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Enfants de Dieu (secte)

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La Famille internationale
Image illustrative de l’article Enfants de Dieu (secte)
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Repères historiques
Fondation 1968
Fondateur(s) David Brandt Berg
Fiche d'identité
Type Secte
Dirigeant Karen Zerby

Les Enfants de Dieu — en anglais : The Children of God (parfois abrégé en COG) — connus ensuite sous le nom de La Famille ou La Famille internationale (The Family International), est le nom d'un groupe sectaire créé en 1968. À la suite de la découverte de ses agissements en matière sexuelle — incitation à la prostitution, inceste et pédophilie —, elle a été dissoute en 1978, mais a ensuite poursuivi ses activités sous diverses dénominations[1].

Le fondateur des Enfants de Dieu est David Brandt Berg (1919-1994), ex-pasteur de l'Alliance chrétienne et missionnaire, connu de ses adeptes sous le nom de Moïse-David ou encore MO.

Après des études de théologie, David Berg quitte son Église en 1951 pour devenir télé-évangéliste.

À la fin des années 1960, il s'installe à Huntington Beach, en Californie, avec son épouse Jane et ses quatre enfants en se donnant pour but de porter son message religieux à la jeunesse hippie.

C'est l'époque de la « Révolution de Jésus ». Les disciples sont regroupés par colonies. Assez rapidement, à la suite d'une vision, Berg quitte son épouse et ses enfants pour vivre avec Karen Zerby (dite Maria).

En 1971, les Enfants de Dieu ne sont pas nombreux mais commencent à faire parler d'eux, notamment à la télévision. Berg affirme régulièrement avoir des révélations fournies par son ange gardien Abrahim.

Radicalisation

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Lié dès 1970 à Mouammar Kadhafi, qui est surnommé « Godhafi » par ses membres, le groupe est soutenu financièrement par la Jamahiriya arabe libyenne[2].

L'interprétation qu'il fait de la Bible commence à dévier sérieusement de celle des religions chrétiennes établies car il demande à ses disciples de rejeter et de haïr leur famille, leurs amis et leur employeur. Assisté de David Hoyt et Linda Meissner, Berg développe le mouvement qui dénombre 400 adeptes, regroupés en six colonies, en 1972.

Le mouvement traverse l'Atlantique et s'étend à plusieurs pays du monde. Un hippie français, Joseph, fonde une colonie à Paris, celle-ci fait l'objet de plusieurs reportages. Ils fondent un groupe pop du même nom qui connaît le succès et assure une rentrée d'argent, notamment grâce à leur chanson Redeviens un bébé sortie en 1973[3].

Un fils de Berg, Aaron, se suicide en se jetant d'une falaise. C'est à partir de cette époque que le gourou s'intéresse à la communication avec les morts.

Un jour, Berg annonce à ses disciples que le , une comète détruira les États-Unis en frôlant la terre. 2 000 de ses disciples émigrent alors en Europe pour se mettre à l'abri. Berg aura un temps son quartier général en France. En 1974, les Enfants de Dieu sont 4 000, répartis dans 170 colonies.

En février 1975, un membre de la secte est assassiné aux pieds de la citadelle de Namur. Le crime est très semblable à un autre, commis deux mois plus tôt à 30 km de Namur, dont la victime appartenait également au mouvement[4]. Les médias français évoquent la probabilité de meurtres rituels. La victime, Michel Piersotte, appartenait aux Enfants de Dieu, mais souhaitait quitter l'organisation selon ses parents. L'hypothèse du meurtre rituel prit de l'ampleur quand les enquêteurs découvrirent des tracts distribués la semaine dernière dans la région par les Enfants de Dieu : « Seigneur, aide-nous à accepter d'être frappés et écrasés, d'être pressés et broyés et d'être au supplice pour répandre la douceur ». La police se demande si Michel Piersotte et Jean-Paul Meurisse n'ont pas été « punis » parce qu'ils avaient abandonné les Enfants de Dieu[5].

Berg se réfugie en Asie où il continue son activité. Il voyage beaucoup et sa trace est régulièrement perdue jusqu'à ce que l'on apprenne son décès en 1994[6]. L'organisation est depuis dirigée par sa veuve, Karen Zerby.

Organisation

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La base de la secte est l'ensemble des « colonies », d'une douzaine de membres, dirigées par des « bergers ». Ces colonies sont chapeautées par des « évêques », « archevêques » et « ministres »[1].

Prostitution « sainte »

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En 1975, Berg met au point le flirty-fishing, une forme de prostitution missionnaire : les jeunes femmes membres de la secte étaient encouragées à user de leurs charmes aux fins d'attirer de nouveaux adeptes et/ou d'inciter des décideurs influents à percevoir favorablement la secte et son pasteur[7]. Il ne s'agit pas d'une vente de son corps, mais d'un hameçonnage pour piéger les hommes. Ainsi Berg écrivait à ses fidèles féminines :

« Pas de soutien-gorge ! Des chemisettes transparentes ! Montrez vos atouts ! C'est en cela que consistent les hameçons… Ils doivent tomber amoureux de vous ! Aucun acte n'est condamnable dès lors qu'il est accompli à des fins spirituelles, le même acte devient un péché s'il est réalisé à des fins charnelles. »

— Gerhard J. Bellinger, Encyclopédie des religions.

Ventes de rue

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Une autre rentrée d'argent de l'organisation est la vente sur des marchés de disques, de cassettes et de posters par les adeptes.

Pédophilie

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Par ailleurs les pratiques incestueuses et pédophiles au sein du groupe sont révélées ainsi que le rappelle l'Unadfi[8]. Des témoignages d'enfants devenus adultes tels que celui d'Amoreena Winkler[9],[10],[11],[12] ou de Céleste Jones, Kristina Jones et Juliana Buhring[13], viendront en détailler la nature et l'ampleur.

Il semble cependant que ces pratiques disparurent avec David Berg[réf. nécessaire].

Poursuites judiciaires et dissolution

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Le flirty-fishing, la pédophilie de certains de ses membres auxquelles s'ajoutent d'autres malversations finiront par déclencher des poursuites judiciaires à l'encontre de l'organisation. Les Enfants de Dieu seront ainsi officiellement dissous en France en 1978 pour « racolage et prostitution »[14],[1], et interdits dans de nombreux pays. L'organisation s'est préalablement auto-dissoute, mais se reconstitue vite sous le nom de la « Famille d'Amour » (the Family of Love).

En juin 1993, près de 150 enfants sont entendus dans le cadre d’une enquête pour corruption de mineurs contre 22 membres de la secte. En 1999, le tribunal d’Aix-en-Provence déclare un « non-lieu », faute de témoignages concluants[15].

Nouveaux noms

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Après sa dissolution en 1978, la secte des Enfants de Dieu continue d'exister sous divers noms, notamment Famille internationale[16], Famille d’Amour, Heaven’s boys, Heaven’s girls, Services missionnaires internationaux, Centre au service des familles, Familles sans frontières ou La Famille[17].

Membres célèbres

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Notes et références

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  1. a b et c « Enfants de Dieu Famille d'amour... », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Cyril Le Tallec, Les sectes politiques: 1965-1995, Éditions L'Harmattan, coll. « Questions contemporaines », (ISBN 978-2-296-00347-7), chap. 4 (« L'Ordre du Vril »).
  3. La communauté des Enfants de Dieu | INA, consulté le .
  4. Deux morts à la secte des enfants de dieu | INA, consulté le .
  5. « UN ANCIEN ADEPTE DES " ENFANTS DE DIEU " AURAIT ÉTÉ VICTIME D'UN MEURTRE RITUEL », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « EN BREF SECTE: mort de David Berg, fondateur des Enfants de Dieu. », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Les sectes et les jeunes | INA, consulté le .
  8. « Les enfants victimes de dérives sectaires », sur Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (Unadfi) (consulté le ).
  9. Winkler2009.
  10. « Elle témoigne au nom des enfants victimes de sectes », sur Le Parisien, (consulté le ).
  11. Winkler2014.
  12. « L'innocence perdue des Enfants de Dieu », sur 20 minutes, (consulté le ).
  13. Jones-Buhring.
  14. Des enfants illégitimes… Les enfants de Dieu, article sur le site Prévensectes citant le Journal Officiel du [lire en ligne].
  15. « Sectes en France : retour sur quatre grandes affaires judiciaires », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  16. Journal la Croix : « La Famille », une secte en plein Paris, 15.02.2021 [1] .
  17. Nouveaux noms.
  18. Tad Friend, « River, with love and anger », Esquire, vol. 121, no 3,‎ , p. 108–117 (ISSN 0014-0791, lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  19. Ryan Dombal, « Girls », sur Pitchfork, (consulté le ).
  20. Emily Easley, « Christopher Owens » [archive du ], sur FAQ magazine (consulté le ).
  21. « Rose McGowan: How She Survived and Escaped a Cult », sur People (consulté le ).
  22. Martin Celmins, « Mac, Myths and Mysteries » [PDF], sur Media.xfamily.org (consulté le ).
  23. « Home » [archive du ], sur Notwithoutmysister.com (consulté le ).
  24. latribune.ca/chroniques.

Bibliographie

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Témoignages

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  • (en) High Court of Justice, The Judgement of Lord Justice Ward, (lire en ligne)

Articles connexes

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