e d'abricot ou encore 10e d'amande[40], il est le 5e pays qui exporte le moins sa production agricole[41]. La dette extérieure de l’Algérie s’élevait en décembre 2006 à 4,7 milliards USD contre 17,5 milliards USD en 2005 – le pays est en train de rembourser par anticipation de vastes parts de ses dettes, utilisant ainsi l’afflux de devises inattendues liées à la hausse du prix du pétrole (voir : Pic pétrolier).

En 2006, l’Algérie a achevé le remboursement anticipé de la totalité de sa dette rééchelonnée. En effet, des accords ont été signés sur le remboursement par anticipation de dettes notamment avec la Pologne, l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Inde, la Slovénie et le Portugal, selon la presse locale. Avec ses créanciers publics du Club de Paris, l’Algérie a clos à la mi-novembre tout le processus de remboursement anticipé pour un montant global de 7,75 milliards de dollars. Elle avait également remboursé par anticipation sa dette rééchelonnée avec le Club de Londres en septembre dernier pour un montant de 800 millions de dollars.

Grâce à la hausse des prix de pétrole sur le marché international, la trésorerie de l’Algérie, membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), est relativement solide, ce qui lui permet non seulement de rembourser par anticipation ses dettes extérieures, mais aussi de lancer plusieurs importants projets d’infrastructures.

D’après la Banque mondiale, le classement du revenu national annuel des principales puissances économiques du continent africain pour l'année 2005, est le suivant :

  1. Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud : 240,1 milliards de dollars US soit 3 630 USD par habitant ;
  2. Drapeau de l'Algérie Algérie : 113,6 milliards (2006) de dollars US soit 3 443 USD par habitant ;
  3. Drapeau du Nigeria Nigeria : 98,9 milliards de dollars US soit 390 USD par habitant ;
  4. Drapeau de l'Égypte Égypte : 89,3 milliards de dollars US soit 1 310 USD par habitant.

L’Union européenne est le premier partenaire économique de l’Algérie, représentant 54 % de son PIB à l’export et 54,8 % à l’import (2006)[42].

Principaux indicateurs économiques
Indicateur valeur date
PIB : 113,6 milliards USD 2006
PIB/habitant : 3 443 USD [43] 2006
Réserves en devise : 78 milliards USD[43] décembre 2006 (10e reserve mondiale de devises)
Dette extérieure : 0 (dette payée en totalité par anticipation)[44] avril 2007
Service de la dette : 0 % des exportations 2007
Encours de la dette : 0 % du PIB 2007
Téléphonie mobile : 21 millions d’abonnés 2007
Lignes de téléphone : 5 millions 2005
Connexions Internet : 3 millions d’utilisateurs 2005
Nombre de ports : 40 ports, 11 mixtes, 2 destinés aux hydrocarbures
Routes : 107 324 km (dont 71 656 km goudronnées) 1996
Voies ferrées : 4820 km 1996
Nombre d’aéroports : 35 (dont 13 internationaux) 2005
Croissance : 5,1% 2005 (2 %/an entre 1990 et 2001
Inflation : 2,5% [43] 2006 (2,6 % 2003)
Chômage : 12,3 % 2006 (selon l'office national des statistiques de l'Algérie[45].)
Solde budgétaire : +3,9 % du PIB 2003
Exportations : 54 milliards USD (dont 1 milliard hors hydrocarbure (+17 %) 2006 (une hausse de 16% des exportations hors hydrocarbures)
Importations : 21 milliards USD 2006 (augmentation de 8,7% des importations de marchandises)
Production pétrolière : 1,450 million de barils par jour 2004
Réserves pétrolières : 43 milliards bep 2006
Réserves de gaz : 4500 milliards de mètres cubes
Investissements directs étrangers (IDE) : 1. 7 milliards USD 2006 ( + 55 % par rapport a 2005 )

Source : Banque mondiale[20] et Présidence de la République Algérienne[46].

Avec la libéralisation progressive de son économie[47], l’Algérie commence à séduire de plus en plus d’investisseurs étrangers, notamment après la promulgation de la loi n° 02-01 du 5 février 2002 qui pose les principes de base de la libéralisation des marchés de l’électricité et de la distribution du gaz par canalisations et la création de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG). L’Algérie vient en tête de la région MEDA en termes de « flux d’investissements », souligne une étude sur l’investissement direct étranger en 2004 dans la région MEDA, du réseau euro-méditerranéen des agences de promotion des investissements (Anima)[48]. Le document précise que la reprise « très nette » observée en 2004 est largement due au secteur de l’énergie. Les IDE commencent cependant à s’élargir à d’autres domaines que les hydrocarbures tels que les télécommunications, le tourisme, l’industrie, etc. Autant de projets qui font qu’aujourd’hui, note le document d’Anima, l’Algérie devient une destination pour les IDE, malgré un climat d’investissement qui reste à améliorer. Le montant des investissements annoncé par le Mediterranean Investiment Project Observatory (MIPO) pour l’Algérie est de 5,857 milliards d’euros pour 59 projets contre 2,519 milliards d’euros en 2003 pour 31 projets.

La croissance économique a été obtenue en premier lieu par le secteur du bâtiment et des travaux publics (+7,1 %), suivi de celui des hydrocarbures (+5,8 %) et des services (+5,6 %), alors que l’agriculture n’a progresse que de 1,9 %.

Culture

Fêtes

Fêtes légales
Date Nom Indication
1er janvier Jour de l'an Premier jour de l'année du calendrier grégorien
1er mai Fête du Travail Jour férié à l’occasion duquel plusieurs manifestations syndicales sont organisées, notamment par l’UGTA.
5 juillet Fête de l’Indépendance et de la Jeunesse Proclamée le jeudi 5 juillet 1962
1er novembre Anniversaire de la Révolution algérienne Déclenchement de la Révolution le lundi 1er novembre 1954
Fêtes religieuses pour l'année 2007[49]
Date Nom Indication
20 janvier Awal muharram Premier jour de l’année musulmane (Hégire)
29 janvier Achoura
31 mars al-Mawlid an-nabaoui Jour de la naissance du prophète Mahomet
13 octobre Aïd el-Fitr (ou Aïd es-Seghir) Fin du ramadan, mois de jeûne et de prières pour les musulmans (2 jours)
20 décembre Aïd El Adha (ou Aïd el-Kebir) « la fête du sacrifice », commémoration de la soumission d’Abraham à Dieu, marque la fin du pèlerinage à La Mecque (2 jours)

En Algérie, comme dans la plupart des pays musulmans, la fin de semaine est le jeudi et le vendredi. Les jours fériés algériens sont inscrits dans la loi n°63/278 du 26 juillet 1963, modifiée et complétée des ordonnances n°66/153 et n°68/149[50]. Cependant, d'autres fêtes non-officielles, musulmanes, berbères ou nationalistes, sont également célébrées. Les quatre principales fêtes berbères sont : Yennayer (Nouvel an du calendrier berbère, 12-13 janvier), Tafsut Imazighen (« Printemps berbère », 20 avril), Amenzu n tfsut (27 juillet), et Amenzu n tyerza (29 octobre). Parmi les fêtes nationalistes sont commémorées les massacres de Sétif du 8 mai 1945 ou encore la date anniversaire du Congrès de la Soummam, tenu en 1956 et qui organisa la lutte des Algériens pour leur indépendance.

Religions

Une mosquée à Alger

L’islam sunnite est la religion d'État[51], et la religion de 99 % des Algériens. Il y aurait également un peu plus de 0,1% de chrétiens (catholiques et protestants) dans le pays (chiffres de l'ONU pour l'année 2002) (voir l'article : Christianisme au Maghreb). La communauté chrétienne catholique est répartie dans quatre diocèses : le diocèse d'Oran, de Laghouat, l'Archidiocèse d'Alger et le diocèse de Constantine (-Hippone). Il existe aussi une communauté juive d'environ 200 personnes, alors qu'elle comptait près de 130 000 personnes en 1962 (voir l'article : Histoire des Juifs en Algérie).

La Constitution algérienne garantit à tous les citoyens une liberté du culte, et l'État en assure la protection. Les imams, prêtres et rabbins dépendent du ministère des Cultes et sont rémunérés par l’État algérien. La liberté de culte s'accompagne cependant de certaines restrictions pour les cultes autres que musulman, en accord avec le statut de l'Islam comme religion d'État, comme la prohibition du prosélytisme ou encore l'obligation d'une autorisation de prêcher par l'autorité religieuse agréée par les autorités algériennes[52].

Le gouvernement contribue au financement des mosquées, des imams, et de l'étude de l'Islam dans les établissements scolaires. L’enseignement de la charia (les lois de la religion musulmane) est devenu depuis septembre 2005 obligatoire dans toutes les filières du secondaire. En outre, le gouvernement, dans une lutte contre la déviance extrémiste, a intensifié le contrôle de l'enseignement religieux scolaire, des prêches dans les établissement religieux et l'interdiction de la distribution d'ouvrages religieux faisant la promotion de la violence.

Langue

Les recensements sur base linguistique, ethnique ou religieuse étant interdits en Algérie, il est difficile de connaître le nombre exact d’arabophones et de berbérophones. Cependant, d’après certaines estimations, le chiffre varie de 86 à 72 % pour les Algériens arabophones, et de 14 à 27,4 % pour les berbérophones [53] [54]. Avec près de 16 millions de locuteurs francophones, l'Algérie est de ce fait le deuxième plus grand pays francophone au monde[55]. Par ailleurs, un certain nombre parlent ces trois langues et revendiquent plusieurs cultures : culture arabe et culture berbère par exemple, l’une n’excluant pas l’autre.

Pancarte de bienvenue de la commune d'Isser (Boumerdès) transcrit en arabe, en berbère (tifinagh), et en français.

La colonisation française a eu une certaine influence linguistique. En effet, certains mots employés par les Algériens sont d’origine française, alors que ces mêmes mots ont leur équivalent berbère ou arabe, en usage avant la colonisation de l’Algérie par la France.

Depuis l’indépendance de l’Algérie, le gouvernement algérien a entamé une politique d’arabisation systématique du pays, consistant à imposer à la population, et dans tous les domaines, l'arabe classique au mépris du darija et du berbère[56].
Le 2 mars 2006, quarante-deux écoles francophones privées ont été sommées par le président Bouteflika de se conformer à la loi sur l’arabisation et au programme de l’éducation nationale afin de lutter contre cette « dérive linguistique »[57]. Ce mouvement, qui est parfois en compétition avec la tendance générale d’ouverture de la population algérienne, s’accompagne du refus persistant d’accorder le statut de langue officielle à la langue berbère, reconnue langue nationale.

Dans la vie courante, les Algériens arabophones parlent en général un arabe dialectal, le darija, assez différencié de l’arabe littéraire par rapport au vocabulaire, mais restant assez proche syntaxiquement et grammaticalement. Le darija a conservé de nombreux mots et structures syntaxiques berbères[54] et a beaucoup emprunté au français.

Bien que la Constitution reconnaisse le berbère comme étant une langue nationale[58], l’arabe littéraire est la seule langue officielle. Le berbère se décline en plusieurs variantes régionales : chaoui dans les Aurès (Batna), chenoui (Cherchell), kabyle en Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaia, Bouira, Boumerdès), mozabit dans le Mzab, ainsi que le touareg au Sahara et le Chleuh à la frontière marocaine et au sud du pays.

Littérature

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Théâtre national d’Alger

L’Algérie recèle, au sein de son paysage littéraire, de grands noms ayant non seulement marqué la littérature algérienne mais également le patrimoine littéraire universel dans trois langues : l’arabe, le berbère et le français. Parmi les plus grandes figures de cette littérature : Jean Amrouche, Mohammed Dib, Assia Djebar, Tahar Djaout, Mouloud Feraoun, Yasmina Khadra, Mouloud Mammeri, Jean Sénac et Kateb Yacine.


Musique

Cheb Khaled, Star internationale de la musique Raï

La musique algérienne est un parfait reflet de la grande diversité culturelle qui caractérise ce grand pays, les répertoires musicaux se distinguent par plusieurs styles tels que le chaâbi, la musique kabyle, le raï, la musique terguie, ainsi que les grandes écoles de musique andalouse (Tlemcen pour le hawzi, Alger et Constantine pour le malouf) et plus récemment le rock, ou encore le rap.

La musique moderne se décline sous plusieurs facettes (raï, rap, gnawa, rock), ces différents styles de la chanson moderne ont rencontré un grand succès aussi bien en Algérie qu’à l’échelle internationale, faisant connaître à l’occasion un nombre important de chanteurs algériens parmi lesquels on peut citer : Cheb Khaled, Baaziz, Cheb Hasni, Cheb Mami, Idir, Matoub Lounès, Rachid Taha, Souad Massi, Gnawa Diffusion

Annexe

Notes et références

  1. Nouvelle estimation pour le chiffre de la population algérienne
  2. (fr) - « Préambule de la constitution du 28 novembre 1996 ».
  3. « Le pays occupé par les Français dans le nord de l'Afrique sera, à l'avenir, désigné sous le nom d'Algérie » décrète-t-il le 14 octobre 1839.
  4. Dans son ouvrage La Berbérie, l'islam et la France, t2 p.53 (Ed. de l'Union française, Paris 1952).
  5. (en) - http://www.cia.gov/, Algeria : Geography du CIA World Factbook.
  6. (en) - Tahat Peakware - World mountain encyclopedia
  7. (fr) - « Loi n° 90-08 du 7 avril 1990 portant code de la Wilaya » sur Lexalgeria, site mettant en ligne des textes juridiques relatifs à l'Algérie.
  8. (fr) - « Rapport national sur les objectifs du Millénaire pour le développement », établie par le gouvernement algérien (juillet 2005).
  9. (en) - http://www.citypopulation.de/ Thomas Brinkhoff : The Principal Agglomerations of the World.
  10. « Présentation de l’Algérie » sur le site du ministère français des Affaires étrangères.
  11. (en) - « Humanitarian aid for the Sahrawi refugees living in the Tindouf region », par la direction générale de l'aide humanitaire (ECHO) de la commission européenne.
  12. (fr) - Les Berbères : Mémoire et identité, Gabriel Camps, Errance, Paris, 1995 (ISBN 287772221X).
  13. (fr) - http://www.clio.fr/, François Decret, Les Invasions hilaliennes en Ifrîqiya.
  14. a et b (en) - http://www.cia.gov/, Algeria : People du CIA World Factbook.
  15. Selon Gilbert Meynier (L’Algérie des origines. De la préhistoire à l’avènement de l’Islam, p11, 2007), « la conquête islamo-arabe n’a pas déplacé vers le Maghreb des foules démesurées, pas plus que, par exemple en Europe, les invasions germaniques en France et en Espagne. Aujourd’hui, on peut raisonnablement affirmer que, peu ou prou, les Algériens sont très majoritairement des Berbères arabisés »
  16. D'après Gabriel Camps (Les Berbères, mémoire et identité, p102, Ed.France, 1995), « En renforçant par leur présence la part de population nomade, les Arabes arrivés au XIe siècle ont été d'un poids insignifiant sur le plan démographique, mais déterminant sur le plan culturel et socio-économique »
  17. Ch. Robert Ageron, L'Algérie algérienne de Napoléon III à De Gaule, p. 37, Ed. Sindbad, 1980
  18. (fr) « Les montagnes du Maghreb. Un cas de déterminisme géographique ? », Marc Côte, Cafés géographiques, 15 novembre 2001
  19. (fr) - « Population et démographie » par l'ONS.
  20. a et b (en) - http://www.worldbank.org/, World Development Indicators database, avril 2006.
  21. (fr) - Rapport mondial sur le développement humain (ONU), p.221-340.
  22. L’immigration arabe en Afrique du Nord fut peu importante, sauf dans deux régions extérieures à l’Algérie, celle de Kairouan et celle de Tanger. Si bien qu’au total le peuplement de l’Algérie n’a reçu qu’une contribution démographique arabe limitée, et qu’une grande partie des populations arabophones est berbère.
  23. La cire, utilisé pour la fabrication de chandelle, provenait en grande partie de l'actuelle ville de Béjaïa (Bugaya), ville qui a ainsi donné le mot français Bougie. (Voir « Bougie », sur TLFi (Trésor de la Langue Française sur Internet).
  24. a et b La Prise d’Alger 1830 : les commencements de l’empire, Gabriel Esquer, Librairie Larose, Paris 1929, p. 53.
  25. (fr) - http://rebellyon.info/, La légende du coup de l’éventail.
  26. Cent ans de capitalisme en Algérie 1830-1930, Robert Louzon, Acratie, 1998 (ISBN 2-909899-14-4).
  27. Histoire de l’Algérie coloniale (1830-1954), Benjamin Stora, La découverte, 2004 (ISBN 2707144665).
  28. (fr) - http://gallica.bnf.fr/, La démographie figurée de l’Algérie, op.cit., p.260 et 261.
  29. Coloniser, Exterminer : Sur la guerre et l'État colonial, Olivier Le Cour Grandmaison, éd. Fayard, 2005 (ISBN 2213623163).
  30. a et b Vive la nation!, Yves Lacoste, éd Fayard, 1998 (ISBN 2213596131).
  31. (fr) - http://www.iue.it/, Le statut des musulmans en Algérie coloniale - une nationalité française dénaturée.
  32. Cent ans de capitalisme en Algérie 1830-1930, Robert Louzon, Acratie, 1998 (ISBN 2-909899-14-4)
  33. Coloniser, Exterminer : Sur la guerre et l'Etat colonial, Olivier Le Cour Grandmaison, éd. Fayard, 2005 (ISBN 2213623163))
  34. « La guerre d’Algérie a commencé à Sétif », Mohammed Harbi, Le Monde diplomatique, mai 2005.
  35. (fr) - « Combien de morts ? », LDH de Toulon (juillet 2003).
  36. (fr) - « L'Algérie, moyenne puissance » par Guy Perville, équipe du DDMP (Défense et diplomatie des moyennes puissances), 1987
  37. (fr) - « L’Algérie déroute l’Europe », L'Expression, 27 mars 2006.
  38. (en) - « Natural gas Production 2006 » pour l'année 2005 d'après British Petroleum.
  39. (en) - « Top World Oil Net Exporters », Statistiques du gouvernement des États-Unis (Energy Information Administration).
  40. « Principaux produits agricoles et alimentaire, et producteurs » d'après l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (2005).
  41. (fr) - « Exportations : Part de l'agriculture totale » d'après la FAO (2004)
  42. (en) - http://www.wto.org/, Organisation mondiale du commerce.
  43. a b et c (fr) - « Algérie: croissance de 4,8% en 2006, hors hydrocarbures », Le Nouvel Observateur, selon un conseil interministériel algérien.
  44. référence, Paiement par anticipation de la totalité de la dette extérieure de l'Algérie
  45. (fr) - « Emploi et chômage (au Quatrième Trimestre 2006) » par l'ONS.
  46. (fr) - http://www.elmouradia.dz/, site de la présidence de la République algérienne.
  47. (fr) - « Privatisation » sur le site officiel du ministère des Participations et de la Promotion des investissements (MPPI) (Algérie).
  48. (fr) - « Comment investir en Algérie? », ANIMA, réseau euro-méditerranéen des agences de promotion des investissements.
  49. Les fêtes musulmanes étant célébrées selon les phénomènes locaux des différentes phases de la lune, les dates sont variables d'année en année.
  50. (en) - « Algérie 2006 - Jours fériés et fêtes légale », Q++ Studio Diary and Calendar Publishing System.
  51. (fr) - Article 2 de la constitution algérienne.
  52. L'Ordonnance n°06.03 du 28 février 2006 fixant les conditions et règles d'exercices des cultes autres que musulman approuvé par la loi n°06.09 du 16 avril 2006, prévoit la condamnation à une peine de 2 à 5 ans de prison et d’une amende de 500000 à 1000000 DA quiconque utilise des « moyens de séduction tendant à convertir un musulman à une autre religion » ou « qui visent à ébranler la foi d’un musulman ».
  53. (en) - http://www.ethnologue.com/, Ethnologue: Languages of the World, Fifteenth edition - Gordon, Raymond G., Jr. (ed.), Dallas, 2005 (ISBN 1-55671-159-X).
  54. a et b (fr) - http://www.tlfq.ulaval.ca/AXL/, Jacques Leclerc, L’aménagement linguistique dans le monde. CIRAL (Centre international de recherche en aménagement linguistique).
  55. Situation de la francophonie dans le monde
  56. (fr) - « Données historiques et conséquences linguistiques » : « La politique algérienne s'est nécessairement faite contre le peuple algérien qui s'est vu imposer une langue morte, ce qui a favorisé l'intégrisme musulman. L'arabisation algérienne ne fut motivée que par des préoccupations purement politiques : la conservation du pouvoir par la langue. ».
  57. (fr) - « Algérie : La politique linguistique d'arabisation », par le linguiste Jacques Leclerc.
  58. (fr) - « Loi n° 02-03 portant révision constitutionnelle », adopté le 10 avril 2002, attribuant notamment à tamazight le statut de langue nationale.

Bibliographie

  • Sites et monuments antiques de l’Algérie, Jean-Marie Blas de Roblès, Edisud, 2003 (ISBN 2744903833).
  • La Kabylie et les coutumes kabyles, A. Hanoteau et A. Letourneux, Bouchène, réedition de 1983, (ISBN 2912946433).
  • Protection, conservation and valorization of Algeria’s Cultural Patrimony, Fabio Maniscalco (ed.), collection monographique « Mediterraneum », n° 3, Massa Publisher 2003.
  • Algérie: l’arabisation lieu de conflits multiples, Khamla Taleb Ibrahimi, Revue Maghreb-Machrek n°150, octobre-décembre 1995.
  • Historical Dictionary Of Algeria, Phillip Chiviges Naylor, Scarecrow Press, Inc., 2006 (ISBN 081085340X).
  • Sociologie de l’Algérie, Pierre Bourdieu, PUF 1958, réédition de 2001 (ISBN 2-13-052175-4).
  • Les Kabyles : éléments pour la compréhension de l’identité berbère en Algérie, Tassadit Yacine-Ttitouh, Groupement pour les droits des minorités (GDM), 1992 (ISBN 2-906589-13-6).
  • Berbères aujourd’hui, Salem Chaker, L’Harmattan, 1999 (ISBN 2738473512).
  • Demain l’Algérie, Gerard Ignasse, Syros 1995 (ISBN 2841462013).
  • Société et pouvoir en Algérie, écrit par le chercheur américain William Quandt, spécialiste de l’Algérie et du tiers monde, 1999, édité par Casbah.

Voir aussi

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