Une histoire d'amour (film, 2013)
Réalisation | Hélène Fillières |
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Scénario | Hélène Fillières |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Albertine Productions Samsa |
Pays de production |
France Luxembourg Belgique |
Genre | Drame érotique |
Durée | 80 minutes |
Sortie | 2013 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Une histoire d'amour est un film franco-belgo-luxembourgeois, réalisé par Hélène Fillières (son premier film en tant que réalisatrice[1]), sorti le .
Il s'agit de l'adaptation du roman de Régis Jauffret, Sévère, publié en 2010.
Synopsis
[modifier | modifier le code]Entre le mari (Richard Bohringer) et sa jeune femme (Laetitia Casta), la différence d'âge est telle qu'elle cherche ailleurs Une histoire d'amour. Le Banquier (Benoît Poelvoorde) l'initie aux armes à feu et au sado-masochisme[n 1],[2],[n 2]. Lié par une affaire d'argent, le couple jouit d’un pouvoir autodestructeur dans une passion fatale.
Fiche technique
[modifier | modifier le code]- Titre original : Une histoire d'amour
- Titre international anglais : Tied[3]
- Réalisation : Hélène Fillières
- Scénario : Hélène Fillières, d'après le roman Sévère[4] de Régis Jauffret
- Image : Christophe Beaucarne
- Musique : Étienne Daho
- Montage : Philippe Bourgueil
- Direction de production : Brigitte Kerger-Santos
- Son : Pascal Jasmes, Aline Gavroy, Marina Lerchs
- Décors : Véronique Sacrez, Thierry Van Cappellen (ensemblier), Damien Fleury
- Costumes : Laurence Struz
- Société de production : Albertine Productions, Samsa Films
- Sociétés de coproduction : Arte France Cinéma, Entre Chien et Loup, Wallimage[5]
- Société de distribution France : Wild Bunch Distribution[6]
- Sociétés de distribution internationales : Wild Bunch, IFC Films[7], Momentum
- Pays d'origine : France, Luxembourg, Belgique
- Langue originale : français
- Format : scope, Dolby SRD, couleur
- Genre : drame érotique
- Durée : 80 minutes
- Date de sortie :
- France :
Distribution
[modifier | modifier le code]Comme il s'agit d'une fiction, la réalisatrice a souhaité ne pas donner de nom à ses personnages : « Les personnages du film, je les ai inventés à partir des figures imaginées par Régis Jauffret. Il n'y a donc rien ni personne à reconnaître. Sinon soi-même. »
Il est indiqué au début du générique de fin : « Bien qu'inspiré par des faits et des personnages réels ce film est une œuvre de fiction ».
- Benoît Poelvoorde[8] : le banquier
- Laetitia Casta[9] : la jeune femme
- Richard Bohringer[10] : le mari
- Reda Kateb : le voisin dans l'avion
- Hervé Sogne : Le majordome
- Jean-François Stévenin : Le psychanalyste
- Philippe Nahon : Le ministre
- Vicky Krieps[11] : L'ange
Bande originale
[modifier | modifier le code]Étienne Daho signe la bande originale du film[12] :
- L'Adorer (Étienne Daho - Édith Fambuena - Jean-Louis Piérot)
- Mythomane
- Les liens d'Éros
Production
[modifier | modifier le code]Une histoire d'amour est produit par Matthieu Tarot dAlbertine Productions (France) et Jani Thiltges de Samsa Films (Luxembourg). Le coproducteur est Diana Elbaum d’Entre Chien et Loup (Belgique) en coproduction avec Michel Reilhac dArte France Cinéma et la participation de :
- Canal+ représenté par Frank Weber, Ciné +, Arte France[13]
- Film Fund Luxembourg de la Wallonie et de la Région Bruxelles Capitale, Wallimage (Belgique)
Le film bénéficie du soutien du Tax-Shelter du Gouvernement Fédéral Belge et de la Procirep.
Tournage
[modifier | modifier le code]Le tournage s'est déroulé du 17 octobre au au Bourget, au Grand-Duché du Luxembourg et à la gare des Guillemins de Liège.
Aspect visuel
[modifier | modifier le code]Avec le directeur de la photographie Christophe Beaucarne, la réalisatrice a voulu un clair-obscur « un peu comme dans un conte, un poème noir, je voulais que les personnages deviennent des figures presque irréelles », « comme dans un tableau ».
Analyse
[modifier | modifier le code]La genèse du film
[modifier | modifier le code]Le devenir du film pouvait être indirectement lié à l'action judiciaire contre le roman Sévère de Régis Jauffret[14]. L'écrivain a ouvert une tribune dans Mediapart pour défendre le « Droit à la fiction »[15]. Le romancier avait été également chroniqueur judiciaire pour Le Nouvel Observateur lors du procès du à Genève[16], [17] : « De l'affaire Stern à l'affaire Jauffret: un roman menacé de censure[18] ». Le film peut continuer[n 3] : « La famille Stern renonce à sa demande d'interdire le roman de Régis Jauffret[19] ».
Cinéma tendance
[modifier | modifier le code]Le film a un impact sur la mode. Le Vogue Paris de spécial cinéma[20] ouvre ses colonnes rédactionnelles à Régis Jauffret. Il interviewe Laetitia Casta à la façon Régis Jauffret c'est-à-dire comme dans son roman Sévère où il se met dans la peau de son héroïne « Sévices compris » Leopold von Sacher-Masoch et Donatien Alphonse François de Sade dit le « divin marquis » s’invitant dans la discussion[21].
Pour cet éditorial, le photographe Mario Testino réalise le court-métrage L'Adorée lors des prises de vue de ses photographies de mode[22]. Dans la photographie, où elle a un couteau à la main[23], elle a tout à fait l'air d’incarner les paroles de la chanson L’Adorer qu’Étienne Daho a également enregistré en duo avec Catherine Deneuve l’année du tournage en 2011 indépendamment de la bande originale du film.
Le rôle de la jeune femme
[modifier | modifier le code]« Il y a des rôles qui sont rares. Quand on en a un comme ça, il y a beaucoup d'anxiété et de questionnement. Je sais que ça va être un moment difficile, par ce que ça demande au niveau émotionnel, et même personnel. Je sais que je vais donner un petit bout de moi[2],[n 4]. »
— Laetitia Casta, Le Soir,
Alors que le film s'appelait « Les Adorés », elle utilise dans cette interview le titre définitif du film en anticipation : « Avant tout, on va parler d’une vraie histoire d’amour, très destructrice. On reste dans des sentiments qui sont difficiles à juger. » Elle se défend comme l’accusée, lors de son procès, où elle parlait d’« une histoire d’amour[24] ».
Réception
[modifier | modifier le code]Le film reçoit des critiques majoritairement négatives, tant de la part de la presse[25] que des spectateurs[26]. Les critiques soulignent dans l'ensemble que le film ne parvient pas à traiter son sujet. Pour les Cahiers du Cinéma : « Le film ne tient pas la route : son théâtre endimanché dans les habits du trouble a vite fait de le figer dans un folklore un peu ridicule. » Et pour Libération : « le film, en l'état, en dépit de toutes les bonnes intentions qui le guident, et de l'intelligence qui le fonde, apparaît comme terriblement raté. »
Autour du film
[modifier | modifier le code]- Dans le Marie-Claire de , le photographe Olivier Rose[27] photographie Laetitia Casta dans une robe en faux cuir. Elle prend une attitude qui n'est pas sans rappeler la mouvance[28] du film tout en jouant un tout autre personnage.
- L'avant-première a eu lieu le à Saumur en présence de Richard Bohringer[29].
- Benoît Poelvoorde n'a pas souhaité participer à la promotion du film en raison de différends avec la réalisatrice[25].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- « Tous ceux qui vont venir vers ce film en pensant trouver des choses qui vont vers le masochisme ou le cul seront déçus. Ceux qui veulent des choses plus profondes seront contents. » Laetitia Casta, Le Soir, 14 avril 2011.
- « Leurs rapports sado-maso ne se résument pas au cuir et au fouet. C'est aussi l’histoire d’un homme qui a besoin d’être remis à sa place, d’un enfant qui demande à sa mère de le frapper comme preuve d’amour. Et cette femme doit l’aimer énormément pour accepter de faire ça. » Laetitia Casta, Obsession no 4 supplément du Nouvel Observateur, 23 août 2012, « Laetitia Casta en transe » par Jean-Baptiste Mondino.
- « Hélène a été souvent en contact avec la famille. Elle n'est pas là pour provoquer ou dire du mal. Elle est là pour raconter une histoire d'amour, de façon très ouverte, inspirée mais pas décalquée du livre. » Laetitia Casta, Le Soir.
- « Comme Benoît, elle s'est engagée à fond. Comme Benoît, elle n’est pas sortie indemne du tournage. Ce sont des rôles qui laissent des traces. Tous les deux ont beaucoup donné. Les émotions n’étaient pas feintes. Les douleurs non plus. » Hélène Fillières, dossier de presse du film.
Références
[modifier | modifier le code]- « Une histoire d'amour », sur AlloCiné, (consulté le )
- Nicolas Crousse, « La Casta attaque le rôle de sa vie face à Benoît Poelvoorde », sur Le Soir, (consulté le )
- « Une Histoire d'Amour », sur Filmanoïd, (consulté le )
- Baptiste Liger, « Régis Jauffret raconte l'amour qui fait mal », sur L'Express, (consulté le )
- « Une histoire d'amour », sur Wallimage, (consulté le )
- « Une histoire d'amour », sur Wild Bunch Distribution, (consulté le )
- (en)Nancy Tartaglione, « IFC Lands S&M Banker Story 'Tied' », sur Deadline London, (consulté le )
- Philippe Pierquin, « Benoit Poelvoorde veut du cuir », sur Cinevox, (consulté le ) : « le rôle du banquier sera tenu par Benoit Poelvoorde officiant dans un registre grave et déroutant, en décalage avec cette image d'amuseur public… dont il s’écarte de plus en plus régulièrement. »
- Patricia Gandin, « Laetitia Casta se met à nue dans « Les Adorés » », sur Elle, (consulté le )
- [MP3]Isabelle Giordano, « Richard Bohringer vient nous parler de son spectacle Traîne pas trop sous la pluie. », les Affranchis à partir de 19 min 10 s, sur France Inter, (consulté le )
- « Vicky Krieps », sur Unifrance Films International (consulté le )
- Étienne Daho, « Une histoire d'amour », sur le site officiel d'Étienne Daho, (consulté le )
- « Trois premiers films pour ARTE France Cinéma », sur Arte, (consulté le )
- Lena Lutaud, « L'affaire Stern : un film sous haute surveillance », sur Le Figaro, (consulté le )
- Régis Jauffret, « Droit à la fiction », sur Mediapart, (consulté le )
- « Edouard Stern : fin de partie », sur Le Nouvel Observateur, (consulté le )
- « Le procès Stern raconté par Régis Jauffret », sur Le Nouvel Observateur, (consulté le )
- Jonathan Reymond, « De l'affaire Stern à l'affaire Jauffret: un roman menacé de censure », sur Le Nouvel Observateur, (consulté le )
- « La famille Stern renonce à sa demande d'interdire le roman de Régis Jauffret », sur Le Nouvel Observateur, (consulté le )
- Mario Testino, « Laetitia Casta en couverture du numéro de mai 2012 de Vogue Paris », sur Vogue, (consulté le )
- Régis Jauffret, « Laetitia par Régis Jauffret », Vogue (deux agrandissements), sur Zinio Digital Magazines, (consulté le )
- [vidéo]Mario Testino, « Mario Testino filme Laetitia Casta pour Vogue Paris », sur Vogue, (consulté le )
- Mario Testino, « L'AMOREE Paris Vogue May 2012 Mario Testino », sur site officiel de Mario Testino, (consulté le )
- « Stern : "Une histoire d'amour", affirme l'accusée », sur Le Nouvel Observateur, (consulté le )
- « Une histoire d'amour : Casta et Poelvoorde font «flop» », sur Le Parisien, (consulté le )
- 2,1 et 1,9/5 sur AlloCiné.
- Olivier Rose, « Celebrities », Marie-Claire Juin 2011, sur le site officiel d'Olivier Rose, (consulté le )
- Marie Vaton, « Fétichic : quand mode et sexe font bon ménage », sur Le Nouvel Observateur, (consulté le )
- « Saumur. Richard Bohringer dévoile "Une histoire d'amour" », sur Courrier de l'Ouest, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Le banquier Édouard Stern.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Régis Jauffret, Sévère, Paris, Le Seuil, coll. « Cadre rouge », , 168 p. (ISBN 978-2-02-102248-3)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- [vidéo] « Bande-annonce », sur YouTube
- Film français sorti en 2013
- Film belge sorti en 2013
- Film luxembourgeois sorti en 2013
- Drame érotique français
- Drame érotique belge
- Drame érotique luxembourgeois
- Film réalisé par Hélène Fillières
- Film d'Arte
- Film tourné à Liège
- Film sur le BDSM
- Adaptation d'un roman français au cinéma
- Premier long métrage sorti en 2013