Au XIIe siècle, à Saint-Gilles, qui abritait un port d'embarquement pour Rome et la Terre Sainte, l'abbaye bénédictine possédait le corps de son fondateur, un saint Gilles légendaire, moine qui aurait vécu à une époque inconnue, mais que l'on disait contemporain à la fois de Césaire d'Arles, au VIe siècle, et de Charlemagne, au IXe.
Les pèlerins venaient de toute l'Europe et son sanctuaire était le plus fréquenté de tout l'Occident. Les foules qui se pressaient étaient si importantes que 134 changeurs de monnaies leur étaient nécessaires, un chiffre énorme comparé à celui des grandes villes et ports d'Europe qui ne comptaient que 30 changeurs. L'afflux était tel, qu'en 1116, l’église majeure et deux autres églises furent démolies pour laisser place à une nouvelle abbatiale, de 93 mètres de long, édifiée au-dessus de l'église primitive, la crypte actuelle, où reposait le corps du saint.
L'histoire de la Camargue, d'abord liée au cours de l'Antiquité à l'oppidum priscium Râ, le fut ensuite à la conquête de son territoire mouvant au fur et à mesure de l'avancée des alluvions du Rhône. La Camargue, delta du fleuve, devint terre de sel et d'élevage, terre de pèlerinage, et aujourd'hui terre de tourisme. L'occupation du territoire fût constant de l'Antiquité à nos jours, avec un aménagement régulier et constant.
Traditions Camarguaises
Contes & légendes
Entre terre, mer, et Rhône, la Camargue a des traditions spécifiques, liées à son environnement et son Histoire. Ce n'est que récemment, en 1904, que la « Nation Gardianne », la Nacioun gardiano en provençal, fédère la population et certaines personnalités, comme Frédéric Mistral ou Folco de Baroncelli-Javon, autour de l'ensemble des traditions.
Parmi les autres traditions de Camargue, nous trouvons les ferrades et les abrivados, liés à l'activité ancestrale de la région, au sein des manades et des courses camarguaises.
Le 24 mai 1935, les gardians accueillent les Saintes et Sara pour le bain de mer
ferrade au début du XXème siècle
abrivado
Les contes et légendes circulent, souvent oralement, dans de nombreuses régions françaises. La Camargue ne fait pas exception :
Drapé: Lou Drapé (lo drapet en occitan provençal, lou ou lo étant l'article « le ») est un cheval légendaire issu du folklore propre à la ville d'Aigues-Mortes, dans le Gard, en région marécageuse de Petite Camargue. Il est censé se promener autour des remparts de la cité pendant la nuit, et prendre un grand nombre d'enfants sur son dos pour les enlever, les enfants emportés ne revenant jamais de leur voyage.
Il s'agirait d'une version du drac des pays occitans, créature néfaste qui peut prendre la forme d'un cheval. Ce cheval blême, symbole de mort, est évoqué pour faire peur aux enfants à l'instar du croque-mitaine ou du grand méchant loup dans d'autres régions de France. Il rejoint un folklore abondant de chevaux maléfiques et ravisseurs, souvent en relation avec l'élément liquide.
La préface de la première édition était de Charles Maurras, dont l'attachement au provençal précède la période polémique de son activisme politique extrême. Par la suite c'est Louis Bayle, capoulier du Félibrige, qui est l'auteur d'une nouvelle préface.
Géographie
Politique et administration
La géographie de la Camargue est fortement marquée par l'hydrologie, ancrée au sein du Delta du Rhône, et bordée par la Mer Méditerranée. Entre les bras du Rhône, plusieurs lacs et étangs sont présents, dont l'Étang de Vaccarès, véritables refuges pour une faune locale, unique en France.
Plusieurs communes composent le territoire camarguais, habitées par près de 56 300 personnées :
Le territoire de la Camargue de plusieurs administrations, dû à sa position géographique. À cheval sur deux départements, le Gard et les Bouches-du-Rhône, il est également sur deux régions administratives : Languedoc-Roussillon, pour la partie gardoise, et Provence-Alpes-Côte d'Azur pour est du delta (essentiellement la commune d'Arles).
pour les Bouches-du-Rhône : une partie d'un arrondissement, celui d'Arles, regroupe quatre cantons et trois communes.
pour le Gard : une partie d'un arrondissement, celui de Nîmes, regroupe trois cantons et huit communes.
Transports
Enseignement
Les transports en Camargue sont tournés d'abord vers l'utilisation du Rhône, pour une liaison entre la phocéenneMassalía et la ligure Arelate.
Même si le Rhône est toujours utilisé pour le fret, ce mode de transport, comme sur tous les fleuves et canaux français, a perdu de son importance. Deux points de passages sont néanmoins encore usités : le Bac du Sauvage et le Bac de Barcarin.
L'avènement du chemin de fer a permis un développement commercial des produits camarguais, à travers la création de la compagnie des Chemins de fer de Camargue, en 1890, par Marius Guillot. Le dernier tronçon du réseau s'est arrêté en 1958. La Ligne de Saint-Césaire au Grau-du-Roi dessert encore certaines gares de Camargue, pour le transport quotidien des passagers.
Du fait spécifique de la Camargue, partagée sur deux régions et deux départements, les services de l'éducation nationale sont partagés entre l'Académie d'Aix-Marseille et celle de Montpellier. Tous les niveaux d'éducations sont représentés, de la maternelle au lycée. Les universités les plus proches sont celles d'Aix-Marseille, d'Avignon, de Montpellier, et de Nîmes.
Patrimoine civil
Patrimoine religieux
Le patrimoine civil en Camargue est varié, suivant son emplacement, et sa période de construction :
Le château d'Avignon est une originalité dans ce paysage. Construit des le XVIIIe siècle, cette demeure bourgeoise est synonyme des grands changements opérés dans cette région pendant la Révolution industrielle du XIXe siècle.
Clocher de Notre Dame de la Mer des Saintes-Marie-de-la-Mer
Notre Dame des Sablons d'Aigues-Morte
Abbatiale de Saint-Gilles
Économie
Faune et flore
Le territoire de la Camargue implique une économie spécifique :
L'agriculture, en plus d'une production vinicole, a développé un secteur céréalier et bovin unique en France métropolitaine, celui du riz et du taureau de Camargue AOC. Le secteur agricole est centré autour des manades.
Le tourisme, tourné vers les activités estivales, comme sur l'ensemble de la côte méditerranéenne, est complété par un tourisme vert, grâce au Parc naturel régional de Camargue.
L'industrie et le commerce, sont présents de longue date en Camargue, notamment par l'exploitation des ressources naturelles tel que le sel marin, au Salin-de-Giraud et à Aigues-Mortes.
La faune et la flore de Camargue subissent une double influence : celle du delta du Rhône, ses étangs et marais, et celle du climat méditerranéen. Cette double influence font de cette zone une réserve naturelle unique en France. Parmi la faune la plus représentative de la Camargue, l'on compte le flamant rose, mais également le cheval camarguais ou le taureau de Camargue. La flore est représentative des zones marécageuses méditerranéenes.
Fanfonne GuilliermeAntoinette Guillierme (née le à Paris et décédée le ) dite Fanfonne, manadière camarguaise. Elle est appelée « la Grande Dame de Camargue ».
Vincent Van Gogh : Ce néerlandais d'origine a passé de nombreuses années entre Arles et Saint-Rémy-de-Provence. Les paysage de la région et notamment camarguais ont les sujets privilégiés de son œuvre.
Galerie d'images
Bac de Barcarin
Bac de Barcarin
Bac du Sauvage
Bac du Sauvage
Taureaux camarguais
Mérinos d'Arles
Riz camarguais
Salin du Midi
Gardiane de Taureau
Saucissons d'Arles
Riz pilaf au riz rouge de Camargue
Soupe de poissons
Croix camarguaise
Cabanes de Gardians
Canal de Rousty
Gardians en tenue traditionnelle
Tour Carbonnière
église des Saintes-Maries de la Mer
Abbatiale et vis de Saint Gilles
remparts d'Aigues Mortes
Flamands roses à l'étang Vaccarès
Cigogne et flamants roses en Camargue
Chevaux de Camargue
Taureaux de Camargue
Dune recouverte de griffes de sorcière (Carpobrotus edulis) à Beauduc