Aulus Vibenna
Nom dans la langue maternelle |
Avile Vipina |
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Époque |
Premier royaume romain (d) |
Activité |
Chef militaire |
Fratrie | |
Statut |
Aulus Vibenna (en étrusque : Avile Vipina) est un noble étrusque du VIe siècle av. J.-C. et le frère de Caelius Vibenna (Caile Vipina).
Biographie
[modifier | modifier le code]L'existence historique d'Aulus Vibenna est confirmée par des pièces archéologiques, dont une coupe trouvée à Véies, un calice en bucchero (dont il ne reste que le haut pied cylindrique issu du sanctuaire de Portonaccio) de l'époque où le situe la tradition (deuxième quart ou milieu du VIe siècle av. J.-C.) et qui porte l'inscription parlante mini muluva[an]ece avile vipiienas, c'est-à-dire « m'a donné Aulus Vibenna »[1],[2]. Aulus, par ce don, aurait voulu honorer le sanctuaire de Véies dont le prestige était tel qu'il attirait des dédicataires de hauts personnages du lieu mais aussi d'autres grandes villes étrusques[3].
Un autre vase plus récent, une coupe étrusque à figures rouges conservée au musée Rodin à Paris, probablement découverte à Vulci datant du Ve siècle av. J.-C., comporte une inscription étrusque « coupe d'Aulus Vibenna » ce qui confirme l'aura du personnage dont la mémoire est rappelée un siècle plus tard[4],[5].
Aulus aurait été bien présent à Rome. Arnobe se référant à Fabius Pictor fait allusion au meurtre d'Aulus (dont la tête serait celle trouvée sur le Capitole), par un « esclave de son frère » (Servius Tullius)[6]. Le Capitole, dont la pseudo-étymologie est caput Oli, tirerait son nom Oli pour Auli.
Les frères Vibenna apparaissent aussi sur un miroir étrusque provenant de Bolsena et sur quatre urnes cinéraires provenant de Chiusi[5].
Aulus Vibenna dans la légende étrusque
[modifier | modifier le code]Aulus et son frère Caelius Vibenna sont bien représentés dans la légende étrusque.
La tombe François à Vulci contenait une scène montrant Aulus et Caelius Vibenna prenant part à l'une de ces aventures.
La scène semble montrer Caelius, Aulus Vibenna et Mastarna avec des compagnons nommés « Larth Ulthes », « Rasce » et « Marce Camitlnas ». Ces images montrent l'exécution des ennemis dont les noms « Laris Papathnas Velznach », « PESNA Arcmsnas Sveamach », « Venthical » […] « plsachs » et « Cneve Tarchunies Rumach » (assimilé à « Cnaeus Tarquin de Rome »).
Il semble que le groupe avait fait prisonnier Caelius, Aulus, Rasce et Marce, mais pendant leur sommeil, Larth Ulthes s'est introduit dans leur camp, armé d'épées qu'il a données à ses compagnons. Les prisonniers sont représentés en train de tuer leurs ravisseurs. Mastarna est montré libérant Caelus Vibenna[7].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Massimo Pallottino, Studi Etruschi, XIII, 1939, p. 455.
- Massimo Pallottino, La Rome des premiers siècles. Légende et histoire, Actes de la Table ronde en l'honneur de Massimo Pallottino, Paris 3-4 mai 1990, L. P. Olschki, 1992.
- Dominique Briquel, Le regard des autres : les origines de Rome vues par ses ennemis, p. 72 (en ligne).
- Jacques Heurgon, La coupe d'Aulus Vibenna, Mélanges Jérôme Carcopino, Paris, 1966, p. 515-528.
- André Motte, Mythe et politique, Paris, Les Belles Lettres, 1990, p. 49 (en ligne).
- Yves Liébert, Regards sur la truphè étrusque, p. 186.
- T.J. Cornell, The Beginnings of Rome, Londres, Routledge, 1995, p. 135-139.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques Heurgon, La coupe d'Aulus Vibenna, Mélanges d'archéologie, d'épigraphie et d'histoire offerts à J. Carcopino, Paris, 1966.
- Yves Liébert, Regards sur la truphè étrusque, 2006.