Jacqueline Guerroudj
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Jacqueline Netter |
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Jacqueline Guerroudj, née Jacqueline Netter le [1] à Rouen et morte le à Alger, est une militante communiste et anticolonialiste française, membre du FLN et maquisarde durant la Guerre d'Algérie. Elle a été condamnée à mort avec son mari, Abdelkader Guerroudj, en tant que complices de Fernand Iveton. Elle et son mari ont été graciés, en partie grâce à une campagne médiatique menée notamment par Simone de Beauvoir.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jacqueline Netter est née le à Rouen, dans une famille bourgeoise et aisée. Juifs alsaciens-lorrains, ses grands-parents se sont installés à Rouen au moment de la Première Guerre mondiale. Son père est directeur d'assurances et commissaire général de la Foire-exposition de Rouen. Elle fait des études de philosophie et de droit.
Elle se marie avec Pierre Minne, enseignant comme elle et militant communiste. Leur fille, Danièle Minne, naît en 1939. En 1942, en raison de ses origines juives, elle est internée par les Nazis. Heureusement avec l'aide de son mari, de militants communistes et d'un prêtre, elle réussit à fuir vers la zone libre et ainsi échapper à la déportation.
Jacqueline et son époux ainsi que leur fille partent s'installer au Sénégal, où son mari, fonctionnaire de l’Éducation nationale, est professeur de philosophie au collège de Slane à Tlemcen[2]. Ils en sont expulsés en 1947 par suite du militantisme anticolonial de Pierre qui organise des cercles de philosophie marxiste[3].
En 1948, les Minne partent enseigner en Algérie. Ils s'installent dans la région de Tlemcen, à Chetouane (à l'époque Négrier) d'abord, puis à Aïn Fezza où Jacqueline est institutrice. Divorcée, Jacqueline Netter se remarie en 1950, avec Abdelkader Guerroudj, militant du Parti communiste algérien et directeur de l'école où elle enseigne. En , Jacqueline et Abdelkader Guerroudj sont expulsés pour leurs activités. Après avoir passé quelques mois en France, ils rentrent à Alger et participent à partir de à l'organisation des Combattants de la libération et du Réseau de Yacef Saadi. Elle est arrêtée le 4 janvier 1957 pour complicité dans l’attentat non meurtrier commis par Fernand Iveton, seul moudjahid européen guillotiné[4]. Elle est condamnée à mort (comme son mari) et empisonnée à Rennes[4]. Elle et son mari sont graciés, avec Djamila Bouazza et Djamila Bouhired, le .
Elle était la doyenne des six femmes condamnées à mort pour des actes « terroristes » pendant la Guerre d'Algérie[5],[6]. Elle est morte le à Alger et inhumée dans le Carré des Martyrs du cimetière d'El Alia[7].
Œuvre
[modifier | modifier le code]- Jacqueline Guerroudj, Des douars et des prisons, Bouchene, (lire en ligne).
Hommages
[modifier | modifier le code]Décorations
[modifier | modifier le code]- Djadir de l'ordre du Mérite national d'Algérie.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- BNF 12411889
- Le combat de Djamila Danièle Amrane Minne pour la libération de l’Algérie
- Danièle-Djamila Amrane-Minne (1939-2017), Moudjahida et historienne des moudjahidates
- Luc Thiébaut, « Des militantes pour l’indépendance de l’Algérie incarcérées à Rennes », sur Champs de Justice
- Vanessa Codaccioni, « (Dé)Politisation du genre et des questions sexuelles dans un procès politique en contexte colonial : le viol, le procès et l’affaire Djamila Boupacha (1960-1962) », Nouvelles Questions Féministes, vol. 29, no 1, , p. 32–45 (ISSN 0248-4951, lire en ligne, consulté le )
- Sylvie Thénault, « Défendre les nationalistes algériens en lutte pour l'indépendance. La « défense de rupture » en question », Le Mouvement Social, no 240, , p. 121–135 (ISSN 0027-2671, lire en ligne, consulté le ) :
« Djohar Akrour, Baya Hocine, Djamila Bouazza, Djamila Bouhired, Jacqueline Guerroudj et Zahia Kherfallah »
- « La moudjahida Jacqueline Guerroudj inhumée au cimetière d'El Alia, à Alger », sur Al Huffington Post, (consulté le ).
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Luc Einaudi (préf. Pierre Vidal-Naquet), Pour l’exemple, l’affaire Fernand Iveton : enquête, Paris, Éditions L'Harmattan, coll. « Histoire et perspectives méditerranéennes », , 250 p. (ISBN 978-2-85802-721-7).
- Djamila Amrane, Des femmes dans la guerre d'Algérie : entretiens, Paris, Karthala, , 218 p. (ISBN 978-2-86537-510-3, OCLC 32429934, lire en ligne).
- Andrée Dore-Audibert, Des Françaises d'Algérie dans la Guerre de libération : des oubliées de l'histoire, Paris, Karthala, , 297 p. (ISBN 978-2-86537-574-5, OCLC 32970990, lire en ligne).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Youssef Zerarka, « Tramor Quemeneur, historien: "Jacqueline Guerroudj est restée tout entière et algérienne et engagée" », sur Al Huffington Post, (consulté le ).
- « La moudjahida Jacqueline Guerroudj inhumée au cimetière d'El Alia, à Alger », sur Al Huffington Post, (consulté le ).
- « Décès de la moudjahida Jacqueline Guerroudj », sur Al Huffington Post, (consulté le )
- Nicolas Dutent, « Disparition. Jacqueline Guerroudj, indépendantiste entre deux rives », sur L'Humanité, (consulté le ).
- Syndicaliste de la CGT
- Communiste français
- Membre du Front de libération nationale (Algérie)
- Anticolonial français
- Militante française
- Personnalité féminine algérienne
- Condamné à la peine de mort en Algérie
- Naissance en avril 1919
- Naissance à Rouen
- Décès en janvier 2015
- Décès à Alger
- Décès à 95 ans
- Personnalité inhumée au cimetière d'El Alia
- Naissance dans la Seine-Inférieure
- Indépendantiste français pendant la guerre d'Algérie
- Récipiendaire de l'ordre du Mérite national (Algérie)