Algérie française
Drapeau de la France |
Blason de l'Algérie composé sous le Second Empire[1] |
- 1830
- 1834
- 1840
- 1848
- 1870
- 1900
- 1930
- 1934
- 1956
Statut |
Colonie (1830-1848) Départements et territoires (1848-1957) Départements (1957-1962) |
---|---|
Capitale | Alger |
Langue(s) |
Français (officielle) Arabe algérien Langues berbères |
Monnaie |
Système monétaire de la régence d'Alger (1830-1848) Franc algérien (1848-1960) Nouveau franc (1960-1962) |
Population (1954) | 9 442 000 |
---|---|
Densité (1954) | 3,96 hab./km2 |
Superficie | 2 381 741 km2 |
---|
1830 | Prise d'Alger |
---|---|
1847 | Reddition d'Abd el-Kader |
1848 | Création des départements français d'Algérie |
1870 | Décret Crémieux |
1945 | Massacre de Sétif, Guelma et Kherrata |
1954-1962 | Guerre d'Algérie |
5 juillet 1962 | Indépendance de l'Algérie |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
La période dite de l’Algérie française (au sens historique du terme), ou de l’Algérie coloniale, va, dans l'histoire de l'Algérie, de 1830 avec la prise d'Alger, à 1962 avec l'indépendance du pays. Cette période est parfois aussi désignée, dans son ensemble, comme celle de la colonisation, de l’occupation ou de la présence française. En 1839, les autorités françaises adoptent le nom d’Algérie comme appellation officielle du territoire correspondant. L'entreprise de conquête se termine par l'annexion d'une partie du Sahara en 1902, tandis que la colonisation proprement dite voit la création des départements français d'Algérie (1848-1957) — Oran, Alger et Constantine — et des territoires du Sud (1902-1957). La résistance à la colonisation fait place après la Première Guerre mondiale à la constitution du mouvement national algérien. Enfin, après la guerre d'Algérie (1954-1962), l'indépendance du pays est proclamée le .
Terminologie et périodisation
« Algérie » est le nom officiel du territoire pendant la période coloniale. Le terme est issu, peut-être via le catalan[2], de l'arabe Al-Djaza’ir (الجزائر), qui dans le texte des traités passés par la « régence » d'Alger nomme aussi bien la ville que le pays qu'elle commande[3]. Il est déjà présent en français avant 1830, quoique relativement rare : la primauté en est attribuée à Fontenelle, qui aurait dès 1680 publié une brochure intitulée De l'Algérie et des Algériens[4]. Mais le pays est désigné, à cette époque, par les expressions les plus diverses : « Barbarie », « El Djezair », « Numidie », « Africa », « Ifrikyia », « Royaume d'Alger »[5], etc.[6]
Juridiquement, le nouvel espace délimité par la conquête, qui était auparavant celui de la Régence, est d'abord dénommé « Établissements français du Nord de l'Afrique » ou « Possessions françaises dans le Nord de l'Afrique[7] ». Une ordonnance de Louis-Philippe en date du [5], venant après « les premiers temps qui ont suivi l'occupation du pays d'Alger », organise l'administration « en Alger »[8]. L'appellation « Algérie » est proposée par une première instruction du ministère de la Guerre le , pour le huitième anniversaire de la prise de la ville, puis définitivement officialisée le par une nouvelle instruction[9], signée du ministre Virgile Schneider[5].
L'expression « Algérie française » voit son usage s'amplifier vers la fin de la période coloniale : le rappel du lien avec la France, superflu avant 1954, s'impose après cette date lorsque ce lien est mis en cause[10]. Confrontée au processus de décolonisation, la Quatrième République française utilise la formule pour réaffirmer l'idée d'un territoire indissociable de la métropole[11]. Dans les dernières années de la guerre d'Algérie, elle est le slogan des opposants à l'indépendantisme puis à la politique d'autodétermination et, notamment, de l'OAS[12]. Après 1962, elle devient usuelle pour distinguer la période de celle de l'Algérie indépendante et des autres époques de l'histoire du pays ; dans le même temps, elle est parfois employée pour désigner, au sein de la société coloniale, la « sphère » française, par opposition à l'« Algérie algérienne »[13] ; ou encore pour qualifier, dans la France contemporaine, les milieux et les courants demeurés attachés à la souveraineté française sur l'Algérie[14].
Dans son sens historique, « Algérie française » est généralement utilisée comme synonyme de l'expression « Algérie coloniale ». Aux yeux de l'historienne Sylvie Thénault, cette dernière présente l'intérêt de désigner explicitement l'état du pays à cette époque[13] ; dans le cadre d'un découpage en plusieurs parties de l'histoire de l'Algérie à la période coloniale, faisant succéder à une phase de prise de possession, de 1830 à 1880, une phase de « soumission du pays et, de ce fait, [d']organisation pérenne de l'Algérie française sous toutes ses formes »[15], de 1881 à 1918, Sylvie Thénault considère que si « la tutelle française sur l'Algérie [...] fut officiellement instaurée en 1830, avec la capitulation du dey Hussein, elle resta instable pendant près d'un demi-siècle, les insurrections relayant la résistance armée d'Abd el-Kader, et elle ne fut vraiment organisée que dans les années 1880 et 1890. L'Algérie française n'avait rien d'une évidence et sa construction nécessita des décennies »[16]. Jacques Bouveresse, spécialiste de l'histoire du droit, fait une césure plus tardive : à l'intérieur des « cent trente-deux années de la présence ou de l'occupation française », il situe « l'apogée de la colonisation » de 1898 à 1945, demi-siècle marqué par l'activité des délégations financières[17]. Pour Mourad Betrouni, directeur algérien du Patrimoine, c'est 1870 qui sépare les deux étapes fondamentales de l'occupation française, celles de l'administration militaire et de l'administration civile[18].
Histoire
Régence d'Alger sur le déclin et convoitises françaises
La régence d'Alger, dont le territoire correspond à la partie non saharienne de l'Algérie actuelle, est théoriquement une dépendance de l'Empire ottoman, en fait quasi indépendante. Elle est dirigée par Hussein Dey, le dey d'Alger, vassal du sultan de l'Empire ottoman. Le territoire de la régence est réparti entre le « territoire du sultan » (Alger, le Sahel et la Mitidja) et trois beyliks, dont les responsables, les beys, sont des vassaux du dey : les beyliks du Titteri (chef-lieu : Médéa), d'Oran et Constantine.
La régence est en déclin depuis le début des guerres napoléoniennes qui limitent le commerce en Méditerranée. De 1802 à 1821, le pays est en proie à la violente dissidence des tribus de l'arrière-pays et à la rébellion des populations qui affichent ouvertement leur désir de se débarrasser de la régence (révolte de Belahrach). Sur le plan militaire, la flotte d'Alger est dépassée et ne peut plus tenir tête aux marines des pays européens ; à partir de 1815, les flottes britannique et française dominent la Méditerranée.
La crise sociale déclenche une crise politique, le dey d'Alger semble contesté par les beys. L'implosion intérieure est effective dans les années 1820. Le pays est fragilisé: La perte de sa flotte de combat à la célèbre bataille de Navarin (20 octobre 1827) livre le pays au blocus maritime étranger. Celui-ci commence en juin 1827 et va durer trois ans. La disette pousse le reste des populations dans l'action armée qui prend la forme d'une guérilla larvée contre les représentants de la régence.
Du côté français, le gouvernement ultra du prince de Polignac espère revivre les conquêtes militaires de Napoléon et consolider l'influence française dans le bassin occidental de la Méditerranée, ainsi que juguler l'opposition intérieure en renouant avec le prestige monarchique dont rêve Charles X.
Selon Pierre Péan, Charles X est également à court de trésorerie et l'immense pactole que constituait la fortune du dey d'Alger pouvait représenter un objectif majeur de cette expédition[19][réf. incomplète].
Autre raison avancée pour justifier l'opération : se débarrasser des pirates barbaresques qui infestaient la mer Méditerranée depuis trois siècles, et dont un des repaires était justement le port d'Alger, et mettre fin à l'esclavage subi par les populations chrétiennes. Si ces deux facteurs correspondaient à des réalités historiques, et si la traite négrière continuait d'exister sous la Régence, il ne restait en 1830 qu'un petit nombre d'esclaves chrétiens en Algérie, la majorité des chrétiens dans la province ottomane étant des travailleurs libres. Quant aux pirates, ils avaient fortement réduit leurs activités depuis le XVIIIe siècle. Le dey avait dû renoncer en 1818 à la traite des esclaves chrétiens comme à la piraterie à la suite de l'intervention de la flotte britannique deux ans plus tôt, soit plus de dix ans avant le conflit avec la France[20].
Conquête et prise de possession de l'Algérie (1830-1880)
L'« affaire de l'éventail », liée à un retard de paiement de la part de Paris vis-à-vis d'Alger, est l'incident diplomatique qui permet à la France de déclencher le blocus maritime d'Alger (1827-1830) par la marine royale. Enfin, le bombardement de La Provence (1829), un navire battant pavillon parlementaire, par les batteries d'Alger représente le cassus belli qui déclenche la « guerre d'Alger » (juin à juillet 1830).
À la suite de la prise d'Alger, les Français mettent fin à l'autorité ottomane et expulsent les 10 000 Turcs de la place[22] ; ils les reconduisent au port ottoman de Smyrne[22].
L'arrivée des colons européens (1830-1868)
En 1830, la monarchie de Juillet hérite des conquêtes réalisées en Algérie par la Restauration finissante et qui cherchait dans l'aventure coloniale un peu de gloire militaire dans l'espoir de reconquérir quelque popularité. Louis-Philippe aurait probablement renoncé à ce legs encombrant, dont la conservation mobilise des moyens militaires importants à un moment où le nouveau régime est vivement attaqué de l'intérieur. Mais il doit flatter les sentiments patriotiques en France, notamment ceux de l'aile gauche de ses partisans. Au départ, le roi des Français souhaite donc le maintien du statu quo en Algérie, c'est-à-dire une occupation française limitée à quelques enclaves côtières (Alger, Bône, Bougie, Oran, Arzew et Mostaganem) comme l'avaient fait précédemment les Espagnols avec leurs présides.
Le , lendemain même de la prise d'Alger, une commission de gouvernement, présidée par l'intendant général, le baron Pierre-Paul Denniée (Versailles, 1781- Paris, 1848), fut constituée pour établir les besoins et les ressources du pays, les institutions qu'il s'agissait de modifier ou de remplacer.
Les membres de cette commission furent :
- le général Tholosé (1781-1853), commandant la place d'Alger ;
- le consul Alexandre Deval, neveu de celui qui avait jadis été insulté par le dey ;
- le payeur général Férino (1779-1868) ;
- l'officier-interprète colonel d'Aubignosc. Ce dernier, qui avait longtemps résidé dans les pays barbaresques, fut nommé lieutenant-général de police et devint de fait le premier chef de l'administration algérienne.
Une commission municipale composée de Maures et de Juifs fut chargée de renseigner la commission de gouvernement ; elle était présidée par Ahmed Bouberba, un Maure qui vivait à Marseille (et était marié à une marseillaise), homme d'esprit fin et rusé, mais sans moralité aucune et plus tracassier qu'habile.
Cette phase initiale de peuplement se réalise grâce à des vagues successives et massives d'immigration d'européens[23].
Durant les quatre premières années de présence française, on vit arriver un nombre important de colons qui furent divisés en trois classes :
- ceux qui avaient assez de ressources pour construire leur maison, à qui on donna dix hectares ;
- les anciens militaires, qui reçurent six hectares ;
- les colons sans ressources à qui on attribua quatre hectares.
Cependant, l'afflux important de colons fut tel que les autorités militaires ne purent fournir des terres à tous les nouveaux arrivants. Le général Savary, alors commandant militaire de l'Algérie, prit des mesures draconiennes, obligeant les nouveaux venus à avoir de quoi subvenir à leurs besoins pendant un an.
La politique d'attentisme (1830-1836)
Mais, alors que les autres colonies relèvent du ministère de la Marine, celles-ci sont placées sous la supervision du ministère de la Guerre, dirigé à partir de novembre 1830 par le maréchal Soult. Ce dernier va s'intéresser de près à ces possessions françaises. Il organise sur place des unités militaires spécialisées, adaptées au pays — spahis, zouaves, chasseurs d'Afrique, bataillons d'Afrique — et crée les « bureaux arabes », conçus par le général Trézel et dont le rôle sera clarifié plus tard par le capitaine de Lamoricière en 1844.
La haute hiérarchie militaire pousse ainsi à un renforcement de la présence française en Algérie. En juin 1833, le maréchal Clauzel — qui avait été gouverneur de l'Algérie en 1830-1831 — plaide, à la tribune de la Chambre des députés, pour la colonisation de l'Algérie, dont il affirme qu'elle ferait autant pour la prospérité de la France que la conquête de l'Inde a fait pour celle du Royaume-Uni. Interpellé, Soult dément que le gouvernement ait la moindre intention d'entreprendre cette opération, mais il ajoute qu'il en laisserait volontiers la réalisation à des entreprises privées concessionnaires.
L'ordonnance royale du 24 février 1834 organise l'annexion effective de l'Algérie par la France[24], faisant ainsi des autochtones algériens des sujets français[24].
Le 22 juillet 1834, une ordonnance du roi confie le commandement général et la haute administration des possessions françaises en Algérie à un gouverneur général placé sous les ordres du ministre de la guerre. Le général Drouet d'Erlon est nommé quelques jours après gouverneur général des possessions françaises du Nord de l'Afrique. Mais la situation des enclaves françaises en Algérie est rendue précaire par les ambitions du bey de Mascara, l'émir Abd el-Kader qui, fort du traité qu'il a conclu avec le général Desmichels le 26 février 1834, étend en 1835 sa domination dans le Titteri, au centre de l'Algérie, depuis le Maroc jusqu'aux confins du beylicat de Constantine.
En juin 1835, Abd el-Kader attaque une tribu de l'Oranais qui s'est placée sous la protection de l'armée française. Cette dernière, commandée par le général Trézel, riposte, mais elle est décimée dans une embuscade au défilé de la Macta le 28 juin 1835. À la suite de ce désastre, Drouet d'Erlon est rappelé et remplacé par le maréchal Clauzel, qui revient en Algérie comme gouverneur général.
L'armée du maréchal Clauzel, dans laquelle combat le duc d'Orléans, venge l'affront de la Macta par une opération punitive réussie sur Mascara en décembre 1835, puis sur Tlemcen en janvier 1836. Mais les effectifs sont insuffisants pour occuper ces deux villes, et l'armée doit se replier sur Oran sans faire aucune conquête durable. Le général Bugeaud inflige ensuite de lourdes pertes aux troupes d'Abd el-Kader à la Sikka, près de Tlemcen, le 6 juillet 1836. Avec 7 000 hommes, Clauzel tente ensuite de s'emparer de Constantine, mais il échoue le 24 novembre et rentre à Bône le 1er décembre, en ayant perdu officiellement un millier d'hommes.
Première campagne de pacification (1836-1837)
Le 6 juin 1836, le général Bugeaud est envoyé en Algérie avec la double mission de combattre Abd el-Kader et de faire la paix avec lui. Il remporte un premier succès à la Sikkak le 6 juillet 1836. La campagne prend fin avec le traité de Tafna signé conjointement par Bugeaud et l'émir Abd el-Kader.
L'option pour une politique de colonisation limitée (1837)
À la suite de cet échec, Clauzel est rappelé en février 1837 et remplacé par le général Damrémont, à qui le président du Conseil, le comte Molé, donne les instructions suivantes : « Le but que le gouvernement se propose n'est pas la domination absolue de la Régence. Ce que la France a surtout en vue, c'est son établissement maritime […], la sécurité de son commerce […], l'accroissement de son influence dans la Méditerranée. La France a surtout intérêt à être maîtresse du littoral. Le reste doit être abandonné à des chefs indigènes. »[réf. nécessaire]
C'est dans cet esprit que Bugeaud conclut avec Abd el-Kader, le 30 mai 1837, le traité de Tafna qui ne mentionne la souveraineté française que sur les enclaves côtières, quitte à paraître abandonner tout le reste du territoire à l'émir. Ce traité sembla avoir particulièrement avantagé Abd el-Kader, auquel sont reconnus des avantages territoriaux très supérieurs à ceux qu'il exerçait initialement. Il est possible que Bugeaud se soit laissé corrompre dans cette négociation, et qu'il ait trouvé ainsi les ressources nécessaires à l'agrandissement de ses propriétés en Vendée[réf. nécessaire].
Le passage à une politique de conquête généralisée (1837-1840)
Abd el-Kader ayant renforcé son armement et étendu les territoires soumis à son influence à la faveur des traités conclus avec la France, il apparaît que tous les ménagements que lui ont manifesté les autorités françaises aient joué contre ces dernières. Aussi une politique générale de conquête des territoires compris entre la mer et le Sahara est-elle mise en œuvre. À l'été 1837, Louis-Philippe Ier et le chef de son gouvernement, le comte Molé décident une nouvelle expédition sur Constantine, à un moment où, avec la consolidation de la monarchie de Juillet et le rétablissement de la prospérité économique, le roi envisage une dissolution de la Chambre des députés. Comme Charles X en 1830 avec l'expédition d'Alger, le roi des Français cherche à obtenir un meilleur résultat aux élections en offrant au pays un peu de gloire militaire et en vengeant l'échec de l'expédition de 1836.
L'armée française part de Bône le 1er octobre. Le 13 octobre, l'assaut victorieux est commencé par le général Damrémont, qui est emporté par un boulet, et achevé par son successeur, le général Valée. Ce dernier est élevé à la dignité de maréchal de France le 11 novembre et nommé gouverneur général de l'Algérie le 1er décembre.
En septembre 1838, au terme d'une longue négociation avec Louis-Philippe, le pape Grégoire XVI accepte la création d'un évêché à Alger. Pour la monarchie de Juillet, il s'agit d'éviter un vicariat apostolique relevant à Rome de la Congrégation pour la propagation de la foi et confié à une congrégation religieuse. Mais cette décision, qui entraîne l'application à l'Algérie du régime concordataire, est aussi la première étape vers la francisation du territoire.
À l'automne 1839, le duc d'Orléans, fils aîné du roi, part pour l'Algérie pour réaliser, avec le maréchal Valée, la prise de possession par la France de la partie intérieure du pays. Partie de Constantine le 16 octobre, trois jours après le deuxième anniversaire de la prise de la ville, la troupe gagne Alger le 2 novembre en passant par Sétif et le défilé des Portes de Fer.
Abd el-Kader y voit une violation du traité de Tafna et déclenche la guerre sainte contre les Français. S'enclenche ainsi une escalade qui aboutira à l'occupation totale de l'Algérie par la France. Dès la fin de 1839, l'émir lance des raids meurtriers sur la Mitidja.
Redevenu chef du gouvernement au début de 1840, Adolphe Thiers, pour se démarquer de ses prédécesseurs et conquérir un peu de gloire pour redorer le blason de la monarchie de Juillet, dénonce la politique consistant à limiter l'occupation française aux enclaves côtières en abandonnant de fait l'intérieur des terres à l'émir. Il se livre à une critique sévère du traité de Tafna. Pour lui, la France n'aura la paix en Algérie qu'en soumettant entièrement le territoire. Elle peut ainsi réaliser une excellente affaire puisque le pays était riche et prospère au temps de l'Empire romain. Louis-Philippe épouse cette conception car il a compris que l'Algérie forme un terrain idéal sur lequel ses fils peuvent cueillir les lauriers militaires qui consolideront le prestige de sa dynastie. Le roi et son gouvernement vont donc braver les oppositions de ceux qui, à droite comme à gauche, craignent de voir l'armée engagée sur un théâtre lointain et contestent la valeur économique de l'Algérie.
Pour accomplir son dessein, Thiers pousse le général Bugeaud, qui présente l'inconvénient d'être furieusement impopulaire auprès de la gauche, pour qui il est l'« homme du massacre de la rue Transnonain », comme auprès des légitimistes, qui voient en lui le geôlier de la duchesse de Berry à Blaye, mais qui passe pour un spécialiste du dossier algérien. Au départ réservé, Bugeaud s'est convaincu de la nécessité d'une colonisation jusqu'aux limites du désert. Louis-Philippe, qui se méfie du général, en qui ses fils voient un rival potentiel, finit par se laisser convaincre et nomme Bugeaud gouverneur général de l'Algérie le 29 décembre 1840, alors que Thiers a quitté le pouvoir depuis quelques mois.
Seconde campagne de pacification (1841-1847)
Bugeaud est nommé gouverneur général de l'Algérie par le ministre Thiers en 1840. Il embarque à Toulon pour Alger sur le Phaéton, le 19 février 1841, en compagnie de son aide de camp Eynard, chef d'escadron, et de Louis de Rochemore, son officier d'ordonnance.
Le jour même de son arrivée à Alger, le 22 février 1841, Bugeaud adresse une proclamation aux habitants de l'Algérie ainsi qu'à l'armée. Aux habitants, il expose qu'il a été l'adversaire de la conquête absolue en raison des moyens humains et financiers qu'elle exige, mais qu'il s'y consacrera désormais tout entier. À l'armée, il dit que son but n'est pas de faire fuir les Arabes, mais de les soumettre.
Bugeaud obtient la permission d'attaquer le Maroc, qui aidait l'émir Abd el-Kader dans sa résistance. Le 14 août 1844, les troupes marocaines sont surprises par Bugeaud sur l'oued d'Isly. S'ensuit la bataille du même nom, non loin de la frontière. Sa victoire met fin à l'aide marocaine, les spahis continuent de pourchasser Abd el-Kader jusqu'au date de sa reddition. Sa soumission officielle à la France a lieu le .
Annexion (1848)
À la suite de la proclamation de la IIe République Française à Paris le , la constitution de 1848 est adoptée le . Celle-ci consacre le rattachement de l'Algérie à la France.
« Constitution de 1848 : Chapitre X — Dispositions particulières
Article 109. — Le territoire de l'Algérie et des colonies est déclaré territoire français, et sera régi par des lois particulières jusqu'à ce qu'une loi spéciale les place sous le régime de la présente Constitution. »
Les articles 21, 46, 64, 109 dénotent un statut spécial concernant l'Algérie, ainsi les constitutionnalistes parlent tantôt « des départements français et de l'Algérie », tantôt « de l'Algérie et des colonies ».
L'arrivée des insurgés des journées révolutionnaires de juin (1848)
Durant les journées révolutionnaires de Paris du au , en tant que ministre de la Guerre, le général Louis Eugène Cavaignac donne l'ordre au général Damesme de mater la révolte. Les insurgés survivants (dont le communiste Louis Auguste Blanqui), qui avaient dressé des barricades en signe d'opposition à la fermeture des Ateliers nationaux sont mis aux arrêts par la Garde nationale et la Garde mobile pour être déportés ou plus exactement « transportés » (avec leur famille ou pas) par un décret de l'Assemblée nationale le [25]. La déportation se substitue à la peine de mort pour les crimes contre la sûreté de l'État en cas de circonstances atténuantes. Elle a été abolie en 1960 par le président Charles de Gaulle.
Le décret du édicte[25] :
« Article premier : Seront transportés par mesure de sûreté générale, dans les possessions d’outre-mer autres que celles de la Méditerranée, les individus actuellement détenus qui seront reconnus avoir pris part à l’insurrection des 23 juin et jours suivants.
Les femmes et les enfants des individus ainsi transportés hors du territoire seront admis à partager le sort de leurs maris et pères. »
Sur les 11 671 individus susceptibles d'être concernés par le décret de juin 1848, seulement 459 sont finalement détenus, à Belle-Île, avant d'être transférés à la casbah de Bône, en Algérie, deux ans plus tard ; avec trois autres incarcérés[26]. Les frégates à vapeur affectés à ces transports, le Gomer et l'Asmodée, partent des ports de Cherbourg et Brest le [26]. La liste des « transportés » de 1848 a été établie par le chercheur du CNRS Louis-José Barbançon et est consultable[26] ; les détenus en question sont majoritairement des provinciaux (environ 57 %) et sont originaires de 64 départements français, environ 41 % sont originaires de la région parisienne, tandis que onze d’entre eux sont nés à l’étranger (Belgique, Allemagne, Italie et Pays-Bas)[26].
Créations des départements français d'Algérie (1848)
L'arrêté du Président du Conseil des 9 décembre 1848 et 16 mars 1849 (article 1[27]), crée un département sur le territoire civil de chacune des provinces d'Oran, Alger et Constantine[28].
Second Empire (1852-1870)
De 1830 à la chute de l'Empire (1870), l'armée a dirigé, administré le pays. Cependant, par décret du 2 juin 1858 a lieu la création d'un ministère de l'Algérie et des colonies par Napoléon III[29]. Localement, l'administration est différente pour les Européens et les indigènes (arabes).
La grande majorité des Européens n'avait pas la citoyenneté française. Ils étaient donc privés de députés (depuis janvier 1852). En décembre 1866 sont rétablies les dispositions sur la gestion démocratique des communes. À la fin de l'Empire, il y avait 96 communes contre 47 en 1852.
Après le départ des Turcs, la rudimentaire organisation barbaresque est maintenue avec les provinces, les aghas, khalifas auxquels s'ajoutaient les bachagas (niveau intermédiaire). L'unité administrative de base reste la tribu contrôlée par un caïd. Ce dernier dispose d'un goum de mokhaznis ou d'une smala de spahis (cavaliers). Le tout est supervisé par les Bureaux arabes.
La situation politique est caractérisée par la persistance d'un profond malaise. L'incompréhension règne entre militaires, Européens et indigènes. L'introduction dans le domaine de ces derniers des colonies agricoles de 1848 se fait avec rudesse. On décompte 2 600 000 indigènes face à 200 000 Européens.
Décret Crémieux
Le décret Crémieux (1870) accorde la citoyenneté française aux Juifs d'Algérie.
Révoltes contre le pouvoir français
Depuis 1836, les conflits où la France était impliquée virent des contingents de spahis envoyés au front jusqu'en Crimée toujours aux premiers rangs[réf. nécessaire]. Début 1871 a lieu la révolte des Henanchas. Le 18 janvier 1871, quand le ministre de la guerre donna l'ordre d'envoyer plus de régiments de spahis algériens sur le front prussien, il ne restait plus que les contingents de Souk Ahras et celui de la région de Moudjbeur. Ces derniers refusant de partir, un premier accrochage tua un brigadier français. Trois jours plus tard, l'insurrection débuta où certains prêchaient la guerre sainte et l'indépendance du pays. Plusieurs tribus auressiennes se regroupèrent autour de Ahmed Salah ben Resqui, cheikh des Hnenechas, et effectuèrent plusieurs razzias sur Souk Ahras. À l'arrivée des renforts français, une bataille eut lieu à Ain Sennour. Manquant de munitions et d'effectifs, les Algériens ne purent résister. Ils furent jugés, condamnés à mort ou expatriés. Cette affaire eut un retentissement dans tout le pays, où plusieurs révoltes éclateront durant l'année 1871[30].
La même année, la révolte des Mokrani, survenue le 16 mars, soulève plus de 250 tribus, soit un tiers de la population du pays. Elle est la plus importante insurrection contre le pouvoir colonial français depuis le début de la conquête de l'Algérie en 1830. Elle est menée depuis la Kabylie des Bibans par le cheikh El Mokrani et son frère Boumezrag, ainsi que par le cheikh El Haddad, chef de la confrérie des Rahmaniya. L’amiral de Gueydon, nommé gouverneur général le 29 mars, en remplacement du commissaire extraordinaire Alexis Lambert, mobilise 100 000 soldats afin de mener une opération de pacification. La révolte est durement matée et de nombreux chefs de tribus sont déportés en Nouvelle-Calédonie[31].
En 1879, une nouvelle révolte se déclenche dans les Aurès sous la direction du cheikh Mohamed Ben Abderrahmane et de Med Ameziane, révolte qui se présente comme une guerre sainte, mais probablement également révolte contre l'administration des caïds locaux[32]. Les insurgés se soumirent rapidement aux forces dépêchées sur place.
L'arrivée des rapatriés de la guerre franco-prussienne (1871-1872)
La défaite française contre la Prusse en 1870 est suivie de l'annexion de l'Alsace-Lorraine par celle-ci en 1871, selon le traité de Francfort. Une clause de ce traité permet aux Alsaciens-Lorrains de conserver la nationalité française s'ils quittent la région avant le . Une partie d'entre eux vient s'installer en Algérie française[33].
« Le décret du 15 juillet 1871 permit de reconnaître la responsabilité collective des tribus insurgées. Ce décret permit le séquestre légal de plusieurs centaines de milliers d'hectares ainsi que l'imposition d'une amende de trente-six millions de francs. Une partie de cet argent et de ces terres servirent à l'accueil des Alsacien-Lorrains refusant de devenir Allemands[31]. »
La violence de la conquête
Les vingt premières années de la conquêtes furent celles d'une « violence exacerbée » ; à la résistance algérienne répond alors une répression féroce de l'armée française. La répression touche les combattants et leurs familles mais également tout l'environnement social et économique des tribus insoumises[34]. Deux types de pertes sont distinguées par les historiens dans les conquêtes, celles de la conquête à proprement parler et celles dues aux conséquences de la domination sur les indigènes. La brutalité de la conquête est décrite et résulte des méthodes de guerre employées : par exemple Bugeaud va enfumer les Arabes rebelles dans les grottes[35],[36]. Divers exactions sont décrites : têtes coupées brandies fièrement en signe de victoire, égorgement d'hommes, poursuites lors des razzias et les enfumages ; l'issue la plus probable est la mort plutôt que la captivité pour les hommes, femmes et enfants pris dans le conflit ou sous le « rouleau compresseur de l'armée française »[37].
Dans une lettre écrite juste après les enfumages, Bugeaud écrit que cette tuerie aurait un « grand retentissement dans le pays ». Ce qui est décrit comme un « meurtre de masse » révèle la philosophie militaire de l'époque ; notamment celle de Jomini (1779-1869) qui prône l'emploi agressif de la force. Ce type de violences employées en Vendée, en Italie, en Espagne et en Haïti, et la participation des généraux Rovigo, Clauzel et Bugeaud à ces campagnes font que ces pratiques de guerres furent importées en Algérie. D'autre part la vision de l'Algérie comme pays « barbaresque », lui prête un contexte de violence, aux yeux du maréchal Soult. Il condamne ainsi les pertes civiles en Europe, alors qu'il les considère comme « la guerre elle-même » en Afrique[36].
Certains parlementaires appellent à une « guerre d'extermination », les anthropologues discutent de la possibilité d'une extinction de la « population algérienne »[36]. Cependant l'État colonial, bien qu'ayant mené des compagnes violentes, n'a pas développé par la suite de politique d'extermination de la population. La confiscation des terres permettait l'établissement de la colonie de peuplement et les Algériens étaient alors vu comme une possible main-d'œuvre pour les colons et l'État. Dès lors une politique d'extermination ou même d'expulsion n'est pas prônée y compris par les généraux comme Bugeaud qui considère que les indigènes doivent être intégrés au système colonial. Cependant son rejet de l'extermination ou de l'expulsion des Algériens serait plus liée à une impossibilité pratique et à une impasse politique qu'à des considérations morales[36].
« Algérie française » et « Algérie algérienne » (1881-1918)
Campagne du Sahara (1900-1903)
Le décret du crée un corps spécial composé d'indigènes musulmans et nommé compagnie des Oasis sahariennes[38]. Elle est placée sous le commandement du lieutenant Georges Guillo-Lohan, chargée d'ouvrir la route commerciale du massif du Hoggar et des Territoires du Sud, domaine des guerriers nomades touareg. Guillo-Lohan doit occuper les oasis d'Ain Salah et d'Aoulef et mener une contre-offensive face aux Touaregs qui se livrent à la tactique de la razzia contre les caravanes traversant ces contrées désertiques[38].
Opérations de la Triple Alliance en Algérie
Le , les villes de l'Est algérien Bône et Philippeville sont bombardées par les croiseurs de la Kriegsmarine, Goeben et Bresland, faisant de nombreux morts.
Les appelés musulmans d'Algérie (1914-1918)
Au cours de la Première Guerre mondiale, les tirailleurs et spahis algériens ont mené les mêmes combats que les soldats « français ». Les Algériens ont laissé 26 000 des leurs sur les champs de bataille d'Orient et d'Occident de la Première Guerre mondiale. De la nécropole nationale de Notre Dame de Lorette aux champs de bataille de la Hartmannswillerkopf, en passant par l'ossuaire de Douaumont, le sacrifice consenti par les troupes d'Afrique du Nord et plus particulièrement par les Algériens, est encore de nos jours perceptible par les tombes marquées du croissant. Les Algériens ont été de toutes les grandes batailles de l'armée française de la Première Guerre mondiale. Ils se sont distingués notamment dans la Bataille de Verdun, dans la Bataille de la Somme en 1916, ou encore au chemin de Dames en 1917. Les tirailleurs et spahis algériens ont été, pendant ces quatre années de guerre, mêlés à toutes les batailles de l'armée française.
Les appelés européens d'Algérie (1914-1918)
Comme leurs compatriotes musulmans, les Algériens d'origines européenne ou juive séfarade ont participé très activement à l'effort de guerre en Occident comme en Orient (Dardanelles). Entre 1914 et 1918, 155 000 Européens d'Algérie sont mobilisés dans l'armée française. Certains régiments de tirailleurs mélangent les soldats des trois communautés. Un tiers d'entre eux sont affectés dans des régiments de tirailleurs algériens à des fins d'encadrement. Au total, 22 000 Européens d'Algérie sont tués pendant le conflit[39].
Des monuments aux morts ont été édifiés dans beaucoup de communes d'Algérie, indiquant sans mention de l'origine les soldats tombés pour la France[40],[41][source insuffisante].
Les appelés israélites d'Algérie (1914-1918)
Colonisation triomphante et initiatives algériennes (1919-1942)
Nationalisme algérien (1919-1931)
L'émir Khaled (petit-fils de l'émir Abd el-Kader), à partir de 1919, milite pour les changements basés sur l'égalité promis par la France, à la suite de la mobilisation des Algériens pour la Première Guerre mondiale.
En 1926 est fondée l'Étoile nord-africaine par des travailleurs immigrés dont la moitié sont originaires de Kabylie[42]. Dirigée par Messali Hadj l'organisation se rapprocha un temps du PC. Elle fonda aussi le journal El Oumma afin de propager les idées et de faire connaître les activités du parti.
Les revendications du parti portaient essentiellement sur l'indépendance totale de l'Algérie, l'évacuation des troupes françaises, l'abrogation du code de l'indigénat, la récupération par les Algériens de leurs biens sous séquestre, le droit des Algériens à l'enseignement avec l'ouverture du champ médiatique et la liberté d'exercice des droits politiques et syndicaux. Très tôt, les autorités françaises exerceront une pression sur cette organisation[43]. Ce parti serait aussi à l'origine des premières ébauches du drapeau algérien[44].
En 1931, est fondée l'Association des oulémas musulmans algériens par Ben Badis, dont le programme est la restauration de la place de la culture islamique en Algérie, notamment par le moyen de la création d'écoles et de deux instituts à Tlemcen et Constantine[45].
Seconde Guerre mondiale (1939-1940)
L'armistice du 22 juin 1940, signée par le haut-commandement des armées françaises de terre, de mer et de l'air et l'ambassadeur de France au nom du gouvernement de Philippe Pétain à Rethondes, porte sur une série d'obligations affectant aussi bien la métropole que l'Algérie française. Elle ordonne la cessation des hostilités contre les Allemands y compris en Algérie et sur mers (article premier). En outre, toutes les unités de la flotte de guerre française se trouvant en dehors des eaux territoriales françaises devront être rappelées en France pour y être démobilisées et désarmées sous le contrôle de l'Allemagne ou de l'Italie (Article 8)[46].
Par ailleurs, le gouvernement français s'engage à n'entreprendre à l'avenir aucune action hostile contre les Allemands avec aucune partie des forces armées qui lui restent en Algérie, garder ces forces sur le sol français et empêcher le transfert de matériels de guerre aux Alliés, interdire aux ressortissants français de combattre l'Allemagne aux côtés des Alliés (article 10)[46]. Les aérodromes, les installations terrestres de l'aviation militaire en territoire non occupé seront placés sous contrôle allemand ou italien et les avions étrangers devront être livrés aux autorités allemandes (Article 12). Le gouvernement français est tenu de livrer sur demande tous les ressortissants allemands désignés par le Gouvernement allemand et qui se trouveraient en Algérie. Le gouvernement français s'engage à empêcher le transfert de prisonniers de guerre ou de prisonniers civils allemands de la métropole vers l'Algérie et l'étranger (Article 19).
L'unique concession faite par les Allemands concerne la flotte de guerre française dont « une partie, à déterminer, est laissée à la disposition du gouvernement français pour la sauvegarde des intérêts français dans son empire colonial » (article 8)[46].
Algérie sous administration vichyste (1940-1942)
En Algérie française, la nouvelle de la capitulation française désoriente l'opinion, qui accueille le discours du maréchal Pétain avec un certain malaise. Des secteurs de l'opinion lui sont cependant immédiatement favorables : les quotidiens L'Écho d'Oran et La Dépêche algérienne sont parmi les premiers à prôner le ralliement à Pétain[47].
L'amiral Jean-Marie Charles Abrial, nommé - également en juillet 1940 - gouverneur général de l'Algérie, arrive le 1er août. Son cabinet, composé de marins, est dirigé par son gendre et compte davantage de proches que de véritables connaisseurs des réalités algériennes. L'équipe Abrial s'attache à rationaliser l'administration, en refondant l'organigramme du gouvernement général en dix directions, écartant au passage certains hauts fonctionnaires appartenant à la franc-maçonnerie[48]. L'application des premières lois relatives aux étrangers et restreignant les conditions d'accès aux emplois publics pour les personnes d'origine étrangère touche l'Algérie comme la métropole. Parmi les fonctionnaires, environ 5 % des enseignants en Algérie sont inquiétés du fait de cette loi. Les lois contre la franc-maçonnerie touchent un certain nombre de hauts fonctionnaires, écartés de leurs fonctions[49].
Le décret Crémieux est abrogé le 7 octobre 1940 par Marcel Peyrouton, ministre de l'Intérieur de Vichy et ancien secrétaire général du Gouvernement général à Alger. Cette abrogation, qui se conjugue avec l'application du statut des juifs, prive la communauté juive d'Algérie de sa nationalité française, avec quelques exceptions pour les anciens combattants décorés et les individus reconnus comme ayant rendu des services au pays. Les Juifs d'Algérie sont désormais placés dans une situation d'infériorité légale par rapport à leurs compatriotes musulmans, qui peuvent toujours demander la naturalisation à titre individuel[50],[51].
L'équipe Abrial s'attache à refondre les institutions locales de l'Algérie, mettant en place des conseils de notables nommés. Les pouvoirs des conseils généraux sont suspendus et transférés aux préfets. Les équipes dirigeantes des municipalités sont également renouvelées, à hauteur de 30 % environ, pour être remplacées par des administrations nommées. Les institutions locales sont ainsi mises sous un contrôle étroit[52]. La création des Chantiers de la jeunesse française, qui s'implantent également en AFN, participent de cette volonté d'encadrement de la société, à commencer par la « régénération » de sa jeunesse. La Légion française des combattants, implantée en AFN dès l'automne 1940, constitue un puissant relais d'opinion au service du nouveau régime, et connaît un afflux de membres, comprenant en juin 1941 plus de 107 000 membres, 64 000 européens et 43 000 musulmans[53].
L'administration Weygand
Le 5 septembre 1940, le général Maxime Weygand est nommé Délégué général du gouvernement en Afrique française. Le 4 octobre, il devient également commandant en chef des forces françaises en Afrique. Attaché à protéger l'Empire, Weygand considère en outre qu'après l'attaque britannique sur Mers el-Kébir, la France « se trouve de fait en état d'hostilité » avec le Royaume-Uni. La Délégation générale dirigée par Weygand, qui s'installe à Alger début octobre 1940, est composée d'un état-major et d'un secrétariat général confié au fonctionnaire colonial Yves Châtel, précédemment en poste en Indochine française. Weygand, opposé à « la propagande du traître de Gaulle », définit une doctrine militaire consistant à assurer la défense « contre quiconque » des possessions africaines de la France. S'il refuse tout contact avec la France libre, Weygand couvre par contre de son autorité des camouflages d'armement par l'Armée d'Afrique. Les États-Unis étant alors neutres, Weygand entretient des contacts avec le diplomate américain Robert Murphy : un mémorandum (dit « accords Murphy-Weygand ») est signé le 26 février 1941, par lequel les États-Unis s'engagent à contribuer au ravitaillement de l'Afrique française du Nord, en contrôlant que les produits ne soient pas exportés vers la métropole. Des vice-consuls américains sont installés. Les Allemands et les partisans de la collaboration sont méfiants vis-à-vis de Weygand, qu'ils soupçonnent de préparer des actions de résistance. Cependant, si le Délégué général demeure hostile à l'Allemagne en privé, il tend surtout à imposer l'attentisme, y compris à des officiers français qui souhaiteraient préparer plus activement la revanche[54].
L'économie et la société de l'Algérie, sont touchées par l'interdiction de l'émigration vers la métropole des travailleurs immigrés, et par la pénurie de nombreuses denrées, à laquelle l'équipe Weygand tente de parer. Les populations indigènes donnent des signes de mécontentement : le 25 janvier 1941, 570 soldats se mutinent dans le quartier de Maison-Carrée à Alger, un évènement que Weygand attribue en partie à l'action du Parti du peuple algérien de Messali Hadj, et à la propagande allemande. L'Allemagne nazie mène en effet des opérations de séduction envers le monde musulman, et diffuse des émissions de radio en langue arabe : au début 1941, Younès Bahri, speaker irakien de Radio-Berlin, promet que l'Allemagne apportera la liberté aux Algériens. Une partie de l'opinion musulmane n'est pas insensible à ces efforts de propagande. Dans une moindre mesure, l'Italie et l'Espagne mènent des actions de propagandes revendiquant le Constantinois et l'Oranie[55].
En juillet 1941, Weygand obtient de l'amiral Darlan le rappel d'Abrial, et assume lui-même la fonction de gouverneur général de l'Algérie, tout en conservant celui de délégué général pour l'ensemble de l'Afrique. Yves Châtel occupe la nouvelle fonction de gouverneur général adjoint, tandis qu'un proche de Darlan, l'amiral Fénard, devient secrétaire général. L'administration de Weygand se signale en Algérie par une volonté réformatrice, s'attachant à développer les services juridiques et sociaux, à industrialiser les départements, et à développer l'agriculture pour la rendre capable de subvenir aux besoins des populations locales[56].
Concernant la mise en œuvre de l'antisémitisme d'État, l'Algérie est le seul des trois pays de l'AFN à céder aux demandes de Xavier Vallat, en mettant en place un service spécial pour le règlement de la question juive, chargé de veiller à l'application du statut des Juifs[57]. Si les autorités coloniales ont choisi la collaboration, les indigènes refusèrent le plus souvent de livrer les Juifs et de collaborer. C'est le cas notamment à Laghouat où la population s'oppose à la demande des autorités de livrer les Juifs, dans la Casbah d'Alger, à Constantine et à Tlemcen. Les enfants juifs à qui les écoles républicaines étaient interdites vont fréquenter les écoles « arabes » où la population les accepte et dissimule leur identité aux autorités de Vichy. Les indigènes musulmans adopteront donc une position radicalement différente de celles des autorités de Vichy permettant la protection de nombreux Juifs d'Algérie[58].
L'immigration algérienne et les milieux nationalistes algériens seront globalement sur la même position. Ainsi Messali Hadj s'opposera a toute forme de collaboration et aux persécutions des Juifs ; il fera d’ailleurs exclure du PPA en mai 1939 les zélateurs d'une alliance avec les Allemands regroupés dans le CARNA (Comité d'action révolutionnaire nord-africain)[59]. Ils seront cependant réintégrés dès 1943, et Mohamed Lamine Debaghine, connu pour ses sympathies à l'égard du régime nazi, reste très influent à la tête du PPA pendant toute la période de la guerre[60], et sera emprisonné par le régime de Vichy en 1941. La mosquée de Paris, un des haut lieux de l'immigration algérienne en France, sauvera aussi de nombreux Juifs en leur délivrant des faux papiers et en les faisant passer pour des musulmans, les dissimulant ainsi aux autorités nazies[61].
Rappelé à Vichy, Weygand se voit notifier le 18 novembre 1941 sa disgrâce. Il est mis à la retraite deux jours plus tard et se voit interdire de rentrer en Algérie pour y faire ses adieux. Son appel à assurer la continuité de l'administration est cependant entendu, et son ancienne équipe assure la succession. Yves Châtel assume le poste de gouverneur général. Le général Alphonse Juin, nommé en septembre 1941 à la tête des troupes françaises au Protectorat du Maroc, succède à Weygand au commandement de l'armée en Afrique du Nord, et maintient la ligne de la « défense contre quiconque », souhaitant avant tout temporiser[62].
Début juillet 1942, le village Deni-Abram, en Kabylie, est rebaptisé « Maréchal Pétain » par le gouverneur général d'Alger Yves Châtel[63].
Durant l'Occupation en France métropolitaine, 300 Nord-africains s'engagent dans la Milice française, constituant la Légion nord-africaine[64]. Début octobre 1942, à Fort-de-l'eau, en Algérie, la promotion des jeunes cadres musulmans des Chantiers de la jeunesse française (CJF) prête serment au gouverneur général vichyste Châtel par le salut fasciste, « je le jure » qui remplace le salut à Hitler[65].
Répression politique et tension sociale
Le gouvernement de Vichy s'attache à renforcer son contrôle sur la société nord-africaine : au printemps 1942, le ministre de l'intérieur Pierre Pucheu réalise une grande tournée en AFN. La propagande vichyste se renforce tout au long de la période 1940-1942, avec une influence croissante des collaborationnistes. La section presse et propagande du gouvernement général de l'Algérie est, à partir du début 1942, dirigée par Paul Guitard, ancien membre du Parti communiste français et du Parti populaire français de Jacques Doriot. L'organisation de la propagande sociale est également confiée en mai 1942 à un doriotiste, Georges Guilbaud. À partir de juin 1942, des travailleurs algériens, principalement musulmans, commencent d'être envoyés en Allemagne. L'attrait des salaires, dans la situation de misère existant notamment en Kabylie, entraîne 10 000 actes de volontariat en quinze jours[66].
La répression policière et judiciaire se fait de plus en plus sensible en Algérie, à partir de l'été 1941. Un tribunal militaire permanent est créé à Alger, en vertu de la loi du 14 août « réprimant l'activité communiste ou anarchiste ». Le 9 février 1942 commence à Alger le « procès des 61 », concernant les dirigeants du Parti communiste clandestin, arrêtés pour la plupart dans le courant de l'année 1941. Six condamnations à mort et neuf peines de travaux forcés à perpétuité sont prononcées, de lourdes peines frappant la majorité des autres inculpés (quelques-uns étant acquittés)[67].
Le contexte de la guerre, avec notamment l'occupation par l'Allemagne des principales régions de production textile, ainsi que l'insuffisance des stocks locaux, provoque bientôt en Afrique du nord une pénurie de textiles. La pénurie touche également les produits alimentaires, et, en 1942, entraîne en Algérie de véritables situations de disette, qui touchent en particulier les populations musulmanes, et contribuent à une tension accrue entre communautés[68].
Prisons et camps d'internement en Algérie
Créés dès le printemps 1939 pour gérer l'afflux de réfugiés espagnols fuyant la guerre civile dans leur pays, les camps d'internement[69] ont été ensuite élargis aux étrangers « ressortissant des territoires appartenant à l'ennemi ». Les camps d'Algérie accueillent dès juin 1940 communistes, indépendantistes musulmans, et réfugiés « indésirables » venus d'Europe centrale ou d'Espagne. Après la capitulation française, les camps sont utilisés pour y transférer depuis la métropole d'autres catégories de populations, comme les communistes et les Juifs étrangers. L'Afrique française du Nord retrouve alors son rôle de terre de proscription, où sont éloignés condamnés et « indésirables ». En janvier 1941, le gouvernement de Vichy décide du transfert dans les camps sud algériens des « militants extrémistes les plus dangereux ». En juin, 600 Français ont été dirigés vers l'Algérie, ainsi que 300 ressortissants étrangers (Allemands, Autrichiens, et quelques anciens combattants des Brigades internationales). Dès mai 1942, les prisons d'Alger ou de Lambèse sont saturées. Certains prisonniers sont détenus en dehors de tout jugement, notamment les populations « indésirables » versées dans des camps de travail baptisés Groupement de travailleurs étrangers. Des « Centres de séjour surveillés » sont également mis en place pour y placer les « nationaux dangereux pour la sécurité publique » et les « étrangers indésirables ». Les internés politiques, relégués dans le sud algérien, sont soumis à des conditions de vie particulièrement dures. En cumulant les détenus des différentes structures d'internement, entre sept et dix mille personnes auraient été emprisonnées en Algérie française, du fait de leurs convictions ou de leurs origines[70]. Ils sont fermés en 1943.
Opérations alliées en Algérie (1940-1944) et nouvelle administration
Le 3 juillet 1940, la bataille de Mers el-Kébir, près d'Oran, oppose la flotte britannique à la marine française loyaliste[71].
En 1941, le président américain Roosevelt charge le diplomate Robert Murphy d'une mission de renseignement en Algérie. Elle consiste à entrer en liaison avec des officiers de l'armée vichyste et les recruter pour soutenir un débarquement allié. Une délégation d'officiers français, dont le général Charles Mast commandant-en-chef à Alger, accepte un rendez-vous clandestin avec son homologue américaine à Cherchell le 21 octobre 1942. Le général Henri Giraud est également recruté par les Alliés qui le préfèrent à de Gaulle et souhaitent lui confier le commandement de l'armée d'Afrique à l'issue du débarquement. À la base britannique de Gibraltar, le 7 novembre 1942, Giraud réclame le commandement en chef du débarquement allié mais celui-ci incombe à l'Américain Eisenhower.
Ils établissent également de nombreux contacts, non seulement avec les autorités locales de Vichy, mais aussi avec la Résistance afin de neutraliser les batteries côtières de Sidi-Ferruch et le 19e corps d'armée française d'Alger pendant une quinzaine d'heures. 400 résistants français occupent, dans la nuit du 7 au 8 novembre, les points stratégiques d'Alger, et mettent aux arrêts les plus hauts dirigeants civils et militaires vichystes, tels que le général Juin et l'amiral Darlan. L'opération sera baptisée quelques mois plus tard putsch d'Alger.
Pendant ce temps se déroule l'opération Torch qui dure jusqu'au 10 novembre. Deux corps expéditionnaires alliés débarquent en Algérie, le premier à Oran et Arzew, le second à Alger. Tandis que le débarquement d'Alger est un succès pour les Alliés, la partie qui concerne Oran est mitigée. L'Opération Reservist, dans le cadre de « Torch », constitue le premier conflit historique armé entre les États-Unis et la France. Il s'agit d'une tentative alliée de débarquer les troupes directement sur le port d'Oran, afin d'épargner les utiles installations portuaires et les bâtiments de la flotte vichyste s'y trouvant. La marine française riposte à l'invasion anglo-américaine en utilisant les quatre batteries placées sur les môles et l'artillerie des trente-et-un navires de l'escadre qui infligent des dégâts importants. Les pertes alliées dépassent 90 %. Sur 393 hommes engagés, 183 sont tués et 157 blessés aux rangs desquels on compte 113 marins britanniques morts, et 86 blessés, ainsi que cinq marins américains morts et sept blessés[72]. Une tentative similaire est menée à Alger, Opération Terminal. Deux navires britanniques tentent de débarquer six cents hommes directement sur le port ; les forces vichystes ripostent. L'HMS Malcolm a dix membres d'équipage morts, davantage sont blessés, et le bâtiment endommagé bat en retraite. Au troisième essai l'HMS Broke débarque ses troupes sur le quai de Fécamp sous le feu des loyalistes. Le navire se retire mais, atteint par les batteries, il finit par couler le 10 novembre.
Une célèbre affiche de propagande vichyste de l'époque représentait un marin français demandant assistance et portait la mention « Souvenez-vous d'Oran ! » en référence à l'attaque survenue à Mers el-Kébir.
En parallèle à Reservist est menée l'Opération Villain, première opération aéroportée américaine, destinée à prendre le contrôle des aérodromes de Tafaraoui et La Senia près d'Oran et à les maintenir jusqu'à l'arrivée des troupes débarquées au port d'Oran. Cette opération d'envergure engageant 556 parachutistes américains et 39 avions C-47 à destination d'Oran est un fiasco. Seuls treize avions atteignent l'Algérie dont dix larguent les parachutistes derrière la sebkha d'Oran, où ils sont immédiatement fait prisonniers par les troupes de Vichy.
Commandement civil et militaire d'Alger (1942-1943)
Conséquence de l'opération Torch un gouvernement vichyste de l'Afrique française est constitué le 14 novembre 1942 par François Darlan sous le nom de « Haut-Commissariat de France en Afrique ». Il prend le pouvoir « au nom du Maréchal », et mobilise les Français d'Afrique du Nord pour « libérer le Maréchal ». Giraud, qui n'arrive à Alger que le 9 novembre, se rallie à Darlan en échange de sa nomination comme commandant de l'armée d'Afrique. De plus, le Haut-Commissariat maintient toutes les lois et mesures d'exception de Vichy en vigueur, y compris même l'internement des résistants déportés par Vichy, dans les camps de concentration du sud. Le est créé le commandement en chef français civil et militaire. Le nouveau pouvoir d'Alger est soutenu par Roosevelt, malgré son maintien de la législation vichyste.
Le débarquement a eu lieu sans que le général de Gaulle en soit informé par les Alliés anglo-américains[73]. Le général de Gaulle, chef de la France libre basée à Londres, arrive à Alger le 30 mai 1943[74].
L'opération Torch, de fait, établit un avant-poste des Alliés en Méditerranée en même temps qu'elle fournit une nouvelle capitale à la France libre, Alger, qui succède à Londres. Cette opération donne lieu à des représailles en métropole et en Algérie de la part de Berlin. De 1942 à 1943, la Luftwaffe décollant depuis la colonie italienne voisine de Libye se livre à des bombardements civils notamment sur les villes algériennes de Bône et Djidjelli[75],[76]. Le 17 avril 1943, les bombardiers en piqué allemands prennent pour cible le port d'Alger détruisant au passage un couvent-orphelinat.
L'aide américaine au réarmement (1943) et armée d'Afrique (1942-1944)
Les États-Unis procèdent au réarmement de l'armée d'Afrique, placée sous le commandement du général Giraud. La première livraison de chars américains à Alger a lieu dès le 17 avril 1943[74] et la remise des chaînes de montage par les autorités américaines le 29 avril[74]. Cependant la cérémonie de remise du premier convoi de matériel américain aux forces françaises d'Afrique du Nord se déroule au champ de manœuvres d'Alger, le 8 mai 1943[74].
De nombreux Algériens furent recrutés au sein de l'armée française de la Libération et engagés sur les fronts italiens et français. En Algérie, la conscription concerna les différentes composantes de la société algérienne (indigènes, européens…). Les effectifs mobilisés en Algérie s'élevèrent de 1943 à 1945 à 304 000 Algériens, dont 134 000 « musulmans » et 170 000 « européens » (le taux de mobilisation pour les Pieds noirs était de 16 %[77]). Le général Juin, natif d'Algérie, commanda le Corps expéditionnaire français en Italie. Les futurs présidents de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella et Mohamed Boudiaf, furent engagés volontaires et décorés. Mostefa Ben Boulaïd, un des artisans du déclenchement de la révolution algérienne en 1954, fut récompensé de son courage pendant la campagne d'Italie en 1944 par la médaille militaire et la croix de guerre. Krim Belkacem, futur vice-président du GPRA, fut mobilisé en 1943 dans le 1er régiment des tirailleurs algériens où il devint caporal-chef.
Comité français de la Libération nationale (1943-1944)
Le Comité français de la Libération nationale (CFLN) ( au ) est l'organe gouvernemental coprésidé par les généraux Henri Giraud et Charles de Gaulle à la suite de la fusion des deux autorités françaises participant à la guerre au côté des Alliés, le Commandement en chef français civil et militaire d'Alger (général Giraud) et le Comité national français de Londres (général de Gaulle).
Le 22 octobre 1943, le décret Crémieux est rétabli, marquant l'abolition du Statut des Juifs. Les israélites d'Algérie redeviennent français.
Le 22 janvier 1944, les autorités militaires américaines créent un poste des Affaires Civiles (Civil Affairs) à Alger dans le cadre de l'AMGOT, le « gouvernement militaire allié des territoires occupés ».
Conférence de Brazzaville et procès d'Alger (1944)
La conférence de Brazzaville, se tenant en Afrique-Équatoriale française du 30 janvier au 8 février, introduit une nouvelle monnaie en Algérie ou « contre-valeur » par la délibération du 31 janvier 1944. Organisée par le Comité français de la Libération nationale (CFLN), afin de déterminer le rôle et l'avenir de l'Empire colonial français, elle décide de l'abolition du code de l'indigénat et retient la proposition, faite par Félix Éboué, d'une politique d'assimilation en faveur des colonies.
Le procès d'Alger portant notamment sur les responsabilités militaires et civiles des camps d'internement, a lieu au Palais de justice d'Alger en 1944[69]. Parmi les condamnés, Pierre Pucheu qui est exécuté à Alger le [78].
Vers l'indépendance
Gouvernement provisoire de la République française (1944-1946)
Le , à Alger, le Comité français de la Libération nationale (CFLN) change de nom et devient le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), organe gouvernemental unissant la Résistance intérieure (métropole) et extérieure (l'Armée Nationale de Libération). Il est créé officiellement le [79],[80] quelques jours avant le débarquement en Normandie[81].
Effort social et politique de l'Après-guerre (1945-1946)
Sous la présidence du Gouverneur général Yves Chataigneau, un effort social et politique est entrepris en faveur de la population musulmane d'Algérie de 1945 à 1946. Concrètement cela se traduit par une aide humanitaire apportée aux populations militaire et civile. Avec le rapatriement des prisonniers, les Services de santé et le Service social de l'armée organisent la Journée du blessé musulman le à Alger[82]. Les bénéfices du grand gala organisé pour cette journée spéciale sont reversés à un nouvel établissement militaire, l'Hôpital musulman d'Alger[82]. Une initiative comparable a lieu en octobre de la même année avec l'ouverture de maisons claires dont la Maison du blessé de guerre musulman[83].
L'entraide métropolitaine se traduit aussi par un ravitaillement en nourriture et vêtements de la population musulmane démunie des douars, telle celle peuplant l'oasis Bou-Saâda[84], de pareilles distributions ont aussi lieu dans les centres urbains via les écoles. Des Missions médico-sociales sont dépêchées dans les centres du sud avec assistantes sociales, médecins et médicaments. Un centre de transfusion sanguine est ouvert à Alger, un hôpital moderne est aménagé à Sétif[85]. Des secours sont également organisés contre les catastrophes naturelles, telles le tremblement de terre dans le sud-ouest Constantinois en février 1946 (500 victimes), ou la crise du blé qui se traduit par l'envoi par bateaux d'une partie des stocks de blé de la métropole pour contrebalancer la destruction des récoltes céréalières d'Algérie[85].
L'administration tient aussi compte des aspects urbains, religieux et politique avec une reconstruction basée sur un urbanisme neuf visant à réduire le phénomène de taudification, l'édification de la mosquée Beni Ounif dans le sud-Oranais (malgré la loi de 1905), et la création d'assemblées avec la participation des hautes personnalités musulmanes[85].
Massacres de Sétif et Guelma (1945)
En mai 1945, pour fêter la victoire des alliés, un défilé est organisé. Les nationalistes veulent profiter de l'occasion pour organiser une manifestation en rappelant leur revendications. Des exactions ont également lieu[Lesquelles ?][réf. nécessaire]. Lors de la manifestation à Setif dans la confusion est abattu un jeune militant, Bouzid Saâl[86],[87]. Il s'en suit une fusillade provoquant la colère de la foule musulmane[88] puis des meurtres et viols commis sur des Européens[89],[90]. L'armée exerce sa répression en divers endroits de l'Est algérien, dit Constantinois. La repression menée par le général Duval sera brutale, l'armée utilisant même des fours à chaux pour faire disparaitre les cadavres des victimes de la répression[91]
Le bilan sera de 102 morts et 110 blessés européens selon la commission Tubert. Le nombre de morts musulmans est de moins de 1000 victimes selon une enquête demandée par le gouverneur général Yves Chataigneau[92]. Les chercheurs Rachid Messli et Abbas Aroua, du Centre de recherche historique et de documentation sur l’Algérie, déclaraient le 9 avril 2005 que « la plupart des historiens s’entendent sur le fait que 45 000 est un chiffre exagéré. Il serait plus réaliste de penser que le bilan humain se situe entre 8 000 et 10 000 morts »[93].
Guerre d'Algérie (1954-1962)
Le , jour de la Toussaint, le Front de libération nationale (FLN) manifeste pour la première fois son existence en commettant une série d'attentats en plusieurs endroits du territoire algérien. Cette journée, connue sous le nom de Toussaint rouge est rétrospectivement considérée comme le début la guerre d'Algérie (1954-1962).
La guerre oppose le FLN et sa branche armée l'ALN à l'armée française (comptant troupes d'élite, gendarmes, appelés du contingent et supplétifs musulmans, dits harkis). Environ 1 750 000 militaires sont envoyés en Algérie. Près de 180 000 musulmans algériens (réguliers et supplétifs) combattent du côté français pendant la guerre d'Algérie[94]. Les massacres de 1955 dans la région de Philippeville, notamment, marquent un point de non-retour. Après une intensification des hostilités (1957-1958) pendant laquelle se déroulent la bataille d'Alger qui se termine par le démantèlement complet du réseau FLN d'Alger et la bataille des Frontières qui coupe la résistance intérieure des combattants de l'ALN de l'extérieur et cause des pertes importantes, le plan Challe (1959-1961) entraîne en quelques mois, la suppression de la moitié du potentiel militaire des wilayas. Le moral de l'ALN, déjà atteinte par les sanglantes purges internes qui ont décimé la wilaya III puis la wilaya IV en 1958 (opération « Bleuite »), est fortement entamé.
En 1958, la crise de confiance entre l'armée et les dirigeants politiques français suscite le putsch du 13 mai dont la conséquence est le retour au pouvoir de Charles de Gaulle qui par le référendum du 28 septembre 1958 fonde la Cinquième République. Dans les colonies françaises le référendum vise également à la création de la Communauté française. En Algérie, 96 % des habitants de l’Algérie, européens, juifs et musulmans, (75 % des 4 184 110 électeurs inscrits) disent OUI à la nouvelle Constitution[95].
Le délégué général du gouvernement en Algérie, Paul Delouvrier, est chargé par l'Élysée de mettre en œuvre le Plan de Constantine, plan de développement économique et social qui prévoit, entre autres, de « fertiliser le Sahara »[96].
Dès le 16 septembre 1959, De Gaulle ouvre dans un discours la voie à l'autodétermination. Il annonce que l'ensemble des Algériens auront à se prononcer sur leur avenir. L'une des options est la sécession conduisant de fait à l'indépendance[97] ou bien la francisation conduisant, en raison de l'égalité des droits, à un unique État de Dunkerque à Tamanrasset; enfin un gouvernement autonome en Algérie, en association avec la France qui garderait ses prérogatives sur l'économie, l'enseignement, la défense et les affaires étrangères. La possibilité d'une sécession, ouverte par ce discours du 16 septembre et l'utilisation du suffrage universel, inquiète les partisans de l'Algérie française, ce qui débouche sur la semaine des barricades (janvier 1960) puis la création de l'Organisation armée secrète (OAS) (février 1961), et culmine dans le putsch des généraux du 21 avril 1961.
En mars 1962, les négociations entre les représentants de la France et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA)[98] débouchent sur les accords d'Évian. Ils se traduisent par un cessez-le-feu immédiat applicable sur tout le territoire algérien dès le lendemain. Ils sont approuvés, lors du référendum du 8 avril 1962, par 91 % des votants de France métropolitaine, les électeurs des départements d'Algérie étant exclus du scrutin[99].
Ces accords mettent fin officiellement à sept années et cinq mois de guerre, durant laquelle de 250 000 à 400 000 Algériens pro-indépendantistes ou non sont tués. Pour la France, on décompte 28 500 morts du côté des militaires, 30 000 à 90 000 harkis, 4 000 à 6 000 chez les civils européens, et environ 65 000 blessés.
Sur le terrain, les accords d'Évian, loin d'apporter aux populations la paix attendue, inaugurent une période de violence redoublée (fusillade de la rue d'Isly, puis massacre du 5 juillet 1962). Ces violences précipitent l'exode de la population des Européens d'Algérie — dits Pieds-Noirs — et ont pour conséquence le massacre de plusieurs dizaines de milliers de harkis.
Proclamation d'indépendance (5 juillet 1962)
Les gouvernements algérien et français proclament l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet 1962[100],[101].
Le , le Gouvernement provisoire de la République algérienne cède la place à un État nommé République algérienne démocratique et populaire.
Guerres de mémoires
- Loi française du 23 février 2005
La Loi française du 23 février 2005, proposée par le ministre délégué aux anciens combattants Hamlaoui Mekachera, a suscité une vive polémique pour sa mention faite au « rôle positif de la colonisation ». Ce passage a été abrogé sous l'impulsion du président, Jacques Chirac.
- Proposition de loi algérienne du 13 janvier (2010)
Le , le quotidien français Le Figaro reformule une dépêche de l'AFP en ces termes :
« Cent vingt-cinq députés de différents partis politiques algériens, dont le FLN au pouvoir, ont signé une proposition de loi criminalisant le colonialisme français (1830-1962)[102]. »
L'instigateur de cette proposition de loi, le député FLN Moussa Abdi, déclare « nous envisageons de créer des tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux »[103]. La particularité de la situation qui accentue son impact diplomatique dans les relations franco-algériennes, le journaliste français Simon Benichou le décrit comme de « nouvelles crispations entre Paris et Alger »[103], tient au fait que les partis politiques au pouvoir, dans les deux pays respectifs, sont les mêmes qui étaient aux affaires lors de la « résolution » de l'« Affaire algérienne »[103], au siècle précédent.
- Proposition de loi française du 29 avril 2010
Le député Thierry Mariani dépose une proposition de loi, reconnaissant les crimes contre l'humanité commis contre les Français de toutes confessions du au :
- Citation : « La France reconnaît les souffrances subies par les citoyens français d’Algérie victimes de crimes contre l’humanité commis du 19 mars 1962 au 31 décembre 1963 du fait de leur appartenance ethnique, religieuse ou politique[104]. »
Dans une interview accordée alors, il accuse le FLN, et met également en cause l'inaction des autorités françaises, à cette époque :
- Citation : « …rien n’a jamais été fait pour protéger les citoyens français habitant en Algérie à l’époque. Rien n’a jamais été fait pour rétablir la loi et l’ordre. Au contraire, des ordres stricts ont été donnés aux forces de l’ordre et à l’armée française pour ne pas intervenir[105]. »
Cette proposition de loi n'a pas été prise en considération[106].
Principales révoltes anti-coloniales de 1830 à 1962
- Hadj Ahmed Bey de Constantine de 1830 à 1848.
- Emir Abd el-Kader de 1832 à 1847.
- Révolte de Benacer Ben Chohra au Centre et Sud-Est en 1846.
- Révolte des Zaatcha menée par Cheikh Bouziane de 1845 à 1850.
- Révolte de Cherif Boubaghla et Lalla Fatma N'Soumer au Djurdura et en Kabylie entre 1851 et 1860.
- Insurrection des Ouled Sidi Cheikh de 1864 à 1884.
- Révolte de Cheikh Bouamama de 1881 à 1908.
- Révolte de Hadj Mohamed El Mokrani Boumezrag en 1871-1872.
- Révolte des Touaregs du Hoggar avec Cheikh Amoud Ben Mokhtar de 1877 à 1912.
- Insurrection de l’Aurès en 1916.
- Manifestations du 8 mai 1945 (Sétif, Guelma et Kherrata).
- Guerre d’Algérie de 1954 à 1962.
Économie
La conquête de l'Algérie par la France, ouvre la voie à la mise en place d'un nouveau système économique. En effet il se met en place un système inégalitaire entre les Algériens et les Européens, qui se superpose à l'inégalité juridique. Un des premières mesures mises en place lors de la conquête est l'expropriation des terres des fellah qui s'accélèrera à partir de 1870 et la volonté colonisatrice de la Troisième République. Après la Première Guerre mondiale, une nouvelle accélération de l'expropriation des terres a lieu, notamment pour constituer des grands domaines agricoles coloniaux. On estime ainsi que sur 120 années, l'ensemble des paysans algériens ont perdu 40% de leurs terres agricoles, notamment les plus fertiles.
On assiste globalement à un appauvrissement de la population algérienne, une ruine des industries traditionnelles[réf. nécessaire], une réduction des ressources des paysans algériens[108],[109] et dans le même temps à une démographie de plus en plus importante notamment grâce aux campagnes de vaccination menées. À une certaine impasse économique pour les populations indigènes, s'ajoute une impasse politique car les colons grands propriétaires terriens sont présents massivement dans les institutions officielles puis à l'Assemblée algérienne, alors que les indigènes y sont présents en minorité[110].
Selon Jacques Marseille, la période coloniale est caractérisée par de lourds et coûteux investissements pour la métropole. Ces investissements visant à la création des infrastructures nécessaires au bon développement de la colonie (ports, ponts, routes, hôpitaux, bâtiments administratifs, écoles…) sont supportées par les contribuables français[111][réf. incomplète],[112]. Le commerce lui-même se fait largement aux dépens de la métropole, car l'Algérie n'est pas un fournisseur de matières agricoles ou minières à bon compte, mais voit ses produits achetés le plus souvent bien au-dessus des cours mondiaux, comme le souligne le professeur Daniel Lefeuvre[113][réf. incomplète],[114]. En 1958, 22 % des importations coloniales sont constituées par le vin algérien dont le prix à qualité égale est 75 % plus cher que le vin grec, espagnol ou portugais[115].
L'Algérie est la réceptrice entre 1850-1913 de la moitié des dépenses métropolitaines affectées aux colonies[116]. Néanmoins d'après Daniel Rivet, les colonies du Maghreb manquent d'investissements, qui quand ils sont présents sont captés en majorité par la minorité de colons[109],[110].
En 1952-1953, les recettes locales sont incapables de faire face aux dépenses de fonctionnement: l'Algérie est en faillite. Le gouvernement d'Antoine Pinay doit demander au parlement le vote de 200 millions d'impôts nouveaux et est contraint de procéder à des coupes dans le budget de la métropole pour rétablir la situation dans la colonie. Lors des années suivantes, les déséquilibres algériens vont sans cesse augmentant et sont rééquilibrés par la France. En 1959, l'Algérie engloutit à elle seule 20 % du budget de l'État français. L'Algérie, durant la période coloniale, loin de présenter une source économique avantageuse est un lourd fardeau pour la métropole et ses contribuables.[réf. nécessaire]
Historique des monnaies
Le pays emploie le système monétaire de la régence d'Alger pendant la période de transition, de 1838 à 1848. Le franc algérien prend le relais et, en 1960, le « nouveau franc » qui couvre la période de transition à l'indépendance de 1962 à 1964.
- Les monnaies algériennes de la régence (1830-1848)
- Franc algérien (1848-1960)
Avec la création des départements français d'Algérie en 1848 est introduite une nouvelle monnaie, le Franc algérien qui supplante l'ancienne monnaie algérienne frappée dans le Dâr al-Sikka[117] à l'époque de la régence d'Alger.
- Banque de l'Algérie (1861-1964)
La Banque de l'Algérie émet les premiers billets en 1861.
- Monnaies de nécessité (1915-1923, 1944)
De 1915 à 1923, lors de la grave crise interne générée par la Première Guerre mondiale, les chambres de commerce d'Alger, Bône, Constantine et Oran émettent de la monnaie de nécessité, billets et pièces, à la place de la Banque de l'Algérie.
À nouveau en 1944, durant la Seconde Guerre mondiale, des contre-valeurs sont mises en circulation en Algérie ; cette fois l'émetteur est la région économique d'Algérie.
- « Nouveau Franc » (1960-1964)
Une réforme monétaire dite Plan Pinay-Rueff introduit le nouveau franc en métropole et en Algérie. Cette monnaie survit à l'Algérie française jusqu'au , veille de l'adoption du dinar algérien.
Entrepreneurs d'Algérie
L'entrepreneur pied-noir Léon Beton natif de Boufarik (près de Blida), commercialise le soda Orangina à la foire d'Alger en 1936. Son fils Jean-Claude Beton, natif de la même ville, initie l'industrialisation de la marque avec la création de la Compagnie Française des Produits Orangina (CFPO) le . En 1837, le soldat génois de l'armée d'Afrique, Gaétan Picon, créé le Picon, un apéritif Bitter (amer). La première distillerie produisant l'amer africain est ouverte à Philippeville, d'autres suivent à Constantine, Bône et Alger.
Le lobby colonial d'Algérie
Après un séjour en Algérie, des autorités telles que le général et futur gouverneur général de l'Agérie Thomas-Robert Bugeaud jugent l'aventure algérienne dispendieuse. Ce dernier la décrit comme une « possession onéreuse dont la nation serait bien aise d'être débarrassée[119] ». Cependant d'autres voix[Qui ?] se font entendre à Paris en faveur de la conquête généralisée de l'Algérie. L'aménagement du territoire lors de la colonisation constitue une opportunité de développer les affaires de familles d'entrepreneurs métropolitaines[Qui ?] formant le « lobby colonial » d'Algérie.
Une fois la conquête achevée et le territoire annexé par la création de départements, le Sahara devient particulièrement la source d'enjeux économiques importants pour un cartel d'entreprises françaises, à titre d'exemples le duopole Compagnie française des pétroles (CFP) (qui deviendra Total) et le Bureau de recherche de pétrole se partage l'exploitation pétrolière, Renault et Citroën se disputent l'hypothétique marché du transport transsaharien.
Grands travaux publics
De grands travaux permettent le développement et la modernisation des infrastructures d'Alger, la capitale.
Axes de communication et transports
- Voie ferrée (1857-1962)
L'histoire du réseau ferré d'Algérie commence le , avec un décret du gouvernement français autorisant la construction de 1 357 km de chemins de fer dans le département d'Alger. Le premier chantier, démarré le , porte sur la construction de la ligne Alger-Blida.
- Voie postale (1830-1962)
- Voie maritime
La Compagnie générale transatlantique (ou French Line), dont le siège est à Paris, relie les protectorats français aux départements français méditerranéens par la ligne maritime Corse-Algérie-Tunisie-Maroc[120].
Enjeux économiques sahariens
Explorations et exploitations du Sahara (1822-1971)
L'exploration du Sahara par les Européens commence au XIXe siècle, la traversée nord-sud est ainsi réalisée en 1822 par les deux explorateurs anglais Hugh Clapperton et Dixon Denham. L'explorateur français René Caillié les imite en 1828[121].
Dès l'année 1879, la région du Sahara, territoire désertique hostile indépendant de la régence d'Alger et placé sous l'autorité de tribus nomades, constitue un centre d'intérêt majeur pour les autorités parisiennes. Les premières missions d'exploration après la conquête de l'Algérie ont lieu de 1857 à 1861 (Henri Duveyrier), en 1880 et 1881 (Paul Flatters), suivis de deux autres en mai et décembre 1902 ; date à laquelle le lieutenant Georges Guillo Lohan de la Compagnie des Oasis sahariennes parvient à faire reconnaître l'autorité du gouverneur des Territoires du Sud nouvellement créés sur la population indigène[38]. Dès lors le Sahara algérien attire de nouvelles générations d'explorateurs, français dont le savant naturaliste Théodore Monod, mais l'enjeu du « grand désert » n'est pas seulement scientifique.
La découverte d'hydrocarbures dans le Sahara après des années de recherches a eu lieu le entraînant une mise en production qui débuta timidement entre 1957 et 1959 pour démarrer véritablement en 1961[122]. Le lobby de l'hydrocarbure en Algérie (lobbies pétrolier et gazier) naît au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et est à l'origine de la renégociation des accords d'Évian, connue sous le nom d'accords d'Alger de 1965. Lors de la tractation des accords d'Évian avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne (G.p.R.A.), le président Charles de Gaulle a refusé de reconnaître la souveraineté de la future Algérie sur le Sahara, essayant à la place d'en faire une région autonome, sans succès[123]. L'échec de la treizième réunion, établie dans le cadre de la première conférence d'Évian débutant le 20 mai 1961, entre Krim Belkacem, principal responsable du G.p.R.A. et Louis Joxe, Ministre des Affaires étrangères, est directement lié à la question du statut du Sahara[123]. Lors de la conférence de presse consécutive, Belkacem déclare alors :
« nous nous sommes trouvés en face d'un gouvernement français qui veut bien décoloniser mais à moitié ; c'est-à-dire maintenir l'Algérie sous une domination coloniale à peine déguisée[123]. »
Le président de Gaulle avait émis des recommandations à ses délégués[124]. Déjà durant la IVe République un Président du Conseil avait publiquement déclaré :
« La France est et demeure une grande puissance. Elle mobilisera ses forces pour que se réalise le miracle saharien. De grandes richesses, en charbon, en fer, en pétrole, en gaz naturel, des Territoires du Sud, seront mises en valeur. La Métropole apportera sa technique et ses investissements ; l'Algérie apportera sa main d'œuvre de plus en plus qualifiée et demain ses cadres. La mise en valeur du désert c'est la grande tâche de notre génération[125]. »
De fait, l'Histoire lui a donné raison en 1956 avec la découverte par la compagnie française C.F.p. A. d'importants gisements de pétrole et gaz dans le Sahara nommés respectivement Hassi Messaoud et Hassi R'mel. Plus tard un Ministre de la Ve République ajoute « la France ne pourrait poursuivre son extension sans l'Afrique et les richesses du sous-sol africain ne pourraient être exploitées sans la France[123]. »
Pourtant les affaires pétrolières franco-algériennes ont survécu à l'Algérie française jusqu'en 1971, année de la nationalisation des installations françaises du Sahara par Houari Boumédiène, président de la nouvelle République algérienne[126].
Étude du chemin de fer transsaharien (1879-1881)
En 1879, après en particulier la mission d'Adolphe Duponchel et la publication de son rapport, les autorités françaises envisagent de créer une nouvelle route commerciale avec l'établissement d'une ligne de chemin de fer entre l'Algérie française et le Soudan français. Une commission d'étude est nommée par Charles de Freycinet, ministre des Travaux publics[127]. Le lieutenant-colonel Paul Flatters mène une première mission d'exploration dans le Sahara en 1880, suivie d'une seconde au cours de laquelle il tombe, le 16 février 1881, dans une embuscade tendue par des Touaregs, où il périt avec son équipe[128].
La traversée du Sahara en auto-chenilles (1922-1923)
Dans les années 1920 les deux industriels français Renault et Citroën rivalisent pour la conquête automobile du Sahara et ainsi s'attirer les faveurs des commandes de l'armée française avec l'élaboration d'un nouveau matériel de transport adapté aux conditions extrêmes du désert[129]. L'industrie cinématographique relie les prouesses technologiques nationales avec « le grand film documentaire » intitulé Raid Citroën : La traversée du Sahara en auto-chenilles diffusé dans les cinémas Gaumont et narrant la Mission Haardt-Audouin Dubreuil[129].
L'aboutissement ultime de cette mission transsaharienne en est sa version sportive contemporaine le rallye-raid, et plus particulièrement le rallye Paris-Dakar créé en 1978 à l'initiative de Thierry Sabine, en remplacement de sa Croisière verte, avec le soutien du pétrolier Total et dont le logo est un touareg.
Compagnie Générale Transsaharienne Citroën (1924-1925)
En 1924, l'industriel automobile français, André Citroën, se lance dans une opération de promotion internationale jumelée destinée à promouvoir à la fois sa nouvelle automobile, l'autochenille dont l'inventeur Adolphe Kégresse a cédé les droits d'exploitation, et l'empire colonial français. À cette fin il organise un projet de « services réguliers par automobiles et par avions » devant relier la mer Méditerranée au golfe de Guinée et passant par la création de la Compagnie générale transafricaine (CEGETAF), puis de la Compagnie Générale Transsaharienne Citroën (CITRACIT), toutes deux à des fins de transport et de tourisme de luxe à travers le Sahara.
Le départ de cette expédition devant relier le sud de l'Algérie française au nord du Soudan français (AOF) est fixé au mais est finalement annulé, ce qui constitue un échec financier pour l'entreprise Citroën perdant à hauteur de 15 millions de francs[130] dans l'affaire. Si André Citroën met un terme définitif à sa ligne régulière transsaharienne il en adapte le concept pour créer les fameuses croisières Citroën, de 1924 à 1934, nommées respectivement Croisière noire, Croisière jaune puis Croisière blanche.
Société Nationale de Recherche et d'Exploitation de Pétrole en Algérie (1946-1965)
La Société nationale de recherche et d'exploitation de pétrole en Algérie ou SN REPAL (qui devient par la suite ELF Aquitaine) est créée en 1946 par la IVe République française dans le but de disposer d'un approvisionnement national en pétrole.
Compagnie Française des Pétroles Algérie (1949-1971)
En 1949, la Compagnie française des pétroles ou CFP (renommée Total en 1985) débute son activité dans le Sahara algérien[126]. Le 21 juin 1951, celle-ci signe un accord préliminaire avec la SN REPAL en prévision du partage des gisements répartis sur un périmètre de 250 000 km2[126]. La Compagnie française des pétroles Algérie (C.F.PA.), filiale de la C.F.p., est créée en 1953[126]. Avec 35 % des parts de son capital, l'État français est l'actionnaire majoritaire de la C.F.p. A[126]. dont les travaux mettent au jour Hassi Messaoud (« le puits du bonheur ») en 1956. De cette date à 1970, ce seul gisement produit 128 millions de tonnes d'or noir[123].
Complexe militaro-énergétique du Hoggar (1957-1978)
En réponse à la crise de Suez de 1956 qui a mis au jour, à la fois, les limites de la coopération entre Alliés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les prétentions internationales des nouvelles superpuissances États-Unis et Union des républiques socialistes soviétiques, ainsi que le passage au second rang des obsolètes grandes puissances coloniales britannique et française, le gouvernement français décide la création d'un champ d'expérimentation au Sahara en 1957[131]. La France consacre ainsi à sa défense nationale l'exploitation d'un terrain de 108 000 km2 afin d'y mener des expériences[131].
De cette entreprise d'élaboration d'une force de dissuasion atomique au sein des départements français du Sahara (Territoires du Sud) découle la politique énergétique nucléaire de la France. L'exploitation des quatre installations militaires françaises principales, Colomb-Béchar, Hammaguir, Reggane et In Ekker s'achève en 1967. La dernière, à Namous, bénéficie d'une couverture civile la Sodéteg, et poursuit ses activités jusqu'en 1978.
Politique
Politique algérienne de la France (1827-1944)
- Politique de représailles (1827-1830)
- Politique de conquête limitée (1830-1834)
- Politique d'attentisme (1834-1837);
- Politique de conquête généralisée (1837-1847)
- Politique d'assimilation (1848-1944)
- Assimilation territoriale
Cette politique vise à assimiler le territoire algérien au territoire français et débute officiellement avec l'ordonnance du 22 juillet 1834. Son application n'est dans un premier temps que partielle, puis s'applique à l'ensemble de la colonie une fois la conquête totale du territoire décidée en 1841.
La Deuxième République établit la Constitution française de 1848 qui consacre l'appartenance de l'Algérie au territoire national.
- « Constitution du 18 novembre 1848 :
- Chapitre IV — Du pouvoir législatif :
- Article 21. — Le nombre total des représentants du peuple sera de sept cent cinquante, y compris les représentants de l'Algérie et des colonies françaises.
- Chapitre X — Dispositions particulières :
- Article 109. — Le territoire de l'Algérie et des colonies est déclaré territoire français, et sera régi par des lois particulières jusqu'à ce qu'une loi spéciale les place sous le régime de la présente Constitution. »
Concrètement, cela se traduit par l'abandon du statut de colonie française pour une administration civile et une représentation politique dans l'Assemblée nationale, les départements français d'Algérie[132] créés le 9 décembre 1848 :
- département d'Oran (à l'Ouest) ;
- département d'Alger (au Centre) ;
- département de Constantine (à l'Est).
- Assimilation démographique
La loi du 26 juin 1889 institue la naturalisation automatique, au nom du droit du sol, des enfants d'étrangers nés en territoire français (s'ils ne la refusent pas à 21 ans, âge de leur majorité).
Politique d'intégration (1944-1958)
- Collège électoral unique (1958)
Le décret no 58-569 du 3 juillet 1958, émanant du président du Conseil Charles de Gaulle, établit un collège électoral unique[133].
- « Art. 1er. - Il sera établi dans chaque commune d'Algérie une liste électorale unique sur laquelle seront inscrits d'office tous les citoyens et citoyennes sans distinction de statut, domiciliés ou résidant dans la commune et remplissant à la date de clôture des listes les conditions exigées par la législation électorale en vigueur. »
Auparavant ce décret existent un 1° Collège réservé aux citoyens français et un 2° Collège pour les sujets français.
Politique d'autodétermination (1959-1962)
Référendum sur l'autodétermination en Algérie (1961)
Rejetant la politique d'intégration, le président Charles de Gaulle propose une politique d'autodétermination qui se traduit par un référendum tenu en métropole et en Algérie le 8 janvier 1961.
- « Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple français par le président de la République et concernant l'autodétermination des populations algériennes et l'organisation des pouvoirs publics en Algérie avant l'autodétermination ? »
Sur les 23 665 444 suffrages exprimés, 74,99 % est un « oui », 25,01 % est un « non ». 2,22 % (du nombre d'inscrits) exprime un vote nul qui n'est pas comptabilisé et 8 533 520 inscrits s'abstiennent de voter (26,24 % du nombre d'inscrits).
Proposition de partition de l'Algérie (1961)
Le Premier ministre Michel Debré évoque la partition de l'Algérie, comme dernier recours, dans la déclaration à l'Assemblée nationale du 28 juin 1961[135]. Il argumente sur la « séparation » en s'appuyant sur l'exemple d'autres partitions réussies faisant implicitement référence à Israël.
« S'il devait arriver que toutes les voies raisonnables apparussent comme fermées il faudrait en tirer la leçon. Sur la carte sont déjà dessinées les portions de territoire où l'emporte la population d'origine européenne. Faute de la coopération et de l'association, la sécurité, non seulement de cette population mais aussi de celle de la population musulmane résolue à demeurer à nos côtés, ne serait alors assurée que par la séparation et une organisation autonome, le reste des habitants vivant désormais sans que la France ait à y pourvoir. Une telle séparation ne serait point du tout un phénomène nouveau dans le monde et notre siècle en donne maints exemples. Il est même arrivé que ce soit au bénéfice de populations de religion musulmane et afin d'éviter qu'elles ne soient livrées à d'autres en qui elles ne pouvaient se confier, que des divisions géographiques ont été pratiquées et ont réussi. […] Le risque de sécession et de partage n'est pas notre fait. Si tous ceux qui parlent de l'Algérie avaient le même souci de son avenir que nous-mêmes, et comprenez que rien ne s'édifie sans la fraternité, alors l'affaire serait gagnée pour le plus grand bien de tous. »
Les annonces de Paris ont des répercussions en Algérie, le FLN hostile à l'idée de partition organise une manifestation le 5 juillet 1961.
En août 1961, le député UNR Alain Peyrefitte émet à son tour la proposition d'une partition de l'Algérie. Hubert Beuve-Méry directeur du journal Le Monde publie le projet de Peyrefitte dans quatre éditions de son journal à la fin septembre 1961. Le président Charles de Gaulle reçoit Alain Peyrefitte à l'Élysée le 19 novembre 1961 et lui commande un rapport sur sa proposition. Peyrefitte énumère quatre points[134] :
« 1. On regroupe entre Alger et Oran tous les Français de souche, avec tous les musulmans qui se sont engagés à nos côtés et veulent rester avec nous. 2. On transfère dans le reste de l'Algérie tous les musulmans qui préfèrent vivre dans une Algérie dirigée par le FLN. 3. On garde un libre accès au Sahara, qui doit devenir un territoire autonome par rapport aux deux premiers. 4. Tout le reste est négociable. On pourra partager Alger, comme Berlin ou Jérusalem : la Casbah d'un côté, Bab El-Oued de l'autre, une ligne de démarcation au milieu. »
Ce à quoi le président Charles de Gaulle lui répond[134], révélant ainsi une partie du contenu de son entretien avec Ben Gourion premier ministre d'Israël le 5 juin 1961[136] :
« En somme, vous voulez faire un Israël français. C'est ce à quoi voulait me pousser Ben Gourion, quand il est venu me voir. Mais il m'avait bien averti : « Ça ne marchera que si vous envoyez en masse d'autres colons français, s'ils s'installent définitivement, et s'ils s'engagent comme soldats pour combattre. » Vous imaginez ça ! Les pieds-noirs veulent que notre armée les défende, mais ils n'ont jamais éprouvé le besoin de se défendre eux-mêmes ! Vous les voyez se poster à leurs frontières pour prendre la relève de l'armée française ? »
Il met fin à la conversation en rejetant définitivement la proposition marquant par la même occasion son rejet de perpétuer l'Empire colonial français et son projet de rapatriement des colons européens[134] :
« Si nous suivons votre solution, nous dresserons la Terre entière contre nous. Le tiers-monde va se solidariser avec les Arabes. Nous aurons créé un nouvel Israël. Tous les cœurs, dans le monde arabe, en Asie, en Amérique latine, battront à l'unisson des Algériens. Les Juifs ont une bonne raison : c'est sur cette terre qu'ils ont eu leurs racines, bien avant les Arabes ; et ils n'ont pas d'autre foyer national. En Algérie, les Arabes ont l'antériorité ; tout ce que nous avons fait porte la tache ineffaçable du régime colonial ; le foyer national des Français d'Algérie, c'est la France. »
Des responsables nationalistes de l'OAS souhaitent négocier avec de Gaulle les modalités de la partition de l'Algérie, mais l'état-major de l'OAS refuse et fait exécuter deux chefs partitionnistes ; ce qui met fin au débat idéologique au sein de l'organisation[137].
Pour Maurice Allais, si la solution de la partition, dont on a souvent dressé des « images caricaturales », a rencontré peu de faveur, c'est pour la seule raison qu'elle a été farouchement rejetée par les extrémistes des deux camps. Selon lui, cette partition était « cependant la seule solution raisonnable[138]. »
Politique de négociation (1961-1962)
Principales mouvances politiques (1830-1962)
Colonialisme français
Une idéologie coloniale, dominante au XIXe siècle, conduit la Monarchie française à débuter l'aventure algérienne, en mai 1830, et la République française lui succédant, en février 1848, à la continuer.
Anticolonialisme français
Dès le début de la guerre d'Algérie une (infime) partie de la population européenne d'Algérie manifeste son soutien au F.L.N., ce qui donne lieu à des actes de sabotage et des attentats contre l'armée française ou les intérêts français. Ces faits sont une répétition - ou plus exactement une continuation - des événements survenus en métropole durant la guerre d'Indochine (1946-1954), mais qui inclut aussi des manifestations, blocages de trains de munitions en partance pour le front par des militants communistes, sabotage de munitions françaises et propagande pacifiste. L'aboutissement extrême de cette politique se concrétise dans des « retournements d'allégeance » ou des cas de haute trahison selon le degré pratiqué d'intelligence avec l'ennemi.
C'est dans cette lignée anticolonialiste que se situe l'Affaire Maillot du nom de l'aspirant Maillot, un militant pied-noir du Parti communiste algérien (p. C.A.), par ailleurs collaborateur au journal Alger républicain. Il détourne un camion d'armes de l'armée française pour aller le livrer à l'ennemi, chose qu'il fait en approvisionnant un camp du F.L.N. le . L'aspirant Maillot considéré comme déserteur, est interpellé par l'armée, se défend et est finalement abattu[139].
Une seconde affaire célèbre est celle de Fernand Iveton, également militant du p. C.A., ouvrier syndicaliste CGT à l'usine à gaz d'Alger où il dépose une bombe qui lui a été remise par des camarades indépendantistes le , date de son arrestation[140]. La bombe n'explosera pas. Il n'y aura ni dégâts ni victimes. En vertu des "Pouvoirs spéciaux" il est condamné à mort par le Tribunal militaire d'Alger pour « tentative de destruction par substance explosible d'édifices habités[141] » et guillotiné le [139].
La troisième affaire notable implique Maurice Audin, européen militant du p. C.A. qui, à la différence des deux autres, est né au protectorat français de Tunisie auquel la France accorde son indépendance le . Audin est par ailleurs enseignant à l'université d'Alger, quand il est interpellé à son domicile par l'armée française lors de la bataille d'Alger le et est depuis porté disparu.
Cette mouvance anticolonialiste existante en Algérie est relayée en France métropolitaine par les intellectuels du Réseau Jeanson ou du Manifeste des 121. La conduite des affaires algériennes par le président de Gaulle s'inscrit, de fait, dans la mouvance anticolonialiste ; c'est ainsi lui qui initie la décolonisation française et le démantèlement du second empire colonial dès novembre 1943 en accordant son indépendance au Liban, le général de Gaulle copréside alors le Comité français de la Libération nationale.
Anticommunisme et antifascisme français
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte de guerre froide, une partie des oppositions politiques s'exprime au nom de l'anticommunisme et dans le camp opposé de l'"antifascisme". Réagissant aux actions les plus spectaculaires et médiatisées des nationalistes européens d'Alger et d'Oran, actions désapprouvées et alors qualifiées d'« activisme », les communistes et leurs alliés durant les manifestations métropolitaines à compter de 1958 défilent aux cris de « Front populaire ! », « non au fascisme » ou « les fascistes ne passeront pas », paraphrasant ainsi le fameux slogan des anarchistes contre les nationalistes soutenant Franco durant la guerre civile espagnole (1936-1939). Le terme « fasciste » est abondant dans la propagande communiste anti-gaulliste et anti-nationaliste de l'époque.
Inversement, c'est dans le cadre d'un combat contre l'expansion du communisme et le danger soviétique que se place une partie de la droite nationaliste favorable au maintien français en Algérie. Ainsi, c'est en tant que « croisade » anticommuniste et « ambassade » du Monde Libre que le célèbre officier parachutiste français Marcel Bigeard décrit la mission de l'Armée française durant l'opération de « pacification » préconisée par le gouvernement et nommée Plan Challe. Les termes équivoques employés de « croisés » et « Occident » renvoient par ailleurs à un conflit de civilisations celui des croisades lancées par le Monde chrétien contre le Monde musulman. Ainsi, lors d'une entrevue filmée dans le cadre de l'émission télévisée Cinq colonnes à la une du 2 octobre 1959 et ayant pour thème « L'Algérie des combats » (filmée par Pierre Schoendoerffer), le colonel Bigeard déclare au journaliste Jean Lartéguy :
« Nous faisons une guerre, pas pour nous, pas une guerre colonialiste, Bigeard n'a pas de chemise [il montre son uniforme entrouvert] mes officiers non plus. Nous nous battons ici pour eux, pour l'évolution, pour voir l'évolution de ces gens-là et cette guerre est à eux. Pour défendre leur liberté au même titre que, à mon avis, nous défendons la liberté de l'Occident. Nous sommes ici des ambassadeurs, des croisés ; qui nous accrochons, pour que nous puissions continuer à parler, et avoir le droit de nous exprimer[123]. »
Cet argumentaire est utilisé par la faction de l'armée en accord avec (et/ou sous les ordres du) général Maurice Challe ; par exemple dans l'appel lancé par ce dernier à l'adresse des forces françaises lors du putsch du 22 avril 1961 (« Voudriez-vous que Mers el-Kébir et Alger soient demain des bases soviétiques ? »)[142]. Au dogme anticommuniste des uns répond celui, antifasciste, des autres.
Cette condamnation du danger soviétique est renforcée par les informations concernant les contacts entre la direction du FLN et Moscou et la formation dans les écoles de formation du KGB des cadres d'Abdelhafid Boussouf.
Loyalisme indigène
Dès le début de la conquête française une partie de la population indigène manifeste son soutien à la France. Le loyalisme indigène musulman perdure durant la guerre d'Algérie et place ceux qui ont fait le choix de la République Française plutôt qu'une République Algérienne dans une situation délicate ; qui par ailleurs se pérennise en se transmettant aux générations suivantes. Même après le 19 mars, il restera 1,5 million et demi de musulmans[réf. nécessaire] qui voulaient venir en France : harkis, moghaznis, fonctionnaires, députés et leurs familles.
Indépendantisme indigène
Refusant de se soumettre à l'autorité française se substituant à la régence ottomane d'Alger en 1830, l'émir berbère Abd el-Kader lance une guerre sainte (« Fatwa ») contre les envahisseurs catholiques Européens (le catholicisme étant alors la religion d'État en France). Plus tard, en 1959, le terme équivoque mais explicite de « Croisés » est employé par le colonel français Marcel Bigeard pour décrire le Plan Challe[123].
Le Mouvement nationaliste algérien - et sa Némésis française - est issu de cette mouvance indépendantiste, présente dès la conquête de 1830 et que les campagnes de pacification dont était mandaté le général Bugeaud (campagne de 1836 et campagne de 1841) étaient parvenues à marginaliser et à contenir jusqu'aux massacres de Sétif en mai 1945.
Nationalisme algérien
Au début du XXe siècle, plusieurs dirigeants algériens revendiquent à la France le droit à l'égalité ou à l'indépendance. Plusieurs partis vont être créés et plusieurs pamphlets seront écrits pour défendre le droit des algériens. Plusieurs penseurs algériens vont vilipender les plus importantes personnalités du régime colonial français. La plupart des figures du mouvement algérien vont être surveillées de près par les services policiers français, d'autres seront exilées vers d'autres pays comme l'a été l'émir Khaled el-Hassani ben el-Hachemi en Égypte puis en Syrie.
Messali Hadj, fondateur de l’Étoile nord-africaine revendique publiquement l'indépendance de l'Algérie le 2 août 1936 à Alger[132].
Malek Bennabi, Mohamed Hamouda Bensai, Saleh Bensai, Messali Hadj, Ben Badis, Mohamed Bachir El Ibrahimi, Fodil El Ouartilani, Larbi Tébessi, Ferhat Abbas, Omar Ouzeggane, etc., tous vont diverger sur la question algérienne, ce qui provoquera l'émergence de plusieurs associations et partis algériens : Parti de la réforme ou mouvement pour l'égalité, Association des oulémas musulmans algériens, association de l'Étoile nord-africaine, le parti Parti du peuple algérien, Amis du Manifeste des Libertés, Parti communiste algérien, etc.
La révolte algérienne de 1945 à 1954
À la suite de la mort de Ben Badis en 1940, de l'emprisonnement de Messali Hadj en 1945 et de l'interdiction du Parti du peuple algérien, le parti Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques revendique le statut d'égalité ou d'indépendance pour les Algériens en 1948. Aussi, l'Association des oulémas musulmans algériens est-elle interdite. C'est alors qu'apparaît l'Organisation spéciale qui a pour but de rassembler les armes en vue d'organiser la lutte armée. Mohamed Belouizdad en est le premier chef, puis Hocine Aït Ahmed prend la tête du mouvement et continue à œuvrer pour l'achat d'armes. La poste d'Oran est attaquée par les membres de l'OS.
En 1949 Ahmed Ben Bella prend la place de Hocine Aït Ahmed. Le plan de l'Organisation est dévoilé et une vague d'arrestations est réalisée par les autorités françaises en 1950. Le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques nie toute relation avec l'Organisation spéciale pour mettre un terme aux arrestations.
Le Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) est fondé en mars 1954, il organisera la lutte armée. Le parti du Mouvement national algérien (MNA) est fondé en juillet de la même année par les messalistes[143]. Par la suite, le Front de libération nationale (FLN) est fondé en octobre 1954 émanant de CRUA. Le FLN et le MNA deviendront rivaux pour le contrôle du pouvoir de la révolution. Quant à Messali Hadj il est libéré en 1958 et est assigné à résidence en France.
Mouvement libéral d'Algérie
Le Cartel libéral d'Algérie est constitué des fédérations algéroises de la SFIO (représentée par Williams Lévy), du M.R.p. (Ange Florès), du Parti socialiste autonome (Fernand Moschetti), de la Ligue des droits de l'homme (Gérard Lévy-Valensi) et de la Fédération des Libéraux (Roger Albou)[144]. Son Secrétaire général est une figure médiatique, le pied-noir Pierre Popie[144] (alias Maître Popie), avocat d'Alger et un temps collaborateur au journal L'Effort algérien en tant que membre de l'Association de la Jeunesse Algérienne pour l'Action Sociale (AJAAS) qu'il a fondé en 1952.
La mouvance libérale prônée par Maître Popie se veut une alternative amicale et fraternelle à l'affrontement des mouvements nationalistes qui s'opposent en Algérie. Le 2 décembre 1960, durant une entrevue télévisée pour l'émission Cinq colonnes à la une dont le thème est Qu'en pense Alger ?[145], il déclare souhaiter l'avènement d'une « République algérienne » qu'il décrit comme un « État neuf ». Interrogé sur les habitants du quartier européen d'Alger, nommé Bab el Oued, il ajoute « je suis persuadé que nous arriverons à les persuader car pour eux il n'y a pas d'issue, l'Algérie française est morte il faut qu'ils se tournent vers l'avenir ». Par ailleurs il remet en cause l'authenticité de la « fraternisation » entre Européens et musulmans le 18 mai 1958 sur le Forum d'Alger[146].
Les réactions de haine des militants de de l'Algérie française sont virulentes et ferment définitivement toute possibilité de dialogue. C'est dans ce repli que se cristallise l'opinion de la population européenne envers les libéraux, qui se voient, assimilés au mouvement nationaliste algérien, et pris pour cible par les futurs extremistes de l'O.A.S..
Le corps sans vie de Maître Popie est retrouvé dans son cabinet le 25 janvier 1961, il est poignardé de quatorze coups de couteau[147]. L'auteur de l'assassinat est Claude Peintre[148] du FAF[149], mouvement nationaliste qui a été dissous par les autorités d'Alger le mois précédent. Plusieurs thèses s'affrontent au sujet de l'affaire Popie, ainsi il est dit que la victime est pressentie pour témoigner au procès des barricades contre son principal instigateur Pierre Lagaillarde[150], plus jeunes les deux hommes sont avocats à Alger et rivalisent pour la direction de l'Union des Étudiants Européens - que Lagaillarde remporte[151] -, il est également dit que la victime est un sympathisant du F.L.N. et du G.P. R.A[152]. Une autre source affirme que son « cabinet est une officine du renseignement gaulliste »[153].
Accusés par l'armée d'être noyautés par les mouvements insurrectionnels, les centres sociaux sont la cible des nationalistes partisans de l'Algérie française. Ceux-ci commettent l'assassinat de Château-Royal : le , un commando Delta de l'OAS organise un attentat contre à El-Biar, près d'Alger, six dirigeants des Centres Sociaux Éducatifs (CSE) d'Algérie sont tués.
Mouvement nationaliste français (1956-1962)
Organisation de la Résistance de l'Algérie française (1956-1957)
L'Organisation de la résistance de l'Algérie française (ORAF) est un groupe de contre-terroristes européens, émanant de l'armée française en Algérie, qui est créé en 1956. Il est spécialisé dans la lutte contre les attentats terroristes du FLN en employant les méthodes de la guerre non conventionnelle.
En représailles à l'attentat commis à Bab El-Oued, quartier européen d'Alger, par le FLN le 19 juillet 1956, le commando de Boudhries avait mitraillé des civils faisant un mort et trois blessés[154], un commando de l'ORAF place une bombe au 9 rue de Thèbes, à proximité du bain maure appartenant à Boudhries et situé dans le quartier Arabe de la Casbah d'Alger[137],[154],[154]. La déflagration provoque l'effondrement d'un immeuble du quartier et cause quinze morts et plusieurs blessés[154].
Le 16 janvier 1957 un attentat au bazooka est commis à l'état-major contre le général Raoul Salan, commandant de la 10e région militaire et commandant interarmées à Alger depuis décembre 1956[137]. Salan absent en réchappe mais son chef de cabinet le commandant Rodier, assis dans son fauteuil, est tué[137]. Les auteurs de l'attentat sont Philippe Castille et Michel Fechoz ; le commanditaire, René Kovacs, un médecin algérois militant pour l'Algérie française, et voulant remplacer Salan par le général René Cogny, réputé plus énergique. Castille et Frechoz sont interpellés et condamnés à 12 années de prison mais ils s'évadent[155]. En 1961, ils rejoignent l'OAS et son chef Salan[155].
Une purge est opérée au sein des cadres de l'armée, des officiers sont alors mutés. L'enquête sur l'affaire du bazooka ne remonte pas très haut pour ne pas inquiéter les milieux gaullistes préparant le retour aux affaires du général de Gaulle et les actions de l'ORAF se font désormais plus discrètes[137].
Naissance du mouvement nationaliste (1958)
La crise de mai 1958 fait naître chez des Européens d'Algérie la crainte d'une « politique d'abandon » de l'Algérie française ; en retour de cette angoisse existentielle se cristallise un mouvement nationaliste d'envergure. Sa composition est hétérogène (voire antagoniste avec des pro et anti-gaullistes) et comprend divers courants issus de l'aile droite française dont l'Union pour le Salut et le Renouveau de l'Algérie Française (U.S.R.A.F.) du gaulliste Jacques Soustelle et le Comité de vigilance d'un second gaulliste, Léon Delbecque. Ce dernier représente 17 associations prônant le maintien de l'Algérie française au rang desquelles on décompte d'anciens résistants gaullistes, des poujadistes, des royalistes, des radicaux moriciens, des Anciens combattants (dont des musulmans loyalistes ou « harkis »), des militants d'extrême droite, l'Association Générale des Étudiants d'Algérie (A.G.E.A.) et « Le Groupe des Sept ». Les deux dernières composantes sont sous la direction de Pierre Lagaillarde un jeune avocat né en métropole mais qui a grandi en Algérie[156].
L'émeute des nationalistes se transforme en putsch le 13 mai 1958 (putsch d'Alger). Ceux-ci se décrivent comme des « nationaux » mais la presse contemporaine métropolitaine, de gauche, les nomme les « activistes » ou « ultras ». Ces Français d'Algérie sont soutenus par une partie des officiers de l'armée française à la suite d'une série de déconvenues politico-militaires : gestion malheureuse de la guerre d'Indochine à laquelle ont participé des officiers tels que Raoul Salan et Marcel Bigeard ; rembarquement des parachutistes de Jacques Massu bien que victorieux durant la crise de Suez) dans un contexte de guerre froide avec une majorité gouvernementale de gauche. Tous rejettent la conduite des affaires algériennes par les gouvernements successifs de la Quatrième République.
Insurrection (1960)
La semaine des barricades en janvier 1960 marque un échelon supplémentaire dans l’insurrection des nationaux. Une conséquence de cet événement est la création de l'OAS en décembre 1960.
Front Algérie Française (1960)
Le Front Algérie Française (FAF) est un mouvement politique en faveur du maintien de l'« Algérie française » créé le à Alger, à la suite de la semaine des barricades, sous la présidence du député et harki Saïd Boualam. Il affichera très vite 500 000 adhérents dont 200 000 musulmans[157].
Le 13 décembre 1960 au soir, Jean Morin, délégué du gouvernement, annonce la dissolution du FAF et des associations d'étudiants gravitant autour[123].
Attentats (1961-1962)
Les commandos Delta de l'OAS ont appliqué la tactique de leurs adversaires révolutionnaires en perpétrant des attentats contre tous « rebelles », intellectuels, politiques ou sympathisants de la cause indépendantiste (les « porteurs de valises »). La branche métropolitaine de l'OAS responsable de l'attentat manqué contre André Malraux ayant par accident entraîné la cécité d'une fillette a contribué à isoler l'OAS et à la priver du soutien du reste de la population.
Politique de la terre brûlée (1962)
Au mois de juin 1962, derniers jours précédents l'indépendance, et alors que débutait le rapatriement vers la métropole (parfois l'exode) des Algériens de souche européenne, des activistes de l'OAS tentèrent d'effacer toute trace de la présence française en détruisant des ouvrages d'art, des bâtiments publics, des archives des administrations… Des pourparlers s'engagèrent alors entre des représentants de l'OAS et du FLN à Alger, accompagnés d'une trêve tacite, qui se rompit bientôt par une nouvelle vague d'incendies. Les activistes d'Oran furent les derniers à s'incliner, mettant le feu le 25 juin à des millions de litres de mazout des dépôts du port d'Oran (10 à 30 millions selon les sources). D'énormes panaches de fumée noire recouvraient la ville.
Mouvement pour la communauté (1959-1962)
Le Mouvement pour la coopération est un mouvement gaulliste actif en Algérie et fondé par Jacques Dauer[158].
Défense
L'armée française et l'Algérie (1830-1978)
L'armée française a une place prépondérante, particulière et historique en Algérie[160]. C'est elle qui conquiert le territoire au nom de la France, qui lui fournit ses premiers colons (les familles des militaires dont sont issus les maréchaux Franchet d'Espèrey et Juin et les généraux Grossin et Jouhaud), qui administre la conquête à titre exceptionnel (par le Ministère de la guerre et non le ministère de la Marine comme c'est le cas dans les autres colonies) et qui a autorité sur le Sahara (territoire sous administration militaire depuis sa conquête en 1902 jusqu'en 1947). De fait l'Algérie, tout au long de son Histoire, du XIXe siècle comme au XXe siècle, est principalement administrée par des généraux et maréchaux.
Par ailleurs l'armée marque définitivement les lieux de son empreinte en baptisant les villes conquises d'après d'illustres généraux de la campagne d'Algérie ou des victoires napoléoniennes, c'est le cas entre autres d'Aumale (d'après le duc d'Aumale), Bugeaud (d'après le général Bugeaud), Damesme (d'après le général Damesme), Bréa (d'après le général Bréa), Cavaignac (d'après le général Cavaignac), Changarnier (d'après le général Changarnier), Cérez (d'après le général Cérez), Chanzy (d'après le général Chanzy) Palestro (d'après la Bataille de Palestro), Arcole (d'après la Bataille du pont d'Arcole) et Castiglione (d'après la Bataille de Castiglione). De même, le plus ancien lycée d'Alger, créé en tant que collège en 1835, est renommé Lycée Bugeaud en 1848[161].
C'est également par le biais de cette même armée que la plupart des Français métropolitains découvrent le pays et se forgent une expérience de l'Algérie. Ils en feront part à leurs contemporains, avec l'arrivée du contingent dans les années 1960 ; les milliers d'appelés de la guerre d'Algérie.
Ainsi, l'Histoire de l'Algérie française explique l'attachement particulier de l'armée à ce territoire (putsch de 1958, putsch des généraux) et en retour l'attachement que lui porte une partie de la population d'Algérie, européenne (la semaine des barricades, l'engagement dans l'OAS) mais aussi musulmane (les harkis, les SAS, les GMS) ; attachement durable comme en atteste la Loi française du 23 février 2005.
Partie du port de Toulon, le , et arrivée la première avec le débarquement de Sidi-Ferruch, le , c'est également elle qui quitte l'Algérie, devenue indépendante, la dernière en 1965 pour le plus gros des effectifs, soit douze ans avant l'expiration de la première échéance (1977) d'un bail renouvelable consenti mutuellement par les Accords d'Évian[162]. Toutefois, des effectifs et installations françaises stratégiques sont maintenus sur le sol de la République algérienne, souveraine, jusqu'en 1967 et 1970. La seule exception est la base militaire française secrète de B2-Namous dans le Sahara, qui bénéficie de négociations particulières et confidentielles entre gouvernements français et algérien, son bail est reconduit en 1967 puis 1972 ; elle est finalement évacuée en 1978.
Algérie
- Armée d'expédition (1830)
L'armée d'expédition, aussi appelée Armée d'Afrique, qui participe à la « Guerre d'Alger » en 1830 est un corps expéditionnaire commandé par le général Bourmont et offre un effectif de 37 639 hommes disposant de 3 853 chevaux et 70 bouches à feu de gros calibre.
La flotte est aux ordres de l'amiral Duperré et présente un total de 644 bâtiments dont 107 appartenant à la Marine royale.
- Garde nationale (1831)
Un bataillon de la Garde nationale comprenant 500 hommes est créé à Alger en 1831 lors de l'expédition de Blida. Il est habillé, armé et équipé comme celui de la métropole. Il est composé d'Européens domiciliés à Alger et placé sous le commandement d'un négociant en vin qui est un ancien officier français de la Grande Armée.
- Armée d'occupation
En 1831 l'armée d'occupation est de 749 officiers.
- 19e corps d'armée
Le 19e corps d'armée est un corps de l'armée française, créé par décret du JO du , qui regroupe les différentes unités militaires d'Algérie française. Il comprend trois divisions, respectivement, Division d'Alger, Division d'Oran et Division de Constantine. Durant les deux guerres mondiales, les mobilisés d'Algérie, Européens comme indigènes musulmans et israélites, sont répartis dans l'une d'entre d'elles en fonction de leur propre domicile.
- Base navale de Mers el-Kébir (18??-1968)
La base navale de Mers el-Kébir située à l'Ouest d'Oran est célèbre pour la bataille qui s'y déroule, le . La France étant pratiquement défaite, la marine britannique, pourvue du double de navires, attaque son ancienne alliée française dans la rade du port, craignant qu'elle ne tombe aux mains des Forces de l'Axe. Après la Seconde Guerre mondiale, la France utilise Mers-el-Kébir comme base de soutien pour ses essais atomiques. Les accords d'Évian du , qui reconnaissent l'indépendance de l'Algérie en mettant fin à l'Algérie française, autorisent la France à conserver sa base jusqu'en 1977, mais la marine se retire officiellement le [163].
- « Déclaration générale du 19 mars 1962 relative à l'Algérie : Chapitre III. Du règlement des questions militaires »[162]
- « L'Algérie concède à bail à la France l'utilisation de la base de Mers-el-Kébir pour une période de quinze ans, renouvelable par accord entre les deux pays » »
- Base aérienne de Bou-Sfer (18??-1970)
L'Armée de l'air française établit plus d'une vingtaine de bases aériennes en Algérie[164]. Elle conserve l'une des plus stratégiques d'entre elles, l'escale aérienne de Bou-Sfer dotée d'un important aérodrome et située sur la côte à l'Ouest de la base navale de Mers el-Kébir, jusqu'en 1970. Bou-Sfer est également la ville natale d'Edmond Jouhaud, général de l'Armée de l'air, célèbre pour sa participation aux putsch de 1958 et 1961.
Sahara
Le Sahara, ou Territoires du Sud, est un territoire autonome sous administration militaire depuis sa conquête sur les tribus indigènes Touareg en 1902 jusqu'à son passage à une administration civile en 1957.
Unités sahariennes françaises (1894-1962)
Les unités sahariennes furent des unités de l'armée française affectées au Sahara. Elles furent dissoutes à la suite des Accords d'Évian, en 1962.
Compagnies méharistes sahariennes (1902-1962)
Unités de l'armée française destinées à contrôler les territoires du Sahara
Compagnies des Oasis sahariennes (1902-1962)
Corps spécial de l'armée française et composé d'indigènes musulmans ; il est créé par décret le .
Installations militaires du Sahara (1947-1978)
Centre Interarmées d'Essais d'Engins Spéciaux (1947-1967)
En avril 1947, le Centre d'Essais d'Engins Spéciaux (C.E.E.S.) est créé à Colomb-Béchar, il est renommé Centre Interarmées d'Essais d'Engins Spéciaux (C.I.E.E.S.) en 1948. Par la suite un second polygone est créé à 120 km à Hammaguir. Les deux bases sont évacuées en 1967.
Centre Saharien d'Expérimentations Militaires
La base de Reggane, située dans le Hoggar, héberge le Centre Saharien d'Expérimentations Militaires (C.S.E.M.). La première bombe atomique Gerboise bleue y explose le . L'événement est filmé[165]. C'est la première d'une série de tests atomiques atmosphériques. La France devient la quatrième puissance nucléaire au monde. Le C.S.E.M. est officiellement colmaté et évacué en mai 1967[166].
Centre d'Expérimentations Militaires des Oasis (19??-1967)
À la suite des protestations internationales contre les essais atmosphériques du C.S.E.M. un second centre d'essai atomique destiné à des explosions confinées est créé à In Ekker, à 150 km de Tamanrasset, et porte le nom de Centre d'Expérimentations Militaires des Oasis (C.E.M.O.). Le l'explosion crée une brèche dans le mont Taourirt et provoque une fuite radioactive, c'est l'accident de Béryl ; le vingt-neuvième incident de ce type connu dans le monde. Le Ministre de la Défense Pierre Messmer et celui de la Recherche et des Technologies Gaston Palewski sont dans la tribune de la délégation officielle pour assister au tir, ils sont irradiés avec le reste de la délégation lorsqu'un changement soudain de direction du vent oriente le nuage radioactif vers eux. Les deux ministres décèdent respectivement 45 ans et 22 ans plus tard (à 91 ans et 83 ans). Neuf appelés du contingent, membres du 621e Groupe d'Armes Spéciales sont également sur les lieux, mal protégés ils sont encore plus fortement irradiés. Le C.S.E.M. est abandonné en 1967.
Centre d'Expérimentation Semi-Permanent de B2-Namous (1965-1978)
Dès 1935, la Section technique de l'armée (STA) installe une base secrète d'essais d'armes chimiques et bactériologiques, le Centre d'Expérimentation Semi-Permanent (CESP) dans l'oued Namous au Sahara. Le polygone d'essai de B2-Namous est remis en activité en 1965 à l'initiative du président Charles de Gaulle et le reste jusqu'en 1978, soit quinze ans après l'indépendance de l'Algérie et au terme de deux échéances (1967 et 1972) du bail concédé à la France par les Accords d'Évian de 1962. Officiellement gérée par une entreprise civile, la Sodéteg (groupe Thomson), pour ne pas indisposer les autorités d'Alger traitant avec l'armée française, B2-Namous est la dernière installation militaire étrangère, connue, à être restée en activité après la fin de l'Algérie française.
Transfert technologique et matériel à l'armée algérienne (1967, 1978)
Les indigènes algériens et l'Armée française (1830-1964)
Après la prise d'Alger aux Ottomans en 1830 par le corps expéditionnaire français du comte de Bourmont, des indigènes algériens prêtent allégeance à la France. C'est d'abord le cas des cavaliers « Sibahis » (« cavalier libre ») Turcs du général Joseph Vantini, alias Youssouf, qui se rallient aux Troupes d'Afrique sous le nom de Spahis. C'est ensuite le cas de la confédération tribale berbère de Kabylies, Zouaoua, qui donne son nom à un nouveau type de corps d'infanterie nommée zouave. Un second corps d'armée composé majoritairement d'indigènes musulmans est ensuite créé en 1842 sous le nom de Tirailleurs algériens ; les mobilisés européens et israélites constituent alors l'infanterie zouave.
Dès lors ces troupes se battront pour la France dans toutes les campagnes coloniales, y compris contre d'autres indigènes, aussi bien que pour la défense de la métropole, notamment durant les campagnes de la Première Guerre mondiale (1914-1918) et Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Elles se battront également pour la défense des intérêts français durant les guerres d'indépendance sous-tendues pas la guerre froide (1946-1962).
Paradoxalement, ces combattants et leurs familles ont à répondre de leur choix politique pris en temps de guerre aussitôt advenu le temps de la paix établie par la signature de traités d'armistices. Au XIXe siècle cela se traduit par le traité de Tafna et le massacre des Ben Zetoun, au XXe siècle ce sont les Accords d'Évian et le massacre d'Oran. Au XXIe siècle, ce choix des parents et grands-parents de soutenir la République française est l'enjeu d'un conflit générationnel dont les répercussions se manifestent encore dans la France contemporaine des années 2000[167].
Cavalerie
Chasseurs algériens (1830-1831)
Après la conquête d'Alger est formée, le , une cavalerie indigène, les « Chasseurs algériens »[168], commandée par le chef d'escadron Marey-Monge et le capitaine Joseph Vantini (converti à l'Islam il change son prénom Joseph en Youssouf). Le (ou en 1832 selon les sources), les Chasseurs algériens sont incorporés dans les deux régiments de Chasseurs d'Afrique créés le même jour à l'aide de Chasseurs à cheval provenant des trois escadrons débarqués de France en 1830 et de volontaires provenant de la cavalerie métropolitaine.
Chasseurs numides (1830-18??)
Zouaves à cheval (1830-1831)
Créés en 1830, les deux escadrons de Zouaves à cheval sont formés, mais ils intègrent les corps des Chasseurs d’Afrique en 1831.
Chasseurs indigènes (1831-1841)
La loi du autorise les généraux commandant les pays occupés à former des corps militaires composés d’indigènes et d’étrangers. Dix ans plus tard ils deviennent des Spahis en application de l'ordonnance du créant un corps unique de cavaliers indigènes.
Chasseurs d'Afrique (1830-1834)
La formation des Chasseurs d'Afrique date de décembre 1830[168]. Le 1er régiment de chasseurs d'Afrique est créé le 1er mars 1832 par ordonnance royale avec 2 escadrons de Chasseurs algériens ou Zouaves à cheval dont 20 Turcs ayant servi sous les ordres de Joseph Vantini (Youssouff). Il livre sa première bataille le , dans l'affaire d'El Ouffia sous le commandement du colonel Schauenbourg[168]. De 1830 à 1834 le nouveau corps de cavalerie, des Chasseurs d'Afrique, est mixte ou « franco-arabe »[168], il est composé de Français et d'indigènes algériens Arabes[168].
Spahis (1834-1962)
Le corps des cavaliers Spahis est créé par l'ordonnance du prescrivant la formation à Alger d'un corps de cavaliers indigènes sous la dénomination de « spahis réguliers ». Les unités de Chasseurs indigènes et Mamelouks sont transférées dans le corps des Spahis à la suite de l'ordonnance du qui crée un corps unique de cavaliers indigènes. Les Spahis sont dissous en 1962, à l'exception de l'historique 1er régiment de spahis marocains, stationné à Valence, Rhône-Alpes, et qui subsiste en 2009 comme arme blindée-cavalerie.
Méharistes (1902-1962)
Les méharistes constituent un corps de cavalerie à dos de dromadaire créé en 1901 sous l'impulsion du commandant François-Henry Laperrine. Plusieurs unités sont successivement créées telles les Compagnies des Oasis sahariennes qui forment un corps spécial de l'armée française, créé par décret le , et composé d'indigènes, à l'origine des Mozabites de la tribu Chaamba. Il s'oppose aux tribus Touaregs (ennemis des Chaamba) et opère sous les ordres du lieutenant Guillo Lohan durant la campagne du Sahara (1902-1907).
Infanterie
Zouaves (1830-1842)
Le corps des zouaves, composé originalement de deux bataillons, est créé le par le général Clauzel[169]. Les membres de ce corps sont transférés dans celui des Tirailleurs Algériens à la création de ce dernier en 1842, les troupes zouaves cessent alors d'être composées d'indigènes.
Tirailleurs algériens (1842-1964)
Les Tirailleurs algériens (surnommés « Turcos ») est un nouveau corps de l'Armée de terre composés d'indigènes en remplacement des Zouaves. Par la suite, le combattant Tirailleur est adopté dans les troupes coloniales françaises, dont les célèbres Tirailleurs sénégalais et les Tirailleurs indochinois.
Harkis (1954-1962)
Les harkis sont des volontaires s'engageant comme supplétifs de l'armée française durant la guerre d'Algérie (1954-1962). Pour une perspective détaillée voyez l'article consacré aux harkis pendant la guerre d'Algérie.
Moghaznis (1958-1962)
Les Moghaznis sont des supplétifs des Sections administratives spécialisées (SAS) et les sections administratives urbaines de l'armée française durant la guerre d'Algérie.
Gendarmerie
Gendarmes maures (1831-1841)
Situation
La situation des indigènes dans l'armée française est particulièrement délicate, ils ne sont pas reconnus comme citoyens français à part entière par les autorités, leur progression hiérarchique est ainsi plus lente que celle de leurs compatriotes français. En même temps ils sont considérés comme des « traîtres » par leurs congénères indigènes qu'ils combattent au nom de la France.
Abandon français (1962-1977)
Le , le président de Gaulle et son ministre Mesmer, instaurent le gel des pensions des Anciens combattants indigènes algériens (entre autres)[170] :
- « Après l'indépendance de leur pays, les pensions d'invalidité et de retraite de ces anciens combattants avaient été gelées par le général de Gaulle en 1959. Elles étaient souvent réduites à des montants symboliques, jusqu'à dix fois inférieures aux sommes perçues par les Français. »
À ce sujet, le sénateur Guy Fischer déclare lors de la séance du [171]
« Notre amendement porte sur le douloureux et récurrent problème de la cristallisation des pensions des anciens combattants venus défendre notre pays au cours des deux dernières guerres mondiales. Ces soldats, issus d'Afrique noire, du Maghreb, d'Indochine ou d'autres colonies, ont participé courageusement à la défense et à la libération de la France. Or, la loi de finances pour 1960, du 26 décembre 1959, qui a institué la cristallisation des pensions, dispose qu'à compter du 1er avril 1961 les pensions, rentes ou allocations viagères imputées sur le budget de l’État ou d'établissements publics dont sont titulaires les nationaux des pays ou territoires ayant appartenu à l'Union française ou à la Communauté, ou encore ayant été placés sous le protectorat ou la tutelle de la France, seront remplacées par des indemnités calculées sur la base des tarifs en vigueur à la date de leur transformation. Concrètement, dès 1962, la cristallisation s'appliquait à la quasi-totalité des États d'Afrique noire et aux trois États du Maghreb. »
En juillet 1962, les autorités françaises parisiennes font désarmer les troupes loyalistes indigènes (dont les harkis) et imposent un nombre limité de « rapatriés » durant l'évacuation des populations refusant de vivre dans une République algérienne. En 1963, lors du procès du Petit-Clamart, l'avocat de la défense (le colonel Bastien-Thiry et les autres conspirateurs régicides) et parlementaire français Jean-Louis Tixier-Vignancour déclare :
« […] Il est possible que le général de Gaulle, dans une vue panoramique du monde, ait estimé qu'il était superflu de ramener en France plus de trois mille harkis. Le Conseil des Ministres avait en effet déclaré : on en ramènera trente mille. Et au Conseil des Ministres suivant, on s'est aperçu que trente mille harkis ou moghaznis, cela faisait trois cent mille personnes, parce qu'il fallait compter avec la femme, la mère et les enfants ! À peu près dix personnes par harki ou par moghazni. Alors M. Louis Joxe a tranché, et avec son air toujours un peu excédé, et sa courtoisie lassée, il a dit : « Réduisons à trois mille. » Il en est revenu quatre mille cinq cents, parce que la marine présente cette particularité exceptionnelle d'avoir des bateaux pour transporter et des traditions à respecter[172]. »
À leur arrivée en métropole, les anciens combattants indigènes sont mis à l'écart avec leur famille dans le camp d'internement de Rivesaltes, Languedoc-Roussillon, sous ordre du gouvernement ; ils subissent le même sort que les réfugiés indochinois en 1956 quand ils sont « accueillis » dans le camp de transit de Sainte-Livrade-sur-Lot, Aquitaine[173],[174].
L'armée révolutionnaire algérienne (1954-1962)
Administration
La continuité avec la régence d'Alger
L'administration française de l'Algérie présente des éléments de continuité avec la régence d'Alger[175]. Le système monétaire de la régence est conservé jusqu'en 1848 au nord (et plus tard encore pour le paiement des tributs de guerre), et jusqu'au XXe siècle dans le Sahara.
Jusqu'en 1918, les musulmans étaient uniquement soumis aux « impôts arabes » (achour, hokor, lezma, zakât) et non à une fiscalité à l'européenne. Les indigènes restent aussi régit par les « lois musulmanes » en lieu et place du Code civil. La scolarité des enfants indigènes ne touchant que 5% des enfants en 1914 et 15% en 1954, l'enseignement indigène était encore actif au point qu'une motion du congrès des maires d'Algérie demande sa disparition en 1909. Dans les provinces de Constantine et d'Oran, sous administration militaire, au XIXe siècle, les Français composent avec les coutumes administratives locales. Ainsi l’administration de ces territoires se fera par le biais de notables indigènes locaux, comme les caïds, Bachagha, Khalifa. Lors de la conquête, la pratique de l'amen - reddition/négociation selon les pratiques locales - est la règle qui régit le rapport entre l'armée française et les tribus. Enfin comme dans la Régence, l'administration française prend en compte le rôle social de la religion. Elle intègre politiquement, que le contrôle de la population algérienne passe par le contrôle des confréries religieuses, tout en se désengageant de leur gestion interne[176].
Bureaux arabes
Les bureaux arabes sont créés le .
Sièges des institutions locales
Au début de la colonisation, les premiers gouverneurs de l'Algérie siègent dans l'ancien palais d'hiver des deys, connu sous le nom de Dar Hassan Pacha. Ce palais accueille Napoléon III lors de ses visite en Algérie en 1860 et 1865[177]. Le Gouvernement général d'Algérie (G.G.), immeuble monumental de 600 bureaux et de salles de réunions, centralise les services généraux de l'Algérie française. Cet édifice en forme de H est bâti entre 1929 et 1934, avec aménagements postérieurs jusqu'en 1955, à Alger boulevard Laferrière, rue Berthèse, Saint-Augustin et boulevard du Maréchal Foch, par l'Entreprise Perret Frères selon les plans de l'architecte Jacques Guiauchain[178] et couvre une superficie supérieure à 4 400 m.
Le bâtiment principal est surmonté d'un large balcon à deux étages donnant sur la cour intérieure adjacente au boulevard Lafferière et faisant face au Forum (place Clemenceau).
Sa valeur hautement symbolique lui vaut d'être le siège d'un premier putsch d'Alger le 13 mai 1958 à l'occasion duquel est proclamé le Comité de Salut Public présidé par le général Jacques Massu, puis d'un second, nommé putsch des généraux, le 23 avril 1961, sous la conduite des généraux Maurice Challe, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et André Zeller.
C'est également de ce balcon qu'est prononcée la phrase historique du président du Conseil Charles de Gaulle « Je vous ai compris », introduction de son discours aux habitants de l'Algérie d'alors, le 4 juin 1958[179].
En plus du G.G., la capitale Alger héberge l'Assemblée d'Algérie[180].
Institutions
L'Algérie sera d'abord placée sous la responsabilité de commandants militaires, assistés d'administrateurs civils dont l'un des premiers d'entre eux, le baron André Pichon (nommé en 1831), conseiller d'état, posa les premières assises de la législation algérienne.
Une ordonnance de 1845 divisa l’Algérie en trois provinces (Alger, Oran, Constantine), beyliks ottomans, récemment conquises, chacune divisée en territoire civil, territoire mixte et territoire arabe.
La première, officiellement pacifiée, fut administrée à la française par des fonctionnaires civils ; les deux autres où les indigènes gardèrent leurs lois furent administrées par des officiers.
Le des départements français, subdivisés sur le modèle français, en arrondissements et communes, se substituèrent aux territoires civils des trois provinces[181]. Les provinces furent totalement départementalisées au début de la IIIe République. La loi du en fixa les limites définitives. Le sud algérien non départementalisé forma 6 territoires regroupés au sein des Territoires du Sud en 1902 ; leur nombre fut réduit à 4 en 1905.
À partir de 1955, le nombre de départements s'accrut passant à 4, puis à 18 deux ans plus tard (avec le remplacement des « Territoires du Sud » par deux départements « sahariens »), et à 21 un an après, pour retomber à 18 à la veille de l'indépendance en 1962.
L’organisation communale française fut transposée pour la première fois, dans la zone civile, par l’ordonnance du , mais, à la différence de ce qui se passait en France, les maires et les conseillers municipaux étaient nommés et non élus.
Parallèlement à l’expansion de la zone civile au nord de l’Algérie, le mouvement municipal se développa et donna naissance à deux types de communes :
- les communes de plein exercice (C.p. E), territoire où la population européenne était assez nombreuse pour pouvoir gérer elle-même ses affaires.
- les communes mixtes (C.M) territoires où la population européenne installée n’était pas assez compacte et dense pour former une C.p. E.
- les communes indigènes, formées de tribus où l'élément européen n'avait pas encore pénétré. Elles étaient administrées par des commissions mi-partie indigènes mi-partie européennes, fonctionnant sous la surveillance de généraux de brigade. Ces communes indigènes étaient toutes situées en territoire militaire.
Cette organisation municipale révélait bien le sens de l’assimilation administrative qui s’opérait en fonction et au profit de l’élément européen. Ce système demeura à peu près inchangé de 1870 à 1956. Ainsi l'institution communale coloniale présentait une physionomie spéciale. La présence de deux populations distinctes européenne et musulmane inspirait non seulement deux types d’administration communale, mais aussi deux types de structures infra-communales, plus réduites :
- les centres de colonisation, administrés par un adjoint spécial européen.
- les douars qui avaient à leurs têtes un adjoint indigène. Un ensemble de plusieurs douars constituait une ferka, administrée par un cheikh. Un certain nombre de ferkas composaient la tribu, à la tête de laquelle se trouvait un Caïd. Les tribus étaient groupées en aghaliks, avec un agha pour chef.
Ce qui expliquait parfois la présence côte-à-côte de deux communes homonymes, mais ayant un statut différent l'une de l'autre, comme à Aïn Témouchent.
Ministères rattachés à l'Algérie
- 1830 : ministère de la Guerre
- 1858 : ministère de l'Algérie et des Colonies (décret du 24 juin 1858)
- 1957 : ministère de l'Algérie (décret du 13 juin 1957)
- 1957 : ministère du Sahara (décret du 13 juin 1957)
- 1960 : ministère rattaché aux Affaires algériennes (décret du 22 novembre 1960)
Organisation administrative
Formation territoriale (1830-1956)
- 1830 : prise d'Alger ()
- 1831 : prise d'Oran
- 1832 : prise de Bône ()
- 1833 : prise d'Arzew, prise de Mostaganem, prise de Bougie ()
- 1835 : prise de Mascara
- 1836 : prise de Tlemcen
- 1837 : prise de Constantine
- 1840 : prise de Cherchell, prise de Médéa (), prise de Miliana
- 1844 : prise des oasis Zibans
- 1848 : création des provinces d'Algérie (province d'Alger, province d'Oran, province de Constantine)
- 1848 : création des trois départements français d'Algérie dans le territoire civil de chacune des trois provinces.
- 1870 : disparition des provinces; les trois départements recouvrent la totalité de leur territoire.
- 1902 : organisation des Territoires du Sud-Algérien
- 1934 : annexion de Tindouf
- 1956 : convention frontalière avec le royaume de Libye, dernière retouche territoriale.
- 1957 : création des départements français du Sahara (en remplacement des territoires du sud)
Provinces (1848-1871)
Avec la victoire des Troupes d'Afrique sur l'État d'Alger dirigé par Abd el-Kader le , et la soumission de ce dernier à la France le , cette dernière procède en 1848 à l'unification du territoire et à la création de trois provinces nommées respectivement, province d'Oran (à l'ouest), province d'Alger (au centre) et province de Constantine (à l'est).
Départements (1848-1962)
L'arrêté du érige dans les trois provinces le territoire civil en département[182]: Département d'Alger (91), Département d'Oran (92) et Département de Constantine (93). Les provinces disparaissent au début de la IIIe république, leur territoire étant totalement départementalisé.
En Algérie, le département est subdivisé en arrondissements et communes, (article 11) mais en confirmant l'institution des Commissaires civils, l'arrêté du 9 décembre a implicitement reconnu une troisième division administrative, celle du district. Le département est administré par le préfet, qui rend compte au Gouverneur de la situation générale du pays notamment en ce qui concerne l'ordre et la sûreté publique (article 12), et il est assisté d'un Conseil de préfecture remplaçant le Conseil de direction[28].
Arrondissements
Communes
Territoires autonomes (1958-1962)
La loi cadre du porte sur la création de cinq territoires autonomes : Territoire d'Alger, Territoire du Chéliff, Territoire de Constantine, Territoire des Kabylies et Territoire d'Oran.
Chaque territoire se subdivise en plusieurs départements eux-mêmes composés de divers arrondissements.
Esclavage
Le décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848 met officiellement fin à l'esclavagisme perdurant dans les départements d'Algérie depuis la régence d'Alger ; c'est-à-dire avant l'arrivée des colons français. Le décret du relatif à la répression de la traite des Noirs met un terme définitif à l'esclavagisme dans les départements de l'Algérie et du Sahara.
Citoyenneté et droits civiques en Algérie française
Citoyenneté et Nationalité françaises
En Algérie française il existe une distinction entre citoyenneté et nationalité française ; ainsi les indigènes musulmans sont de nationalité française, mais ne peuvent être, jusqu'en 1944, citoyens que s'ils renoncent à leur statut personnel coranique. L'adoption de deux collèges électoraux sous le régime républicain, au lieu d'un seul, en est l'illustration.
Le 14 juillet 1865, un sénatus-consulte (et non pas le Code de l'indigénat de 1881) de l'empereur Napoléon III fixe le statut civique des musulmans : « l'Indigène musulman est français, néanmoins, il continuera à être régi par la loi musulmane. ». Pour Napoléon III, faire des musulmans des sujets français sans les rendre citoyens français, découlait du souci impérial de préserver leur particularisme coranique. Il s'agissait non pas de les priver des avantages de la citoyenneté française, mais de protéger leur identité culturelle. Le sénatus-consulte prévoyait par ailleurs que les musulmans qui voudraient jouir des droits des citoyens français pourraient le faire sur leur demande en renonçant à leur statut personnel coranique. Entre 1865 et 1891, seuls 783 musulmans firent cette démarche. Ce faible nombre pouvant s'expliquer par le fait que le renoncement au statut coranique était considéré comme une apostasie[183].
La citoyenneté française est reconnue aux musulmans par l'ordonnance du 7 mars 1944 et la loi du 20 septembre 1947 portant statut organique de l'Algérie qui instaure l'égalité à l'égard de tous les citoyens français. Les musulmans recevaient ainsi la citoyenneté par une naturalisation collective sans renoncement au statut personnel coranique[184].
Le collège électoral unique, égalitaire, est introduit par décret, le , sous l'impulsion du président du Conseil Charles de Gaulle dans le cadre d'une politique d'intégration.
Certains auteurs considèrent cependant que « les autorités françaises réussirent à faire perdurer le Code de l'indigénat en Algérie pratiquement jusqu'à l'Indépendance »[185], ou encore, qu'en 1962 « seuls 10000 musulmans sont pleinement français »[186]. Et, en effet, les Accords d'Evian, puis l'accession de l'Algérie à l'indépendance ont rétabli radicalement les différences sur le critère du statut civil des citoyens : les « citoyens français de droit local » (ci-devant indigènes) perdant leur nationalité française pour accéder à la citoyenneté algérienne, alors que les « citoyens français de droit commun » conservent leur nationalité française[187].
Ordonnance royale du 24 février 1834
À la suite de la Conquête de 1830, l'Algérie est officiellement annexée à la France en 1834. De fait, les indigènes musulmans et juifs deviennent sujets français puisque « placés sous la souveraineté directe et immédiate de la France, ils sont dans l’impossibilité de pouvoir en aucun cas revendiquer le bénéfice ou l’appui d’une autre nationalité : d’où il suit nécessairement que la qualité de Français pouvait seule désormais être la base et la règle de leur condition civile et sociale »[188].
Décret impérial du 21 avril 1866
À la suite du Sénatus-consulte du 14 juillet 1865 sur l'état des Personnes et la Naturalisation en Algérie inspiré par le saint-simonien Ismaÿl Urbain, Napoléon III décrète que les trois millions d'indigènes musulmans, les 250 000 étrangers (justifiant de trois années de résidence en Algérie), ainsi que les 30 000 indigènes israélites peuvent demander à « jouir des droits de citoyen français » et à bénéficier de la « qualité de citoyen français »[188].
Décret Crémieux du 24 octobre 1870
Le 24 octobre 1870, le décret Crémieux est promulgué attribuant la citoyenneté française aux 37 000 Juifs d'Algérie, tout en leur retirant d'office leur statut civil religieux particulier, et les soumet au service militaire généralisé comme tous les autres citoyens français. Les « indigènes musulmans » sont astreints pour leur part à un service militaire de deux ans c'est-à-dire d'une durée plus longue et pour un solde moindre[189].
Les « lobbies » colonialistes n'eurent de cesse de demander l'abrogation du décret Crémieux[réf. nécessaire], jusqu'à ce qu'ils l'obtiennent enfin de Pétain en 1940. C'est eux qui se déclarèrent indignés de « l'inégalité ainsi créée entre Juifs et Arabes »[réf. nécessaire]. Et la meilleure preuve du caractère décolonisateur du décret Crémieux, c'est qu'il allait être invoqué, après la guerre de 1914-1918, par les patriotes algériens, comme l'émir Khaled el-Hassani ben el-Hachemi (petit-fils de l'émir Abd el-Kader), Messali Hadj, Ferhat Abbas et Ben Badis, pour obtenir l'égalité politique.
Ajoutons qu'à la même époque les leaders des citoyens français juifs, comme les professeurs Henri Aboulker et Raymond Bénichou, ainsi que le docteur Loufrani allaient revendiquer l'égalité de vote pour les indigènes musulmans, et créer, à cet effet, l'association des Croyants monothéistes, avec le cheikh El-Okbi des oulémas algériens, et d'autres Algériens chrétiens, juifs ou musulmans.
Code de l'indigénat
Le Code de l'indigénat instauré par la loi française du 28 juin 1881 était une sorte de code pénal destiné aux musulmans. Il s'inspirait du régime militaire issu de la conquête et comportait une série de dispositions sévères dont une autorisation de voyages pour les musulmans. Il n'avait rien à voir avec la citoyenneté, celle-ci étant définie par le Sénatus-consulte de 1865[190].
À partir de 1881, surtout en Kabylie, le Code de l'indigénat imposera une arabisation forcée des patronymes aux populations locales qui jusqu'à cette époque portaient encore pour certains des noms à consonance latine[réf. nécessaire]. Les noms patronymiques des Algériens d’aujourd’hui ne sont donc pas ceux de leurs ancêtres dans une proportion de plus des trois-quarts[191].
Le Code était assorti de toutes sortes d'interdictions dont les délits étaient passibles d'emprisonnement ou de déportation. Après la loi du 7 mai 1946 (loi Lamine Gueye) abolissant le Code de l'indigénat, les autochtones (Nouvelle-Calédonie, Madagascar, Algérie, etc.) purent à nouveau circuler librement, de jour comme de nuit, et récupérer le droit de résider où ils voulaient et de travailler librement[192].
Loi du 23 mars 1882
Elle crée l'état civil algérien, après plusieurs tentatives infructueuses (en 1854 et 1873).
Statut des Juifs (1940-1943)
Situation au XXe siècle
La France a fait venir des colons pour exploiter les terres afin de lancer la machine économique de l’empire français et d’envoyer outre Méditerranée des éléments sociaux potentiellement dangereux pour l’ordre social[193],[194]. Les indigènes de culture musulmane ou issus de cette culture étaient sous le régime de l’indigénat et pouvaient en théorie accéder à la citoyenneté française en renonçant à leurs traditions. Patrick Weil, directeur de recherches au CNRS, note toutefois que le musulman algérien, originaire d’un département français, était juridiquement inférieur à un étranger dans la mesure où il était soumis à une procédure beaucoup plus complexe pour obtenir le statut de citoyen français[195].
Souvent répartis dans des zones pauvres, nombreux sont ceux qui sont devenus ouvriers agricoles dans de grandes exploitations créées par les colons dans des zones gagnées sur les marécages autour de la région de Bône ou dans l’algérois et en Oranie. En marge de la société, ils avaient rarement accès à l’enseignement. Leur culture et leurs langues étaient opprimées, les écoles indigènes ont été supprimées au profit d’écoles françaises en nombre très insuffisant. En 1929, 6 % seulement des enfants « indigènes » allaient à l’école primaire.
Les colons et certains immigrés français purent dominer la société algérienne et imposer leur langue qui devint quasi exclusive dans l’administration, l’enseignement et l’affichage. Selon le géographe Yves Lacoste, « en Algérie ont été soigneusement oubliés non seulement les principes de laïcité de la IIIe République, mais surtout les lois sur l’instruction primaire obligatoire qui, dans l’intérêt même de la colonisation, auraient été des plus utiles pour essayer de franciser la population « indigène ». L’application de ces lois se heurta non pas au refus des musulmans, mais à celui des « pieds-noirs », les citoyens français d’Algérie (venus pour une grande part d’Espagne et d’Italie) qui, jusqu’aux années 1950 et en fait jusqu’à la guerre d’Algérie, s’opposèrent par tous les moyens à l’ouverture d’écoles pour les « Arabes ». Le but d’une telle obstruction, proclamé sans vergogne dans la presse, était que les musulmans n’apprennent pas le français, qu’ils ne puissent pas lire de livres qui leur donneraient des idées subversives, et aussi qu’ils ne puissent pas prétendre à des fonctions que les Français entendaient se réserver[194]. L'administration coloniale a supprimé toutes les écoles indigènes pour les remplacer par des écoles françaises en nombre insuffisant.
Durant l'entre deux guerres, le gouverneur général Charles Jonnart crée plusieurs réformes, en faveur des algériens musulmans, qui sont adoptées sous la loi du 4 février 1919, aussi appelée « loi Jonnart ».
En 1930, le gouvernement colonial célébra avec faste le Centenaire de l’« Algérie française ». Bien que la France disposait d’écoles, et de services publics efficaces, la majorité des Algériens étaient pratiquement dépourvus de toutes garanties sociales ou juridiques et constituaient une population presque sans droits[196],[197].
En 1936, le projet de loi Blum-Viollette, pour l'octroi de droits politiques à certains musulmans, est présenté mais il sera refusé à l'unanimité lors du congrès d'Alger du 14 janvier 1937.
Justices
Il n'y a pas un système judiciaire en Algérie française mais trois systèmes indépendants qui coexistent et sont pertinents en fonction de la religion des intéressés.
Justice entre Européens
En 1835, la justice entre Européens est administrée à Alger par une cour de justice, un tribunal de police correctionnelle et une justice de paix. Les affaires criminelles entre Français sont instruites par la cour de justice mais les prévenus sont renvoyés en France pour y être jugé.
Tribunaux musulmans
Les tribunaux musulmans continuent de juger d'après le Coran -comme au temps de la régence d'Alger- les procès des Maures et des Arabes entre eux.
Tribunal israélite
Il connait en dernier ressort des causes entre Juifs, tant au civil qu'au criminel ; il est composé de quatre membres.
La transportation en Algérie
L'Algérie et la Guyane constituent des terres d'accueil pour les « déportés » ou « transportés » français, du XIXe siècle au XXe siècle. Il s'agit souvent d'exilés politiques : c'est le cas de milliers d'opposants à Napoléon III[26]. La casbah de Bône reçoit les « transportés » des journées révolutionnaires de 1848[26].
Population et société
Composition
Indigènes
En 1830, la population de l'Algérie vivait essentiellement en tribus pratiquant l'agriculture et l’élevage. La langue, le mode de vie, les traditions variaient suivant les régions[198].
La population algérienne du XIXe siècle est hétérogène. On distingue des arabophones et des berbérophones, les populations berbérophone sont réparties dans certaines régions comme les Aurès, la Kabylie, le Mzab[199]. Les arabophones sont plus concentrés dans les villes et les plaines, comme la Mitidja. La population algérienne est aussi partagée entre population urbaine (hadar) et rurale (badya), même s'ils ne constituent pas des classes sociales séparées. Enfin il y a dans la population algérienne, une minorité juive, très souvent citadine, mais aussi parfois rurale[200].
Européens
Ce que les médias, parlementaires et l'État civil[201] français nomment les « européens » est la partie de la population algérienne composée des « Français de France » (ou « Français de souche ») et des « Français d'Algérie » ; ces derniers revendiquant l'appellation de « Pieds-Noirs » (à l'origine incertaine et la définition imprécise) après l'exode depuis leur terre natale et ancestrale en 1962.
L'origine des « étrangers » (européens, exceptés ceux de nationalité française) en Algérie est majoritairement espagnole mais est plus globalement européenne (Allemagne, Suisse et Angleterre) et méditerranéenne (outre Espagne, Italie et Malte alors occupée par les Britanniques).
Peu d'indigènes ont renoncé à leur statut ou contracté un mariage mixte[202].
Démographie
XIXe siècle
Dans son Atlas National Illustré (Région du Sud, no 87), l'ingénieur géographe Victor Levasseur publie les statistiques sur la population de l'« Algérie, colonie française ». « La Population Totale de l'Algérie peut-être évaluée à 5 millions d'habitants. Voici d'après les recherches officielles mais très incomplètes le chiffre de la Population au 31 mars 1849 : »[203]
La population totale est divisée en deux parties distinctes :
- La « Population Indigène » (2 598 517 habitants), qui incluent les musulmans et les israélites
- Les « Européens » (117 366 habitants), qui incluent les Français et les étrangers dont le tableau ci-dessous donne la répartition précise :
Européens (1849) dont : | Français | Espagnols | Italiens | Allemands | Suisses | Anglo-Maltais | Anglais |
---|---|---|---|---|---|---|---|
117 366 |
54 958 | 35 222 | 8 115 | 6 040 | 3 237 | 8 908 | 882 |
Le Dr Pierre Goinard donne les chiffres suivants pour la population européenne et israélite en 1886[204] :
Européens et Israélites (1886) dont : | Français de souche | Israélites | Espagnols | Italiens | Maltais | Autres |
---|---|---|---|---|---|---|
480 000 |
220 000 | 43 000 | 142 000 | 44 133 | 15 333 | 15 000 |
Après l'application du double droit du sol (jus soli) de la loi de 1889, beaucoup d'étrangers dont les ancêtres sont présents depuis deux générations reçoivent la citoyenneté française. Au recensement de 1891, il y a ainsi 267 672 Français contre 215 793 étrangers et en 1896, 331 137 contre 211 580[205].
XXe siècle
Durant le XXe siècle, l'estimation précise de la population est inconnue selon l'INSEE (La statistique coloniale en Algérie (1830-1962)).
Au cours du XXe siècle, Alger devient la deuxième ville française pour ce qui est du nombre d'habitants.[réf. nécessaire]
Langues
À l'arrivée des Français, la langue employée par l'administration et le makhzen de la régence d'Alger est l'arabe. Cependant, pour pérenniser leur domination les Français vont chercher à imposer la langue française, qui est de fait langue officielle de l'administration coloniale. Pour maintenir le contact avec la population, notamment dans la Mitidja, les Français vont réinstaurer la fonction d'agha al'arab, l'Agha des arabes, de l'administration de la régence d'Alger. Les bureaux arabes et cet Agha des arabes seront placés sous la Direction des affaire arabes, dont les officiers doivent obligatoirement parler l'arabe qui est officiellement la langue de liaison avec les populations. Au fur et à mesure de l'avancée des Français, il y eut nécessité d'établir les mêmes contact avec les populations berbérophones.
En 1842, il est décidé d'établir un dictionnaire français-berbère pour permettre aux officiers de communiquer dans ces régions. La doctrine coloniale dès la fin du XIXe siècle reposait sur l'association et l'assimilation culturelle, essayant d'imposer l'enseignement de la langue française au détriment de l'arabe. Cependant cette doctrine est globalement un échec dès le XIXe siècle et de fait, l'on préfère associer les population indigènes sans modifier leurs usages, plutôt que de les amener à une assimilation et donc plus tard à la citoyenneté française. Ceci explique le très faible nombre d'Algériens bénéficiant de la scolarisation, de la citoyenneté française et le réveil de l'enseignement de l'arabe au XXe siècle (notamment par le biais des oulémas algériens). Parallèlement, le XXe siècle voit un réveil identitaire autour du tamazight avec l’émergence du berbérisme en réponse au mythe colonial sur la question berbère[206].
C'est durant la colonisation, notamment du fait de l’exode rural, que le ratio berberophone/arabophone alors favorable aux berbérophones (1,2 million de berbérophones et 1,1 million d'arabophones, en 1886) s'inverse au profit des arabophones[207].
Religions
De sa conquête en 1830 à la loi sur la laïcité en 1905, la religion officielle de l'Algérie française est le catholicisme. La loi de séparation des Églises et de l'État est proclamée par la Troisième République le 9 décembre 1905. Les trois principales religions coexistantes en Algérie française sont l'islam, le catholicisme et judaïsme.[réf. nécessaire]
La conquête française fut perçue à son époque sous l’imaginaire du contentieux islamo-chrétien. Les Français s’engagent dès 1830 à respecter la foi des algériens. Cependant cette promesse connaîtra quelques réserves, en effet contrairement aux engagements des militaires français, nombres d’édifices musulmans vont être redéfini, parmi lesquels la mosquée Ketchaoua transformée en cathédrale Saint-Phillipe d'Alger et la mosquée de Mila d’époque Fatimide temporairement devenue écurie des chasseurs d’Afrique. La langue arabe, qui fut langue de haute culture de la société algérienne depuis 11 siècles fut reléguée par l’administration au rang de langue étrangère. L’amputation des biens habous va toucher directement le système d’enseignement traditionnel, même si en privé les Algériens s’efforcent de garder des liens avec leur culture menacée[208].
L’évolution de l’islam durant la colonisation
L’islam face à l’administration coloniale
Durant plus d’un siècle l’administration coloniale a cherché à réduire la place de l’islam dans la société algérienne et cette religion devient un enjeu politique, juridique et social. Les algériens n’étant pas considérés comme citoyen à part entière, la place de l’islam se traduit sur le plan juridique par une situation d’exception illustrée par la non application de la loi de séparation des cultes et de l’État en Algérie.
L’Islam est perçu comme l’antithèse de la modernité ; héritière certes d’un passé glorieux, elle apparait alors comme figée et incapable d’intégrer les idées de la « civilisation des Lumières » portées par la colonisation. L’islam étant jugé réfractaire à la séparation du temporel et du spirituel, les autorités vont chercher à le gérer et à le maitriser socialement.
Ainsi la création d’un « droit musulman algérien » est emblématique de cette politique et de la non séparation de l’Église et de l’État en Algérie. Resté à l’écart de l’intervention des Ottomans durant la période la Régence d’Alger, le « droit algérien » va se confronter à la volonté de réforme d’un État « non-musulman » voulant servir ses intérêts. Il est dans un premier temps amputé d’une grande partie des dispositions pénales et publiques qui sont reprises par l’administration coloniale pour être essentiellement confiné au droit privé et immobilier. Cette dualité du droit est l’instrument essentiel entre la différence juridique opérée entre « européens et israélite » et « indigènes musulmans ». Ce « droit musulman algérien » ainsi réformé devient une catégorie du droit français en vigueur dans cette colonie.
Cette influence de la religion sur le droit répond à une réalité sociologique communautaire. Le droit et les juristes doivent composer avec la réalité sociale que constitue l'islam et les autorités maintiennent les juridictions musulmanes en les limitant et en les subordonnant au système français : ainsi l’appel des mahakma de cadi est porté devant les tribunaux français et une chambre de révision musulmane est créée en 1892 auprès de la Cour d’Appel d’Alger. La liberté de conscience est assurée par la Convention signé avec le dey d’Alger du 5 juillet 1830 mais en pratique la dépossession des biens habous et de nombreux édifices religieux va rendre le culte musulman dépendant financièrement des autorités coloniales. Le contrôle des activités religieuses se fait même plus étroit à partir de 1848. Au contraire de la métropole, en Algérie, le rôle de l’État va s’accroitre avec le contrôle du recrutement des personnels religieux, notamment pour contrecarrer l’influence grandissante des oulémas algériens menés par Abdelhamid Ben Badis. La liberté d’enseignement est entravée pour l’enseignement privé musulman, même s'il est ensuite assoupli après la seconde guerre mondiale pour les écoles acceptant de délivrer un enseignement en langue française au contraire des autres qui sont soupçonnées d’alimenter le nationalisme algérien[209].
Le maraboutisme et les confréries
Dans le contexte colonial, les confréries dont le rôle en Algérie était prépondérant furent inquiétées et leur chefs souvent arrêtés. C’est le cas des cheikhs Si Ahmed Tedjini (Tijaniyya), Tekkouk (Sanūsiyya) et plusieurs responsables de la Rahmaniya. Les zaouïas, véritable foyers culturels, virent leur rayonnement diminuer. Cependant malgré la répression administrative le nombre de fidèles des confréries reste très important : en 1895 il est de 295 000 personnes. Le besoin de spiritualité, de fraternité religieuse, ainsi qu'une certaine solidarité anticoloniale expliquent le succès de ces confréries auprès des populations rurales. L’administration coloniale va chercher à surveiller et contrôler ces confréries. Elle réussit parfois à les émietter par le biais de nombreux cheikh cherchant les faveurs des autorités. Ils sont alors perçu par la population algérienne comme des « traitres » et exploitant « l’ignorance et la superstition » des masses[210].
Le mouvement réformiste : islah
Le mouvement réformiste désigné en arabe par les termes islah (réforme) ou nahda (renaissance), est né au XIXe siècle. Il prend son essor en Algérie après la première guerre mondiale en réaction d’une part à l’avancée de la colonisation européenne en Afrique puis au Proche-Orient sur les décombres de l’Empire Ottoman et d’autre part à la volonté de régénérer l’islam en le débarrassant de l’influence du maraboutisme, des superstitions, des confréries et du mysticisme soufi. Cet islam ainsi régénéré vise à donner aux musulmans les ressources religieuses, politiques et culturelles pour s’opposer à la colonisation. Le Constantinois Abdelhamid Ben Badis crée le journal Al Chihab en 1925, puis fonde l’Association des Oulémas musulmans algériens en 1931. D’autres personnalités religieuses ont un rôle dans la diffusion de ce mouvement, comme Tayeb el-Oqbi qui de retour du Hedjaz s’installe à Alger ou Bachir El-Ibrahimi à Tlemcen. Le mouvement dépasse la sphère culturaliste et religieuse. Ils s’opposent notamment aux marabouts liés aux autorités. Ils développent également un réseau d’une soixantaine de medersa en 1935 centrées sur l’apprentissage de la langue arabe et de la religion qui est surtout présent dans le Constantinois. Ces établissements s’opposent sur le plan de la légitimité à l’école française qui scolarise très peu les enfants algériens (13% des garçons et 1.3% des filles en 1936). Sans entrer dans le domaine de la revendication politique avant 1936, les oulémas vont l’inspirer. L’islam va en effet offrir au nationalisme un langage signifiant pour l’Algérien ; il est vécu comme un refuge face à la colonisation, même si cette dimension religieuse ne fait pas disparaitre la dimension sociale du nationalisme algérien comme en témoigne la création de l’Etoile nord-africaine. Les oulémas vont revendiquer pour l’Algérie une histoire nationale distincte de celle de la France. À partir de 1933, l’administration coloniale réagit les interdisant les prêches qui doivent rester aux mains des muftis et imams agrées par l’administration[211].
Catholicisme colonial
Le catholicisme est réintroduit au XIXe siècle par la conquête française de l'Algérie. Il est la religion majoritaire des colons européens et la religion d'État en France jusqu'en 1905.[réf. nécessaire] En 1867, le père Charles Martial Lavigerie devient archevêque d'Alger. L'année suivante il fonde la société des missionnaires d'Afrique et entreprend une entreprise d'évangélisation des indigènes. La Préfecture apostolique du Sahara et du Soudan est créée la même année 1868, elle change de nom en 1891 pour devenir le Vicariat apostolique du Sahara.[réf. nécessaire]
La structuration de l’Église en Algérie fait apparaitre à première vue une transposition du modèle français (églises, chapelles, couvent, séminaires…). L’Église entend rythmer la vie religieuse des européens d’Algérie et sa dimension identitaire est très présente[212]. L’entreprise coloniale en Algérie est perçue comme un projet global de société incluant le versant religieux. Dans l’entreprise de colonisation de l’Algérie, le « clocher » apparait comme un symbole de la présence coloniale correspondant aux enjeux de s’approprier le territoire, le marquer et s’ancrer dans la terre. Ces constructions rappellent le caractère durable de la colonisation et sa volonté d’enracinement. Ainsi le choix de transformer à Alger la mosquée Ketchaoua en cathédrale est sur le plan symbolique très fort et se veut une manière de marquer durablement les esprits.
Les habitants y opposent une vive résistance, 10 000 manifestants se rassemble devant le bâtiment et 4 000 personnes s’enferment dans la mosquée. L’assaut pour le déloger provoquera quelques morts. L’administration militaire trouve alors avec un notable de la ville, un certain Ahmed Bouderba, une solution intermédiaire en restituant pleinement la mosquée Jamaa al-Jdid au culte musulman en contrepartie[213].
Missionnaires chrétiens
En 1901, le Père de Foucauld, militaire alsacien, quitte sa communauté pour vivre en ermite à Béni-Abbés, une oasis située sur la rive gauche de la Saoura au sud de l'Oranie dans le Sahara occidental. En 1910 il construit un ermitage sur le plateau de l'Asskrem à 2 780 m, dans le Hoggar (situé à 80 km de Tamanrasset) et y vit en étudiant la culture traditionnelle et le langage des touaregs jusqu'au 1er décembre 1916 où il est assassiné à sa porte par des maraudeurs liés au bédouin Sanūsiyya, il a alors 58 ans. Sa vie et ses écrits inspirent une nouvelle congrégation catholique, les Petits Frères de Jésus[réf. à confirmer][214], qui prend racine à la daïra d'El Abiodh Sidi Cheikh et est formée en 1933 par cinq séminaristes français assistés de Louis Massignon. Le , Charles de Foucauld est béatifié par le pape Benoît XVI.
Le Judaïsme
Le judaïsme est la religion de la minorité indigène israélite. Oran héberge la Grande synagogue.[réf. souhaitée] Le statut de Dhimmi qui régit les indigènes israélites est maintenu en Algérie française jusqu'à son abolition définitive aux alentours de 1848.[réf. nécessaire]
Éducation
À la fin du XIXe siècle, Jules Ferry a rendu l'école laïque, obligatoire et gratuite en France.
En 1900, il y a 200 écoles franco-arabes en Algérie française. Elles sont 468 en 1913 et 1205 en 1930. 5,4 % des musulmans sont alors scolarisés. Parallèlement, il existe un enseignement privé en langue arabe, celui des 6 000 écoles coraniques et zaouïas, qui enseignent le Coran à 100 000 musulmans avec la bienveillance de l’administration. L’administration considère par contre avec méfiance les 150 medersas qui enseignent une véritable instruction en arabe à 45 000 enfants. À partir de 1947, l’enseignement secondaire en arabe est dispensé à l’institut Ben Badis de Constantine créé par l’Association des oulémas. Pour suivre un enseignement supérieur en arabe, les jeunes Algériens doivent se rendre aux universités de Tunis, du Caire, de Damas et du Koweït, considérée vers 1950 comme la plus moderne[215],[216].
Depuis la réforme Berthouin en 1959, l’instruction est obligatoire de six à seize ans.
Médias
Journaux
Le Nador, L'Écho d'Oran, L'Echo de Tlemcen, l'Écho de l'Atlas, Le Courrier d'Afrique, la France algérienne, l'Africain, l'Indépendant de Constantine, L'Echo d'Alger, La Dépêche d'Algérie [217].
Censure
La censure est présente en Algérie française en différentes époques.
Sports
De célèbres sportifs voient le jour en Algérie française ; parmi eux les boxeur Marcel Cerdan (natif de Sidi-bel-Abbès), Robert Cohen, Alphonse Halimi, tous trois champions du monde, l'athlète Alain Mimoun (natif de El Telagh), le nageur Alfred Nakache, recordman du monde du 200 m papillon, en 1941, ainsi que le multiple vainqueur de rallye-raid et du Paris-Dakar, Pierre Lartigue.
Jours fériés
Rapatriement et exode
- Européens (1962)
- Musulmans (1962)
Patrimoine culturel
Gastronomie
Les habitudes alimentaires des Pieds-Noirs auront retenu :
- le couscous, devenu quasiment un « plat national » en France ;
- la boisson Orangina, originaire de Boufarik ;
- l'oranais, pâtisserie aux abricots ;
- les vins d'Algérie (notamment celui de Médéa) ;
- le Picon, boisson alcoolisée tirée d'un mélange d'oranges amères, de quinquina, inventée par Gaétan Picon, soldat génois de l'armée française lors de la colonisation de 1830. Elle fut produite à Philippeville (aujourd'hui Skikda).
Voir également l'article Cuisine pied-noir et Cuisine algérienne.
L'Algérie dans l'art et la littérature
Parmi les auteurs de l'époque de l'Algérie française, Albert Camus demeure l'écrivain emblématique le plus célèbre. Plusieurs écrivaines se distinguent également, parmi lesquelles, Nora Aceval, Myriam Ben, Anna Gréki, Liliane Raspail et Elissa Rhaïs.
Sculpture
- Le sculpteur français Auguste Cain a réalisé les lions de l'Hôtel de ville d'Oran en 1886.
- Jules Dalou est l'auteur du monument à Sidi-Brahim, inauguré en 1896 à Oran. Il a été transformé en monument à la gloire d'Abd el-Kader après l'indépendance.
- Monument aux morts de Batna, érigé pour commémorer et honorer les soldats tués ou disparus durant l'entre-deux-guerres, par Camille Alaphilippe.
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Ouvrages
- Frédéric Abécassis (dir.) et Gilbert Meynier (dir.), Pour une histoire franco-algérienne : Pour en finir avec les pressions officielles et les lobbies de mémoire, La Découverte, (ISBN 9782707154545)
- Charles-Robert Ageron, Les Algériens musulmans et la France : 1871-1919, Paris, Plon, , 1298 p.
- Abderrahmane Bouchène (dir.), Jean-Pierre Peyroulou (dir.), Ouanassa Siari Tengour (dir.) et Sylvie Thénault (dir.) (préf. Gilbert Meynier et Tahar Khalfoune), Histoire de l'Algérie à la période coloniale : 1830-1962, Paris/Alger, La Découverte/Barzakh, coll. « Cahiers libres », (réimpr. 2013 et 2014), 717 p. (ISBN 978-2-707-17326-3, OCLC 810121260, présentation en ligne)
- Claude Collot, Les institutions de l'Algérie durant la période coloniale (1830-1962), Éditions du CNRS-Office des publications universitaires, (ISBN 2222039576)
- Marc Côte, L'Algérie ou l'espace retourné, Flammarion, coll. « Géographes », , 362 p. (ISBN 9782082128018)
- Jacques Frémaux, La France et l'Algérie en guerre : 1830-1870 – 1954-1962, Institut de stratégie comparée (Sorbonne)-Économica, (ISBN 2717845666)
- Didier Guignard: L'abus de pouvoir dans l'Algérie coloniale (1880-1914). Presses universitaires de Paris Ouest, 2010, ISBN 9782840160762 (en ligne)
- Jean-François Guilhaume, Les mythes fondateurs de l'Algérie française, L'Harmattan, , 333 p.
- Charles André Julien, Histoire de l’Algérie contemporaine : la conquête et les débuts de la colonisation (1827-1871), PUF, , 643 p.
- Kamel Kateb, Européens, « indigènes » et Juifs en Algérie (1830-1962), Institut national d'études démographiques, (ISBN 9782733201459)
- Djamal Kharchi, Colonisation et politique d'assimilation en Algérie : 1830-1962, Casbah Éditions, (réimpr. 2009), 574 p. (ISBN 9961644808)
- Pierre Laffont, Histoire de la France en Algérie, Paris, Plon, , 547 p.
- Guy Pervillé, La France en Algérie : 1830-1954, Paris, Vendémiaire, (ISBN 2363580273 et 2707144665, OCLC 978-2363580276).
- Guy Pervillé, Pour une histoire de la guerre d'Algérie, Paris, Éditions A. et J. Picard, coll. « Signes du temps », (ISBN 270840637X).
- Hassan Remaoun (dir.), L'Algérie : histoire, société et culture, Alger, Casbah Éditions, (ISBN 9961641892).
- Benjamin Stora, Histoire de l'Algérie coloniale : 1830-1954, Paris, La Découverte, coll. « Repères » (no 102), (ISBN 978-2-7071-4466-9, OCLC 839775585).
- Jean-Claude Vatin, L'Algérie politique : histoire et société, Presses de Sciences Po, coll. « Académique », , 394 p. (ISBN 978-2-7246-0477-1, présentation en ligne).
Articles
- Claude Collot, « Vatin (Jean-Claude) L'Algérie politique : histoire et société », Revue française de science politique, vol. 26, no 2, , p. 329-335 (lire en ligne)
- Guy Pervillé, « La politique algérienne de la France, de 1830 à 1962 », Le Genre humain, Paris, Seuil, no 32 « Juger en Algérie (1944-1962) », , p. 27-37 (lire en ligne)
- Yazid Ben Hounet, « Des tribus en Algérie ? : À propos de la déstructuration tribale durant la période coloniale », Cahiers de la Méditerranée, Nice, Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine, no 75 « Islam et éducation au temps des réformes. Systèmes scolaires et enjeux de l’enseignement au Proche-Orient et en Afrique du Nord aux XIXe et XXe siècles », , p. 150-171 (lire en ligne)
Articles connexes
- Liste des gouverneurs d'Algérie
- Pieds-Noirs
- Histoire de l'Algérie
- Mouvement national algérien
- Histoire de France
- État civil français en Algérie
- Liste des anciens noms français de communes d'Algérie
- Libéraux d'Algérie
Liens externes
- • Bibliothèque du Congrès • Répertoire d’autorité matière encyclopédique et alphabétique unifié (données)
- « Pour une histoire critique et citoyenne, au-delà des pressions officielles et des lobbies de mémoire : le cas de l’histoire franco-algérienne » Actes, vidéos, etc. d'un grand colloque qui s'est tenu à l'École normale supérieure des lettres et des sciences humaines de Lyon en juin 2006, avec surtout des historiens, français, autres européens, et algériens.
Documents officiels
- Archives nationales d'outre-mer — Registres de l'état civil numérisés - 2009
- Aperçu historique, statistique et topographique sur l'état d'Alger, à l'usage de l'armée expéditionnaire d'Afrique, avec cartes vues et costumes ; rédigé au Dépôt général de la guerre - 1830
- Colonisation de l'ex-régence d'Alger : Documents officiels déposés sur le Bureau de la Chambre des Députés avec une carte de l'État d'Alger - 1834
Bibliothèque numérique consultable en ligne et libre de droit
- Bulletin universel des sciences et de l'industrie (Volume 6), par M.Thomas et alii - 1830
- Anecdotes pour servir à l'Histoire de la conquête d'Alger en 1830 (seconde édition), par Jean Toussaint Merle, édité par G.-A. Dentu - 1832
- Voyage dans la régence d'Alger ou description du pays occupé par l'Armée Française en Afrique, par Claude-Antoine Rozet - 1833
Notes et références
- Collectif, « Algérie », sur OLDJP, la Banque du blason 2 (consulté le ).
- Louis Leschi, « Les Origines d'Alger », Feuillets d'El-Djezair, (lire en ligne).
- Ahmed Koulakssis et Gilbert Meynier, LʼÉmir Khaled : Premier Zaʼîm ? Identité algérienne et colonialisme français, coll. « Histoire et perspectives méditerranéennes », , 379 p. (ISBN 9782858028597, lire en ligne), p. 17 .
- Guy Pervillé, « Comment appeler les habitants de l'Algérie avant la définition légale d'une nationalité algérienne ? », Cahiers de la Méditerranée, no 54, , p. 56 (DOI 10.3406/camed.1997.1175).
- Lucienne Martini, Racines de papier : Essai sur l'expression littéraire de l'identité pieds-noirs, Paris, Publisud, , 295 p. (ISBN 9782866007850, OCLC 37497081), « L'Algérie et les « Algériens » dans les lettres françaises avant 1962 », p. 13 — « Jusqu'en 1830, il est peu question de l'Algérie dans les lettres françaises. [...] Le pays a, jusque là, été désigné par les termes les plus divers : "Barbarie", "El Djezair", "Numidie", "Africa", "Ifrikya", "Royaume d'Alger". Le nouvel espace délimité par la conquête, Régence d'Alger sous les Turcs, s'est, d'abord, juridiquement appelé : "Etablissements français du Nord de l'Afrique" ou "Possessions françaises dans le Nord de l'Afrique". Une ordonnance de Louis- Philippe, le 1er décembre 1831, institue "Algérie" à partir du nom d'Alger [...] ; l'appellation ne sera couramment employée qu'en 1838. Dans une lettre du 14 octobre 1839 adressée au maréchal Vallée, gouverneur, le Général Schneider, Ministre, Secrétaire d'Etat de la guerre, demande que le terme d'Algérie, "déjà consacré par une application constante dans les documents aux chambres législatives et dans plusieurs discours du trône" soit définitivement "substitué aux dénominations précédemment en usage". »
- Arthur Pellegrin (Les Appellations successives de l'Algérie : étude de toponymie, Alger, Société nationale des entreprises de presse, coll. « Documents algériens. Série culturelle » (no 74), , 8 p. (lire en ligne)) et Marcel Amrouche (Terres et hommes d'Algérie : Enquêtes-documentaires de la Radiodiffusion-télévision française, Alger, Société algérienne de publication, (OCLC 9304365), p. 28) relèvent encore « Libye », « Maurétanie », « Maghrib el-Aousit » ou, chez le second auteur, « Maghreb », liste à laquelle il ajoute « Afrique Mineure ».
- Notamment dans ce qui est considéré comme l'acte d'annexion par la France, l'ordonnance du 22 juillet 1834 relative au commandement et à la haute administration des possessions françaises dans le nord de l'Afrique, Bulletin des lois du royaume de France, IXe série, t. 9, 2e partie, Paris, Imprimerie royale, bulletin no 324, texte no 5450, p. 121-122.
- Ordonnance du 1er décembre 1831 qui confie à un intendant civil, en Alger, la direction et la surveillance des services civils et financiers et de l'administration de la justice, Bulletin des lois du royaume de France, IXe série, t. 3, 2e partie, Paris, Imprimerie royale, , bulletin no 126, texte no 3607, p. 603-604.
- Dominique Venner, « L’Algérie, histoire d’une terre tragique », La Nouvelle Revue d'histoire, no 4 (hors-série), (lire en ligne).
- Pierre-Louis Rey, « Camus l'Algérien », L'Histoire, no 349, , p. 8 (lire en ligne).
- (en) Ian Lustick, Unsettled States, Disputed Lands : Britain and Ireland, France and Algeria, Israel and the West Bank-Gaza, Cornell University Press, (ISBN 9780801480881, lire en ligne), p. 107.
- Jacques Delarue, « Quelle Algérie française ? », Matériaux pour l'histoire de notre temps, no 26, , p. 2-5 (lire en ligne).
- Sylvie Thénault, « L'histoire au musée : l'espace, les temps, les mots de l'Algérie coloniale », dans Éric Savarese, L'Algérie dépassionnée : Au-delà du tumulte des mémoires, Éditions Syllepse, (ISBN 9782849501849), p. 52.
- Valentine Gauchotte, Les Catholiques en Lorraine et la Guerre d'Algérie, , 112 p. (ISBN 9782738483263, lire en ligne), p. 98 .
- Abderrahmane Bouchène, Jean-Pierre Peyroulou, Ouanassa Siari Tengour et Sylvie Thénault, Histoire de l'Algérie à la période coloniale, la Découverte, (lire en ligne), p. 13 .
- Sylvie Thénault, « 1881-1918 : l'« apogée » de l'Algérie française et les débuts de l'Algérie algérienne », dans Histoire de l'Algérie à la période coloniale, la Découverte, (lire en ligne), p. 163 .
- Jacques Bouveresse, « L’administration de l’Algérie à l’apogée de la colonisation (1898-1945) : réflexions en forme de bilan » [PDF], sur diplomatie.gouv.fr (consulté le ), p. 1.
- Mourad Betrouni (directeur du Patrimoine), « Algérie : L'inventaire du patrimoine culturel est la construction de l'identité nationale », dans Euromed Heritage, UNESCO, (lire en ligne [PDF]), p. 35-41.
- Pierre Péan, Main Basse sur Alger : Enquête sur un pillage, juillet 1830, Paris, Plon (réimpr. 2005) (1re éd. 2004), 271 p. (ISBN 9782259193184, OCLC 470516666), p. ?
- Jean-Jacques Tur, Ombres et lumières de l'Algérie française, Paris, L'Harmattan, , 202 p. (ISBN 9782296969728, OCLC 794706568, lire en ligne), p. 13-14
- Bernard Droz et Évelyne Lever, Histoire de la guerre d'Algérie : 1954-1962, Paris, Seuil, coll. « Points histoire » (no 60) (réimpr. 1984, 1987, 1988, 1991 et 1995) (1re éd. 1982), 377 p. (OCLC 489724166), p. 11.
- Kateb 2001, p. 50 (consulté le Date invalide (?)).
- Emile Temime, 1987 |http://www.persee.fr/doc/remmm_0035-1474_1987_num_43_1_2130
- Mohamed Sahia Cherchari, « Indigènes et citoyens ou l’impossible universalisation du suffrage », Revue française de droit constitutionnel, Paris, Presses universitaires de France, vol. 4, no 60, , p. 741-770 (ISBN 9782130549451, DOI 10.3917/rfdc.060.0741, lire en ligne, consulté le Date invalide (?)).
- « Transportation des insurgés de juin 1848 (décret du 27 juin 1848) », sur Criminocorpus, Centre national de la recherche scientifique et al. , (consulté le Date invalide (?))
- Louis-José Barbançon, « Les transportés de 1848 (statistiques, analyse, commentaires) », Criminocorpus, revue hypermédia, Paris, Centre national de la recherche scientifique et al. , (ISSN 2108-6907, lire en ligne).
- Charles Louis Pinson de Ménerville, Dictionnaire de la législation algérienne : 1830-1960, vol. 1, Alger/Paris, Bastide, Mme Philippe et les principaux libraires de l'Algérie/Durand, Cosse et Marchal, et Challamel (réimpr. 1867, 1877 et 1884) (1re éd. ?) (OCLC ?, lire en ligne), p. 26 : « La division actuelle de l'Algérie en trois provinces est maintenue. Chaque province sera divisée en territoire civil et en territoire militaire. Le territoire civil de chaque province formera un département ».
- Maurice Block (dir.), Dictionnaire de l'administration française, Paris/Strasbourg, Librairie administrative de veuve Berger-Levrault et fils (réimpr. 1862, 1875, 1877, 1878, 1879, 1881, 1885, 1890, 1891, 1892, 1898, 1899, 1905, 1907, 1909, 1978 et 1991) (1re éd. 1856), 1630 p. (OCLC 676862706, lire en ligne), p. 56
- [PDF] Campagne de reconnaissance du lieutenant Guillo Lohan au Sahara, archives du Ministère de la Défense - ECPAD.
- Germaine Mailhé, Déportation en Nouvelle-Calédonie des Communards, Éditions L'Harmattan, 1994, [lire en ligne], p. 84
- André Micaleff, Petite histoire de l'Algérie (1830-1962) : comment formez-vous le futur ?, Éditions L'Harmattan, 1998, [lire en ligne], p. 226.
- «L'Aurès sous l'administration française » in Encyclopédie Berbère
- Fabienne Fischer, Alsaciens et Lorrains en Algérie : histoire d'une migration, 1830-1914, 1999, [lire en ligne].
- Georges Morin, L'Algérie: idées reçues sur l'Algérie, Le Cavalier Bleu Editions (ISBN 9782846706858, lire en ligne), « L'Algérie est une terre de violence », Chapitre : L'Algérie est une terre de violence
- Bernard Bruneteau, Le siècle des génocides: Violences, massacres et processus génocidaires de l'Arménie au Rwanda, Armand Colin, (ISBN 9782200355982, lire en ligne)
- Jean-Pierre PEYROULOU, Abderrahmane BOUCHÈNE, Ouanassa Siari TENGOUR et Sylvie THÉNAULT, Histoire de l'Algérie à la période coloniale, 1830-1962, LA DECOUVERTE, (ISBN 9782707182319, lire en ligne), Section : Une guerre d'extermination ?
- Sylvie Thénault, Violence ordinaire dans l'Algérie coloniale : Camps, internements, assignations à résidence, Odile Jacob, (ISBN 9782738182036, lire en ligne), p. 127 - 128
- Dossier 2009 : Campagne au Sahara (1900-1903) - Ministère de la Défense - ECPAD.
- Daniel Rivet, Le Maghreb à l'épreuve de la colonisation, Hachette, Paris, 2002, p. 198.
- « Les monuments aux morts d'Algérie rapatriés 1962-1992 », sur cerclealgerianiste.asso.fr (consulté le ).
- « Les monuments aussi », sur exode1962.fr (consulté le ).
- Mahfoud Kaddache, « L’utilisation du fait berbère comme facteur politique dans l’Algérie coloniale », Actes du premier congrès international d’études des cultures méditerranéennes d’influence arabo-berbère, Alger, SNED, 1972, p. 269-276.
- http://www.1novembre54.com/histoire_algerie.php?cat=Dossiers&id=LE%20PARTI%20ETOILE%20NORD-AFRICAINE.
- Article de El Watan en ligne, Le vert, le blanc, l’étoile et le croissant. Qui a conçu le drapeau algérien ?.
- http://www.universalis.fr/encyclopedie/oulemas-oulamas-ulemas/5-l-association-des-oulemas-algeriens/.
- univ-perp. fr/france/1940armistice.htm Armistice 1940, France Allemagne, MJP, université de Perpignan.
- Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, pages 36-39
- Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, pages 47-51
- Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, pages 68-71
- Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, pages 73-74
- Benjamin Stora, Les Trois Exils. Juifs d’Algérie, Hachette Littératures
- Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, pages 82-92
- Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, pages 198, 206, 299
- Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, pages 100-109
- Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, pages 110-114, 144-145
- Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, pages 110, 116-118
- Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, page 132
- Jean-Jacques Deldyck, Le Processus d'acculturation des Juifs d'Algérie, Paris, L'Harmattan, 2000, p. 54.
- Guy Pervillé, Le 8 mai 1945 et sa mémoire en Algérie et en France (2005), note 36, en ligne
- Jean-Charles Jauffret, cité par Roger Vétillard, Sétif, mai 1945, massacres en Algérie, p. 507.
- « Quand la Mosquée de Paris sauvait des Juifs », entretien avec Benjamin Stora, Nouvel Observateur, 28 septembre 2011
- Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, pages 135-140, 144-145, 153-156
- Village Maréchal Pétain, Les Actualités Mondiales - 03/07/1942, INA.
- Pascal Ory, Collaborateurs, Seuil, 1977, p. 258.
- Le serment des chefs musulmans, France Actualités, 9 octobre 1942.
- Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, pages 156-159, 166-162
- Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, pages 160-161
- Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, pages 176-185
- Le procès d'Alger, Office Français d'Informations Cinématographiques - 01/01/1944.
- Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, pages 76-81, 346-349
- Opération Catapult à Mers El Kebir vidéo d'actualités - INA.
- (en) Rick Atkinson, An Army at Dawn. Henry Holt and Company, LLC, 2002, (ISBN 0-8050-7448-1), p. 76.
« Sa fureur fut telle lorsque le général Billotte lui apprit le débarquement, qu'il s'écria dit-on « J'espère bien que les gens de Vichy vont les refoutre à la mer. » »
— Pierre Goinard, 1984, infra. p. 142
- Fondation Jean Monnet pour l'Europe >> Photographies >> 1923-1945.
- Djidjelli : Les bombardements de 1942-1943…, Déc. 2005
- Le président Vincent Auriol remettra la croix de guerre à la ville en juin 1949 et le , c'est au tour de la ville de Djidjelli de recevoir la croix de guerre avec étoile d'argent des mains du Gouverneur Général de l'Algérie, Marcel-Edmond Naegelen
- Maurice Faivre, « L'armée d'Afrique et l'armée coloniale des origines à 1962 », dans L'Algérianiste, no 131, septembre 2010, p. 13.
- Le procès Pucheu, rush des Actualités françaises (vidéo inédite), INA.
- Gouvernement provisoire de la République française (GPRF).
- univ-perp. fr/france/co1944.htm#3/06/44 Ordonnance du 3 juin 1944 substituant au nom du Comité français de la Libération nationale celui de Gouvernement provisoire de la République française, sur le site de la digithèque MJP de l'université de Perpignan.
- Antony Beevor (trad. Jean-François Sené, Raymond Clarinard et Isabelle Taudière), D-Day et la bataille de Normandie, éd. Calman-Lévy, Paris, 2009, 636 p. (ISBN 978-2-7021-4016-1), p. 28-30.
- Pour nos soldats musulmans, Les Actualités Françaises - 09/03/1945, INA.
- La maison du blessé musulman, Les Actualités Françaises - 19/10/1945, INA.
- La France au secours de l'Algérie (ravitaillement), 1946, vidéo d'actualité de l'INA (rush : séquence filmée, jamais montée ni diffusée)].
- Algérie moderne, Films Documentaires, circa 1946, INA.
- « Témoins des massacres du 8 Mai 1945 en Algérie », 8 mai 2004.
- Yves Benot, Massacres coloniaux: 1944-1950 : la IVe République et la mise au pas des colonies françaises, ch= Setif Mai - Juin 1945, en ligne
- Mémoires de Ferhat Abbas : …tels des chiens sauvages se sont jetés sur Albert Denier le secrétaire de la section communiste auquel un salaud sectionnera les mains à coups de hache. (cité page 55 de l'article de Charles Robert Ageron - Mai 1945 en Algérie. Enjeu de mémoire et histoire.
- Extrait du rapport Tubert, §1 : « …102 européens ont été assassinés, plusieurs femmes, dont une de 84 ans, ont été violées. Les cadavres, dans la plupart des cas, ont été affreusement mutilés, les parties sexuelles coupées et placées dans la bouche, les seins des femmes arrachés et les émeutiers s'acharnaient sur les cadavres pour les larder de coups de couteaux. ».
- Voir page 340 in A history of the Maghrib in the Islamic period, Jamil M. Abun-Nasr, Cambrigde University Press, 1987.
- Mohammed Harbi, 1954, la guerre commence en Algérie, p. 16
- La paix pour dix ans, page 117
- Article Afrik.com
- Frémaux 2002, p. 139-140
- Lucien Neuwirth, Référendum du 28 septembre 1958, vidéo sur Ina.fr.
- Fertiliser le Sahara : une réalité d'aujourd'hui - vidéo d'actualités - INA.
- Benjamin Stora, Le Mystère De Gaulle, son choix pour l'Algérie, Robert Laffont (2009)
- Deux versions coexistent : les accords sont bien le fait de représentants du gouvernement français et de représentants du FLN, mais la version publiée côté algérien inscrit Gouvernement Provisoire de la République Algérienne à la place de Front de Libération Nationale. Voir dans le Journal officiel du 20 mars 1962, sur Légifrance.
- René Mayer Algérie, mémoire déracinée L'Harmattan 1999 : « On constate alors que le décret n° 62 - 315 du 20 mars 1962 a préalablement exclu du scrutin sur le référendum du 8 avril 1962 les citoyens français les plus directement concernés par son objet, à savoir ceux, européens ou musulmans, qui habitaient les départements d’Algérie. Le caractère conforme à la Constitution d’une telle disposition d’exception resterait à apprécier. »
- Reconnaissance solennelle de l'indépendance de l'Algérie par la France ; transfert de souveraineté entre la France et l'exécutif provisoire algérien
- . Le GPRA, qui a refusé le 3 juillet la démission de l'exécutif provisoire, fixe la fête de l'indépendance au 5 juillet, jour du 132e anniversaire de la signature de l'accord de soumission par le dey d'Alger au comte de Bourmont
- Colonialisme/Algérie : Chatel tempère, article du Figaro via dépêche AFP, 10/02/2010.
- Nouvelles crispations entre Paris et Alger, de Simon Benichou, article du Figaro avec AFP, le 9 février 2010.
- lhumanite La Provence.
- Valeurs actuelles.
- Renvoyée à la commission de la défense nationale et des forces armées, à défaut de constitution d'une commission spéciale dans les délais prévus.
- Pont El Kantara - Constantine (Algérie).
- Kamel Kateb, Européens, "indigènes" et juifs en Algérie (1830-1962): représentations et réalités des populations, INED, 2001 - 386 pages, p. 79
- Gérard Vindt, Les grandes dates de l'histoire économique, 2009, Chapitre : La prise d'Alger et les débuts de l'ère coloniale, (ISBN 978-2-915-87956-8)
- Daniel Rivet, Le Maghreb à l'épreuve de la colonisation, 9 juillet 2010, Fayard, 464 pages, p. 41
- Jacques Marseille, Empire colonial et capitalisme français : Histoire d'un divorce, Paris, Albin Michel, coll. « Aventure humaine » (réimpr. 1989 et 2005) (1re éd. 1984), 464 p. (ISBN 222602090X, OCLC 12020075) p. ?
- Concernant l'ouvrage de Marseille, voir Paul Bairoch, « Jacques Marseille, Empire colonial et capitalisme français. Histoire d'un divorce », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, vol. 43, no 1, , p. 144-147 (lire en ligne, consulté le ).
- Daniel Lefeuvre, Chère Algérie. La France et sa colonie : 1930-1962, Paris, Flammarion (réimpr. 2008) (1re éd. 2005), 547 p. (ISBN 9782082105019, OCLC 238230861), p. ?
- Daniel Lefeuvre, Pour en finir avec la repentance coloniale, Flammarion (réimpr. 2008) (1re éd. 2006), 234 p. (ISBN 9782081234857, OCLC 238807771, lire en ligne), p. 110-111
- Henri Nérac, « La décolonisation française, une nécessité économique », La Nouvelle Revue d'Histoire, Paris, no 1 (hors-série) « L'Afrique. Des colonies à l'indépendance », , p. 37-39
- [PDF] Elise Huillery, Histoire coloniale, développement et inégalités dans l'ancienne Afrique Occidentale Française, thèse sous la direction de Denis Cogneau et de Thomas Piketty, École des hautes études en sciences sociales, 27 novembre 2008, p. 44.
- Tal Shuval, La ville d’Alger vers la fin du XVIIIe siècle: Population et cadre urbain, CNRS Éditions via OpenEdition, (ISBN 9782271078360, lire en ligne)
- Raphaël Delpard, 2000 ans d'Histoire : Les Pieds-Noirs quittent l'Algérie, France Inter, 5 avril 2007.
- Bugeaud, par Jean-Pierre Bois, Fayard, 1998, ISBN 978-2-213-59816-1.
- Voyez la reproduction du coupon de la Compagnie générale transatlantique.
- Portail Sahara, Généralités Sahara (Histoire).
- « André COMBAZ Les premières découvertes de pétrole au Sahara dans les années 1950 : le témoignage d’un acteur », sur Comité Français d'Histoire de la Géologie, (consulté le )
- La Guerre d'Algérie, Yves Courrière et Philippe Monnier, Reganne Films, 1972.
- Henri Alleg, La Guerre d'Algérie : des complots du 13 mai à l'indépendance, Temps actuels, 1981, p. 352.
- Pierre Cornet, Sahara : Terre de demain, Nouvelles Éditions Latines, 1956, [lire en ligne], p. 248.
- René Gallissot, Les Accords d'Évian : en conjoncture et en longue durée, 1997, Chapitre 6 : « Les intérêts pétroliers en Algérie : la Compagnie Française des Pétroles (1953-1965) » par Marie-Bénédicte Desjuzeur, [lire en ligne], p. 59.
- Mission Flatters.
- Campagne de reconnaissance dans le Sahara (1900-1903), Ministère de la Défense - ECPAD.
- L'avancée automobile au Sahara.
- Le tourisme Citroën au Sahara (1924-1925), Alison Murray, 2000, Vingtième Siècle, Revue dHistoire, Volume 68, Numéro 68, pages 95-108.
- Délégation à l'Information et à la Communication de la Défense : Dossier de présentation des essais nucléaires et leur suivi au Sahara, Ministère Français de la Défense, janvier 2007.
- Pervillé 1997
- décret no 58-569 du 3 juillet 1958 - collège électoral unique.
- Alain Peyrefitte, C'était de Gaulle, Quarto Gallimard, 2002.
- Vidéo INA - Discours de Debré à l'Assemblée Nationale, vidéo Histoire et conflits Décolonisation - Archives vidéos Histoire et conflits Décolonisation : INA.
- Arrivée de monsieur Ben Gourion à Orly, vidéo d'actualités, INA.
- Grands Reporters - Histoire de l’OAS.
- Maurice Allais, L'Algérie d'Evian (1962), Jeune Pied-Noir, 1999, p. 104.
- Deuxième bataille d'Alger, 2002-2007, la bataille judiciaire, Par Maurice Schmitt, Éditions L'Harmattan, 2008, page 110.
- Histoire du drame algérien : 1956-1958, Volume 2, Par Bernard Michal, éditions de Crémille, 1971, page 70.
- Articles 434 et 435 du Code pénal.
- Le Général Challe s'adresse aux Forces Françaises.
- 1er novembre 1954.
- Partis, journaux et hommes politiques d'hier et d'aujourd'hui, Par Henry Coston, page 317, Lectures français numéro spécial, 1960.
- Qu'en pense Alger ?, Cinq colonnes à la une - 2 décembre 1960, archives INA.
- Jean-Louis Marçot, Le sable des racines : journal de route d'Alger à Tamanrasset, Éditions L'Harmattan, 1991.
- Anne-Maris Duranton-Cabrol, L'OAS, la peur et la violence, André Versaille éditeur, (2012), p. 43
- Procès du Petit Clamart et condamnation de l'assassin de Maître Popie, JT 20 h - 17/02/1963.
- Manifestation à la mémoire de Maître Popie, JT 20H - 23/02/1962.
- Henri Alleg, La Guerre d'Algérie : Des complots du 13 mai à l'indépendance, p. 318-319, Temps actuels, 1981.
- (en) Henry Robinson Luce, Time Magazine, vol. 77, Time Inc., 1961.
- (es) Teodoro Ruiz de Cuevas, Apuntes para la historia politica de Africa, Imnasa, 1971.
- François d'Orcival, Le courage est leur patrie, Collection Action, 1965, p. 160.
- 1956 la bataille d'alger et des djebels Guy Mollet.
- 1957 les porteurs de valises Felix Gaillard Lacoste.
- Pierre Guillaume, Gaullisme et antigaullisme en Aquitaine, p. 132, Institut d'études politiques de Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 1990.
- Marianne Cornevin, Histoire de l'Afrique contemporaine : de la Deuxième Guerre mondiale à nos jours, Payot, 1978, p. 247.
- Barbouzes-FLN, une alliance inavouée, article du magazine Historia, 01/03/2002, vol.76.
- Les feuillets d'El-Djezaïr, Henri Klein, Commémorations urbaines et extra-urbaines - Statue du Duc d'Orléans.
- « il faut souligner que l'Algérie a toujours été un terrain d'entente et de relations très profondes entre la population, européenne mais aussi musulmane, et l'armée ; liens qui avaient été davantage encore renforcés durant la Seconde Guerre mondiale. » in Militaires et guérilla dans la guerre d'Algérie, Jean-Charles Jauffret, Maurice Vaïsse, Charles Robert Ageron, Volume 863 de Éditions Complexe, Éditions Complexe, 2001, p. 518.
- Lycée Bugeaud à Alger.
- univ-perp. fr/france/1962-1903evian.htm Ve République - Déclaration générale du 19 mars 1962 relative à l'Algérie.
- Consulat Général d'Algérie à Lille.
- Listes des bases aériennes et des terrains en A F N..
- L'explosion de la bombe A, vidéo originale (non montée et jamais diffusée).
- Consulat Général de l'Algérie à Lille.
- Régis Pierret, Les filles et fils de harkis: entre double rejet et triple appartenance, L'Harmattan, (ISBN 9782296067585, lire en ligne), p. 148
- « Historique des Chasseurs d'Afrique », dans Revue des deux Mondes, no 5, [lire en ligne], p. 205.
- Histoire du Monde → Zouaves.
- Pensions : les soldats coloniaux à égalité avec les soldats français, Le Figaro avec AFP, Reuters et AP, 15 octobre 2007.
- Sénat : séance du 30 novembre 2000, archives du site officiel du Sénat.
- [J'ai choisi la défense, Jean-Louis Tixier-Vignancour, éd. Éditions de la Table ronde, 1964, chap. Le procès de l'attentat du Petit-Clamart, p. 254].
- Le camp des oubliés : Les réfugiés vietnamiens en France, par Marie-Christine Courtès et My Linh Nguyen, Production : Grand Angle Productions.
- Les oubliés d'Indochine du Camp de Saint-Livrade.
- Gilbert Meynier, Historiographie française de l’Algérie et les Algériens en système colonial, Intervention à Alger le 22 octobre 2010 à l'invitation d'El Watan, en ligne
- Claude Prudhomme, Les religions dans les sociétés coloniales (1850-1950), p. 80
- Restauration du palais Hassan Pacha, article du journal El Watan publié le 26 juillet 2007, [www.djazairess.com/fr/elwatan/66605 en ligne]
- Objet PERAU-334. Bureaux du gouvernement général d'Algérie, Alger. 1929-1934.
- Discours du Forum d'Alger, 4 juin 1958.
- Université d'été : Comprendre et enseigner la guerre d’Algérie et le Maghreb contemporain -(29 août 2001). Brigitte RAMBAUD, Professeur au lycée Boissy d'Anglas.
- Arrêté du Président du Conseil des 9 décembre 1848 et 16 mars 1849, article 1 : « La division actuelle de l'Algérie en trois provinces est maintenue. Chaque province sera divisée en territoire civil et en territoire militaire. Le territoire civil de chaque province formera un département ».
- Arrêté du Président du Conseil des 9 décembre 1848 et 16 mars 1849, article 1: « La division actuelle de l'Algérie en trois provinces est maintenue. Chaque province sera divisée en territoire civil et en territoire militaire. Le territoire civil de chaque province formera un département »
- Jean Monneret, La guerre d'Algérie en trente-cinq questions, L'Harmattan, 2008, p. 55.
- Pascal Le Pautremat, La politique musulmane de la France au XXe siècle, Maisonneuve et Larose, p. 455.
- Source Jacques Leclerc. « Le Code de l’indigénat » dans L’aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Laval.
- Patrick Weil - Le statut des musulmans en Algérie coloniale - page 14 - Lire en ligne.
- Cf. le statut particulier de ces derniers prévu par les Accords d'Evian legifrance.gouv.fr.
- La Justice en Algérie 1830-1962, Paris, La Documentation française, coll. « Histoire de la Justice », 2005, p. 95-109.
- Yves Lacoste, Vive la nation.
- Jean Monneret, La guerre d'Algérie en trente-cinq questions, L'Harmattan, 2008, p. 53.
- Colonel Jean Dumaurier, A.B.C.D., La Mémoire d'un peuple, 1999.
- Source Leclerc, Jacques. « Le Code de l'indigénat » dans L'aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, université Laval, Le Code de l'indigénat.
- Coloniser, Exterminer : Sur la guerre et l'État colonial, Olivier Le Cour Grandmaison, éd. Fayard, 2005 (ISBN 2213623163).[réf. incomplète].
- Vive la nation !, Yves Lacoste, éd Fayard, 1998 (ISBN 2213596131).[réf. incomplète].
- (fr) - http://www.iue.it/, Le statut des musulmans en Algérie coloniale - une nationalité française dénaturée.
- Cent ans de capitalisme en Algérie 1830–1930, Robert Louzon, Acratie, 1998 (ISBN 2-909899-14-4).
- Coloniser, Exterminer : Sur la guerre et l'État colonial, Olivier Le Cour Grandmaison, éd. Fayard, 2005 (ISBN 2213623163).
- Jacques Simon, Algérie : le passé, l'Algérie française, la révolution (1954-1958), p. 133.
- Patricia M.E. Lorcin, Kabyles,Arabes,Français : identités coloniales, p. 53
- Kamel Kateb, Européens, "indigènes" et juifs en Algérie (1830-1962): représentations et réalités des populations, INED, 2001 - 386 pages, p. 289
- Archives Nationales - Territoire d'Outremer (Algérie) — Registres paroissiaux et d'état civil numérisés - 2009.
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5788705v/f255.image
- Atlas National Illustré: Algérie, Colonie Française - Région du Sud, no 87, Géographie et Statistique par V.Levasseur, Ingénieur Géographe. Rue de Malte, 24. Illustré par A.M. Perrot attaché au Génie et Raymond Bonheur, peintre. Gravé par Laguillermie et Rainaud. Rue St. Jacques, 82.
- Pierre Goinard, Algérie : l'œuvre française, Robert Laffont, 1984, p. 318.
- Patrick Weil, « Le statut des musulmans en Algérie coloniale », dans La Justice en Algérie 1830-1962, Paris, La Documentation française, coll. « Histoire de la Justice », 2005, p. 95-109.
- Patricia M. E. Lorcin, Kabyles, arabes, français : identités coloniales
- Pierre Vermeren, Idées Reçues sur le monde arabe, chapitre « Les Maghrébins sont des Arabes », Le Cavalier Bleu Éditions, 2012.
- Dominique Borne, Benoît Falaize, Religions et colonisation, XVIe-XXe siècle: Afrique, Amérique, Asie, Océanie, Editions de l'Atelier, 2009 - 335 pages, Gilbert Meynier, Chapitre 1 : L’Algérie, la nation et l’islam, p. 241
- Stéphane Papi, « Le contrôle étatique de l’islam en Algérie : un héritage de l’époque coloniale », L’Année du Maghreb [En ligne], VI | 2010, mis en ligne le 01 janvier 2013, consulté le 15 août 2015. URL : http://anneemaghreb.revues.org/951 ; DOI : 10.4000/anneemaghreb.951
- Mahfoud Kaddache, L'Algérie des Algériens, de la Préhistoire à 1954, EDIF 2000, p. 687
- Abderahman Bouchène, Jean-Pierre Peyroulou, Ouanassa Siari Tengour, Sylvie Thénault, Histoire de l'Algérie à la période coloniale, 1830-1962, éditions La Découverte, loc=La naissance du réformisme musulman algérien
- Oissila Saaidia, Algérie coloniale: musulmans et chrétiens : contrôle de l'État (1830-1914), CNRS Editions - 408 pages, p. 278
- Oissila Saaidia, Algérie coloniale: musulmans et chrétiens : contrôle de l'État (1830-1914), CNRS Editions - 408 pages, p. 280
- Petits Frères de Jésus.
- Marc Ferro, Histoire des colonisations : des conquêtes aux indépendances, XIIIe-XXe siècle, Seuil, (ISBN 9782020293716, lire en ligne)
- Abderahman Bouchène, Jean-Pierre Peyroulou, Ouanassa Siari Tengour, Sylvie Thénault, Histoire de l'Algérie à la période coloniale, 1830-1962, La Découverte (ISBN 9782707182319, présentation en ligne)
- Revue africaine, Numéros 382-389, par Société historique algérienne, page 387, La Société, 1863.