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Trinidad María Enríquez

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María Trinidad Enríquez
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 44 ans)
LimaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Trinidad Josefa María Enríquez Ladrón de GuevaraVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
María Trinidad EnríquezVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Universidad Nacional San Antonio Abad de Cuzco (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata

Trinidad Josefa María Enríquez Ladrón de Guevara, née le à Cuzco au Pérou et morte le à Lima est une activiste péruvienne des droits des femmes. Elle est la première femme péruvienne à obtenir un diplôme universitaire en 1878. Elle ne sera jamais autorisée à pratiquer.

Trinidad María Josefa Enríquez Ladrón de Guevara naît le , la fille de Cecilia Ladrón de Guevara y Castilla et de Marcelino Enríquez. Elle excelle dans ses études à l'El Colegio de señoritas "Educandas", une école préparatoire pour jeunes filles de bonnes familles. À onze ans, Enriquez donne des cours de géographie à Educandas. Mais à l'époque, les femmes ne sont pas autorisées à suivre des études supérieures, elles peuvent seulement apprendre la lecture, la couture et la musique pour les préparer à devenir des épouses et des mères et à prendre leur place dans la société[1].

Le , Enriquez fonde une école pour femmes, le Colegio Superior para Mujeres. Elle base les cours offert sur les conditions requises pour accéder à l'université, avec des matières comme les mathématiques, droit et philosophie[2]. La société est divisée sur la question de savoir si une telle éducation est nécessaire pour les femmes et après trois ans, elle est forcée de fermer l'école[3].

Afin de poursuivre des études supérieures et devenir avocate, Enríquez postule pour l'université. Un décret publié le , exige la validation de ses études indépendantes et, si jugé acceptable, l'autorise à entrer dans n'importe quelle université nationale. Du 20 au , elle est interrogée par un jury. Les évaluations sont publiées et commentées dans les journaux régionaux, mais Enríquez obtient des notes élevées aux tests est autorisé à entrer à l'université. Elle s'inscrit à l'Université nationale de Saint Antoine l'Abbé à Cuzco et obtient 1878 un baccalauréat en jurisprudence, devenant la première femme diplômée universitaire du pays[4].

Mais la loi lui interdit de recevoir sa licence d'avocat. Enríquez fait appel au Congrès péruvien et à la magistrature. Mariano Felipe Paz Soldán, le ministre de la Justice et de l'Instruction, est favorable à l'accès des femmes à la profession. La guerre du Pacifique en 1879 empèche la législature d'examiner sa demande. Le , le président Nicolás de Piérola délivre une autorisation présidentielle autorisant l'admission d'Enríquez au barreau. Elle rejette l'exception, au motif que la loi devrait permettre à toute femme un accès égal à devenir avocate. Après la fin de la guerre, le législateur reprend la demande d'Enríquez et après avoir consulté les Cours supérieures de justice de Lima, il rejette sa demande en 1886[5]. La décision finale des tribunaux de Lima est rendue en 1891, par le procureur Ricardo Espinoza, qui refuse la licence au motif que les femmes manquent de force physique et de capacité mentale pour devenir professionnelles et qu'en leur accordant le droit de le faire, elles deviendrait masculines.

En 1870, Enríquez fonde la Société artisanale de Cuzco, une école du soir pour les travailleurs, leur apprenant à lire et à écrire et les éduquant sur leurs droits en vertu de la loi. Elle fondé et publie la revue La voz del Cusco (La Voix de Cuzco) qui se concentre sur les problèmes touchant les femmes et les travailleurs.

Enríquez meurt le à Lima, d'une fièvre cérébrale. Elle est enterrée au Cimetière de la Almudena (es) à Cuzco.

La persistance d'Enríquez à entrer à l'université a inspiré d'autres péruviennes mais ce n'est qu'en 1913 que Rosa Pérez Liendo est autorisée à entrer à l'université de droit.

Références

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  1. (es) José Vargas Sifuentes, « La primera mujer jurista peruana », sur web.archive.org, (consulté le )
  2. (en) Nancy LaGreca, Rewriting Womanhood: Feminism, Subjectivity, and the Angel of the House in the Latin American Novel, 1887-1903, Penn State Press, (ISBN 978-0-271-03438-6, lire en ligne)
  3. (es) Tamariz Lúcar, Domingo, « La primera jurista del Perú », sur web.archive.org, (consulté le )
  4. (es) Letona, Adelayda, « Cusqueña Trinidad Enriquez, primera universitaria y jurista peruana », sur web.archive.org, (consulté le )
  5. (es) Valladares Chamorro, Odalis, « La incursión de las mujeres a los estudios universitarios en el Perú: 1875–1908. », Cuadernos del Instituto Antonio de Nebrija. Madrid, Spain: Universidad Carlos III de Madrid.,‎ , p. 105–123 (ISSN 1988-8503, lire en ligne)

Liens externes

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