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'''Ayaan Hirsi Ali'''{{Prononciation|Nl-Ayaan Hirsi Ali.ogg}}, de son vrai nom '''Ayaan Hirsi Magan''', est une [[personnalité politique|femme politique]] [[Pays-Bas|néerlandaise]], née à [[Mogadiscio]] en [[Somalie]] le [[13 novembre]] [[1969]]. Ancienne membre de la Seconde Chambre des Pays-Bas, elle appartenait au [[Parti populaire libéral et démocrate (Pays-Bas)|Parti populaire libéral et démocrate des Pays-Bas]] |
'''Ayaan Hirsi Ali'''{{Prononciation|Nl-Ayaan Hirsi Ali.ogg}}, de son vrai nom '''Ayaan Hirsi Magan''', est une [[personnalité politique|femme politique]] [[Pays-Bas|néerlandaise]], née à [[Mogadiscio]] en [[Somalie]] le [[13 novembre]] [[1969]]. Ancienne membre de la Seconde Chambre des Pays-Bas, elle appartenait au [[Parti populaire libéral et démocrate (Pays-Bas)|Parti populaire libéral et démocrate des Pays-Bas]] |
Version du 25 octobre 2007 à 09:33
Ayaan Hirsi AliÉcouter, de son vrai nom Ayaan Hirsi Magan, est une femme politique néerlandaise, née à Mogadiscio en Somalie le 13 novembre 1969. Ancienne membre de la Seconde Chambre des Pays-Bas, elle appartenait au Parti populaire libéral et démocrate des Pays-Bas
Enfance
Elle est excisée à cinq ans. Elle quitte l'Éthiopie agée de 6 ans, alors que le pays sous le régime de Siad Barre, pour suivre son père Hirsi Magan, un intellectuel qui a étudié aux États-Unis dans les années 1960, dans un long exil politique, d'abord en Arabie saoudite et en Éthiopie puis au Kenya. Le père voyagera beaucoup mais sa famille restera dix ans à Nairobi, où elle est scolarisée dans un collège musulman pour jeunes filles.
À cette époque elle est scolarisée dans une médersa, ou école coranique.
Elle est ensuite envoyée en Allemagne où elle est hébergée par sa famille en attendant d'obtenir les documents nécessaires pour pouvoir se rendre aux Etats-Unis en vue d'y être mariée. Elle s'enfuit alors vers les Pays-Bas.
Engagement politique aux Pays-Bas - Mensonges sur son passé
Dans un documentaire diffusé à la télévision néerlandaise, Hirsi Ali reconnaît avoir menti sur son pays d'origine dans sa demande de droit d'asile. Elle a également prétendu venir directement de Somalie, alors que ses parents vivaient depuis dix ans au Kenya et en Allemagne, où elle aurait dû déposer sa demande d'asile. Elle a également menti sur son identité et son âge. D'après des membres de sa famille, elle n'aurait jamais été contrainte au mariage forcé, ce qu'elle avait prétendu pour obtenir le droit d'asile[1]. Ces mensonges risquent alors de provoquer la déchéance de sa nationalité néerlandaise, ainsi que son expulsion[2]. La déchéance de sa nationalité est annoncée par la ministre de l'intégration Rita Verdonk, pourtant membre du même parti qu'elle (VVD). Mais une motion des députés votée à la majorité, la désapprobation de figures du VVD comme Gerrit Zalm et Neelie Kroes, ainsi que le désavoeu du Premier ministre Jan Peter Balkenende l'obligent à une volte-face.[3].
Malgré ce soutien, elle démissionne de son siège de député et elle s'exile aux États-Unis, où elle a été recrutée par un groupe de lobbying proche de George W. Bush[1].
Une autre affaire concommitante l'a incitée à quitter le pays. Cible initiale du meurtrier de Theo van Gogh, elle bénéficiait d'une protection policière. Les désagréments de cette protection pour le voisinage sont à l'origine d'une plainte de ses voisins. Déboutés en première instance, la Cour d'appel leur donna raison et décida l'expulsion de la députée.
Le 27 juin 2006, la ministre de l'Immigration, Rita Verdonk est revenue sur sa décision qui avait fait scandale, indiquant que Ayaan Hirsi Ali pouvait conserver la nationalité néerlandaise bien qu'elle ait menti lorsqu'elle a rempli sa demande d'asile politique pour échapper à un mariage forcé en 1992. Il a été conclu par Rita Verdonk que Ayaan Hirsi Ali a fait usage d'une loi somalienne stipulant qu'une personne peut porter le nom de son grand-père plutôt que celui de son père [4].
Elle retourne aux Pays-Bas en octobre 2007 après environ un an lorsque le gouvernement néerlandais décide de ne plus payer ses frais de protection rapproché alors qu'elle n'est pas présente sur le sol des pays-Bas et que le gouvernement des États-Unis ait lui aussi refusé de financer cette protection. Le Danemark a proposé de lui accorder l'asile politique et la protection nécessaire, mais elle préfère rester aux Etats-Unis où elle bénéficie d'une plus grande liberté d'expression, notamment par rapport à la critique de l'Islam[5].
Asile politique et intégration
En 1992, elle obtient l'asile politique, mais constate avec effroi la permissivité de la justice néerlandaise face aux discriminations envers les familles musulmanes[réf. nécessaire].
Elle poursuit ses études de philosophie politique à Leyde. De 1995 à 2001, elle travaille également comme traductrice et interprète pour la justice néerlandaise et pour les services d'immigration. À partir de 2001, chercheuse dans un think tank du Parti du travail des Pays-Bas, elle se spécialise sur l'intégration des femmes étrangères et plus particulièrement musulmanes dans la société néerlandaise.
Engagement politique et controverses
« Naturellement membre du parti travailliste » – la formule est d'elle – elle se trouve en désaccord avec lui en ce qui concerne les relations que la société doit entretenir avec les communautés étrangères. C'est après avoir été désavouée pour son interprétation « réactionnaire et anti-islamique » des attentats du 11 septembre 2001 qu'elle quitte le parti travailliste. En novembre 2002, elle adhère au parti libéral VVD où elle peut davantage faire valoir ses idées. Elle est élue au Parlement en 2003. Elle réussit alors à faire adopter une proposition de loi réprimant sévèrement la pratique de l'excision.
Durant cette période, elle écrit de nombreux articles fustigeant ce qu'elle appelle les dangers du communautarisme, qu'elle voit comme un obstacle à l'intégration. Elle se réclame d'une laïcité à la française (hors Alsace/Moselle) absente des Pays-Bas, avec une nette séparation de l'Église et de l'État, ce qui n'est pas le cas aux Pays-Bas.
Ayaan Hirsi Ali soutient que l'islam est incompatible avec les principes de la démocratie, tout comme le christianisme est incompatible avec la démocratie, et le judaisme est incompatible avec la démocratie[6]. Mais, selon elle, ces deux religions ont dû se réformer, ce qui n'a pas été le cas de l'islam. La venue de plusieurs millions de musulmans en Europe à partir de la deuxième moitié du XXe siècle constitue un fait majeur et durable. Elle réclame pour l'islam d'Europe une période de Lumières.
Elle est souvent qualifiée de « Voltaire noire »[7], en référence aux combats passionnés de ce dernier contre le cléricalisme tant chrétien après l'affaire du chevalier de La Barre, que musulman avec son pamphlet Le Fanatisme, ou Mahomet le prophète (Wikisource). Pendant la polémique sur les caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten, Ayaan Hirsi Ali s'est fait remarquer pour son engagement sans concessions pour la liberté d'expression et contre les interdits de paroles au nom de supposés blasphèmes en accentuant ses critiques à l'égard de Mahomet, dans son discours prononcé non loin de l'ex-Mur de Berlin le 9 février 2006 :
- « Comme les milliers de personnes qui ont manifesté contre les caricatures danoises, j'ai longtemps cru que Mahomet était parfait - qu'il était la seule source du bien, le seul critère permettant de distinguer entre le bien et le mal. En 1989, quand Khomeiny a lancé un appel à tuer Salman Rushdie pour avoir insulté Mahomet, je pensais qu'il avait raison. Je ne le pense plus. »[8]
À la suite de cette affaire , elle signe, avec Salman Rushdie, Taslima Nasreen, Irshad Manji et d'autres musulmans, le Manifeste des douze « Ensemble contre le totalitarisme », initié par Philippe Val de Charlie-Hebdo, ainsi que Caroline Fourest collaboratrice du journal qui s'est engagé pour la défense de la liberté de pensée et contre la censure religieuse ou au nom de la religion.
Menace islamiste
Ayaan Hirsi Ali entame une collaboration en 2004 avec Theo van Gogh, par ailleurs connu pour ses provocations, qui avait déclaré : "La plupart des femmes, à mes yeux, ne sont que de petits utérus qui parlent"[réf. nécessaire], mais qui démontre néanmoins son engagement contre les violences faites aux femmes en s'associant avec elle sur ce thème. Ils sortent un court-métrage sur les violences infligées aux femmes au nom, selon eux, de l'islam. La calligraphie du Coran, texte considéré comme sacré par les musulmans, sur la peau des actrices provoque la colère des musulmans hollandais, colère amplifiée par les radicaux.
Après l'assassinat de Theo van Gogh par Mohammed Bouyeri, Ali est soudain menacée physiquement. L'assassin ayant laissé sur le corps une liste des futures cibles transpercée par le poignard où le nom d'Ali figure en tête. Elle doit fuir les Pays-Bas quelque temps.
De retour aux Pays-Bas, c'est sous protection policière, qu'elle fait publier son livre Zoontjesfabriek, traduit en français sous le titre Insoumise. Après cette publication, critiquant les relations homme/femme dans la religion musulmane, Ayaan reçoit de nombreuses menaces de mort.
Ayaan Hirsi Ali a perdu en octobre 2007 la protection que son gouvernement s’était engagé à lui fournir, alors qu'elle était menacée de mort par les islamistes, après avoir eu des activités politiques dans son pays d'adoption (les Pays-Bas) et dû s'exiler aux Etats-Unis. Une manifestation de soutien demande à la France de lui accorder une citoyenneté française honorifique.[9]
Œuvre
- Une loi néerlandaise contre l'excision porte son nom
- Ses livres
- en français : Insoumise
- en néerlandais : Zoontjesfabriek, fabrique de fils
- en allemand : Ich klage an (J'accuse)
- également traduit en turc
- en anglais : The Caged Virgin: An Emancipation Proclamation for Women and Islam
- Le court-métrage de Theo van Gogh dont elle est la scénariste :
- Selon le dernier interview d'Ayaan paru dans la revue néerlandaise OPZIJ (NR. 7/8 Juli/augustus 2006) elle travaillerait présentement sur la suite II de Submission qui traitera de la condition des homosexuels, de l'antisémitisme et de quelqu'un qui est tiraillé entre la vie occidentale et les règles de vie islamiques, et enfin sur la sortie de son prochain livre Shorcut to Enlightment où Mohamed sera confronté à trois philosophes contemporains.
- en français : Ma vie rebelle traduction française de Infidel, Nil Editions, Paris 2006. Dans une interview[10], elle a dit : « À chaque époque son challenge. Il y a eu la lutte contre le fascisme, le communisme, aujourd'hui le vrai défi contre l'État de droit, c'est l'Islam. Dans cet ouvrage, je raconte ma propre émancipation de jeune musulmane somalienne. Car les femmes sont les premières victimes : le Coran leur impose dès le plus jeune âge une soumission totale. Ce ne sont pas seulement les intégristes qui constituent un danger, mais une religion qui s'immisce dans toutes les spères de la vie. Une sorte de totalitarisme en réalité. L'Islam n'a pas connu sa révolution des Lumières. J'ai vécu de l'intérieur cet obscurantisme et la difficulté de s'affranchir des traditions. J'en suis sortie encore plus seule — j'ai rompu avec les membres de ma famille, un de mes amis Théo Van Gogh a été assassiné —, mais réformer l'Islam, c'est le combat de ma génération. »
Voir aussi
Articles connexes
- Féminisme
- Athéisme
- Islam
- Rapport homme/femme en islam
- Apostasie dans l'islam
- Islam libéral
- Critique de l'islam
Liens externes
- (nl) Site officiel
- (fr) Le problème, c'est le Prophète et le Coran - Interview donnée au journal l'Express du 16 mai 2005
- (nl) Original de la lettre laissée sur le corps de Theo van Gogh menaçant Hirsi Ali : Page 1 - Page 2 - Page 3 - Page 4 - Page 5
- (en)The Dutch-Muslim Culture War, article de Deborah Scroggins paru initialement dans le magazine américain The Nation et repris sur le blog de Jerry Weintraub. Donne la parole à plusieurs critiques féministes et/ou musulmans de Ali.
- (fr) Arrêt sur images sur France 5 28 mai 2006 ; diffuse un extrait du reportage néerlandais de l'émission "Zembla" (du réseau VARA) sur les origines d'Hirsi Ali, et débat à propos du reportage.
Notes et références
- Pays-Bas : Ayaan Hirsi Ali, usurpatrice d'asile ?, Libération 16 mai 2006
- L'express La députée néerlandaise Hirsi Ali s'exile aux États-Unis, 16 mai 2006.
- Le Monde, 21 mai 2006, page 3.
- Le Monde, 27 juin 2006 Ayaan Hirsi Ali garde la nationalité néerlandaise
- La Colère d'Ayaan Hirsi Ali, Le Monde, 19 octobre 2007.
- Thème développé dans son livre Insoumise
- Terme employé par exemple dans Der Spiegel
- Traduction parue dans Le Monde
- Libération 22 octobre [1]
- rapporté dans "Femme actuelle" n°1156