Walter Rauff
Walter Rauff | ||
Walter Rauff en 1945 | ||
Naissance | Köthen, Empire allemand |
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Décès | (à 77 ans) Santiago, Chili |
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Allégeance | Troisième Reich | |
Arme | Reichsmarine Waffen-SS |
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Grade | SS-Standartenführer | |
Années de service | 1924 – 1945 | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale | |
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Walter Rauff (né le à Köthen, Duché d'Anhalt - mort le à Santiago, Chili) était un criminel nazi et un officier de la SS, ayant obtenu le grade de Standartenführer en , proche de Reinhard Heydrich au Sicherheitsdienst (SD) puis au Reichssicherheitshauptamt (RSHA).
Biographie
[modifier | modifier le code]Sous le régime nazi
[modifier | modifier le code]Walter Rauff entre comme cadet dans la Reichsmarine en 1924. Il est promu lieutenant en 1936 et prend le commandement d'un dragueur de mines. De cette période dans la Reichsmarine date sa rencontre et son amitié avec Reinhard Heydrich. En , il adhère au parti nazi puis en rejoint la SS et intègre le SD à Berlin. En 1940 et 1941, il réintègre la marine et commande une flottille de dragueurs de mines dans la Manche. Comme Heydrich le charge à l'automne 1941 de créer des camions à gaz[1] sur le modèle de ceux expérimentés par le NKVD soviétique dans les années 1930, il convoque en Friedrich Pradel le chef (referat) du bureau technique des véhicules motorisés au SD (AMT II D3 du RSHA) pour l'informer du projet d'Heydrich d'aménager des camions dans le but de tuer un grand nombre de personnes en URSS. Il lui demande s'il est possible techniquement d'acheminer les gaz d'échappement d'un véhicule à l'intérieur de la remorque hermétiquement fermée. Pradel, après avoir consulté le chef-mécanicien Harry Wentritt, répond par l'affirmative. Rauff ordonne alors qu'on se procure des camions de l'armée et qu'on les transforme en camions à gaz dans le garage de Wentritt. Il a déclaré après la guerre: « En ce qui concerne l'extermination des Juifs en Russie, je sais qu'on a utilisé des camions à gaz [...], pour moi ce qui comptait était le choc moral ressenti par les tireurs lors des exécutions par armes à feu. Cet obstacle psychologique disparaissait avec les camions à gaz[2] ». Dans une note du , il annonce que, depuis , 97 000 personnes ont été gazées dans trois camions à gaz à Chelmno[3].
Le , il débarque à Tunis avec l'« Einsatzgruppe Ägypten », un Einsatzkommando destiné à chasser les Juifs d'Égypte, de Palestine et du Moyen-Orient. Son unité est rattachée à la « Panzerarmee Afrika » commandée par Erwin Rommel[4]. Délégué général du SD en Tunisie et chef de la Gestapo de Tunis, en il envisage de construire un camp de concentration à Sfax. Il procède à des arrestations de Juifs qui sont envoyés dans un camp à Cheylus, au sud de Tunis. Ne pouvant pas, faute de transports disponibles, envoyer les Juifs en Europe, il exige de la communauté juive de s'acquitter d'une rançon d'une demi-tonne d'or ou sa contrepartie en devises, au prétexte que les Juifs sont responsables des raids aériens au-dessus de Tunis[5]. En , Walter Rauff est envoyé à Bolzano pour se mettre en contact avec Wilhelm Harster, chef du SD en Italie, qui le nomme chef de la police de sûreté (SD) en Italie du nord.
Rauff est présumé responsable de près de 100 000 morts pendant la Seconde Guerre mondiale[6], de la fourniture en équipements et munitions des Einsatzgruppen, du développement des Gaswagen[7] et de la persécution de communistes, de Roms et des Juifs physiquement ou mentalement malades[6]. En , il est chargé d'appliquer la Solution finale en Égypte. Le projet échoue à la suite de la débâcle de l'Afrika Korps de Rommel au cours de la bataille d'El Alamein. Walter Rauff, chef de « la section anticommuniste », fut pendant les négociations de reddition séparée de l’Armée allemande d’Italie révélées[pas clair] en mars- « le principal interlocuteur » d’Alan Dulles, l’un des deux frères de la célèbre entreprise d’avocats d’affaires Dulles, Sullivan and Cromwell, liés à la banque Schroeder, soutien financier d’Hitler dès avant 1933. Les tractations échouèrent en apparence - la capitulation en Italie ne précéda que de peu (le ) la générale -, mais sauvèrent « les officiers nazis qui y avaient été mêlés », tel Karl Wolff, « chef de l’état-major personnel de Himmler » et d’un « groupe d’intervention SS » en URSS, « personnellement compromis dans les meurtres de 300 000 personnes », condamné en 1949 à quatre ans d’emprisonnement, dont il ne fit « qu’une semaine ».
Walter Rauff, « chef des services de renseignements SS », est envoyé au printemps 1943 à Rome pour six mois par Martin Bormann. Il est affecté en septembre « dans une unité SS opérant dans la région Gênes-Milan-Turin » dans le même but[8].
Après-guerre
[modifier | modifier le code]Walter Rauff est alors fait prisonnier par les Alliés en 1945 en Italie, mais réussit néanmoins à s'enfuir en 1946. Il se cache et travaille comme jardinier puis comme professeur de langue. Avec l'appui de l'évêque catholique autrichien Alois Hudal supervisant le collège pontifical Santa Maria Dell'Anima et cachant d'anciens nazis, Rauff va alors pouvoir, à la demande de ses anciens contacts orientaux, organiser la fuite de nombreux cadres nazis vers la Syrie. Ces réseaux s'appuyaient sur la commission pontificale d'assistance aux réfugiés, dirigé par Baldelli, dont Hudal (antisémite et pro-nazi notoire) animait un sous-comité[9].
En , en pleine guerre israélo-arabe de 1948, il est recruté par les services secrets israéliens avec pour mission d'aller en Égypte assassiner plusieurs personnages clés[10]. Quelques mois plus tard, on le retrouve en Syrie comme conseiller du Président Hosni Zaim, mais il doit s'enfuir quand ce dernier est renversé[10].
Rauff gagne ensuite l'Équateur avec l'appui de Bicchierai, secrétaire de l'archevêque de Milan, et enfin le Chili[11].
Entre 1958 et 1962, il travaille pour les Services de renseignements de l'Allemagne de l'Ouest[12].
Il est, durant les années 1980, un des nazis les plus recherchés.
Sous la dictature d'Augusto Pinochet, Rauff participe à la répression des opposants politiques, travaillant à la conception de camps de concentration, notamment celui de l'île Dawson.
Il décède d'une crise cardiaque le . De nombreux nazis assistent à son enterrement[6] et y effectuent le salut hitlérien.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Donald M. McKale, Nazis After Hitler, Rowman & Littlefield, , 405 p. (ISBN 978-1-4422-1316-6, lire en ligne)
- (en) Richard Breitman, Norman J. W. Goda, Paul Brown: The Gestapo. In: (en) Richard Breitman, Norman J. W. Goda et al., U.S. intelligence and the Nazis, Cambridge New York, Cambridge University Press, , 495 p. (ISBN 978-0-521-85268-5 et 978-0-521-61794-9, OCLC 899051728), S. 137-172.
- (de) Klaus-Michael Mallmann, Martin Cüppers: Halbmond und Hakenkreuz. Das Dritte Reich, die Araber und Palästina. WBG, Darmstadt 2006, (ISBN 3-534-19729-1).
- (de) Klaus-Michael Mallmann, Martin Cüppers: „Beseitigung der jüdisch-nationalen Heimstätte in Palästina.“ Das Einsatzkommando bei der Panzerarmee Afrika 1942. In: Jürgen Matthäus, Klaus-Michael Mallmann (Hrsg.): Deutsche, Juden, Völkermord. Der Holocaust als Geschichte und Gegenwart. WBG, Darmstadt 2006, (ISBN 3-534-18481-5).
- (de) Martin Cüppers: Immer davongekommen. Wie sich Walther Rauff erfolgreich seinen Richtern entzog. In: Andrej Angrick, Klaus-Michael Mallmann (Hrsg.): Die Gestapo nach 1945. Karrieren, Konflikte, Konstruktionen. WBG, Darmstadt 2009, (ISBN 978-3-534-20673-5), p. 71–89.
- (de) Heinz Schneppen: Walther Rauff. Organisator der Gaswagenmorde. Eine Biografie. Metropol Verlag, Berlin 2011, (ISBN 978-3-86331-024-0).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Christian Baechler, Guerre et exterminations à l'Est : Hitler et la conquête de l'espace vital, 1933-1945, Paris, Tallandier, , 523 p. (ISBN 978-2-286-08847-7, OCLC 805058420), p. 377
- Eugen Kogon et Hermann Langbein (trad. Adalbert Rückerl), Les Chambres à gaz, secret d'État, Paris, Éd. du Seuil, coll. « Points, Histoire » (no 95), , 313 p. (ISBN 978-2-02-009628-7, OCLC 80073835), p. 73
- Florent Brayard La solution finale de la question juive éd.Fayard 2004 p. 432 (ISBN 2-213-61363-X)
- Selon Richard Breitman, Walter Rauff aurait rencontré Rommel à Tobrouk pour discuter de l'élimination des Juifs du Caire in Richard Breitmann U.S. Intelligence and the Nazis p. 154 ; en revanche, pour d'autres historiens, Rauff n'aurait jamais rencontré Rommel
- Benoît Rondeau, Afrikakorps : l'armée de Rommel, Paris, Tallandier, , 509 p. (ISBN 979-10-210-0094-0, OCLC 842463441)
- (en) Tony Paterson, « How the Nazis escaped justice », The Independent, (lire en ligne, consulté le ).
- McKale 2012, p. 27-32
- (en) Raul Hillberg, Destruction of european jews, New York, Holmes & Meyer Publishers Ltd, , 401 p. (ISBN 0-8419-0832-X)
- Gerald Steinacher, Les Nazis en fuite, Perrin, , 562 p., p. 186
- In the service of the Jewish state, Ha'aretz, 29 mars 2007.
- Gerald Steinacher, Les Nazis en fuite, Perrin, , 562 p., p. 326
- (en) « Wanted Nazi Walther Rauff 'was West German spy' », sur bbc.co.uk, BBC News, (consulté le ).