Aller au contenu

Julien Chotard

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Julien Chotard
Biographie
Naissance
Décès
Formation
Activité
Autres informations
Ordre religieux

Julien Chotard, né le à Bouvron dans le diocèse de Nantes, et mort à Tuyên-Quang au Tonkin, est un prêtre des Missions étrangères de Paris. Missionnaire au Tonkin, il fut le premier curé de Tuyên-Quang au Tonkin occidental — aujourd'hui dans le diocèse de Hung-Hoa au sein de l' archidiocèse d'Hanoï au Vietnam.

Julien est le fils de François Chotard (1810-1884), laboureur et charpentier, et de Jeanne Ollivier (1814-1897), du village des Aulnais à Bouvron.

Au cours de son service militaire, qu'il effectue à Lyon entre 1873 et 1878, il va connaître un événement qui forgera sa vocation ecclésiastique[1].

Promis à l'amputation d'une jambe atteinte de gangrène à la suite d'un mauvais coup de pied de cheval, il connut une guérison, considérée miraculeuse par ses contemporains, à la suite d'une nuit de prières à l'hôpital, face à la basilique Notre-Dame de Fourvières[2] .

Quand il se trouva libéré de son service militaire, Julien Chotard alla s'installer à Paris en qualité de dentiste. Son but était par là d'assurer à sa mère des ressources suffisantes, ce qui lui permettrait de la laisser seule et de pouvoir accomplir le vœu qu'il avait fait de se consacrer au service de Dieu à l'étranger[3].

Il exerçait sa profession quand en 1885, il eût l’occasion de lier sa connaissance avec Jean Claude Bruyère de l'archidiocèse de Lyon, alors aspirant au séminaire des Missions étrangères de Paris. Julien Chotard fut admis comme laïque au séminaire des Missions étrangères de Paris le 8 septembre 1888.

Il fut ordonné prêtre le 3 juillet 1892, à l'âge de 39 ans. Au lendemain de son ordination sacerdotale, Julien Chotard partait pour le sanatorium de Béthanie, à Hong-Kong.

Vers 1893, le père Julien Chotard fut incorporé à la mission du Tonkin occidental.

En mars 1895, l'ambulance militaire de Tuyên-Quang réclamait la présence d'un missionnaire. Pierre-Marie Gendreau, évêque d' Hanoï, répondit à la demande qui lui était faite, par l'envoi du Père Chotard.

Depuis le siège de Tuyên-Quang en 1885, la ville hébergeait une garnison de légionnaires fréquemment engagée contre la piraterie chinoise et Julien Chotard était au service de ces légionnaires victimes de cette guerre, des maladies et du tigre qui rodait dans ces collines du Haut-Tonkin[4].

La construction de l'église de Tuyen-Quang

[modifier | modifier le code]

Sur un mamelon sur lequel s'élevait autrefois une pagode détruite au moment du siège, Julien Chotard entreprit, dès 1895, la construction d'une église.

Le 23 mars 1896, le commandant Lyautey écrivait de Tuyên-Quang une lettre qui attestait des nombreux chantiers engagés dans la ville et de celui engagé par le missionnaire : "...rien n'est contagieux comme la truelle, et six maisons en maçonnerie ont poussé dans l’année. Il y en a cinq ou six autres en instance de terrain. Le missionnaire, piqué d'émulation, bâtit une église[5]...

L'infatigable père travaillait lui-même de ses mains, s'attelait aux énormes madriers et leur faisait gravir la colline. Le résultat le plus immédiat de ce labeur sans trêve ni merci fut la dysenterie qui ne le quitta plus. Les travaux excessifs auxquels il s'était livré avec une ardeur incroyable, sous un soleil ardent, et la dysenterie qui s'en était suivie, avaient miné ses forces.

Il décéda le 3 novembre 1897 au soir à l'hôpital de l'ambulance militaire où il avait été transporté.

Au matin du 6 novembre, Tuyên-Quang tout entier assistait à la messe que célébrait Mathurin Pichaud, et lorsque toutes les cérémonies furent accomplies, la dépouille mortelle du vénéré défunt fut portée, sur les épaules des soldats et des chrétiens auxquels il avait fait tant de bien, au haut de la colline qui domine la ville, dans cette église qu'il avait construite au prix de son repos, de sa santé et de sa vie.

Léon Girod, missionnaire et condisciple de Julien Chotard écrira, en 1899, dans son ouvrage Dix ans de Haut-Tonkin: "«Ce missionnaire remua ciel et terre, le ciel par la prière, la terre par la pioche, pour venir à bout de son entreprise. Aujourd'hui, l'église de Tuyên-Quang s'élève toujours, gracieuse et coquette, dominant la ville» [6].

Les 120 ans de l'église

[modifier | modifier le code]

Le 30 octobre 2017, une messe fut concélébrée par l'évêque du diocèse de Hung-Hoa, Jean Marie Vu Tat, le curé de Tuyên-Quang Joseph Nguyen Thai Ha et de nombreux prêtres pour commémorer les 120 ans de la création de la paroisse et de l'achèvement de l'église[7].

Dans la salle paroissiale, à l'arrière de l'église, le portrait de Julien Chotard est exposé, le premier à gauche, parmi les recteurs qui se succéderont jusqu'à nos jours comme curés de la paroisse catholique de Tuyên-Quang[8].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Missions étrangères de Paris - Bulletin de la société des missions année 1897, Paris (lire en ligne), notice nécrologique de Julien Chotard publiée en 1897 rédigée par Jean-Marie Robert 1857-1925, missionnaire Tonkin Occidental (Hanoï)
  2. Histoire inédite de la vocation du Père CHOTARD – Père Jean Pierre MARTIN Missionnaire à Pondichéry, note dactylographiée de 1937
  3. Pierre Roberdel, Bouvron au cours de siècles,, , 188 p., " le miraculé des Aulnais" , page 120 à 123
  4. Lettre de Julien Chotard du 30 janvier 1896, adressée à une dame bienfaitrice de Valence, qui a été publiée pour partie dans la Croix de la Drôme le 27 septembre 1896 et pour une autre partie dans le recueil des Bulletins hebdomadaires de l’œuvre de la propagation de la foi des Missions catholiques de l'année 1896.
  5. Hubert Lyautey, Lettres du Tonkin et de Madagascar (1894-1899), Armand Colin, Paris, , Page 336
  6. Léon Girod, Dix ans de Haut-Tonkin, A. Mamé et fils, Éditeurs à Tours, (lire en ligne)
  7. La cérémonie a fait l'objet d'une vidéo d'1heure 38 minutes diffusée sur You Tube : https://www.youtube.com/watch?v=0u0xWKkpX_M&feature=emb_logo
  8. Philippe Chotard, Julien CHOTARD, des Aulnais à Tuyen-Quang, Coolibri, , 52 p. (lire en ligne)

Liens externes

[modifier | modifier le code]