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Arecaceae

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Les palmiers, Palmacées, Palmae, ou Arécacées, Arecaceae, – les deux noms sont reconnus – forment une famille de plantes monocotylédones. Facilement reconnaissables à leur tige ligneuse non ramifiée, le stipe, surmonté d'un houppier de feuilles pennées ou palmées, les palmiers symbolisent les paysages tropicaux et méditerranéens, notamment leurs côtes et les oasis des déserts chauds.

Étymologie

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Le nom vient du genre-type Areca forme latinisée du nom vernaculaire, dans la région de Malabar (Indes), de l'aréquier ou palmier à bétel (Areca catechu), producteur des noix d'arec ou noix de bétel[1].

Description

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Palmier à huile.
Coupe d'un stipe de palmier montrant l'absence des anneaux de croissance typiques des arbres.

C'est une famille de plantes généralement arborescentes connues sous le nom de palmiers, à « bois » atypique n'ayant pas de cambium pour assurer une croissance en largeur typique d'un tronc, parfois à l'aspect de lianes ou d'arbustes. Elle est répandue dans toute la zone intertropicale. Seules deux espèces (le dattier de Crète (Phoenix theophrasti) et le palmier nain (Chamaerops humilis) sont spontanées en Europe.

Le palmier n'a pas de tronc mais un stipe, tige remplie de moelle ou de fibres, formée par un faisceau de pétioles de feuilles palmées ou pennées. Il n'a pas non plus de branches mais des palmes, qui selon les espèces peuvent avoir la forme d'un éventail (feuilles palmées), d'une plume (feuilles pennées) ou d'une structure intermédiaire entre ces deux formes (feuilles costapalmées).

L'inflorescence est déterminée (ou cymeuse, c'est-à-dire avec un axe principal terminé par une fleur), paraissant souvent composée-spiciforme[2]. Les fleurs sont hermaphrodites ou unisexuées, généralement sessiles et à périanthe décomposé en trois sépales, généralement trois pétales, trois ou six étamines (ou plus), trois carpelles parfois jusqu'à dix, un ovule dans chaque loge. Le fruit est une drupe, souvent fibreuse ou rarement une baie.

Plante à la fois archaïque (ancienne) et très complexe, elle peut s'adapter à des conditions climatiques diversifiées (de la forêt équatoriale au désert aride). Sensibles au gel, les palmiers ne dépassent pas la latitude de 50° au Nord ou au Sud et préfèrent les nombreuses contrées tropicales. Quelques espèces sont à leur aise sous un climat semi-tempéré (méditerranéen ou subtropical humide), et une espèce (Trachycarpus fortunei) pousse sous climat tempéré de montagne.

Histoire évolutive

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Une palme fossilisée de Palmites.
Palmier fossilisé, Fonds Eugène Trutat, Muséum de Toulouse.

Les palmiers occupent une place à part dans le monde végétal, parce qu'ils comptent parmi les plus anciennes espèces de plantes depuis 80 millions d'années. La datation des plus anciens fossiles de palmiers les donne du début du Crétacé, il y a environ 120 millions d'années[3]. De nombreux fossiles de palmiers ont été découverts en Europe sur des terrains datant de l'Oligocène (38 millions d'années) au Miocène (6 millions d'années). Ils témoignent d'une ancienne période de climat tropical.

Classification

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Généralités

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La famille des arécacées comprend (selon Watson & Dallwitz) plus de 2 500 espèces réparties en plus de 200 genres, dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes, de l'Afrique aux Amériques et à l'Asie :

D'un point de vue botanique, les palmiers sont des monocotylédones et ne sont donc pas des arbres, mais des « herbes géantes » : ils ne possèdent pas de vrai bois au sens botanique, l'épaississement du stipe résultant de l'addition répétée de faisceaux appelée « croissance secondaire diffuse », processus différent de celui à l'origine de la formation du bois des dicotylédones et des gymnospermes.

Cela n'empêche pas les Ceroxylon de la cordillère des Andes de posséder les plus hauts stipes du monde (40 à 60 m). Quant au cocotier du Chili, il présente un stipe de plus d'un m de diamètre.

La classification phylogénétique APG II (2003)[4] et la classification phylogénétique APG III (2009)[5] rattachent cette famille à l'ordre des Arecales inclus dans le grand groupe des Commélinidées.

Le Angiosperm Phylogeny Website (20 avril 2007)[6] reconnait 5 sous-familles :

Les genres les plus connus pour cette famille sont les suivants : Areca, Bismarckia, Borassus, Brahea, Butia, Calamus, Cocos, Copernicia, Corypha, Elaeis, Euterpe, Hyphaene, Jubaea, Latania, Mauritia, Metroxylon, Phoenix, Raphia, Roystonea, Sabal, Salacca, Syagrus, Trachycarpus, Washingtonia.

Liste des genres

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Une oasis avec des palmiers à jupon dans le parc national de Joshua Tree, en Californie.

Milieux de vie

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Les palmiers, largement répandus dans les régions intertropicales, font partie intégrante de l'écosystème tropical. Un grand nombre d'espèces poussent dans les forêts pluvieuses tropicales, au niveau de la canopée et dans la strate arborescente inférieure. Les palmiers poussent également dans des endroits durablement humides, comme les marais, à proximité des mangroves et sur les rives des fleuves. Ils prospèrent également dans les zones au climat subtropical humide ou méditerranéen, semi-arides et arides de plaines. Dans la cordillère des Andes on les rencontre encore à 4 000 mètres d'altitude. On les trouve aussi dans les oasis, notamment au Sahara.

Parasites et maladies

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Entre autres, deux insectes ravageurs de palmiers :

Le papillon de nuit (hétérocère) suivant se nourrit de palmier :

Les palmiers et l'homme

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Toutes les civilisations de la Méditerranée les ont vénérés[10]. Ils symbolisent l' « arbre de vie », la fécondité et le succès[11] et, du point de vue des images paysagères, les déserts chauds, les côtes et les paysages tropicaux.

La palmeraie d'Elche située à Elche en Espagne).

Les palmiers sont des plantes parmi les plus utiles dans l'économie agricole des pays des zones tropicales où ils ne sont dépassés en importance que par les graminées. Toutes les parties de la plante sont employées de manière très variée. Les fruits, noix de coco ou dattes, font partie depuis des millénaires des aliments de base des populations vivant sous les tropiques. Avec le « bois » des stipes, on fabrique des planchers et des murs, et avec les feuilles on réalise la couverture des maisons.

Les représentants les plus importants de cette famille sur le plan économique sont les suivants :

Utilisations des palmiers

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Des dattes sur un dattier.
  • usage alimentaire : dattes, noix de coco, sucre, vin de palme, coprah, sagou (fécule), chou palmiste (cœur de palmier), huile de palme, chenilles
  • usage thérapeutique : noix d'arec, sang-dragon
  • usage industriel : cire de palmier, fibres textiles (raphia, rônier, crin végétal), rotin pour vannerie, ivoire végétal
  • usage ornemental : parcs et jardins, avenues, plantes d'appartement (kentia)
  • usage médical : par exemple, les baies de Serenoa utilisés (industriellement) pour lutter contre l'adénome prostatique
  • construction : dans de nombreux pays (Polynésie, Panama, Thaïlande, Philippines, Nouvelle-Guinée, Indonésie, Amazonie, Sahara), les palmiers servent de matériau de construction. Tout d'abord, on se sert des stipes des palmiers pour établir la structure principale de la construction (charpente, poutre). Ensuite, pour réaliser la toiture, on se sert des feuilles qui ont la propriété de former une excellente couche étanche. Les cloisons intérieures quant à elles sont réalisées à partir de folioles tressées. Dans la péninsule Arabique, on utilise les palmes de palmier (arish) pour construire des maisons peu onéreuses mais éphémères. L'architecture contemporaine commence à remettre à l'honneur cette technique traditionnelle.

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Articles connexes

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Bibliographie

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Références taxinomiques

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Liens externes

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Notes et références

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  1. (en) Maarten J M Christenhusz, Michael F Fay et Mark W. Chase, Plants of the World : An Illustrated Encyclopedia of Vascular Plants, Chicago, The University of Chicago Press, , 792 p. (ISBN 978-0-2265-2292-0), p. 179
  2. Walter S Judd, Campbell, Kellog et Stevens (trad. Jules Bouharmont et Chrales-Marie Evrard), Botanique systématique : Une perspective phylogénétique, De Boeck Université, coll. « Dbu Sciences Sc », , 488 p. (ISBN 978-2-7445-0123-4)
  3. Pierre Olivier Albano, La connaissance des palmiers : culture et utilisation : les principales espèces utiles et ornementales pour jardins tempérés et tropicaux, Aix-en-Provence, Édisud, , 359 p. (ISBN 978-2-7449-0303-8).
  4. (en) Angiosperm Phylogeny Group, « An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG II », Botanical Journal of the Linnean Society, Wiley-Blackwell, Linnean Society of London et OUP, vol. 141, no 4,‎ , p. 399–436 (ISSN 0024-4074 et 1095-8339, DOI 10.1046/J.1095-8339.2003.T01-1-00158.X).Voir et modifier les données sur Wikidata
  5. (en) Angiosperm Phylogeny Group, « An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG III », Botanical Journal of the Linnean Society, Wiley-Blackwell, Linnean Society of London et OUP, vol. 161, no 2,‎ , p. 105–121 (ISSN 0024-4074 et 1095-8339, DOI 10.1111/J.1095-8339.2009.00996.X).Voir et modifier les données sur Wikidata
  6. Stevens, P. F. (2001 onwards). Angiosperm Phylogeny Website. Version 14, July 2017 [and more or less continuously updated since]." will do. http://www.mobot.org/MOBOT/research/APweb/, consulté le 20 avril 2007
  7. a et b WCSP. World Checklist of Selected Plant Families. Facilitated by the Royal Botanic Gardens, Kew. Published on the Internet ; http://wcsp.science.kew.org/, consulté le 19 avr. 2010
  8. a et b NCBI, consulté le 19 avr. 2010
  9. a et b Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 20 avr. 2010
  10. Robert Ali Brac de La Perrière, Le Palmier-dattier, Aix-en-Provence, Édisud, 1995, p. 38-39 (ISBN 9973-22-016-1)
  11. Chaké Matossian, « La fonction symbolique du palmier ou les transformations de la Phoenix dactylifera », dans L'arbre ou la Raison des arbres : xviies Entretiens de La Garenne Lemot, Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », , 409–425 p. (ISBN 978-2-7535-5701-7, lire en ligne)