Studio Luxembourg-Accatone

ancien cinéma du 5e arrondissement de Paris, France

L'Accattone[1] est un ancien cinéma indépendant d'art et essai situé au 20 rue Cujas dans le 5e arrondissement de Paris, derrière la place de la Sorbonne. Il était l'un des derniers cinémas du Quartier latin à salle unique avant d'arrêter sa programmation en et d'être placé en liquidation judiciaire le [2].

Accattone
Description de cette image, également commentée ci-après
L'entrée du cinéma 20, rue Cujas en 2010
Lieu 5e arrondissement de Paris
Coordonnées 48° 50′ 53″ nord, 2° 20′ 31″ est
Inauguration 1957
Fermeture
Nb. de salles 1
Capacité 110
Anciens noms Studio Cujas
Gestionnaire Geneviève d'Autry
Direction Kazik Hentchel

Carte

Le lieu devient un espace d'information financière. Une partie de la salle a été gardée et rebaptisée Studio Luxembourg-Accattone. Quatre jours par semaine, le cinéma indépendant programme des films d'auteurs contemporains. En 2022, le lieu est détruit et devient un hôtel.

Historique

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Le lieu est un ancien cabaret du Quartier latin, le « cabaret Gipsy », où chantèrent notamment Fréhel et Édith Piaf[3]. En 1957, il est reconverti en cinéma, sous le nom de Studio Cujas, et développe durant quelques années une programmation de films américains défendus par les critiques des Cahiers du cinéma[4] notamment, avant de s'orienter vers les films français d'art et essai. La salle est rachetée en 1983 par Gérard Lebovici pour y faire projeter en programme continu les films de Guy Debord[5].

En 1987 Kazik Hentchel, écrivain, critique et amateur d'art d'origine polonaise, devient directeur du cinéma, qu'il renomme « Espace Accatone » en hommage au premier film de Pier Paolo Pasolini intitulé Accattone[3]. Sous son impulsion, la salle réaménagée et modernisée se dote d'une galerie, d'un bar, d'une librairie ; après l'inauguration du , le cinéma propose une programmation tournée vers les films d'auteurs.

La salle de 110 places est en 1995 dédiée au producteur Anatole Dauman, qui sauva le cinéma menacé de fermeture en lui offrant la possibilité de programmer durant un an l'intégralité du catalogue d'Argos Films.

Le cinéma cesse de projeter des films en . Acheté par Gérard Auffray, il est transformé en en un espace dit d'éducation économique et d'information du monde financier nommé La Maison de l'épargne[6] ; une partie de la salle est conservée et rebaptisée Accattone, l'exploitation en est confiée à Cinépoque sous le nom de Studio Luxembourg-Accattone dont la programmation a un lien avec les questions financières. Mais à la suite de la pandémie de Covid-19, la salle ferme définitivement.

L'Accatone est démoli durant l'été 2022 et devient un hôtel. En juin, les fondations révèlent d'importants vestiges gallo-romains[7].

Notes et références

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  1. Le cinéma s'est initialement appelé Accatone avec un seul T pour le différencier du film Accattone de Pier Paolo Pasolini, mais la façade porte bien en 2009 une graphie avec deux T.
  2. Fiche Accattone sur infogreffe.fr
  3. a et b Accatone, Entrepôt, alarme dans L'Humanité du 13 novembre 1997.
  4. Combat, Paris, 28 septembre 1961, p. 8 — sur Gallica.
  5. Philippe Azoury, Les Inrocks, janvier 2005.
  6. « La Maison de l'épargne ouvre ses coffres : un musée consacré à l'épargne et aux campagnes de propagande d'État ouvre à Paris, un lieu qui donne la place belle à l'histoire et à l'éducation économique », sur lemonde.fr, (consulté le )
  7. « Des fouilles au cœur de Paris, en quête de Lutèce, mettent à jour plusieurs pièces médiévales », sur Le Figaro, (consulté le )

Bibliographie

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