Hôpital de la Charité de Lyon
Hôpital de la Charité de Lyon | |
![]() La tour de l'horloge | |
Présentation | |
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Coordonnées | 45° 45′ 22″ nord, 4° 50′ 01″ est |
Pays | ![]() |
Ville | Lyon |
Fondation | XVIIe siècle |
Fermeture | 1933 |
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L'hôpital de la Charité de Lyon est un ancien hôpital destiné à recevoir les enfants orphelins et les indigents. Construit au XVIIe siècle à Lyon, il est détruit en 1933 pour cause d'insalubrité et seul le clocher de l'église, construit d'après un croquis du Bernin, a été conservé[1].
Localisation
[modifier | modifier le code]L'hôpital était situé à l'emplacement de l'actuel hôtel des postes du 2e arrondissement de Lyon et de la place Antonin-Poncet.
Aux origines de l’Aumône générale (1531 - 1533)
[modifier | modifier le code]L’Aumône temporaire de 1531
[modifier | modifier le code]L’année 1529 est particulièrement difficile pour la population des alentours lyonnais à cause de la sécheresse qui diminue les rendements agricoles. Ainsi, le prix des denrées alimentaires augmente considérablement et entraîne des émeutes, dont la grande rebeyne du 25 avril qui donne lieu au pillage et au saccage de plusieurs maisons lyonnaise. La situation ne s'améliore pas en 1530 qui est une année également difficile pour cause de la cherté des denrées alimentaires mais également à cause de la peste qui sévit. L’année 1531 n’est toujours pas meilleure de ce point de vue et la disette frappe toujours autant la région lyonnaise et ses alentours[2]. La pauvreté provoque une migration importante de population vers la ville de Lyon, qui attire par la « proverbiale bienfaisance de ses habitants »[3].
La réaction de la ville est rapide avec l’installation préalable d’un bureau de bienfaisance au Couvent des Cordeliers de Saint-Bonaventure. Ce bureau propose :
- de retirer les pauvres de la ville ou du dehors dans des lieux appropriés;
- d’organiser des quêtes afin de récupérer de la nourriture pour les pauvres;
- de multiplier les actions de secours envers ces personnes dans le besoin.
Quatre commissaires sont nommés pour encadrer les actions menées sur la rive droite de la Saône, et quatre autres pour la Presqu’île.
Les actions se multiplient et des contributions financières abondent, venant à la fois du consulat (900 livres), du clergé, mais également les "nations estranges, habitans en ladite ville"[3] comme les Florentins (760 livres) ou encore les Lucquois (474 livres). Le livre d'or de l'Hôpital de la Charité dénombre également de nombreux donateurs particuliers.
L’œuvre temporaire a permis de nourrir les démunis pendant cinquante-deux jours : du 19 mai au 9 juillet 1531. En effet, le 9 juillet 1531, les commissaires de l'œuvre préviennent les démunis qu'ils doivent retourner chez eux, et quitter la ville. Au total, ce sont 5056 personnes que l'aumône temporaire a permis de sauver de la famine[3].
Les comptes sont positifs : il reste un solde de 396 livres 2 sols et 7 deniers dans les caisses de l'aumône temporaire. Ce fonds financier servira d'assise à la constitution de l'Aumône générale quelques années plus tard[3].
La création de l'Aumône générale
[modifier | modifier le code]Même si l'Aumône temporaire est terminée, la pauvreté et la mendicité persistent[3].
Ainsi, le , se déroula au Couvent des Cordeliers de Saint-Bonaventure une grande assemblée avec tous les contributeurs de l'Aumône temporaire. À cette occasion, maître Pierre Dorlin, notaire royal et chargé de la reddition des comptes, met en avant la bonne gestion des comptes de l'Aumône temporaire. Jean Broquin, un des membres du bureau et commissaires de 1531 les plus actifs, propose alors de faire de ce bureau de bienfaisance provisoire un bureau permanent en suivant un plan d'action en trois axes :
- L'ordonnance pour nourrir les pauvres (c'est à dire l'organisation de la prise en charge de l'éducation des petits garçons orphelins et des petites filles orphelines, l'hospitalisation de pauvres malades n'ayant pas de toit, les choix opérés afin de choisir quelles personnes seront nourries et dans quelles circonstances, en fonction de leurs revenus, de leur localisation géographique et de leur situation familiale);
- L'ordonnance des commis (c'est à dire l'élection et la désignation de "huit personnages notables de la ville"[3] pour enquêter et délivrer les billets aux pauvres afin de recevoir l'aumône. Le terme de commis sera par la suite remplacé par le terme de recteur);
- L'ordonnance de la quête (c'est à dire la mise en place de boîtes fermées à clés afin de recevoir les dons permettant de réaliser l'œuvre de bienfaisance).
Le 25 janvier 1933, cette proposition est votée à l’unanimité, donnant naissance à l’Aumône générale[3]. Enrayer la mendicité est ainsi l’un des objectifs prioritaires de l’Aumône Générale. Ses actions principales seront donc la distribution de pain aux habitants pauvres et invalides, l’expulsion de la migration d’individus étrangers à la ville de Lyon et l’hospitalisation des enfants orphelins légitimes en distinguant les orphelins garçons à l’Hôpital La Chanal et les filles à l’hôpital Sainte Catherine[2].
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Avant de commencer à entrer en action, il est nécessaire de savoir à quelles personnes l'Aumône générale pourra venir en aide. Elle décide donc de laisser de côté les "maraulx et vaccabons valides"[3]. Il sera décidé que l'aumône est donnée une fois par semaine avec 12 livres de pain et 12 deniers, avec une distribution sur cinq sites :
- Cimetière de Saint-Georges;
- Couvent de l'Observance;
- Couvent des Cordeliers de Saint-Bonaventure;
- Couvent des Carmes des Terreaux;
- Couvent des Jacobins.
En plus de cette action hebdomadaire, les pauvres de passage et pèlerins pourront bénéficier d'une aumône en argent, tous les jours au Couvent des Cordeliers de Saint-Bonaventure. Ainsi, les pauvres qui reçoivent l'aumône ont l'interdiction formelle de mendier sous peine de fouet. Ils ont également l'interdiction de fréquenter les jeux, brelans et tavernes.
Les hôpitaux de la Chanal (pour les garçons orphelins) et Sainte-Catherine (pour les filles orphelines) sont mis en état et aménagés afin de recevoir les premiers enfants. Des maîtres et des maîtresses sont engagés pour pourvoir à leur éducation et un barbier-chirurgien est chargé de les soigner. Tout cela permettant à l'Aumône générale d'entrer véritablement en action à partir du mercredi 4 mars 1533[3].
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L'exercice financier du 4 mars 1533 au 24 juin 1534 se montre positif avec un excédent de 708 livres, 2 sous et 2 deniers. Il est alors conclu que l'Aumône peut se poursuivre[3].
S'ajoutent à ces comptes positifs une participation financière de François Ier à l'Aumône générale et des aménagements financiers qui ne fera que renforcer la force d'action de l’œuvre. En effet, quand François Ier arrive en visite à Lyon le 13 janvier 1535, accompagné de sa sœur, la reine de Navarre, le cardinal de Lisieux, grand aumônier de France, lui présente les actions de l'Aumône générale. Les recteurs, quant à eux, présentent l'Aumône à la reine de Navarre en lui requérant expressément une aide financière[3] :
"Supplient très humblement les commis à la superintendance et gouvernement de l'Aulmosne-Généralle qui présentement se fait en la ville de Lion, que, en ensuyvant vostre bonne volonté, qu'il vous plaise avoir pour recommandée envers le Roy, nostre Seigneur, et vous, ladicte Aulmosme; car en despuis l'advènement (l'arrivée) dudict seigneur, ladicte Aulmosne est grandement augmentée des pouvres suyvant sa court. A ceste cause les deniers d'icelle ne peulvent subvenir pour la grand despence qu'il couvient faire, qui se monte par chacune sepmaine 300 livres; par quoy madicte dame, comme princesse de charité, il vous plaise de vostre bénigne grâce, employer vostre bonne ayde et vous ferez ung bien inestimable"[3].
Ces demandes ont bien été reçues par le roi François Ier qui a contribué financièrement, à plusieurs reprises, à l'Aumône. Plus encore, par ses lettres patentes du 20 novembre 1538, le roi donne à l'Aumône des privilèges nouveaux : exemptions des droits de péages, impositions et subsides pour toutes les denrées utiles à la réalisation de l’œuvre[3].
De l’Aumône à l’hospice de la Charité (XVIIe-XVIIIe siècles)
[modifier | modifier le code]L’Aumône et l’hospice de la Charité
[modifier | modifier le code]Le XVIIe siècle
[modifier | modifier le code]Au début du XVIIe siècle, le pays est affaibli par les guerres de religion et l'Aumône générale tente de retrouver un fonctionnement viable. Un nouveau règlement général (Institution et Économie de l'Aumône générale de Lyon) est mis en place et la nécessité d'augmenter les ressources financières de l'Aumône apparaît. Cette dernière obtient ainsi par un arrêt du 15 mars 1602 de la Cour du Parlement, d'enjoindre les notables de la ville à réaliser des quêtes au profit de l'Aumône générale sous peine d'une amende de 100 livres[3].
De grands travaux commencent également et donnent lieu à la construction de l'Hôpital de la Charité. Ce dernier est construit sur un terrain non loin du pont du Rhône, à la fois proche de l'Hôtel Dieu et proche du fleuve, dont l'acquisition a coûté 14 063 livres. L'objectif de ces travaux est de construire un lieu d'accueil spécifique pour les mendiants dont le nombre reste élevé au début du XVIIe siècle[3].
En attendant l'achèvement de ces travaux, les pauvres de la ville sont logés à l'hôpital Saint-Laurent à partir du 14 mars 1614. Dès le deuxième mois, l'hôpital n'est plus en capacité d'accueillir de nouveaux mendiants et les ressources financières viennent à manquer. Ce n'est qu'en 1622 que les mendiants quittent l'hôpital Saint-Laurent pour s'installer dans les bâtiments nouvellement édifiés de l'hôpital de la Charité, selon les plans du Père Martellange (architecte de la Compagnie de Jésus) et Pierre Piquet (recteur de la Charité). La question de savoir qui a conçu ces plans a longtemps suscité le débat. Aujourd'hui, il est seulement possible d'affirmer que ces deux personnages ont eu un rôle certain dans la conception des plans de cet hôpital[3].
Le XVIIIe siècle
[modifier | modifier le code]![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/ce/R%C3%A8glement_pour_le_travail_des_Enfants_de_la_Chanal%2C_des_Catherines%2C_des_petits_gar%C3%A7ons_et_des_Th%C3%A9r%C3%A8ses_%28page_1%29.jpg/220px-R%C3%A8glement_pour_le_travail_des_Enfants_de_la_Chanal%2C_des_Catherines%2C_des_petits_gar%C3%A7ons_et_des_Th%C3%A9r%C3%A8ses_%28page_1%29.jpg)
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/52/R%C3%A8glement_pour_le_travail_des_Enfants_de_la_Chanal%2C_des_Catherines%2C_des_petits_gar%C3%A7ons_et_des_Th%C3%A9r%C3%A8ses_%28page_4%29.jpg/220px-R%C3%A8glement_pour_le_travail_des_Enfants_de_la_Chanal%2C_des_Catherines%2C_des_petits_gar%C3%A7ons_et_des_Th%C3%A9r%C3%A8ses_%28page_4%29.jpg)
Antoine de Lacroix, orateur du clergé de la ville et Académicien lyonnais, en est élu administrateur en 1737[4].
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Le , l'établissement prend le nom d'« hôpital général de la Charité, Aumône générale et enfants trouvés de Lyon »[5].
Administration des recteurs
[modifier | modifier le code]La nomination des recteurs
L’assemblée des notables qui participa à la création de l’Aumône générale décida, dès 1533, que l’œuvre nouvelle soit dirigée par une administration indépendante, confiée aux principaux citoyens de la ville de Lyon : huit administrateurs et un trésoriers furent ainsi désignés commis de l’Aumône. Cette dénomination changea par la suite : gouverneurs, recteurs, seigneurs recteurs[6]. Très rapidement, dès 1536, la nomination des recteurs se fit par cooptation[6]. Les recteurs sortants laissent leurs collègues choisirent entre trois individus qu’ils proposent pour les remplacer. L’administration rectorale se renouvelle par moitié chaque année ; la durée du mandat est de deux ans, renouvelable une fois[7].
Le nombre des recteurs
Avec le développement de l’Aumône générale et le soutien financier fourni par de riches négociants étrangers – florentins, allemands, lucquois –, le nombre d’administrateurs augmente rapidement[7]. En 1549, le nombre des membres du bureau est de douze ; il monte à quinze en 1573, puis à seize en 1575 ; au début du XVIIe siècle, l’administration de l’œuvre rassemble dix-sept recteurs ; en 1760 et jusqu’à la Révolution, il y a dix-huit administrateurs[8].
Avances et dons de sortie
Pour pallier l’insuffisance des ressources de l’Aumône générale, les recteurs devaient faire des « avances gratuites », c’est-à-dire des avances d’argent sans intérêt[9]. Le montant de l’avance gratuite a augmenté dans le temps, en proportions des besoins de l’œuvre : 100 livres en 1571, 10 000 livres en 1747[10]. Ces avances gratuites furent supprimées en 1792[10]. De plus, à la fin de leur mandat, les recteurs faisaient généralement un don de sortie important. Ils inscrivaient souvent l’œuvre dans leur testament[10].
Les fonctions des recteurs
Au début de chaque année, les recteurs s’entre-attribuaient leurs propres fonctions[11] :
- Le comte de Lyon : président de droit du bureau rectoral, il dirige les débats, recueille les voix, harmonise les débats, veille sur les mœurs, s’attache la confiance des malheureux[11].
- L’officier du roi : il doit veiller à l’exécution des lettres du Roi en faveur de la Charité et des ordonnances relatives aux mendiants. Il contrôle la perception régulières des droits, des franchises et des exemptions de la maison[12].
- L’avocat : il guide le bureau dans les procès, contrôle la substitution et l’attribution des amendes, surveille la bonne tenue des archives[12].
- L’ex-consul : il procède à la visite des bâtiments du claustral et des propriétés de l’Aumône générale. Chaque année, il s’occupe de louer les locaux immobiliers au plus offrant et s’intéresse à la construction et la rénovation des bâtiments[13].
- Le trésorier – généralement le recteur le plus riche : il paye les pensions, les rentes, les dettes de l’œuvre, les gages du personnel, la nourriture, le linge. Il assure l’entretien des enfants placés à la campagne. Avec le recteur trésorier de l’Hôtel-Dieu, il gère le partage des dons communs aux deux hôpitaux[13].
- Le recteur des blés, moulins, farine et four : il doit vérifier que les blés sont correctement choisis, stockés et utilisés pour la fabrication des pains[14].
- Le recteur de la boucherie, des bois, charbons et autre provisions : il doit s’assurer de la qualité des produits dont il a la responsabilité. En particulier, il est chargé de faire réserver une partie du suif des bêtes consommées pour la fabrication des chandelles. Il est également grand maître des balais[15].
- Le recteur du vin : il est chargé de l’approvisionnement et de la conservation du vin, de l’entretien des caves et des fûts[16].
- Le recteur de la garde robe : il s’assure que tous les enfants soient vêtus dignement, gère les stocks de draps, veille à l’entretien des manteaux[16].
- Le recteur de la cordonnerie : il gère les stocks de cuir et surveille le travail des compagnons cordonniers[17].
- Le recteur de la lingerie : il achète le linge, en tient l’inventaire et veille à sa bonne distribution. Il fournit également aux personnes hospitalisées ciseaux, peignes, aiguilles, lunettes, lacets, encre, papier et plumes[18].
- Le recteur du mobilier : il est chargé de l’inventaire et l’entretien des meubles[19].
- Le recteur de la soie : il achète les soies, encadre le travail des hospitalisés sous ses ordres, propose à ses collègues différentes initiatives industrielles[20].
- Le recteur de la sacristie : il doit s’assurer de l’inventaire et du bon entretien des biens et des bâtiments ecclésiastiques. Il encadre également le service du sacristain et renouvelle les indulgences[20].
- Le recteur de la chirurgie et de la pharmacie : avec le médecin, il effectue deux fois par semaine une ronde dans les locaux de l’Aumône générale. Il s’enquiert ainsi auprès des patients de leurs conditions de vie et contrôle le travail des chirurgiens[21].
Par ailleurs, chaque jour et à tour de rôle, un recteur fait la tournée des appartements pour gérer les affaires pressantes, vérifier que les patients travaillent correctement et que les prisonniers sont dignement traités. Il est chargé de faire un compte-rendu de ce qu’il a observé à la réunion suivante[21].
Ces fonctions étaient bénévoles et obligatoires. Si un recteur ne remplissait pas correctement ses missions, il devait faire un don à l’Aumône générale proportionnellement à sa fortune personnelle, sous peine d’être dégradation dans sa condition civique. Le sieur Ménard, qui a refusé en 1784 le poste d’administrateur de l’œuvre, a ainsi été privé à jamais de tout honneur et avantage municipal[22].
Les recteurs se réunissaient tous les dimanches de l’année pour s’occuper des affaires particulières de l’Aumône générale. Ces réunions étaient privées. Les jeudis, ils recevaient les personnes les plus pauvres et répondaient à leurs doléances. Un recteur qui était absent à deux réunions de suite était passible d’une amende[23].
Les avantages accordés aux recteurs
Les membres de l’administration de l’Aumône générale bénéficiaient du droit de noblesse[24]. Par ailleurs, après les lettres patentes de 1729, les recteurs bénéficiaient de privilèges particuliers : exemptions des tutelles, dispense du logement des gens de guerre, etc[24]. Il n’était pas rare que les membres du bureau rectoral se querellent pour l’attribution d’un fauteuil ou d’une place d’honneur aux enterrements.
Dotations et bienfaiteurs
[modifier | modifier le code]Le sort des hospitalisés
[modifier | modifier le code]Le service de santé
[modifier | modifier le code]Le personnel
[modifier | modifier le code]Pour le personnel administratif, voir Administration, et pour les médecins et chirurgiens, voir Le service de santé.
Le personnel de la Charité de Lyon a toujours été réduit. En effet, de nombreuses tâches étaient effectuées par les pensionnaires de l’hôpital.[25] À la création de l’Aumône générale, le personnel, presque exclusivement masculin, compte un secrétaire, un solliciteur, un aumônier, quatre bedeaux, un meunier, un boulanger et un maître et une maîtresse d’école.[26]
Le personnel féminin fit majoritairement son apparition après le personnel masculin. Il fut d’abord très réduit puis augmenta au fur et à mesure du temps. En 1681, dix-neuf femmes travaillaient à l’hôpital, tandis qu’en 1786, les sœurs hospitalières seules comptaient trente-huit sœurs et novices.[27]
En 1792, le personnel avait bien augmenté et comptait : un prêtre-économe (trésorier), trois aumôniers, un chirurgien-major, deux élèves en chirurgie, neuf frères hospitaliers en activité, deux en retraite, cinq sœurs hospitalières en activité, cinq en retraite, un médecin, un secrétaire, un archiviste et un architecte.[28] En 1802, l’hôpital comptait un archiviste, un notaire, un architecte, un économe et douze commis, un prêtre principal, deux aumôniers, vingt-deux frères et prétendants et cinquante-cinq sœurs prétendantes ou novices.[29]
Le personnel religieux, le personnel dédié aux fonctions support de l'hôpital et le personnel employé
[modifier | modifier le code]Le personnel religieux
[modifier | modifier le code]Les sœurs et les frères hospitaliers de la Charité ne prononçaient pas de vœux et n’avaient pas de supérieurs, ils dépendaient donc directement de l’administration. Ils pouvaient partir lorsqu’ils le souhaitaient, mais pouvaient aussi être renvoyés, ce qui est rare parmi les communautés hospitalières.[30][31][32]
Frères hospitaliers de la Charité
[modifier | modifier le code]Si des religieux masculins furent présents à la Charité tout au long de son histoire, les premiers vrais frères hospitaliers apparurent à la Charité au début de XVIIIe siècle. Le 4 janvier 1705, le premier frère fut reçu à l’hôpital : Guillaume Bouchy, dit Mauriac. Ils étaient peu nombreux, car les orphelins étaient majoritairement employés pour entretenir l’hôpital. En 1790 ils étaient dix-sept, et en 1792, neuf[33], tandis que vers 1802, ils étaient vingt-deux frères et prétendants.[34] Ils recevaient dix-huit livres de gages par an, le logement, la nourriture et l’entretien, même dans le cas où ils contracteraient une maladie incurable lors de leur service, ainsi que cinquante messes basses dites après leur décès.[33] Ils exerçaient des fonctions d’assistant chirurgien, de surveillant des ateliers et manufactures, de trésoriers et de commis de comptabilité.[35] Ils furent peu à peu remplacés par du personnel administratif et des infirmiers laïcs.[36]
Sœurs hospitalières de la Charité
[modifier | modifier le code]En 1697, ce furent d’abord des sœurs de la Providence de Paris qui travaillèrent à la Charité. En 1698, ce furent ensuite des sœurs de la communauté des Filles de la charité de saint Vincent de Paul de Paris, située dans le faubourg Saint-Lazare. Il semble que le bureau ne fut pas satisfait de leur travail, si bien que les recteurs firent appel en 1699 à l’Hôtel-Dieu qui envoya trois sœurs croisées et trois prétendantes pour organiser le service. Leur recrutement se fit ensuite presque uniquement chez les « Catherines » et les « Thérèses », les jeunes filles orphelines ou abandonnées. Les sœurs étaient divisées en sœurs croisées, sœurs prétendantes et novices. Elles effectuaient d’abord un long stage qui permettait à leurs enseignantes de juger de leurs compétences. Les prétendantes étaient ensuite admises à la croisure, qui leur permettait de porter la croix d’argent et l’anneau d’or. Une fois croisées, elles bénéficiaient de la nourriture, du logement et de l'entretien toute leur vie, même en cas de maladie incurable, et cinquante messes basses étaient dites à leur mort. Les croisées recevaient d’abord douze livres de salaire par an, puis jusqu’à trente-six livres. Les prétendantes recevaient dix-huit livres. Sous la Révolution française, en 1793, il fut imposé aux sœurs d’abandonner la croix d’argent pour des médailles républicaines et des petites croix d’or. En 1802 la croix fut rétablie. En 1705, elles étaient au nombre de dix-huit. En 1783, avec le transfert des femmes enceintes et des enfants orphelins abandonnés de la naissance à sept ans, autrefois à l’Hôtel-Dieu, leur nombre augmenta. En 1786 il y avait trente sœurs et huit novices à la Charité, tandis qu’en 1792 il y en avait vingt-six, dont cinq en retraite à cause de leur grand âge.[34][37][38][35]
Prêtre et aumôniers
[modifier | modifier le code]Ils dirigeaient les services religieux et la célébration des messes. Ils administraient également les sacrements et s’occupaient des enterrements et de la tenue des registres des actes mortuaires. Ils étaient enfin responsables du catéchisme des pensionnaires de la Charité et surveillaient les retraites spirituelles que les membres du personnel religieux pouvaient être amenés à effectuer. À la Révolution française, les aumôniers et le prêtre refusèrent de prêter serment, ils furent donc remplacés par des prêtres constitutionnels. Ces derniers furent enfin congédiés lorsque le service du culte fut supprimé.[39]
Le personnel dédié à la gestion des fonctions nécessaires au fonctionnement de l’hôpital
[modifier | modifier le code]- Blanchisseuses ;
- Cuisinières ;
- Tavernières : une taverne fut mise en place dans l’enceinte de l’hôpital afin de limiter les allées et venues du personnel et des pensionnaires de La Charité. Elle était tenue par une sœur et deux aides.[40]
- Boulanger ;
- Meunier.[37][41]
Le personnel employé
[modifier | modifier le code]Maîtres et maîtresses d’école
[modifier | modifier le code]Ils étaient chargés respectivement de l’instruction des garçons et des filles, d’abord pour les orphelines (les « Catherines ») puis pour les abandonnées (les « Thérèses »).[42]
Bedeaux, ou Suisses
[modifier | modifier le code]Ils furent employés afin de chercher les mendiants de Lyon et de les arrêter lorsqu’ils mendiaient aux portes des maisons et des églises. Ces mendiants étaient enfermés à la Charité lorsqu’ils étaient à nouveau trouvés à mendier dans la rue. Les bedeaux surveillaient également les distributions de nourriture et assistaient à la « procession générale des pauvres » et aux grands enterrements. En échange, leur étaient accordés le logement, la nourriture, l’éclairage, le blanchissage et deux cents livres de gages par an. En 1675, ils furent renommés « Suisses » et furent divisés en trois catégories : les Suisses rouges, noirs et gris. En 1692, une ordonnance royale les autorisa à porter des armes à feu, « beaucoup de mendians étant d’anciens soldats licenciés et la populace étant hostile ». D'abord peu nombreux, ils étaient seize vers 1740.[41]
Médecins et chirurgiens
[modifier | modifier le code]Les médecins
[modifier | modifier le code]Le premier médecin cité dans les archives de la Charité est le médecin de l’Hôtel-Dieu Pierre Tolet, en 1539. Il fut engagé au service de l’Aumône contre 10 livres par an. En 1531, l’Aumône ne souhaitant plus s’adresser aux médecins de l’Hôtel-Dieu fit désormais appel aux médecins de la ville. Ceux-ci visitaient les patients lors des visites puis retournaient à leur patientèle privée[43].
Le médecin était le chef du service de santé. Jusqu’à la fin du XVIIe siècle, il visitait les patients deux fois par semaine, le lundi à 8 h et le jeudi à 14 h. Pour les cas les plus graves et urgents, l’hôpital le faisait appeler en s’en remettant à son bon vouloir. À partir du XVIIIe siècle, les visites se firent tous les deux jours. Lors de la visite, le médecin était accompagné du chirurgien principal, ou chirurgien-major, et de son assistant, le garçon-chirurgien, de la sœur hospitalière chargée de la pharmacie et de son élève. Il examinait les nouveaux patients, prenait note de leur état et des médicaments qui leur avaient été donnés et décidait de les garder à la Charité ou de les faire amener à l’Hôtel-Dieu. Si le patient restait, une sœur inscrivait sur un registre son nom, sa chambre, le numéro de son lit et l’ordonnance établie par le médecin[44].
Le médecin devait également surveiller que les pansements avaient été correctement effectués, vérifier les compétences et faire pratiquer devant lui les élèves du chirurgien. Il leur faisait passer les examens d’entrée, ainsi qu’au chirurgien-major, qui n’effectuait une opération qu’avec son autorisation. Il était enfin responsable de la pharmacie et devait vérifier que les médicaments qui s’y trouvaient étaient encore utilisables et que les préparations étaient correctement effectuées et distribuées.[45].
Les chirurgiens
[modifier | modifier le code]La chirurgie fut d’abord exercée par des barbiers chirurgiens, venus au début de l’Hôtel-Dieu. Ils avaient pour mission de raser, tondre et soigner les pensionnaires de l’hôpital. Ils furent longtemps plus considérés pour leurs compétences de barbier que de chirurgiens, si bien que l’Aumône, jusqu’au XVIIIe siècle, fit régulièrement appel à des chirurgiens étrangers ou externes à l’hôpital[26].
Les chirurgiens internes passaient d’abord par une période d’apprentissage en tant que « garçons-chirurgien ». Assistants du chirurgien-major, la Charité n’en accueillit qu’un seul à chaque fois jusqu’à la fin du XVIIe siècle. Au XVIIIe siècle il y en eu jusqu’à quatre et à partir de 1760 ils furent limités à trois pour plus d’économies. En effet, ils étaient logés et nourris et recevaient 4 livres par mois. Les garçons-chirurgiens étaient choisis parmi les enfants orphelins d’au moins quatorze ans. Ils devaient passer un examen devant le bureau et le médecin pour être nommés garçons-chirurgiens pendant deux ans jusqu’à ce qu’ils reçoivent un diplôme d’ancien garçon-chirurgien.[46] À partir de 1739 le recrutement se fit par concours, puis, à partir de 1737, un concours se tint également entre eux. Celui-ci était récompensé de livres de chirurgie signés par le bureau de l'hôpital et au nom du lauréat. Les assistants du chirurgien étaient chargés de tenir la boutique de barbier où ils rasaient et tondaient les pensionnaires de l’hôpital. Ils faisaient également les pansements. Ils recevaient des leçons de chirurgie deux fois par semaine et avaient aussi droit à deux sorties par semaine[47].
En octobre 1619, le roi Louis XIII autorisa l’hôpital à nommer « chirurgiens-majors » les garçons-chirurgiens ayant servi à l’hôpital pendant six ans, après examen par le bureau de l’hôpital et par un médecin. Le premier de ces chirurgiens expérimentés nommés par l’Aumône fut Alexandre Musnier, en 1620. Celui-ci fut emporté par une épidémie en 1628 alors qu’il soignait quatre-vingts « Catherines » malades de la peste. Il avait en effet respecté les lettres patentes de 1619 ordonnant aux chirurgiens de s’enfermer avec les malades en cas d’épidémie. Cela fut bien souvent le sort des chirurgiens.[48] À partir de 1771, le bureau décida que les chirurgiens-majors devraient, en plus d’instruire un élève, donner des leçons publiques d’anatomie et de chirurgie deux fois par semaine. En 1788, il fut décidé que le recrutement du chirurgien-major se ferait désormais sur concours[49]. Ce concours comportait des épreuves orales et écrites portant sur l’anatomie, la physiologie, la pathologie chirurgicale et les accouchements, adjointes d’une opération chirurgicale sur un corps. Auparavant, le chirurgien devait se former deux ans à Paris grâce à un financement de la Charité, puis passait quatre ans en tant qu’aide-major à l’hôpital. Il succédait ensuite au chirurgien-major, qui restait en fonction six ans. Ce concours se tint tous les six ans de 1788 à 1890, date à laquelle il fut remplacé par le chirurgicat des hôpitaux. En 1900, le concours d’accoucheur des hôpitaux fut séparé du concours général[50].
Le chirurgien était tenu de demeurer à l’hôpital, où il était logé, nourri et blanchi. Il ne pouvait se marier ni soigner des personnes extérieures à l’hôpital. Il avait pour mission de visiter les malades avec le médecin, puis de les visiter après la messe pour vérifier les pansements faits par ses assistants. Il vérifiait également la distribution des médicaments, le bon suivi des régimes alimentaires particuliers. Il examinait les enfants nouvellement arrivés à l’hôpital pour déterminer s’ils étaient atteints de maladies contagieuses. Il donnait cours à ses élèves, s’assurait de la propreté des espaces et opérait sur demande du médecin. Il devait également raser les officiers de l’hôpital, un héritage de sa charge de barbier première. À partir de l’arrivée des femmes enceintes à la Charité, il prit aussi la responsabilité des accouchements les plus complexes et des cours aux élèves sages-femmes[50][51].
Les règlements, la discipline, le régime alimentaire et le travail à la Charité de Lyon
[modifier | modifier le code]Les règlements de la Charité servaient à déterminer le fonctionnement de l’hôpital ainsi que les devoirs et les charges de chacun. Ils furent pour la plupart imprimés. Le premier règlement de la Charité est la « Police de l’Aumône » de Sébastien Gryphe en 1539. Plusieurs règlements furent ensuite édités en 1605, 1628, 1632, 1639, 1647, 1662, 1699, 1742, 1763 et 1766. Tout fut soigneusement réfléchi, car « c’est dans une épargne quelquefois peu sensible en apparence qu’on trouve des ressources considérables »[52]. L’emploi du temps de chacun était fixé heure par heure, ainsi que la tenue. Le personnel portait un ruban dont la couleur indiquait le service dans lequel il travaillait ou son rôle au sein de la Charité :
- Jaune : fabrique de soie ;
- Gris : filature, taillerie de vêtements, tricoteuses ;
- Blanc : blanchisserie et couture ;
- Rouge : infirmeries ;
- Violet : cuisines ;
- Vert : crèches, meubles, matelasserie, taverne, pharmacie, servantes des prêtres, employés de maison[53].
Grâce à des lettres patentes royales, les recteurs pouvaient punir ceux qui ne respectaient pas le règlement. Ils pouvaient agir aussi bien à l’intérieur de l’hôpital qu’à l’extérieur, puisqu’ils pouvaient arrêter les mendiants, les emmener à l’hôpital et les y enfermer, ou les forcer à travailler par des châtiments corporels. Les habitants de Lyon pouvaient également être châtiés : amendes ou emprisonnement pour avoir hébergé un mendiant étranger, condamnation à mort pour avoir empêché un suisse d’exercer ses fonctions. Les injures lors de la distribution de pain pouvaient être réprimandées par la tenue d’une position à genoux pendant tout le reste de la distribution et un bannissement de la ville pendant un an. Les pensionnaires et les employés de l’hôpital pouvaient également être punis. Pour un vol par exemple, l’on pouvait recevoir une interdiction de sortie, une punition physique, être forcé de porter d’un vêtement infamant ou être renvoyé. Les femmes ou les filles renvoyées étaient ensuite incarcérées dans la prison des Recluses[54].
Si faire respecter le règlement était une part importante du travail des recteurs, ils se devaient également de faire tenir propre l’hôpital afin de limiter le développement des maladies, mais également de fournir des repas à chacun. En 1640, de grandes chaudières de fer furent commandées pour les cuisines et de la viande chaude était servie à chacun. À la fin du XVIIe siècle, les pensionnaires mangeaient de la viande cinq jours par semaine, à raison de trois quarts de livre par pensionnaire. En 1742, la viande était servie froide, à raison de 2 livres par pensionnaire, mais l’on ajouta une soupe chaude au repas. Les malades et les enfants se voyaient servis du veau et du mouton, alors que la majorité de la population de la ville ne mangeait que du bœuf. Les jours où il n’y avait pas de viande, les pensionnaires mangeaient des œufs, du hareng et du fromage. Les pommes de terre furent aussi introduites, bien avant qu’elles ne soient popularisées par Antoine Parmentier, en 1787. Les enfants les plus jeunes recevaient un verre de lait par jour et de la bouillie à base de farine, préparée par les nourrices de l’hôpital[55].
Tous les habitants de l’hôpital capables de travailler gagnaient un petit salaire correspondant au quart de leur production. En effet, des fabriquent furent été installées dès les débuts de l’Aumône générale. Une filature de soie fut très vite mise en place, suivie par l’installation, au XVIIe siècle d’ateliers de bonneterie ou encore de teinture. En 1672, Louis XIV autorisa la Charité à disposer de toutes sortes d’ateliers et de manufactures. Au XVIIIe siècle, elle disposait donc notamment d’ateliers de teinture, d’amidonnerie, de fabrique de bas et de bonnets, de filatures de chanvre, de laine, de soie, d’un atelier de bijouterie, de fabrique de dentelle, de drap et de plâtre. Les ateliers de cordonnerie et de taille de vêtement fournissaient non seulement les habitants de l’hôpital, mais aussi tous les enfants placés à la campagne par l’hôpital[56].
Les bienfaiteurs de la Charité de Lyon
[modifier | modifier le code]Aux XVIIe et XVIIIe siècles, il était devenu une tradition pour les grandes maisons lyonnaises que de faire des legs aux hôpitaux. Même les habitants moins fortunés répondaient aux souscriptions et aux quêtes organisées pour améliorer et agrandir les hôpitaux. Afin de perpétuer la mémoire des donateurs et des legs, les deux hôpitaux, la Charité et l’Hôtel-Dieu, tenaient des registres et avaient fait placer au sein des hôpitaux des tables en marbres portant leurs noms. [57]
Le consulat, le clergé, les corporations, les commerçants lyonnais et étrangers, et de manière générale, tous les habitants donnaient à l’hôpital pour soutenir sa mission et ses améliorations.[58]
Les dons se faisaient aussi sous la forme de biens immobiliers : par exemple les legs de Claude Bertrand Girodon (1539) ou d’Antoine Trottet-Mantonière (1546). L'un des dons les plus importants est celui de Louise Charly, dite Louise Labbé, qui légua une maison près de l’Hôtel-Dieu et deux domaines à Saint-Jean de Thurigneux et à Parcieux, ainsi que 9500 livres, soit la totalité de sa succession[59],[60]. En 1624, l’hôpital de la Charité possédait une vingtaine de maisons et domaines, en 1723 environ soixante-quinze, et en 1742 une centaine. À partir de 1756, un manque de fonds contraint l’hôpital à en vendre un grand nombre. Ainsi, en 1802, il n’en resta qu’une quarantaine[61].
Liste des donateurs les plus importants pour la Charité :
- Jacques Moyron, 1651 (251 351 livres) ;
- Simon Fournier, 1676 (145 384 livres) ;
- Etienne Mazard (136 390 livres) ;
- Anne-Marie Reverchon, 1737 (123 500 livres) ;
- Marc Panissod, 1737 (729 535 livres) ;
- François Berre, 1740 (149 706 livres) ;
- Jean-Baptiste Trincaud, 1750 (212 000 livres) ;
- Jean-Pierre Giraud, 1761 (100 000 livres) ;
- François Reynon, 1775 (113 117 livres).[62]
De la Révolution à la création des Hospices civils de Lyon (1790-1802)
[modifier | modifier le code]L'hôpital de la Charité pendant la Révolution
[modifier | modifier le code]La Révolution commença et l'Etat prit les hôpitaux sous sa surveillance. Se décide par la même occasion de supprimer les octrois, ce qui prive la Charité d'un revenu annuel de plus de 300 000 livres. A ce moment-là, cette mesure était même illégale : par décret du 28 janvier 1790, les législateurs prescrit la continuation des perceptions d'octrois[63]. Mais le 19 février 1791, l'assemblée législative votait la suppression des octrois[64]. Cela plongea l'établissement dans une difficulté financière effroyable. Jusque-là exonérée, la Charité fut frappée de lourds impôts tandis que la population secourue s'accroissait de façon considérable du fait de la misère générale et du manque de travail.
Sur de pressantes sollicitations, l'Assemblée nationale finit par accorder un prêt de 450 000 livres, sous la garantie de la commune. Mais cette somme insuffisante ne fit qu'augmenter la dette hospitalière. De ce fait, les recteurs estimant cette crise financière comme insurmontable, décidèrent de démissionner de leurs fonctions le 2 juillet 1792. Ils furent remplacés par onze administrateurs nommés par le Directoire du département de Rhône-et-Loire et le Conseil général de la commune de Lyon[64].
Ces administrateurs retrouvèrent l'hôpital dans un état grave. Point d'argent, point de provisions mais de lourdes charges. Leur première initiative fut donc de demander au gouvernement l'aide nécessaire, en particulier concernant les dépenses liées aux besoins des enfants trouvés. Le nombre d'enfants accueillis augmenta de moitié, car depuis le début de la Révolution, l'hôpital accueillit non seulement les enfants trouvés de la ville de Lyon, mais aussi ceux des provinces voisines. Cette demande fut agréée ; la loi du 15 août 1792 autorisait le Ministre de l'Intérieur à rembourser intégralement les dépenses de la Charité des années 1791 et 1792 pour la nourriture et l'entretien des enfants trouvés[28].
Du 8 août au 9 octobre 1793, Lyon fut assiégé. Les bombardements endommagèrent gravement les locaux de la Charité et la disette de subsistance fut considérable[65]. En 1794, le nombre d'administrateurs passa de onze à quatre. L'établissement fut de plus en plus dénué de ressources : c'était la ruine et la banqueroute. La loi du 11 juillet 1794 permit de décharger l'hospice de ses dettes, mais le dépouilla aussi de tous ses biens en les déclarant nationaux. Il était désormais à la charge de l'Etat. Il ne pouvait survivre que par les aides de l'Etat. Cependant, celles-ci furent accordées avec parcimonie, et souvent très insuffisantes[66]. Face à la nécessité croissante, le nombre des patients fut réduit à une extrême limite, le service des employés externes fut provisoirement arrêté et la plupart des fondations furent suspendues. Le sort des enfants assistés devinrent catastrophique : faute de nourrices et de fonds pour les payer, la presque totalité des nouveau-nés périrent avec l'allaitement artificiel pendant 2 ans[67].
Pour subvenir aux besoins immédiats, les administrateurs firent appel à la bienfaisance publique. Le 6 avril 1796, ils furent autorisés à faire des quêtes auprès des citoyens aisés, qu'ils reçurent sous forme de dons ou de prêts. La loi du 5 brumaire an IV (27 octobre 1795) permit de rendre provisoirement les biens aux hôpitaux, puis de manière définitive grâce à la loi du 16 vendémiaire an V (7 octobre 1796), tout en les chargeant d'acquitter les rentes viagères et les rentes perpétuelles de leurs dettes. En parallèle, les hôpitaux d'un même arrondissement furent réunis sous une seule administration de 5 membres[68]. Autrefois rivaux, l'Hôtel-Dieu et la Charité furent désormais réunis dès 1797. Après le désarroi de la Terreur, les administrateurs étaient chargés de réorganiser et reconstruire les établissements. Il fallait récupérer les immeubles de l'Hotel-Dieu et de la Charité, obtenir des biens nationaux en remplacement de ceux qui avaient été vendus, remettre en marche les services, réclamer au gouvernement la subvention de 210 000 francs promise pour subvenir aux premiers soins, ainsi que les prêts pour les soins des militaires et des enfants. Les deux hôpitaux se retrouvaient dans une situation des plus précaires, en raison des relances incessantes des créances et de leur dépendance aux aides aléatoires du gouvernement[69].
Pour survivre, l'administration suspendit le paiement des rentes à sa charge. Cependant, les prêteurs, pour la plupart ruinés, et pressés par la misère, ne pouvaient plus attendre. Dès le 30 décembre 1799, des saisies par le fisc commencèrent à être opérées sur le produit des loyers. Des mesures gouvernementales devenaient alors une urgence pour remédier à cette instabilité financière. Par arrêté du 28 juin 1800, le préfet décida de suspendre les poursuites du fisc contre les hôpitaux, étant en incapacité de payer les impôts. Mais un revirement positif s'effectua à la suite d'une visite rendue par le Premier Consul à Lyon qui eut vent des besoins et des difficultés des deux établissements[70]. En effet, la loi du 5 fructifor an VIII (23 août 1800) autorisait les communes à établir une taxe, les octrois de bienfaisance, pour récolter de l'argent afin de subvenir aux dépenses des hôpitaux. D'autre part, le gouvernement règla également sa dette envers l'Hôtel-Dieu et la Charité en transférant 7 391 rentes nationales, au capital de 1 266 039 francs et au revenu annuel de 84 402 francs, suivis en 1801 par un mandat de 919 582 francs pour rembourser les dépenses liées au soin des enfants trouvés de l'an V à l'an IX (de 1796 à 1801).
Le service de santé pendant la période révolutionnaire
[modifier | modifier le code]Depuis 1783, les mendiants qui occupaient l'établissement étaient transférés au dépôt royal de mendicité de la Quarantaine, sur la rive droite de la Saône. Néanmoins, une grande majorité furent surtout congédiés avec une aumône individuelle de 6 livres. La Charité était alors réservée aux enfants assistés, abandonnés et orphelins (jusqu'à l'âge de 7 ans), aux femmes enceintes, aux vieillards et aux pauvres. L'établissement prend alors le nom d'Hôpital général de la Charité, Aumône générale et enfants trouvés de Lyon[71].
Dans un rapport de 1790 présenté à l'Assemblée Nationale sur les établissements hospitaliers, il est noté que la Charité dénombrait 216 lits, où chaque patient couchait seul. La même année, Denis Antoine, architecte de la Monnaie, ajouta une aile aux bâtiments existants. Les religieux hospitaliers sollicitèrent Jean Sylvain Bailly, maire de Paris et président de l'Assemblée Nationale pour pouvoir continuer à former des novices et de ne pas être concernés par la suppression des ordres réguliers afin de continuer à rendre service à l'hôpital, invoquant une nécessité sociale et d'humanité[72].
En l'An III, la commission provisoire de la Charité mit un point d'honneur à augmenter le nombre de lits affectés aux femmes et d'y établir une école de médecine clinique. Le projet fut confié à Nicolas-Marie Clavareau, architecte des hôpitaux civils, afin que l'établissement soit capable d'accueillir jusqu'à 500 malades, dont la moitié pour chaque sexe, et d'y former une école et un hospice clinique. Il travailla alors sous la direction de Jean-Nicolas Corvisart. La chapelle devenait le promenoir des élèves et la salle dans laquelle ils attendaient l'arrivée du médecin avant de le suivre pour les visites. Cette salle permettait également d'accéder à un amphithéâtre anatomique avec des tables de dissection, capable d'accueillir 200 élèves. Jusqu'alors, les opérations s'effectuaient directement sur le lit du malade, avec les élèves formant une foule autour du professeur, à la vue des autres patients voisins. Par ailleurs, l'école disposait d'une salle de pathologie, d'une morgue pour l'anatomie et de salles de bains (dans la sacristie). Au premier étage, se trouvaient trois infirmeries : une pour les convalescents, une seconde pour les maladies chroniques et une dernière pièce pour les soins électriques. Au second étage, y sont placés les femmes malades et les convalescents pour l'école clinique[73].
D'autre part, Clavareau fit également construire un aqueduc pour l'évacuation des latrines et pour l'écoulement des eaux des combles et des bains, ce qui fut d'un grand secours pour la propreté[74].
Cette nouvelle école clinique ne fut ouverte qu'en mai 1799 et fut inaugurée par François de Neufchâteau, ministre de l'Intérieur. Les premiers cours magistraux furent donnés par le médecin Corvisart[73].
La création des Hospices civils de Lyon
[modifier | modifier le code]La municipalité décida de réunir les deux hôpitaux en une gestion commune pour rééquilibrer leurs budgets. Cette fusion s'effectua en deux étapes : la première en 1796, et la seconde, en 1802[75].
La loi du 16 vendémiaire an V (7 octobre 1796) leur permit de récupérer leurs biens spoliés par la Convention et créa une administration commune pour l'Hôtel-Dieu et la Charité. La commission administrative des Hospices civiles de Lyon ne devinrent fonctionnelle que le 28 ventôse an V (18 mars 1797). Les deux établissements prirent le nom "d'hospice" en raison de la période révolutionnaire, durant laquelle les hôpitaux ont été débaptisés, toute appartenance religieuse devant être proscrite. Pour la gestion commune, la municipalité installa une commission de seulement 5 membres et, pour éviter toute tension entre les deux établissements, les séances de direction se tiendraient alternativement dans l'un ou l'autre des deux hospices. Cependant, la tâche devenait rapidement trop lourde pour seulement 5 administrateurs face à deux institutions encombrées de malades. Ainsi, la nouvelle commission obtint l'autorisation du ministre de l'Intérieur pour s'adjoindre d'anciens recteurs ou administrateurs connus pour leur compétence. La situation financière s'améliora progressivement, mais en 1799, le déficit hospitalier s'élevait encore à plus de 800 000 francs[76].
Même si la situation financière s'était nettement améliorée après la Terreur, les deux hôpitaux lyonnais avaient besoin d'une organisation plus large et adaptée, en raison de leur importance, du grand nombre de patients à leur charge et de la multiplicité des difficultés à résoudre. La visite du ministre de l'Intérieur, Chaptal, en janvier 1802 eut alors un impact décisive sur la question. Par arrêté du 28 nivôse an X (18 janvier 1802), pour diriger l'Hospice général des Malades (Hôtel-Dieu) et l'Hospice des Vieillards et Orphelins (la Charité), il créa un conseil général d'administration composé du préfet du département, des trois maires de Lyon et de quinze citoyens qu'il nomme lui-même[77].
Grâce à cette nouvelle organisation des Hospices civils de Lyon, plus puissante et efficace, la Charité allait pouvoir entreprendre aisément son oeuvre de bienfaisance. L'Hospice de la Charité était destiné aux enfants et aux femmes enceintes ou atteintes d'affections gynécologiques et comprenait 952 lits et 193 berceaux[2].
L’hôpital de la Charité jusqu’en 1934
[modifier | modifier le code]L’hôpital de la Charité : bâtiments, administration et population
[modifier | modifier le code]Les bâtiments
[modifier | modifier le code]Création de nouveaux bâtiments
[modifier | modifier le code]En 1802, les nouveaux administrateurs prenant la direction de l'hôpital furent confrontés à des difficultés majeures, héritées des destructions causées par la Révolution française. Face à cette situation, la construction de nouveaux bâtiments tels que la Porte ou le bâtiment des officiers apparut comme une nécessité afin d'améliorer le fonctionnement interne de l’établissement ainsi que l'accueil des assistés[78]. La construction de la crèche ou du Tour consacrés à la médecine obstétrique et infantile reflètent le développement d’une médecine plus spécialisée.
- Bâtiment pour les officiers
À la suite de l’arrêt du Conseil d’État de 1786, l’hôpital dut céder les bâtiments connus sous le nom de Bicêtre, créant un besoin urgent en nouveaux espaces. Pour pallier ce manque, l’administration décida en 1802 d’édifier un bâtiment spécifique destiné au personnel administratif et médical[79].
- La Porte
En 1825, la construction du bâtiment de la Porte, situé en bordure de la rue de la Charité, fut décidée. Conçu par l’architecte Jean-Marie Pollet, le projet était estimé à 82 000 francs. La pose de la première pierre eut lieu le 26 septembre 1825, en présence du préfet, le comte René de Brosses, et du maire, le baron Pierre-Thomas Rambaud. Lors de la cérémonie, une boîte contenant le procès-verbal, une pièce d’argent à l’effigie de Charles X et une médaille représentant la statue équestre de Louis XIV récemment installée place Bellecour, fut scellée dans les fondations. Les plans et devis, finalisés en 1808, aboutirent à la construction d’une nouvelle aile en bordure de la première cour d’entrée de l’hôpital. Achevé dès 1809, cet édifice fut rapidement mis en service pour accueillir ses occupants[80].
- La crèche
Au début du XIXe siècle, la crèche existante était insalubre et exiguë, favorisant la propagation des maladies. L’absence de ventilation, de caves et la faible luminosité rendaient les conditions précaires. Toutefois, les guerres napoléoniennes et les projets d’agrandissement de l’Hôtel-Dieu retardèrent son remplacement jusqu’en 1821[81].
L’architecte M. Tissot fut chargé de concevoir un nouveau bâtiment, isolé et mieux ventilé, avec des salles séparant enfants sains et malades. Une innovation notable fut l’ajout d’un balcon pour les promenades à l’air libre. Les travaux, d’un coût de 40 000 francs, s’achevèrent en août 1828. En parallèle, divers aménagements furent réalisés en 1825, dont la transformation de la cour Sainte-Madeleine (future cour Saint-Vincent-de-Paul) et la réorganisation des fonts baptismaux, du bureau des enfants et de l’économat[81].
- Le Tour
Jusqu'à la Révolution, l'abandon d'enfants à l'Hôpital de la Charité faisait l’objet d’un encadrement strict, nécessitant des déclarations et des enquêtes. Face aux conditions dramatiques de ces abandons, souvent réalisés de nuit dans des lieux dangereux, le conseil de l’hôpital décida, le 8 novembre 1804, d’installer un tour d’abandon dans le mur longeant la rue de la Charité.
Inspiré d’initiatives italiennes datant du XIIIe siècle, ce dispositif a été conçu pour permettre aux parents d'abandonner anonymement leurs enfants tout en assurant leur prise en charge immédiate par l'hôpital. Donnant sur la rue, ce cylindre en bois tournait facilement, permettant de faire passer l’enfant de l'extérieur à l'intérieur de l'hospice, sans que la personne qui abandonnait l’enfant n'ait de contact avec le personnel. Celui-ci avertissait un employé de garde par une sonnette et se retirait.
Ce tour marquait un progrès majeur dans la gestion des abandons d’enfants, permettant de réduire considérablement les infanticides et les abandons dans des conditions dangereuses. Le nombre des enfants abandonnés oscillait autour de 1 400 à 1 700 par an jusqu’à la fin du XIXe siècle.
L'afflux constant d'enfants abandonnés générait une pression énorme sur les finances de l’hôpital, d'autant plus que les enfants ne provenaient pas uniquement de Lyon, mais aussi d'autres départements comme l’Ain, l’Ardèche ou la Savoie.
Au fur et à mesure des années, des mesures ont été prises pour mieux encadrer l’utilisation du tour. En 1842, une enquête révéla que près d’un quart des enfants abandonnés ne venaient pas du département du Rhône, incitant les autorités à instaurer une surveillance spéciale du tour pour identifier l'origine des enfants et alléger le fardeau financier de la ville de Lyon[82].
En 1858, le dispositif fut définitivement abandonné, au profit d'un bureau ouvert où les enfants étaient reçus publiquement. Cette transformation marqua la disparition progressive du tour, bien que le bureau destiné à accueillir les enfants abandonnés fût maintenu jusqu'à la fin du XIXe siècle.
Le cimetière des Hospices civils
[modifier | modifier le code]Le cimetière de la Madeleine, également connu sous le nom de cimetière des Hospices civils de Lyon, a été établi en 1696 sur la rive gauche du Rhône, dans la commune de La Guillotière. Initialement réservé aux personnes décédées à l'Hôtel-Dieu, il a progressivement accueilli les défunts de la ville de Lyon en raison du manque de place dans les cimetières communaux.
Au fil du temps, le cimetière est devenu saturé, suscitant des plaintes des habitants de La Guillotière en 1841, 1842 et 1845, qui demandaient sa suppression en raison de sa proximité avec les habitations. En 1850, le conseil des hospices reconnaît la nécessité et l'urgence de sa fermeture.
En 1864, la ville de Lyon attribue aux Hospices civils un terrain adjacent au nouveau cimetière de la Guillotière pour établir un nouveau carré. Les premières inhumations dans ce nouveau carré ont lieu le 1ᵉʳ janvier 1866, date à laquelle le cimetière de la Madeleine est définitivement fermé[83].
Le terrain de l'ancien cimetière de la Madeleine est finalement vendu à l'État en 1962. Le carré des Hospices civils de Lyon au cimetière de La Guillotière est rétrocédé à la ville de Lyon en 1983[84].
L’église de la Charité
[modifier | modifier le code]L’église de la Charité subit d’importants dommages lors des troubles de la Révolution française. En 1800, l’édifice présentait un état de ruine avancé, tout comme l’Hôtel-Dieu. Faute de ressources suffisantes, la jeune administration des Hospices civils ne pouvait financer les réparations nécessaires. Une souscription publique fut alors lancée, permettant aux Lyonnais de contribuer majoritairement aux fonds requis pour la restauration du bâtiment. Par ailleurs, des dons particuliers furent effectués, notamment celui d’un autel en provenance de l’ancienne église des Carmes-Déchaussés[85].
L’église fut officiellement rouverte au culte le 16 pluviôse an X (5 février 1802), lors d’une cérémonie comprenant une grand-messe et un sermon du vicaire général sur la charité .En 1806, un orgue fut installé dans la tribune par le luthier Janot sous condition d’achat ultérieur. L’instrument fut définitivement acquis en 1812 pour la somme de 4 000 francs, un financement rendu possible en partie grâce à un don anonyme.
Lors d’une inspection réalisée en juillet 1837, des signes inquiétants de dégradation furent relevés dans la charpente de la lanterne du clocher, menaçant la stabilité de sa partie supérieure. Les travaux de consolidation furent confiés à Alphonse-Constance Duboys, architecte-adjoint des Hospices, qui entreprit également une restauration de l’intérieur de la chapelle. En 1839, le sculpteur Pierre-Marie Prost réalisa un nouveau fronton pour l’église, reprenant le motif du pélican, symbole de la charité. Cette sculpture s’inspirait de celle que Nicolas Lefèbvre avait autrefois exécutée pour le portail de l’hospice, détruite lors de la Révolution.
En 1853, à l’initiative du préfet, une horloge fut installée dans le clocher de l’église de la Charité, à hauteur du dôme. Conçue davantage pour son utilité que pour son aspect esthétique, elle était dotée de quatre cadrans lumineux et demeure en fonctionnement.
L’administration de l’hospice, n’ayant besoin que d’un seul cadran, prit à sa charge un tiers des coûts d’installation, soit une participation financière proportionnelle. Le montant total des travaux s’éleva à 6 900 francs[86].
L’administration
[modifier | modifier le code]Au lendemain de la Révolution française, l’Aumône générale manque de moyens et pâtit grandement de la Terreur et des spoliations révolutionnaires. Au début du XIXe siècle, l’administration de l’œuvre évolue. Les administrateurs de la Charité sont désignés par les membres du conseil général d’administration des Hospices civils[87]. On distingue sept fonctions majeurs : direction, tutorat des enfants, admission des vieillards, réception des femme en couche, fonctionnement du bureau des enfants, placement des enfants en ville et à la campagne[87]. La délibération du 5 février 1802 détermine leur costume : une grande tenue pour les cérémonie composée d’un habit en drap noir, d’une veste et d’une culotte de couleur, des bas et une ceinture à frange en soie, un chapeau gansé, des boucles à la jarretière et sur le soulier ; une petite tenue plus simple sinon, avec frac, gilet et culotte noirs, bas de soie et ceinture[88]. Ces règles vestimentaires ont disparu dans le courant du siècle.
L’administrateur directeur, dont l’autorité s’exerce aussi bien sur les patients que sur le personnel de la Charité, encadre la police, la comptabilité, la médecine et la chirurgie. Il fait respecter le règlement et effectue fréquemment des visites de l’établissement[87]. À tour de rôle, les administrateurs assistaient aux visites médicales pour vérifier que le personnel médical – médecins, chirurgiens, élèves, sœurs – remplit correctement ses fonctions, que les patients s’accommodent du régime qui leur est prescrit[88].
Au XIXe siècle, les membres du Conseil restaurent les armoiries des hôpitaux de Lyon – un lion d’argent au chef cousu d’azur, armes de la ville, la Vierge de pitié d’argent et la Charité d’or, emblème des hôpitaux. La couronne de baron qui surplombait alors l’ensemble n’était qu’une relique des anciens droits seigneuriaux de l’Aumône générale.
La population
[modifier | modifier le code]Les enfants
[modifier | modifier le code]Les femmes enceintes
[modifier | modifier le code]Les personnes âgées
[modifier | modifier le code]Les malades dits "incurables"
[modifier | modifier le code]Les militaires
[modifier | modifier le code]Les fondations
[modifier | modifier le code]Les écoles
[modifier | modifier le code]L’hôpital de la Charité disposait de deux écoles d’enseignement professionnel et d’écoles d’enseignement général à destination des enfants et des frères et sœurs hospitaliers.
École d’accouchement
[modifier | modifier le code]En 1783, les femmes enceintes sont transférées à la Charité. Un service obstétrical est donc créé pour les accueillir. Afin de prendre en charge correctement ces femmes, deux sœurs hospitalières de l’Hôtel-Dieu sont envoyées à la Charité pour former des élèves. Le chirurgien-major est ensuite chargé de donner des cours sur l’accouchement aux sœurs, deux fois par semaine. Pendant la Révolution française, ces cours sont d’abord très irréguliers. En 1803 ils devinrent obligatoires après la loi du 19 ventôse an XI (10 mars 1803) qui ordonne l’établissement d’un cours gratuit d’accouchement dans l’hôpital le plus fréquenté de chaque département. L’école de sage-femme de la Charité est créée en 1807 [50] lorsque l’hôpital admet six élèves pour deux ans, à l’issue desquels elles passèrent un examen et reçurent un diplôme de sage-femme.[89]
École d’infirmière
[modifier | modifier le code]Une école d’infirmière est créée en 1899 à la Charité. Ses cours étaient obligatoires pour les élèves sages-femmes.[90]
Écoles pour enfants
[modifier | modifier le code]En 1808, il existait deux écoles pour les enfants de sept à seize ans, destinées respectivement aux garçons et aux filles. Celle des garçons était dirigée par un prêtre aidé de deux frères, tandis que celle des filles était confiée à une sœur. L’école durait deux heures par jour pendant lesquelles ils apprenaient à lire et à écrire. Ils passaient le reste de leur journée à travailler dans les ateliers.[91]
Écoles pour les frères et sœurs hospitaliers
[modifier | modifier le code]Dès 1859, des écoles furent créées pour l’instruction générale des sœurs et des frères. En 1892, quatre classes furent créées en fonction du niveau des élèves dont l’une permettait la préparation du brevet, indispensable pour accéder à l’école d’accouchement.[92]
Histoire médico-chirurgicale de la Charité de 1802 à 1934
[modifier | modifier le code]Le service de santé
[modifier | modifier le code]Les médecins
[modifier | modifier le code]Les chirurgiens
[modifier | modifier le code]Histoire de la pharmacie de 1802 à 1934
[modifier | modifier le code]A replacer ailleurs ?
[modifier | modifier le code]Au début du XXe siècle, entre 1903 et 1909, Jules Courmont, avec l’appui du maire de Lyon Édouard Herriot, annonce et met en projet la suppression de la fonction hospitalière de l'Hôpital de la Charité en même temps que l'Hôtel-Dieu, le projet vise à une destruction du premier en totalité. Cela doit permettre de compenser les investissements que la mairie consent à faire pour la construction de l'hôpital Édouard-Herriot. Cependant, alors que le projet a été voté au conseil municipal, l'État classe l'Hôtel-Dieu en tant que monument historique remettant en question le projet de démolition des deux ensembles ainsi que la création de nouveaux quartiers. L'hôpital Édouard-Herriot est cependant construit[93].
En 1921 et 1922, les hospices civils de Lyon conscient de la volonté municipale de détruire l'hôpital réalisent deux rapports en vue de transférer les activités vers l'hôpital Debrousse, l'hôpital de l'Antiquaille et de l'Hôtel-Dieu[94].
La démolition de l'hôpital de la Charité est décidée en 1931, avant d'être réalisée en 1934[93]. Dès 1933, les services médicaux de l'hôpital sont transférés dans l'hôpital Édouard-Herriot[94]. À la suite de la destruction progressive de l'hôpital de la Charité, une pétition émerge pour défendre le clocher de l'hôpital[95]. Elle regroupe près de 9 000 signatures avant d'être donnée à Édouard Herriot. En parallèle, un don anonyme de 300 000 francs est reçu pour la sauvegarde du clocher[95]. En 1935, Édouard Herriot annonce au conseil municipal son souhait de sauvegarder le clocher. En 1936, plusieurs œuvres de l'hôpital de la Charité sont transférées dans ce musée des Hospices civils de Lyon, dans l'Hôtel-Dieu[96]. L'hôtel des postes est inauguré le 17 juillet 1938[97], pour un coût estimé entre 21 et 40 millions de francs[94].
Aujourd’hui, il ne reste de l’Hôpital de la Charité que le clocher place Antonin-Poncet.
La fin de l'Hôpital de la Charité
[modifier | modifier le code]L’hôpital de la Charité de Lyon, fondé au XVIIe siècle, a progressivement perdu sa fonction hospitalière au début du XXe siècle en raison de son inadaptation aux nouvelles normes sanitaires. Après plusieurs décennies de débats, il est désaffecté dans les années 1920 et finalement démoli en 1934, laissant place à un Hôtel des Postes et à la future place Antonin-Poncet.
Un hôpital devenu inadapté
[modifier | modifier le code]Dès la fin du XIXe siècle, l’hôpital de la Charité est jugé inadapté aux exigences croissantes de l’hygiène hospitalière. En 1883, un rapport du docteur Foville, inspecteur général, souligne que l’établissement ne répond plus aux standards modernes et qu’une restructuration est nécessaire. Il estime que l’hôpital est trop grand, mal ventilé et inadapté à la séparation des patients en fonction de leurs pathologies[98].
Cette critique s’inscrit dans un contexte plus large d’évolution de la médecine. L’importance de l’hygiène hospitalière devient primordiale pour limiter la propagation des infections nosocomiales, et les anciens hôpitaux, aux bâtiments massifs et à la promiscuité importante, sont progressivement remis en question.
En 1903, la commission d’hygiène du Comité Médico-Chirurgical de Lyon, composée de médecins éminents tels que Jules Courmont, qualifie l'Hôpital de la Charité et l’Hôtel-Dieu d’anachronismes hospitaliers. Le rapport conclut que ces établissements ne peuvent être modernisés et que leur emplacement en centre-ville est un obstacle à leur adaptation.
Débat entre modernisation et désaffectation
[modifier | modifier le code]Au début du XXe siècle, un débat s’installe entre l’administration des Hospices Civils de Lyon, qui privilégie la modernisation des structures existantes, et la municipalité dirigée par Édouard Herriot, qui soutient la construction de nouveaux hôpitaux en périphérie[99].
En 1921, Édouard Herriot exprime son inquiétude face à la mortalité infantile élevée constatée à la Charité et demande une étude sur la possibilité d’évacuer l’établissement. La ville et les Hospices Civils envisagent alors des solutions pour répartir les patients vers les hôpitaux de Grange-Blanche, Debrousse et la Croix-Rousse, de nouveaux établissements mieux adaptés aux besoins médicaux contemporains. La question financière joue également un rôle clé : les Hospices Civils, en difficulté budgétaire, peinent à financer la modernisation des infrastructures existantes, tandis que la municipalité estime qu’il serait plus économique de construire de nouveaux hôpitaux plutôt que de rénover des structures obsolètes[100].
En 1924, après plusieurs années de discussions, la décision de désaffecter progressivement l’hôpital de la Charité est prise. Cette fermeture se fait en plusieurs étapes, avec un transfert progressif des services médicaux vers d’autres établissements [101].
Destruction et reconversion du site
[modifier | modifier le code]En 1932, la municipalité de Lyon cède le terrain de l’hôpital de la Charité à l’État pour y construire un Hôtel des Postes, marquant ainsi la disparition définitive de l’établissement. Afin de préserver son patrimoine, certains éléments architecturaux et œuvres d’art sont transférés à l’Hôtel-Dieu, notamment des sculptures, du mobilier et des archives[101].
Les travaux de démolition commencent en 1934 et s’achèvent en 1935. L’Hôtel des Postes est construit à son emplacement, tandis que la place Antonin-Poncet est aménagée pour restructurer l’espace urbain. Ce projet s’inscrit dans une transformation plus large de Lyon, où les hôpitaux historiques situés en centre-ville sont progressivement remplacés par de nouvelles infrastructures médicales en périphérie, notamment à Grange-Blanche[102].
Postérité
[modifier | modifier le code]Le Clocher de la Charité, dernier vestige classé en date
[modifier | modifier le code]Alors que la démolition de l'Hôpital de la Charité de Lyon s'achevait en 1934, une mobilisation citoyenne émergea pour tenter de sauver son clocher et sa chapelle. Une pétition rassembla plus de 500 signatures de personnalités lyonnaises – médecins, artistes, architectes – soulignant l'importance patrimoniale de ces édifices. Malgré l'intérêt manifesté, la chapelle fut condamnée pour des raisons d'alignement urbain, mais l'idée de conserver le clocher fit son chemin[103].
L'opposition à la démolition se structura, avec le soutien de la Société Française d’Histoire de la Médecine et du journal Le Nouvelliste, qui ouvrit un registre permettant aux Lyonnais de signer une pétition. La pression populaire grandit, atteignant plus de 9 000 signatures[104].
Face à cette contestation, le Conseil Municipal de Lyon, initialement hostile, consentit à maintenir provisoirement le clocher jusqu'à preuve de sa fragilité. Mais les débats persistèrent, et en mai 1935, une commission déclara la structure « inconsolidable ». L’opposition, notamment sur des motifs anticléricaux, alimenta les tensions.
Finalement, le 17 juin 1935, le maire Édouard Herriot, d’abord favorable à la démolition, changea de position après la réception discrète de fonds privés permettant la consolidation du clocher. Il obtint un vote en sa faveur par 21 voix contre 13.
Le clocher fut ainsi sauvé et une plaque commémorative fut apposée en hommage à l’ancien hôpital[105]. Le clocher de l'ancien hôpital de la Charité à Lyon a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 21 décembre 1982[106].
Le café de la Cloche
[modifier | modifier le code]Le café de la Cloche est situé au 4 rue de la Charité dans le 2e arrondissement de Lyon, à proximité du Clocher de la Charité.
Fondé au XIXᵉ siècle, il doit son nom à la cloche utilisée depuis cette époque pour signaler l'arrivée d'un nouveau-né abandonné dans le tour, un cylindre en bois mobile inséré dans un mur qui reliait l'extérieur à l'intérieur de l'Hôpital de la Charité[107].
Le café joue un rôle majeur dans le processus de mobilisation des années 1930 pour la préservation du Clocher. De nombreux acteurs de cette lutte comme Jean-Claude Dufresne, Paul Sordet, le Docteur Lyonnet fréquentaient cet établissement ainsi que des membres de la Société Française d'Histoire de la Médecine. Ils ont organisé des pétitions et rédigé des lettres à la municipalité de Lyon pour alerter sur la valeur historique du clocher. En 1934, après une longue bataille, la décision de maintenir le clocher fut prise[108].
Le Café de la Cloche est ainsi devenu un lieu symbolique où les défenseurs du patrimoine lyonnais se réunissaient pour préserver une partie de l’héritage de l'Hôpital de la Charité.
Architecture
[modifier | modifier le code]![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/9b/Plan_Hospice_de_la_Charit%C3%A9_de_Lyon_1853_%28cropped%29.jpg/220px-Plan_Hospice_de_la_Charit%C3%A9_de_Lyon_1853_%28cropped%29.jpg)
L'église constituait l'angle nord-ouest de l'hôpital. L'hôpital s'organisait à l'origine autour de neuf cours entourées de galeries à arcade.
Au centre, de l'ouest à l'est :
- cour d'entrée ;
- cour Saint-Honoré ;
- cour Sainte-Marthe.
Au nord, de l'ouest à l'est :
- cour Saint-Vincent-de-Paul ;
- cour de l'hôtel de Provence ;
- cour Saint-Joseph.
Au sud, de l'ouest à l'est :
- cour Saint-Nicolas ;
- cour Sainte-Catherine ;
- cour Saint-Côme.
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les cours Saint-Honoré et de l'hôtel de Provence sont réunies pour n'en former qu'une seule et un nouveau bâtiment est construit en son centre.
Diaporama
[modifier | modifier le code]-
La cour d'entrée
-
L'église
-
Plaque commémorative
-
Au cœur de la ville
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ « L'Hôpital de la Charité », sur cris23.fr (consulté le ).
- Croze Auguste, « L’Hôtel-Dieu et La Charité », Guide de Lyon, , p. 49–52
- Croze, Colly, Carle et al., Histoire de l’hôpital de la Charité de Lyon, Audin et Cie, , 442 p.
- ↑ Denis Reynaud et Dominique Saint-Pierre (dir.), « Antoine de Lacroix », dans Dictionnaire historique des Académiciens de Lyon : 1700-2016, éd. ASBLA de Lyon, , 1369 p. (ISBN 978-2-9559-4330-4, présentation en ligne), p. 731.
- ↑ Mondelain 2012
- Croze 1934, p. 152.
- Croze 1934, p. 153.
- ↑ Croze 1934, p. 153-154.
- ↑ Croze 1934, p. 154.
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- Croze 1934, p. 156.
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- ↑ Croze 1934, p. 159.
- ↑ Croze 1934, p. 160.
- Croze 1934, p. 165.
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- Croze 1934, p. 168.
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- ↑ Bouchet Alain, « "La fin d’un grand hôpital lyonnais" », Conférences d'histoire de la médecine, cycle 1981-1982, Institut d'histoire de la médecine, vol. 3, , p. 130
- ↑ Bouchet Alain, « "La fin d’un grand hôpital lyonnais" », Conférences d'histoire de la médecine, cycle 1981-1982, Institut d'histoire de la médecine, vol. 3, , p. 130-138
- Bouchet Alain, « "La fin d’un grand hôpital lyonnais" », Conférences d'histoire de la médecine, cycle 1981-1982, Institut d'histoire de la médecine, vol. 3, , p. 137
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- ↑ Bouchet Alain, « "La fin d’un grand hôpital lyonnais" », Conférences d'histoire de la médecine, cycle 1981-1982, Institut d'histoire de la médecine, vol. 3, , p. 138
- ↑ Bouchet Alain, « "La fin d’un grand hôpital lyonnais" », Conférences d'histoire de la médecine, cycle 1981-1982, Institut d'histoire de la médecine, vol. 3, , p. 142
- ↑ Bouchet Alain, « "La fin d’un grand hôpital lyonnais" », Conférences d'histoire de la médecine, cycle 1981-1982, Institut d'histoire de la médecine, vol. 3, , p. 138-143
- ↑ Préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Direction Régionale des Affaires Culturelles, « Liste des monuments historiques », (consulté le )
- ↑ Visitons Lyon, « "Le café de la cloche" », (consulté le )
- ↑ Bouchet Alain, « "La fin d’un grand hôpital lyonnais" », Conférences d'histoire de la médecine, cycle 1981-1982, Institut d'histoire de la médecine, vol. 3, , p. 138-142
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Ouvrages généraux
[modifier | modifier le code]- Patrice Béghain, Bruno Benoit, Gérard Corneloup et Bruno Thévenon (coord.), Dictionnaire historique de Lyon, Lyon, Stéphane Bachès, , 1054 p. (ISBN 978-2-915266-65-8, BNF 42001687)
- Alain Bouchet, René Mornex et Danielle Gimenez, Les hospices civils de Lyon: histoire de leurs hôpitaux, Lyon, Éd. lyonnaise d'art et d'histoire, (ISBN 978-2-84147-131-7).
- Charité bien ordonnée, Pascal Grand, Pavillon noir, Orléans, 2019
- Auguste Croze et André Gouachon, Bibliographie et histoire générale des Hospices civils de Lyon, t. I, des origines à 1802, Lyon, édition de l’ancienne imprimerie Walterner et Cie, , 230 p.
- Auguste Croze, Marcel Colly, Marius Carle et Benoît, Emile, Marie Delore, Histoire de l'hôpital de la Charité de Lyon, Lyon, Audin et Cie, , 442 p.
- Mathieu Varille, Marcel Colly, Jean Rodery, Raymond Rizard et Jean Rousset, Les hospices civils de Lyon, Lyon, Audin et Cie, , 327 p.
Article sur l'Hôpital de la Charité
[modifier | modifier le code]- Alain Bouchet, « La fin d’un grand hôpital lyonnais », Conférences d'histoire de la médecine, cycle 1981-1982, Institut d'histoire de la médecine, vol. 3, , p. 111-144
- Croze Auguste, « L’Hôtel-Dieu et La Charité », 1914, in Guide de Lyon, 1914, p. 49–52.
- Anne Mondelain, « Hospice de la Charité, hôpital général de la Charité », inventaire général du patrimoine culturel de la région Auvergne-Rhône-Alpes, sur Patrimoine de Rhône-Alpes, (consulté le ).
Autres références
[modifier | modifier le code]- Marie-Claude Dinet-Lecomte, « La « cléricalisation » du personnel hospitalier en
France aux XVIIe et XVIIIe siècles », Religion et enfermements, Presses universitaires de Rennes, , p. 115-129
Biographie
[modifier | modifier le code]- Gabriel Arminjon, Banquier des pauvres, Lardanchet, 1957, Lyon.