Aller au contenu

Le Candidat (roman)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le Candidat (roman)
Auteur Jean Cau
Pays Drapeau de la France France
Genre Récit autobiographique
Éditeur Xenia
Lieu de parution Paris
Date de parution 2007

Le Candidat est un récit autobiographique de Jean Cau, publié en 2007, de façon posthume. Il raconte la campagne académique de Jean Cau poussé par Jean Dutourd[1] en 1989 au siège d'Edgar Faure. La préface a été écrite par son ami Alain Delon.

Malgré la rédaction de sa satire et l'envie d'incarner un personnage sulfureux, Jean Cau ne publie pas son récit, par égard envers les quatre académiciens qu'il tenait en amitié et qui ont encouragé sa candidature[2].

Contexte d'écriture

[modifier | modifier le code]

« Poussé de l'intérieur de l'illustre citadelle par son ami Jean Dutourd, encouragé par d'autres, Jean Cau tenta sa chance durant l'automne 1989, sans y croire vraiment et en ne le désirant qu'à contrecoeur. Il raconte les menues corvées auxquelles il dut s'astreindre : écrire aux trente-sept membres de la sainte coupole, rencontrer ceux qu'on n'a pas lus, et ceux dont on découvre jusqu'à l'existence, bref montrer patte blanche. Ironie de l'histoire, Jean Cau, s'il avait été élu, eût dû prendre la place laissée vacante par Edgar Faure. "Prononcer l'éloge d'Edgar Faure, en habit vert et palmé d'or ! Moi !... Élu, en effet j'eusse succédé à ce Fregoli cuit et recuit, mariné et faisandé, décomposé et recomposé dans toutes les sauces de trois républiques..." »[3]

Contexte de publication

[modifier | modifier le code]

« À tous ceux que tourmente la "fièvre verte", on ne saurait trop conseiller le petit opuscule, intitulé Le Candidat, que les éditions Xénia viennent de publier[Quand ?]. Il s'agit d'un inédit du regretté Jean Cau, disparu en 1993 à 68 ans, précédé d'un très bel hommage d'Alain Delon lui-même. »[4]

En 2015, les éditions Xenia reviennent sur la publication de l'ouvrage : « Lorsqu'un ami français m'a proposé de publier un texte inédit de Jean Cau, le célèbre écrivain et grand reporter de Paris Match alors décédé depuis douze ans, je me suis préparé à découvrir un fond de tiroir insortable. Or Le Candidat était le récit étincelant et burlesque de sa candidature malheureuse à l'Académie française. Il y avait là un peu de rancoeur à l'égard d'une institution surannée, mais surtout beaucoup d'autodérision. Comment toi, franc-tireur et anarchiste, as-tu pu penser une seconde — se tançait Cau — que la Vieille Dame t'agréerait à son thé fade de l'après-midi ?

J'ai demandé à cet ami comment un pamphlet aussi savoureux avait pu croupir si longtemps dans les tiroirs des éditeurs parisiens. "Vous comprenez, m'a-t-il glissé, autour de chaque éditeur, il y a un ou deux candidats potentiels" Or Le Candidat fut un joli succès, propulsé qu'il fut - ô surprise! - par des membres influents de l'Académie Goncourt, la maison concurrente. »[5]

Dédicace et exhortation finale

[modifier | modifier le code]

Après la préface d'Alain Delon se trouve la dédicace de Jean Cau aux divers membres de l'Académie française :

« Aux quatre héros qui, animés d'un esprit de sacrifice digne de mémoire, menèrent l'assaut afin de m'ouvrir les portes sacrées

et

Aux quinze braves qui défendirent le temple et m'en interdirent l'entrée

et

Aux six porteurs de drapeaux blancs qui ne voulurent pas de cette guerre

Je dédie

Le Candidat

J. C. »

— Jean Cau, Le Candidat

À la fin de son récit, Jean Cau fait cette exhortation finale :

« Frères, ne vous présentez jamais à l'Académie. Laissez venir à elle les professeurs, les médecins, les hauts fonctionnaires, les ministres, les anciens critiques littéraires, les avocats et les plongeurs sous-marins. Je vous en supplie, à genoux et le front dans la poussière : ne vous présentez pas. À tous, frères, je demande pardon mais un seul baume adoucit la blessure infectée qui s'ouvre sur mon flanc et c'est de penser que je me suis sacrifié pour vous. (...) Si, égarés par les vanités de ce monde ou tentés de les moquer en faisant des galipettes en bicorne, un jour votre orgueil défaille, un jour vos genoux ploient devant cette Vieille Dame, pensez à moi. Relevez-vous. »

— Jean Cau, Le Candidat

Postérité

[modifier | modifier le code]

La candidature de Jean Cau, comme celle malheureuse de Jorge Semprún ou de Jacques Isorni ou de tant d'autres, est devenu un symbole fréquemment cité dans les journaux lors d'autres campagnes académiques[6],[7],[8].

De plus, sa candidature à l'Académie française est également devenu un élément fréquemment cité quand on évoque Jean Cau comme une figure littéraire à contre-courant de la pensée dominante[9].

Une première édition est publiée chez Xenia en 2007[10].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. La Revue Parlementaire, no. 903, Kiosque, vendredi 1 février 2008, p. 61, « Immortel »
  2. Valeurs Actuelles, no. 3703, Éditorial, vendredi 16 novembre 2007, p. 67, Parti pris, « Comment ne pas devenir académicien »
  3. Le Figaro, no. 19703,Le Figaro Littéraire, jeudi 6 décembre 2007, p. LIT7
  4. Valeurs Actuelles"", no. 3703, Éditorial, vendredi 16 novembre 2007, p. 67, Parti pris, « Comment ne pas devenir académicien »
  5. Le Matin, Opinions, dimanche 28 septembre 2014, p. 17, « A quoi sert un éditeur? »
  6. Le Nouvel Observateur,Livres, jeudi 9 avril 2009, p. 122, « Tendance»
  7. Le Point.fr, no. 201811 Le Postillon, jeudi 15 novembre 2018, « Académie française : faut-il laisser entrer Luchini ? »
  8. L'Obs (site web) Culture, dimanche 3 mars 2019 - 09:04 UTC, «Fabrice Luchini : "Je n'irai pas à l'Académie française" »
  9. Le Point.fr, no. 201510 Sébastien Le Fol - Le Postillon, samedi 24 octobre 2015, « La revanche de Jean Cau »
  10. « Notice bibliographique de l'édition de 2007 », sur Bibliothèque nationale de France (consulté le )