Tractopelle
Une chargeuse pelleteuse ou un (ou une) tractopelle[1] selon l'usage professionnel français courant est un engin de génie civil combinant un chargeur sur pneus et une pelleteuse. La pelle, de petite taille, est surtout destinée à des travaux légers (creusement de tranchées, engin d'appui sur tous chantiers ou en agriculture pour des travaux très diversifiés). C'est au départ l'adaptation d'un chargeur hydraulique sur un tracteur agricole mais aujourd'hui les tractopelles sont souvent construits sur la base de châssis « travaux publics » polyvalents.
Terminologie
[modifier | modifier le code]Tractopelle ne figure pas dans le Dictionnaire de l'Académie française qui admet chargeuse pelleteuse ou chargeur hydraulique. L'usage professionnel courant est « un tractopelle » mais le Larousse dit « une tractopelle »[2].
Cet engin est aussi appelé chargeuse-pelleteuse[3],[4] au Québec ou dans le répertoire normatif français (AFNOR), ou rétrocaveuse et pelle rétro si l'on considère principalement la pelleteuse. Au Québec, on utilise aussi couramment le nom familier pépine, un onomastisme qui vient du nom commercial Pippin (Construction Equipment)[5]. En Suisse romande, on l'appelle aussi trax, une apocope de l'allemand traxcavator, lui-même emprunté à l'anglais[6].
Historique
[modifier | modifier le code]En 1947, Wain-Roy Corporation développe et teste ce nouveau type de matériel de construction qui, au XXe siècle avec l'ajout sur un tracteur à roues d'un chargeur frontal et d'une petite pelle arrière, est réalisé par JCB et baptisé « tractopelle ». En , Wain-Roy Corporation vend les tout premiers équipements hydrauliques montés sur un tracteur Ford Modèle 8N à la société Connecticut Light and Power Company pour la somme de 705 US$.[réf. nécessaire]
C'est le constructeur Case qui a produit la première tractopelle intégrée où tous les composants ont été fabriqués et garantis par le même fabricant[7].
Description
[modifier | modifier le code]Une tractopelle combine les caractéristiques d'un chargeur sur pneus et d'une pelleteuse sur pneus en réduction. Si le chargeur frontal est équivalent à celui d'un chargeur sur pneus en modèle réduit, la pelle présente la particularité de n'être pas placée sur tourelle :
- la cabine ne suit pas le mouvement de la flèche, ce qui peut demander davantage d'attention de la part du conducteur,
- le poste de travail à la pelle est un poste inversé qui ne comprend généralement pas toutes les commandes de l'engin,
- la pelle relativement petite ne pivote qu'à 180 degrés. Ce point est compensé sur certaines machines par la possibilité de déport latéral de la flèche, ce qui autorise un travail linéaire au ras d'un mur ou d'une limite de propriété,
- en terrain ordinaire, la tractopelle se déplace plus vite qu'une pelleteuse, ce qui est appréciable notamment en entretien de voirie ou de réseaux techniques.
Le groupe motopropulseur au départ dérivé des tracteurs agricoles est aujourd'hui un ensemble spécialisé, Les chassis rigides à quatre roues motrices égales deviennent plus fréquents ; les chassis articulés plus maniables sont parfois appréciés mais peuvent entraîner une stabilité moindre[8]. Les tractopelles pèsent jusqu'à 12 t et disposent d'une puissance allant jusqu'à 150 chevaux (John Deere 710), c'est-à-dire bien moins qu'une chargeuse sur pneus moyenne. Il existe des microtractopelles dérivées des microtracteurs.
Pour la description de la fléche et de ses accessoires voir Pelle mécanique hydraulique#Équipements.
Utilisation
[modifier | modifier le code]Au travail comme chargeur la tractopelle se déplace aussi facilement qu'un chargeur sur pneus. Pour travailler en pelleteuse, le conducteur se place sur le poste inversé, sort les béquilles, appuie le godet avant au sol et place de préférence l'engin en position horizontale, l'engin perd alors temporairement sa mobilité, contrairement à une pelle sur chenilles.
La tractopelle peut recevoir en gros les mêmes godets et outils que les chargeurs (Chargeur sur pneus#Outillage) et pelleteuses. Elle trouve son utilité comme engin polyvalent sur les petits chantiers de terrassement, démolition, construction, entretien ou comme engin d'appui sur les grands chantiers[8]. Son intérêt a cependant diminué depuis l'apparition des minipelles, des chariots télescopiques et des minichargeurs et le développement de la location d'engins de chantier qui peuvent alors être spécialisés.
Quelques fabricants
[modifier | modifier le code]- Caterpillar
- CNH Global, filiale de Fiat détenant notamment :
- Hidromek (Turquie)
- Hydrema (en) (Danemark)
- JCB (Royaume-Uni)
- John Deere (entreprise) (USA)
- Komatsu (Japon)
- Mahindra & Mahindra (Inde)
- Manitou Group (France)
- Mecalac (France)
- Sanko (Turquie)
- Volvo Construction Equipment, filiale de Volvo
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Le nom tractopelle est un nom féminin selon le Trésor de la langue française informatisé, selon le Dictionnaire Larousse et selon l’Encyclopædia Universalis.
- Larousse de la langue française, article "Tractopelle"
- « chargeuse-pelleteuse », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
- AFNOR, « Engins de terrassement et machines de génie civil », recueils de normes, 2015.
- Gabriel Martin, « L'origine du mot pépine », Histoire Québec, vol. 27, no 4, 2022, p. 32-33
- Nicolas Dufour, « Trax, nostalgie d’une pelle roulée », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Histoire de l'invention de la tractopelle », sur digrock.com (consulté le ).
- « Tractopelle : un engin de chantier apprécié pour sa polyvalence », sur Tractopelle Maroc (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]