Mosquée de Kocatepe
Mosquée de Kocatepe | ||
Mosquée de Kocatepe. | ||
Présentation | ||
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Nom local | Kocatepe Camii | |
Culte | Islam | |
Type | Mosquée | |
Fin des travaux | 1987 | |
Architecte | Hüsrev Tayla et Fatin Uluengin | |
Style dominant | Architecture ottomane | |
Géographie | ||
Pays | Turquie | |
Ville | Ankara | |
Coordonnées | 39° 55′ 00″ nord, 32° 51′ 38″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Turquie
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La mosquée de Kocatepe (en turc : Kocatepe Camii) est une mosquée située à Ankara, capitale de la Turquie. Il s'agit d'une des plus grandes mosquées de la ville, dont les lignes rappellent les grandes réalisations de l'architecte du XVIe siècle Sinan.
Historique du projet
[modifier | modifier le code]L'idée de construire la mosquée de Kocatepe remonte aux années 1940. En 1944, entouré d'un groupe d'une septantaine de personne, Ahmet Hamdi Akseki, le vice-président des Affaires religieuses turques, fonde une société qui reçoit le nom de « Société pour construire une Mosquée à Yeniflehir, Ankara ». Mais aucun des dossiers présentés à la suite d'un appel à projets lancé en 1947 ne sera retenu[1]. Un terrain est trouvé, et en 1957, on fait un nouvel appel à projets. Ce sont les plans de l'architecte Vedat Dalokay qui sont finalement retenus, et en 1963, on pose la première pierre[1].
Mais le bâtiment dessiné par Dalokay est bientôt soumis à discussion, et bientôt abandonné, « « certains experts [ayant] émis des avis qui ont conduit à l'annulation du projet »[1], et ce alors même que les fondations avaient déjà été établies. Selon la chercheuse Angela Andersen, en définitive le projet avait été jugé trop moderne[2],[Note 1].
En 1967, à la suite d'un nouveau concours, on choisit à la place le projet de Hüsrev Tayla et Fatin Huluengin[1], que l'on peut classer dans la ligne des réalisations de Sinan, le grand architecte ottoman du XVIe siècle[3]. Cette réalisation confirmait la volonté revenir à un langage architectural traditionnel de type « néo-ottoman »[3],[4]. Pour Angela Andersen, il y a là un lien clair entre architecture et affirmation du nationalisme et de l'islam sunnite[5].
Après un certain nombre de péripéties et de ralentissements, le complexe de la mosquée est inauguré officiellement par le Premier ministre Turgut Özal, et le Président des affaires religieuses turque, Said Yazicioğlu, le 28 août 1987[1],[Note 2].
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]La mosquée « allie l'esthétique du XVIe siècle et la technologie du XXe siècle » et avec son système de quatre minarets encadrant une structure surmontée d'une coupole contrebutée par des demi-coupoles, elle trouve ses sources dans la mosquée Süleymaniye bâtie par Sinan, et dans la Mosquée bleue (première décennie du XVIIe siècle), toutes deux à Istanbul[1].
Elle peut recevoir 9000 personnes dans la salle de prière et la cour (haram), et 15000 au total en utilisant les différents espaces annexes[1].
Galerie
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La cour qui précède la mosquée, et l'entrée principale.
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Le mihrab.
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Vue de la salle de prière.
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À droite, la coupole centrale, avec à gauche une des quatre demi-coupoles qui la contrebutent.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Par la suite, Dalokay reprendra le projet en l'adaptant pour Islamabad; c'est aujourd'hui la Mosquée Faisal. On a une différence importante dans le choix de la couverture: une coupole dans le projet d'Ankara, et une forme de tente pour Islamabad.
- On trouvera de nombreuses illustrations dans la plaquette The Kocatepe Mosque Complex, 1967-1987, Ankara; pour le projet de Dalokay pour Ankara, voir les illustrations dans Batuman, 2016, et Ersan 2007.
Références
[modifier | modifier le code]- Turkish Religious Foundation, The Kocatepe Mosque Complex, 1967-1987, Ankara, Ankara, 1987, 36 p. [lire en ligne (page consultée le 14 avril 2022)]
- (en) Angela Andersen, « One House of Worship with Many Roofs: Imposing Architecture to Mediate Sunni, Alevi, and Gülenist Islam in Turkey », International Journal of Islamic Architecture, vol. 8, no 2, , p. 283-305; v. p. 293 (lire en ligne)
- Andersen, 2019, p. 293.
- Rizvi 2015, chap. I, passim.
- Andersen, 2019, p. 293 et passim.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Bülent Batuman, « Architectural mimicry and the politics of mosque building: negotiating Islam and Nation in Turkey », The Journal of Architecture, vol. 21, no 3, , p. 321-347 (DOI 10.1080/13602365.2016.1179660)
- (en) Gökhan Ersan, « Secularism, Islamism, Emblemata: The Visual Discourse of Progress in Turkey », Design Issues « 23 », no 2, spring, 2007, p. 66-82 (lire en ligne)
- (en) Kishwar Rizvi, The Transnational Mosque: Architecture and Historical Memory in the Contemporary Middle East, Chapel Hill, University of North Carolina Press, , 296 p. (ISBN 978-1-469-62116-6, présentation en ligne), V. chapitre I.