Sénéchaussée du Maine
La sénéchaussée du Maine est une division administrative de l'Ancien Régime dont le siège était situé dans la ville du Mans. L'histoire de la sénéchaussée de la province du Maine est étroitement liée à celle des sénéchaussées de l'Anjou.
Histoire
[modifier | modifier le code]C'est Geoffroy II d'Anjou, fils de Foulques Nerra, qui nomma le premier sénéchal du Maine, en la personne de Lisois d'Amboise en 1047. Lisois d'Amboise avait été désigné sénéchal de l'Anjou en 1016 par Foulques Nerra.
Pendant une grande partie du Moyen Âge, la charge de sénéchal est commune aux deux provinces de l'Anjou et du Maine. Le sénéchal porte le titre de sénéchal d'Anjou et du Maine. Néanmoins quelques sénéchaux furent sénéchal de la seule province du Maine, notamment entre 1184 et 1196. Geoffroy Mauchien en 1184, puis Geoffroy l'Ostoire en 1191 et enfin Jelain (Jelanus) en 1192, furent sénéchal du Maine avant la nomination de Robert de Tournehan en 1196, sénéchal des deux provinces et plus tard sénéchal du Poitou. En 1199, le roi Jean sans Terre nomma Aymery de Thouars sénéchal du Maine et gouverneur du château de Chinon, mais apprenant son intelligence avec l'ennemi, il lui retira ses charges et confia la fonction de sénéchal du Maine à Roger de Lasci.
En avril 1199, Guillaume des Roches est nommé sénéchal du Maine et d’Anjou de manière héréditaire par Arthur de Bretagne lors de la guerre de succession de l’Empire Plantagnêt. Quand Jean sans Terre prend le Mans à la fin de l'année 1199, Guillaume rentre à son service toujours en tant que sénéchal du Maine et d'Anjou et obtient en plus la sénéchaussée de Touraine. Cependant, à la suite d’une rupture avec le souverain Plantagenêt, il se délit de son serment et ne redevient sénéchal qu’aux côtés de Philippe Auguste, en 1204, qui conquiert le Maine cette même année. Il restera ensuite sénéchal jusqu’à sa mort en 1222 et transmettra sa charge à son gendre Amaury Ier de Craon. Avec le roi Philippe Auguste, il échangea les droits royaux de la ville du Mans en échange du douaire de la reine Bérengère, veuve de Richard Cœur-de-Lion, qui résida dans le Maine jusqu’à sa mort[1].
À la suite de la mort du roi Philippe Auguste, Louis IX reçoit en janvier 1227, l'hommage-lige de Jeanne de Craon (Jeanne des Roches), veuve du sénéchal Amaury Ier de Craon, pour la charge de sénéchalle d'Anjou, du Maine et de Touraine que détenait déjà son père le sénéchal Guillaume des Roches. Elle fut la seule femme a détenir cette charge réservée aux hommes. Elle se fit représenter par deux hommes, d'abord Richard le Clerc qui prit le titre de bailli de Jeanne, dame de Craon, sénéchalle d'Anjou ; puis par Guillaume de Fougères.
Vers 1325, le roi Charles IV de France voulant éteindre le titre de "dignité de sénéchal héréditaire" dans les trois provinces, acquis la charge de sénéchal de la Touraine. Son successeur, le roi Philippe VI de Valois se fit céder celle de sénéchal d'Anjou et du Maine.
En 1437, Claude Liger, lieutenant-général du Grand-Sénéchal d'Anjou, du Maine, du Poitou et de Normandie, Pierre de Brézé, rédige les coutumes de l'Anjou et du Maine sous le titre Coutume d'Anjou et du Maine, intitulées selon les rubriques du code.
Après Guy de Laval, la charge de sénéchal d'Anjou et du Maine est séparée. En 1481, Jean d'Harcourt, fut nommé sénéchal du Maine. Lui succéda, en 1486, Hervé de Chahannay, nommé sénéchal du Maine, en plus de ses fonctions de gouverneur du Perche et bailli de Chartres. Mais en 1484, Jean de la Gruthuse, puis en 1499, Louis de la Gruthuse et en 1500, Brandelis de Champagne, reprennent les charges de sénéchal des deux provinces.
François 1er réunit définitivement l'Anjou et le Maine au royaume de France.
En 1789, la sénéchaussée principale du Mans était complétée par plusieurs sénéchaussées secondaires : Laval, Beaumont-le-Vicomte, Fresnay-le-Vicomte, Sainte-Suzanne, Mamers et Château-du-Loir.
Sources
[modifier | modifier le code]- Thomas Cauvin, États du Maine, députés et sénéchaux, imprimerie Monnoyer, Le Mans, 1839
- Mathurin Louis, Remarques et notes sommaires sur la coutume du Maine, chez Hierôme ollivier, Le Mans, 1657
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Les Plantagenêts et le Maine: territoires, relais et représentations du pouvoir, PUR, (ISBN 978-2-7535-8285-9)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Martin Aurell, Ghislain Baury, Vincent Corriol et Laurent Maillet. Les Plantagenêts et le Maine : territoires, relais et représentations du pouvoir, PUR, 2022 Rennes (ISBN 978-2-7535-8285-9)