Aller au contenu

Légion étrangère

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Légion Étrangère)

Légion étrangère
Image illustrative de l’article Légion étrangère
Grenade à sept flammes, emblème de la légion étrangère

Création 10 mars 1831
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre française
Rôle Troupe d'assaut
Effectif 9 000[1]
Couleurs Vert et rouge
Devise Legio Patria Nostra (la Légion est notre patrie)

More Majorum (comme nos anciens)

Marche Le Boudin
Guerres Guerre de Crimée
Conquête de l'Algérie par la France
Expédition du Mexique
Guerre de 1870
Première Guerre mondiale
Campagne du Levant
Campagne du Maroc
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Guerre d'Algérie
Guerre du Golfe
Guerre d'Afghanistan (2001)
Opération Licorne (2002-2009) Guerre du Mali (2012-2013)
Opération Serval (2013-2014)
Opération Barkhane (2014-2022)
Batailles Camerone
Siège de Constantine (1837)
Magenta
Solférino
Malakoff
Siège de Tuyên Quang
Narvik
Bir Hakeim
Diên Biên Phu
Kolwezi
Fourragères Par régiment
Décorations Par régiment ou par petites unités
Commandant Général de brigade Cyrille Youchtchenko
Commandant historique Général Paul-Frédéric Rollet, « Père Légion »
Capitaine Jean Danjou, « Héros de Camerone »
Général Marie-Pierre Kœnig, « dignité Maréchal de France titre posthume en 1984 »
Portrait du capitaine Jean Danjou, Musée de la Légion étrangère, Aubagne en France.
Relique de la main en bois du capitaine Danjou, Aubagne, Musée de la Légion étrangère.
Grenade à 7 flammes de la Légion étrangère.
Logotype de la Légion étrangère.

La Légion étrangère est une troupe d’assaut, une force combattante de l'Armée de terre française disposant d'un commandement particulier et comportant plusieurs subdivisions d'armes : infanterie, cavalerie, génie et troupes aéroportées. La Légion étrangère est indépendante du point de vue de son recrutement[1].

Elle a été créée en 1831 par le roi Louis-Philippe Ier afin de l’employer en Algérie, pour permettre l'incorporation de soldats étrangers dans l'Armée française. Elle fait partie du 19e corps d'armée, communément appelée sous le vocable d'armée d'Afrique. Elle hérite des traditions des anciennes Légions : Légion italique, Légion des Francs du Nord[2], Légions polonaises, Légion portugaise et Légion irlandaise. En 1805, des unités étrangères hétérogènes ont été créées : le régiment de la Tour d’Auvergne, le régiment d’Isembourg, le régiment de Prusse et le bataillon d’Irlande. Ils deviendront, en 1811, les quatre premiers régiments étrangers. Pendant les Cent-Jours, leur nombre sera doublé. En 1815, ces huit régiments étrangers de la Grande Armée formeront par ordonnance royale la Légion royale étrangère. Puis au gré de son démembrement, en 1818, la Légion royale devient la Légion d'Hohenlohe avant de décliner en 1821 pour devenir le régiment d'Hohenlohe du nom de son chef, le prince Louis Aloÿs de Hohenlohe-Waldenbourg-Bartenstein, un maréchal français de nationalité autrichienne. Ce régiment est dissous le mais le de la même année une nouvelle ordonnance royale fait ressusciter la Légion étrangère pour armer l’Armée d’Afrique déployée en Algérie[3].

L'engagement dans la Légion est réservé aux hommes dont l'âge est compris entre 17,5 et 39,5 ans[4] (dérogation possible) et a compté, depuis sa création jusqu'en 1963, plus de 600 000 soldats dont une majorité d'Allemands, suivis de trois fois et demie moins d'Italiens, puis de Belges, mais aussi de Français, d'Espagnols et de Suisses. De nombreuses autres nationalités sont représentées, comme les ressortissants des pays d'Europe de l'Est et des Balkans majoritaires dans les années 2000. Le prestige de ce corps d'élite suscite l'engagement. Cet attrait et, dans le passé, les soubresauts historiques (conflits mondiaux, crises économiques ou politiques) ont contribué à un recrutement plus spécifique : Espagnols à l'issue de la guerre d'Espagne, Allemands après 1945, Hongrois en 1956.

Les légionnaires, surnommés également les képis blancs, de la couleur de leur coiffe, blanchie sous le soleil, ont acquis leur notoriété lors des combats menés sur les champs de bataille du monde entier, notamment dans le cadre des conquêtes coloniales, des deux guerres mondiales, et des guerres d'Indochine et d'Algérie. La Légion est une unité combattante qui intervient partout dans le monde. Si sa principale mission est le combat, elle participe également à des missions de protection des populations, de maintien de la paix ou de coopérations au profit des gouvernements étrangers liés à la France par des accords.

Les traditions à la Légion étrangère constituent un ciment pour ce corps qui se traduisent par les détails vestimentaires, les emblèmes et symboles spécifiques, les chants et musiques, et enfin par ses fêtes particulières. Son image auprès du grand public et des artistes est à l'origine de nombreuses œuvres dans tous les domaines : musique, cinéma, peinture, sculpture et littérature. Le code d'honneur du légionnaire dicte la conduite de ces hommes au quotidien, en temps de guerre comme en temps de paix.

La Légion étrangère est fondée le par Louis-Philippe Ier pour la conquête de l'Algérie[5].

Elle se forme à partir des soldats de métier sans emploi après les guerres impériales et des révolutionnaires de tous les pays d'Europe qui ont trouvé refuge en France[6].

Conquête de l'Algérie (1830-1849)

[modifier | modifier le code]
Légion étrangère et tirailleurs indigènes vers 1840.

Créée pour combattre « hors du territoire continental du Royaume », la Légion étrangère est stationnée en Algérie, où elle participe à la conquête et à la mise en valeur du territoire[7]. En 1832, la Légion est employée à l'assèchement des marais dans la région d’Alger. Les 1er et 3e bataillons s’emparent d’une redoute à Maison-Carrée, aujourd’hui El-Harrach, quartier au sud-est d’Alger. Pour sécuriser la zone, 300 légionnaires campent près du marabout de Sidi Mohamed Tittery lorsque la tribu des El Ouffia s’agite. Le , une colonne, sous les ordres du commandant Salomon de Mussis, comprenant 27 légionnaires commandés par le lieutenant Châm et 25 chasseurs d’Afrique, patrouille dans la région. Le commandant pousse une reconnaissance avec les chasseurs et laisse les légionnaires au bivouac. Les légionnaires sont attaqués par 75 cavaliers arabes. Le petit détachement est exterminé. Le lieutenant Châm est le premier officier de Légion mort au combat[8].

En 1834, les Espagnols du 4e bataillon sont démobilisés et autorisés à rentrer dans leur pays, en proie à la guerre civile. Le 7e bataillon est ramené à Oran et prend alors le numéro 4. En 1849, le 1er bataillon participe activement au siège et à la prise de Zaatcha.

Guerres carlistes (1835-1839)

[modifier | modifier le code]

En 1835, elle est cédée à l'Espagne pour soutenir la reine Isabelle II dans sa lutte contre la rébellion carliste[9],[10].

Au cours de cette campagne, va être mis en application le principe de l'amalgame. Peu satisfait du système des bataillons par nationalité, le général Bernelle va brasser les légionnaires dans les unités, quelles que soient leurs origines, et imposer le français comme langue de commandement[6].

La Crimée (1854-1856)

[modifier | modifier le code]
Siège de Sébastopol (1854-1855) par Franz Roubaud (détail).

La Légion étrangère participe au siège de Sébastopol[6].

Campagne d'Italie (1859)

[modifier | modifier le code]

La Légion étrangère participe aux batailles de Magenta et de Solferino[6].

Expédition du Mexique (1863-1867)

[modifier | modifier le code]

Pendant l'expédition du Mexique, la Légion étrangère participe à la bataille de Camerone. Cet acte est considéré comme un symbole et comme un modèle de comportement au combat dans toute la Légion[1].

Guerre franco-prussienne de 1870

[modifier | modifier le code]

Lors de la Guerre franco-allemande de 1870, la Légion fait partie de l’Armée de la Loire et combat devant Orléans, puis Belfort[11].

Troisième République

[modifier | modifier le code]

Elle accueille des jeunes Alsaciens-Lorrains qui refusent de servir dans l’armée allemande[12].

Tonkin (1883-1885)

[modifier | modifier le code]

La Légion étrangère participe à la conquête du Tonkin[13].

Dahomey (1892-1894)

[modifier | modifier le code]

La Légion participe à plusieurs batailles pendant la conquête du Dahomey par la France[14].

Soudan français et Niger (1892-1894)

[modifier | modifier le code]

La Légion est déployée au Soudan français[15].

La Légion est déployée à Madagascar de 1895 à 1905[6].

Première Guerre mondiale (1914-1918)

[modifier | modifier le code]
Américains dans la Légion étrangère (1916).

La Légion est à l'oeuvre au Maroc quand la Première Guerre Mondiale se déclenche[16].

En 1914, la Légion est renforcéé par 8 000 étrangers, engagés volontaires pour la durée de la guerre, constituent quatre régiments de marche, regroupés le en un seul corps : le Régiment de marche de la Légion étrangère[17].

Entre-deux-guerres

[modifier | modifier le code]

La Légion est engagée en Syrie dans la cadre des mandats confiées par la SDN et au Maroc[18]. Elle participe à la bataille de Rachaya[19].

Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

[modifier | modifier le code]

Drôle de guerre

[modifier | modifier le code]

La Légion augmente ses effectifs jusqu’à atteindre 48 900 hommes au début de l’année 1940[20].

Campagne de France

[modifier | modifier le code]

Certaines unités disparaissent en mai 1940, d’autres sont dissoutes à l’armistice.

France libre

[modifier | modifier le code]

Certains légionnaires choisissent la France Libre et rejoignent la 13e DBLE. Par la suite, ils sont rejoints par les régiments d’Afrique du Nord et participent ensemble à la campagne de la libération du territoire national et la campagne d’Allemagne[20].

Décolonisation

[modifier | modifier le code]
Parachutistes de la Légion, entre 1950 et 1970[21].

La Légion participe aux Guerre d'Indochine et d'Algérie[22].

Depuis 1962

[modifier | modifier le code]

La Légion est basée en Métropole[23].

Elle intervient à Loyada en 1976, à Kolwezi et au Tchad en 1978, à Beyrouth en 1983-1984 et forme une partie de la Division Daguet, lors de la première Guerre du Golfe[23],[24].

Au cours de l'année 2003, les unités de la Légion étrangère ont été déployées en Afghanistan, dans le cadre de l'opération PAMIR[25].

La légion participe à l'opération Sentinelle[26].

Faits d'armes

[modifier | modifier le code]

Siège de Constantine (1837)

[modifier | modifier le code]
Constantine (Algérie) (1840).

Le , l'armée arrive à Constantine. Le , après une forte résistance, la ville finit par tomber sous les assauts des Français, qui subissent toutefois de lourdes pertes. Au terme de deux jours de combats, les troupes, sous le commandement du lieutenant-colonel Louis Juchault de Lamoricière, pénètrent dans la ville par un endroit dénommé « Place de la Brèche » (en référence à la brèche dans la défense de la ville). Ahmed Bey doit s'enfuir (il continua le combat dans les Aurès jusqu'en 1848) et beaucoup de Constantinois périrent dans le ravin en tentant de fuir les assaillants.

Siège du 10 au

[modifier | modifier le code]

Le 10, toutes les pièces de 24 étaient placées sur la colline, et le 11 les forces françaises commencèrent à lancer leurs boulets contre les murs, entre les portes Bal el Oued « porte de la Rivière » et Bab el Decheddid. Dans la matinée du 12, la brèche était devenue large. Vers huit heures, le gouverneur fit cesser le feu parce qu’il attendait le retour d’un parlementaire envoyé dans la ville pour sommer les habitants de se rendre.

Le 13, la première colonne d’attaque française fut formée par un bataillon de Zouaves, deux compagnies du 2e léger, la compagnie franche et une partie du génie sous le commandement du colonel Lamoricière.

La seconde colonne d’assaut se composait des compagnies d’élite du 17e léger et du 47e de ligne, des tirailleurs d’Afrique et de la Légion étrangère. Le colonel Michel Combe, qui la commandait, arriva devant la brèche au moment où les Zouaves demandaient des échelles.

La ville de Constantine avait encore au moment de l’assaut 6 000 défenseurs. Les habitants continuèrent quelque temps encore leur résistance dans les rues, pour s’assurer la retraite vers la Kasbah et une issue hors la ville. Vers 9 heures, le drapeau tricolore avait remplacé sur le rocher le drapeau rouge.

« Le 13 octobre 1837, à 7 heures du matin, l'assaut de la place de Constantine est ordonné. Dès que la première colonne, sous les ordres du colonel de Lamoricière, a dépassé la brèche, le colonel Combes s'élance pour la soutenir à la tête de la deuxième colonne. Il arrive sur la muraille, au moment même où une explosion terrible éclate et ravage les rangs des assaillants. Il prend aussitôt le commandement que le colonel de La Moricière, blessé et privé de la vue dans l'explosion, cesse d'exercer. Mortellement atteint coup sur coup en plein dans la poitrine, il refuse de quitter le combat pour aller se faire panser, et continue encore à commander ses soldats. Le colonel Combes eut encore la force de retourner presque seul au bivouac de son régiment, et quelques minutes après, il était couché sur son lit funèbre pour ne plus se relever[27]. »

— Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des Armées de terre et de mer de 1789 à 1850. T1, Éditeur : Hachette Livre BNF, coll. : Sciences sociales, 2012, (ISBN 978-2012526440).

Bataille de Magenta et de Solférino (1859)

[modifier | modifier le code]
La bataille de Magenta, par Gerolamo Induno. Musée du Risorgimento (Milan).

La Légion perd, outre le colonel de Chabrières, les capitaines Alavoine et d’Assis, le lieutenant André, 55 sous-officiers et soldats tués ; 11 officiers et 143 sous-officiers et soldats blessés. Le capitaine Danjou a un cheval tué sous lui. Il est fait chevalier de l’ordre des saints Maurice et Lazare. Le sergent Vilain est fait chevalier de la Légion d’honneur et l’adjudant Maine et le fusilier Wensel reçoivent la médaille de la Valeur militaire de Sardaigne. Les deux régiments étrangers inscrivent dans leurs plis le nom de « Magenta » et seront décorés de la médaille de la ville de Milan, cinquante ans plus tard. Avec ce succès, Mac Mahon, commandant en chef du 2e corps, obtiendra la dignité de maréchal de France et le titre de duc de Magenta. Un mausolée existe où reposent les restes des combattants tombés lors de cette bataille.

Le 2e régiment étranger, aux ordres du colonel Signorino, participe à la campagne d’Italie. En arrivant à hauteur de Ca' Morino, les légionnaires, avec le deuxième régiment de zouaves, formant l’avant-garde du deuxième corps d’armée commandé par le maréchal de Mac-Mahon, rencontrent une forte colonne autrichienne se dirigeant sur Castiglione.

Le 24, les légionnaires se déplacent en direction de Mantoue. Les premières salves d’artillerie ennemies sont tirées. En début d'après-midi, sous une chaleur accablante, les légionnaires et les zouaves prennent Cassiano. Le maréchal de Mac-Mahon donne l’ordre aux compagnies de tirailleurs de la Légion de se déployer pour permettre la mise en place de l’artillerie au centre de la bataille. Les combats acharnés et terribles obligent les légionnaires à aborder l’ennemi à la baïonnette. Le 2e régiment étranger déplore cependant 6 morts et 38 blessés, ce qui est peu au regard des pertes totales.

Bataille de Camerone (1863)

[modifier | modifier le code]
Jean Danjou (1863).

Le au Mexique. Soixante-deux légionnaires et trois officiers de la 3e Compagnie du régiment étranger de la Légion sont donc envoyés à la rencontre du convoi, à l'aube du . La compagnie n'ayant pas d'officiers disponibles (ceux-ci étant atteints par le « vomito negro », la fièvre jaune, comme nombre de membres du corps expéditionnaire), le capitaine Jean Danjou, adjudant-major du régiment, se porte volontaire pour la commander. Le sous-lieutenant Jean Vilain, payeur par intérim du régiment, et le sous-lieutenant Clément Maudet, porte-drapeau, demandent à l'accompagner. La Légion considère que cette résistance fut une victoire, invoquant le fait que la mission de la compagnie a été remplie. Elle est commémorée avec ferveur par les légionnaires ainsi que par les Mexicains, qui reconnaissent le courage des légionnaires (ceux-ci ne se rendirent que lorsqu'il ne resta que trois combattants valides).

Siège de Tuyên Quang (1885)

[modifier | modifier le code]

En 1885 au Tonkin, sous les ordres du commandant Dominé, deux compagnies de Légion, soit 390 hommes dont 8 officiers, commandés par le capitaine Cattelain, une compagnie de tirailleurs tonkinois avec 162 hommes commandés par deux officiers, une section de 31 artilleurs de marine avec deux canons de 80 mm, deux de « 4 » de montagne, deux mitrailleuses Hotchkiss, le sergent Bobillot et 7 sapeurs du génie, un médecin, un pasteur protestant, 3 infirmiers, 3 boulangers, monsieur Gauthier de Rougemont, un civil préposé aux vivres et les marins de la canonnière « La Mitrailleuse », soit 598 hommes qui résistent aux assauts des Pavillons Noirs.

Bataille de Rachaya (1925)

[modifier | modifier le code]
Le village de Rachaya et sa citadelle où eut lieu le combat (photo XIXe siècle).

La Bataille de Rashaya opposa pendant 4 jours, du 20 au , les rebelles Druzes aux forces françaises de l'armée du Levant devant la citadelle de Rashaya pendant la Grande révolte syrienne contre le Mandat français sur la Syrie et le Liban.

L'expansion de la révolte anti-française au Liban et la menace qu'elle faisait peser sur les chrétiens de la région inquiéta les populations. Cette menace inquiétait aussi les autorités françaises qui craignaient que la révolte des Druzes et des musulmans chiites du sud-Liban puisse dégénérer en un conflit religieux régional[28].

Le , les cavaliers circassiens de la Légion étrangère établirent leurs quartiers dans le fort de Rachaya. Il s'agissait du 4e escadron du 1er régiment étranger de cavalerie (1er REC), fort d'une centaine d'hommes et commandé par le capitaine Landriau[29]. À cette époque, le village de Rachaya comptait environ 3 000 habitants. Le fort était situé sur une colline au-dessus de la ville ; il était de petite taille et partiellement en ruine. Les vols de reconnaissance français permirent de déterminer que les troupes druzes, d'environ 3 000 hommes, étaient basées à proximité du village. Le quartier général des troupes françaises fut alors renforcé pendant que des patrouilles furent envoyées autour de la ville. Le , deux unités françaises tombèrent en embuscade et deux hommes furent tués par les troupes de Zayd al-Atrash, l'un des chefs rebelles Druzes et frère du Sultan el-Atrache ; trois autres furent blessés et trois portés disparus.

Bataille de Narvik (1940)

[modifier | modifier le code]
Troupe française dans la campagne de Norvège, 5 juin 1940[30].

En 1940 en Norvège, l’opération terrestre commence le par un bombardement naval effectué par le cuirassé britannique Resolution, deux croiseurs et cinq destroyers, contre les défenses allemandes. Les moyens de débarquement sont modestes avec 4 ALC, 1 LCM, et 2 MLC qui sont mis à l’eau à la dernière minute et des « trains » d’embarcations fournis par les bâtiments (une embarcation à moteur en remorquant 2 ou 3 autres). Trois chars français de 13 tonnes sont embarqués dans les MLC et LCM. L’ensemble se dirige sur la plage de Bjerkvik. Les chars, débarqués les premiers au milieu de positions allemandes, ouvrent la voie au 1er bataillon de la Légion qui se déploie en éventail depuis l’Ouest jusqu’au Nord-est. Dès le lendemain , la jonction est réalisée avec les Polonais de la Brigade autonome de chasseurs de Podhale venus de l’Ouest, les chasseurs alpins des 5e et 27e demi-brigades venus du Nord-Ouest et les Norvégiens qui tiennent le Nord. Deux heures après la plage de Bjerkvik, celle de Meby voit débarquer des engins similaires avec les deux derniers chars et le 2e bataillon de la Légion. Après avoir été chassés de la plage, les Allemands doivent reculer vers l’Est, jusqu’à Storebalak.

Un peloton de cinquante motocyclistes prend la route longeant la rive est de l’Herjangsfjord, soutenu depuis la mer par le destroyer HMS Havelock, où se trouve le général Béthouart. Il atteint la presqu'île d'Oijord face à la plage d'Orneset sans encombre. Il reste à franchir le Rombaksfjord (en). Il faut d’abord nettoyer la rive nord de ce fjord, et surtout, réceptionner sur l’aérodrome de Bardufoss des chasseurs de la RAF. Le , les engins de débarquement et les puffers transportent chars et troupes, sous la protection des bateaux et des forces installées sur la rive nord, jusqu’à la rive sud du Rombaksfjord. L’opération réussit, malgré une vive résistance et une contre-attaque en règle. De leur côté, Polonais et chasseurs alpins ont fort à faire à Ankenes et le long du Beisfjord. Le , les Allemands font retraite vers l’est. Les troupes, Norvégiens en tête, entrent enfin à Narvik. Depuis deux jours, Lord Cork a reçu de Londres l’ordre d’évacuation totale, en raison de la situation alarmante du front français. L’amiral a montré le message à Béthouart et, d’un commun accord, les Alliés sont convenus de mener à bien l’opération finale avant d’obtempérer. L’évacuation est terminée le , deux jours après celle de Dunkerque. À la suite de cette action, le drapeau est décoré de la croix de guerre norvégienne.

Drapeau des Forces françaises libres.

La Légion dans la bataille

[modifier | modifier le code]

Le groupement de haute montagne de la Légion étrangère qui fut créé en Afrique du Nord. Il comprend : un état-major de groupement, une compagnie hors rang, une section de commandement et 2 bataillons du type haute montagne, l’un devant être formé par les 2e régiment étranger d'infanterie, 3e régiment étranger d'infanterie et le 4e régiment étranger (1er bataillon, CHR et CDT) l’autre par le 2e bataillon du 1er régiment étranger. L’effectif de chaque bataillon comporte 930 officiers, gradés et légionnaires avec une section de skieurs. Le groupement de haute montagne est commandé par le lieutenant-colonel Raoul Magrin-Vernerey, qui deviendra Ralph Monclar lors de son ralliement aux Forces françaises libres.

Bataille de Bir Hakeim (1942)

[modifier | modifier le code]
Légionnaires des Forces Françaises Libres se lançant vers l'ennemi, Bir-Hakeim, 11 juin 1942[31].

La bataille de Bir Hakeim, du nom d'un point d'eau désaffecté (« puits du sage ») au milieu du désert de Libye, au sud de Tobrouk, est une bataille de la Seconde Guerre mondiale, qui s'est déroulée du au durant la guerre du désert.

Pendant ces seize jours, la 1re brigade française libre (future 1re division française libre) du général Marie-Pierre Kœnig y résista aux attaques des armées motorisées italiennes et allemandes (l'Afrika Korps) commandées par le général Erwin Rommel. Le répit ainsi gagné par les Français libres permit aux Britanniques, alors en mauvaise posture, de se replier puis de triompher à El Alamein.

Bir Hakeim fut la première contribution militaire d’importance des Forces françaises libres. Elle fut pour beaucoup dans la reconnaissance politique par les Alliés du Comité national de la France combattante.

Drapeau de la France Premier groupement

[modifier | modifier le code]
  • Lieutenant-colonel Dimitri Amilakvari (appelé Bazorka), commandant de la 13e demi-brigade de Légion étrangère[32].
    • 2e bataillon de Légion étrangère : commandant René Babonneau, il repousse l'attaque de plus de 70 chars de la division Ariete, en détruisant 35 chars. Son bataillon reçoit une citation à l'ordre de l'Armée. Resté à l'arrière pour assurer le repli, lors de la sortie de vive force de Bir Hakeim, dans la nuit du 10 au , il est fait prisonnier et transféré en Italie, d'où il tente de s'évader par deux fois.
    • 3e bataillon de la Légion étrangère : commandant Puchois, composé notamment de près de 300 républicains espagnols[33], expérimentés et maîtrisant les techniques de guérilla.

Bataille de Phu Tong Hoa (1948)

[modifier | modifier le code]

En , situé sur la route coloniale no 3 bis (RC3 bis), le poste de Phu Tong Hoa, tenu par la 2e compagnie du 3e REI avec un effectif de 107 hommes est attaqué par près de 3 000 Việt Minh. Après plusieurs heures d'un combat acharné, la garnison sort victorieuse de l'affrontement et c'est devant un piquet d'honneur en tenue de parade que le colonel Simon, chef de corps du régiment et à la tête de la colonne de secours, pénètre dans le camp le .

Bataille de Diên Biên Phu (1953-1954)

[modifier | modifier le code]
Plan de situation de la Bataille de Ðiện Biên Phủ (20 novembre 1953 au 7 mai 1954).
Hommes de l'éphémère 1re compagnie étrangère parachutiste de mortiers lourds.
Insigne °CEPML (Compagnie de mortiers lourds).

La bataille de Ðiện Biên Phủ est un moment clé de la guerre d'Indochine qui se déroula du au et qui opposa, au Tonkin, les forces de l'Union française aux forces du Việt Minh, dans le nord du Viêt Nam actuel[34],[35].

Occupée par les Français en , cette petite ville et sa plaine environnante devinrent l’année suivante le théâtre d'une violente bataille entre le corps expéditionnaire français, composé de diverses unités de l’Armée française, des troupes coloniales et autochtones, sous le commandement du colonel Christian de La Croix de Castries (nommé général durant la bataille), et l’essentiel des troupes vietnamiennes (Việt Minh) commandées par le général Võ Nguyên Giáp.

Drapeau de la France Forces françaises[36] :

Élément divisionnaire aéroporté de Jean Gilles (général).

Élément du commandant Fourcade :

Élément du lieutenant colonel Pierre Langlais :

Autre :

Voir aussi : Geneviève de Galard, Geneviève de Galard Terraube, est une infirmière militaire française, convoyeur de l'air, qui, durant la guerre d'Indochine, fut surnommée « l’ange de Ðiện Biên Phủ »[37].

La France quitta la partie nord du Viêt Nam, après les accords de Genève[38] ratifié le , qui instauraient une partition du pays de part et d'autre du 17e parallèle nord.

Opération de Suez (1956)

[modifier | modifier le code]

À l'été 1956, le 1er régiment étranger de parachutistes est rappelé du djebel, où il a effectué plusieurs opérations héliportées, pour être regroupé sur la côte algéroise. Les légionnaires vont s'y entraîner à des opérations amphibies. Après de multiples fausses alertes, le régiment, sous le commandement du lieutenant-colonel Brothier, s'embarque le sur le cuirassé Jean-Bart.

La France et l'Angleterre viennent de lancer en l'opération Mousquetaire pour la reconquête du canal de Suez que Gamal Abdel Nasser vient de nationaliser.

La Légion au sein du dispositif

[modifier | modifier le code]

Un escadron blindé du 2e REC, commandé par le capitaine Abraham avec l’adjudant Degueldre comme adjudant d’unité, est intégré au 1er REP à Zéralda, avant de rejoindre la base de départ à Chypre. Avec les autres unités françaises, il a pour mission de s’emparer dans la zone de Port-Fouad des points sensibles et de faire la liaison avec les éléments du 2e RPC, parachutés au Sud. Le groupement est commandé par le lieutenant-colonel Brothier, chef de corps du 1er REP. Tous les objectifs sont atteints par les compagnies. Le à 8 h, toutes les unités se rassemblent prêtes à marcher vers El Qantara. Une demi-heure plus tard, le cessez-le-feu est ordonné et les troupes doivent rester sur leurs positions et n’ouvrir le feu que si elles sont attaquées. La section du lieutenant Ysquierdo du 1er REP, représente l’avant-garde française d’El Qantara et maintient jour et nuit un poste de surveillance, au PK 37, à 800 mètres des lignes égyptiennes. Fin décembre, les troupes rembarquent à destination de l’Algérie.

Bataille d'Alger (1957)

[modifier | modifier le code]
Carte des principaux attentats FLN, attentas contre-terroristes et opérations répressives avant et pendant la bataille d'Alger.

- .

Les paras dans la ville

[modifier | modifier le code]

Après les premières insurrections, le gouvernement français décide de réagir et donne pour mission au général Massu de rétablir l'ordre. Il est fait appel à la 10e division parachutiste (dont 1er REP). Ses quatre régiments s'ajoutent aux éléments déjà sur place, notamment la police, la gendarmerie et les fantassins du 9e régiment de zouaves qui surveillent la Casbah. En tout, ils sont près de 10 000 hommes. Bien entraînés et très bien encadrés, les 4 000 paras sont spécialisés dans la lutte contre la guérilla. Leurs officiers se sentent profondément impliqués dans le conflit, très sensibles à sa dimension tant politique que militaire. Et beaucoup d'entre eux ont réfléchi aux techniques de la guerre subversive, notamment à partir de l'expérience indochinoise.

Le , les paras entrent dans Alger, c'est le début de la bataille d'Alger. Chaque régiment s'attribue le contrôle d'un quartier, sous l'autorité du général parachutiste Jacques Massu qui a reçu tous les pouvoirs de police sur l'ensemble de l'agglomération algéroise. Grâce au fichier des renseignements généraux, les hommes de Massu établissent des listes de « suspects » en relation avec l'organisation clandestine. Ils sont interrogés, sommés de donner le nom du collecteur de fonds du FLN auquel ils versent leur cotisation. Grâce à ces informations, les militaires remonteront ensuite vers des chefs plus importants. Par la suite, les militaires vont interpeller de plus en plus d'Algériens, du militant qui peuvent détenir des informations très importantes au simple sympathisant[39].

Prise d'otages de Loyada (1976)

[modifier | modifier le code]

Le , un car militaire effectuant le ramassage scolaire des enfants de la Base aérienne 188 Djibouti est détourné par des militants indépendantistes du territoire et bloqué sur la frontière avec la Somalie. Le lendemain, la Légion et le GIGN prennent le bus d'assaut. Finalement, deux enfants sont tués, ainsi que sept preneurs d'otages et un nombre indéterminé de soldats somaliens.

Sauvetage de Kolwezi (1978)

[modifier | modifier le code]
Le colonel Érulin, chef de corps du 2e REP, en Jeep lors de l'opération à Kolwezi en 1978
Chef de groupe mortier en jeep lors de l'opération Bonite à Kolwezi en 1978.

La bataille de Kolwezi[40] est une opération aéroportée baptisée « Opération Bonite », menée par une unité de la Légion étrangère française, le 2e régiment étranger de parachutistes, ainsi que par des troupes belges et zaïroises.

Elle se déroule en au Zaïre, actuelle république démocratique du Congo, pour délivrer des otages européens retenus dans la ville minière de Kolwezi par des rebelles katangais. Si l’opération réussit à libérer des otages avec des pertes militaires légères, elle ne put empêcher le massacre de 700 Africains et de 170 Européens[41].

Opérations Tchad (1969-1972 / 1978-1980)

[modifier | modifier le code]

Opération militaire française qui se déroule durant la guerre civile tchadienne de 1965-1980. Pendant l'Opération Tacaud, qui fait suite à l'opération Bison qui se déroula de 1969 à 1972. Dix-huit militaires français perdent la vie durant Tacaud et deux avions Jaguar sont abattus[42].

Unités Légion dans les opérations

[modifier | modifier le code]

Opération Diodon (Liban 1982-1983)

[modifier | modifier le code]
Le 2e REP forme une garde de sécurité lors de l'évacuation de l'OLP depuis Beyrouth au Liban.

Le , le 2e REP, précurseur d’une force multinationale d’interposition, réussit à la demande des Libanais à permettre le départ du contingent palestinien, retranché dans Beyrouth, face à l’avance israélienne. Après les massacres de Sabra et Chatila, résurgence de haines accumulées, les consciences internationales se décident à mettre en place une force de sécurité. C’est ainsi que, à tour de rôle, les grandes unités professionnalisées de l’Armée de terre française se relaient à Beyrouth pour remplir une mission de médiation et de paix. Opérant dans le cadre de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth (FMSB), qui compte des troupes : américaines, stationnées aux abords de l’aérodrome ; italiennes, centrées sur le quartier de l’hippodrome, et britanniques, implantées près de la manufacture de tabac, la 31e brigade, renforcée par le 1er régiment étranger de cavalerie et un détachement du 17e régiment du génie parachutiste, assure la sécurité et la confiance dans le Grand-Beyrouth[43].

Le , les premiers éléments du 2e REI débarquent dans le cadre de l’opération. Le , des derniers éléments de Diodon quittent le Liban. Le caporal-chef Vuillermet décède de ses blessures. 8 légionnaires du 2e REI sont tués au Liban en 1983.

Attentats de Beyrouth du 23 octobre 1983 (Attentat du Drakkar)

[modifier | modifier le code]

Les États-Unis ont perdu 265 soldats au Liban et 159 autres ont été blessés. La France a perdu 89 soldats et l'Italie deux[44].

Opération Épervier (1986)

[modifier | modifier le code]

L'opération Épervier, au Tchad, a été déclenchée début à l'initiative de la France après le franchissement du 16e parallèle par les Forces armées libyennes venues soutenir Goukouni Oueddei qui avait été renversé fin 1981 par Hissène Habré avec le soutien de la France et des États-Unis.

En 1986, les 3e et 4e compagnies du 2e REP, puis un EMT à 4 compagnies, commandé par le colonel Wabinski, chef de corps prend la relève en 1987. Les légionnaires s’installent à Kalait, Biltine et Abéché. Le détachement assure l’encadrement d’un détachement d’assistance technique à Pandzangue au sud, non loin des frontières du Cameroun et de la République centrafricaine et le poste de commandement et la 2e compagnies s’installent à N'Djaména. Le , les Tchadiens s’emparent d’Aozou, repris par les Libyens, 20 jours plus tard. En juillet, la compagnie d’éclairage et d’appuis rentre à Calvi, remplacée par une autre compagnie. Le 2e REP laisse la place à d’autres unités au début de 1988.

Opération Daguet (1990-1991)

[modifier | modifier le code]
Équipe de mortier MO 120 RT du 2e régiment étranger d'infanterie.

L'opération Daguet est la participation (commandée par le général Michel Roquejeoffre) de l'Armée française à la coalition internationale formée à la suite de l'invasion du Koweït par l'Irak dans la guerre du Golfe en 1990-1991.

Composante Légion étrangère

[modifier | modifier le code]

Opération Pélican (Brazzaville 1997)

[modifier | modifier le code]

La France est engagée à Brazzaville capitale de la république du Congo pour rapatrier 6 000 étrangers, dont près de 1 500 Français. L’intervention est lancée le , alors que les milices du président Pascal Lissouba et de l’ancien président Denis Sassou-Nguesso s’entre-tuent et dévastent depuis 72 heures la capitale du Congo, coupée en deux[46].

En une semaine, 1 250 soldats français, dont les légionnaires du 2e REP, du 2/1er REC, du 2e REI, le commando de Montfort, placés sous les ordres du général Landrin, arrachent à la folie meurtrière de miliciens ivres et drogués, des expatriés promis aux humiliations, aux violences ou à la mort.

Le , l’état-major tactique (EMT) du 2e REP, aux ordres du colonel Benoît Puga, chef de corps, est mis en place à Brazzaville, pour relever le 8e RPIMa dans sa mission d’éventuelle évacuation de ressortissants de Kinshasa. Alors que les forces de l’alliance de Laurent-Désiré Kabila arrivent aux portes de la capitale zaïroise, la 1re compagnie, commandée par le capitaine Trotignon, puis la compagnie d'éclairage et d'appuis (CEA), commandée par le capitaine Schiffer, venant d’être pré positionnées au Gabon, quittent Libreville pour rejoindre le camp de l’ORSTOM à Brazzaville, les 16 et .

L’opération « Pélican » reçoit alors pour mission de soutenir, dans le domaine logistique, les organisations humanitaires dépêchées sur place. Ce soutien se traduit essentiellement par l’acheminement en C-160 Transall de fret humanitaire à destination des camps de réfugiés du nord du Congo. L’État Major Tactique (EMT) du 2e REP y participe en assurant la sécurité des cargos tactiques déployés sur les terrains du nord. Puis, il achemine par véhicules, les réfugiés qui ont descendu le fleuve Congo en barges jusqu’à la capitale congolaise, jusqu’au camp de Bilolo situé à une trentaine de km au nord de Brazzaville[47].

Côte d'Ivoire (2002-2003)

[modifier | modifier le code]
Insigne identique pour les
21e RIMa
, 1re REC et 1re REG de Opération LICORNE en 2002 (Côte d'Ivoire).

L’opération Licorne est le nom de la participation des Forces armées françaises, sous commandement français, au maintien de la paix en Côte d'Ivoire mise en place à la suite de la crise politico-militaire en Côte d'Ivoire[48]. Elle est distincte mais complémentaire de l'ONUCI.

Légionnaires et marsouins dans l'opération

[modifier | modifier le code]

Commandant de l'opération Licorne : -  : général Emmanuel Beth (ancien officier parachutiste de la Légion étrangère, commandant jusqu'alors la 11e brigade parachutiste à Balma).

Dès le , le 43e bataillon d'infanterie de marine stationné à Port-Bouët, est renforcé par des éléments des forces françaises pré-positionnées dans la région (Gabon, Sénégal, Djibouti et Tchad) et la 11e BP dont le 2e REP, pour assurer la sécurité des ressortissants français et ceux de la communauté internationale.

En , 1 500 hommes supplémentaires seront acheminés. Le , le 2e régiment étranger d'infanterie, (2e REI) relève le 2e REP et occupe les postes du groupement tactique interarmes ouest (GTIAO). Ce groupement, appuyé par l'arrivée des AMX-10 RC du 1er REC, réussit à ouvrir une brèche vers l'ouest, alternant négociations et intimidation. Après avoir implanté des unités sur Duékoué et Guiglo, des patrouilles effectuent des reconnaissances jusqu'à Toulepleu puis Bangolo.

La force Licorne s'empare de l'aéroport d'Abidjan. Des mouvements de foule violents éclatent dans la capitale. La force Licorne, renforcée par des moyens terrestres, aériens et navals se redéploie sur la capitale pour sécuriser les ressortissants français et étrangers puis permettre le départ des volontaires. Environ 8 000 ressortissants quittent le territoire ivoirien, en utilisant pour la majorité d'entre eux les moyens aériens civils réquisitionnés par le ministère des Affaires étrangères.

EUFOR Tchad/RCA (2007-2009)

[modifier | modifier le code]
Logo de l'EUFOR Tchad/RCA.

La force européenne EUFOR Tchad/RCA[49] était une force opérationnelle multinationale dirigée par l'Union européenne au Tchad et en République centrafricaine, dont l'objectif est d'appliquer la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies no 1778 du . Sa mission s'est achevée en 2009.

Ses troupes sont fournies par 23 pays membres de l'Union européenne dans le cadre de la Politique de sécurité et de défense commune (PESD) :

  • Drapeau de la France : 1 700 militaires, 8 hélicoptères - bataillon centre.

Le , un soldat français de l'EUFOR au Tchad/RCA, le sergent Gilles Polin, en reconnaissance près de la frontière soudanaise, est tué à la suite d'un accrochage avec les Forces armées soudanaises.

Le , la mission EUFOR de l'UE a passé le relais à la MINURCAT II, la force des Nations-Unies[50].

Opération Pamir (2012-2014)

[modifier | modifier le code]
Médaille commémorative française « Afghanistan ».

Le , un échelon de commandement unique succède à celui de la brigade La Fayette et remplace celui du National Contingent Command (NCC). L’état-major Pamir (EM Pamir) est stationné sur le camp Warehouse à Kaboul. Il est composé d’une centaine de militaires qui ont pour mission de commander les détachements français encore présents sur le théâtre. Plus particulièrement, pour mener la conduite des opérations de désengagement logistique de l’Armée française, assurer la protection de la force, soutenir les insérés français tout en poursuivant l’évolution de ses structures. Pour remplir ces missions, l’état-major Pamir dispose d’unités subordonnées : le bataillon logistique (BATLOG) Koufra, le Bataillon de protection Aquitaine et le bataillon d’hélicoptères Mousquetaire.

Moins de 500 militaires sont chargés de poursuivre l’engagement français jusqu’à la fin de la mission de l’ISAF en 2014, à travers notamment le commandement de l’aéroport international de Kaboul (KAIA), le fonctionnement de l’hôpital médico-chirurgical militaire français de KAIA, l’appui à la formation de l’Armée nationale afghane, la participation aux fonctions d’état-major dans les structures de l’ISAF et le commandement du laboratoire européen contre-IED.

À la fin , le nombre de militaires français dans la zone se situe entre 300 et 400 dont 205 au service de l'OTAN. À la fin de l'année, il reste 150 personnes.

L'opération Pamir prend fin le .

De 2008 à 2010, le colonel Éric Bellot des Minières est chef de corps du 2e REP à Calvi. Durant cette période, il commande le Battle Group Altor engagé du au dans le cadre de l'opération Pamir[51]. Lors de cette opération, son régiment est cité à l'ordre de l'Armée pour la croix de la Valeur militaire.

Pionniers des unités de Légion étrangère.

Les traditions au sein de la Légion étrangère sont nombreuses et issues directement de son histoire : du « vert et rouge », au pas lent de ses unités, en passant par les pionniers et Le Boudin (chant de marche de la Légion).

Contrairement à une idée reçue, ces traditions ne sont pas immuables et vivent avec l'institution. Elles sont officiellement regroupées au sein d'un Recueil des traditions de la Légion étrangère édité par le comité des traditions de la Légion étrangère. Enfin, ces traditions doivent être distinguées des légendes qui courent sur les légionnaires, comme le fait de graver leur nom sur la cartouche qu'ils se destinent en cas de coup dur.

Pionniers de la Légion étrangère

[modifier | modifier le code]

Les pionniers de la Légion étrangère de l'Armée de terre française forment une unité de traditions. Ils défilent en tête des troupes lors des prises d'armes et portent barbe, tablier de buffle et hache à l'épaule. C'est la seule unité de ce type en service au sein de l'Armée française.

Après une présence plutôt aléatoire sous la Révolution française, les pionniers réapparaissent sous le Consulat, coiffés des bonnets à poils des grenadiers mais sans la plaque métallique. Ces unités sont dissoutes en 1818, puis recréées en 1822[52]. La Légion étrangère a repris, dès 1831, cette tradition qu'elle perpétue encore de nos jours.

Insignes de la Légion étrangère.

Les insignes militaires sont une survivance des blasons d'autrefois qui rassemblaient autour d'une même symbolique les soldats d'un même corps. La Légion étrangère n'échappe pas à cette règle et les premiers modèles apparaissent dès la fin de la Première Guerre mondiale[53]. Il est à noter que la majorité des insignes des unités de la Légion étrangère, quelle que soit leur spécialité, reprennent les traditions de celle-ci : la grenade à 7 flammes et les couleurs vert et rouge.

Chants et musiques

[modifier | modifier le code]

La musique de la Légion étrangère après avoir été une musique principale à 141 musiciens, compte aujourd'hui une soixantaine d'exécutants. Sa réputation dépasse largement les frontières françaises et elle se produit en moyenne quatre à cinq fois par an dans des tournées à l'étranger. En dehors des cérémonies militaires classiques, elle donne des concerts en salle. En formation de défilé, elle se distingue des autres musiques de l'Armée française par ses fifres, son chapeau chinois (instrument à percussions d'origine turque), par un port du tambour particulier (cercle inférieur au niveau du genou) et par une cadence puissante et majestueuse, de 88 pas à la minute (contre 116 pas à la minute pour les autres régiments), ce qui a un impact sur les chants et musiques du « carnet » (bible des chants de la Légion), plus mélancoliques[54]. Les recettes des disques et concerts de la Légion étrangère sont reversés à l'association Terre Fraternité qui apporte aides et soutien aux soldats blessés au combat et à leurs familles[55].

Le Boudin est la marche officielle de la Légion étrangère. Elle est caractérisée par sa lenteur (88 pas à la minute), la lenteur de ce pas fait que, lors du défilé du , la Légion défile en dernier (et démarre en même temps que l'unité précédente) afin de ne pas ralentir les unités qui la suivraient.

Liste des chants

[modifier | modifier le code]
Insigne de manche droite de la musique de la Légion étrangère.
  • Anne-Marie du 3e REI
  • Adieu, adieu
  • Aux légionnaires
  • Anne-Marie du 2e REI
  • Adieu vieille Europe
  • Chant du quatrième escadron
  • Chez nous au 3e
  • C'est le 4
  • Connaissez-vous ces hommes
  • Contre les Viêts (chant de la 13e DBLE après avoir été celui du 1er REP)
  • Cravate verte et Képi blanc
  • Dans la brume, la rocaille
  • Défilé du 3e REI
  • C'était un edelweiss
  • Écho
  • En Afrique
  • En Algérie
  • Es steht eine Mühle (Il y a un moulin à vent)
  • Eugénie
  • Les Képis Blancs
  • Honneur, Fidélité
  • Ich hatt' einen Kameraden
  • Il est un moulin
  • J'avais un camarade
  • Kameraden (Camarade)
  • La colonne (chant du 1er REC)
  • La Légion marche (Chant du 2e REP)
  • La lune est claire
  • Le boudin
  • Le Caïd
  • Il y a des cailloux sur toutes les routes
  • Le fanion de la Légion
  • Le Soleil brille
  • Le front haut et l'âme fière (Chant du 5e RE)
  • Légionnaire de l'Afrique[56]
  • Massari Marie
  • Monica
  • Nos Képis Blancs (Sous le Soleil brûlant d'Afrique) (marche officielle de la 13e D.B.L.E.)
  • Nous sommes tous des volontaires
  • Nous sommes de la Légion
  • La petite piste
  • Pour faire un vrai légionnaire
  • Premier chant du 1er REC
  • Quand on a une fille dans l'cuir
  • Rien n'empêche 2e REG
  • Sapeurs, mineurs et bâtisseurs (ex 6e REG)
  • Soldats de la Légion étrangère
  • Souvenirs qui passe
  • Suzanna
  • The Windmill (L'esprit)
  • Venu volontaire
  • Véronica
Grades de la Légion étrangère.

L'uniforme de la Légion étrangère se distingue des autres. Il est composé des rangers réglementaires communes, d'un pantalon beige, de la ceinture réglementaire (Cummerbund), d'une chemise beige clair, d'épaulettes vertes et rouges, ainsi que du célèbre képi blanc, qui fait partie intégrante de la gloire de ce corps. En effet, à l'origine, celui-ci était bleu marine[57] comme tous les régiments de l'infanterie. Mais à la suite des longues expositions aux soleils orientaux, les légionnaires recouvrirent leurs képis d'un manchon beige[57]. Et à la suite des lavages répétés, des pluies tropicales et des effets du soleil, celui-ci blanchit année après année.

Les pionniers sont vêtus de la même tenue que les autres légionnaires complétée d'une hache sur l'épaule droite et un tablier en peau de buffle, soit fauve soit blanc. Les légionnaires appartenant aux unités de sapeurs pionniers portent tous la barbe, et lors des différents défilés, sont accompagnés d'un mouton.

Attribué officiellement en 1948 aux 1er, 2e et 3e Bataillons Étrangers de Parachutistes (BEP)), le béret vert devient en 1957 la coiffure officielle de tous les régiments étrangers de parachutistes (1er REP et 2e REP). En 1959, il devient la coiffure de repos et d'exercice de toutes les unités de la Légion étrangère.

Le képi blanc

[modifier | modifier le code]

Le couvre-képi kaki, parfois complété par un couvre-nuque, était porté par les troupes qui participèrent à la conquête de l'Algérie et du Maroc. Il était destiné à les protéger du soleil. Mais entre l'action du soleil et les lavages répétés, il eut vite tendance à devenir blanc, marquant ainsi la fierté des plus anciens. Le képi blanc est devenu officiel après le fameux défilé du à Paris[58]. À noter que les sous-officiers, les caporaux-chefs et brigadiers-chefs ayant plus de quinze années de service à la Légion, comme les officiers, portent le képi noir.

La Légion possède une revue officielle créée en 1947 et toujours éditée de nos jours : Képi blanc[59].

Curiosité : Lettre à un képi blanc, un ouvrage de Bernard Clavel.

Sergent-chef.

Les épaulettes vertes

[modifier | modifier le code]

Les épaulettes de tradition vert et rouge font partie de la tenue à la Légion étrangère depuis 1868. Elles sont désormais portées par les sous-officiers subalternes (jusqu'au grade de sergent-chef) et les militaires du rang. La seule distinction est que pour les caporaux-chefs et les sous-officiers (ainsi que pour tous les personnels de la Musique de la Légion étrangère et des pionniers), ces épaulettes présentent une bande dorée entre la galette verte et les franges rouges.

La ceinture bleue

[modifier | modifier le code]

La ceinture de laine pour les troupes d'Afrique était, à l'origine et jusqu'en 1862, un accessoire vestimentaire de couleur variable, destiné à préserver des affections intestinales, en évitant les refroidissements. Longue de 4,20 m et large de 0,40 m, elle nécessite l'aide d'un camarade pour être mise correctement. Si, à l'origine, elle était distribuée dans les corps de l'armée d'Afrique sans distinction de couleur, elle est désormais toujours bleue dans la Légion.

La cravate verte

[modifier | modifier le code]

Elle est réglementaire depuis 1946 par suite de l'utilisation par le régiment de marche de la Légion étrangère des stocks des anciens « chantiers de jeunesse ».

Code d'honneur

[modifier | modifier le code]

Depuis les années 1980, la Légion étrangère s'est dotée d'un code d'honneur de sept articles, destiné à constituer une référence morale pour tous les engagés volontaires. Chaque légionnaire se voit remettre un exemplaire rédigé dans sa langue maternelle lors de son arrivée et doit apprendre par cœur la version française lors de son instruction.

Décorations

[modifier | modifier le code]

Fourragères

[modifier | modifier le code]

Les Fouragères sont des ornements d’uniformes, pas seulement propres aux légionnaires, formées d’une bande de tissu tressée à la manière d’une corde.

La Légion étrangère a, depuis de nombreuses décennies, inspiré des œuvres de tous types : livres, films, chansons, etc. Elles présentent souvent l'Institution sous son aspect romantique, mais parfois aussi sous un angle plus à même d'entretenir le mythe du « légionnaire-mystérieux ».

Conditions actuelles

[modifier | modifier le code]

Composition

[modifier | modifier le code]

Ayant eu au maximum de son déploiement dans les années 1950 un effectif de 60 000 hommes, la Légion étrangère compte de nos jours 9 000 hommes[1] (1 000 officiers, 2 000 sous-officiers et 6 000 légionnaires de 156 nationalités différentes, répartis dans 12 unités[60]).

Recrutement des légionnaires

[modifier | modifier le code]
Rang Nationalité Effectifs (1963)
1 Drapeau de l'Allemagne Allemands 210 000
2 Drapeau de l'Italie Italiens 60 000
3 Drapeau de la Belgique Belges 50 000
3 Drapeau de la France Français 50 000
5 Drapeau de l'Espagne Espagnols 40 000
6 Drapeau de la Suisse Suisses 30 000
7 Drapeau de la Pologne Polonais 10 000
8 Drapeau de la Russie Russes 6 000
9 Drapeau de l'Autriche Autrichiens 5 000
10 Drapeau de la Hongrie Hongrois 4 000
10 Drapeau de la Grèce Grecs 4 000
10 Drapeau de la Tchéquie Tchèques 4 000
13 Drapeau des Pays-Bas Néerlandais 3 000
13 Drapeau de la République fédérative socialiste de Yougoslavie Yougoslaves 3 000
15 Drapeau du Luxembourg Luxembourgeois 2 300
16 Drapeau du Royaume-Uni Britanniques 1 500
16 Drapeau de la Roumanie Roumains 1 500
18 Drapeau du Portugal Portugais 1 300
19 Drapeau du Danemark Danois 1 000
19 Drapeau de la Turquie Turcs 1 000
21 Drapeau des États-Unis Américains 700
22 Drapeau de la Bulgarie Bulgares 500
22 Drapeau de la Finlande Finlandais 500
22 Drapeau de la Suède Suédois 500
22 Drapeau de l'Algérie Algériens 500
26 Drapeau de la République socialiste du Viêt Nam Vietnamiens 200
26 Drapeau du Maroc Marocains 200
26 Drapeau de la Tunisie Tunisiens 200
26 Drapeau de la Lettonie Lettons 200[61]
30 Drapeau de l'Argentine Argentins 100
30 Drapeau du Brésil Brésiliens 100
30 Drapeau du Japon Japonais 100
30 Drapeau du Canada Canadiens 100
30 Drapeau de la Lituanie Lituaniens 100
30 Drapeau de la Norvège Norvégiens 100
30 Drapeau de l'Égypte Égyptiens 100
  • Ministère de la Défense : Site de recrutement de la Légion étrangère[62].
  • Portail Internet de la Légion étrangère[63].
Pas assez de Francophones

Le nombre de francophone, essentiellement français, est limité (représentant 11 % du recrutement en 2019[64]) et pour la période 2021, 1 100 engagés, un peu plus de 150 sont des Français (soit 13,7 %)[65]. La bonne compréhension des ordres passe par un apprentissage du français pour les allophones. Cet enseignement (la méthode Képi blanc)[66] consiste à inculquer aux volontaires allophones 500 mots-clés au terme des quatre premiers mois d’instruction afin de comprendre les ordres de base[67]. L’acquisition doit être assurée par les légionnaires francophones, jouant le rôle de professeurs de français auprès de trois ou quatre camarades. Ce qui donne un résultat hybride, reconnaissable entre tous mais qui s’avère très fonctionnel. À tel point qu’une chercheuse en linguistique[68] a même consacré une thèse à ce qu’elle appelle le « légiolecte »[69]: « Définir et étudier le français de la Légion étrangère »[70].

Origine des Légionnaires

[modifier | modifier le code]

À droite figure un tableau des effectifs de la Légion réalisé en 1963 et établissant l'origine nationale de plus de 600 000 légionnaires ayant servi de 1831 à 1961. À un moment donné, les principales nationalités d'origine de la Légion étrangère sont en étroite corrélation avec les événements en cours à ce moment, la Légion permettant d'échapper à de nombreux tracas pour les laissés pour compte d'une guerre ou d'un régime en difficulté. C'est pourquoi on voit sur ce tableau une très forte majorité d'Allemands (large recrutement après les deux guerres mondiales), avec une évolution ces dernières années : environ 1 000 recrues sont engagées par an, un quart du recrutement s'effectuant dans l'Europe de l'Est, les Français ne représentant que 10 % à 15 % et les Francophones entre 20 et 25 %[71].

Recrutement

[modifier | modifier le code]

L'engagement initial d'un légionnaire est un contrat de cinq ans : obligatoirement sous statut de « célibataire », il ne peut prétendre à disposer d'un véhicule personnel ni à louer un appartement en son nom propre[72].

Un site officiel de recrutement[73] a été mis en place et précise les conditions de recrutement au sein de la Légion étrangère. En ce qui concerne les limites d'âge, elles vont de 17 ans 1/2 (avec autorisation parentale) à 39 ans ½[4]. Un candidat français peut postuler à la Légion étrangère en se déclarant d'une nationalité étrangère lors de son engagement[74].

Un effort considérable, entrepris fin 2015, développe le recrutement de la Légion ; c'est ainsi que 1 700 légionnaires sont recrutés en 2016 et 1 300 en 2017. Cet effort se poursuit jusqu'en 2018 où les effectifs n'ont jamais été aussi importants depuis 1962. En 2016, chacun des régiments a été augmenté d'une Unité Élémentaire (Compagnie ou Escadron) et la 13e DBLE s'est restructuré pour atteindre un effectif de 1 200 hommes. Ce régiment est le premier à être doté du nouveau fusil d'assaut HK416, remplaçant du FAMAS[75].

Statut des Légionnaires

[modifier | modifier le code]

Le statut des militaires servant à titre étranger est régi par le décret du [76]. Ce dernier vient abroger le précédent décret (no 77-789 du ). La Légion étrangère forme aussi elle-même ses parachutistes.

Depuis la création de la Légion étrangère en 1831, les recrues pouvaient être engagées sous « identité déclarée », identité d'emprunt leur garantissant l'anonymat. Cette mesure, qui « permettait de recruter les personnes rapidement sans avoir à vérifier leur identité et accordait ainsi à certains une seconde chance », était devenue systématique, ce qui privait les légionnaires de nombreux droits (souscription d'un emprunt, droit de vote, de reconnaissance d'un mariage, d'un enfant, droit d'héritage). Depuis , cette disposition n'est plus obligatoire mais optionnelle, la majorité des recrues étant désormais engagées sous identité réelle[77].

Femmes dans la Légion

[modifier | modifier le code]

La Légion étrangère, contrairement à d'autres corps de l’Armée française au recrutement exclusivement masculin[78], ne bénéficie d'aucune disposition statutaire interdisant le recrutement des femmes. Néanmoins, et compte tenu du fort taux de sélection à l'engagement (les recrues sont sélectionnées après trois semaines de tests et environ un candidat sur six a été engagé en 2006, un sur dix en 2012), celle-ci ne recrute, comme légionnaires, que des hommes. À noter toutefois qu'une femme britannique, Susan Travers, fut immatriculée à la Légion étrangère durant la Seconde Guerre mondiale.

En revanche, un nombre variable d'officiers et de sous-officiers féminins servent en son sein[79], en tant que « cadres du régime général affectés à la Légion ». Si ces femmes portent le béret de l'Institution, elles n'en portent pas les attributs de tradition (képi blanc, épaulettes rouges et vertes, ceinture bleue), au même titre d'ailleurs que leurs homologues masculins du régime général, plus nombreux, qui servent dans les rangs de la Légion étrangère.

Galerie d'images

[modifier | modifier le code]

Tableau chronologique, résumé non exhaustif, par photos et sujets divers (dates et événements).

XIXe siècle - XXe siècle

[modifier | modifier le code]

XXIe siècle

[modifier | modifier le code]

Sigles et abréviations

[modifier | modifier le code]

Liste des abréviations non exhaustive, par ordre alphabétique des termes militaires[80] :

  • ACAH (mines) : antichar à action horizontale
  • ACP : antichar courte portée
  • ALAT : Aviation légère de l'Armée de terre
  • AOR : aire opérationnelle de responsabilité
  • BATINF : bataillon d'infanterie
  • BB : brigade blindée
  • BLB : brigade légère blindée
  • BP : brigade parachutiste
  • CDG : chef de groupe
  • CDU : commandant d'unité
  • CEMAT : chef d'état-major de l'Armée de terre
  • COMOPS : communication opérationnelle
  • COS : Commandement des opérations spéciales
  • DLB : division légère blindée
  • DP : division parachutiste
  • EEI : engin explosif improvisé (ou IED)
  • EMAT : état-major de l'Armée de terre
  • EMT : état-major tactique
  • ENB : engin blindé du génie
  • FAR : Force d'action rapide
  • GTIA: groupement tactique interarmes
  • IFOR : implementation force
  • ISAF : International security assistance force (ou FIAS)
  • LRAC : lance-roquettes antichars
  • MCP : mise en condition avant projection
  • MINEX : mines explosives
  • NRBC : nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique
  • OPEX : opération extérieure
  • PC : poste de commandement
  • QG : quartier général
  • REG : régiment étranger de génie
  • REI : régiment étranger d'infanterie
  • REP : régiment étranger parachutiste
  • RPG : rocket-propelled grenade (lance-roquettes)
  • SOUVIM : système d'ouverture d'itinéraire miné
  • TFLF : task-force Lafayette
  • TP : tireur de précision
  • UCL : unité de commandement et de logistique
  • VAB : véhicule de l'avant blindé
  • VAC : véhicule articulé chenillé (ou VHM)
  • VB2L : véhicule blindé léger long
  • VBCI : véhicule blindé de combat de l'infanterie
  • VBL : véhicule blindé léger
  • VLRA : véhicule léger de reconnaissance et d'appui
  • ZPH : zone de poser d'hélicoptères
  • Ministère de la Défense - État-Major des armées : Opérations [7]
  • Jean Brunon, Georges Manue et Pierre Carles, Le livre d'or de la légion étrangère : (1831-1976), Paris ; Limoges, Charles-Lavauzelle, , 507 p. (ASIN B003EEURVQ)
  • Eugène Lanusse, L'abbé Lanusse,... Les Héros de Camaron. Préface par Boyer d'Agen, Librairie Marpon & Flammarion, coll. « « édition de 1891 » », (ASIN B01MXMR4V0)
  • Eugène Lassus, Les Héros de Camaron, Librairie Marpon & Flammarion, coll. « Nouvelle, revu et corrigé », (ASIN B007GBCJQ4)
  • Evelyne Maradan, Les Suisses et la Légion étrangère de 1831 à 1861, Autajon-Marsens, (ASIN B01N40AA8N)
  • Général (cr) Robert Huré, L'Armée d'Afrique: 1830-1962, Charles-Lavauzelle, 1977 (ASIN B000X09GJS)
  • V. Devoisins, Expeditions de Constantine, Kessinger Publishing, coll. « édition originale : 1840 », (ISBN 978-1-167-78961-8)
  • Jean-Paul Mahuault, E.V.D.G. : Engagés Volontaires pour la Durée de la Guerre à la Légion étrangère, Paris, Grancher, coll. « Témoignages pour l'histoire », , 319 p. (ISBN 978-2-7339-1251-5)
  • Janier Charles, Dictionnaire Opex : Opérations extérieures de l’armée française depuis 1945, SPE Militaria, coll. « Histoire », , 105 p. (ISBN 979-10-94311-05-9)
  • Sahel : Les effectifs de l’opération Barkhane : site/OPEX360 : [8].

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

en langues étrangères

[modifier | modifier le code]
  • Pierre Dufour (trad. Tony Kemp), La Légion étrangère, 1939-1945, Bayeux, Heimdal, , 256 p. (ISBN 978-2-84048-130-0).
  • (en) Jean-Pierre Hallo, Monsieur Légionnaire : l'homme et ses traditions, Panazol, Lavauzelle, , 348 p. (ISBN 978-2-7025-0370-6).
  • (en) Susan Travers et Hélène Prouteau, Tant que dure le jour, Plon, , 361 p. (ISBN 978-2-259-19289-7)
  • (pl) Zbigniew Truszczyński, Afrykańskie wędrówki z Legią Cudzoziemska, Varsovie, Dom Wydawniczy Bellona, (ISBN 83-11-09386-5).
  • (de) Thomas Gast, Die Legion : mit dem 2e Rep in den Krisenherden dieser Erde, Stuttgart, Motorbuch-Verlag, , 279 p. (ISBN 978-3-613-03154-8)
  • (de) Thomas Gast, Guyana : Faszination Fremdenlegion, Kehl, Rhein, Epee Edition, , 321 p. (ISBN 978-3-943288-19-3)
  • (de) Eckard Michels, Deutsche in der Fremdenlegion 1870-1965 : Mythen und Realitäten, Paderborn, Schöningh, coll. « Krieg in der Geschichte » (no 2), , 362 p. (ISBN 978-3-506-74471-5)

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d « L'essentiel sur la Légion », sur legion-etrangere.com (consulté le ).
  2. « Légion des Francs du Nord », sur Les troupes étrangères au service de la France 1792-1803, (consulté le ).
  3. Guy Sallat, Le Sentier des Braises Philippe Maine, Epinay sur Seine, OD2C, , 364 p., p. 106.
  4. a et b « Conditions administratives », Légion étrangère.
  5. « Histoire de la Légion étrangère », sur www.legion-etrangere.com (consulté le )
  6. a b c d et e « La Légion étrangère | Chemins de mémoire », sur www.cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le )
  7. Brunon, Manue et Carles 1976, p. 41-42.
  8. André-Paul Comor (dir.) et al. (préf. Étienne de Montety), La Légion étrangère : histoire et dictionnaire, Paris, R. Laffont Ministère de la défense, Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives, coll. « Bouquins », , 1152 p. (ISBN 978-2-221-11496-4), p. 217
  9. « La Légion étrangère | Chemins de mémoire », sur www.cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le )
  10. Encyclopædia Universalis, « LÉGION ÉTRANGÈRE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  11. « La Légion étrangère | Chemins de mémoire », sur www.cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le )
  12. (en-US) Georges Laforge et Guillaume Bagard, « L’Alsace-Lorraine dans l’Empire allemand, une intégration incomplète », sur The Conversation, (consulté le )
  13. MORISOT, « Histoire: 1883 - Conquête du Tonkin par Jean Balazuc. », sur www.legionetrangere.fr, (consulté le )
  14. « La conquête du Dahomey (1890-1894) | Service historique de la Défense », sur www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  15. Morgane B, « La Légion étrangère », sur La Revue d'Histoire Militaire, (consulté le )
  16. « La Légion étrangère | Chemins de mémoire », sur www.cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le )
  17. « Histoire de la Légion étrangère », sur www.legion-etrangere.com (consulté le )
  18. « La Légion étrangère | Chemins de mémoire », sur www.cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le )
  19. Encyclopædia Universalis, « LÉGION ÉTRANGÈRE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  20. a et b « Histoire de la Légion étrangère », sur www.legion-etrangere.com (consulté le )
  21. Le jaunissement de la Légion en Indochine, 1950-1954.
  22. « Histoire de la Légion étrangère », sur www.legion-etrangere.com (consulté le )
  23. a et b « Histoire de la Légion étrangère », sur www.legion-etrangere.com (consulté le )
  24. « La Légion étrangère | Chemins de mémoire », sur www.cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le )
  25. « La Légion étrangère | Chemins de mémoire », sur www.cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le )
  26. « Histoire de la Légion étrangère », sur www.legion-etrangere.com (consulté le )
  27. Dans une visite que lui fit son ami, le général Boyer, Combes lui dit : « Mon cher Boyer, reçois mes adieux ; tu diras à Son Altesse Royale que je ne demande rien pour ma femme, rien pour les miens ; mais que, dans l'intérêt de mon pays, je lui recommande quelques officiers de mon régiment dont voici les noms … ».
  28. (en) Phillip S. Khoury, Syria and the French Mandate: The Politics of Arab Nationalism, 1920–1945, Princeton University Press, 1987 (ISBN 9781400858392)
  29. (en) Jean-Denis G. G. Lepage, The French Foreign Legion: An Illustrated History, McFarland & Company, Inc., 2008 (ISBN 9780786462537).
  30. La campagne de Norvège, 9 avril - 13 juin 1940.
  31. La bataille de Bir-Hakeim.
  32. La 13e DBLE a été formée en 1940 comme demi-brigade de montagne, et elle a connu cette même année, en compagnie des bataillons de chasseurs alpins, les grands froids de la bataille de Narvik (Norvège).
  33. Pierre Milza (dir.), Denis Peschanski (dir.), Joséfina Cuesta Bustillo et Gianni Perona, Exils et migration : Italiens et Espagnols en France, 1938-1946, Paris, L'Harmattan, , 695 p. (ISBN 978-2-7384-3053-3, OCLC 490342981, lire en ligne), p. 587
  34. Analyse stratégique de la bataille de Dien Bien Phu (1954).
  35. Diên Biên Phu: la chute du camp retranché français le 7 mai 1954.
  36. In Henri Mire, Histoire des parachutistes français : la guerre para de 1939 à 1979, Paris, A. Michel, , 392 p. (ISBN 978-2-226-00890-9), p. 394
  37. Marie-Amélie Lombard-Latune, « Geneviève de Galard : “J'aurais tant voulu que Diên Biên Phu se termine autrement” », Le Figaro,‎ , p. 16.
  38. « 20 juillet 1954 : comment l'Indochine a signé les accords de paix », sur Lexpress.fr (consulté le ).
  39. Yves Courrière, Le temps des léopards, La guerre d'Algérie Tome II, no 3749. Édition 1976.
  40. Dr Marc Georges Ancien médecin du 2e Bataillon Commando, « Kolwezi 78, comment en est-on arrivé là ? », Mémoires du Congo et du Ruanda-Urundi, no 27,‎ , p. 8-14 (lire en ligne)
  41. L’opération aéroportée sur Kolwezi (19 mai 1978).
  42. Les cahiers du RETEX (RETour d'EXpérience), p. 39 [1].
  43. 1982 : L'armée française au Liban à travers les photographies….
  44. Frédéric Pons, Les Paras sacrifiés, Beyrouth, 1983-1984, Presses de la Cité, 1994.
  45. in Képi blanc (magazine), no 731, avril 2011.
  46. L'opération « Pélican » s'achève dans Brazzaville en proie aux combats.
  47. Sources : Extraits du compte rendu et du JMO de l'opération Centre de documentation de la Légion étrangère.
  48. L’opération Licorne: Tombeau d'une certaine « FRANÇAFRIQUE » et inflexion stratégique pour l'armée française ?.
  49. Retrouvez un dossier reportage complet sur EUFOR Tchad : 2008. L’UE dans le désert des sables tchadiens, par Nicolas Gros-Verheyde, Bruxelles2 le Club.
  50. (fr) Nicolas Gros-Verheyde, Tchad: le relais se prépare entre l’Eufor et la Minurcat II, Bruxelles2.
  51. « Afghanistan : TOA en Surobi », sur defense.gouv.fr, (consulté le ).
  52. général (cr) Hallo, Monsieur légionnaire, Lavauzelle, 2000, (ISBN 978-2702503706)
  53. In Le Grand Livre des insignes de la Légion étrangère, page 9.
  54. « La Légion étrangère attaque les charts », sur 20 minutes, .
  55. « Archives du site web Terre Fraternité » (version du sur Internet Archive).
  56. Chant Légionnaire de L'Afrique.
  57. a et b « Légion étrangère en Provence » (consulté le ).
  58. « Le képi blanc des légionnaires ».
  59. Revue Képi blanc
  60. « Régiments et unités composant la Légion étrangère », Légion étrangère.
  61. (lv) [2]
  62. [3]
  63. [4]
  64. [5] Plaquette de présentation de la légion étrangère 2019
  65. La Légion étrangère va recruter 1 400 soldats en 2021.
  66. L’apprentissage de la langue française à la Légion.
  67. Formation initiale - La mission première du 4e régiment étranger.
  68. Héléna Maniakis, doctorante en Sciences du langage, enseignante en Unité pédagogique pour élèves allophones.
  69. Le « légiolecte »: un français hybride à la Légion étrangère ?.
  70. Les secrets de la Légion étrangère, un modèle qui fait la fierté de la France (consulté le 29 mars 2022).
  71. Jean-Dominique Merchet, « "La Légion va très bien !" », sur Marianne, .
  72. [PDF] [La Légion étrangère, corps d'élite, au XXIe siècle]
  73. « Recrutement », Légion étrangère.
  74. « Foire aux questions », Légion étrangère.
  75. Larzac : L’installation de la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère [6]. opex360.com, consulté le 30 avril 2017.
  76. Décret du 12 septembre 2008
  77. Marion Sauveur, « La Légion étrangère moins anonyme », sur Europe 1, .
  78. Féminisation des armées en 2004
  79. Soline Demestre, « La Légion étrangère recrute à Montbéliard », sur France Bleu, (consulté le ).
  80. Lafaye 2016, p. 407-412.

Sur les autres projets Wikimedia :

Infographies et dossiers

[modifier | modifier le code]
Divers vidéo
  • Lazare Ponticelli, s'engage dans la Légion étrangère en 1914.[9], visité le .
  • Fête de la Légion étrangère à Sidi Bel Abbès (). [10], visité le .
  • Pierre Messmer, compagnon de la Libération, ayant appartenu à la Légion Étrangère. [11], visité le .

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]