Wikipédia:Lumière sur/Martin Heidegger
Martin Heidegger, né le à Messkirch et mort le à Fribourg-en-Brisgau, est un philosophe allemand important.
D'abord étudiant auprès d'Edmund Husserl et immergé dans le projet phénoménologique de son maître, son intérêt se porte rapidement sur la question du « sens de l'être ». Elle le guidera ensuite tout au long de son chemin de pensée, et c'est en tentant de répondre à celle-ci de manière révolutionnaire, à l'occasion de la publication de son ouvrage Être et Temps (Sein und Zeit) en 1927, qu'il rencontre une immense notoriété internationale, qui débordera largement le monde de la philosophie.
Après ce qu'il appelle le « tournant » de sa pensée dans les années 1930, il s'intéresse aux questions de langage et à l'exégèse des textes historiques, ce qui l'amène à étudier ses prédécesseurs Kant et Nietzsche, mais aussi les présocratiques, la poésie de Hölderlin, le règne de la technique et bien d'autres sujets. Il cherche alors, en remontant aux sources de la civilisation européenne, à préparer un nouveau commencement de pensée qui, en critiquant Socrate, Platon et Aristote, éviterait l'enfermement dans la métaphysique, à qui il attribue l'état délétère de notre situation présente, caractérisée par le déchaînement de la volonté de puissance et le nihilisme universel.
Il est l’auteur prolifique de nombreuses conférences, de livres et de cours, et notamment de deux œuvres majeures : Être et Temps, et les Apports à la philosophie : De l'avenance (1935). Heidegger est considéré comme l'un des philosophes les plus marquants du XXe siècle : sa démarche a influencé la phénoménologie ultérieure, la philosophie existentialiste, la philosophie postmoderne, l'herméneutique allemande, ainsi que d'autres disciplines comme la théologie et la psychanalyse. C'est particulièrement en France, selon Dominique Janicaud, que son influence a été considérable, notamment par l'intermédiaire de Jean-Paul Sartre, de Jean Beaufret et d'Emmanuel Levinas.
Il est également l'un des philosophes les plus controversés, notamment à cause de son attitude durant la période 1933-1934 où il fut recteur de l'université de Fribourg et adhérent au Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), dont il se serait éloigné par la suite.