Yves Leterme
Yves Leterme (né le 6 octobre 1960 à Wervik, de père francophone et de mère néerlandophone), est un homme politique belge sous la bannière du CD&V. Il est licencié en droit et en sciences politiques.
Biographie
De 1987 à 1989 il est auditeur auprès de la Cour des comptes. Depuis juillet 2004 il est ministre-président de l'exécutif régional flamand et ministre flamand de l'Agriculture et de la Pêche. Figure emblématique en Flandre, fréquemment cité comme Premier ministre potentiel au niveau fédéral, il a récemment suscité la polémique par un certain nombre d'interventions de nature communautaire et institutionnelle diversément interprétées en Belgique francophone.
Yves Leterme est marié avec Sofie Haesen. Le couple a trois enfants : Matthias, Thomas et Julie.
Interview à Libération
Le 17 août 2006, lors d'une interview au quotidien français Libération, il a déclaré, à propos des francophones vivant dans les communes à facilités de la périphérie bruxelloise:
« Mais apparemment les francophones ne sont pas en état intellectuel d'apprendre le néerlandais, d'où la prolongation de ce statut d'exception[1]. »
Selon lui, les seules choses communes aux Belges sont « le Roi, l'équipe de foot, certaines bières... »[1].
Réactions
Le président du Parti Socialiste wallon Elio Di Rupo a estimé que ces propos étaient insultants pour les francophones de la périphérie bruxelloise et devaient probablement découler soit d'une erreur de traduction soit d'une mauvaise utilisation de la langue française[2]. De son côté, Isabelle Durant, la secrétaire fédérale du parti Ecolo estime qu'Yves Leterme ne se distingue guère plus du Vlaams Belang[2]. Joëlle Milquet (Cdh) trouve les propos vexatoires et s'étonne de la désinvolture affichée vis-à-vis du gouvernement fédéral.
Les éditorialistes de la presse francophone ont également marqué leur désapprobation alors que ceux de la presse néerlandophone se sont, en général, montrés moins indignés, certains qualifiant l'interview d'ironique[3]. L'éditorialiste de la Gazet van Antwerpen écrit, par exemple: au-delà de l'ironie, les propos d'Yves Leterme contiennent beaucoup de bon sens[4].
Plusieurs politiciens bruxellois néerlandophones se sont insurgés contre ces declarations dont Pascal Smet (ministre du parti socialiste flamand sp.a), Guy Vanhengel (ministre du parti libéral flamand VLD) et également Georges De Smul et Lieve Lippens (du partie social chrétien flamand CD&V d'Yves Leterme lui-même)[4]
L'hebdomadaire culturel français Les Inrockuptibles élu la déclaration d'Yves Leterme à propos des francophones de la périphérie bruxelloise la phrase la plus drôle/couillonne/brillante de la semaine du 17 août 2006[5].
Le 20 août 2006 durant la cinquième édition de la Garde de l'Yser à Steenstrate (manifestation organisée par l'extrême-droite flamande), Johan Vanslambrouck, président de l'ASBL Ijzerwake à loué les déclarations d'Yves Leterme[6].
Le 21 août 2006, deux citoyens francophones affiliés au parti social-chrétien CDH (Jean-François Thayer candidat aux prochaines élection communale sur la liste Cap-Woluwe et Yvan Verougstraete ancien conseiller communal) ont déposé une plainte sur base de la loi contre le racisme et la xénophobie dite « loi Moureaux » à son encontre auprès de la police de Woluwe-Saint-Lambert[7]. Cette plainte est surtout symbolique puisque Yves Leterme bénéficie d'une immunité en tant que ministre-président de la région flamande.
Le 26 août 2006, Olivier Maingain, le président du FDF dépose une autre plainte contre Yves Leterme auprès du Parquet général. Olivier Maingain pense que quatre chefs d'inculpations possible pourraient être retenu: incitation à la haine et à la discrimination, diffamation et calomnie, offense à la personne du Roi et aussi racisme et discrimination[8].
Le 28 août 2006, en réponse aux critiques des responsables francophones, il rétorque dans la presse néerlandophone[9]:
« Les personnalités politiques francophones qui ne connaissent pas le néerlandais mais qui défendent un discours pro-Belgique sont absolument peu crédibles. »
Extrait (paru dans Le Soir du 14/10/2006) du livre de Filip Rogiers, Leterme au défi, Editions Luc Pire, octobre 2006):
« Comme j'ai de nombreux liens de parenté en Wallonie, je ne dois pas, contrairement à beaucoup de mes collègues, me faire une idée de l'autre région du pays à partir des médias. J'ai des cousins et des cousines dans le Brabant wallon et à Liège. J'ai récemment appris que j'étais un lointain parent de Jacques Brel. Les Brel habitaient Zandvoorde. (...) Une de mes cousines conduit la liste écolo à Mouscron. Ses parents habitent à cinq kilomètres de là, en Flandre. En France, une autre cousine a été candidate sur la liste RPR de Jacques Chirac. »
Marianne Leterme, sa cousine s'est en effet présentée comme tête de liste Ecolo à Mouscron et considère son nom comme un avantage tout en exprimant que Yves Leterme ne pense pas vraiment ce qu'il dit par rapport aux francophones. Pour elle, il n'est pas séparatiste et n'a pas réellement des idées si radicales.[10]
References
- Propos polémiques de Leterme
- Leterme se lâche dans Libération
- La presse francophone outrée, pas la flamande
- Bruxellois flamands pas d'accord
- Yves Leterme "rock and roll"
- Quelques milliers de personnes à la "Garde de l'Yser"
- Dépôt d'une plainte contre Yves Leterme
- Maingain dépose plainte contre Leterme
- Leterme rétorque
- Yves Leterme ne pense pas vraiment ce qu'il dit par rapport aux francophones