Tansu Çiller
Tansu Çiller, née le à Istanbul (Turquie), est une économiste et femme d'État turque. Elle est la première et la seule femme à avoir exercé la charge de Premier ministre dans ce pays.
Biographie
[modifier | modifier le code]Née à Istanbul, elle fréquente le lycée américain Robert College et obtient le diplôme de l'école des sciences économiques de l'université du Bosphore. Elle devient enseignante dans cette même université en 1983.
Entrée en politique en 1990, elle est élue au parlement en octobre 1991 et devient ministre de l'Économie dans le gouvernement de Suleyman Demirel. Ce dernier accédant à la présidence en 1993, elle hérite de la direction de son parti, le Parti de la juste voie (DYP), et de la présidence du gouvernement de à .
Après les élections législatives anticipées de décembre 1995, son parti perd la majorité absolue, et elle décide donc de s'allier avec le Parti du bien-être (RP) de Necmettin Erbakan pour constituer une majorité parlementaire. Elle met au point avec lui une alternance du pouvoir, visant à partager le poste de Premier ministre. En attendant son tour, elle devient ministre des Affaires étrangères. À la suite du mémorandum militaire turc de 1997 (qualifié de « coup d'État post-moderne »), la coalition DYP-RP prend fin.
À la suite de sa défaite électorale lors des élections législatives turques de 2002 qui voit son parti expulsé du parlement après avoir obtenu un score (9,54 %) inférieur au seuil électoral (10 %), elle se retire de la vie politique.
Son nom, ainsi que celui de son époux, sont impliqués dans plusieurs affaires de corruption. Elle fait l'objet d'enquêtes par le Parlement turc après 1997, bien qu'elle ait échappé à toute condamnation, de même que l'ex-Premier ministre Mesut Yılmaz, grâce à son immunité parlementaire, à la prescription et au soutien apporté par les députés du DYP, de l'ANAP et du DSP[1].
Rompant avec la politique d'ouverture vis-à-vis de la population kurde initiée par son prédécesseur, elle mène une politique de répression aussi bien contre le PKK, organisation communiste et séparatiste cataloguée comme « terroriste » par de nombreux pays, que contre les députés turcs pro-Kurdes du Parti de la démocratie (DEP). La dissolution du parti en juin 1994 et la condamnation de quatre de ses membres (Hatip Dicle (en), Leyla Zana, Orhan Doğan (en) et Selim Sadak (en)) à 15 ans de prison, quelques mois plus tard, en raison de leurs positions politiques fédéralistes, ont été jugées comme des atteintes aux droits de l'homme par la CEDH[2],[3].
Elle est mariée à Özer Uçuran Çiller (tr) et le couple a deux fils.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Rapport de 1998 de la Fondation des droits de l'homme de Turquie (en), p. 11.
- Décision no 40/1995 rapportée par le Conseil interparlementaire, « Droits de l'homme des parlementaires », sur www.ipu.org, (consulté le ).
- HUDOC - European Court of Human Rights, « "fulltext":%5B"partideladémocratie"%5D,"display":%5B0%5D,"itemid":%5B"001-65370"%5D} AFFAIRE DICLE pour le PARTI DE LA DÉMOCRATIE (DEP) c. TURQUIE », sur hudoc.echr.coe.int, (consulté le ).
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Naissance à Istanbul
- Naissance en mai 1946
- Étudiant de l'université du New Hampshire
- Étudiant de l'université du Connecticut
- Étudiant de l'université Yale
- Économiste turc
- Femme scientifique du XXe siècle
- Professeur à l'université du Bosphore
- Député à la Grande Assemblée nationale de Turquie
- Ministre turque
- Pionnière en politique
- Premier ministre de Turquie
- Vice-Premier ministre de Turquie
- Ministre d'État (Turquie)
- Ministre turc des Affaires étrangères
- Docteur honoris causa de l'université Keiō