Climat et santé
Le climat et la santé sont deux choses complètement différentes et pourtant il existe un lien étroit entre elles, la première influençant la seconde[2].
Le climat, c'est-à-dire l'ensemble des conditions météorologiques d'une région ou d'un lieu, correspond, au sens étroit du terme, au « temps moyen » et à la fourchette de ses extrêmes. C'est une description statistique de la variabilité journalière, saisonnière, annuelle et de leurs moyenne. Ses grandeurs principales sont les précipitations, la température et le vent (trois variables de surface). Sa variabilité à moyen et long termes intègre de grands phénomènes cycliques (des cycles El nino aux cycles glaciaires) [N 1].
La santé est l'état physiologique et psychologique de l'organisme. Sa mesure correspondra à un état de plus ou moins bon ou mauvais fonctionnement de l'organisme et de la psyché. La santé définit aussi un état sanitaire des membres d'une population, d'une collectivité, d'un territoire.
Le climat, avec d'autres caractéristiques de l' environnement influe sur la santé individuelle et collective, tantôt négativement, tantôt de manière positive.
Santé et climat : une interaction depuis la nuit des temps
[modifier | modifier le code]Toutes les sociétés humaines ont connu des renversements climatiques naturels. Les populations mésopotamiennes, mayas, européennes ou encore égyptiennes ont été touchées par des grands cycles climatiques de la nature. Les épidémies et catastrophes naturelles se produisent en réaction avec les cycles climatiques de la région.
Un exemple de phénomène est « El Niño / oscillation australe ». (El Niño, au sens originel du terme, est un courant marin chaud qui se manifeste tous les ans, peu après Noël jusqu'en avril – d'où la référence à l'Enfant Jésus – le long de la côte équatorienne et péruvienne, et qui rend temporairement les eaux de surface au large de ces côtes beaucoup moins poissonneuses et les précipitations sur les terres plus abondantes. Ce phénomène océanique est lié à une fluctuation de la configuration de la pression en surface et de la circulation dans la partie intertropicale des océans Indien et Pacifique, appelée oscillation australe. La combinaison de ces phénomènes atmosphérique et océanique est appelée El Niño/oscillation australe ou ENSO. Pendant un épisode El Niño, les alizés faiblissent et le contre-courant équatorial se renforce, entraînant un déplacement vers l'est des eaux chaudes de surface de la zone indonésienne, qui viennent recouvrir les eaux froides du courant péruvien. Ce phénomène exerce une influence considérable sur le vent, la température de la surface de la mer et les précipitations dans la partie tropicale du Pacifique. Il a des effets climatiques sur l'ensemble du bassin du Pacifique et dans de nombreuses autres régions du monde. Le phénomène inverse est appelé la Niña.)[3]
Nous savons que l'état de notre santé dépend de notre comportement, de notre activité professionnelle, de l'hérédité, de l'accès aux soins, etc. Mais il faut savoir que notre santé dépend aussi de l'état de notre planète, du climat ainsi que de la région où nous habitons. Grâce aux scientifiques, les experts en la matière et à la technologie, nous pouvons de mieux en mieux comprendre les changements climatiques ainsi que les impacts sur notre santé.
Tous les êtres vivants, dont l'espèce humaine ont besoin d'eau et de nourriture pour survivre, d'un environnement « sain » (c'est-à-dire sans maladies infectieuses) et d'un certain confort et une certaine sécurité physique que la stabilité climatique leur apporte. Nous pouvons, donc, dire que « le système climatique est d'une importance vitale »[3] et que les activités humaines ont un impact non négligeable sur le climat.
Évolution de la température : un facteur décisif
[modifier | modifier le code]Au cours du XXe siècle, la température moyenne globale a augmenté de 0,6 °C[réf. nécessaire]. Ce changement de température se produit à une échelle mondiale, ce qui le différencie d'autres problèmes assez connus, comme les risques toxicologiques ou microbiologiques, qui eux se passent à un lieu précis.
Les climatologues affirment que l'augmentation de la température est imputable à l'homme. L'activité industrielle, la déforestation, l'agriculture intensive, l'évolution générale de la population mondiale ont, entre autres, pour conséquence l'augmentation des gaz à effet de serre. Ces gaz, en particulier le dioxyde de carbone et les chlorofluorocarbones (CFC), s'accumulent dans l'atmosphère et perturbent l'équilibre énergétique de la planète. Ils agissent comme une « couverture » retenant une partie du rayonnement infrarouge (de la chaleur) émise par la Terre vers l'espace et qui reste piégée dans l'atmosphère : l'effet de serre d'origine humaine s'ajoute à celui d'origine naturelle.
La grande modification du climat que nous avons vécue et que nous vivons toujours, va avoir de grandes répercussions sur le fonctionnement des écosystèmes ainsi que sur la santé humaine. Des répercussions bénéfiques et néfastes ont été évaluées par les scientifiques. À titre d'exemple d'une répercussion bénéfique, nous allons pouvoir profiter d'hivers plus doux dans les pays tempérés. Une conséquence positive en sera la diminution de la mortalité hivernale. Dans les régions chaudes, une augmentation de la température globale pourrait diminuer la viabilité des moustiques, qui sont des vecteurs de maladies. Le changement climatique a, sans aucun doute, plus de répercussions néfastes que bénéfiques sur la santé.
En effet, d'après le Rapport de 2002, de l'Organisation mondiale de la santé , « on estime qu'en l'an 2000, le changement climatique était déjà responsable de 2,4 % environ de cas de diarrhées dans le monde et de 6 % des cas de paludisme dans certains pays à revenu intermédiaire[N 2]. »
Nous pouvons donc dire que l'homme, par son comportement, est, à l'origine du changement climatique qui modifie à l'échelle planétaire les systèmes écologiques de la Terre et les biophysiques. Ces changements se produisent sur la moyenne et basse atmosphère, et sont aussi dus à une déperdition d'autres systèmes naturels.
En peu de temps, on a pris conscience que ces changements allaient compromettre l'infrastructure, les écosystèmes aménagés et les activités économiques, mais, ce n'est qu'aujourd'hui que nous avons réalisé que le changement climatique présente des risques pour notre santé.
Pour pouvoir comprendre les effets des événements climatiques sur la santé, il faut les étudier. C'est-à-dire qu'il faut se procurer des données sur le climat et sur ses effets sur la santé sur des périodes à long terme et, bien sûr, ayant les mêmes dimensions temporelles et spatiales.
Comment le climat affecte-t-il notre santé ?
[modifier | modifier le code]L'analyse de l'état de santé dépend inévitablement de l'environnement dans lequel l'homme évolue. Et donc le temps qu'il fait, le climat sous lequel nous nous trouvons, influence notre état de santé. Le contexte climatique est donc un facteur très important et a une grande influence sur la santé humaine. On peut affirmer que c'est un facteur d'apparition de maladies. Ainsi, partout dans le monde, on constate l'apparition ou même la réapparition de nombreuses maladies infectieuses, y compris certaines maladies nouvelles tels que le VIH/SIDA, l'hantavirus, l'hépatite C, le SRAS, etc.), sont dues aux effets combinés de plusieurs facteurs, dont le climat[3].
Climats extrêmes, effets directs sur la santé
[modifier | modifier le code]Bien que l'homme se soit adapté à des climats très différents dans le monde, le domaine des températures où se développe la vie humaine est assez étroit. Notre corps doit maintenir une température interne d'environ 37 °C, et les variations très au-dessus ou au-dessous de cette valeur peuvent nous rendre malades et affecter gravement notre santé.
Actuellement un des facteurs climatiques les plus alertant pour notre santé, est le changement climatique, qui touche surtout les zones de températures extrêmes. Il affecte tant directement qu'indirectement notre santé[4].
Chaleur extrême
[modifier | modifier le code]De nos jours, avec le réchauffement climatique, apparaissent des avantages, tels qu'une baisse de la mortalité hivernale dans les zones tempérées ou une augmentation de la production vivrière, mais dans l'ensemble ses effets sont très largement négatifs. En effet, il va avoir une grande influence sur les besoins fondamentaux de la santé, c'est-à-dire l'air pur, l'eau potable, la nourriture, etc. Ainsi, avec la pollution humaine et le réchauffement climatique, la teneur de l'air en ozone et d'autres polluants, qui renforce l'apparition de maladies cardiovasculaires et respiratoires, augmentent fortement. Cette pollution de l'air urbain . En été, surtout dans les zones à température très élevée, en période caniculaire les températures contribuent directement à la mortalité par maladies cardiovasculaires ou respiratoires surtout chez les personnes âgées et les plus faibles[5]. Ainsi, en 2003 en Europe, durant la canicule de l'été ont été enregistrés plus de 70 000 décès supplémentaires[6]. Dans le monde, 37 % des décès causés par des températures caniculaires seraient dues au réchauffement climatique[7].
En période de chaleur extrême, on constate également une concentration plus élevée en pollen et autres aéroallergènes, source du déclenchement de crise asthmatique, une maladie dont souffrent environ 300 millions de personnes[6].
On peut affirmer également que la chaleur extrême intervient comme un authentique facteur source de maladie, voire de décès. Une surexposition à des conditions très agressives peut engendrer la déshydratation qui est une diminution excessive, voire la quasi-élimination de l'eau contenue dans nos tissus, ce qui peut être fatal. Le climat peut également avoir influence par effet cumulatif. Ainsi, après l'exposition répétitive à un climat ensoleillé, on est, surtout les sujets à peau claire, mis face à des risques comme des brûlures de peau ou même de plusieurs types de cancers cutanés (cancer de la peau par exemple).
L'accroissement des températures et l'exposition à un climat ensoleillé ont donc un poids important sur la santé humaine et touche surtout les plus faibles, c'est-à-dire les personnes âgées, les malades, les enfants, etc.
Froid extrême
[modifier | modifier le code]De l'autre côté, si on se concentre sur les effets d'un climat froid, on peut aussi récolter plusieurs éléments importants. À part le fait que le climat froid nous protège de plusieurs maladies infectieuses transmises par les animaux, il est également source de déclenchement de maladie. Et d'ailleurs, statistiquement, le froid reste plus meurtrier que la chaleur[8]. On peut en effet observer lors des vagues de froid, une surmortalité qui est renforcée en premier lieu par l'augmentation du nombre de personnes ayant des maladies respiratoires, maladies vasculaires et cardiovasculaires. On peut citer comme exemple, la grande vague de froid qui toucha la France en [N 3], où fut enregistrée une surmortalité de plus de 13 %, essentiellement à cause de pneumonies, d'accidents vasculaires cérébraux et des infarctus du myocarde[8].
Des températures extrêmement froides sont également une source de prévalence de l'asthme, entraînent des troubles mentaux, le syndrome de Raynaud, et des maladies endocriniennes.
Quand il fait froid, notre corps adopte des comportements qui favorisent la transmission des virus, on devient donc plus sensible aux virus et aux maladies, ce qui explique la surmortalité en hiver. Le froid n'apporte pas plus de virus et de maladie, mais accentue la fragilité de notre organisme ce qui permet à plus de virus et maladies de s'installer dans notre corps. On note ainsi la présence de maladies à virus (angine, amygdalite, rhume, sinusite, etc.), et des infections respiratoires (nez, gorge, bronches, poumons).
Le froid fragilise donc notre organisme, mais pire encore il permet à certains virus de persister plus longtemps dans l'air. C'est le cas du virus de la grippe.
Changement climatique : effets indirects sur la santé
[modifier | modifier le code]Le climat peut également affecter la santé humaine de façon indirecte à travers les animaux. Le changement climatique provoque l'émergence de nouvelles maladies chez les animaux dont certaines sont transmissibles à l'homme[9]. Accompagné de modifications dans les températures, les précipitations et l'humidité qu'il entraîne, le changement climatique pèse sur le devenir de certaines maladies infectieuses et parasitaires qui affectent l'ensemble du monde vivant. Ce changement perturbe surtout la composition des écosystèmes et les interactions entre espèces. Il intervient donc sur plusieurs aspects des populations d'espèces vectrices et réservoirs et donc sur les virus, bactéries ou parasites pathogènes. D'après plusieurs études scientifiques récentes, les changements de température sont donc responsables de l'extension et même de l'apparition de maladies qui sont transmises par des animaux vecteurs responsables de l'évolution géographique et temporelle de maladies infectieuses et parasitaires. On peut citer comme exemple la malaria (ou paludisme ) qui est sans doute la maladie à transmission vectorielle la plus sensible à un changement climatique. Transmise par des moustiques, cette maladie tue plus d'un million de personnes par an, la population la plus affectée étant les enfants africains de moins de 5 ans[10]. Les pluies abondantes de mousson et la forte humidité sont identifiées comme les facteurs ayant une influence majeure sur la reproduction et la survie de ces moustiques. Il existe également une maladie qui évolue très sensiblement au changement climatique : la Fièvre de la Vallée du Rift[N 4] qui est une maladie qui touche principalement les animaux et peut aussi contaminer l'homme. Elle semble évoluer vers le nord et au-delà de la Méditerranée et de la mer d'Arabie, ce qui pourrait avoir des conséquences très graves et imprévisibles sur la santé humaine. Le changement de climat et surtout le réchauffement climatique sont donc des éléments qui favorisent l'émergence et l'expansion de maladies animales dont certaines sont transmissibles à l'homme.
Catastrophes naturelles et variations des précipitations
[modifier | modifier le code]Ces cinquante dernières années, le nombre de phénomènes météorologiques exceptionnels a triplé entraînant plus de 60 000 morts par an principalement dans les pays en développement. L'impact des catastrophes naturelles se fait sentir de plus en plus fortement dans le monde[11].
Une des catastrophes naturelles la plus marquante est l'élévation du niveau des mers qui est source de destruction de l'habitat, des zones d'activités économiques et des infrastructures les plus essentielles à la population. Sachant que plus de la moitié de la population mondiale vit à moins de 60 km de la mer, cela est très préoccupant. Ceci pourrait avoir un effet indirect sur la santé humaine. Ainsi, les personnes concernées seront obligés de se déplacer, ce qui augmenterait les risques sanitaires, allant des troubles de la santé mentale aux maladies transmissibles.
La modification des précipitations est également une source de problèmes. D'une part, quand il y a excès de précipitations, cela peut provoquer des inondations. Ce phénomène augmente en fréquence et en intensité. Les inondations contaminent les sources d'eau douce, augmentent le risque de maladies à transmission hydrique, peuvent provoquer des noyades et certains traumatismes physiques.
À l'inverse, l'insuffisance de pluie, peut affecter la santé humaine en créant une carence en eau douce remettant en cause l'hygiène le plus élémentaire et augmentant le risque de maladies diarrhéiques qui provoquent, aujourd'hui déjà, plus de 2,2 millions de morts par an[12]. À long terme, cela peut conduire à des crises de famine et à la sécheresse.
Effets du climat sur les enfants
[modifier | modifier le code]Il existe un lien évident entre les effets du climat et la santé des enfants[13]. Les effets du changement climatique ne font qu'augmenter les inégalités en matière de santé entre les pays et conduisent à un accroissement de la vulnérabilité de certains groupes comme les enfants.
Ceux-ci sont parmi la tranche de la population la plus vulnérable, en particulier dans les pays pauvres où les risques et les problèmes sanitaires liés au climat sont les plus élevés. On observe différentes conséquences qui affectent la santé de l'enfant. La première consiste en l'existence d'un lien entre l'enfant et la mère, de la période néonatale à son évolution. Les impacts climatiques sur la mère sont répercutés directement ou indirectement sur la santé de l'enfant. En effet, une mère enceinte malade ou décédée ne pourra pas assurer le bon développement de l'enfant. Il existe, dès lors, une corrélation entre santé et développement. Un enfant né d'une mère malade, connaîtra un faible poids à la naissance et/ou un problème de développement, entraînant de ce fait des décès plus fréquents, des maladies infectieuses, un retard de croissance ayant un impact sur la scolarisation.
Dans une étude sur les différentes causes des décès chez les enfants de moins de cinq ans[14], on note que, après la naissance, les principales causes de mortalité sont la pneumonie. la diarrhée et le paludisme. Ces maladies sont, en général, dues à des problèmes de malnutrition. Les autres conséquences des risques sanitaires sur les enfants liés à l'environnement et au climat sont notamment le manque d'accès à l'eau, le faible niveau des installations sanitaires, le manque d'hygiène, la pollution de l'air, les vecteurs de maladies, les risques chimiques, les rayonnements ultraviolets et les accidents non intentionnels.
Accès à l'eau
[modifier | modifier le code]L'eau est un besoin vital, notamment pour les enfants : eau de boisson et eau d'hygiène de base qui deviennent une ressource rare dans certaines régions du monde. Une eau impure peut provoquer des diarrhées, le choléra, la dysenterie.
Dans les régions côtières situées très près du niveau de la mer, la montée du niveau des océans provoquée par le changement climatique peut également provoquer une salinisation des eaux en sous-sol, ce qui la rend également impropre à la consommation.
Installations sanitaires
[modifier | modifier le code]Qu'il s'agisse des égouts, des fosses septiques ou des différentes sortes de latrines, une mauvaise installation est un réservoir à bactérie pour les enfants.
Pollution de l'air
[modifier | modifier le code]La pollution de l'air touche, en particulier, les grandes agglomérations où le trafic et les activités industrielles sont importants. Les enfants ayant une fréquence de respiration plus élevée que celle des adultes sont plus vulnérables. Ils sont plus sujets aux allergies et à l'asthme. La pollution domestique est aussi un risque.
Allergies
Le changement climatique entraîne de plus en plus de jours sans gel durant l'hiver ainsi qu'une température de l'air plus élevée, ce qui contribue à des bouleversements des périodes de floraison. Nous observons chaque année une concentration de pollen plus élevée et des saisons de pollen plus longues. Ce qui a pour conséquences d'amplifier la sensibilisation allergique, les épisodes d'asthmes et de diminuer la productivité au travail ainsi que, par exemple, la concentration des écoliers. Selon les dernières études épidémiologiques, en France, 85 % des asthmes de l'enfant et 50 % des asthmes de l'adulte sont d'origine allergique. De plus, 30 % de la population française serait concernée par la rhinite allergique[15].
Vecteurs de maladies
[modifier | modifier le code]Les insectes tels les moustiques et le bétail peuvent transporter des maladies qu'ils transmettent aux enfants par simple contact[N 5].
Coûts économiques
[modifier | modifier le code]Un dérèglement climatique non maîtrisé entrainerait des coûts majeurs, notamment dans le domaine de la santé. D'ici 2060, les surcoûts dans le domaine de la santé pourraient atteindre 11 milliards de francs par an, rien qu'en Suisse[16],[17].
Par pays
[modifier | modifier le code]Suisse
[modifier | modifier le code]En 2020, la Fédération des médecins suisses a reconnu le dérèglement climatique comme « une menace substantielle pour la santé régionale et mondiale »[18],[19].
Conclusion
[modifier | modifier le code]Il est de plus en plus clair que le climat a de profondes conséquences sur la santé. L'être humain ressent ces effets de plusieurs façons.
Les températures extrêmes (chaud ou froid) qui sont source de maladies et parfois de mort ont les effets les plus directs sur la santé.
Les changements climatiques qui peuvent également avoir une influence indirecte sur la santé humaine en affectant l'environnement et les écosystèmes dans lesquels nous vivons. Ces effets indirects seront causés par des maladies transmises par des animaux tels que les insectes (moustique) et des maladies d'origine hydrique et alimentaire.
De plus, il existe les phénomènes météorologiques exceptionnels tels que la montée des mers, les inondations, les tornades, les tremblements de terre (tsunamis), etc., qui affectent directement les êtres humains (décès, blessures) ou indirectement en exposant les êtres humains concernés à des maladies et des problèmes sanitaires graves[20].
Dans ce contexte, les enfants représentent le groupe le plus vulnérable que ce soit par le manque d'accès à une eau de qualité, par des installations sanitaires insuffisantes, par la pollution de l'air ou par les vecteurs de maladie pour lesquels ils n'ont pas les réflexes de protection de l'adulte[21].
Les moyens d'action pour prévenir les risques du changement climatique sur la santé doivent porter sur la capacité d'adaptation et de prévention et des interventions gouvernementales.
Capacité d'adaptation et prévention
[modifier | modifier le code]Il s'agit de la capacité de l'être humain de s'adapter aux changements climatiques de façon à diminuer les effets néfastes sur sa santé et d'en prévenir les conséquences. Les stratégies d'adaptation comprennent les stratégies actuelles mais également les stratégies visant à augmenter les capacités futures.
La stratégie d'adaptation la plus rentable et la plus importante reste la remise en état et le maintien de l'infrastructure de santé publique[22]. En particulier au niveau de la formation, de la surveillance et de la mise en place de programmes d'urgences. La création de moyens reste une étape essentielle. La croissance démographique, la pauvreté, l'assainissement, les soins de santé[23],la nutrition ainsi que la dégradation de l'environnement sont des éléments importants qui influent sur la capacité d'adaptation d'une population. On constate que dans les pays en développement, la capacité d'adaptation est considérablement plus faible que dans les pays développés. La pauvreté accroît la vulnérabilité.
En effet, ces pays manquent des principaux déterminants nécessaires à la capacité d'adaptation d'une communauté : la richesse économique, la technologie, les institutions, l'équité, de même que l'état de santé actuel de la population.
Actions gouvernementales
[modifier | modifier le code]Avant de prendre des décisions pertinentes, les politiques ont besoin d'être informés. Ils font appel, à cet effet, aux chercheurs et aux scientifiques qui leur fournissent une diversité d'informations sur les conséquences possibles du changement climatique[24]. Après avoir traité cette information, les politiques peuvent mettre en place des actions telles que des mesures d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre, des mesures de sensibilisation des populations, des investissements dans la recherche et bien d'autres moyens selon les objectifs attendus.
La mise en place de ces actions politiques ne doit pas se faire sans la prise en compte des facteurs sociaux et économiques. Pour cela, il faut considérer le changement climatique du point de vue du développement durable.
Des décisions doivent être prises même s'il persiste des risques et des incertitudes. Ce sont les responsables de la gestion des risques et la société qui estiment la portée de ces risques et décident si cela en vaut vraiment la peine. Il ne faut toutefois pas que cela soit une excuse à l'inaction et au retard[N 6].
Des organisations comme l'OMS[25], l'OMM[26] et le PNUD[27] se penchent ensemble sur les questions relatives au climat et à la santé en publiant, notamment divers rapports et recommandations et en développant des programmes sur le terrain.
Le site Mon climat, ma santé a été mis en place au Québec pour faciliter l'adaptation et diminuer l'impact des changements climatiques sur la santé.
Les scientifiques sont aujourd'hui unanimes sur l'incidence du changement climatique sur la santé. Les recherches doivent donc se poursuivent pour permettre d'analyser les conditions météorologiques et le climat par rapport à la santé humaine dans le but d'élargir nos connaissances sur la compréhension des phénomènes et développer ainsi nos capacités d'intervention. La répercussion du changement climatique sur la santé est un problème mondial. Elle impose des changements de comportements, dans la technologie ainsi que dans les pratiques, afin d'arriver au développement durable pour le bien-être de l'humanité.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Voir Climat
- Rapport 2002, de l'Organisation mondiale de la santé
- Voir: Vague de froid de janvier 1985 en France
- Voir: Fièvre de la vallée du Rift
- maladies transmises par les moustiques ou le bétail: malaria, filariose lymphatique, bilharziose, encéphalite japonaise, fièvre dengue
- Le principe de précaution figure dans la Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement de 1992 à la rubrique Principe 15 où il est dit : « En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l'environnement. »
Références
[modifier | modifier le code]- Organisation mondiale de la santé, « Appel de l'OMS en faveur d'une intervention d'urgence pour protéger la santé face au changement climatique », 2015.
- Henry, S. LSPED1221: Interactions population, environnement et développement, 2012 Louvain-La-Neuve.
- OMS, OMM, PNUE. Changement climatique et santé humaine- risque et mesure à prendre. RESUME. (ISBN 9242590819), 2004, France
- La Médecine - Le climat & la santé, sur le site alertes-meteo.com
- (en) Hicham Achebak, Daniel Devolder et Joan Ballester, « Trends in temperature-related age-specific and sex-specific mortality from cardiovascular diseases in Spain: a national time-series analysis », The Lancet Planetary Health, vol. 3, no 7, (DOI https://doi.org/10.1016/S2542-5196(19)30090-7, lire en ligne)
- OMS, "Changement climatique et santé", Aide-mémoire no 266, publiée en 2010
- (en) « Heat waves kill people—and climate change is making it much, much worse », sur Environment, (consulté le )
- [PDF] Climat, Météo, Santé, Observatoire Régional de la Santé Nord – Pas-de-Calais, 2011
- le changement climatique accroit l'émergence de maladie animales, journal "La Presse", du 25 mai 2009 à 12h19
- Changement climatique et santé, site de l'OMS
- Changement climatique et santé, Aide-mémoire no 266, janvier 2010, site de l'OMS
- Eau, assainissement et santé, site de L'OMS
- OMS, 2005
- OMS Statistiques sanitaires mondiales de la santé 2011
- « Changement climatique : quels effets sur la santé ? (Infographie) », sur Comparateur Mutuelles Santé (consulté le )
- Conseil fédéral, « Rapport explicatif concernant l'initiative populaire « Pour un climat sain (initiative pour les glaciers) » et le contre-projet direct (arrêté fédéral relatif à la politique climatique) », sur admin.ch, (consulté le ), p. 24.
- (en) Frank Vöhringer, Marc Vielle, Philippe Thalmann, Anita Frehner, Wolfgang Knoke, Dario Stocker et Boris Thurm, « Cost and benefits of climate change in Switzerland », Climate Change Economics, vol. 10, no 2, , p. 1-34 (lire en ligne, consulté le ).
- « Changement climatique et santé », sur fmh.ch, Fédération des médecins suisses (consulté le ) : « L'Assemblée des délégués de la FMH a reconnu le changement climatique comme une menace substantielle pour la santé régionale et mondiale. Le changement climatique constitue la plus grande menace sanitaire de notre siècle. ».
- Robin Rieser, Carlos Quinto et Barbara Weil, « Le chemin se fait en marchant », Bulletin des médecins suisses, vol. 102, no 43, , p. 1394-1396 (ISSN 0036-7486, e-ISSN 1424-4004, lire en ligne, consulté le ).
- [PDF] Abécédaire des changements climatiques et de la santé humaine, sur le site pollutionprobe.org
- "Climat, météo et santé", Observatoire Régional de la Santé Nord – Pas-de-Calais, 2011
- (en) IPCC. Climate Change 2001: Impacts, Adaptation, and Vulnerability. Contribution du Groupe de travail II au Troisième Rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Cambridge, Cambridge University Press, 2001.
- OMS. Rapport sur la santé dans le monde 2000 : Pour un système de santé plus performant. Organisation mondiale de la Santé, Genève, Suisse
- (en) Scheraga Joel D, Grambsch Anne E. “Risks, opportunities, and adaptation to climate change”. Climate Research, Vol. 10, 1998, 85-95.
- site de l'OMS: Organisation Mondiale de la Santé
- Site de l'OMM: Organisation Météorologique Mondiale
- PNUD: Programme des Nations Unies pour le Développement, sur le site undp.org
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- OMS, OMM et PNUE, « Changement climatique et santé humaine – risque et mesure à prendre », résumé, 2004 (ISBN 9242590819).
- Carlos Corvalan, Simon Hales and Anthony McMichael, « Ecosystems and human well-being: health synthesis: a report of the Millennium Ecosystem Assessment », 2005 (ISBN 92 4 156309 5).
- Olivia Nugent et Pollution Probe, Abécédaire des changements climatiques et de la santé humaine, 2009 (ISBN 091976455X).
- Centre de collaboration nationale des déterminants de la santé (du Canada), Résilience face aux changements climatiques – deuxième partie : rôles et démarches de la santé publique, 2021, 13 pages (ISBN 978-1-989241-66-0).
- Nicolas Senn, Maria Del Rio, Julia Gonzalez Holguera et Marie Gaille, Santé et environnement : vers une nouvelle approche globale, RMS éditions, , 505 p. (ISBN 9782880495008).