Caugé
Caugé | |
L'église de Caugé. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Évreux |
Intercommunalité | Évreux Portes de Normandie |
Maire Mandat |
Jean-Marie Maillard 2020-2026 |
Code postal | 27180 |
Code commune | 27132 |
Démographie | |
Gentilé | Caugéen |
Population municipale |
831 hab. (2021 ) |
Densité | 72 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 01′ 33″ nord, 1° 02′ 08″ est |
Altitude | Min. 105 m Max. 146 m |
Superficie | 11,61 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Évreux (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Conches-en-Ouche |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Caugé est une commune française située dans le département de l'Eure, en région Normandie.
Les habitants sont des Caugéens.
Géographie
[modifier | modifier le code]Localisation
[modifier | modifier le code]Situé au sud-est du plateau du Neubourg, Caugé est à 10 km à l'ouest d'Évreux, 100 km de Paris, et 80 km de la mer. À une altitude de 134 m, la commune s'étend sur 1 161 ha, dont 162 de bois et forêts[1].
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant aux plaines agricoles de l’Eure, avec une pluviométrie beaucoup plus faible que dans la plaine de Caen en raison du double effet d’abri provoqué par les collines du Bocage normand et par celles qui s’étendent sur un axe du Pays d'Auge au Perche[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 665 mm, avec 11,2 jours de précipitations en janvier et 8,1 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Guichainville à 12 km à vol d'oiseau[6], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 659,6 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Caugé est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Évreux, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[11]. Cette aire, qui regroupe 108 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (82,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (82,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (79,6 %), forêts (13,4 %), zones urbanisées (3,7 %), zones agricoles hétérogènes (3,3 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Ancienne commune, rattachée à Branville, attestée sous la forme Branvilla au XIe siècle[15].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Caugeium en 1152 (bulle d’Eugène III), Cauge en 1196[Note 2],[16], Cauge en 1206 (charte de la Noë), Caenhium en 1234 (bulle de Grégoire IX), Caugeium en 1247[17], Chauge en 1261 (cartulaire de Saint-Taurin), Cangy en 1391[17], Cange en 1793[18], Caugé en 1801[18].
Histoire
[modifier | modifier le code]C'est en 1152 que Caugé est citée pour la première fois, mais Branville, qui en dépend depuis 1808, est nommée dès le XIe siècle. Au XIIe siècle, la plupart des terres du village sont la propriété de l’abbaye de la Noé, sise à La Bonneville-sur-Iton, et la maison abbatiale, la grange dîmière se trouvent à Morand, hameau aujourd’hui de Caugé.
L'église date du XVIe siècle ; elle est construite en échiquier de pierres et de silex ; des dessins gravés apparaissent sur la pierre à l'extérieur de l'édifice. Une mise au tombeau polychrome datant du quinzième siècle (donc, antérieure à l’église) et deux statues cachées dans les murs ont été découvertes en 2001 ; la mise au tombeau est maintenant classée. Deux colonnes ornées de grappes de raisin, à l’entrée du chœur, rappellent les vignes qui couvraient les terres alentour.
Sur la route de Beaumont-le-Roger, le manoir du Luheré (actuellement transformé en salle de réception par M. et Mme Muset, traiteur), rappelle l’histoire de la famille d’Espaigne, remarquée par le roi Henri IV.
Plusieurs seigneurs, de familles différentes, se sont succédé après la disparition de l'abbaye. La famille de Roye, d'origine picarde, est l'une des principales du quatorzième au seizième siècle. Le plus illustre de ses représentants est Charles de Melun, seigneur de Nantouillet et de Normanville, baron des Landes, confident du roi Louis XI, lieutenant général dans l’Ile-de-France et connétable. C'est au cours de la guerre de la Ligue du Bien Public que le roi, doutant de sa fidélité, le fit décapiter (1468) ; il n’est pas impossible que la statue qui se trouve actuellement au-dessus de la porte d’entrée de l’église soit sa représentation.
Les habitants des siècles précédents étaient surtout de petits cultivateurs, un horloger, des cabaretiers… Trois couples sur dix, au XIXe siècle, accueillaient deux à dix enfants en nourrice provenant de l’hospice d’Évreux. Les archives originales du village sont conservées en mairie depuis le [19].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Population et société
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[23].
En 2021, la commune comptait 831 habitants[Note 3], en évolution de −1,19 % par rapport à 2015 (Eure : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Installations et services
[modifier | modifier le code]La commune possède une école (agrandie en 2006) avec sa cantine, sa salle d’activité, et sa garderie, une salle des fêtes Nelson-Mandela (inaugurée fin 2013), un bar-restaurant (A la Bon'heure), une chêvrerie (La Bikette Caugéenne) et un centre de secours qui assure la sécurité de douze communes regroupant 8 500 personnes.
Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- église Notre-Dame datant du XVIe siècle ; elle est construite en échiquier de pierres et de silex ; des dessins gravés apparaissent sur la pierre à l'extérieur de l'édifice. Une mise au tombeau polychrome datant du XVe siècle (donc antérieure à l’église) et deux statues cachées dans les murs ont été découvertes en 2001 ; la mise au tombeau est maintenant classée. Deux colonnes ornées de grappes de raisin, à l’entrée du chœur, rappellent les vignes qui couvraient les terres alentour.
- la chapelle de Branville,
- la grange dîmière,
- l’ancien pigeonnier à Morand,
- le lavoir et un four à pain.
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Jehan Le Blond, seigneur et curé de Branville en 1540, traducteur de philosophes, adversaire acharné du poète Clément Marot qu’il forcera à l’exil en Italie pour avoir mangé de la viande pendant le carême.
- Narcisse de Salvandy, ministre de l’Instruction Publique sous le roi Louis Philippe, créateur de l’École d’Athènes, qui possédait des terres à Branville.
- Alexis Hubert Robillard (1782 à Évreux - à Caugé), archéologue, polytechnicien, ingénieur, concepteur du réseau d’eau de la ville d’Auxerre, et surtout découvreur du site du Vieil-Évreux, Gisacum : il y met au jour les thermes, le théâtre, la basilique, un aqueduc… Alexis-Hubert Robillard a son cénotaphe placé derrière la sacristie.
Patrimoine naturel
[modifier | modifier le code]ZNIEFF de type 1
[modifier | modifier le code]- Le bois de Morsent - La vallée de Morand[25].
Héraldique
[modifier | modifier le code]Blasonnement : |
Avant notre époque, Caugé n'avait pas de blason. Le blason de Caugé a été créé en 1984, à partir de l'histoire du village. La Maison de Roye, d'origine picarde, était seigneur de Caugé aux quatorzième et quinzième siècles au moins. Le blasonnement est issu essentiellement de ses armes ; depuis le XIXe siècle, Branville est intégré au village. Il fallait donc trouver de quoi le signifier sur le blason. Jehan Le Blond était seigneur et curé de Branville au XVIe siècle et, est de loin, le personnage le plus important de l'endroit dans la mesure où il s'est illustré en s'opposant au poète Clément Marot ; ses armes ont été en partie reprises dans notre blason en y intégrant l'aigle.
Le blason de Caugé se lit donc : « de gueules à la bande d’argent » (qui sont les armes de la famille de Roye) chargé d’une aigle de sable (l’aigle est féminin en héraldique), ce qui se traduit par : blason au fond rouge avec une bande blanche en travers et, dans la bande, un aigle noir.
Ce blason est homologué officiellement et répertorié au niveau national.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Archives de l'Eure, H 675.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- « Situation géographique », sur Caugé Gea, (consulté le ).
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
- « Orthodromie entre Caugé et Guichainville », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Guichainville » (commune de Guichainville) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Guichainville » (commune de Guichainville) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Évreux », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : Formations non-romanes ; formations dialectales, vol. 2, Droz, , p. 1021.
- François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, A. et J. Picard, , p. 85.
- Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l’Eure, Paris, , p. 48.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- « Histoire », sur Caugé Gea, (consulté le ).
- Source des dates in Dominique Dubus et Jean Marie Maillard, On dit dans le village de Caugé : de 1152 à 1989, Évreux, Editions Floréal, , 142 p. (ISBN 2-86336-004-3), p. 123.
- « Résultats municipales 2020 à Caugé », sur lemonde.fr (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Le bois de Morsent - La vallée de Morand », sur Muséum national d'Histoire naturelle - Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).