Aller au contenu

« Pygargue à tête blanche » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
François SUEUR (discuter | contributions)
Taxonomie : Reformulation + directe
m Notes et références : clean up, remplacement: |colonnes=4}} → |taille=18}}
 
(374 versions intermédiaires par plus de 100 utilisateurs sont masquées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Taxobox animal|Pygargue<br/>à tête blanche| Bald Eagle Haliaeetus leucocephalus Full Body 2000px.jpg |''Haliaeetus leucocephalus''}}
{{sous-titre/Taxon|ns1=Haliaeetus leucocephalus}}
{{En-tête label|BA|année=2007}}
{{Taxobox phylum|Chordata}}
{{Taxobox début | animal | ''Haliaeetus leucocephalus'' | Bald Eagle (Haliaeetus leucocephalus) Kachemak Bay, Alaska.jpg | Adulte photographié en [[Alaska]]. | classification=COI }}
{{Taxobox classe|Aves}}
{{Taxobox ordre|Falconiformes}}
{{Taxobox | embranchement | Chordata }}
{{Taxobox famille|Accipitridae}}
{{Taxobox | sous-embranchement | Vertebrata }}
{{Taxobox genre|Haliaeetus }}
{{Taxobox | classe | Aves }}
{{Taxobox | ordre | Accipitriformes }}
{{Taxobox binomial animal|Haliaeetus leucocephalus|[[Carl von Linné|Linnaeus]], [[1766]]}}
{{Taxobox IUCN|LC}}
{{Taxobox | famille | Accipitridae }}
{{Taxobox CITES|I|04/02/77}}
{{Taxobox | genre | Haliaeetus }}
{{Taxobox répartition animal début|Distribution H. leucocephalus.png}}
{{Taxobox taxon | animal | espèce | Haliaeetus leucocephalus | ([[Carl von Linné|Linnaeus]], [[1766]]) }}
{{Taxobox répartition légende|Hivernage|f2c1ad}}
{{Taxobox UICN | LC }}
{{Taxobox répartition légende|Habitat annuel|e58e7b}}
{{Taxobox CITES | II | 12/06/2013 }}
{{Taxobox répartition légende|Nidification|ce6256 }}
{{Taxobox répartition légende|Migration|b13f31}}
{{Taxobox répartition fin}}
{{Taxobox commons|Haliaeetus_leucocephalus}}
{{Taxobox fin}}
{{Taxobox fin}}
{{Double image|right|Haliaeetus leucocephalus 02318.JPG|150|Haliaeetus leucocephalus4 (softeis).jpg|150|Pygargue à tête blanche : jeune ''(à gauche)'' et adulte ''(à droite)''.}}
Le '''pygargue à tête blanche''' ''('''Haliaeetus leucocephalus''')'' est un [[rapace]] qui vit en [[Amérique du Nord]]. Malgré son nom anglais de ''Bald Eagle'' (« aigle chauve ») ou sa dénomination populaire d'« aigle à tête blanche », il ne s'agit pas d'un [[Aigle (oiseau)|aigle]] mais d'un [[pygargue]] : il s'en distingue par son [[régime alimentaire]], essentiellement composé de [[poisson]]s, mais aussi par sa grande taille et son [[bec]] massif. Alors que l'aigle vit dans les [[Forêt|massifs forestiers]] et les [[montagne]]s, le pygargue préfère les [[lac]]s, les [[rivière]]s et les [[Côte (géographie)|zones côtières]], où il peut trouver sa nourriture. À ce titre, il est parfois nommé « aigle de mer ». Subdivisé en deux [[sous-espèce]]s, il se rencontre de l'[[Alaska]] au nord du [[Mexique]]. Choisie comme emblème national par ce pays, l'espèce a été un temps menacée aux [[États-Unis]] au {{XXe siècle}}, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui.
Le '''Pygargue à tête blanche''' ('''''Haliaeetus leucocephalus''''') est une [[espèce]] de [[rapace]]s [[Diurne (comportement animal)|diurne]] qui vit en [[Amérique du Nord]].

Malgré son nom anglais de ''{{Langue|en|Bald Eagle}}'' (« aigle chauve ») ou sa dénomination populaire d'« aigle à tête blanche », il ne s'agit pas d'un [[aigle]] “véritable” du genre ''[[Aquila (genre)|Aquila]]'' mais d'un [[pygargue]] du genre ''[[pygargue|Haliaeetus]]'' : il s'en distingue par son [[régime alimentaire]], essentiellement composé de [[poisson]]s, mais aussi par son [[bec]] massif et par le fait que ses pattes ne sont pas recouvertes de plumes jusqu'aux serres, l'un des [[caractère phénotypique|caractères]] propres aux vrais aigles<ref> Voir à ce sujet l'article consacré à la sous-famille des [[Aquilinae]], que les anglophones appellent, du fait de leurs pattes entièrement emplumées : la famille des ''Booted eagles'' (« Aigles bottés »), à ne pas confondre avec l'espèce dont le [[nom vernaculaire]] est aussi en français « [[Aigle botté]] » (et qui d'ailleurs fait partie des Aquilinae).</ref>. Alors que l'aigle vit dans les [[Forêt|massifs forestiers]] et les [[montagne]]s, le pygargue préfère les [[lac]]s, les [[rivière]]s et les [[Côte (géographie)|zones côtières]], où il peut trouver sa nourriture. À ce titre, il est parfois nommé « aigle de mer » ou « aigle pêcheur » américain.

Subdivisé en deux [[sous-espèce]]s, il se rencontre sur presque toute la superficie de l'Amérique du Nord, de l'[[Alaska]] au nord jusqu'au [[Mexique]] au sud tant sur la côte Atlantique que Pacifique.

Emblème national des [[États-Unis]], l'espèce a été un temps menacée dans ce pays au {{XXe siècle}}.

L’aigle Méfi, mascotte de l’OGC Nice, est une femelle pygargue à tête blanche. Sherkan est quant à lui la mascotte du [[Genève-Servette Hockey Club]].


== Description ==
== Description ==
[[Fichier:Bald Eagle (Haliaeetus leucocephalus).jpg|thumb|Pygargue à tête blanche en vol.]]
=== Taille et poids ===
=== Taille et poids ===
Le pygargue à tête blanche est un [[oiseau]] de grande taille : son corps mesure entre 71 et {{NaU|96|centimètres}} pour un poids de 3 à {{NaU|6.3|kilogrammes}}. L'espèce présente un [[dimorphisme sexuel]] car les [[femelle]]s sont 25&nbsp;% plus grandes que les [[mâle]]s<ref name=hbw>del Hoyo, J., Elliott, A., & Sargatal, J., ''Handbook of the Birds of the World'', 1994, Vol. 2, Lynx Edicions, Barcelona {{ISBN|8487334156}}.</ref>. Aussi l'[[envergure]] maximale de l'oiseau varie de {{NaU|168|centimètres}} pour le mâle à 244 pour la femelle<ref name=hbw/>. De même, cette dernière pèse environ {{NaU|5.8|kilogrammes}} et le mâle 4,1<ref>D.M. Bird, ''The Bird Almanac: A Guide to Essential Facts and Figures of the World's Birds'', Firefly Books, Ontario, 2004, {{ISBN|1552979259}}</ref>.
Parfois appelé à tort « Aigle royal » (dénomination se rapportant exclusivement à l'espèce ''[[Aigle royal|Aquila chrysaetos]]''), le Pygargue à tête blanche présente un [[dimorphisme sexuel]] car les [[femelle]]s sont 25 % plus grandes que les [[mâle]]s<ref name="hbw">del Hoyo, J., Elliott, A., & Sargatal, J., ''Handbook of the Birds of the World'', 1994, Vol. 2, Lynx Edicions, Barcelona {{ISBN|8487334156}}.</ref>. Aussi l'[[envergure]] maximale de l'oiseau varie de {{unité|179|centimètres}} pour le mâle à 243 pour la femelle<ref name="hbw" />. De même, cette dernière pèse environ {{unité|5.8|kilogrammes}} et le mâle 4,1<ref>D.M. Bird, ''The Bird Almanac: A Guide to Essential Facts and Figures of the World's Birds'', Firefly Books, Ontario, 2004, {{ISBN|9781552979259}}.</ref>.


La taille varie également en fonction des régions : les plus petits spécimens vivent en [[Floride]], au sud-est des États-Unis, où l'adulte mâle dépasse rarement les {{NaU|2.3|kilogrammes}} pour une envergure de {{NaU|1.8|mètres}}. Les pygargues à tête blanche les plus imposants se trouvent en [[Alaska]], où les plus grands pèsent plus de {{NaU|7.5|kilogrammes}} pour une envergure de plus de {{NaU|2.4|mètres}}<ref name="Cornell">{{lien web|url=http://www.birds.cornell.edu/AllAboutBirds/BirdGuide/Bald_Eagle_dtl.html|titre=Bald Eagle, ''Haliaeetus leucocephalus''|éditeur=Cornell Lab of Ornithology|consulté le=21-06-2007}}</ref>.
La taille varie également en fonction des régions : les plus petits spécimens vivent en [[Floride]], au sud-est des États-Unis, où l'adulte mâle dépasse rarement les {{unité|3.8|kilogrammes}} pour une envergure de {{unité|1.8|mètre}}. Les pygargues à tête blanche les plus imposants se trouvent en [[Alaska]], où les plus grands pèsent plus de {{unité|7|kilogrammes}} pour une envergure de plus de {{unité|2.4|mètres}}<ref name="Cornell">{{lien web|url=http://www.birds.cornell.edu/AllAboutBirds/BirdGuide/Bald_Eagle_dtl.html|titre=Bald Eagle, ''Haliaeetus leucocephalus''|éditeur=Cornell Lab of Ornithology|consulté le=21-06-2007}}.</ref>.


=== Plumage ===
=== Plumage ===
On reconnaît facilement l'individu adulte à son [[plumage]] brun, sa tête et sa queue blanches, qu'il soit mâle ou femelle. Les jeunes sont complètement bruns sauf pour les pattes.
On reconnaît facilement l'individu adulte à son [[plume|plumage]] brun, sa tête et sa queue blanches. Mâle et femelle ne présentent aucune différence de plumage. Les jeunes sont complètement bruns sauf pour les pattes.


Les yeux et les pattes du pygargue à tête blanche sont d'un jaune vif, tout comme son [[bec]], crochu<ref name="Cornell"/> et massif. La queue de l'animal est moyennement longue et légèrement en forme de coin. Les pattes sont dépourvues de plumes. Les [[orteil]]s sont courts et munis de puissantes [[Serre (rapace)|serre]]s qui permettent de saisir et d'immobiliser les proies, celle qui se trouve à l'arrière du talon étant utilisée pour les transpercer<ref name="ADW">{{lien web|url=http://animaldiversity.ummz.umich.edu/site/accounts/information/Haliaeetus_leucocephalus.html|titre=Bald Eagle ''Haliaeetus leucocephalus''|éditeur=University of Michigan Museum of Geology|auteur=Harris|consulté le= 21-06-2007}}</ref>.
Les yeux et les pattes du Pygargue à tête blanche sont d'un jaune vif, tout comme son [[bec]], crochu<ref name="Cornell"/> et massif. La queue de l'animal est moyennement longue et légèrement en forme de coin. Les pattes sont dépourvues de plumes. Les [[orteil]]s sont courts et munis de puissantes [[Serre (rapace)|serres]] qui permettent de saisir et d'immobiliser les proies, celle qui se trouve à l'arrière du talon étant utilisée pour les transpercer<ref name="ADW">{{lien web|url=http://animaldiversity.ummz.umich.edu/site/accounts/information/Haliaeetus_leucocephalus.html|titre=Bald Eagle ''Haliaeetus leucocephalus''|éditeur=University of Michigan Museum of Geology|auteur=Harris|consulté le=21-06-2007}}.</ref>.


Le plumage du jeune est brun avec des taches blanches jusqu'à ce que l'individu atteigne sa [[maturité sexuelle]], vers l'âge de quatre ou cinq ans<ref name=hbw/><ref name="ADW"/>. On le distingue de l'[[aigle royal]], également présent en [[Amérique du Nord]], par son bec plus large, ses jambes dépourvues de plumes, ses ailes plates et son vol<ref name="sibley">D. Sibley, ''The Sibley Guide to Birds'', National Audubon Society, 2000, {{ISBN|0679451226}}</ref>.
Le plumage du jeune est brun avec des taches blanches jusqu'à ce que l'individu atteigne sa [[maturité sexuelle]], vers l'âge de quatre ou cinq ans<ref name=hbw/>{{,}}<ref name="ADW"/>. Bien qu'ils soient tous deux globalement bruns, l'immature de Pygargue à tête blanche se distingue de l'Aigle royal (également présent en [[Amérique du Nord]]) par ses parties inférieures plus largement blanches et aux motifs moins bien définis, son bec plus large, sa tête proéminente, ses pattes dépourvues de plumes et ses ailes larges tenues à plat en vol<ref name="sibley">D. Sibley, ''The Sibley Guide to Birds'', National Audubon Society, 2000, {{ISBN|0679451226}}.</ref>.
<center>
{|
|-----
|[[Image:Haliaeetus leucocephalus 02318.JPG|thumb|150px|left|<center>Jeune</center>]]
|[[Image:Haliaeetus leucocephalus4 (softeis).jpg|thumb|130px|right|<center>Adulte</center>]]
|}
</center>


== Taxonomie ==
== Taxonomie ==
[[Fichier:Weisskopf Seeadler haliaeetus leucocephalus 8 amk.jpg|thumb|Un pygargue à tête blanche en captivité en Allemagne.]]
En [[anglais (langue)|anglais]], le pygargue à tête blanche (''Haliaeetus leucocephalus'') porte le nom de ''Bald Eagle'' qui provient du mot ''piebald'' désignant un animal bicolore ou [[pie]]. Le nom scientifique vient du grec ''haliaetos'' repris par le latin (''Haliaeetus'') qui signifie « aigle de mer ». ''Leucocephalus'' veut dire « tête blanche » et vient du grec « λευκος » (''leukos'' = « blanc ») et de « κεφαλη » (''kephale''= « tête »)<ref name="Georgia"> {{lien web|url=http://nationalzoo.si.edu/Animals/Whats_in_a_name/default.cfm?id=19|auteur=Joshua Dietz|titre=What's in a Name|éditeur=Smithsonian National Zoological Park|consulté le =19-08-2007}}</ref>{{,}}<ref name="Liddell 1980">Henry George Liddell, Robert Scott, ''A Greek-English Lexicon'', (Abridged Edition), Oxford University Press, 1980, {{ISBN|0199102074}}</ref>.
En [[anglais]], le pygargue à tête blanche (''Haliaeetus leucocephalus'') porte le nom de ''Bald Eagle'' qui provient du mot ''piebald'' désignant un animal bicolore ou [[pie (oiseau)|pie]]. Le nom scientifique vient du grec ''haliaetos'' repris par le latin ({{latin|haliaeetus}}) qui signifie « aigle de mer ». {{latin|Leucocephalus}} signifie « tête blanche » et vient du grec {{grec ancien|λευκός|leukós}}, « blanc » et {{grec ancien|κεφαλή|kephalế}}, « tête »)<ref name="Georgia">{{lien web|url=http://nationalzoo.si.edu/Animals/Whats_in_a_name/default.cfm?id=19|auteur=Joshua Dietz|titre=What's in a Name|éditeur=Smithsonian National Zoological Park|consulté le=19-08-2007}}.</ref>{{,}}<ref name="Liddell 1980">Henry George Liddell, Robert Scott, ''A Greek-English Lexicon'', (Abridged Edition), Oxford University Press, 1980, {{ISBN|0199102074}}.</ref>.


Le pygargue à tête blanche a été décrit par le [[Histoire naturelle|naturaliste]] [[suède|suédois]] [[Carl von Linné]] (1707-1778), dans son ouvrage ''[[Systema Naturae]]'', sous le nom de ''Falco leucocephalus''<ref>Carolus Linnaeus, ''Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Tomus I. Editio decima, reformata'', Holmiae, (Laurentii Salvii), 1766, p.824, {{Lire en ligne|lien=http://dz1.gdz-cms.de/index.php?id=img&no_cache=1&IDDOC=265100}}</ref>.
Le pygargue à tête blanche a été décrit par le [[Histoire naturelle|naturaliste]] [[suède|suédois]] [[Carl von Linné]] (1707-1778), dans son ouvrage ''[[Systema Naturae]]'', sous le nom de ''Falco leucocephalus''<ref>Carolus Linnaeus, ''Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Tomus I. Editio decima, reformata'', Holmiae, (Laurentii Salvii), 1766, {{p.|824}}, {{Lire en ligne|lien=http://dz1.gdz-cms.de/index.php?id=img&no_cache=1&IDDOC=265100}}.</ref>.


D'après la classification de référence (version 14.1, 2024)<ref>{{Lien web |titre=Hoatzin, New World vultures, Secretarybird, raptors – IOC World Bird List |url=https://www.worldbirdnames.org/bow/raptors/ |site=www.worldbirdnames.org |consulté le=2024-06-29}}</ref> de l'[[Union internationale des ornithologues]], le Pygargue à tête blanche possède 2 sous-espèces (ordre [[Phylogénie|philogénique]]) :
Deux sous-espèces de pygargue à tête blanche sont reconnues<ref name=hbw/><ref name="ITIS"> {{lien web|url=http://www.itis.gov/servlet/SingleRpt/SingleRpt?search_topic=TSN&search_value=175420|titre=''Haliaeetus leucocephalus''|éditeur=Integrated Taxonomic Information System|consulté le=21-06-2007}}</ref> :
*'''''H. l. leucocephalus''''' ([[Carl von Linné|Linnaeus]], 1766) se différencie du ''H. l. washingtoniensis'' au sud du [[38e parallèle nord|38{{e}} parallèle nord]], soit à peu près à la [[latitude]] de la ville de [[San Francisco]] en [[Californie]]<ref name="Pacific"/>. Il se rencontre dans le sud des États-Unis et en [[Basse-Californie]] (Mexique)<ref name="ESRP"/> ;
*'''''H. l. washingtoniensis''''' ([[John James Audubon|Audubon]], 1827), synonyme de ''H. l. alascanus'' [[Charles Haskins Townsend|Townsend]], 1897, est la sous-espèce vivant au nord des États-Unis, au Canada et en Alaska<ref name=hbw/><ref name="ESRP">{{lien web | auteur=N. L. Brown| titre =Bald Eagle ''Haliaeetus leucocephalus'' | éditeur= Endangered Species Recovery Program | url =http://esrpweb.csustan.edu/speciesprofiles/profile.php?sp=hale |consulté le=20-08-2007}}</ref>. Elle est présente au sud du 38{{e}} parallèle nord sur le littoral [[atlantique]] des États-Unis, par exemple dans la région du [[Cap Hatteras]]<ref name="Pacific">{{lien web | titre =Bald Eagle ''Haliaeetus leucocephalus'' | éditeur =The Pacific Wildlife Foundation
| url =http://www.pwlf.org/baldeagle.htm | consulté le =27-06-2007}}</ref>. Cette sous-espèce est plus grande que la forme nominale.


* ''Haliaeetus leucocephalus washingtoniensis'' ([[Jean-Jacques Audubon|Audubon]], 1827), synonyme de ''H. l. alascanus'' [[Charles Haskins Townsend|Townsend]], 1897, est la sous-espèce vivant au nord des États-Unis, au Canada et en Alaska<ref name=hbw/>{{,}}<ref name="ESRP">{{lien web|auteur=N. L. Brown|titre=Bald Eagle ''Haliaeetus leucocephalus''|éditeur=Endangered Species Recovery Program|url=http://esrpweb.csustan.edu/speciesprofiles/profile.php?sp=hale|consulté le=20-08-2007}}.</ref>. Elle est présente au sud du {{38e|parallèle}} nord sur le littoral [[Océan Atlantique|atlantique]] des États-Unis, par exemple dans la région du [[Cap Hatteras]]<ref name="Pacific">{{lien web|titre=Bald Eagle ''Haliaeetus leucocephalus''|éditeur=The Pacific Wildlife Foundation|url=http://www.pwlf.org/baldeagle.htm|consulté le=27-06-2007}}.</ref>. Cette sous-espèce est plus grande que la forme nominale ;
==Répartition et habitat==
* ''Haliaeetus leucocephalus leucocephalus'' ([[Carl von Linné|Linnaeus]], 1766) se différencie du ''H. l. washingtoniensis'' au sud du [[38e parallèle nord|{{38e|parallèle}} nord]], soit à peu près à la [[latitude]] de la ville de [[San Francisco]] en [[Californie]]<ref name="Pacific"/>. Il se rencontre dans le sud des États-Unis et en [[Basse-Californie (État)|Basse-Californie]] (Mexique)<ref name="ESRP"/>.
[[Image:Haliaeetus leucocephalus-juv-USFWS.jpg|thumb|Un jeune pygargue à tête blanche en Alaska]]
Le pygargue à tête blanche vit généralement près des côtes maritimes, des cours d'eau, des lacs riches en poissons. Des études ont montré qu'il préfère les étendues d'eau d'une [[circonférence]] supérieure à {{NaU|10|kilomètres}}<ref name="Gov">{{lien web|url=http://www.fs.fed.us/database/feis/animals/bird/hale/all.html|titre=WILDLIFE SPECIES: ''Haliaeetus leucocephalus''|éditeur=USDA Forest Service|consulté le=21-06-2007}}</ref>.


== Répartition ==
Ce rapace a besoin de grands arbres ([[conifère]]s ou [[feuillu]]s) pour se percher et faire son nid. Il choisit des forêts dont la [[canopée]] couvre de 20 à 60&nbsp;% et se trouvant près d'un point d'eau<ref name="Gov"/>.
[[Fichier:Distribution H. leucocephalus.png |vignette|gauche|upright=1.2|
{{Légende/Début|centre}}
{{Légende|#f2c1ad |Présence uniquement aux périodes de migration}}
{{Légende|#e58e7b |Présence uniquement l'hiver (aire d'hivernage)}}
{{Légende|#ce6256 |Présence uniquement l'été (aire de nidification)}}
{{Légende|#b13f31 |Présence à l'année (nidification, migration, hivernage)}}
{{Légende/Fin}}]]
[[Fichier:Bald.eagle.closeup.arp-sh.750pix.jpg|thumb|droite|Pygargue à tête blanche dans un parc animalier, North Devon, Angleterre.]]


[[Fichier:Haliaeetus leucocephalus-juv-USFWS.jpg|thumb|droite|Un jeune pygargue à tête blanche en Alaska.]]
Le pygargue à tête blanche est sensible aux activités humaines et recherche les zones les plus sauvages. Selon les spécialistes, il vit à plus de {{NaU|1.2|kilomètres}} des secteurs faiblement peuplés par l'Homme et à plus de {{NaU|1.8|kilomètres}} des secteurs urbanisés ou moyennement occupés<ref name="Gov"/>.
Des études ont montré qu'il préfère les étendues d'eau d'une [[circonférence]] supérieure à {{unité|10|kilomètres}}<ref name="Gov">{{lien web|url=http://www.fs.fed.us/database/feis/animals/bird/hale/all.html|titre=WILDLIFE SPECIES: ''Haliaeetus leucocephalus''|éditeur=USDA Forest Service|consulté le=21-06-2007}}.</ref>.


Ce rapace a besoin de grands arbres ([[Pinophyta|conifères]] ou [[feuillu]]s) pour se percher et faire son nid. Il choisit des forêts dont la [[canopée]] couvre de 20 à 60 % et se trouvant près d'un point d'eau<ref name="Gov"/>.
L'aire de répartition naturelle du pygargue à tête blanche couvre la plus grande partie de l'[[Amérique du Nord]], du [[Mexique]] au sud, au [[Canada]] et à l'[[Alaska]] au nord, en passant par les [[États-Unis]]. C'est la seule espèce de pygargue présente sur le continent nord-américain. L'oiseau peut vivre dans des [[milieu naturel|milieux naturels]] très divers, des [[bayou]]s de [[Louisiane]] au [[désert de Sonora]], jusqu'aux forêts du [[Québec]] et de la [[Nouvelle-Angleterre]]. Ceux qui occupent le nord du continent américain [[migration|migrent]], alors que les autres restent toute l'année sur leur territoire de chasse.


Le pygargue à tête blanche est sensible aux activités humaines et recherche les zones les plus sauvages. Au milieu des années 1980, une étude concluait ainsi qu'il préférait nicher à plus de {{unité|1.2|kilomètre}} des secteurs faiblement peuplés par l'Homme et à plus de {{unité|1.8|kilomètre}} des secteurs urbanisés ou moyennement occupés<ref name="Gov"/>. Cependant, dès le début des années 1990, plusieurs études montrent que grâce à l'abandon du DDT et aux efforts de conservation, l'espèce est dorénavant capable de s'adapter à des environnements périurbains ou urbains relativement peuplés, de l'Alaska<ref>{{Lien web |langue=en |format=pdf |auteur=Nathan P. Johnson |titre=Nesting Bald Eagles (Haliaeetus leucocephalus) in Urban Areas of Southeast Alaska: Assessing Highway Construction and Disturbance Impacts |url=https://onlinepubs.trb.org/Onlinepubs/trr/1990/1279/1279-007.pdf |site=Onlinepubs.org |date=1990 |consulté le=10 janvier 2022}}</ref> au sud de la Californie<ref>{{Lien web |langue=en |format=pdf |auteur=California Department of Fish and Wildlife |titre=Map of Known Bald Eagle Nesting Territories 2000-2016.pdf |url=https://nrm.dfg.ca.gov/FileHandler.ashx?DocumentID=112194&inline |site=Bald Eagles in California |date=2016 |consulté le=10 janvier 2022}}</ref> en passant par l'État de Washington, à Seattle<ref>{{Lien web |langue=en |format=pdf |auteur=Seattle Government |titre=Appendix C. Bald and Goldent Eagle Protection Act |url=https://www.seattle.gov/documents/Departments/SPU/Documents/SBEAppendixCBaldandGoldenEagleProtectionAct.pdf |site=Seattle Government |date=2001 |consulté le=10 janvier 2022}}</ref> ainsi qu'en Colombie-Britannique, à Vancouver<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Raphaël Goulet|titre=Aspects of the Ecology of Urban-nesting Bald Eagles (Haliaeetus leucocephalus) in South-Coastal British Columbia|passage=21-25, 28|lieu=Montréal|éditeur=McGill University|date=Février 2009|pages totales=98|lire en ligne=file:///C:/Users/skype/AppData/Local/Temp/cf5134b9-0f3b-4fd3-98f4-9c9f04beadba.pdf|consulté le=10 janvier 2022}}</ref>.
Les pygargues à tête blanche se rassemblent dans certains secteurs en hiver. Ainsi, de novembre à février, {{formatnum:1000}} à {{formatnum:2000}} oiseaux hivernent à [[Squamish (Colombie-Britannique)|Squamish]], à mi-chemin entre [[Vancouver]] et [[Whistler]]. Ils se nourrissent de [[saumon]]s dans les rivières [[Squamish (fleuve)|Squamish]] et [[Cheakamus (rivière)|Cheakamus]]<ref>{{lien web|url=http://www.baldeagleinfo.com/eagle/eagle1.html|auteur=Hope Rutledge|titre=Where to View Bald Eagles|consulté le=20-08-2007}}</ref>.

L'aire de répartition naturelle du pygargue à tête blanche couvre la plus grande partie de l'[[Amérique du Nord]], du [[Mexique]] au sud, au [[Canada]] et à l'[[Alaska]] au nord, en passant par les [[États-Unis]]. C'est la seule espèce de pygargue présente sur le continent nord-américain. L'oiseau peut vivre dans des [[Biotope|milieux naturels]] très divers, des [[bayou]]s de [[Louisiane]] au [[désert de Sonora]], jusqu'aux forêts du [[Québec]] et de la [[Nouvelle-Angleterre]]. Ceux qui occupent le nord du continent américain [[Migration des oiseaux|migrent]], alors que les autres restent toute l'année sur leur territoire de chasse.

Les pygargues à tête blanche se rassemblent dans certains secteurs en hiver. Ainsi, de novembre à février, {{formatnum:1000}} à {{formatnum:2000}} oiseaux hivernent à [[Squamish (Colombie-Britannique)|Squamish]], à mi-chemin entre [[Vancouver]] et [[Whistler (Colombie-Britannique)|Whistler]]. Ils se nourrissent de [[saumon]]s dans les rivières [[Squamish (fleuve)|Squamish]] et [[Cheakamus (rivière)|Cheakamus]]<ref>{{lien web|url=http://www.baldeagleinfo.com/eagle/eagle1.html|auteur=Hope Rutledge|titre=Where to View Bald Eagles|consulté le=20-08-2007}}.</ref>.
{{clr|left}}


== Éthologie ==
== Éthologie ==
En vol, le pygargue à tête blanche utilise les courants ascendants pour se déplacer. Il peut atteindre facilement les vitesses de {{unité|56|kilomètres par heure}} en vol plané à 70 en vol battu. Il peut voler à environ {{unité|50|kilomètres par heure}} pour attraper un poisson<ref name="Terres"/>. Dans les régions septentrionales, l'oiseau migre vers les côtes ou vers le Sud au début de l'hiver, lorsque les lacs et les cours d'eau commencent à geler. Il choisit ses routes de migration en fonction des courants, des [[ascendance (météorologie)|ascendances]] et des ressources en nourriture. Il se déplace alors pendant le jour pour profiter des courants produits par la chaleur du soleil<ref name="ADW"/>.
[[Image:Haliaeetus leucocephalus-ad-flight-USFWS.jpg|thumb|Pygargue en vol.]]
En vol, le pygargue à tête blanche utilise les courants ascendants pour se déplacer. Il peut atteindre facilement les vitesses de {{NaU|56|kilomètres par heure}} en vol plané à 70 en vol battu. Il peut voler à environ {{NaU|50|kilomètres par heure}} pour attraper un poisson<ref name="Terres"/>. Dans les régions septentrionales, l'oiseau migre vers les côtes ou vers le Sud au début de l'hiver, lorsque les lacs et les cours d'eau commencent à geler. Il choisit ses routes de migration en fonction des courants, des [[ascendance (météorologie)|ascendances]] et des ressources en nourriture. Il se déplace alors pendant le jour pour profiter des courants produits par la chaleur du soleil<ref name= "ADW"/>.


Le pygargue à tête blanche émet un cri strident ponctué de sortes de grognements. Mais il ne produit pas le cri que l'on peut entendre dans les films, qui utilisent généralement celui de la [[Buse à queue rousse]], pour renforcer l'effet dramatique.
Le pygargue à tête blanche émet un cri strident ponctué de sortes de grognements. Mais il ne produit pas le cri que l'on peut entendre dans les films, qui utilisent généralement celui de la [[Buse à queue rousse]], pour renforcer l'effet dramatique.


=== Régime alimentaire ===
=== Régime alimentaire ===
[[Image:Haliaeetus leucocephalus-whale-USFWS.jpg|left|thumb|Pygargue à tête blanche sur le cadavre d'une baleine.]]
[[Fichier:Haliaeetus leucocephalus-whale-USFWS.jpg|left|thumb|upright|Pygargue à tête blanche sur le cadavre d'une baleine.]]
[[Fichier:Weißkopfseeadler 2.jpg|thumb|upright|Alimentation.]]
Le régime alimentaire du pygargue à tête blanche est varié et opportuniste, même s'il mange principalement du [[poisson]]. Sur le littoral nord-ouest du [[océan Pacifique|Pacifique]], les [[truite]]s et les [[saumon]]s composent l'essentiel de son alimentation<ref name="Alaska">{{lien web | auteur =David W. Daum | titre = Bald Eagle | éditeur =Alaska Department of Fish & Game | url =http://www.adfg.state.ak.us/pubs/notebook/bird/eagles.php | consulté le = 15-08-2007}}</ref>. Dans certaines situations, notamment en hiver, il peut se nourrir de [[charogne]]s d'[[ongulé]]s, de [[baleine]]s ou de poissons. Il lui arrive de prendre sa nourriture dans les campings, sur les aires de pique-nique et dans les décharges. Quand il pêche, il n'entre pas dans l'eau comme le [[balbuzard pêcheur]], mais recherche les poissons morts ou mourants ou des poissons de surface. En plein vol, il tend son cou en avant, puis le rejette en arrière jusqu’à toucher son dos. Il capture poissons volants et [[anguille]]s en les retenant à l’aide de ses puissantes [[serre (rapace)|serres]]. Le pygargue à tête blanche peut nager s'il est menacé et il arrive qu'il se noie ou qu'il meurre d'[[hypothermie]].
Sur le littoral nord-ouest du [[océan Pacifique|Pacifique]], les [[truite]]s et les [[saumon]]s composent l'essentiel de son alimentation<ref name="Alaska">{{lien web|auteur=David W. Daum|titre=Bald Eagle|éditeur=Alaska Department of Fish & Game|url=http://www.adfg.state.ak.us/pubs/notebook/bird/eagles.php|consulté le=15-08-2007}}.</ref>. Localement, son régime peut toutefois s'écarter substantiellement du schéma général. Ainsi, en [[Colombie-Britannique]], les poissons n'entrent que pour 10 % dans son alimentation, alors que les [[invertébré]]s marins en représentent 45 % et les oiseaux 41 %<ref>{{en}} Vermeer, K. & Morgan, K.H. (1989). Nesting populations, nest sites, and prey remains of bald eagles in Barkley Sound, British Columbia. ''Northwestern Naturalist'', 70 : 21-26. [http://links.jstor.org/sici?sici=1051-1733%28198923%2970%3A2%3C21%3ANPNSAP%3E2.0.CO%3B2-H&size=LARGE&origin=JSTOR-enlargePage résumé en ligne].</ref>. Dans certaines situations, notamment en hiver, il peut se nourrir de [[charogne]]s d'[[Ungulata|ongulés]], de [[baleine]]s ou de poissons. Il lui arrive de prendre sa nourriture dans les campings, sur les aires de pique-nique et dans les décharges. Quand il pêche, il n'entre pas dans l'eau comme le [[balbuzard pêcheur]], mais recherche les poissons morts ou mourants ou des poissons de surface. En plein vol, il tend son cou en avant, puis le rejette en arrière jusqu’à toucher son dos. Il capture poissons volants et [[anguille]]s en les retenant à l’aide de ses puissantes [[serre (rapace)|serres]]. Le pygargue à tête blanche peut nager s'il est menacé et il arrive qu'il se noie ou qu'il meure d'[[hypothermie]].


Il peut aussi se nourrir d'[[oiseau]]x comme les [[grèbe]]s, les [[pingouin]]s, les [[mouette]]s, les [[canard]]s, les [[foulque]]s, les [[aigrette]]s et les [[oie]]s ; il peut parfois s'attaquer à des proies plus importantes comme le [[Grand héron]] ou le [[cygne]], mais aussi à des [[mammifère]]s comme les [[lapin]]s, les [[lièvre]]s, les [[raton laveur|ratons laveurs]], les [[rat musqué|rats musqués]], les [[loutre de mer|loutres de mer]] et les [[faon]]s. Les [[reptile]]s, [[amphibien]]s et [[crustacé]]s (en particulier les [[crabe]]s) complètent le régime alimentaire du pygargue à tête blanche.
Il peut aussi se nourrir d'[[oiseau]]x comme les [[Podicipediformes|grèbes]], les [[pingouin]]s, les [[mouette]]s, les [[canard]]s, les [[fulica|foulques]], les [[aigrette (oiseau)|aigrettes]] et les [[oie]]s ; il peut parfois s'attaquer à des proies plus importantes comme le [[Grand Héron]] ou le [[cygne]], mais aussi à des [[mammifère]]s comme les [[lapin]]s, les [[lièvre]]s, les [[renard]]s, les [[raton laveur|ratons laveurs]], les [[rat musqué|rats musqués]], les [[loutre de mer|loutres de mer]] et les [[Cervidés|faons]]. Sur Protection Island, une très importante colonie d’oiseaux marins de l’[[Washington (État)|État de Washington]], les [[placenta]]s et les cadavres de [[Phoque commun|veaux marins]] nouveau-nés constituent une ressource alimentaire majeure pour les pygargues<ref>{{en}} Haywarda, J.L., Galushab, J.G. & Henson, S.M., 2010. Foraging-Related Activity of Bald Eagles at a Washington Seabird Colony and Seal Rookery. ''Journal of Raptor Research, 44 (1) : 19-29''. [http://www.bioone.org/doi/abs/10.3356/JRR-08-107.1 Résumé en ligne].</ref>. Les [[reptile]]s, [[amphibia|amphibiens]] et [[crustacé]]s (en particulier les [[crabe]]s) complètent le régime alimentaire du pygargue à tête blanche. Dans les colonies d'oiseaux de mer, il peut exercer sa prédation sur les adultes et les poussins, mais aussi sur les œufs<ref>{{en}} WHite, A.J., Heath, J.P. & Gisborne, B. (2006). Seasonal timing of bald eagle attendance and influence on activity budgets of glaucous-winged gulls in Barkley Sound, British Columbia. ''Waterbids'' 29 (4) : 497-500. [http://www.bioone.org/perlserv/?request=get-abstract&doi=10.1675%2F1524-4695(2006)29%5B497%3ASTOBEA%5D2.0.CO%3B2 résumé en ligne].</ref>.


Il utilise ses pattes aux serres acérées pour saisir et transporter ses [[proie]]s. Lorsque la nourriture est insuffisante, le pygargue peut prendre la nourriture à d'autres prédateurs, comme le [[balbuzard pêcheur]]<ref>{{en}} D.G. Jord, G. Lingle, Kleptoparasitism « by Bald Eagles wintering in South-Central Nebraska », dans ''Journal of Field Ornithology'', volume 59, 1998, p.183-188, {{Lire en ligne|lien=http://elibrary.unm.edu/sora/JFO/v059n02/p0183-p0188.pdf}}</ref> ou bien attaquer des animaux comme le [[coyote]], le [[renard]], le [[vautour]] ou la [[corneille]]. Il peut lui-même être attaqué par l'[[aigle royal]]. En principe solitaires, les individus se rassemblent en groupes en hiver là où la nourriture est abondante. C’est notamment le cas pendant la migration des saumons.
Il utilise ses pattes aux serres acérées pour saisir et transporter ses [[proie]]s. Lorsque la nourriture est insuffisante, le pygargue peut prendre la nourriture à d'autres prédateurs, comme le [[balbuzard pêcheur]]<ref>{{en}} D.G. Jord, G. Lingle, Kleptoparasitism « by Bald Eagles wintering in South-Central Nebraska », dans ''Journal of Field Ornithology'', volume 59, 1998, {{p.|183-188}}, {{Lire en ligne|lien=http://elibrary.unm.edu/sora/JFO/v059n02/p0183-p0188.pdf}}.</ref> ou bien attaquer des animaux comme le [[coyote]], le [[renard]], le [[vautour]] ou la [[Corneille (oiseau)|corneille]]. Il peut lui-même être attaqué par l'[[aigle royal]]. En principe solitaires, les individus se rassemblent en groupes en hiver là où la nourriture est abondante. C’est notamment le cas pendant la migration des saumons.


=== Reproduction ===
=== Reproduction ===
[[Image:Haliaeetus leucocephalus1.jpg|thumb|right|Deux oisillons.]]
[[Fichier:Bald eagle nesting.JPG|thumb|right|Nid d'un pygargue à tête blanche.]]
[[Image:Bald eagle nesting.JPG|thumb|right|Nid d'un pygargue à tête blanche.]]
[[Fichier:Haliaeetus leucocephalus2.jpg|thumb|right|Un pygargue à tête blanche en train de se poser sur son nid.]]
Le pygargue à tête blanche peut se reproduire dès l'âge de quatre ans (quelques cas avec succès à trois ans) mais le plus souvent à partir de cinq ans : il retourne alors souvent à l'endroit où il est né (phénomène de [[philopatrie]]).
Le pygargue à tête blanche peut se reproduire dès l'âge de quatre ans (quelques cas avec succès à trois ans) mais le plus souvent à partir de cinq ans : il retourne alors souvent à l'endroit où il est né (phénomène de [[philopatrie]]).


La saison de reproduction s'étend d'octobre à avril dans le sud de l'aire de répartition de l'espèce et d'avril à août dans le nord.
La saison de reproduction s'étend d'octobre à avril dans le sud de l'aire de répartition de l'espèce et d'avril à août dans le nord.


Les couples se reforment chaque année et exécutent une [[parade nuptiale]] spectaculaire. Ils s’accrochent tous les deux par les serres en tournoyant en plein ciel, se laissent tomber et se séparent juste avant de toucher le sol<ref>{{lien web |url=http://www.michigan.gov/dnr/0,1607,7-153-10370_12145_12202-32581--,00.html|éditeur=Michigan Department of Natural Resources|titre=Bald Eagle (Haliaeetus leucocephalus) |consulté le=24-04-2007}}</ref>.
Les couples se reforment chaque année et exécutent une [[Parade nuptiale aviaire|parade nuptiale]] spectaculaire. Ils s’accrochent tous les deux par les serres en tournoyant en plein ciel, se laissent tomber et se séparent juste avant de toucher le sol<ref>{{lien web|url=http://www.michigan.gov/dnr/0,1607,7-153-10370_12145_12202-32581--,00.html|éditeur=Michigan Department of Natural Resources|titre=Bald Eagle (Haliaeetus leucocephalus)|consulté le=24-04-2007}}.</ref>.
Les deux partenaires sont fidèles l'un à l'autre tout au long de leur vie. Ce lien cesse lorsque l'un meurt mais aussi si le couple ne peut se reproduire<ref name="Hinterland">{{lien web | titre = Bald Eagle | auteur =R.F. Stocek | éditeur =Canadian Wildlife Service | url =http://www.hww.ca/hww2.asp?id=27 | consulté le= 19-08-2007}}</ref>.
Les deux partenaires sont fidèles l'un à l'autre tout au long de leur vie. Ce lien cesse lorsque l'un meurt mais aussi si le couple ne peut se reproduire<ref name="Hinterland">{{lien web|titre=Bald Eagle|auteur=R.F. Stocek|éditeur=Canadian Wildlife Service|url=http://www.hww.ca/hww2.asp?id=27|consulté le=19-08-2007}}.</ref>.


Mâle et femelle construisent ensemble le [[nid]], posé sur le sol, accroché à une [[falaise]] ou installé sur un buisson ou dans un grand arbre (de préférence un [[pin]] dans une grande partie de l'aire de répartition), près d'une étendue d'eau. Le pygargue à tête blanche construit les plus grands nids d'[[Amérique du Nord]] : ils peuvent atteindre quatre mètres de hauteur, pour {{NaU|2.5|mètres}} de largeur et peser jusqu'à une tonne<ref name=hbw/>, mais la dépression centrale n'atteint qu'une dizaine de centimètres. On a trouvé en [[Floride]] un nid de {{NaU|6.1|mètres}} de hauteur, {{NaU|2.9|mètres}} de largeur et pesant {{NaU|2.7|tonnes}}<ref>L. Erickson, ''Bald Eagle Journey North'', 2007, {{Lire en ligne|lien=http://www.learner.org/jnorth/tm/eagle/NestAbout1.html About Bald Eagle Nests}}</ref>. Les rapaces peuvent aussi tout simplement ajouter à leur [[nid|aire]] déjà installée des matériaux divers : verdures, lambeaux de peau, [[pelote de réjection|pelotes de réjection]], branches... Le nid peut ainsi être regarni chaque année pendant une très longue période, près de 70 ans, avant de s’effondrer sous son poids.
Mâle et femelle construisent ensemble le [[nid]], posé sur le sol, accroché à une [[falaise]] ou installé sur un buisson ou dans un grand arbre (de préférence un [[Pin (plante)|pin]] dans une grande partie de l'aire de répartition), près d'une étendue d'eau. Le pygargue à tête blanche construit les plus grands nids d'[[Amérique du Nord]] : ils peuvent atteindre quatre mètres de hauteur, pour {{unité|2.5|mètres}} de largeur et peser jusqu'à une tonne<ref name=hbw/>, mais la dépression centrale n'atteint qu'une dizaine de centimètres. On a trouvé en [[Floride]] un nid de {{unité|6.1|mètres}} de hauteur, {{unité|2.9|mètres}} de largeur et pesant {{unité|2.7|tonnes}}<ref>L. Erickson, ''Bald Eagle Journey North'', 2007, {{Lire en ligne|lien=http://www.learner.org/jnorth/tm/eagle/NestAbout1.html About Bald Eagle Nests}}.</ref>. Les rapaces peuvent aussi tout simplement ajouter à leur [[nid|aire]] déjà installée des matériaux divers : verdures, lambeaux de peau, [[pelote de réjection|pelotes de réjection]], branches... Le nid peut ainsi être regarni chaque année pendant une très longue période, près de 70 ans, avant de s’effondrer sous son poids.


[[File:Haliaeetus leucocephalus MHNT.ZOO.2010.11.96.5.jpg|thumb| ''Haliaeetus leucocephalus'' - [[Muséum de Toulouse|MHNT]].]]
La femelle pond généralement deux œufs par an, parfois seulement un ou jusqu'à trois, rarement quatre. Les œufs mesurent en moyenne {{NaU|7.3|centimètres}} sur {{NaU|5.5|centimètres}}<ref name="Terres">John K. Terres, ''The Audubon Society Encyclopedia of North American Birds'', New York, Knopf, 1980, {{ISBN|0394466519}}, p.477</ref>. Ils peuvent constituer des proies faciles pour les [[mouette]]s, les grands [[corbeau]]x, [[Pie à bec noir d'Amérique|pies]], les [[ours noir]]s et les [[raton laveur|ratons laveurs]]. Le temps moyen d'[[incubation]] est de 35 jours. Les parents couvent à tour de rôle puis demeurent avec les oisillons, naissant couverts d'un duvet gris sombre, jusqu'à ce qu'ils aient quatre semaines. Le mâle et la femelle se relaient pour s'occuper de leur progéniture, améliorer le nid et chercher de la nourriture. Les oisillons quittent le nid vers l’âge de dix à treize semaines.
[[Fichier:Haliaeetus leucocephalus1.jpg|thumb|right|Deux oisillons.]]
La femelle pond généralement deux œufs par an, parfois seulement un ou jusqu'à trois, rarement quatre. Les œufs, d'un blanc terne, mesurent en moyenne {{unité|7.3|centimètres}} sur {{unité|5.5|centimètres}}<ref name="Terres">John K. Terres, ''The Audubon Society Encyclopedia of North American Birds'', New York, Knopf, 1980, {{ISBN|0394466519}}, {{p.|477}}.</ref>. Ils peuvent constituer des proies faciles pour les [[mouette]]s, les [[Grand Corbeau|grands corbeaux]], [[pie d'Amérique|pies]], les [[ours noir]]s et les [[raton laveur|ratons laveurs]]. Le temps moyen d'[[Embryogenèse|incubation]] est de 35 jours. Les parents couvent à tour de rôle puis demeurent avec les oisillons, naissant couverts d'un duvet gris pâle, jusqu'à ce qu'ils aient quatre semaines. Le mâle et la femelle se relaient pour s'occuper de leur progéniture, améliorer le nid et chercher de la nourriture. Les oisillons quittent le nid vers l’âge de dix à treize semaines.


== Le pygargue et les hommes ==
== Le pygargue et les hommes ==
=== Statut et préservation ===
=== Statut, menaces et préservation ===
Le pygargue à tête blanche était une espèce commune dans toute l'[[Amérique du Nord]] avant d'être menacée par différents facteurs au milieu du {{XXe siècle}}. On attribua la fragilisation de la coquille des œufs à l'usage du [[pesticide]] [[Dichlorodiphényltrichloroéthane|DDT]]<ref>Leslie Brown, ''Birds of Prey: Their biology and ecology'', Hamlyn, 1976, {{ISBN|0600313069}}, p.226</ref> et à la [[biomagnification]]. Si le DDT n'est pas mortel pour les adultes, il affecte néanmoins le [[métabolisme]] de l'oiseau, le rendant [[stérile]] ou incapable de produire des œufs viables<ref name ="Bull87">J. Bull, J. Farrand Jr, ''Audubon Society Field Guide to North American Birds:Eastern Region'', New York, 1987, Alfred A. Knopf, {{ISBN|0394414055}}, p.468-9</ref>. Dans les [[années 1950]], il ne restait plus que 412 couples de pygargues à tête blanche aux États-Unis, en dehors de l'[[Alaska]]. D'autres facteurs ont réduit la population des pygargues : la dégradation du milieu naturel, la chasse illégale, l'électrocution sur les [[ligne à haute tension|lignes à haute tension]], les collisions étaient les principales causes de mortalité de ces oiseaux. Ils étaient également affectés par la pollution au [[pétrole]], au [[plomb]] et au [[mercure]] ainsi que par les intrusions humaines et des prédateurs<ref>Steven Milloy, « Bald Eagle », ''Fox News'', 06-07-2006, {{Lire en ligne|lien=http://www.foxnews.com/story/0,2933,202447,00.html}}</ref>.
Le pygargue à tête blanche était une espèce commune dans toute l'[[Amérique du Nord]] avant d'être menacée par différents facteurs au milieu du {{XXe siècle}}. On attribua la fragilisation de la coquille des œufs à l'usage du [[pesticide]] [[Dichlorodiphényltrichloroéthane|DDT]]<ref>{{en}} Leslie Brown, ''Birds of Prey: Their biology and ecology'', Hamlyn, 1976, {{ISBN|0600313069}}, {{p.|226}}.</ref> et à la [[biomagnification]]. Si le DDT n'est pas mortel pour les adultes, il affecte néanmoins le [[métabolisme]] de l'oiseau, le rendant [[stérilité humaine|stérile]] ou incapable de produire des œufs viables<ref name="Bull87">{{en}} J. Bull, J. Farrand Jr, ''Audubon Society Field Guide to North American Birds:Eastern Region'', New York, 1987, Alfred A. Knopf, {{ISBN|0394414055}}, {{p.|468-9}}.</ref>.


D'autres facteurs ont réduit sa population, dont la [[Fragmentation (écologie)|fragmentation]] et dégradation de ses [[habitats naturels]]. En [[1983]], une étude américaine basée sur l'analyse de dépouilles a listé ses principales causes de mortalité : chasse illégale, électrocution sur les [[ligne à haute tension|lignes à haute tension]], [[hydrargyrisme]] (empoisonnement au [[mercure (chimie)|mercure]]) et [[saturnisme aviaire]] (induit par l'ingestion de [[plombs de chasse]] ou de fragments de balles). Les collisions et l'émaciation étaient les causes secondaires les plus fréquentes<ref>{{en}} Nothern States Bald Eagle Recovery Team, U.S. Fish & Wildlife Service, « Nothern states bald eagle recovery plan », 1983, {{Lire en ligne|lien=http://www.fws.gov/midwest/eagle/recovery/pdf/be_n_recplan.pdf}}.</ref>.
Le pygargue à tête blanche a d'abord été protégé par le traité sur les oiseaux migrateurs de [[1918]], d'abord aux États-Unis et au Canada, avant que ce statut soit étendu à toute l'Amérique du Nord. Le ''Bald Eagle Protection Act'' de [[1940]], qui prenait également en compte l'[[aigle royal]], interdisait leur capture à des fins commerciales et leur chasse<ref>{{lien web | titre =Bald Eagle Protection Act of 1940 | éditeur =US Fish and Wildlife Service | date =07-06-2007| url =http://www.fws.gov/laws/laws_digest//baldegl.html |consulté le=27-06-2007}}</ref>.
Le pygargue à tête blanche fut déclaré [[espèce menacée]] par les États-Unis en [[1967]] ; des [[amendement]]s à la loi de [[1940]] furent pris pour renforcer les restrictions commerciales et pour alourdir les peines envers les contrevants<ref>{{lien web |url=http://www.fws.gov/permits/mbpermits/ActSummaries.html |titre=U.S. Fish and Wildlife Service - Act Summaries |éditeur=U.S. Fish and Wildlife Service |date=14-11-2005|consulté le=27-07-2007}}</ref>. En [[1972]], le DDT fut interdit aux États-Unis<ref>{{lien web| titre = DDT Ban Takes Effect | éditeur=United States Environmental Protection Agency | date =31-12-1972| url =http://www.epa.gov/history/topics/ddt/01.htm | consulté le = 22-08-2007}}</ref>. En [[1989]], le DDT fut complètement banni au Canada, après que son usage ait été strictement limité à la fin des [[années 1970]]<ref>{{lien web| auteur=Jorge Barrera| titre = Agent Orange has left deadly legacy Fight continues to ban pesticides and herbicides across Canada | date =04-07-2005| url =http://www.nben.ca/environews/media/mediaarchives/05/july/legacy.htm |consulté le= 22-08-2007}}</ref>.


Le pygargue à tête blanche a d'abord été protégé par le traité sur les oiseaux migrateurs de [[1918]], d'abord aux États-Unis et au Canada, avant que ce statut soit étendu à toute l'Amérique du Nord. Le ''Bald Eagle Protection Act'' de [[1940]], qui prenait également en compte l'[[aigle royal]], interdisait leur capture à des fins commerciales et leur chasse<ref>{{lien web|langue=en|titre=Bald Eagle Protection Act of 1940|éditeur=US Fish and Wildlife Service|date=07-06-2007|url=http://www.fws.gov/laws/laws_digest//baldegl.html|consulté le=27-06-2007}}.</ref>.
Ces mesures eurent pour effet une augmentation du nombre de pygargues. Au début des [[années 1980]], on estimait leur population à {{formatnum:100000}} oiseaux, entre {{formatnum:110000}} et {{formatnum:115000}} en [[1992]]<ref name=hbw/>, avec une forte concentration en Alaska ({{formatnum:40000}} à {{formatnum:50000}} individus) et en [[Colombie Britannique]] ({{formatnum:20000}} à {{formatnum:30000}})<ref name=hbw/>.
Le pygargue à tête blanche fut déclaré [[espèce menacée]] par les États-Unis en [[1967]]<ref>{{Lien web|url=http://www.lexpress.fr/insolite/animaux/filmee-en-direct-l-eclosion-d-un-oeuf-d-aiglon-fait-sensation-a-washington_1774803.html |titre=Filmée en direct, l'éclosion d'un œuf d'aiglon fait sensation à Washington |jour=18 |mois=mars |année=2016 |site=lexpress.fr |consulté le=20 septembre 2016}}.</ref> ; des [[Amendement (loi)|amendements]] à la loi de [[1940]] furent pris pour renforcer les restrictions commerciales et pour alourdir les peines envers les contrevenants<ref>{{lien web |langue=en |url=http://www.fws.gov/permits/mbpermits/ActSummaries.html|titre=U.S. Fish and Wildlife Service - Act Summaries|éditeur=U.S. Fish and Wildlife Service|date=14-11-2005|consulté le=27-07-2007}}.</ref>. En [[1972]], le DDT fut interdit aux États-Unis<ref>{{lien web|langue=en|titre=DDT Ban Takes Effect|éditeur=United States Environmental Protection Agency|date=31-12-1972|url=http://www.epa.gov/history/topics/ddt/01.htm|consulté le=22-08-2007}}.</ref>. En [[1989]], le DDT fut complètement banni au Canada, après que son usage eut été strictement limité à la fin des [[années 1970]]<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Jorge Barrera|titre=Agent Orange has left deadly legacy Fight continues to ban pesticides and herbicides across Canada|date=04-07-2005|url=http://www.nben.ca/environews/media/mediaarchives/05/july/legacy.htm|consulté le=22-08-2007}}.</ref>.


Dans les [[années 1950]], il ne restait plus que 412 couples de pygargues à tête blanche aux États-Unis, hors de l'[[Alaska]], mais ces mesures de protection eurent pour effet une augmentation du nombre de pygargues. Au début des [[années 1980]], on estimait leur population à {{formatnum:100000}} oiseaux, entre {{formatnum:110000}} et {{formatnum:115000}} en [[1992]]<ref name=hbw/>, avec une forte concentration en Alaska ({{formatnum:40000}} à {{formatnum:50000}} individus) et en [[Colombie-Britannique]] ({{formatnum:20000}} à {{formatnum:30000}})<ref name=hbw/>. Il y en avait plus de 300 000 aux États-Unis fin 2019, soit 4,4 fois plus qu'en 2009 selon une évaluation faite par le Service de la pêche et de la faune.
Aujourd'hui, la population s'est stabilisée et le pygargue à tête blanche a été retiré de la liste des espèces en danger par le gouvernement américain. Le {{date|12|juillet|1995}} l'U.S. Fish & Wildlife Service le classait sur la liste des espèces en danger. Le {{date|6|juillet|1999}}, les spécialistes proposèrent de l'enlever de cette liste<ref name= CNN>{{lien web | titre = Species Profile: Bald eagle (Haliaeetus leucocephalus) | éditeur =U.S. Fish & Wildlife Service | url =http://ecos.fws.gov/speciesProfile/SpeciesReport.do?spcode=B008 | consulté le =27-06-2007}}</ref>, ce qui fut fait officiellement le {{date|28|juin|2007}}. Le pygargue a aussi été classé dans la catégorie « préoccupation mineure » sur la [[liste rouge de l'UICN]]<ref>{{lien web|titre=The IUCN Red List of Threatened Species|éditeur=IUCN|url=http://www.iucnredlist.org|consulté le =05-09-2007}}</ref>.

Le {{Date|12|juillet|1995}}, l'[[United States Fish and Wildlife Service]] l'avait classé sur la liste des espèces en danger. Le {{Date|6|juillet|1999}}, il a été proposé de le retirer de cette liste<ref name= CNN>{{lien web|langue=en|titre=Species Profile: Bald eagle (Haliaeetus leucocephalus)|éditeur=U.S. Fish & Wildlife Service|url=http://ecos.fws.gov/speciesProfile/SpeciesReport.do?spcode=B008|consulté le=27-06-2007}}.</ref>, ce qui fut fait officiellement le {{Date-|28|juin|2007}}. Le pygargue a aussi été classé dans la catégorie « préoccupation mineure » sur la [[liste rouge de l'UICN]]<ref>{{lien web|langue=en|titre=The UICN Red List of Threatened Species|éditeur=UICN|url=http://www.iucnredlist.org|consulté le=05-09-2007}}.</ref>. La population au Québec reste vulnérable même si l'espèce est en légère augmentation (avec plus de cinq cents spécimens dont une centaine sur l'[[île d'Anticosti]] et le reste principalement en [[Outaouais (Québec)|Outaouais]])<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://grandquebec.com/oiseaux/pygargue/|titre=Pygargue|site=grandquebec.com}}.</ref>.

Ces aigles ne semblent plus menacés<ref name=USFWS2020>{{lien web |langue=en |auteur institutionnel=U.S. Fish and Wildlife Service |année=2020 |titre=Final Report: Bald Eagle Population Size: 2020 Update |éditeur=U.S. Fish and Wildlife Service, Division of Migratory Bird Management |lieu=Washington, D.C. USA |url=https://www.fws.gov/migratorybirds/pdf/management/bald-eagle-population-size-2020.pdf}}.</ref>, mais ils sont cependant généralement en mauvaise santé. En [[2022]], dans la revue Science, une étude montre que l'ingestion de [[plomb de chasse]] par les aigles reste très préoccupante : pour 1 210 aigles à tête blanche et royaux évaluées dans 38 États (dont 620 aigles vivants), près de 50% soufraient d'[[saturnisme aviaire|empoisonnements répétés au plomb]]<ref name=science2022>{{Article |langue=en |prénom1=Vincent A. |nom1=Slabe |prénom2=James T. |nom2=Anderson |prénom3=Brian A. |nom3=Millsap |prénom4=Jeffrey L. |nom4=Cooper |titre=Demographic implications of lead poisoning for eagles across North America |périodique=Science |volume=375 |numéro=6582 |date=2022-02-18 |issn=0036-8075 |issn2=1095-9203 |doi=10.1126/science.abj3068 |lire en ligne=https://www.science.org/doi/10.1126/science.abj3068 |consulté le=2022-02-28 |pages=779–782}}.</ref>. Le phénomène est généralisé et les empoisonnements fréquents ; c'est {{Citation|une contrainte sous-estimée mais importante pour les populations continentales de ces espèces protégées emblématiques}} selon les auteurs de l'étude qui plaident pour l'abandon des [[munition]]s au plomb au profit de munitions alternatives (balles en cuivre par exemple)<ref name=science2022/> ; {{Citation|le changement pourrait apporter de grands avantages à la faune, ainsi qu'aux chasseurs - et en particulier à leurs enfants - qui consomment du gibier sauvage}}<ref>{{Article |langue=en |titre=Widespread Lead Poisoning Found in Eagles |lire en ligne=https://www.discovermagazine.com/environment/widespread-lead-poisoning-found-in-eagles |consulté le=2022-02-28 |date=26 février 2022 |périodique=Discover}}.</ref>.


=== Captivité ===
=== Captivité ===
[[Image:Seattle-eagle2.jpg|thumb|Pygargue en captivité.]]
[[Fichier:Seattle-eagle2.jpg|thumb|Pygargue en captivité.]]
Garder un pygargue en captivité est soumis à autorisation aux États-Unis. Seules les institutions publiques à vocation éducative sont autorisées à posséder cet oiseau. Elles montrent des animaux qui ont été blessés et qui ne peuvent survivre dans le milieu naturel. Les pygargues doivent être élevés dans des équipements adaptés et par des personnels expérimentés. Ils ne peuvent en aucun cas être utilisés pour la [[fauconnerie]]<ref name="Permit">{{lien web|titre=Eagle Exhibition Permits|éditeur=US Fish and Wildlife Service|url=http://www.fws.gov/pacific/migratorybirds/eagle_exhibition_permits.htm|consulté le=26-08-2007}}</ref>. En règle générale, le pygargue n'est pas un oiseau facile à dresser du fait de sa nature timide, stressée et imprévisible. Il ne peut pas vivre longtemps en captivité et ne se reproduit pas, même dans les meilleures conditions<ref>John R. Maestrelli, Stanley N. Wiemeyer, « Breeding Bald Eagles in Captivity », dans ''The Wilson Bulletin'', vol.87, mars 1975, {{Lire en ligne|lien=http://64.233.169.104/search?q=cache:XHsa26srbBgJ:elibrary.unm.edu/sora/Wilson/v087n01/p0045-p0053.pdf+bald+eagle+%2B+breeding+in+captivity&hl=en&ct=clnk&cd=1&gl=us&client=firefox}}</ref>. Au [[Canada]], une autorisation est aussi nécessaire pour la fauconnerie<ref>{{lien web|titre =Fish and Wildlife Conservation Act, 1997|éditeur=Ministry of Attorney General| url =http://www.search.e-laws.gov.on.ca/en/isysquery/6bd9748c-33cb-4a82-aebc-5076e860bd48/1/frame/?search=browseStatutes&context= |consulté le=24-08-2007}}</ref>.
Garder un pygargue en captivité est soumis à autorisation aux États-Unis. Seules les institutions publiques à vocation éducative sont autorisées à posséder cet oiseau. Elles montrent des animaux qui ont été blessés et qui ne peuvent survivre dans le milieu naturel. Les pygargues doivent être élevés dans des équipements adaptés et par des personnels expérimentés. Ils ne peuvent en aucun cas être utilisés pour la [[fauconnerie]]<ref name="Permit">{{lien web|titre=Eagle Exhibition Permits|éditeur=US Fish and Wildlife Service|url=http://www.fws.gov/pacific/migratorybirds/eagle_exhibition_permits.htm|consulté le=26-08-2007}}.</ref>. En règle générale, le pygargue n'est pas un oiseau facile à dresser du fait de sa nature timide, stressée et imprévisible. Il ne peut pas vivre longtemps en captivité et ne se reproduit pas, même dans les meilleures conditions<ref>John R. Maestrelli, Stanley N. Wiemeyer, « Breeding Bald Eagles in Captivity », dans ''The Wilson Bulletin'', vol.87, mars 1975, {{Lire en ligne|lien=http://elibrary.unm.edu/sora/Wilson/v087n01/p0045-p0053.pdf}}.</ref>. Au [[Canada]], une autorisation est aussi nécessaire pour la fauconnerie<ref>{{lien web|titre=Fish and Wildlife Conservation Act, 1997|éditeur=Ministry of Attorney General|url=http://www.search.e-laws.gov.on.ca/en/isysquery/6bd9748c-33cb-4a82-aebc-5076e860bd48/1/frame/?search=browseStatutes&context=|consulté le=24-08-2007}}.</ref>.


=== Le pygargue dans la culture amérindienne ===
=== Le pygargue dans la culture amérindienne ===
Le pygargue à tête blanche était un oiseau sacré dans plusieurs cultures des [[Nord-Amérindiens]] qui utilisaient ses plumes pour les coiffes et les costumes religieux. Les aigles en général étaient considérés comme des messagers spirituels entre les dieux et les êtres humains<ref name="Pequot"> {{lien web|url=http://www.pequotmuseum.org/Home/CrossPaths/CrossPathsSpring2003/TheSacredMessengers.htm|auteur=Julie Collier|titre=The Sacred Messengers|éditeur=Mashantucket Pequot Museum|consulté le=20-05-2007}}</ref>. Au cours des [[pow wow]]s, plusieurs danseurs portaient les serres des oiseaux comme marque de prestige. Les plumes étaient employées dans les cérémonies sacrées, dans l'ornementation des vêtements d'apparât. Les [[Lakota (Amérindiens)|Lakota]]s par exemple donnaient des plumes comme symbole honorifique aux personnes ayant réalisé un exploit. Aujourd'hui, elles peuvent être données à l'issue d'une cérémonie de remise de diplôme universitaire<ref name="Melmer">{{lien web|auteur=David Melmer | titre =Bald eagles may come off threatened list|éditeur=Indian Country Today|date =11-06-2007 | url =http://www.indiancountry.com/content.cfm?id=1096415182|consulté le= 23-08-2007}}</ref>.
Le pygargue à tête blanche était un oiseau sacré dans plusieurs cultures des [[Nord-Amérindiens]] qui utilisaient ses [[plume]]s pour les [[coiffe amérindienne|coiffes]] et les costumes religieux. Les aigles en général étaient considérés comme des messagers spirituels entre les [[Divinités nord-amérindiennes|dieux]] et les êtres humains<ref name="Pequot">{{en}} {{lien web|url=http://www.pequotmuseum.org/Home/CrossPaths/CrossPathsSpring2003/TheSacredMessengers.htm|auteur=Julie Collier|titre=The Sacred Messengers|éditeur=Mashantucket Pequot Museum|consulté le=20-05-2007}}.</ref>. Au cours des [[pow wow]]s, plusieurs danseurs portaient les serres des oiseaux comme marque de prestige. Les plumes étaient employées dans les cérémonies sacrées et dans l'ornementation des vêtements d'apparat. Les [[Lakotas]] par exemple donnaient des plumes comme symbole honorifique aux personnes ayant réalisé un exploit. Aujourd'hui, elles peuvent être données à l'issue d'une cérémonie de remise de diplôme universitaire<ref name="Melmer">{{lien web|auteur=David Melmer|titre=Bald eagles may come off threatened list|éditeur=Indian Country Today|date=11-06-2007|url=http://www.indiancountry.com/content.cfm?id=1096415182|consulté le=23-08-2007}}.</ref>.


Pour les [[Pawnee]]s, ces oiseaux étaient des symboles de [[fertilité]] parce que leurs nids sont aménagés en hauteur et parce qu'ils protègent farouchement leurs petits<ref name="F&WL">{{lien web|url=http://www.fws.gov/northeast/baldeagle/bedelist.html|titre=Bald Eagle population recovery and The Endangered Species Act |éditeur=US Fish&Wildlife Services|consulté le=13-08-2007}}</ref>. Les [[Kwakwaka'wakw]] éparpillaient des plumes pour accueillir des invités de marque<ref>{{lien web|auteur=Steven C.Brown, Lloyd J. Averill|titre=Sun Dogs and Eagle Down|éditeur=University of Washington Press| url =http://www.washington.edu/uwpress/search/books/BROSUN.html|consulté le = 23-08-2007}}</ref>. Chez les [[Indiens des Plaines|tribus des Grandes Plaines]], pendant la [[danse du Soleil]], on émettait des sifflements en soufflant dans un os d'aigle. Aux États-Unis, la loi stipule que seuls les membres d'une tribu amérindienne reconnue par le [[gouvernement fédéral]] peuvent obtenir des plumes de pygargue à tête blanche ou d'aigle royal pour des usages spirituels et religieux.
Pour les [[Pawnees]], ces oiseaux étaient des symboles de [[fertilité]] parce que leurs nids sont aménagés en hauteur et parce qu'ils protègent farouchement leurs petits<ref name="F&WL">{{lien web|url=http://www.fws.gov/northeast/baldeagle/bedelist.html|titre=Bald Eagle population recovery and The Endangered Species Act|éditeur=US Fish&Wildlife Services|consulté le=13-08-2007}}.</ref>. Les [[Kwakwaka'wakw]] éparpillaient des plumes pour accueillir des invités de marque<ref>{{lien web|auteur=Steven C.Brown, Lloyd J. Averill|titre=Sun Dogs and Eagle Down|éditeur=University of Washington Press|url=http://www.washington.edu/uwpress/search/books/BROSUN.html|consulté le=23-08-2007}}.</ref>. Chez les [[Indiens des Plaines|tribus des Grandes Plaines]], pendant la [[danse du Soleil]], on émettait des sifflements en soufflant dans un os d'aigle. Aux États-Unis, la loi précise que seuls les membres d'une tribu amérindienne reconnue par le [[Administration aux États-Unis|gouvernement fédéral]] peuvent obtenir des plumes de pygargue à tête blanche ou d'aigle royal pour des usages spirituels et religieux.


=== Symbole des États-Unis ===
=== Symbole des États-Unis ===
[[Image:Seal Of The President Of The Unites States Of America.svg|thumb|right|Sceau du Président des États-Unis.]]
[[Image:Quarter new.jpg|thumb|Pygargue à tête blanche sur un ''quarter'' américain.]]
Le pygargue à tête blanche est l'oiseau national des [[États-Unis]]. Il est l'un des [[symbole]]s les plus connus du pays et apparaît sur la plupart des [[sceau]]x officiels, y compris sur celui du [[Président américain]] (''image''). Il a été choisi le {{date|20|juin|1782}} par le [[Congrès continental]] : il est représenté tenant des [[flèche]]s et une branche d'[[olivier]] entre ses serres<ref name="seal">{{lien web|url=http://www.ourdocuments.gov/doc.php?flash=true&doc=5|titre=Original Design of the Great Seal of the United States (1782)|consulté le= 19-08-2007|éditeur= National Archives}}</ref>.


Le pygargue à tête blanche est l'oiseau national des [[États-Unis]]. Il est l'un des [[symbole]]s les plus connus du pays et apparaît sur la plupart des [[sceau]]x officiels, y compris sur celui du [[Président des États-Unis|président américain]]. Il a été choisi le {{Date|20|juin|1782}} par le [[Congrès continental]] : il est représenté tenant des [[Flèche (arme)|flèches]] et une branche d'[[Olea europaea|olivier]] entre ses serres<ref name="seal">{{lien web|url=http://www.ourdocuments.gov/doc.php?flash=true&doc=5|titre=Original Design of the Great Seal of the United States (1782)|consulté le=19-08-2007|éditeur=National Archives}}.</ref>.
En [[1784]], après la [[guerre d'indépendance américaine|guerre d'indépendance]], le savant et [[philosophe]] [[Benjamin Franklin]] écrivit de [[Paris]] une lettre célèbre à sa fille critiquant ce choix et proposant de remplacer le pygargue par le [[dindon]] sauvage qui, selon lui, représentait mieux les qualités américaines. Il estimait en effet que le [[rapace]] était un oiseau de mauvaise moralité (''a Bird of bad moral character''), et trop paresseux pour pêcher lui-même (''too lazy to fish for himself''), survivant seulement en dérobant les prises du [[balbuzard]]. Il préférait le dindon sauvage, qui était à ses yeux un oiseau bien plus respectable (''a much more respectable Bird''), un peu vaniteux et ridicule mais courageux (''a little vain & silly [but] a Bird of Courage'')<ref name="seal"/>.


<gallery>
Malgré les objections de Benjamin Franklin, le pygargue à tête blanche resta l'emblème des États-Unis. On le trouve sur le [[revers]] de plusieurs [[pièce de monnaie|pièces de monnaie]] comme le ''quarter'' (25 cents) et sur de nombreux timbres d'usage courant. Entre [[1916]] et [[1945]], le drapeau présidentiel montrait le rapace la tête tournée vers sa gauche , ce qui donna lieu à la [[légende urbaine]] : l'oiseau regarderait vers le rameau d'[[olivier]] en temps de paix et vers les flèches en temps de guerre<ref>{{lien web |url=http://www.snopes.com/history/american/turnhead.htm |titre=A Turn of the Head|accessdate=2007-08-19|auteur= Barbara Mikkelson, David P. Mikkelson|éditeur=snopes.com}}</ref>.
Fichier:Great Seal of the United States (obverse).svg|[[Grand sceau des États-Unis]].
Fichier:Seal of the President of the United States.svg|[[Sceau du président des États-Unis]].
Fichier:Quarter new.jpg|Pygargue à tête blanche sur un ''[[Liste des pièces de monnaie des États-Unis|quarter]]'' américain.
Fichier:Seal of the United States Department of the Air Force.svg|Emblème du département de l'Air Force.
Fichier:Flag of the United States Air Force.svg|Drapeau de l'[[United States Air Force]].
Fichier:Flag of Illinois.svg|[[Drapeau de l'Illinois]]
Fichier:Seal of the U.S. National Security Agency.svg|[[National Security Agency|NSA]].
Fichier:Seal of the Central Intelligence Agency.svg|[[Central Intelligence Agency|CIA]].
</gallery>

En [[1784]], après la [[guerre d'indépendance des États-Unis|guerre d'indépendance]], le savant et [[philosophe]] [[Benjamin Franklin]] écrivit de [[Paris]] une lettre célèbre à sa fille critiquant ce choix et proposant de remplacer le pygargue par le [[dindon sauvage]] qui, selon lui, représentait mieux les qualités américaines<ref>Bernard Cottret, ''La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787'', Paris, Perrin, 2003, {{ISBN|2-262-01821-9}}, {{p.|265}}.</ref>. Il estimait en effet que le [[rapace]] était un oiseau de mauvaise moralité (''a Bird of bad moral character''), et trop paresseux pour pêcher lui-même (''too lazy to fish for himself''), survivant seulement en dérobant les prises du [[Pandionidae|balbuzard]]. Il préférait le dindon sauvage, qui était à ses yeux un oiseau bien plus respectable (''a much more respectable Bird''), un peu vaniteux et ridicule mais courageux (''a little vain & silly [but] a Bird of Courage'')<ref name="seal"/>.

Le pygargue à tête blanche apparaît sur plusieurs [[Liste des pièces de monnaie des États-Unis|pièces de monnaie]] comme le ''quarter'' ({{unité|25|cents}}), la pièce de {{unité|1|dollar}} et sur plusieurs monnaies commémoratives, ainsi que sur de nombreux [[philatélie|timbres]] d'usage courant.

Entre [[1916]] et [[1945]], le drapeau présidentiel montrait le rapace la tête tournée vers sa gauche, ce qui donna lieu à la [[légende urbaine]] : l'oiseau regarderait vers le rameau d'[[Olea europaea|olivier]] en temps de paix et vers les flèches en temps de guerre<ref>{{lien web|url=http://www.snopes.com/history/american/turnhead.htm|titre=A Turn of the Head|consulté le=2007-08-19|auteur=Barbara Mikkelson, David P. Mikkelson|éditeur=snopes.com}}.</ref>.

L'aigle « Sam » a été choisi en 1984 pour devenir la mascotte des [[Jeux olympiques d'été de 1984|Jeux olympiques d'été de Los Angeles]]. Dessiné par Robert Moore et ses associés des Productions Walt Disney, « Sam » prit une apparence très sympathique et joviale afin de plaire aux enfants.

== Philatélie ==
{{Timbreoiseau|nom=Pyguargue à tête blanche|cnuméro=3004000}}
Collection de [[Timbre postal|timbres postaux]] et [[Timbre fiscal|fiscaux]]. Le pygargue à tête blanche est particulièrement connu pour être le [[Grand sceau des États-Unis]].
<gallery>
Fichier:Haliaeetus leucocephalus2 (softeis).jpg|Pygargue à tête blanche ''(Haliaeetus leucocephalus)''.
Fichier:Bald Eagle Alaska (10).jpg|Pygargue à tête blanche, Alaska.
Fichier:10¢ Shield & Eagle.jpg|Le pygargue à tête blanche associé à un bouclier a été utilisé sur de nombreux timbres américains.
Fichier:1954 airmail stamp C48.jpg|Septembre 1954 / 4 cents Bleu / Aigle.
Fichier:Natural History American Bald Eagle 6c 1970 issue U.S. stamp.jpg|Histoire naturelle Pygargue à tête blanche américaine 6 cents 1970.
Fichier:Veterans of World War II 3c 1946 issue U.S. stamp.jpg|Anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale – Honorer ceux qui ont servi – Timbre américain de 3 cents, émis en 1946.
Fichier:Eagle&Shield US Airmail 6c 1938 issue.JPG|Image photo du timbre US Airmail, 6 cents, émission de 1938.
</gallery>

== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|en|Bald Eagle|156301888}}
{{Références nombreuses|taille=18}}

== Voir aussi ==


== Annexes ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage|auteur=Milaine Duville|titre=Bald eagle : Pygargue à tête blanche|éditeur=CreateSpace Independent Publishing Platform|format=Dès 9 ans|année=2018|pages=30|isbn=978-1722983192}}
* Pamela J. Dell, ''The Bald Eagle'', Compass Point Books, [[2006]], {{ISBN|0756514592}}
* {{ouvrage|langue=en|auteur=Pamela J. Dell|titre=The Bald Eagle|éditeur=Compass Point Books|année=2003|pages=24|isbn=978-0756506162}}
* Mac Priebe, Jennifer Priebe, ''The Bald Eagle: Endangered No More'', Mindfull Publishing, [[2000]], {{ISBN|0966955188}}
* {{ouvrage|langue=en|auteur1=Mac Priebe|auteur2=Jennifer Priebe|titre=The Bald Eagle: Endangered No More|traduction=Le pygargue à tête blanche : il n’est plus en voie de disparition|éditeur=Mindfull Publishing|année=2000|pages=|isbn=978-0966955187}}
* Stan Tekiela, ''Majestic Eagles: Compelling Facts and Images of the Bald Eagle'', Adventure Publications, [[2007]], {{ISBN|1591932009}}
* Stan Tekiela, ''Majestic Eagles: Compelling Facts and Images of the Bald Eagle'', Adventure Publications, [[2007]], {{ISBN|1591932009}}
* Art Wolfe, ''Bald Eagles: Their Life & Behavior in North America'', Crown Pub, [[1999]], {{ISBN|0517597470}}
* [[Art Wolfe]], ''Bald Eagles: Their Life & Behavior in North America'', Crown Pub, [[1999]], {{ISBN|0517597470}}
* ''Crow killer'' / par [[Scott Phillips]] ; traduction Stéphanie Benson. Saint-Macaire : l'Ours polar, 2005, 56 p. {{ISBN|2-9524118-1-6}}


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Haliaeetus]]
* ''[[Haliaeetus]]''
* [[Pygargue]]
* [[Pygargue]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Autres projets
* {{Avibase|640F22AD4FC04DAE|1166781325009|''Haliaeetus leucocephalus''}}
* {{ITIS|175420|''Haliaeetus leucocephalus'' (Linnaeus, 1766)}}
|commons=Category:Haliaeetus leucocephalus
|wikispecies=Haliaeetus leucocephalus
}}
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
* {{COI|raptors|Accipitriformes|''Haliaeetus leucocephalus''}}
* {{Zoonomen|acci|Accipitriformes|Haliaeetus leucocephalus}}
* {{Avibase|FED3756C12CF67FA|Haliaeetus leucocephalus|consulté le=30 juin 2015}}
* {{Oiseaux espèce|pygargue.a.tete.blanche|''Haliaeetus leucocephalus''}}
* {{TPDB|133778|''Haliaeetus leucocephalus'' (Linnaeus 1766)}}
* {{CITES species+|10241|Haliaeetus leucocephalus|(Linnaeus, 1766)|consulté le=30 juin 2015}}
* {{ADW|Haliaeetus_leucocephalus|''Haliaeetus leucocephalus''}}
* {{ADW|Haliaeetus_leucocephalus|''Haliaeetus leucocephalus''}}
* {{NCBI|52644|''Haliaeetus leucocephalus''}}
* {{NCBI|52644|''Haliaeetus leucocephalus''}}
* {{IUCN|49336|''Haliaeetus leucocephalus'' (Linnaeus, 1766)}}
* {{UICN|22695144|''Haliaeetus leucocephalus'' (Linnaeus, 1766)|consulté le=30 juin 2015}}
* {{CITES espèce|animal|Haliaeetus|leucocephalus|(Linnaeus, 1766)}}
* {{CITES fr|2538|''Haliaeetus leucocephalus''|consulté le=30 juin 2015}}
* {{fr}} [http://www.hww.ca/hww2_F.asp?id=27 Pygargue à tête blanche] dans [http://www.hww.ca/index_f.asp Faune et flore du pays]
* {{fr}} [https://www.hww.ca/fr/faune/oiseaux/le-pygargue-a-tete-blanche.html Pygargue à tête blanche dans Faune et flore du pays (Canada)]
* {{en}} [http://www.nationaleaglecenter.org/ National Eagle Center]
* {{en}} [http://www.nationaleaglecenter.org/ National Eagle Center]
* {{en}} [http://www.eraptors.org/index.html Cascades Raptor Center]
* {{en}} [http://www.eraptors.org/index.html Cascades Raptor Center]
* {{en}} [https://www.allaboutbirds.org/guide/Bald_Eagle/overview Pygargue à tête blanche comparé à des espèces proches]
* {{en}} [http://www.baldeagleinfo.com American Bald Eagle Information]


{{Portail|conservation de la nature|États-Unis|ornithologie}}
=== Notes et références ===
{{Bon article|vote=BA|oldid=21057179|date=29 septembre 2007}}
{{Traduction/Référence|en|Bald Eagle}}
{{Références|colonnes=2}}


<!-- originaire de Canada; Mexico; Saint Pierre and Miquelon; United States | Mais aussi présent: Belize; Bermuda; Ireland; Puerto Rico; Russian Federation; Virgin Islands, U.S. -->
{{multi bandeau|portail zoologie|portail Conservation de la nature}}
{{Article potentiellement bon|oldid=20703207|date=14 septembre 2007}}


[[Catégorie:Oiseau (nom vernaculaire)]]
[[Catégorie:Rapace]]
[[Catégorie:Accipitridae]]
[[Catégorie:Accipitridae]]
[[Catégorie:Faune originaire d'Amérique du Nord]]

[[Catégorie:Symbole des États-Unis]]
{{Lien AdQ|en}}
[[Catégorie:Numismatique aux États-Unis]]
{{Lien AdQ|fi}}
[[Catégorie:Oiseau de proie d'Amérique du Nord]]
{{Lien AdQ|he}}
[[Catégorie:Oiseau décrit par Carl von Linné]]

[[Catégorie:Oiseau décrit en 1766]]
[[be-x-old:Белагаловы арол]]
[[cr:ᒥᒋᓲ]]
[[cs:Orel bělohlavý]]
[[da:Hvidhovedet havørn]]
[[de:Weißkopfseeadler]]
[[en:Bald Eagle]]
[[eo:Blankkapa maraglo]]
[[es:Haliaeetus leucocephalus]]
[[fi:Valkopäämerikotka]]
[[he:עיטם לבן ראש]]
[[hu:Fehérfejű rétisas]]
[[is:Skallaörn]]
[[it:Haliaeetus leucocephalus]]
[[ja:ハクトウワシ]]
[[nah:Iztacuāuhtli]]
[[nl:Amerikaanse zeearend]]
[[pl:Bielik amerykański]]
[[pt:Águia-de-cabeça-branca]]
[[ru:Белоголовый орлан]]
[[sk:Orliak bielohlavý]]
[[sv:Vithövdad havsörn]]
[[ta:வெண்தலைக் கழுகு]]
[[zh:白頭海雕]]

Dernière version du 16 décembre 2024 à 17:41

Haliaeetus leucocephalus

Pygargue à tête blanche : jeune (à gauche) et adulte (à droite).

Le Pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) est une espèce de rapaces diurne qui vit en Amérique du Nord.

Malgré son nom anglais de Bald Eagle (« aigle chauve ») ou sa dénomination populaire d'« aigle à tête blanche », il ne s'agit pas d'un aigle “véritable” du genre Aquila mais d'un pygargue du genre Haliaeetus : il s'en distingue par son régime alimentaire, essentiellement composé de poissons, mais aussi par son bec massif et par le fait que ses pattes ne sont pas recouvertes de plumes jusqu'aux serres, l'un des caractères propres aux vrais aigles[1]. Alors que l'aigle vit dans les massifs forestiers et les montagnes, le pygargue préfère les lacs, les rivières et les zones côtières, où il peut trouver sa nourriture. À ce titre, il est parfois nommé « aigle de mer » ou « aigle pêcheur » américain.

Subdivisé en deux sous-espèces, il se rencontre sur presque toute la superficie de l'Amérique du Nord, de l'Alaska au nord jusqu'au Mexique au sud tant sur la côte Atlantique que Pacifique.

Emblème national des États-Unis, l'espèce a été un temps menacée dans ce pays au XXe siècle.

L’aigle Méfi, mascotte de l’OGC Nice, est une femelle pygargue à tête blanche. Sherkan est quant à lui la mascotte du Genève-Servette Hockey Club.

Description

[modifier | modifier le code]
Pygargue à tête blanche en vol.

Taille et poids

[modifier | modifier le code]

Parfois appelé à tort « Aigle royal » (dénomination se rapportant exclusivement à l'espèce Aquila chrysaetos), le Pygargue à tête blanche présente un dimorphisme sexuel car les femelles sont 25 % plus grandes que les mâles[2]. Aussi l'envergure maximale de l'oiseau varie de 179 centimètres pour le mâle à 243 pour la femelle[2]. De même, cette dernière pèse environ 5,8 kilogrammes et le mâle 4,1[3].

La taille varie également en fonction des régions : les plus petits spécimens vivent en Floride, au sud-est des États-Unis, où l'adulte mâle dépasse rarement les 3,8 kilogrammes pour une envergure de 1,8 mètre. Les pygargues à tête blanche les plus imposants se trouvent en Alaska, où les plus grands pèsent plus de 7 kilogrammes pour une envergure de plus de 2,4 mètres[4].

On reconnaît facilement l'individu adulte à son plumage brun, sa tête et sa queue blanches. Mâle et femelle ne présentent aucune différence de plumage. Les jeunes sont complètement bruns sauf pour les pattes.

Les yeux et les pattes du Pygargue à tête blanche sont d'un jaune vif, tout comme son bec, crochu[4] et massif. La queue de l'animal est moyennement longue et légèrement en forme de coin. Les pattes sont dépourvues de plumes. Les orteils sont courts et munis de puissantes serres qui permettent de saisir et d'immobiliser les proies, celle qui se trouve à l'arrière du talon étant utilisée pour les transpercer[5].

Le plumage du jeune est brun avec des taches blanches jusqu'à ce que l'individu atteigne sa maturité sexuelle, vers l'âge de quatre ou cinq ans[2],[5]. Bien qu'ils soient tous deux globalement bruns, l'immature de Pygargue à tête blanche se distingue de l'Aigle royal (également présent en Amérique du Nord) par ses parties inférieures plus largement blanches et aux motifs moins bien définis, son bec plus large, sa tête proéminente, ses pattes dépourvues de plumes et ses ailes larges tenues à plat en vol[6].

Un pygargue à tête blanche en captivité en Allemagne.

En anglais, le pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) porte le nom de Bald Eagle qui provient du mot piebald désignant un animal bicolore ou pie. Le nom scientifique vient du grec haliaetos repris par le latin (haliaeetus) qui signifie « aigle de mer ». Leucocephalus signifie « tête blanche » et vient du grec λευκός / leukós, « blanc » et κεφαλή / kephalế, « tête »)[7],[8].

Le pygargue à tête blanche a été décrit par le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), dans son ouvrage Systema Naturae, sous le nom de Falco leucocephalus[9].

D'après la classification de référence (version 14.1, 2024)[10] de l'Union internationale des ornithologues, le Pygargue à tête blanche possède 2 sous-espèces (ordre philogénique) :

  • Haliaeetus leucocephalus washingtoniensis (Audubon, 1827), synonyme de H. l. alascanus Townsend, 1897, est la sous-espèce vivant au nord des États-Unis, au Canada et en Alaska[2],[11]. Elle est présente au sud du 38e parallèle nord sur le littoral atlantique des États-Unis, par exemple dans la région du Cap Hatteras[12]. Cette sous-espèce est plus grande que la forme nominale ;
  • Haliaeetus leucocephalus leucocephalus (Linnaeus, 1766) se différencie du H. l. washingtoniensis au sud du 38e parallèle nord, soit à peu près à la latitude de la ville de San Francisco en Californie[12]. Il se rencontre dans le sud des États-Unis et en Basse-Californie (Mexique)[11].

Répartition

[modifier | modifier le code]
  • Présence uniquement aux périodes de migration
  • Présence uniquement l'hiver (aire d'hivernage)
  • Présence uniquement l'été (aire de nidification)
  • Présence à l'année (nidification, migration, hivernage)
Pygargue à tête blanche dans un parc animalier, North Devon, Angleterre.
Un jeune pygargue à tête blanche en Alaska.

Des études ont montré qu'il préfère les étendues d'eau d'une circonférence supérieure à 10 kilomètres[13].

Ce rapace a besoin de grands arbres (conifères ou feuillus) pour se percher et faire son nid. Il choisit des forêts dont la canopée couvre de 20 à 60 % et se trouvant près d'un point d'eau[13].

Le pygargue à tête blanche est sensible aux activités humaines et recherche les zones les plus sauvages. Au milieu des années 1980, une étude concluait ainsi qu'il préférait nicher à plus de 1,2 kilomètre des secteurs faiblement peuplés par l'Homme et à plus de 1,8 kilomètre des secteurs urbanisés ou moyennement occupés[13]. Cependant, dès le début des années 1990, plusieurs études montrent que grâce à l'abandon du DDT et aux efforts de conservation, l'espèce est dorénavant capable de s'adapter à des environnements périurbains ou urbains relativement peuplés, de l'Alaska[14] au sud de la Californie[15] en passant par l'État de Washington, à Seattle[16] ainsi qu'en Colombie-Britannique, à Vancouver[17].

L'aire de répartition naturelle du pygargue à tête blanche couvre la plus grande partie de l'Amérique du Nord, du Mexique au sud, au Canada et à l'Alaska au nord, en passant par les États-Unis. C'est la seule espèce de pygargue présente sur le continent nord-américain. L'oiseau peut vivre dans des milieux naturels très divers, des bayous de Louisiane au désert de Sonora, jusqu'aux forêts du Québec et de la Nouvelle-Angleterre. Ceux qui occupent le nord du continent américain migrent, alors que les autres restent toute l'année sur leur territoire de chasse.

Les pygargues à tête blanche se rassemblent dans certains secteurs en hiver. Ainsi, de novembre à février, 1 000 à 2 000 oiseaux hivernent à Squamish, à mi-chemin entre Vancouver et Whistler. Ils se nourrissent de saumons dans les rivières Squamish et Cheakamus[18].

En vol, le pygargue à tête blanche utilise les courants ascendants pour se déplacer. Il peut atteindre facilement les vitesses de 56 kilomètres par heure en vol plané à 70 en vol battu. Il peut voler à environ 50 kilomètres par heure pour attraper un poisson[19]. Dans les régions septentrionales, l'oiseau migre vers les côtes ou vers le Sud au début de l'hiver, lorsque les lacs et les cours d'eau commencent à geler. Il choisit ses routes de migration en fonction des courants, des ascendances et des ressources en nourriture. Il se déplace alors pendant le jour pour profiter des courants produits par la chaleur du soleil[5].

Le pygargue à tête blanche émet un cri strident ponctué de sortes de grognements. Mais il ne produit pas le cri que l'on peut entendre dans les films, qui utilisent généralement celui de la Buse à queue rousse, pour renforcer l'effet dramatique.

Régime alimentaire

[modifier | modifier le code]
Pygargue à tête blanche sur le cadavre d'une baleine.
Alimentation.

Sur le littoral nord-ouest du Pacifique, les truites et les saumons composent l'essentiel de son alimentation[20]. Localement, son régime peut toutefois s'écarter substantiellement du schéma général. Ainsi, en Colombie-Britannique, les poissons n'entrent que pour 10 % dans son alimentation, alors que les invertébrés marins en représentent 45 % et les oiseaux 41 %[21]. Dans certaines situations, notamment en hiver, il peut se nourrir de charognes d'ongulés, de baleines ou de poissons. Il lui arrive de prendre sa nourriture dans les campings, sur les aires de pique-nique et dans les décharges. Quand il pêche, il n'entre pas dans l'eau comme le balbuzard pêcheur, mais recherche les poissons morts ou mourants ou des poissons de surface. En plein vol, il tend son cou en avant, puis le rejette en arrière jusqu’à toucher son dos. Il capture poissons volants et anguilles en les retenant à l’aide de ses puissantes serres. Le pygargue à tête blanche peut nager s'il est menacé et il arrive qu'il se noie ou qu'il meure d'hypothermie.

Il peut aussi se nourrir d'oiseaux comme les grèbes, les pingouins, les mouettes, les canards, les foulques, les aigrettes et les oies ; il peut parfois s'attaquer à des proies plus importantes comme le Grand Héron ou le cygne, mais aussi à des mammifères comme les lapins, les lièvres, les renards, les ratons laveurs, les rats musqués, les loutres de mer et les faons. Sur Protection Island, une très importante colonie d’oiseaux marins de l’État de Washington, les placentas et les cadavres de veaux marins nouveau-nés constituent une ressource alimentaire majeure pour les pygargues[22]. Les reptiles, amphibiens et crustacés (en particulier les crabes) complètent le régime alimentaire du pygargue à tête blanche. Dans les colonies d'oiseaux de mer, il peut exercer sa prédation sur les adultes et les poussins, mais aussi sur les œufs[23].

Il utilise ses pattes aux serres acérées pour saisir et transporter ses proies. Lorsque la nourriture est insuffisante, le pygargue peut prendre la nourriture à d'autres prédateurs, comme le balbuzard pêcheur[24] ou bien attaquer des animaux comme le coyote, le renard, le vautour ou la corneille. Il peut lui-même être attaqué par l'aigle royal. En principe solitaires, les individus se rassemblent en groupes en hiver là où la nourriture est abondante. C’est notamment le cas pendant la migration des saumons.

Reproduction

[modifier | modifier le code]
Nid d'un pygargue à tête blanche.
Un pygargue à tête blanche en train de se poser sur son nid.

Le pygargue à tête blanche peut se reproduire dès l'âge de quatre ans (quelques cas avec succès à trois ans) mais le plus souvent à partir de cinq ans : il retourne alors souvent à l'endroit où il est né (phénomène de philopatrie).

La saison de reproduction s'étend d'octobre à avril dans le sud de l'aire de répartition de l'espèce et d'avril à août dans le nord.

Les couples se reforment chaque année et exécutent une parade nuptiale spectaculaire. Ils s’accrochent tous les deux par les serres en tournoyant en plein ciel, se laissent tomber et se séparent juste avant de toucher le sol[25]. Les deux partenaires sont fidèles l'un à l'autre tout au long de leur vie. Ce lien cesse lorsque l'un meurt mais aussi si le couple ne peut se reproduire[26].

Mâle et femelle construisent ensemble le nid, posé sur le sol, accroché à une falaise ou installé sur un buisson ou dans un grand arbre (de préférence un pin dans une grande partie de l'aire de répartition), près d'une étendue d'eau. Le pygargue à tête blanche construit les plus grands nids d'Amérique du Nord : ils peuvent atteindre quatre mètres de hauteur, pour 2,5 mètres de largeur et peser jusqu'à une tonne[2], mais la dépression centrale n'atteint qu'une dizaine de centimètres. On a trouvé en Floride un nid de 6,1 mètres de hauteur, 2,9 mètres de largeur et pesant 2,7 tonnes[27]. Les rapaces peuvent aussi tout simplement ajouter à leur aire déjà installée des matériaux divers : verdures, lambeaux de peau, pelotes de réjection, branches... Le nid peut ainsi être regarni chaque année pendant une très longue période, près de 70 ans, avant de s’effondrer sous son poids.

Haliaeetus leucocephalus - MHNT.
Deux oisillons.

La femelle pond généralement deux œufs par an, parfois seulement un ou jusqu'à trois, rarement quatre. Les œufs, d'un blanc terne, mesurent en moyenne 7,3 centimètres sur 5,5 centimètres[19]. Ils peuvent constituer des proies faciles pour les mouettes, les grands corbeaux, pies, les ours noirs et les ratons laveurs. Le temps moyen d'incubation est de 35 jours. Les parents couvent à tour de rôle puis demeurent avec les oisillons, naissant couverts d'un duvet gris pâle, jusqu'à ce qu'ils aient quatre semaines. Le mâle et la femelle se relaient pour s'occuper de leur progéniture, améliorer le nid et chercher de la nourriture. Les oisillons quittent le nid vers l’âge de dix à treize semaines.

Le pygargue et les hommes

[modifier | modifier le code]

Statut, menaces et préservation

[modifier | modifier le code]

Le pygargue à tête blanche était une espèce commune dans toute l'Amérique du Nord avant d'être menacée par différents facteurs au milieu du XXe siècle. On attribua la fragilisation de la coquille des œufs à l'usage du pesticide DDT[28] et à la biomagnification. Si le DDT n'est pas mortel pour les adultes, il affecte néanmoins le métabolisme de l'oiseau, le rendant stérile ou incapable de produire des œufs viables[29].

D'autres facteurs ont réduit sa population, dont la fragmentation et dégradation de ses habitats naturels. En 1983, une étude américaine basée sur l'analyse de dépouilles a listé ses principales causes de mortalité : chasse illégale, électrocution sur les lignes à haute tension, hydrargyrisme (empoisonnement au mercure) et saturnisme aviaire (induit par l'ingestion de plombs de chasse ou de fragments de balles). Les collisions et l'émaciation étaient les causes secondaires les plus fréquentes[30].

Le pygargue à tête blanche a d'abord été protégé par le traité sur les oiseaux migrateurs de 1918, d'abord aux États-Unis et au Canada, avant que ce statut soit étendu à toute l'Amérique du Nord. Le Bald Eagle Protection Act de 1940, qui prenait également en compte l'aigle royal, interdisait leur capture à des fins commerciales et leur chasse[31]. Le pygargue à tête blanche fut déclaré espèce menacée par les États-Unis en 1967[32] ; des amendements à la loi de 1940 furent pris pour renforcer les restrictions commerciales et pour alourdir les peines envers les contrevenants[33]. En 1972, le DDT fut interdit aux États-Unis[34]. En 1989, le DDT fut complètement banni au Canada, après que son usage eut été strictement limité à la fin des années 1970[35].

Dans les années 1950, il ne restait plus que 412 couples de pygargues à tête blanche aux États-Unis, hors de l'Alaska, mais ces mesures de protection eurent pour effet une augmentation du nombre de pygargues. Au début des années 1980, on estimait leur population à 100 000 oiseaux, entre 110 000 et 115 000 en 1992[2], avec une forte concentration en Alaska (40 000 à 50 000 individus) et en Colombie-Britannique (20 000 à 30 000)[2]. Il y en avait plus de 300 000 aux États-Unis fin 2019, soit 4,4 fois plus qu'en 2009 selon une évaluation faite par le Service de la pêche et de la faune.

Le , l'United States Fish and Wildlife Service l'avait classé sur la liste des espèces en danger. Le , il a été proposé de le retirer de cette liste[36], ce qui fut fait officiellement le . Le pygargue a aussi été classé dans la catégorie « préoccupation mineure » sur la liste rouge de l'UICN[37]. La population au Québec reste vulnérable même si l'espèce est en légère augmentation (avec plus de cinq cents spécimens dont une centaine sur l'île d'Anticosti et le reste principalement en Outaouais)[38].

Ces aigles ne semblent plus menacés[39], mais ils sont cependant généralement en mauvaise santé. En 2022, dans la revue Science, une étude montre que l'ingestion de plomb de chasse par les aigles reste très préoccupante : pour 1 210 aigles à tête blanche et royaux évaluées dans 38 États (dont 620 aigles vivants), près de 50% soufraient d'empoisonnements répétés au plomb[40]. Le phénomène est généralisé et les empoisonnements fréquents ; c'est « une contrainte sous-estimée mais importante pour les populations continentales de ces espèces protégées emblématiques » selon les auteurs de l'étude qui plaident pour l'abandon des munitions au plomb au profit de munitions alternatives (balles en cuivre par exemple)[40] ; « le changement pourrait apporter de grands avantages à la faune, ainsi qu'aux chasseurs - et en particulier à leurs enfants - qui consomment du gibier sauvage »[41].

Pygargue en captivité.

Garder un pygargue en captivité est soumis à autorisation aux États-Unis. Seules les institutions publiques à vocation éducative sont autorisées à posséder cet oiseau. Elles montrent des animaux qui ont été blessés et qui ne peuvent survivre dans le milieu naturel. Les pygargues doivent être élevés dans des équipements adaptés et par des personnels expérimentés. Ils ne peuvent en aucun cas être utilisés pour la fauconnerie[42]. En règle générale, le pygargue n'est pas un oiseau facile à dresser du fait de sa nature timide, stressée et imprévisible. Il ne peut pas vivre longtemps en captivité et ne se reproduit pas, même dans les meilleures conditions[43]. Au Canada, une autorisation est aussi nécessaire pour la fauconnerie[44].

Le pygargue dans la culture amérindienne

[modifier | modifier le code]

Le pygargue à tête blanche était un oiseau sacré dans plusieurs cultures des Nord-Amérindiens qui utilisaient ses plumes pour les coiffes et les costumes religieux. Les aigles en général étaient considérés comme des messagers spirituels entre les dieux et les êtres humains[45]. Au cours des pow wows, plusieurs danseurs portaient les serres des oiseaux comme marque de prestige. Les plumes étaient employées dans les cérémonies sacrées et dans l'ornementation des vêtements d'apparat. Les Lakotas par exemple donnaient des plumes comme symbole honorifique aux personnes ayant réalisé un exploit. Aujourd'hui, elles peuvent être données à l'issue d'une cérémonie de remise de diplôme universitaire[46].

Pour les Pawnees, ces oiseaux étaient des symboles de fertilité parce que leurs nids sont aménagés en hauteur et parce qu'ils protègent farouchement leurs petits[47]. Les Kwakwaka'wakw éparpillaient des plumes pour accueillir des invités de marque[48]. Chez les tribus des Grandes Plaines, pendant la danse du Soleil, on émettait des sifflements en soufflant dans un os d'aigle. Aux États-Unis, la loi précise que seuls les membres d'une tribu amérindienne reconnue par le gouvernement fédéral peuvent obtenir des plumes de pygargue à tête blanche ou d'aigle royal pour des usages spirituels et religieux.

Symbole des États-Unis

[modifier | modifier le code]

Le pygargue à tête blanche est l'oiseau national des États-Unis. Il est l'un des symboles les plus connus du pays et apparaît sur la plupart des sceaux officiels, y compris sur celui du président américain. Il a été choisi le par le Congrès continental : il est représenté tenant des flèches et une branche d'olivier entre ses serres[49].

En 1784, après la guerre d'indépendance, le savant et philosophe Benjamin Franklin écrivit de Paris une lettre célèbre à sa fille critiquant ce choix et proposant de remplacer le pygargue par le dindon sauvage qui, selon lui, représentait mieux les qualités américaines[50]. Il estimait en effet que le rapace était un oiseau de mauvaise moralité (a Bird of bad moral character), et trop paresseux pour pêcher lui-même (too lazy to fish for himself), survivant seulement en dérobant les prises du balbuzard. Il préférait le dindon sauvage, qui était à ses yeux un oiseau bien plus respectable (a much more respectable Bird), un peu vaniteux et ridicule mais courageux (a little vain & silly [but] a Bird of Courage)[49].

Le pygargue à tête blanche apparaît sur plusieurs pièces de monnaie comme le quarter (25 cents), la pièce de 1 dollar et sur plusieurs monnaies commémoratives, ainsi que sur de nombreux timbres d'usage courant.

Entre 1916 et 1945, le drapeau présidentiel montrait le rapace la tête tournée vers sa gauche, ce qui donna lieu à la légende urbaine : l'oiseau regarderait vers le rameau d'olivier en temps de paix et vers les flèches en temps de guerre[51].

L'aigle « Sam » a été choisi en 1984 pour devenir la mascotte des Jeux olympiques d'été de Los Angeles. Dessiné par Robert Moore et ses associés des Productions Walt Disney, « Sam » prit une apparence très sympathique et joviale afin de plaire aux enfants.

Philatélie

[modifier | modifier le code]

Collection de timbres postaux et fiscaux. Le pygargue à tête blanche est particulièrement connu pour être le Grand sceau des États-Unis.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Voir à ce sujet l'article consacré à la sous-famille des Aquilinae, que les anglophones appellent, du fait de leurs pattes entièrement emplumées : la famille des Booted eagles (« Aigles bottés »), à ne pas confondre avec l'espèce dont le nom vernaculaire est aussi en français « Aigle botté » (et qui d'ailleurs fait partie des Aquilinae).
  2. a b c d e f et g del Hoyo, J., Elliott, A., & Sargatal, J., Handbook of the Birds of the World, 1994, Vol. 2, Lynx Edicions, Barcelona (ISBN 8487334156).
  3. D.M. Bird, The Bird Almanac: A Guide to Essential Facts and Figures of the World's Birds, Firefly Books, Ontario, 2004, (ISBN 9781552979259).
  4. a et b « Bald Eagle, Haliaeetus leucocephalus », Cornell Lab of Ornithology (consulté le ).
  5. a b et c Harris, « Bald Eagle Haliaeetus leucocephalus », University of Michigan Museum of Geology (consulté le ).
  6. D. Sibley, The Sibley Guide to Birds, National Audubon Society, 2000, (ISBN 0679451226).
  7. Joshua Dietz, « What's in a Name », Smithsonian National Zoological Park (consulté le ).
  8. Henry George Liddell, Robert Scott, A Greek-English Lexicon, (Abridged Edition), Oxford University Press, 1980, (ISBN 0199102074).
  9. Carolus Linnaeus, Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Tomus I. Editio decima, reformata, Holmiae, (Laurentii Salvii), 1766, p. 824, [lire en ligne].
  10. « Hoatzin, New World vultures, Secretarybird, raptors – IOC World Bird List », sur www.worldbirdnames.org (consulté le )
  11. a et b N. L. Brown, « Bald Eagle Haliaeetus leucocephalus », Endangered Species Recovery Program (consulté le ).
  12. a et b « Bald Eagle Haliaeetus leucocephalus », The Pacific Wildlife Foundation (consulté le ).
  13. a b et c « WILDLIFE SPECIES: Haliaeetus leucocephalus », USDA Forest Service (consulté le ).
  14. (en) Nathan P. Johnson, « Nesting Bald Eagles (Haliaeetus leucocephalus) in Urban Areas of Southeast Alaska: Assessing Highway Construction and Disturbance Impacts » [PDF], sur Onlinepubs.org, (consulté le )
  15. (en) California Department of Fish and Wildlife, « Map of Known Bald Eagle Nesting Territories 2000-2016.pdf » [PDF], sur Bald Eagles in California, (consulté le )
  16. (en) Seattle Government, « Appendix C. Bald and Goldent Eagle Protection Act » [PDF], sur Seattle Government, (consulté le )
  17. (en) Raphaël Goulet, Aspects of the Ecology of Urban-nesting Bald Eagles (Haliaeetus leucocephalus) in South-Coastal British Columbia, Montréal, McGill University, , 98 p. (file:///C:/Users/skype/AppData/Local/Temp/cf5134b9-0f3b-4fd3-98f4-9c9f04beadba.pdf), p. 21-25, 28
  18. Hope Rutledge, « Where to View Bald Eagles » (consulté le ).
  19. a et b John K. Terres, The Audubon Society Encyclopedia of North American Birds, New York, Knopf, 1980, (ISBN 0394466519), p. 477.
  20. David W. Daum, « Bald Eagle », Alaska Department of Fish & Game (consulté le ).
  21. (en) Vermeer, K. & Morgan, K.H. (1989). Nesting populations, nest sites, and prey remains of bald eagles in Barkley Sound, British Columbia. Northwestern Naturalist, 70 : 21-26. résumé en ligne.
  22. (en) Haywarda, J.L., Galushab, J.G. & Henson, S.M., 2010. Foraging-Related Activity of Bald Eagles at a Washington Seabird Colony and Seal Rookery. Journal of Raptor Research, 44 (1) : 19-29. Résumé en ligne.
  23. (en) WHite, A.J., Heath, J.P. & Gisborne, B. (2006). Seasonal timing of bald eagle attendance and influence on activity budgets of glaucous-winged gulls in Barkley Sound, British Columbia. Waterbids 29 (4) : 497-500. résumé en ligne.
  24. (en) D.G. Jord, G. Lingle, Kleptoparasitism « by Bald Eagles wintering in South-Central Nebraska », dans Journal of Field Ornithology, volume 59, 1998, p. 183-188, [lire en ligne].
  25. « Bald Eagle (Haliaeetus leucocephalus) », Michigan Department of Natural Resources (consulté le ).
  26. R.F. Stocek, « Bald Eagle », Canadian Wildlife Service (consulté le ).
  27. L. Erickson, Bald Eagle Journey North, 2007, [About Bald Eagle Nests lire en ligne].
  28. (en) Leslie Brown, Birds of Prey: Their biology and ecology, Hamlyn, 1976, (ISBN 0600313069), p. 226.
  29. (en) J. Bull, J. Farrand Jr, Audubon Society Field Guide to North American Birds:Eastern Region, New York, 1987, Alfred A. Knopf, (ISBN 0394414055), p. 468-9.
  30. (en) Nothern States Bald Eagle Recovery Team, U.S. Fish & Wildlife Service, « Nothern states bald eagle recovery plan », 1983, [lire en ligne].
  31. (en) « Bald Eagle Protection Act of 1940 », US Fish and Wildlife Service, (consulté le ).
  32. « Filmée en direct, l'éclosion d'un œuf d'aiglon fait sensation à Washington », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  33. (en) « U.S. Fish and Wildlife Service - Act Summaries », U.S. Fish and Wildlife Service, (consulté le ).
  34. (en) « DDT Ban Takes Effect », United States Environmental Protection Agency, (consulté le ).
  35. (en) Jorge Barrera, « Agent Orange has left deadly legacy Fight continues to ban pesticides and herbicides across Canada », (consulté le ).
  36. (en) « Species Profile: Bald eagle (Haliaeetus leucocephalus) », U.S. Fish & Wildlife Service (consulté le ).
  37. (en) « The UICN Red List of Threatened Species », UICN (consulté le ).
  38. (fr) « Pygargue », sur grandquebec.com.
  39. (en) U.S. Fish and Wildlife Service, « Final Report: Bald Eagle Population Size: 2020 Update », Washington, D.C. USA, U.S. Fish and Wildlife Service, Division of Migratory Bird Management, .
  40. a et b (en) Vincent A. Slabe, James T. Anderson, Brian A. Millsap et Jeffrey L. Cooper, « Demographic implications of lead poisoning for eagles across North America », Science, vol. 375, no 6582,‎ , p. 779–782 (ISSN 0036-8075 et 1095-9203, DOI 10.1126/science.abj3068, lire en ligne, consulté le ).
  41. (en) « Widespread Lead Poisoning Found in Eagles », Discover,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  42. « Eagle Exhibition Permits », US Fish and Wildlife Service (consulté le ).
  43. John R. Maestrelli, Stanley N. Wiemeyer, « Breeding Bald Eagles in Captivity », dans The Wilson Bulletin, vol.87, mars 1975, [lire en ligne].
  44. « Fish and Wildlife Conservation Act, 1997 », Ministry of Attorney General (consulté le ).
  45. (en) Julie Collier, « The Sacred Messengers », Mashantucket Pequot Museum (consulté le ).
  46. David Melmer, « Bald eagles may come off threatened list », Indian Country Today, (consulté le ).
  47. « Bald Eagle population recovery and The Endangered Species Act », US Fish&Wildlife Services (consulté le ).
  48. Steven C.Brown, Lloyd J. Averill, « Sun Dogs and Eagle Down », University of Washington Press (consulté le ).
  49. a et b « Original Design of the Great Seal of the United States (1782) », National Archives (consulté le ).
  50. Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, (ISBN 2-262-01821-9), p. 265.
  51. Barbara Mikkelson, David P. Mikkelson, « A Turn of the Head », snopes.com (consulté le ).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Milaine Duville, Bald eagle : Pygargue à tête blanche, CreateSpace Independent Publishing Platform, , 30 p., Dès 9 ans (ISBN 978-1722983192)
  • (en) Pamela J. Dell, The Bald Eagle, Compass Point Books, , 24 p. (ISBN 978-0756506162)
  • (en) Mac Priebe et Jennifer Priebe (trad. Le pygargue à tête blanche : il n’est plus en voie de disparition), The Bald Eagle: Endangered No More, Mindfull Publishing, (ISBN 978-0966955187)
  • Stan Tekiela, Majestic Eagles: Compelling Facts and Images of the Bald Eagle, Adventure Publications, 2007, (ISBN 1591932009)
  • Art Wolfe, Bald Eagles: Their Life & Behavior in North America, Crown Pub, 1999, (ISBN 0517597470)
  • Crow killer / par Scott Phillips ; traduction Stéphanie Benson. Saint-Macaire : l'Ours polar, 2005, 56 p. (ISBN 2-9524118-1-6)

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :