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Tahara (islam)

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La tahara (arabe : طهارة), pureté, désigné le principe de pureté rituelle dans l'islam. L’islam connaît deux types d’ablutions : les grandes ablutions (arabe : غسل ghousl, « lavage »; « grandes ablutions ») et les petites ablutions (arabe : وضوء wodzū, « ablution »).

Ces ablutions visent à purifier le corps et surtout l'âme, nullement à se laver. Ce rite religieux peut, sous certaines conditions ( s'il n'y a pas d'eau ou en cas de maladie) se pratiquer en touchant du sable ou en massant avec ses deux mains une pierre lisse et propre, on appelle ce rite : les ablutions sèches ( arabe : التيمم, « tayammum»).[1]

Les petites ablutions

Un bassin dédié aux ablutions dans la mosquée Noor-e-Islam, en France (Saint-Denis, île de La Réunion).

Le wodzū doit être pratiqué obligatoirement par un musulman avant la prière, la circumambulation (ou tawaf) et avant de tenir le Coran. L'islam recommande également cette pratique avant de dormir. Les ablutions commencent par formuler intérieurement son intention à le faire (an-niyya)[2] puis prononcer la basmala, qui consiste à dire Bismillahi-r-Rahmani-r-Rahim, ce qui signifie « Au nom d'Allah, Le Clément, Le Miséricordieux. » ;

Il est également recommandé de prononcer à la fin des formulations additionnelles et facultatives comme[3] :

« Ô Seigneur ! Mets-moi au nombre de ceux qui se repentent et de ceux qui se purifient. »
arabe : اللّهُـمَّ اجْعَلنـي مِنَ التَّـوّابينَ وَاجْعَـلْني مِنَ المتَطَهّـرين الله أكبر
« Allâhumma ajʿalnî mina t-tawwâbîna wa ajʿalnî mina-l-mutatahhirîn. »

« Gloire à Toi Seigneur, et par Ta louange, j’atteste qu’il n’est de divinité que Toi, je Te demande pardon et je me repens auprès de Toi. »
arabe : سُبْحـانَكَ اللّهُـمَّ وَبِحَمدِك أَشْهَـدُ أَنْ لا إِلهَ إِلاّ أَنْتَ أَسْتَغْفِرُكَ وَأَتوبُ إِلَـيْك
Subhânaka l-lâhumma wa bi-hamdika. Ash-hadu an lâ ilâha illâ anta, astaghfiruka wa atûbu ailayka.

Les conditions des ablutions :

  1. Être musulman
  2. La raison
  3. L'âge de discernement (Age de raison)
  4. L'intention
  5. Ne pas avoir l'intention d'interrompre les ablutions jusqu'à la fin
  6. Cesser tout acte qui annule les ablutions
  7. Le nettoyage des parties intimes avant de commencer les ablutions
  8. La pureté de l'eau utilisée
  9. Ôter tout ce qui fait obstacle entre l'eau et la peau
  10. L'entrée de l'heure de la prière pour celui qui perd tout le temps les ablutions

Les actes annulatifs des ablutions :

  1. Tout ce qui sort par les deux voies naturelles (urines, sang, selles, gaz...).
  2. Toute substance impure qui sort du corps en grande quantité.
  3. La perte de conscience, après s'être endormi ou autre.
  4. Toucher directement ses parties intimes sans tissu ou vêtements.
  5. Manger de la viande de chameau
  6. Apostasie

Comment faire ses ablutions : (dans l'ordre et sans interruption)

  1. Se laver la main droite, puis la main gauche.
  2. Se rincer la bouche.
  3. Se rincer le nez.
  4. Se laver le visage.
  5. Se laver les bras jusqu'au coude.
  6. Passer les mains mouillées sur toute la tête ainsi que les oreilles.
  7. Se laver les pieds jusqu'à la cheville.

Il est à noter plusieurs Hadîth concernant la quantité d'eau à utiliser pour effectuer les ablutions.

D'après Safina, le prophète faisait le ghousl avec un sa' et il se purifiait avec un moud[4]. (Rapporté par Muslim dans son Sahih n°326)

Les grandes ablutions ou bain rituel

Le ghousl consiste en un lavage complet du corps. Il est notamment obligatoire :

  • pour les femmes après la menstruation ;
  • pour les pèlerins, au début du pèlerinage à La Mecque ;
  • après un rapport sexuel ayant occasionné une pénétration ou une éjaculation ;
  • après avoir prononcé la chahada pour le nouveau converti à l'islam.

Il est également recommandé d'accomplir les grandes ablutions à l'occasion du vendredi, des deux Aïd et sur le corps d'un musulman avant son enterrement.

Comme pour les petites ablutions, il est fortement recommandé (mustahab) de ne pas gaspiller l'eau et de n'utiliser que la quantité nécessaire. Il est communément admis d'effectuer le ghousl de la manière suivante :

  1. Avoir l'intention (sans la prononcer) et dire ensuite la basmalah ;
  2. laver les mains (trois fois) en commençant par la droite, avant de commencer ;
  3. laver les parties intimes[5] avant (al-farj), arrière (ad-doubour) ou éventuellement ce qui les entoure, le tout avec la main gauche ;
  4. effectuer les ablutions mineures. À noter qu'il est possible de reporter le lavage des pieds[6] à la fin du lavage corporel ;
  5. verser trois fois de l'eau sur la tête en frictionnant ;
  6. laver tout le corps (de haut en bas et le côté droit avant le gauche) et finir par les pieds si cela n'a pas été fait ;

Il est recommandé de réciter la profession de foi suivie d'autres invocations diverses en finissant.

Les ablutions sèches

En l'absence de point d'eau, lorsque le fidèle ne doit pas entrer en contact avec de l'eau pour des raisons médicales ou encore en cas de manque d'eau chaude, risque sanitaire à laver tout ou une partie du corps avec de l'eau, il est possible d'accomplir les ablutions sèches (tayammum, en arabe : تيمم) en substitution aux petites et grandes ablutions et en ayant recours à une matière minérale appelée « terre pure ».

Cette pratique est basée directement à partir d'un verset du Coran : « Si vous êtes malade, ou en voyage, ou si l'un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins ou si vous avez touché à des femmes et que vous ne trouviez pas d'eau, alors recourez à la terre pure, et passez-vous en sur vos visages et sur vos mains » (Sourate an-Nissâ, verset 43) ainsi que dans certains hadiths[7]. Afin que le rite soit valide, il faut remplir les conditions suivantes :

  1. En avoir l'intention ;
  2. Frotter ses mains contre une surface contenant de la poussière (un mur en terre ou contenant de la poussière)
  3. Poser les mains ouvertes sur le sol ;
  4. Frotter les deux mains jusqu'aux poignets ;
  5. Repasser les mains sur le visage ;
  6. Ne pas s'interrompre ;
  7. N'y recourir qu'au moment même de la prière et la faire immédiatement.

Ce rite doit être répété avant chaque prière jusqu'à la limite du temps légal. Est considérée comme « terre pure » toute terre et toute surface contenant de la poussière. Le malade, seul, peut se servir d'un mur en pierre ou en pisé, s'il n'a pas autre chose à sa portée.

Notes et références

  1. « La manière de faire du tayammum (purification de substitution) à l'aide d'une pierre », sur https://islamqa.info (consulté le )
  2. Dans le cœur, il n'est pas nécessaire de la faire avec la bouche. Ce point cause certaines divergences parmi les musulmans.
  3. On emploie souvent le terme de "surérogatoire".
  4. Un moud est la quantité d'eau que l'on peut mettre dans les deux mains lorsqu'on les rassemble.
    Un sa' correspond à 4 moud
  5. Cette partie se nomme al-istindja`, arabe : إستنجاء
  6. Il est recommandé de se laver entre les orteils et avec l'auriculaire
  7. « La purification par la terre est l'ablution du musulman même s'il ne trouvait pas d'eau pendant une décennie » Rapporté par Nassa'i et Ibn Hibân