L’agriculture varoise, une économie aux multiples atouts
Premier producteur mondial de vin rosé AOP, leader national de la fleur coupée et premier département pour la biodiversité… Le Var n’est pas qu’une destination touristique prisée. C’est également un grand département agricole.
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Ses vignobles de renom, ses champs de fleurs et ses oliveraies génèrent chaque année pas moins de 950 millions d’euros de chiffre d’affaires. Premier producteur mondial de vin rosé AOP avec 40 millions de bouteilles exportées chaque année aux quatre coins de la planète, Le Var est aussi le premier producteur national de fleurs coupées, un dynamisme illustré par le marché aux fleurs de Hyères, seul en Europe à même de rivaliser avec les marchés néerlandais. Il faut ajouter à ce palmarès la production de figues violettes de Solliès, dont le département est le premier producteur mondial, et l’huile d’olive, dont il fabrique 20 % de la production nationale.
La richesse de son environnement naturel n’est pas en reste, puisque Le Var est également le deuxième département forestier de France métropolitaine et se classe au deuxième rang national en matière de biodiversité sur le territoire continental. Depuis son introduction il y a plus d’un siècle, le mimosa colore les paysages d’hiver de son jaune chatoyant. Pour le découvrir, une route touristique rejoignant Bormes-les-Mimosas à Grasse a été créée, soit plus de 130 km d’exploration de ces paysages étincelants. Entre traditions séculaires et techniques innovantes, Le Var fait rayonner son agriculture bien au-delà de ses frontières.
« Le Var est le premier département bio de France métropolitaine »
Rencontre avec Jean-Louis Masson, Président du Conseil Départemental du Var.
Quelles sont les priorités du département concernant le développement de la filière agricole ?
La nouvelle politique agricole du département repose sur six axes majeurs. Le premier est de préserver le foncier agricole et rural pour garantir l’avenir de la filière. Ensuite, le département soutient les investissements des agriculteurs en complétant les cofinancements – européens, nationaux ou régionaux – pour l’achat de matériel, les travaux énergétiques ou les outils de transformation, un dispositif désormais élargi à tous les secteurs : agriculture, forêt, petite pêche et aquaculture. L’accompagnement des filières de niche à forte valeur ajoutée, comme le miel, la châtaigne ou encore la petite pêche, est également essentiel, notamment dans leurs démarches de labellisation. L’une de nos grandes priorités est aussi d’améliorer la gestion de l’eau en agriculture, avec des initiatives telles que l’étude Var Eau 2050 et la création de l’Observatoire départemental de l’eau, pour mieux anticiper les besoins et les ressources. Parallèlement, le département soutient activement la recherche et la sécurité sanitaire, en collaboration avec des centres spécialisés comme ceux consacrés au vin rosé ou à l’horticulture, pour innover et renforcer la compétitivité des productions locales. Enfin, notre dernier axe est de soutenir la gestion durable de la forêt varoise, une valorisation des produits forestiers et la structuration d’une filière forêt-bois.
« Le Var multiplie les initiatives ambitieuses pour renforcer son rôle clé dans l’agriculture française. »
Jean-Louis Masson
Le Var est-il un acteur clé de l’agriculture durable en France ?
Si on considère le poids de l’économie varoise, le leadership sur les fleurs coupées et les vins de Provence, ses efforts de sobriété, ses modalités de production en démarche raisonnée ou label de qualité (bio, IGP, AOC…) : c’est une évidence ! Avec 42 % de la SAU (surface agricole utilisée) de ses exploitations certifiés « agriculture bio » ou en conversion, Le Var est le premier département bio de France métropolitaine. La qualité des productions est notre marque de fabrique, et selon nous, « durable » ne doit pas être réduit à la notion d’environnement. La durabilité englobe aussi le social et l’économique. Les demandes des consommateurs ont évolué, ils sont prêts à payer un peu plus cher pour avoir des produits de qualité, qui ont du goût, durent plus longtemps… Le monde agricole l’a compris et sait s’adapter ; encore faut-il ne pas l’assommer de normes ni de lourdeurs fiscales !
Quels projets illustrent le dynamisme du Var en matière agricole ?
Le Var multiplie les initiatives ambitieuses pour renforcer son rôle clé dans l’agriculture française. Parmi les projets emblématiques, je pense à la création du Centre du rosé, à Vidauban. Ce pôle R&D sera un centre névralgique de la recherche, de l’innovation durable et du transfert vers le vignoble de solutions et de connaissances. Il permettra de tester des outils technologiques et professionnels à la pointe pour des projets R&D qui répondent aux enjeux techniques. Du côté de la gestion de l’eau, la Société du canal de Provence mise sur le numérique avec l’application Agridata, un dispositif innovant de pilotage de l’irrigation. Il offre la possibilité aux agriculteurs de centraliser les données de leurs exploitations, d’optimiser les ressources en eau et de mieux comprendre les besoins des plantes, tout en valorisant les productions. Enfin, dans le domaine végétal, la station d’expérimentation d’Astredhor, créée en 1984, s’est imposée comme un acteur incontournable de l’innovation en horticulture. Entièrement tournée vers l’expérimentation, elle met en pratique les résultats de la recherche, promeut les nouvelles technologies et fournit aux professionnels des références technico-économiques et environnementales directement applicables.
