Aller au contenu

Tour Saint-Martin (Vendôme)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Tour Saint-Martin
La Tour Saint-Martin et en fond l'abbaye de la Trinité
Présentation
Type
Culte
Saint-Martin
Style
Patrimonialité
Localisation
Pays
France
Commune
Coordonnées
Carte

La tour Saint-Martin est une tour des XVe et XVIe siècles construite dans la ville française de Vendôme dans le Loir-et-Cher. Ancien clocher de l'église du même nom, il sert de beffroi à la ville depuis la Révolution française en 1792.

Localisation

[modifier | modifier le code]

La tour est située dans le département de Loir-et-Cher dans la commune de Vendôme, en plein cœur de la place Saint-Martin.

L'église Saint-Martin de Vendôme, par Gervais Launay, aquarelle, XIXe siècle

La première église

[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Martin est mentionnée pour la première fois avant 1050 dans une notice de l'abbaye de la Trinité, sous le nom d'un Frodo de Sancto Martino[1]. Un premier lieu de culte existait avant le XIIe siècle, reconnu lors des recherches archéologiques de 1986-1987, et entouré de nombreuses sépultures, interprété comme le cimetière paroissial[2].

Au XIIIe siècle, l'église parait subir d'importantes modifications, en reconstruisant le cœur[3].

Jusqu'en 1487, Saint-Martin fut la seule paroisse intra-muros de la ville[4] (Saint-Bié et Saint-Lubin étant hors les murs). À cette date est fondée la paroisse Sainte Marie-Madelaine, qui scinde en deux la paroisse le 5 décembre 1487, l'un des deux curés qui desservait l'église Saint-Martin fut rattaché à la nouvelle paroisse, et les meubles et vases sacrés furent aussi partagés[5].

La reconstruction (XVe-XVIe siècles)

[modifier | modifier le code]
Vue du portail sud de l'église, achevé en 1539, par Gervais Launay, XIXe siècle

L'église Saint-Martin fut entièrement reconstruite à partir de 1498 sous l'impulsion de Marie de Luxembourg[4]. La réédification commence par le portail occidental, le clocher (encore en élévation), et la nef achevée en 1534[6]. Cette première phase fut construite dans un style gothique.

Cette même année 1534 le duc de Vendôme Charles de Bourbon, autorisa l'achèvement de la reconstruction, qui se fit alors dans un style Renaissance[4]. Le portail du transept nord fut achevé en 1539[7]. Cette deuxième phase de travaux concerna le transept et le cœur et ne fut achevée qu'en 1588[8], voire au début du XVIIe siècle, car en 1625 des marchés furent signés pour les vitraux.

Les XVII et XVIIIe siècles

[modifier | modifier le code]
Chevet de l'église avec sur la gauche la sacristie construite en 1657, Gervais Launay au XIXe siècle.

En 1609 la porte du transept sud est achevée[9]. En 1649 est reconstruit le grand autel[10]. En 1657 est construite une sacristie à l'extrémité du bas-côté sud[9]. En 1676 des réparations sont effectués au clocher, nous savons qu'à cette époque il possédait déjà une horloge[10].

En 1758 les cimetières entourant l'église sont désaffectés et transférés au faubourg chartrain. L'espace libéré devant l'église fut ainsi transformé en place publique, alors que le petit cimetière devint une simple cour[11].

La Révolution

[modifier | modifier le code]
La nef transformée en halle au blé de 1792 à 1854, par Gervais Launay au XIXe siècle

En 1791 l'église est vendue comme bien national à M. Chevé, maire de la ville, pour 10400 l.t. Celui-ci fait aménager l'église en halle au blé en 1792 (et dura au moins jusqu'en 1811[11]). Le rez-de-chaussée du clocher est dévolu lui aussi au stockage, et la sacristie est aménagée en corps de garde[12].

Le XIXe siècle, celui de la destruction

[modifier | modifier le code]
Démolition de l'église Saint-Martin en 1857, M.P Lemercier élève de Gervay Launay

À partir de 1811 le bas-côté nord, jusqu'au transept, fut affecté à des boucheries qui s'y installèrent jusqu'en 1826. À cette époque fut construit un plancher de bois, divisant la hauteur de la nef en deux, pour servir d'atelier pour la garnison de Vendôme, ça construction nécessita de percer profondément dans les piles de la nef ce qui fragilisa la structure de l'édifice, en particulier à la croisée du transept qui avait était construite en deux phases. En 1854 le plancher est supprimé et l'un des piliers de la croisée du transept s'affaisse, entrainant la chute d'une partie de la voûte du bras de la croisée. Le conseil municipal ne souhaitant pas dépenser la somme exorbitante pour une réparation, l'édifice se ruina encore. En 1857 il est alors décidé de détruire l'église et les quelques maisons qui y étaient accolées, seul est conservé l'ancien clocher alors utilisé comme beffroi, fonction qu'il conserve toujours aujourd'hui.

Description

[modifier | modifier le code]
Plan de l'église Saint-Martin, par Gervais Launay au XIXe siècle. Les parties les plus foncées marquant la première phase de travaux (1498-1534) et les plus claires la deuxième phase (1534-1588)

L' église des XVe et XVIe siècles mesurait 50 mètres de long sur 25 mètres de large. La nef mesurait 4m60 de largeur et les collatéraux 5 mètres.

Chapelle absidiale sud lorsque que l'église servit d'entrepôt, Gervais Launay XIXe siècle

L'église était composée de plusieurs chapelles, en voici une liste[13].:

  • Chapelle Saint-François et Saint-Avoye
  • Chapelle Saint-René
  • Chapelle Sainte-Anne
  • Chapelle Saint-François de Salles
  • Chapelle Saint-Jean
  • Chapelle Saint-Jean et Saint-Roch
  • Chapelle Saint-Eloi
  • Chapelle Saint-Mathurin
  • Chapelle Saint-Charles
  • Chapelle Saint-Michel
  • Chapelle Saint-Crépin
  • Chapelle Saint-Paul
  • Chapelle Saint-Yves
  • Chapelle Saint-Nicolas ou Saint-Joseph
  • Chapelle Saint-Pierre

Le clocher mesure 50 mètres de haut.

La grosse cloche eu pour donateur le comte Louis de Bourbon en 1410, son arrière-petit-fils le duc Charles en fut le restaurateur en 1530 comme l'atteste l'inscription qui y est gravée:

Le bon comte que Loys on nomme

Six vingt ans sont, ung timbre donna

A sa ville pesant en somme

Douze cents livres; après délibera.

Le peuple croissant, que l'on mettera

Deux mil pesant, et seoir en ce clocher.

Le nom Mil cinq cents XXX me presta

De Vendosmois le duc Charles premier

Le carillon de la tour Saint-Martin évoque les seules villes détenues au XVe siècle par le dauphin Charles VII : « Orléans, Beaugency, Notre-Dame de Cléry, Vendôme, Vendôme…». Cette chanson est nommé le Carillon de Vendôme. L'horloge de la tour donne l'heure à la ville et sonne les heures et les demi-heures.

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Gaël Simon, Espace et société à Vendôme du 11e au début du 19e s. : fonctionnement et fabrique d'une ville intermédiaire sur le temps long : Volume 3-1, Tours, (lire en ligne).
  • Dessins et aquarelles de Gervais Launay : premier album: Vendôme, ville et canton, coll. « Comité départemental du patrimoine et de l'archéologie en Loir-et-Cher », , 152 p. (ISBN 2-9522350-0-7), p.68-77.
  • Raoul de Saint-Venant, Dictionnaire Topographique, Biographique, Généalogique, et Héraldique du Vendômois : Tome quatrième V-Z, Blois, , 344 p. (ISBN 2-904695-05-2).

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :