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« Chartreuse de Mélan » : différence entre les versions

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{{Infobox Monument
{{Infobox Monument
| nom = Chartreuse de Mélan
| nom = <!-- nom sur Wikidata -->
| image = Chartreuse de Mélan, Taninges, vue générale de l’Est.JPG
| image = Melan carthusian monastery 01.jpg
| légende = Vue de la chartreuse, de l'est, par-dessus le mur du cloître
| légende = Chartreuse de Mélan
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| propriétaire = Département de Haute-Savoie
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| géolocalisation = Haute-Savoie/France
}}
}}


La '''chartreuse de Mélan''' est une ancienne [[Chartreuse (monastère)|chartreuse]] ([[monastère]] appartenant à l'[[ordre des chartreux]], ici il s'agit de [[ Moniales Chartreuses|moniales]]), qui transformée ensuite en un petit séminaire, puis en orphelinat départemental et qui aujourd'hui accueille un pôle départemental culturel, située sur la commune de [[Taninges]] en [[Haute-Savoie]].
La '''chartreuse de Mélan''' est un ancien [[Chartreuse (monastère)|monastère]] appartenant à l'[[ordre des chartreux]], situé dans la commune de [[Taninges]] en [[Haute-Savoie]], dans le [[département français|département]] de la [[Haute-Savoie]], en [[Région française|région]] [[Auvergne-Rhône-Alpes]].


La chartreuse recevait des [[ Moniales Chartreuses|moniales]]. Elle a été transformée ensuite en un petit séminaire, puis en orphelinat départemental. Elle accueille dorénavant un pôle départemental culturel.

La chartreuse est classée au titre des monuments historiques en 1911<ref name="Merimee" />.
{{Sommaire|niveau=2}}
== Géographie ==
== Géographie ==
=== Situation ===
La chartreuse de Mélan est installée au sud du territoire de la commune de [[Taninges]], aujourd'hui dans le département de la [[Haute-Savoie]]. Le site est installée sur la plaine alluviale du Giffre<ref name="Künzi">{{ouvrage|langue=Fr|prénom1= Gilbert |nom1=Künzi|titre= Lieux-dits entre Dranse et Arve : Chablais savoyard et Faucigny |sous-titre=|lien titre=|numéro d'édition=|éditeur= Éditions Cabédita |lien éditeur= Éditions Cabédita |lieu=|année=1997|pages totales=201|passage=113-114, section « Mélan »|isbn= 978-2-88295-203-5 |lire en ligne=|consulté le=23 décembre 2013}}.</ref>. Initialement, lors de sa fondation, cette terre dépendait des [[Maison de Faucigny|sires de Faucigny]], maître du [[Faucigny (province)|fief éponyme]].
La chartreuse de Mélan est installée au sud du territoire de la commune de [[Taninges]], aujourd'hui dans le département de la [[Haute-Savoie]]. Le site est installé sur la plaine alluviale du Giffre<ref name="Künzi">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gilbert|nom1=Künzi|titre=Lieux-dits entre Dranse et Arve|sous-titre=Chablais savoyard et Faucigny|éditeur=[[Éditions Cabédita]]|année=1997|pages totales=201|passage=113-114, section « Mélan »|isbn=978-2-88295-203-5|consulté le=23 décembre 2013}}.</ref>. Initialement, lors de sa fondation, cette terre dépendait des [[Maison de Faucigny|sires de Faucigny]], maîtres du [[Faucigny (province)|fief éponyme]].

=== Accès ===
==== Par l'autoroute ====
L'ancien monastère, situé non loin de Tanninges est accessible depuis l'[[autoroute A40 (France)|autoroute A40]], (sortie Cluses), puis la RD902, direction Chatillon-sur-Cluses, puis Tanninges. À l'entrée sud du territoire communal, la petite route de Mélan mène au site de l'ancienne Chartreuse.

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{| class="wikitable alternance" width="90%"
|-
! scope="col" | [[autoroute française|A40]]
! scope="col" | Sens [[Mâcon]] - [[Passy (Haute-Savoie)|Passy]]
! scope="col" | Sens [[Passy (Haute-Savoie)|Passy]] - [[Mâcon]]
|-
| align="center" | {{Sortie|18}}
| align="center" | [[Morzine]]-[[Avoriaz]], [[Les Gets]], [[Samoëns]] et [[Cluses]] - La Sardagne
| align="center" | [[Cluses]] - La Sardagne, et [[Scionzier]]
|-
| <center>{{Sortie|19}}<center>
| <center> [[Flaine]], [[Les Carroz d'Arâches]], [[ Cluses]] - Centre</center>
|
|}
</center>


== Toponymie ==
== Toponymie ==
La fondation de ce lieu sacré s'est fait sur un ''[[mediolanum]]'', un mot d'origine celtique ''medios'', signifiant au milieu, et de ''lanon'', désignant une plaine qui a dérivé vers le toponyme actuel<ref name="Guichonnet">{{harvsp|Guichonnet 2007|p=212}}.</ref>{{,}}<ref name="Künzi"/>. On trouve les formes Mellane en 1229 et Melanum en 1292<ref name="Künzi"/>.
La fondation de ce lieu sacré s'est faite sur un ''[[mediolanum (toponyme)|mediolanum]]'', un mot d'origine celtique ''medios'', signifiant au milieu, et de ''lanon'', désignant une plaine qui a dérivé vers le toponyme actuel<ref name="Guichonnet">{{harvsp|Guichonnet 2007|p=212}}.</ref>{{,}}<ref name="Künzi"/>. On trouve les formes Mellane en 1229 et Melanum en 1292<ref name="Künzi"/>.


La mention du lieu nous est faites surtout par le testament de [[Agnèes de Faucigny]] en 1262 rédiger « dedans la chapelle de Mélans en la paroisse de Floirie (Fleyrier) »<ref name="Faucigny p.581">{{harvsp|Faucigny 1980|p=581}}.</ref>.
La mention du lieu nous est faite surtout par le testament d'[[Agnès de Faucigny]] en 1262 rédigé « dedans la chapelle de Mélans en la paroisse de Floirie (hameau de Fleyrier) »<ref name="Faucigny p.581">{{harvsp|Faucigny 1980|p=581}}.</ref>.


==Histoire==
== Histoire ==
=== Fondation ===
=== Fondation ===
Le site choisit par [[Béatrice de Faucigny]] pour édifier ce site religieux était déjà occupé par une résidence ainsi qu'une chapelle édifiée par sa mère, [[Agnès de Faucigny]] et son père [[Pierre II de Savoie]]<ref name="Guichonnet"/>{{,}}<ref name="Faucigny p.581"/>. Il était celui d'une ancienne villa gallo-romaine<ref name="Guichonnet"/>. Des fragments de tuiles romaines ont été retrouvées, de même que des traces d'une ancienne nécropole<ref name="Faucigny p.581"/>.
Le site choisi par [[Béatrice de Faucigny]] pour édifier ce site religieux était déjà occupé par une résidence ainsi qu'une chapelle édifiée par sa mère, [[Agnès de Faucigny]] et son père [[Pierre II de Savoie]]<ref name="Guichonnet"/>{{,}}<ref name="Faucigny p.581"/>. Il était celui d'une ancienne villa gallo-romaine<ref name="Guichonnet"/>. Des fragments de tuiles romaines ont été retrouvées, de même que des traces d'une ancienne nécropole<ref name="Faucigny p.581"/>.


L'histoire de Mélan débute cependant avec la fondation d'un couvent décidé par la Grande Dauphine, [[Béatrice de Faucigny]], en 1282. L'église devait accueillir la dépouille de son fils, [[Jean Ier du Viennois|Jean {{Ier}}]], héritier du Viennois, mort prématurément à l'âge de vint ans des suites d'un accident de cheval<ref name="Feige p.14-15">{{harvsp|Feige 1898|p=14-15}}.</ref>{{,}}<ref name="Feige p.23">{{harvsp|Feige 1898|p=23}}.</ref>. Le Faucigny ne possédait pas encore à cette époque de monastère de moniales chartreuses<ref>{{harvsp|Feige 1898|p=21}}.</ref>. Pour la Grande Dauphine, ce lieu sacré devait d'ailleurs abriter la dépouille de son fils et plus tard la sienne<ref name="Guichonnet"/>.
L'histoire de Mélan débute cependant avec la fondation d'un couvent décidé par la Grande Dauphine, [[Béatrice de Faucigny]], en 1282. L'église devait accueillir la dépouille de son fils, [[Jean Ier du Viennois|Jean {{Ier}}]], héritier du Viennois, mort prématurément à l'âge de vingt ans des suites d'un accident de cheval<ref name="Feige p.14-15">{{harvsp|Feige 1898|p=14-15}}.</ref>{{,}}<ref name="Feige p.23">{{harvsp|Feige 1898|p=23}}.</ref>. Le Faucigny ne possédait pas encore à cette époque de monastère de moniales chartreusines<ref>{{harvsp|Feige 1898|p=21}}.</ref>. Pour la Grande Dauphine, ce lieu sacré devait d'ailleurs abriter la dépouille de son fils et plus tard la sienne<ref name="Guichonnet"/>.


L'acte de fondation est établit le {{date|3|juin|1285}}<ref name="Faucigny p.581"/>, avec l'établissement des premières religieuses trois années plus tard<ref name="Feige p.24">{{harvsp|Feige 1898|p=24}}.</ref>. Lors de leur installation en juin 1288, les bâtiments ne sont pas terminés<ref name="Faucigny p.581"/>. L'église est consacrée le {{date|28|décembre|1290}}<ref name="Faucigny p.581"/>.
L'acte de fondation est établi le {{date|3|juin|1285}}<ref name="Faucigny p.581"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Feige 1898|p=33}}.</ref>, avec l'établissement des premières religieuses trois ans plus tard<ref name="Feige p.24">{{harvsp|Feige 1898|p=24}}.</ref>. Lors de leur arrivée en juin 1288, les bâtiments ne sont pas terminés<ref name="Faucigny p.581"/>. Un second acte est établi en [[1288]], confirmé par l'[[Liste des évêques de Genève|évêque de Genève]], [[Guillaume de Conflans]], le {{date|12|avril|1292}}<ref name="Feige p.34">{{harvsp|Feige 1898|p=34}}.</ref>. L'église est consacrée le {{date|28|décembre|1290}}<ref name="Faucigny p.581"/>. Le lieu était prêt pour accueillir la dépouille du dauphin, qui jusque-là reposait dans l'[[abbaye de Sixt]]<ref>{{harvsp|Feige 1898|p=31}}.</ref>.


La charte de 1292 indique que le monastère devait accueillir quarante moniales et sept pères<ref name="Guichonnet"/>, le nombre est porté à cinquante neuf année plus tard. Toutefois, elles ne furent jamais plus d'une quarantaine dans les murs en raison de la taille de l'édifice<ref name="Feige p.27">{{harvsp|Feige 1898|p=27}}.</ref>. Cette même charte indique : « toutes les maisons et tous les édifices déjà construits ou qu'elle pourra y construire dans la suite, ainsi que le grand pré, les jardins et la grange renfermé dans la clôture, et, de plus, les étangs, les viviers et le moulin situés au dedans ou hors des murs »<ref>{{harvsp|Feige 1898|p=30}}.</ref>.
La charte de 1292 indique que le monastère devait accueillir quarante moniales et sept pères<ref name="Guichonnet"/>, le nombre est porté à cinquante neuf, une année plus tard. Toutefois, elles ne furent jamais plus d'une quarantaine dans les murs en raison de la taille de l'édifice<ref name="Feige p.27">{{harvsp|Feige 1898|p=27}}.</ref>. Cette même charte indique : « toutes les maisons et tous les édifices déjà construits ou qu'elle pourra y construire dans la suite, ainsi que le grand pré, les jardins et la grange renfermés dans la clôture, et, de plus, les étangs, les viviers et le moulin situés au dedans ou hors des murs »<ref name="Feige p.30" />.


L'ensemble de la fondation et des donations est confirmé par l'empereur [[Rodolphe Ier du Saint-Empire|Rodolphe {{Ier}} du Saint-Empire]] par lettres patentes du {{date|24|septembre|1292}}<ref>{{harvsp|Feige 1898|p=37}}.</ref>.
=== Vie du monastère ({{s-|XIII}}-{{s-|XVIII}}) ===
Malgré des donations importantes de la part de la Grande Dauphine, le couvent ne connaît pas un grand développement. Bien que les terrains possédés par le monastère soient estimés à {{Unité|583|ha}} en 1732, la communauté est souvent décrite comme pauvre et le fait que le nombre de moniales ne dépassent pas les quarante permet de le confirmer<ref name="Faucigny p.582">{{harvsp|Faucigny 1980|p=582}}.</ref>.


=== Le Moyen Âge ===
En 1528, un incendie détruit en partie le monastère<ref name="Guichonnet"/>. Le cloître est reconstruit sur une base rectangulaire, dans un style de [[Architecture_gothique#Le_gothique_flamboyant|gothique flamboyant]], appelé parfois gothique tardif<ref name="Guichonnet"/>.
Malgré des donations importantes de la part de la Grande Dauphine, le couvent ne connaît pas un grand développement. Bien que les terrains possédés par le monastère soient estimés à {{Unité|583|ha}} en 1732, la communauté est souvent décrite comme pauvre et le fait que le nombre de moniales ne dépasse pas les quarante permet de le confirmer<ref name="Faucigny p.582">{{harvsp|Faucigny 1980|p=582}}.</ref>.


En [[1430]], le duc de Savoie, [[Amédée VIII de Savoie|Amédée VIII]], accorde dix [[florin]]s pour la fondation d'une chapelle<ref>Nicolas Payraud, ''Châteaux, espace et société en Dauphiné et en Savoie du milieu du {{s-|XIII|e}} à la fin du {{s-|XV|e}}'', Thèse de doctorat d'Histoire, dirigée par Étienne Hubert, Université Lyon-II, Lyon, 2009, {{lire en ligne|lien=http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2009/payraud_n#p=0&a=top}}, {{p.|87}}.</ref>.
Il faut attendre l'intervention de Dom [[Innocent Le Masson]], 51{{e}} général de l'Ordre (1627-1703), pour que le monastère soit réaménagé<ref name="Feige p.27"/>.

=== L'époque moderne ===
En [[1528]], un incendie détruit en partie le monastère<ref name="Guichonnet"/>. Le cloître est reconstruit sur une base rectangulaire, dans un style de [[gothique flamboyant]], appelé parfois gothique tardif<ref name="Guichonnet"/>.

Il faut attendre l'intervention de Dom [[Innocent Le Masson]], {{51e|général}} de l'Ordre (1627-1703), pour que le monastère soit réaménagé<ref name="Feige p.27"/>.
=== La Révolution française ===
Après cinq siècles de présence les quarante moniales et les sept prêtres qui y officiaient sont chassés par les révolutionnaires en 1792<ref name="Anciens">{{lien web|auteur=Association des Anciens de Mélan, Élèves et Amis |titre=C'était quoi Mélan : "Les Anciens vont vous le raconter"
En France, le {{date|2|novembre|1789}}, un [[Décret des biens du clergé mis à la disposition de la Nation|décret]] met en place la confiscation des biens du clergé. Le 18 novembre, la Nation décide de procéder à l'inventaire des biens meubles et immeubles appartenant aux églises et aux monastères. Du [[13 février]] au [[19 février]], l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée constituante]] décide l'abolition des vœux monastiques et la suppression des [[Liste d'ordres religieux catholiques|ordres religieux et des congrégations régulières]] autres que d'éducation publique et de charité<ref>[http://data.bnf.fr/15081057/voeux_monastiques__suppression_des__france__-_1790_/ Site BNF, page sur la suppression des vœux monastiques en France]</ref>.
|url=http://www.anciens-de-melan.org/ |consulté le=2010-09-24}}</ref>{{,}}<ref name="Faucigny p.585">{{harvsp|Faucigny 1980|p=585}}.</ref>. L'abbaye est vendu comme [[bien national]]<ref name="Guichonnet"/>.


Ces mesures ne concernent pas la Savoie qui conserve son indépendance. Toutefois, dans la nuit du [[21 septembre]] au {{date|22 septembre 1792}}, sans déclaration de guerre préalable, l'[[Armée des Alpes (Révolution française)|Armée des Alpes]] française commandée par [[Anne Pierre de Montesquiou-Fézensac]], soit quelque {{formatnum:15000}} hommes au sein desquels on trouve la ''Légion des Allobroges'', envahit la Savoie<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Christian|nom1=Sorrel|lien auteur1=Christian Sorrel|titre=Histoire de la Savoie|sous-titre=images, récits|éditeur=La Fontaine de Siloé|année=2006|pages totales=461|passage=270-271|isbn=978-2-84206-347-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=T2FnC3WZBBMC&printsec=frontcover}}.</ref> par les Marches et Apremont. La garnison de Chambéry se replie précipitamment, en passant par les Bauges, pour rejoindre la Tarentaise, puis le Piémont, via le [[Val d'Aoste]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Henri|nom1=Bouvier|titre=Histoire du Châtelard-en-Bauges|éditeur=La Fontaine de Siloé|année=1997|pages totales=257|passage=17|isbn=978-2-84206-050-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=cciEGFl4EEgC&printsec=frontcover}}.</ref>.
=== Le collège ===
L'abbé Marin Ducrey (1766-1834) fonde une école secondaire à Mélan en 1803, suite au rachat de l'ancienne chartreuse<ref name="Faucigny p.585"/>. Il transfère en réalité le collège qu'il a créé au début du {{s-|XIX}} dans la ville voisine de [[Sallanches]]<ref name="Faucigny p.585"/>{{,}}<ref name="Guichonnet"/>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=Fr|prénom1=Hyacinthe|nom1=Clemenso|lien auteur1=|prénom2=Léon|nom2=Dupont Lachenal|lien auteur2=|titre= Souvenirs d'un officier valaisan au service de France |éditeur= Librairie Historique F. Teissèdre |lien éditeur=|lieu=|année=1999|volume=4|collection=Bicentenaire de l'épopée impériale|pages totales=115|passage=113, Note 213|isbn=|lire en ligne=|consulté le=4 janvier 2014}}.</ref>. L'établissement devient un [[Séminaire (catholique)|petit séminaire]] en 1809. Lors d'un appel pour garantir l'enseignement de son établissement, ce sont les [[Compagnie de Jésus|Jésuites]] qui rejoignent le collège en 1833<ref>{{harvsp|Marullaz 1922|p=}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=Fr|prénom1=Jean-Marie|nom1=Mayeur|lien auteur1=Jean-Marie Mayeur|prénom2=Christian|nom2=Sorrel|lien auteur2=Christian Sorrel|prénom3=Yves-Marie|nom3=Hilaire|lien auteur3=Yves-Marie Hilaire|titre=La Savoie |éditeur= Éditions Beauchesne, coll. ''Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine'' |lien éditeur=|lieu=Paris|année=1996, 2003|volume=|tome=8|pages totales=441|passage=172-173|isbn= 978-2-7010-1330-5 |lire en ligne=|consulté le=}}.</ref>.


L'''[[Assemblée nationale des Allobroges]]'' se réunit en la cathédrale de Chambéry durant le mois d'octobre 1792 et démolit les fondements de l'ancien régime lors des séances des 26 et 27 octobre en décidant de la suppression des droits souverains de la [[Maison de Savoie]], de la noblesse, des redevances féodales (sans indemnisation), de la dîme, ainsi que la confiscation des biens du clergé<ref> Henri Ménabréa ''Histoire de la Savoie'', Les Imprimeries réunies de Chambéry, 1976, p. 254 </ref>.
Ils sont en place jusqu'en 1848, où les prêtes du [[diocèse d'Annecy]] les remplacent jusqu'en 1857. Ce sont ensuite les [[Missionnaires de Saint François de Sales]], fondé en 1838 par [[Pierre-Marie Mermier |Pierre Mermier]]<ref>{{ouvrage|langue=Fr|prénom1=Jean-Marie|nom1=Mayeur|lien auteur1=Jean-Marie Mayeur|prénom2=Christian|nom2=Sorrel|lien auteur2=Christian Sorrel|prénom3=Yves-Marie|nom3=Hilaire|lien auteur3=Yves-Marie Hilaire|titre=La Savoie |éditeur= Éditions Beauchesne, coll. ''Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine'' |lien éditeur=|lieu=Paris|année=1996, 2003|volume=|tome=8|pages totales=441|passage=15|isbn= 978-2-7010-1330-5 |lire en ligne=|consulté le=}}.</ref>, qui interviendront dans l'école jusqu'en 1903<ref name="Anciens"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Marullaz 1922|p=}}.</ref>.

Le {{date|31|octobre|1792}}, une commission départementale nommée pour les inventaires déléguait les citoyens Thévenet et Ducret pour procéder à l'inventaire des biens meubles et immeubles de la chartreuse de Mélan<ref name="Feige p.366">{{harvsp|Feige 1898|p=366}}.</ref>.

Le {{date|28 novembre 1792}}, la [[Convention nationale]] décrète la réunion de la Savoie à la France dont elle formera le 84° département, sous le nom de [[Département du Mont-Blanc]]. Dès lors, le peuple savoyard est intégralement soumis au régime révolutionnaire français et les religieux savoyards en seront les victimes.

Après cinq siècles de présence, les quarante moniales et les sept prêtres, qui officiaient à la chartreuse de Mélan, sont chassés par les révolutionnaires en 1793<ref name="Anciens">{{lien web|auteur=Association des Anciens de Mélan, Élèves et Amis |titre=C'était quoi Mélan : "Les Anciens vont vous le raconter"
|url=http://www.anciens-de-melan.org/ |consulté le=2010-09-24}}</ref>{{,}}<ref name="Faucigny p.585">{{harvsp|Faucigny 1980|p=585}}.</ref>. L'abbaye est vendue comme " [[bien national]]".

Le conseil général du [[Mont-Blanc (département)|département du Mont-Blanc]] rend un arrêt le {{date-|27 août 1793}} contre les religieuses, qui sont expulsées de la chartreuse et conduites en maison de détention à [[Chambéry]], avec l'obligation de prononcer le serment civique imposé par le régime révolutionnaire français de la [[constitution civile du clergé]], sous peine d'être déportées en exil hors de Savoie<ref>[[Alexis Billiet]], ''Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique du diocèse de Chambéry'', Puthod, 1865, 550 pages, {{p.|445-446}} ([https://books.google.fr/books?id=tMUnAAAAYAAJ&pg=PA445 lire en ligne]).</ref>. L'établissement fut vandalisé et pillé durant les trois mois de l'hiver 1793-1794<ref name="Feige p.377">{{harvsp|Feige 1898|p=377-379}}.</ref>.

=== Époque contemporaine ===
==== Le collège ====
L'abbé Marin Ducrey (1766-1834) fonde une école secondaire à Mélan en 1803, à la suite du rachat de l'ancienne chartreuse<ref name="Faucigny p.585"/>. Il transfère en réalité le collège qu'il a créé au début du {{s-|XIX}} dans la ville voisine de [[Sallanches]]<ref name="Faucigny p.585"/>{{,}}<ref name="Guichonnet"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Hyacinthe|nom1=Clemenso|prénom2=Léon|nom2=Dupont Lachenal|titre=Souvenirs d'un officier valaisan au service de France|volume=4|éditeur=Librairie Historique F. Teissèdre|collection=Bicentenaire de l'épopée impériale|année=1999|pages totales=115|passage=113, Note 213|isbn=|consulté le=4 janvier 2014}}.</ref>. Son but était d'offrir une instruction classique et religieuse à des garçons en internat.

L'établissement devient un [[Séminaire (catholique)|petit séminaire]] en 1809. Lors d'un appel pour garantir l'enseignement de son établissement, ce sont les [[Compagnie de Jésus|Jésuites]] qui rejoignent le collège en 1833<ref name="Marullaz 1922">{{harvsp|Marullaz 1922|p=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Marie|nom1=Mayeur|lien auteur1=Jean-Marie Mayeur|prénom2=Christian|nom2=Sorrel|lien auteur2=Christian Sorrel|prénom3=Yves-Marie|nom3=Hilaire|lien auteur3=Yves-Marie Hilaire|titre=La Savoie|tome=8|éditeur=Éditions Beauchesne|collection=Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine|lieu=Paris|année=1996, 2003|pages totales=441|passage=172-173|isbn=978-2-7010-1330-5}}.</ref>. Ils sont en place jusqu'en 1848, où les prêtres du [[diocèse d'Annecy]] les remplacent jusqu'en 1857. Ce sont ensuite les [[missionnaires de Saint François de Sales]], fondé en 1838 par [[Pierre-Marie Mermier |Pierre Mermier]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Marie|nom1=Mayeur|lien auteur1=Jean-Marie Mayeur|prénom2=Christian|nom2=Sorrel|lien auteur2=Christian Sorrel|prénom3=Yves-Marie|nom3=Hilaire|lien auteur3=Yves-Marie Hilaire|titre=La Savoie|tome=8|éditeur=Éditions Beauchesne|collection=Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine|lieu=Paris|année=1996, 2003|pages totales=441|passage=15|isbn=978-2-7010-1330-5}}.</ref>, qui interviendront dans l'école jusqu'en 1903<ref name="Anciens"/>{{,}}<ref name="Marullaz 1922" />.


La [[Loi de séparation des Églises et de l'État]] de 1905 met fin au collège.
La [[Loi de séparation des Églises et de l'État]] de 1905 met fin au collège.


==== Le Foyer départemental de l'enfance ====
=== Orphelinat ===
Propriété du département depuis [[1906]] elle est ''maison départementale de l'enfance''<ref name="Faucigny p.585"/>{{,}}<ref name="Merimee">Base Mérimée</ref>.
Le site est vendue en [[1906]] au Conseil général de la Haute-Savoie qui y installe une ''maison départementale de l'enfance''<ref name="Faucigny p.585"/>{{,}}<ref name="Merimee">{{mérimée|PA00118447|Abbaye de Mélan (ancienne)}}</ref> et en 1923, l'ensemble est transformé en Orphelinat départemental<ref name="Oursel">{{harvsp|Oursel 2008 Livre 2|p=135}}.</ref>.


En 1923, l'ensemble est transformé Orphelinat départemental<ref name="Oursel">{{harvsp|Oursel 2008 Livre 2|p=135}}.</ref>. Le {{date|6|mars|1967}}, un incendie éclate faisant une vingtaine de victimes et détruisant l'ensemble des bâtiments<ref name="Guichonnet"/>{{,}}<ref name="Faucigny p.585"/>. Seuls l'église, le cloître ainsi que des bâtiments extérieurs sont encore en l'état de nos jours<ref name="Guichonnet"/>{{,}}<ref name="Faucigny p.585"/>. L'établissement est par la suite fermé.
Le {{date|6|mars|1967}}, un incendie éclate faisant dix-huit jeunes victimes et détruisant la majeure partie des bâtiments<ref name="Guichonnet"/>{{,}}<ref name="Faucigny p.585"/> dont certains qui remontaient au Moyen Âge. Seuls l'église, le cloître ainsi que des bâtiments extérieurs sont encore en l'état de nos jours<ref name="Guichonnet"/>{{,}}<ref name="Faucigny p.585"/>. L'établissement est par la suite fermé.


=== Pole culturel ===
==== Le Pôle culturel départemental ====
Aujourd'hui la Chartreuse est devenu un « pôle départemental d'art contemporain »<ref name="Guichonnet"/>{{,}}<ref>{{Lien web |langue= |url=http://www.culture74.fr/la-chartreuse-de-melan |titre=La Chartreuse de Mélan, domaine départemental d'art et de culture |date= |site= Site de la Direction des Affaires Culturelles du Conseil Général de la Haute-Savoie - www.culture74.fr |consulté le= 4 janvier 2014}}. 6 pages à consulter.</ref>.
Aujourd'hui la chartreuse est devenue un « pôle départemental d'art contemporain »<ref name="Guichonnet"/>{{,}}<ref>{{Lien web |url=http://www.culture74.fr/la-chartreuse-de-melan |titre=La Chartreuse de Mélan, domaine départemental d'art et de culture |date= |site= Site de la Direction des Affaires Culturelles du Conseil Général de la Haute-Savoie - culture74.fr |consulté le= 4 janvier 2014}}. 6 pages à consulter.</ref>.


== Description et architecture ==
== Description ==
=== Architecture ===
Elle a été construite au {{s|XIII|e}} et au {{s|XVI|e}} au cœur de l'ancienne plaine glaciaire de Mélan à Taninges.
Elle a été construite au {{s|XIII|e}} et au {{s|XVI|e}} au cœur de l'ancienne plaine glaciaire de Mélan à Taninges.


C'est un magnifique témoignage de l'[[art gothique]] - « [[Ogive (architecture)|style ogival]] »<ref name="Feige p.24"/> - en Haute-Savoie<ref name="Guichonnet"/>. Le parquet en marqueterie a été restauré et les vitraux sont contemporains.
C'est un magnifique témoignage de l'[[art gothique]] - « [[Ogive (architecture)|style ogival]] »<ref name="Feige p.24"/> - en Haute-Savoie<ref name="Guichonnet"/>. Le parquet en marqueterie a été restauré et les vitraux reçus en [[2002]] sont de style contemporain.


De l'ancienne Chartreuse, il ne reste que l'église flanquée de deux chapelles latérales d'origine, mais avec un décor peint du {{XVe siècle}}, et un cloître gothique du {{XVIe siècle}} typique des régions de montagne.
De l'ancienne chartreuse, il ne reste que l'église flanquée de deux chapelles latérales d'origine, mais avec un décor peint du {{XVe siècle}}, et un cloître gothique du {{XVIe siècle}} typique des régions de montagne.


Le cloître, reconstruit au {{XIVe siècle}} a été classé monument historique par arrêté du {{date|27|novembre|1911}}, puis la chapelle par arrêté du {{date|20|février|1932}}, puis ont été inscrits par arrêté du {{date|21|septembre|1983}} les façades et les toitures de la ferme, des écuries et de la ''maison des étrangers''<ref name="Merimee"/>.
Le cloître, reconstruit au {{XIVe siècle}} a été classé monument historique par arrêté du {{date|27|novembre|1911}}, puis la chapelle par arrêté du {{date|20|février|1932}}, puis ont été inscrits par arrêté du {{date|21|septembre|1983}} les façades et les toitures de la ferme, des écuries et de la ''maison des étrangers''<ref name="Merimee"/>.


=== L'église ===
Voici une présentation des principales structures, leurs dimensions constituant le monastère :
; L'intérieur de l'église
L'église de 1290, rare élément encore visible du monastère, et de forme rectangulaire et possède une architecture simple, composée d'une nef unique<ref name="Faucigny p.585"/>. La nef se compose de cinq travées. Le vaisseau central d’une largeur de {{Unité|9.95|m}} ne comporte pas de colonnes<ref name="Faucigny p.585"/>{{,}}<ref name="Feige p.24"/>. La longueur est de {{Unité|31.40|m}}<ref name="Faucigny p.585"/>{{,}}<ref name="Feige p.24"/>.


Au fond de l'église, le chevet est plat<ref name="Faucigny p.585"/>. Il est éclairé par un [[Triplet (architecture)|triplet]] de baies « en [[Cintre (architecture)|cintre]] (ou [[Arc (architecture)|arc]]) brisé à double ébrasement », celle du centre étant plus grande que les deux latérales<ref group="Note">La citation de Mariotte et Baud ({{p.|585}}) indique en [[Cintre (architecture)|cintre]] alors qu'Aniel indique quant à lui en [[Arc (architecture)|arc brisé]] ({{p.|122}}).</ref>. Dans la façade ouest, on trouve un [[oculus]] au motif d'ornementation appelé ''[[Quatre-feuilles|quadri]] [[lobe (art)|lobe]]''<ref name="Aniel">{{harvsp|Aniel|1983|p=122}}.</ref>.
;L'église :
L'église de 1290 possède une architecture simple, composée d'une nef unique<ref name="Faucigny p.585"/>. La nef se compose de cinq travées. Le vaisseau central d’une largeur de {{Unité|9,95|m}} ne comporte pas de colonnes<ref name="Faucigny p.585"/>{{,}}<ref name="Feige p.24"/>. La longueur est de {{Unité|31,40|m}}<ref name="Faucigny p.585"/>{{,}}<ref name="Feige p.24"/>.


Au fond de l'église, le chevet est plat<ref name="Faucigny p.585"/>. Il est éclairé par trois baies « en cintre brisé à double ébrasement », celle du centre étant plus grande que les deux latérales<ref name="Faucigny p.585"/>. Il a été complété par deux chapelles latérales carrées du {{s-|XIV}}<ref name="Faucigny p.585"/>. Pour accéder à celles-ci, il faut emprunter des [[Linteau (architecture)|portes à linteaux]] droits<ref name="Faucigny p.585"/>.
Il a été complété par deux chapelles latérales carrées du {{s-|XIV}}<ref name="Faucigny p.585"/>. Pour accéder à celles-ci, il faut emprunter des [[Linteau (architecture)|portes à linteaux]] droits<ref name="Faucigny p.585"/>.


Les travées ont la forme d'[[Ogive (architecture)|ogives]], réalisées en [[moellon]]s de [[Travertin|tuf]]<ref name="Faucigny p.585"/>. Chacune d'elles est éclairée par une fenêtre de la même forme que celle pour le chevet<ref name="Faucigny p.585"/>{{,}}<ref name="Feige p.24"/>. 
Les travées sont couvertes de voûtes sur [[Croisée d'ogives|croisées d'ogives]], séparées par des [[Arc-doubleau|arcs-doubleaux]], le tout réalisé en [[moellon]]s de [[Travertin|tuf]]<ref name="Faucigny p.585"/>{{,}}<ref name="Aniel"/>. Chacune d'elles est éclairée par une fenêtre haute et étroite - trois au nord, percées plus hautes dans le mur, et 4 au sud - de la même forme que celle pour le chevet<ref name="Faucigny p.585"/>{{,}}<ref name="Feige p.24"/>{{,}}<ref name="Aniel"/>. 


Les cinq travées étaient partagées par une grille, délimitant l'espace réservé aux moniales et au converses de celui des Pères (les deux dernières)<ref name="Faucigny p.585"/>. Des peintures murales représentants des motifs floraux séparés par des lettres gothiques E.P.S. ont été découvertes sur les voutes<ref name="Faucigny p.588">{{harvsp|Faucigny 1980|p=588}}.</ref>. De même, les [[voûtain]]s semblent parsemés d'étoiles rouges et noirs, et peut être initialement dorées<ref name="Faucigny p.588"/>. L'ensemble daterait du {{s-|XV}}<ref name="Faucigny p.588"/>.
Les cinq travées étaient partagées par une grille, délimitant l'espace réservé aux moniales et aux converses de celui des Pères (les deux dernières)<ref name="Faucigny p.585"/>. Des peintures murales représentant des motifs floraux séparés par des lettres gothiques E.P.S. ont été découvertes sur les voûtes<ref name="Faucigny p.588">{{harvsp|Faucigny 1980|p=588}}.</ref>. De même, les [[voûtain]]s semblent parsemés d'étoiles rouges et noires, et peut être initialement dorées<ref name="Faucigny p.588"/>. L'ensemble daterait du {{s-|XV}}<ref name="Faucigny p.588"/>. Les murs des travées sont contrebutés par des contreforts rectangulaires<ref name="Aniel"/>.


Pour accéder à l'église, il fallait emprunter l'une des quatre portes de l'édifice se trouvant à l'ouest, ainsi que deux se faisant face dans la quatrième travée<ref name="Aniel"/>{{,}}<ref name="Faucigny p.584">{{harvsp|Faucigny 1980|p=584, plan}}.</ref>.
;Chapelles :

L'église possède deux chapelles, un située au Nord, est édifiée en [[1345]] par le bailli de Faucigny, Humbert de Cholay, et une autre au sud en 1374 par le [[Liste des comtes et ducs de Savoie|comte de Savoie]] [[Amédée V de Savoie|Amédée]]<ref name="Oursel"/>{{,}}<ref name="Faucigny p.587">{{harvsp|Faucigny 1980|p=587}}.</ref>.
; Les chapelles :
L'église possède deux chapelles, une située au Nord, est édifiée en [[1345]] par le bailli de Faucigny, Humbert de Cholay, et une autre au sud en [[1374]] par le [[Liste des comtes et ducs de Savoie|comte de Savoie]] [[Amédée VI de Savoie|Amédée VI]]<ref name="Oursel"/>{{,}}<ref name="Faucigny p.587">{{harvsp|Faucigny 1980|p=587}}.</ref>.


La chapelle du ministre des sires de Faucigny est dédiée à Notre-Dame. Sur sa clef de voûte est sculptée l'[[Agneau de Dieu]]<ref name="Oursel"/>{{,}}<ref name="Faucigny p.587"/>. Le comte de Savoie place sa chapelle sous la protection de saint Joseph<ref name="Oursel"/>{{,}}<ref name="Faucigny p.587"/>.
La chapelle du ministre des sires de Faucigny est dédiée à Notre-Dame. Sur sa clef de voûte est sculptée l'[[Agneau de Dieu]]<ref name="Oursel"/>{{,}}<ref name="Faucigny p.587"/>. Le comte de Savoie place sa chapelle sous la protection de saint Joseph<ref name="Oursel"/>{{,}}<ref name="Faucigny p.587"/>.
Ligne 96 : Ligne 145 :
Toutes deux reprennent les éléments architecturaux de la nef<ref name="Oursel"/>{{,}}<ref name="Faucigny p.587"/>.
Toutes deux reprennent les éléments architecturaux de la nef<ref name="Oursel"/>{{,}}<ref name="Faucigny p.587"/>.


; Éléments architecturaux extérieurs :
;Le cloître :
Le portail d'entrée, l'ouest, est refait à la suite de l'incendie du {{s-|XVI}} dans un [[Gothique flamboyant|style flamboyant]]<ref name="Oursel"/>. Celui actuellement visible possède une ornementation qui encadre la porte, composée de trois [[voussure]]s<ref name="Faucigny p.589">{{harvsp|Faucigny 1980|p=589}}.</ref>{{,}}<ref name="Oursel"/>. La troisième se divise pour dessiner le [[Tympan (architecture)|tympan]] en [[Cintre (architecture)|cintre brisé]]<ref name="Faucigny p.589"/>{{,}}<ref name="Oursel"/>. La décoration de celui-ci devait se composer de trois statues situées, une dans la niche centrale, les deux autres au niveau des consoles latérales<ref name="Faucigny p.589"/>{{,}}<ref name="Oursel"/>. Emprunté par les moniales, il permet d'accéder au cloître<ref name="Oursel"/>.
{{...}}

On considère que l'église de Mélan est la réplique en plus grand de l'ancienne église paroissiale de Fleyrier, qui est édifiée peu de temps après<ref name="Guichonnet p.344">{{harvsp|Guichonnet 2007|p=344-345}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Faucigny 1980|p=568}}.</ref>.

=== Le cloître ===
[[File:Melan carthusian monastery 17.jpg|vignette|upright=0.8|right|Le cloître]]
Le cloître, de forme rectangulaire, est réaménagé dans un style gothique dit tardif, à la suite de l'incendie de 1528<ref name="Faucigny p.589"/>{{,}}<ref name="Guichonnet p.344"/>. Il a été réalisé en calcaire blanc<ref name="Faucigny p.589"/>. Les simples arcades sont en cintre surbaissé avec des arêtes moulurées et sont séparées sur les positions latérales par de robustes [[Pile (architecture)|pile]]s carrées et au centre par des ensembles moins larges<ref name="Faucigny p.589"/>{{,}}<ref name="Oursel"/>. Il n'existe aucun autre ornement que les arêtes<ref name="Faucigny p.589"/>{{,}}<ref name="Oursel"/>.

=== Les autres éléments du monastère ===
; Le logis :
Contrairement aux autres monastères, le faible effectif n'a pas permis l'édification de petites maisons individuelles autour du cloître. Ici les moniales sont logées dans une maison dans laquelle on retrouve les cellules individuelles<ref name="Aniel"/>.


;Le Réfectoire :
;Le Réfectoire :
Ligne 103 : Ligne 162 :


;Salle capitulaire :
;Salle capitulaire :
{{...}}


L'espace établi entre l'église, la chapelle et le corridor à voûtes servit de cimetière aux religieuses<ref>{{harvsp|Feige 1898|p=26}}.</ref>.
; Couvent ou maison des Pères :

=== Couvent ou maison des Pères ===
Le logis des moines est en forme de « U », ouvert en direction du Nord, donnant sur l'église<ref name="Feige p.30">{{harvsp|Feige 1898|p=30}}.</ref>.
Le logis des moines est en forme de « U », ouvert en direction du Nord, donnant sur l'église<ref name="Feige p.30">{{harvsp|Feige 1898|p=30}}.</ref>.


=== Le parc ===
;Autres éléments :
Dans le parc de la chartreuse sont exposés 12 sculptures contemporaines. Il est partie intégrante du sentier Art et Nature qui se poursuit le long du [[Giffre]] jusqu'à [[Taninges]].
L'espace établit entre l'église, la chapelle et le corridor à voûtes servit de cimetière aux religieuses<ref>{{harvsp|Feige 1898|p=26}}.</ref>.


== Infos pratiques ==
=== La forêt ===
 côté de la chartreuse on trouve aussi une forêt, propriété du département. Son cours d'eau est labellisé [[Espace naturel sensible]]. Elle est plantée essentiellement de [[Frêne|frênes]], d'[[Aulne|aulnes blancs]] et d'[[Épicéa|épicéas]]. On y trouve de nombreux [[Chevreuil|chevreuils]] et [[Sanglier|sangliers]].

== Personnalités liées à la Chartreuse ==
=== Liste des prieures ===
Voici une liste non exhaustive des prieures de la chartreuse depuis l'ouverture de la maison de Mélan,
jusqu'à sa fermeture durant la [[Révolution française]]<ref name="Feige p.130">{{harvsp|Feige 1898|p=54 et suivante}}.</ref> :
{{boîte déroulante/début|titre= '''Liste des prieures de la chartreuse de Mélan de 1288 à 1794'''}}
{| border="1"
| valign="top" width="20%" |
* Marguerite [[Famille de Gex|de Gex]] (1288 - 1294)
* Alaysia de Chateauneuf (1295 - 1298)
* Marguerite [[Famille de Gex|de Gex]] (1298 - 1318)
* Marguerite de Falconio (1319 - 1322)
* Jeanne [[Armorial et nobiliaire de Savoie#Famille de Riddes|de Riddes]] (1322)
* Catherine de Luccinge (1322 - 1347)
* Jeanne de Cohendiers (1348 - 1358)
* Claudine Dufrenay (1360 - ?)
* Hélène Dufrenay (1363 - ?)
* Hélène [[Armorial et nobiliaire de Savoie#Famille de Chissé|de Chissé]] (1371 - ?)
* Éléonore ... (1395)
* Isabelle de Dingier (1395 - 1408)
* Isabelle [[Famille de Menthon|de Menthon]] (1409 - 1410)
* Périne de la Croix (1410 - ?)
* Alexia [[Famille de Menthon|de Menthon]] (1422)
* Marguerite [[Armorial et nobiliaire de Savoie#Famille de La Frasse|de La Frasse]] (1422 - 1441)
* Claudia Chissé (1441)
* Béatrix de Bonne (1441 - 1454)
* Jeannette de Cohendiers (1454 - 1465)
* Françoise d'Estanche (1465 - 1477)
* Ayma Martin (1477 - 1480)
* Joannine de la Croix (1480 - 1500)
* Michelette [[Armorial et nobiliaire de Savoie#Famille de Chissé|de Chissé]] (1500 - 1507)
* Pantaléone [[Armorial et nobiliaire de Savoie#Famille de Cornillon|de Cornillon]] (1507 - 1510)
| valign="top" width="20%" |
* Amédée d'Amancy (1510 - 1534)
* Jeanne de Hardonenche (1534 - 1539)
* Sébastienne d'Amancy (1539 - ?)
* Claudia de Thoire (1542 - 1544)
* Jeanne [[Armorial et nobiliaire de Savoie#Famille de Cornillon|de Cornillon]] (1544 - 1552)
* Huguette de Neuvecelle (1552 - 1555)
* Hugonie de Thoire (1555 - 1563)
* Catherine de Bons (1564 - ?)
* Georgie [[Famille de Boëge|de Boëge]] (1571)
* Georgie [[Armorial et nobiliaire de Savoie#Famille de La Frasse|de La Frasse]] (1571 - 1572)
* Georgie [[Famille de La Fléchère|de la Fléchère]] (1572 - 1575)
* Jeanne-Louise [[Famille de Boëge|de Boëge]] (1575 - 1586)
* Michelette [[Armorial et nobiliaire de Savoie#Famille d'Angeville|d'Angeville]] (1586 - 1596)
* Philiberte Martin (1596 - 1605)
* Jeanne [[Armorial et nobiliaire de Savoie#Famille d'Angeville|d'Angeville]] (1605 - 1618)
* Amédée [[Armorial et nobiliaire de Savoie#Famille de Crans|de Crans]] (1618 - 1646)
* Pernette du Foug (1646 - 1660)
* Gasparde Saultier de la Balme (1660 - 1673)
* Claudine de Boin (1673 - 1685)
* Élisabeth-Eugènie Turpin (1685 - 1690)
* Péronne Duboin (1690 - 1732)
* Marie-Louise Giraud (1732 - 1733)
* Marguerite-Thérèse Morand (1733 - 1764)
* Marie-Thérèse [[Famille de Menthon|de Menthon]] (1765 - 1781)
* Anne-Josèphe Duchesne (1781 - 1794)
|}
{{clr|left}}
{{boîte déroulante/fin}}

== Autour de la Chartreuse ==
=== Héraldique et devise ===
La Grande Dauphine offre ses armes au couvent lors de la charte de 1292 : « Mi-parti à dextre d'or, au dauphin d'azur, aux nageoires de gueules, à senestre de Savoie ancien »<ref>{{harvsp|Feige 1898|p=39}}.</ref>.
{{Blason-ville-fr
| img1=Blason chartreuse de Mélan.svg
| legende1=Armoiries de la chartreuse de Mélan
| texte= Les armes de la chartreuse de Mélan se [[blasonnement|blasonnent]] ainsi :<br>''Mi-parti : au 1er d'or au dauphin d'azur, crêté, barbé, loré, peautré et oreillé de gueules'', qui est du Dauphiné de Viennois ; ''au 2d d'or à l'aigle de sable'', qui est de Savoie ancien<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65796162/f86.item.r=M%C3%A9lan La Chartreuse de Saint-Hugon en Savoie par Eugène Burnier, 1869, p.80].</ref>.''<br><small>Suivant la tradition cartusienne, la chartreuse de Mélan porte des armes unissant à la fois celles des [[Liste des comtes d'Albon puis dauphins de Viennois|Dauphins de Viennois]] [[File:Dauphin of Viennois Arms.svg|30px]] et celles de [[Béatrice de Faucigny]] [[File:Armoiries Savoie Ancien.svg|30px]] fondatrice de Mélan.</small>
}}
Le sceau du couvent est quant à lui différent. Ce dernier représente « De forme ovale, il montre Marie debout sur le croissant et tenant du bras droit un sceptre, du bras gauche Jésus »<ref>{{harvsp|Feige 1898|p=39-40}}.</ref>. La devise de la chartreuse est « Sigillum Cartusiæ Melani »<ref>{{harvsp|Feige 1898|p=40}}.</ref>

=== La Chartreuse et ses secrets ===
[[File:Chartreuse de Melan 4.jpg|vignette|upright=0.8|right|Chartreuse de Melan]]
Mathilde Duriez (doctorante en [[archéologie]] et [[archéométrie]] de l’Université Lyon 2) constate que des données relatives à l’architecture et aux archives sont encore inexploitées. La Chartreuse de Mélan est restée longtemps absente de l’historiographie des « Moniales Cartusiennes ».

La difficulté de situer cette Chartreuse, qui reste très discrète, à l’écart de la ville, passant inaperçue tant sa silhouette, ne correspond pas à la traditionnelle image que l’on peut se faire d’un bâtiment monastique<ref>Article de Krystel Bablee, ''Le Dauphiné libéré'' du 18 septembre 2015, {{p.|3}}.</ref>.

=== Infos pratiques ===
La Chartreuse peut être visitée librement pendant les expositions temporaires, chaque été. Des visites commentées patrimoniales sont organisées par les Guides du patrimoine des Pays de Savoie (Office du Tourisme de Taninges).
La Chartreuse peut être visitée librement pendant les expositions temporaires, chaque été. Des visites commentées patrimoniales sont organisées par les Guides du patrimoine des Pays de Savoie (Office du Tourisme de Taninges).


== Bibliographie ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=Note}}

=== ''Régeste genevois'' (1866) ===
([[#Bibliographie|section « Bibliographie »]])
{{références|groupe=ReG |taille=27}}

=== Références ===
{{Références|taille=27}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
{{Légende plume}}
{{Légende plume}}


*{{plume}} {{ouvrage|langue=Fr|prénom1=Raymond|nom1=Oursel|lien auteur1=Raymond Oursel|prénom2=Pascal|nom2=Lemaître|lien auteur2=|titre= Les chemins du sacré |sous-titre= Pélerinage architectural |lien titre=|numéro d'édition=|éditeur=La Fontaine de Siloé| collection= Les Savoisiennes |lien éditeur=La Fontaine de Siloé|lieu=|année=2008|volume=2|tome=|pages totales=267|passage=135|isbn= 978-2-84206-350-4 |lire en ligne=|consulté le=|id=Oursel 2008 Livre 2}}.
*{{plume}} {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Raymond|nom1=Oursel|lien auteur1=Raymond Oursel|prénom2=Pascal|nom2=Lemaître|titre=Les chemins du sacré|sous-titre=Pèlerinage architectural|volume=2|éditeur=[[La Fontaine de Siloé]]|collection=Les Savoisiennes|année=2008|pages totales=267|passage=135|isbn=978-2-84206-350-4|id=Oursel 2008 Livre 2}}.
*{{plume}} {{ouvrage|langue=Fr|prénom1=Paul|nom1=Guichonnet|lien auteur1=Paul Guichonnet|titre= Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie|sous-titre= Hier et aujourd'hui|lien titre=|numéro d'édition=|éditeur=La Fontaine de Siloé|lien éditeur=La Fontaine de Siloé|lieu=|année=2007|volume=|tome=|pages totales=399|passage=212|isbn= 978-2-8420-6374-0 |lire en ligne=|consulté le=|id=Guichonnet 2007}}.
*{{plume}} {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Paul|nom1=Guichonnet|lien auteur1=Paul Guichonnet|titre=Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie|sous-titre=Hier et aujourd'hui|éditeur=[[La Fontaine de Siloé]]|lieu=Montmélian|année=2007|pages totales=399|passage=212|isbn=978-2-84206-374-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=2QlR6PeTtkwC&printsec=frontcover|id=Guichonnet 2007}}.
*{{plume}} {{ouvrage|langue=Fr|prénom1=Henri|nom1=Baud|lien auteur1=Henri Baud|prénom2=Jean-Yves|nom2=Mariotte|lien auteur2= Jean-Yves Mariotte |prénom3=Alain|nom3=Guerrier|lien auteur3=|titre= Histoire des communes savoyardes|sous-titre= Le Faucigny|lien titre=|numéro d'édition=|éditeur= Éditions Horvath |lien éditeur=|lieu=|année=1980|volume=|tome=|pages totales=619|passage=581-590, Article « Taninges. La Chartreuse de Mélan »|isbn=2-7171-0159-4 |lire en ligne=|consulté le=|id=Faucigny 1980}}.
*{{plume}} {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Aniel|titre=Les maisons de chartreux|sous-titre=des origines à la chartreuse de Pavie|volume=16|éditeur=[[Librairie Droz]]|collection=Bibliothèque de la Société française d'archéologie, [[Société française d'archéologie]]|année=1983|pages totales=167|passage=122-123|isbn=978-2-600-04617-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=8OAX0Uo4VwsC&printsec=frontcover}}.
*{{plume}} {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Henri|nom1=Baud|lien auteur1=Henri Baud|prénom2=Jean-Yves|nom2=Mariotte|lien auteur2=Jean-Yves Mariotte|prénom3=Alain|nom3=Guerrier|titre=Histoire des communes savoyardes|sous-titre=Le Faucigny|éditeur=Éditions Horvath|lieu=Roanne|année=1980|pages totales=619|passage=581-590, Article « Taninges. La Chartreuse de Mélan »|isbn=2-7171-0159-4|id=Faucigny 1980}}.
*{{plume}} {{article|langue=fr|prénom1=Hilaire|nom1=Feige|lien auteur1=|titre= Histoire de Mélan. Monastère de moniales chartreuses |périodique= Mémoires et documents |lien périodique= Académie salésienne |volume=20|année=1898|pages=518|issn=|url texte=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57154427/f5.image|consulté le=26 décembre 2013|id=Feige 1898}}.
*{{plume}} {{article|langue=fr|prénom1=Hilaire|nom1=Marullaz|lien auteur1=|titre= Histoire de Mélan. 2{{ème}} partie. Rd Marin Ducrey et le Collège de Mélan (1804-1834) |périodique= Mémoires et documents |lien périodique= Académie salésienne |volume=42|année=1922|pages=191|issn=|url texte=|consulté le=|id=Marullaz 1922}}.
*{{plume}} {{article|langue=fr|prénom1=Hilaire|nom1=Feige|titre= Histoire de Mélan. Monastère de moniales chartreuses |périodique= Mémoires et documents |lien périodique= Académie salésienne |volume=20|année=1898|pages=518|url texte=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57154427/f5.image|consulté le=26 décembre 2013|id=Feige 1898}}.
*{{plume}} {{article|langue=fr|prénom1=Hilaire|nom1=Marullaz|titre= Histoire de Mélan. {{2e|partie}}. Rd Marin Ducrey et le Collège de Mélan (1804-1834) |périodique= Mémoires et documents |lien périodique= Académie salésienne |volume=42|année=1922|pages=191|id=Marullaz 1922}}.
* {{plume}} {{fr}} {{Lien web |url=http://www.savoie-archives.fr/archives73/dossiers_sabaudia/gothique/notes/09.htm |titre= Taninges, La Chartreuse XIIIe de Mélan et son cloître du XVIe (H-S) |éditeur= www.sabaudia.org |consulté le=4 janvier 2014}} - ''in'' Dossier « Le gothique en Savoie et Haute-Savoie » . Site des [http://www.sabaudia.org/v2/index.php Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - Sabaudia.org].
*{{Ouvrage|auteur1=Duriez, Mathilde|titre=Clôture monastique et organisation spatiale des maisons de moniales cartusiennes ({{sp-|XII|-|XVIII}})
|sous-titre=études archéologiques de plusieurs chartreuses féminines.|éditeur=|nature ouvrage= Thèses en préparation, École doctorale Sciences sociales|lieu=Lyon|année=|isbn=|présentation en ligne=http://www.theses.fr/s144160
|lire en ligne=https://www.mom.fr/sites/mom.fr/files/img/Valorisation/Expositions/ParoleauxDoctorants2016/mathildeduriez.pdf|consulté le=4 mars 2020}}


== Annexes ==
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=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Chartreuse]]
* [[Ordre des Chartreux]]
* [[Liste de chartreuses]] • [[chartreuse (couvent)|Chartreuse]]
* [[ordre des Chartreux]]
* Liste des abbatiales savoyardes du Moyen Âge dans [[Histoire de la Savoie au Moyen Âge]]


=== Liens externes ===
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* {{plume}} {{fr}} {{Lien web |url=http://www.savoie-archives.fr/archives73/dossiers_sabaudia/gothique/notes/09.htm |titre= Taninges, La Chartreuse XIIIe de Mélan et son cloître du XVIe (H-S) |année= |éditeur= www.sabaudia.org |consulté le=4 janvier 2014}} - ''in'' Dossier « Le gothique en Savoie et Haute-Savoie » . Site des [http://www.sabaudia.org/v2/index.php Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - Sabaudia.org].
* {{Liens externes}}
* {{Lien web |langue=fr |format= |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.memoire-alpine.com/chartreuse-de-m--lan_pat99.php |titre= Chartreuse de Mélan |série= |jour= |mois= |année= |site= Mémoire Alpine, la Base de données de l'écomusée PAYSALP |éditeur= |isbn= |page= |citation= |consulté le= 4 janvier 2014 |id= }}
* « [https://www.arar.mom.fr/recherche-et-activites/axes-de-recherche/equipe-3/notre-dame-de-melan Chartreuse Notre-Dame de Mélan, étude archéologique] » sur le site du laboratoire Archéologie et Archéométrie (''arar''), Université Lyon 2.
* {{Lien web |langue=fr |format= |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.anciens-de-melan.org/ |titre= Association des Anciens de Mélan, Elèves et Amis |série= |jour= |mois= |année= |site=anciens-de-melan.org |éditeur= |isbn= |page= |citation= |consulté le= 4 janvier 2014 |id= }}
* {{Lien web |langue=fr |url=http://www.memoire-alpine.com/chartreuse-de-m--lan_pat99.php |titre= Chartreuse de Mélan |site= Mémoire Alpine, la Base de données de l'écomusée PAYSALP |consulté le= 4 janvier 2014 }}

=== Références ===
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Chartreuse de Mélan
Chartreuse de Mélan
Présentation
Type
Construction
Propriétaire
Département de Haute-Savoie
Patrimonialité
Localisation
Département
Commune
Coordonnées
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La chartreuse de Mélan est un ancien monastère appartenant à l'ordre des chartreux, situé dans la commune de Taninges en Haute-Savoie, dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

La chartreuse recevait des moniales. Elle a été transformée ensuite en un petit séminaire, puis en orphelinat départemental. Elle accueille dorénavant un pôle départemental culturel.

La chartreuse est classée au titre des monuments historiques en 1911[1].

Géographie

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La chartreuse de Mélan est installée au sud du territoire de la commune de Taninges, aujourd'hui dans le département de la Haute-Savoie. Le site est installé sur la plaine alluviale du Giffre[2]. Initialement, lors de sa fondation, cette terre dépendait des sires de Faucigny, maîtres du fief éponyme.

Par l'autoroute

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L'ancien monastère, situé non loin de Tanninges est accessible depuis l'autoroute A40, (sortie Cluses), puis la RD902, direction Chatillon-sur-Cluses, puis Tanninges. À l'entrée sud du territoire communal, la petite route de Mélan mène au site de l'ancienne Chartreuse.

A40 Sens Mâcon - Passy Sens Passy - Mâcon
Sortie 18 Morzine-Avoriaz, Les Gets, Samoëns et Cluses - La Sardagne Cluses - La Sardagne, et Scionzier
Sortie 19
Flaine, Les Carroz d'Arâches, Cluses - Centre

La fondation de ce lieu sacré s'est faite sur un mediolanum, un mot d'origine celtique medios, signifiant au milieu, et de lanon, désignant une plaine qui a dérivé vers le toponyme actuel[3],[2]. On trouve les formes Mellane en 1229 et Melanum en 1292[2].

La mention du lieu nous est faite surtout par le testament d'Agnès de Faucigny en 1262 rédigé « dedans la chapelle de Mélans en la paroisse de Floirie (hameau de Fleyrier) »[4].

Le site choisi par Béatrice de Faucigny pour édifier ce site religieux était déjà occupé par une résidence ainsi qu'une chapelle édifiée par sa mère, Agnès de Faucigny et son père Pierre II de Savoie[3],[4]. Il était celui d'une ancienne villa gallo-romaine[3]. Des fragments de tuiles romaines ont été retrouvées, de même que des traces d'une ancienne nécropole[4].

L'histoire de Mélan débute cependant avec la fondation d'un couvent décidé par la Grande Dauphine, Béatrice de Faucigny, en 1282. L'église devait accueillir la dépouille de son fils, Jean Ier, héritier du Viennois, mort prématurément à l'âge de vingt ans des suites d'un accident de cheval[5],[6]. Le Faucigny ne possédait pas encore à cette époque de monastère de moniales chartreusines[7]. Pour la Grande Dauphine, ce lieu sacré devait d'ailleurs abriter la dépouille de son fils et plus tard la sienne[3].

L'acte de fondation est établi le [4],[8], avec l'établissement des premières religieuses trois ans plus tard[9]. Lors de leur arrivée en juin 1288, les bâtiments ne sont pas terminés[4]. Un second acte est établi en 1288, confirmé par l'évêque de Genève, Guillaume de Conflans, le [10]. L'église est consacrée le [4]. Le lieu était prêt pour accueillir la dépouille du dauphin, qui jusque-là reposait dans l'abbaye de Sixt[11].

La charte de 1292 indique que le monastère devait accueillir quarante moniales et sept pères[3], le nombre est porté à cinquante neuf, une année plus tard. Toutefois, elles ne furent jamais plus d'une quarantaine dans les murs en raison de la taille de l'édifice[12]. Cette même charte indique : « toutes les maisons et tous les édifices déjà construits ou qu'elle pourra y construire dans la suite, ainsi que le grand pré, les jardins et la grange renfermés dans la clôture, et, de plus, les étangs, les viviers et le moulin situés au dedans ou hors des murs »[13].

L'ensemble de la fondation et des donations est confirmé par l'empereur Rodolphe Ier du Saint-Empire par lettres patentes du [14].

Le Moyen Âge

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Malgré des donations importantes de la part de la Grande Dauphine, le couvent ne connaît pas un grand développement. Bien que les terrains possédés par le monastère soient estimés à 583 ha en 1732, la communauté est souvent décrite comme pauvre et le fait que le nombre de moniales ne dépasse pas les quarante permet de le confirmer[15].

En 1430, le duc de Savoie, Amédée VIII, accorde dix florins pour la fondation d'une chapelle[16].

L'époque moderne

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En 1528, un incendie détruit en partie le monastère[3]. Le cloître est reconstruit sur une base rectangulaire, dans un style de gothique flamboyant, appelé parfois gothique tardif[3].

Il faut attendre l'intervention de Dom Innocent Le Masson, 51e général de l'Ordre (1627-1703), pour que le monastère soit réaménagé[12].

La Révolution française

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En France, le , un décret met en place la confiscation des biens du clergé. Le 18 novembre, la Nation décide de procéder à l'inventaire des biens meubles et immeubles appartenant aux églises et aux monastères. Du 13 février au 19 février, l'Assemblée constituante décide l'abolition des vœux monastiques et la suppression des ordres religieux et des congrégations régulières autres que d'éducation publique et de charité[17].

Ces mesures ne concernent pas la Savoie qui conserve son indépendance. Toutefois, dans la nuit du 21 septembre au , sans déclaration de guerre préalable, l'Armée des Alpes française commandée par Anne Pierre de Montesquiou-Fézensac, soit quelque 15 000 hommes au sein desquels on trouve la Légion des Allobroges, envahit la Savoie[18] par les Marches et Apremont. La garnison de Chambéry se replie précipitamment, en passant par les Bauges, pour rejoindre la Tarentaise, puis le Piémont, via le Val d'Aoste[19].

L'Assemblée nationale des Allobroges se réunit en la cathédrale de Chambéry durant le mois d'octobre 1792 et démolit les fondements de l'ancien régime lors des séances des 26 et 27 octobre en décidant de la suppression des droits souverains de la Maison de Savoie, de la noblesse, des redevances féodales (sans indemnisation), de la dîme, ainsi que la confiscation des biens du clergé[20].

Le , une commission départementale nommée pour les inventaires déléguait les citoyens Thévenet et Ducret pour procéder à l'inventaire des biens meubles et immeubles de la chartreuse de Mélan[21].

Le , la Convention nationale décrète la réunion de la Savoie à la France dont elle formera le 84° département, sous le nom de Département du Mont-Blanc. Dès lors, le peuple savoyard est intégralement soumis au régime révolutionnaire français et les religieux savoyards en seront les victimes.

Après cinq siècles de présence, les quarante moniales et les sept prêtres, qui officiaient à la chartreuse de Mélan, sont chassés par les révolutionnaires en 1793[22],[23]. L'abbaye est vendue comme " bien national".

Le conseil général du département du Mont-Blanc rend un arrêt le contre les religieuses, qui sont expulsées de la chartreuse et conduites en maison de détention à Chambéry, avec l'obligation de prononcer le serment civique imposé par le régime révolutionnaire français de la constitution civile du clergé, sous peine d'être déportées en exil hors de Savoie[24]. L'établissement fut vandalisé et pillé durant les trois mois de l'hiver 1793-1794[25].

Époque contemporaine

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Le collège

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L'abbé Marin Ducrey (1766-1834) fonde une école secondaire à Mélan en 1803, à la suite du rachat de l'ancienne chartreuse[23]. Il transfère en réalité le collège qu'il a créé au début du XIXe siècle dans la ville voisine de Sallanches[23],[3],[26]. Son but était d'offrir une instruction classique et religieuse à des garçons en internat.

L'établissement devient un petit séminaire en 1809. Lors d'un appel pour garantir l'enseignement de son établissement, ce sont les Jésuites qui rejoignent le collège en 1833[27],[28]. Ils sont en place jusqu'en 1848, où les prêtres du diocèse d'Annecy les remplacent jusqu'en 1857. Ce sont ensuite les missionnaires de Saint François de Sales, fondé en 1838 par Pierre Mermier[29], qui interviendront dans l'école jusqu'en 1903[22],[27].

La Loi de séparation des Églises et de l'État de 1905 met fin au collège.

Le Foyer départemental de l'enfance

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Le site est vendue en 1906 au Conseil général de la Haute-Savoie qui y installe une maison départementale de l'enfance[23],[1] et en 1923, l'ensemble est transformé en Orphelinat départemental[30].

Le , un incendie éclate faisant dix-huit jeunes victimes et détruisant la majeure partie des bâtiments[3],[23] dont certains qui remontaient au Moyen Âge. Seuls l'église, le cloître ainsi que des bâtiments extérieurs sont encore en l'état de nos jours[3],[23]. L'établissement est par la suite fermé.

Le Pôle culturel départemental

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Aujourd'hui la chartreuse est devenue un « pôle départemental d'art contemporain »[3],[31].

Description

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Architecture

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Elle a été construite au XIIIe siècle et au XVIe siècle au cœur de l'ancienne plaine glaciaire de Mélan à Taninges.

C'est un magnifique témoignage de l'art gothique - « style ogival »[9] - en Haute-Savoie[3]. Le parquet en marqueterie a été restauré et les vitraux reçus en 2002 sont de style contemporain.

De l'ancienne chartreuse, il ne reste que l'église flanquée de deux chapelles latérales d'origine, mais avec un décor peint du XVe siècle, et un cloître gothique du XVIe siècle typique des régions de montagne.

Le cloître, reconstruit au XIVe siècle a été classé monument historique par arrêté du , puis la chapelle par arrêté du , puis ont été inscrits par arrêté du les façades et les toitures de la ferme, des écuries et de la maison des étrangers[1].

L'intérieur de l'église

L'église de 1290, rare élément encore visible du monastère, et de forme rectangulaire et possède une architecture simple, composée d'une nef unique[23]. La nef se compose de cinq travées. Le vaisseau central d’une largeur de 9,95 m ne comporte pas de colonnes[23],[9]. La longueur est de 31,40 m[23],[9].

Au fond de l'église, le chevet est plat[23]. Il est éclairé par un triplet de baies « en cintre (ou arc) brisé à double ébrasement », celle du centre étant plus grande que les deux latérales[Note 1]. Dans la façade ouest, on trouve un oculus au motif d'ornementation appelé quadri lobe[32].

Il a été complété par deux chapelles latérales carrées du XIVe siècle[23]. Pour accéder à celles-ci, il faut emprunter des portes à linteaux droits[23].

Les travées sont couvertes de voûtes sur croisées d'ogives, séparées par des arcs-doubleaux, le tout réalisé en moellons de tuf[23],[32]. Chacune d'elles est éclairée par une fenêtre haute et étroite - trois au nord, percées plus hautes dans le mur, et 4 au sud - de la même forme que celle pour le chevet[23],[9],[32]

Les cinq travées étaient partagées par une grille, délimitant l'espace réservé aux moniales et aux converses de celui des Pères (les deux dernières)[23]. Des peintures murales représentant des motifs floraux séparés par des lettres gothiques E.P.S. ont été découvertes sur les voûtes[33]. De même, les voûtains semblent parsemés d'étoiles rouges et noires, et peut être initialement dorées[33]. L'ensemble daterait du XVe siècle[33]. Les murs des travées sont contrebutés par des contreforts rectangulaires[32].

Pour accéder à l'église, il fallait emprunter l'une des quatre portes de l'édifice se trouvant à l'ouest, ainsi que deux se faisant face dans la quatrième travée[32],[34].

Les chapelles

L'église possède deux chapelles, une située au Nord, est édifiée en 1345 par le bailli de Faucigny, Humbert de Cholay, et une autre au sud en 1374 par le comte de Savoie Amédée VI[30],[35].

La chapelle du ministre des sires de Faucigny est dédiée à Notre-Dame. Sur sa clef de voûte est sculptée l'Agneau de Dieu[30],[35]. Le comte de Savoie place sa chapelle sous la protection de saint Joseph[30],[35].

Toutes deux reprennent les éléments architecturaux de la nef[30],[35].

Éléments architecturaux extérieurs

Le portail d'entrée, l'ouest, est refait à la suite de l'incendie du XVIe siècle dans un style flamboyant[30]. Celui actuellement visible possède une ornementation qui encadre la porte, composée de trois voussures[36],[30]. La troisième se divise pour dessiner le tympan en cintre brisé[36],[30]. La décoration de celui-ci devait se composer de trois statues situées, une dans la niche centrale, les deux autres au niveau des consoles latérales[36],[30]. Emprunté par les moniales, il permet d'accéder au cloître[30].

On considère que l'église de Mélan est la réplique en plus grand de l'ancienne église paroissiale de Fleyrier, qui est édifiée peu de temps après[37],[38].

Le cloître

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Le cloître

Le cloître, de forme rectangulaire, est réaménagé dans un style gothique dit tardif, à la suite de l'incendie de 1528[36],[37]. Il a été réalisé en calcaire blanc[36]. Les simples arcades sont en cintre surbaissé avec des arêtes moulurées et sont séparées sur les positions latérales par de robustes piles carrées et au centre par des ensembles moins larges[36],[30]. Il n'existe aucun autre ornement que les arêtes[36],[30].

Les autres éléments du monastère

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Le logis

Contrairement aux autres monastères, le faible effectif n'a pas permis l'édification de petites maisons individuelles autour du cloître. Ici les moniales sont logées dans une maison dans laquelle on retrouve les cellules individuelles[32].

Le Réfectoire

La salle mesure 15 m de long sur 7 m de large[39]. Dans la continuité, au nord, il existe un second réfectoire, plus petit. Celui-ci était réservé aux converses[39].

Salle capitulaire

L'espace établi entre l'église, la chapelle et le corridor à voûtes servit de cimetière aux religieuses[40].

Couvent ou maison des Pères

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Le logis des moines est en forme de « U », ouvert en direction du Nord, donnant sur l'église[13].

Dans le parc de la chartreuse sont exposés 12 sculptures contemporaines. Il est partie intégrante du sentier Art et Nature qui se poursuit le long du Giffre jusqu'à Taninges.

 côté de la chartreuse on trouve aussi une forêt, propriété du département. Son cours d'eau est labellisé Espace naturel sensible. Elle est plantée essentiellement de frênes, d'aulnes blancs et d'épicéas. On y trouve de nombreux chevreuils et sangliers.

Personnalités liées à la Chartreuse

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Liste des prieures

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Voici une liste non exhaustive des prieures de la chartreuse depuis l'ouverture de la maison de Mélan, jusqu'à sa fermeture durant la Révolution française[41] :

Autour de la Chartreuse

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Héraldique et devise

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La Grande Dauphine offre ses armes au couvent lors de la charte de 1292 : « Mi-parti à dextre d'or, au dauphin d'azur, aux nageoires de gueules, à senestre de Savoie ancien »[42].

Armoiries de la chartreuse de Mélan

Les armes de la chartreuse de Mélan se blasonnent ainsi :
Mi-parti : au 1er d'or au dauphin d'azur, crêté, barbé, loré, peautré et oreillé de gueules, qui est du Dauphiné de Viennois ; au 2d d'or à l'aigle de sable, qui est de Savoie ancien[43].
Suivant la tradition cartusienne, la chartreuse de Mélan porte des armes unissant à la fois celles des Dauphins de Viennois et celles de Béatrice de Faucigny fondatrice de Mélan.

Le sceau du couvent est quant à lui différent. Ce dernier représente « De forme ovale, il montre Marie debout sur le croissant et tenant du bras droit un sceptre, du bras gauche Jésus »[44]. La devise de la chartreuse est « Sigillum Cartusiæ Melani »[45]

La Chartreuse et ses secrets

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Chartreuse de Melan

Mathilde Duriez (doctorante en archéologie et archéométrie de l’Université Lyon 2) constate que des données relatives à l’architecture et aux archives sont encore inexploitées. La Chartreuse de Mélan est restée longtemps absente de l’historiographie des « Moniales Cartusiennes ».

La difficulté de situer cette Chartreuse, qui reste très discrète, à l’écart de la ville, passant inaperçue tant sa silhouette, ne correspond pas à la traditionnelle image que l’on peut se faire d’un bâtiment monastique[46].

Infos pratiques

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La Chartreuse peut être visitée librement pendant les expositions temporaires, chaque été. Des visites commentées patrimoniales sont organisées par les Guides du patrimoine des Pays de Savoie (Office du Tourisme de Taninges).

Notes et références

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  1. La citation de Mariotte et Baud (p. 585) indique en cintre alors qu'Aniel indique quant à lui en arc brisé (p. 122).

Régeste genevois (1866)

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(section « Bibliographie »)

Références

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  1. a b et c « Abbaye de Mélan (ancienne) », notice no PA00118447, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. a b et c Gilbert Künzi, Lieux-dits entre Dranse et Arve : Chablais savoyard et Faucigny, Éditions Cabédita, , 201 p. (ISBN 978-2-88295-203-5), p. 113-114, section « Mélan ».
  3. a b c d e f g h i j k et l Guichonnet 2007, p. 212.
  4. a b c d e et f Faucigny 1980, p. 581.
  5. Feige 1898, p. 14-15.
  6. Feige 1898, p. 23.
  7. Feige 1898, p. 21.
  8. Feige 1898, p. 33.
  9. a b c d et e Feige 1898, p. 24.
  10. Feige 1898, p. 34.
  11. Feige 1898, p. 31.
  12. a et b Feige 1898, p. 27.
  13. a et b Feige 1898, p. 30.
  14. Feige 1898, p. 37.
  15. Faucigny 1980, p. 582.
  16. Nicolas Payraud, Châteaux, espace et société en Dauphiné et en Savoie du milieu du XIIIe siècle à la fin du XVe siècle, Thèse de doctorat d'Histoire, dirigée par Étienne Hubert, Université Lyon-II, Lyon, 2009, [lire en ligne], p. 87.
  17. Site BNF, page sur la suppression des vœux monastiques en France
  18. Christian Sorrel, Histoire de la Savoie : images, récits, La Fontaine de Siloé, , 461 p. (ISBN 978-2-84206-347-4, lire en ligne), p. 270-271.
  19. Henri Bouvier, Histoire du Châtelard-en-Bauges, La Fontaine de Siloé, , 257 p. (ISBN 978-2-84206-050-3, lire en ligne), p. 17.
  20. Henri Ménabréa Histoire de la Savoie, Les Imprimeries réunies de Chambéry, 1976, p. 254
  21. Feige 1898, p. 366.
  22. a et b Association des Anciens de Mélan, Élèves et Amis, « C'était quoi Mélan : "Les Anciens vont vous le raconter" » (consulté le )
  23. a b c d e f g h i j k l m n et o Faucigny 1980, p. 585.
  24. Alexis Billiet, Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique du diocèse de Chambéry, Puthod, 1865, 550 pages, p. 445-446 (lire en ligne).
  25. Feige 1898, p. 377-379.
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  46. Article de Krystel Bablee, Le Dauphiné libéré du 18 septembre 2015, p. 3.

Bibliographie

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