Lime (outil)
Une lime est un outil servant à usiner la matière. Une lime travaille par arrachement de petits morceaux du matériau, le travail s'effectue généralement en de multiples passages de la lime sur la pièce à usiner.
Il en existe de multiples formes (plate, ronde, carrée, en feuille de sauge, en pilier) permettant de s'adapter à la forme à obtenir, avec des dessins de la râpe, plus ou moins grossier et, de formes différentes en fonction du matériau à travailler.
Les limes sont couramment fabriquées en acier, les rainures sont martelées ou embouties. En finition, les limes sont durcies par une technique de cémentation ou de trempe. La fabrication artisanale était manuelle, les stries étaient façonnées avec des ciseaux frappés au marteau (quelques milliers de stries pour une lime et autant de coups de marteau sur un ciseau ajusté au 1/10 de mm) [1]
En général, une lime est utilisée sur les métaux (des outils) alors qu'une râpe sera utilisée pour le bois. Les tailleurs de pierres calcaires utilisent aussi des limes directement sur des parties plus dures d'une roche demi-ferme.
Matériaux usinables avec des limes
[modifier | modifier le code]Bien des matériaux peuvent être travaillés, avec une lime adaptée, bien évidemment.
Liste de matériaux (non exhaustive) :
Histoire
[modifier | modifier le code]Vers le XVIe siècle, la lime se développe dans beaucoup de métiers pour l'acérage. Ce sont serruriers, ils l'ont rendu indispensable dans leur profession.
Pour beaucoup de métiers, le terme "Lime à épaissir" est défini en guise de farce envers les nouveaux arrivants souvent en atelier. La lime à épaissir n'existant évidemment pas.
Fabrication des limes
[modifier | modifier le code]La fabrication des limes (on disait jadis ‘‘la taille’’ des limes) s’est développée au XIVe siècle, spécialement en Allemagne où Nuremberg était réputée dans ce domaine. Au XVe siècle l’Angleterre s’est lancée dans cette technologie et y a si bien réussi que les limes anglaises ont dominé le marché jusqu’au début du XXe siècle.
La pièce à tailler avec la machine à tailler les limes était évidemment en acier non trempé ; placée sur la machine, elle était percutée à espaces réguliers par un outil très dur en forme de coin (analogue, du moins par son extrémité, à nos actuels burins). La percussion de cet outil créait une marque en creux tout en surélevant également par contrecoup le métal de la future lime (ce qui créait l'outil élémentaire apte à couper le bois ou le métal). Selon que l'on désirait une lime fine ou grossière (pour la finition ou pour emporter plus de matière lors de l'ébauche) on réalisait avec l'outil des percussions plus rapprochées ou plus espacées et plus profondes. Lorsque la lime avait acquis la bonne forme, on la trempait classiquement pour augmenter sa dureté et donc son pouvoir d'usinage de matériaux tels que les bois ou même les aciers (de préférence non trempés)(image ci-contre datant d’avant 1505)[2].
Utilisation
[modifier | modifier le code]En fabrication, les limes permettent de peaufiner le travail des machines.
Les serruriers, les ajusteurs ainsi que les armuriers utilisent couramment des limes pour effectuer des travaux d'adaptation des pièces à la demande, surtout lors des opérations de maintenance (réparation et mise à niveau des équipements).
Types de limes
[modifier | modifier le code]Les limes peuvent être classées en quatre catégories correspondant à quatre types de travaux :
- Dégrossisseuse, elles permettent un travail grossier et rapide, d'ébauche.
- Moyennes, pour effectuer le gros du travail.
- Finisseuses, elles sont utilisées uniquement pour parfaire le travail.
- Aiguilles, de petite taille, elles permettent de travailler l'ajustage de petites pièces ou dans les petits recoins.
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« Queue de rat »
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Lime de carrossier
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Lime électrique
Différentes formes
[modifier | modifier le code]Elles peuvent être classées par leur forme :
Plate
[modifier | modifier le code]Une lime plate est de section rectangulaire avec une hauteur d'environ 1/5 de la largeur. Seules les faces correspondant aux largeurs sont équipés d'une râpe. La lime est bâtarde quand elle possède 10 dents/cm
Carrée
[modifier | modifier le code]Une lime carrée est de section carrée. Toutes les faces sont équipées d'une râpe.
Demi-ronde
[modifier | modifier le code]Une lime demi-ronde possède une section en arc de cercle, la face courbe comme la face plate sont équipées de râpes.
Ronde
[modifier | modifier le code]La section d'une lime ronde est un disque allant en s'amincissant vers l'extrémité opposée au manche.
Queue de rat
[modifier | modifier le code]Le terme « queue de rat » est le nom donné à une lime de finition de section ronde. Son nom vient de sa forme qui associé à son aspect de surface rappelle fortement une queue de rat.
Tiers-point
[modifier | modifier le code]La lime tiers-point est de section triangulaire. Elle est utilisée par exemple pour l'affûtage des scies.
Joindresse
[modifier | modifier le code]La lime joindresse est une lime utilisée essentiellement en Armurerie, de section trapézoïdale (trapeze isocèle), disposant d'une seule face équipée d'une râpe (grande base du trapèze). Elle sert a travailler les queues d'arondes.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Clément Codron, « Équilibre et travail de la lime », La Machine moderne, no 129, , p. 25-26-27 (ISSN 0024-9130, lire en ligne [archive])
- Histoire de la lime [archive]
- Histoire des tailleurs de lime [archive] [1]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Julien Devidal, « HISTOIRE DES TAILLEURS DE LIMES DU PAYS DU GIER [archive] », sur ARCOMA, « date de publication - 2017 » (consulté le )
- (de) « The Project Gutenberg eBook of Leonardo da Vinci als Ingenieur und Philosoph,… [archive] », sur gutenberg.org (consulté le ).