Machault (Ardennes)
Machault-lès-Cauroy | |
L'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Ardennes |
Arrondissement | Vouziers |
Intercommunalité | Communauté de communes de l'Argonne Ardennaise |
Maire Mandat |
Chantal Pierot 2020-2026 |
Code postal | 08310 |
Code commune | 08264 |
Démographie | |
Gentilé | Machaulais, Machaulaises[1] |
Population municipale |
503 hab. (2021 ) |
Densité | 30 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 21′ 20″ nord, 4° 30′ 00″ est |
Altitude | Min. 114 m Max. 171 m |
Superficie | 16,58 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Reims (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Attigny |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Machault-lès-Cauroy est une commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est.
Géographie
[modifier | modifier le code]C'est un plateau aux larges ondulations, qui fait partie de ce qui a été appelé par le passé la Champagne crayeuse ou, de façon très explicite, la Champagne pouilleuse : un pays longtemps sec et désolé, mais finalement devenu un pays de terre labourable, propice à l'agriculture. Une mince couche d'une vingtaine de centimètres de terre arable recouvre un sol crayeux. Ce sol absorbe l'eau mais la restitue aux racines des plantes, betteraves et céréales[2],[3].
Hydrographie
[modifier | modifier le code]La commune est dans la région hydrographique « la Seine du confluent de l'Oise (inclus) à l'embouchure » au sein du bassin Seine-Normandie. Elle n'est drainée par aucun cours d'eau[4],[Carte 1].
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 °C)[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 780 mm, avec 11,9 jours de précipitations en janvier et 8,7 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Cauroy », sur la commune de Cauroy à 2 km à vol d'oiseau[7], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 749,6 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42 °C, atteinte le ; la température minimale est de −16 °C, atteinte le [Note 1],[8],[9].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[10]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Machault est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle est située hors unité urbaine[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Reims, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[13]. Cette aire, qui regroupe 294 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[14],[15].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (97,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (97,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (97,3 %), zones urbanisées (2,7 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Histoire
[modifier | modifier le code]Des documents écrits sur Machault-lès-Cauroy remontent jusqu'au XIIIe siècle, et ce territoire appartient déjà aux comtes de Rethel[2]. En 1397, Venceslas de Luxembourg, roi de Germanie, accompagné du frère du roi de France, Louis, duc d'Orléans, se rendant à Reims pour y rencontrer Charles VI, séjourne dans le village. La vicomté de Machault-lès-Cauroy est créée au XVIe siècle. À la Révolution française, le vicomte de Machault-lès-Cauroy émigre et meurt à Naples[2].
Lors de la Première Guerre mondiale, le , le village est traversé par une partie de la 22e division d’infanterie qui bat en retraite comme le reste de l’Armée française. Cette division a combattu à Maissin (Belgique) (à 25 km au nord-est de Bouillon) le puis à Chaumont-Saint-Quentin, village voisin de Thelonne dans le massif de La Marfée, le . Après avoir transité par Attigny et Pauvres, la moitié de la division (c'est-à-dire la 44e brigade composée du 19e Régiment d’Infanterie de Brest et du 118e Régiment d’Infanterie de Quimper) stationne à Leffincourt les et 1er septembre où le 118e RI reçoit un renfort de 800 hommes, ce qui en dit long sur les pertes subies les jours précédents (en 1914, un régiment compte 3400 hommes). Ils quittent Leffincourt le 1er septembre à 16 heures pour atteindre, à 22 heures, Saint-Hilaire-le-Petit après avoir traversé Machault, Saint-Étienne et Saint-Pierre à Arnes[17]. Machault-lès-Cauroy subit à cette occasion un bombardement qui cause des incendies et destructions dans le nord du village, village où les Allemands font leur entrée le . Le front se stabilise en septembre. Machault-lès-Cauroy est occupée. Cette occupation va durer jusqu’au . Plus des trois quarts des habitants ont déjà abandonné leur maison pour entreprendre un exode devant l’avancée des troupes allemandes, en plus de la soixantaine d'hommes mobilisés (au recensement de 1911, la commune comptait 550 habitants).
Le , les États-Unis entrent en guerre. L’armée française entreprend l’offensive du Chemin des Dames entre Soissons et Berry-au-Bac à partir du (jour où tombent deux Machaulais, Henri Danneaux et Albert Soudan). Le lendemain, les Monts de Champagne (Nauroy, Moronvilliers) sont attaqués à leur tour. Le , les Allemands décident une évacuation forcée des habitants restés sur place, vers le nord des Ardennes ou en Belgique. De mars à , une série d’offensives allemandes, destinées à mettre fin à la guerre avant l’arrivée massive des troupes américaines, échoue.
Les contre-offensives alliées vont permettre la libération d’une très grande partie des territoires occupés. C'est notamment l'offensive Meuse-Argonne. Sommepy est libérée le . Le Blanc Mont est conquis par les Américains, appuyés par la 21e division française, début octobre. Machault est libérée le 11 par les Américains de la 36e division US[18] et les Français. Les Français se trouvent à 100 mètres environ de l’entrée du village, côté Cauroy, mais ce sont les troupes américaines qui entrent dans le village pour en chasser les Allemands. Les premiers Machaulais à revenir au village le font dès le , d’autres ne les rejoignant qu’en .
Pendant la Seconde Guerre mondiale et la bataille de France, la 14e division d'infanterie commandée par Jean de Lattre de Tassigny résiste pendant un mois dans la région de Rethel et de Machault, fait des prisonniers, puis doit se replier à partir du , tout en menant des combats retardateurs[19],[20].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[25].
En 2021, la commune comptait 503 habitants[Note 3], en évolution de −1,18 % par rapport à 2015 (Ardennes : −3,2 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Décorations françaises
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul classée monument historique en 1919[28].
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Guillaume de Machaut (v.1300-1377), écrivain et compositeur français du XIVe siècle y est probablement né.
- Pierre Benomont (1679-1772), chirurgien, est né à Machault.
- Jean-Baptiste Caqué (1720-1787), médecin et chirurgien, y est né.
- Charles-Marie Simon (1782-1830), médecin, y est né.
- René Tinant, sénateur des Ardennes, maire de Cauroy-lès-Machault.
Héraldique
[modifier | modifier le code]Les armes de Machault se blasonnent ainsi : |
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Les records sont établis sur la période du au .
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- « Réseau hydrographique de Machault » sur Géoportail (consulté le 15 mai 2024).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- « MACHAULT (08310) », sur habitants.fr (consulté le ).
- Octave Guelliot, Dictionnaire historique de l'arrondissement de Vouziers, t. VI, Charleville-Mézières, éditions Terres ardennaises, , 112 p. (ISBN 2-905339-57-8), « Machault », p. 3-10
- Gilles Deroche, « L'agriculture dans l'arrondissement de Vouziers », Horizons d'Argonne, no 80, , p. 7-16
- « Fiche communale de Machault », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines dans le bassin Seine-Normandie (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Machault et Cauroy », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cauroy », sur la commune de Cauroy - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cauroy », sur la commune de Cauroy - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Reims », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Journal de Marches et des Opérations du 118e RI. Archives du Service Historique de la Défense 26 N 682
- « Le Monument Américain du Blanc Mont (Sommepy-Tahure – 51 – Marne) », sur guerre1914-1918.fr.
- « 10 juin 1940 : La 16e DI quitte Rethel et défile à Machault », L'Union, (lire en ligne)
- « Jean de Lattre de Tassigny (1889–1952) », sur defense.gouv.fr, ministère de la Défense, coll. « Mémoire et citoyenneté », no 19 (consulté le ) [PDF].
- Almanach-Annuaire historique, administratif et commercial de la Marne, de L'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, de 1875, p. 215.
- Conseil général des Ardennes consulté le 23 juin (fichier au format PDF)
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul », notice no PA00078459, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Machault », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).