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Smaïn Lamari

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Smaïn Lamari, né en 1941 à beni sliman (wilaya de medea) et mort le est un militaire algérien, général-major et patron de la Direction du contre espionnage (DCE), l'une des trois branches du DRS (ex "sécurité militaire"). Des années 1980, à sa mort, il est l'un des hommes les plus influents du régime algérien[1].

Biographie

Smaïn Lamari entre dans la police en 1962, après l'indépendance. Il s'engage ensuite dans la Marine, puis suit une formation militaire en Urss au terme de laquelle il est nommé sous-lieutenant. Il intègre les renseignements en 1966 et commence une ascension régulière qui le conduira au grade de général-major chargé de la Direction du Contre Espionnage (DCE).

Responsable du contre-espionnage et de la lutte contre le terrorisme, il est proche du général de corps d'armée Mohamed Mediène, plus connu sous le pseudonyme de « Toufik », patron du DRS, les services de renseignement algériens. Avec ce dernier et le général Khaled Nezzar il s'oppose en 1991 à l'arrivée au pouvoir du Front islamique du salut (FIS) en soutenant l'interruption du processus électoral.

A partir de 1992, à la tête de la Direction du Contre Espionnage intérieur et extérieur (DCE, l'une des trois branches du DRS), il va jouer un rôle clé dans la répression des opposants et de toute personne se mettant en travers du haut commandement militaire.

En juin 1992, c'est un de ses hommes, Lembarek Boumaarafi, qui assassine le président Boudiaf.

Smain Lamari joua également un rôle clé dans l'infiltration et la manipulation du terrorisme islamiste. Entre 1994 et 1996, il se vantait ainsi d'avoir "bien en main" Djamel Zitouni, "chef du GIA" qui assuma médiatiquement de nombreux crimes et attentats contre la France, comme l'assassinat de cinq français à Alger en aout 1994, le détournement d'un Airbus d'Air France en décembre 1994, les attentats de Paris à l'été 1995 (10 morts, 200 blessés), ou l'enlèvement et l'assassinat des moines de Tibhirine au printemps 1996.

En 1997, il est accusé par plusieurs anciens officiers du DRS d'être, avec le général Toufik Mediene, le véritable organisateur des terribles massacres de civils qui ensanglantent la banlieue islamiste d'Alger (notamment Rais, 26 aout 1997 et Bentalha, 22 septembre 1997).

À partir de 2000, il joue un rôle important dans les négociations entre l'armée algérienne et l'armée islamique du salut (AIS), bras armé du FIS, qui vont déboucher sur la reddition des maquisards de l'AIS et la politique de concorde civile du président Abdelaziz Bouteflika.

Homme de l'ombre, secret (sa photo n'a jamais été publiée dans la presse algérienne), il est un des hommes forts du pouvoir. Il meurt le 27 août 2007 des suites d'une maladie pour laquelle il était suivi à l'hôpital Ain Naâdja d'Alger. Il est inhumé au cimetière d'El Alia à El Harrach.

En juillet 2008, le journal La Stampa l'implique dans l'affaire de la mort de Pierre Claverie et des moines de Tibhirine, ceux-ci ayant été assassinés dans le cadre d'une « stratégie de la tension » pour dérouter les groupes islamistes qui minaient la sécurité du pays[2].

Références